Je n’ai vraiment pas de chance.
Voilà ce que se disait Robina en étant accoudé au bar. Depuis son arrivée au port de Lokail, la chance l’avait perdu. Non, pas qu’elle en avait d’habitude, mais là toutes les entourloupes qui pouvaient lui arriver, lui tombaient sur le coin de la figure. La mer avait été plutôt calme en venant sur l’île, elle avait quitté le Sultanat de Pétales, il y avait quelque temps. Un navire marchand l’avait pris en se dirigeant vers South Blue.
Le Sultanat de Pétales, elle s’en rappelait bien. Le concours de cuisine avec Farros et Aleister avait été magnifique, même si le marine n’avait servi qu’à éplucher les légumes et à faire quelques petites besognes sans grandes importances. Et la ville de Verminia avait été un choc pour la Sanderrienne, des colonnes d’acier montaient haut dans le ciel. Elle n’avait jamais rien vu d’aussi laid et d’aussi impressionnant en même temps. La main de l’homme avait créé la ville sans faire attention à la nature à côté. Elle n’avait trouvé que des personnes cherchant à survivre par tous les moyens. Et la plupart du temps en travaillant dans les usines où ils se tuaient la santé. Elle s’était promis d’y revenir.
Elle avait un peu entendu parler du Royaume depuis son île natale. Des gens extrêmement chanceux vivaient là. Elle pouvait ainsi apprendre de nouvelles choses sur le métier qu’elle pratiquait, mais aussi essayer de trouver un porte-bonheur pour contrer la guigne familiale qui l’accompagnait tous les jours.
Mais le premier pas, qu’elle avait fait sur le Royaume de la Veine, fut le plus malchanceux depuis longtemps. À peine débarquée, elle glissa sur une flaque de boue que personne de la voirie n’avait enlevé, elle avait atterri dans une meule de foin qui continua son chemin avec son passager. Pour finir dans une ferme à une heure de la ville. Elle avait bien essayé de se dégager par la force, mais les cordages qui tenaient la meule en place n’avaient pas voulu la laisser partir. Ils s’étaient sûrement distendus avec la force d’impact quand sa tête avait pénétré à l’intérieur, mais rien à faire elle ne pouvait pas sortir. C’est du foin dans les cheveux et dans le nez qu’elle fit le voyage.
Il fallut l’aide du cultivateur et éleveur ainsi que de son fils pour la dégager de la situation dans laquelle elle était. Ensuite, il avait fallu faire deux heures de route à pied pour revenir à la ville de Lokail. Et personne ne passa à côté d’elle pour l’aider. Pas une charrette, un piéton pour faire la conversation, un cavalier. Personne. Moribonde, elle grommelait entre ses dents d’être dans cette situation. Elle n’avait absolument rien fait pour mériter ça. Elle frappa dans un caillou, qui se trouva être un pavé qui ressortait légèrement du sol et se fit mal aux orteils. Furibonde, elle mit ses mains dans ses poches, réajusta les lanières de son sac et continua son chemin.
Le soleil était haut dans le ciel quand elle arriva de nouveau à Lokail, par une autre entrée. Elle ne connaissait pas trop son chemin et c’est à un jeune homme d’à peu près son âge qu’elle demanda son chemin. Voyant qu’elle n’était pas de la région, il lui proposa de l’accompagner. Ils pourraient ainsi faire connaissance et la guider. Mais elle refusa avec fermeté. C’est légèrement penaud qu’il lui indiqua la direction. Il ne s’était pas attendu à une telle réponse. Lui, qui était sûr de lui, grand, musclé et qui avait l’habitude d’un simple regard faire tomber les filles, s’était heurté à un mur.
La cuisinière prit le chemin après avoir remercié le jeune homme aux cheveux noirs. C’est alors qu’une des lanières de cuir de son sac lâcha. Le wok qui y était attaché tomba sur les pavés avec différentes poêles et casseroles. Le concert qui suivit vrilla les tympans des passants ainsi que de l’ancienne seconde de Sanderr. C’est en pestant contre sa malchance et contre l’univers qu’elle récupéra ses affaires. Elle n’aurait jamais dû venir sur cette île. Le résultat qu’elle avait espéré, était pour le moment loin d’être arrivé, et la situation inverse se présentait lentement, mais sûrement.
Grmbl.
C’est avec son bric-à-brac d’ustensile de cuisine sous le bras que Robina continua son chemin. Quelques-uns tombèrent au sol, mais elle les récupéra calmement. En tout cas en apparence, elle bouillait à l’intérieur. Quelle idée l’avait prise pour venir ici ? Elle devait forcément choisir cette satanée destination ? Toutes ces questions, pour une seule réponse, vouloir combattre sa malchance. Elle arriva cependant enfin à sa destination. Le quartier commerçant de la ville.
Elle se posa sur la terrasse d’un café. Elle n’avait pas la tête à continuer sa marche, et elle devait trouver une solution pour réparer son sac. Elle commanda de quoi manger un morceau. Un ragoût de pomme de terre avec des morceaux de poisson pêchés du matin. Elle regarda comment elle pourrait se sortir de la situation avec son paquetage à moitié arraché. Enfin ; presque une routine pour Robina. Mais elle pestait quand même contre sa mauvaise fortune.
Elle fit avec les moyens du bord et elle noua la lanière cassée à celle qui était encore intacte pour qu’elle passe à l’avenir en travers de son torse. Ça n’était pas forcément pratique pour le mettre, mais au moins elle n’aurait pas ses ustensiles qui tomberaient au moindre mouvement brusque. Ce fut sur ses faits que le plat de la Sanderrienne arriva. Elle trempa sa cuillère dans le ragoût quand une mouette se posa à quelques pas d’elle.
De quelques bonds, elle se rapprocha de la nouvelle chasseuse de primes. Elle la fixa de ses grands yeux noirs. Elle transportait un paquet qui semblait plutôt imposant. Elle la picora légèrement sur sa jambe droite. Ce qui irrita la femme aux cheveux bleus, elle ne pouvait même plus manger en paix. Il fallait que la faune vienne l’emmerder pendant ses repas maintenant. Mais le volatile n’en voulait n’y à Robina, ni à son repas, enfin peut-être un peu, mais ça ne faisait pas vraiment parti de l’équation. L’animal regarda le paquet, puis la nouvelle chasseuse de primes.
L’idée que la mouette venait pour lui remettre un colis fit son chemin dans l’esprit de la cuisinière. Elle attendit que le coursier se calme légèrement pour prendre le paquet de feuilles qu’il transportait. La mouette battit d’appréciation des ailes avant de commencer à courir partout et de s’envoler. Elle était venue et repartit en quelques instants, sans que la cuisinière ne devine de qui cela venait. Néanmoins, elle se trouvait maintenant avec une pile volumineuse de papiers dont elle ne savait rien. Elle ouvrit ainsi le paquet et se retrouva avec un monceau d’avis de recherche sur la table.
Une note avait été laissée devant le premier d’entre eux. Les avis venaient de la BNA, l’agence de chasseur de primes pour qui elle travaillait maintenant. Ils lui avaient communiqué les primes de tout le monde sur les mers ou quoi ? La curiosité la piqua en voyant toutes ces primes. Elle devait voir les plus grosses, c’était tellement jouissif de se dire qu’on pouvait se faire de l’argent facilement en attrapant l’un d’entre eux.
Les quatre empereurs, dépassaient le milliard de berries chacun. Elle rêvait de pouvoir se faire de l’argent aussi facilement, mais ils étaient très loin de sa portée. Elle continua en regardant les supernovas et autres pirates qui se trouvaient sur la liste. Des membres de la révolution contre le Gouvernement mondial se trouvaient aussi dans le tas, mais elle n’avait pas l’envie ni le temps de toute les regarder. Ce fut la faim qui la fit s’arrêter de lorgner sur toutes les grosses primes et continuer son repas.
Voilà ce que se disait Robina en étant accoudé au bar. Depuis son arrivée au port de Lokail, la chance l’avait perdu. Non, pas qu’elle en avait d’habitude, mais là toutes les entourloupes qui pouvaient lui arriver, lui tombaient sur le coin de la figure. La mer avait été plutôt calme en venant sur l’île, elle avait quitté le Sultanat de Pétales, il y avait quelque temps. Un navire marchand l’avait pris en se dirigeant vers South Blue.
Le Sultanat de Pétales, elle s’en rappelait bien. Le concours de cuisine avec Farros et Aleister avait été magnifique, même si le marine n’avait servi qu’à éplucher les légumes et à faire quelques petites besognes sans grandes importances. Et la ville de Verminia avait été un choc pour la Sanderrienne, des colonnes d’acier montaient haut dans le ciel. Elle n’avait jamais rien vu d’aussi laid et d’aussi impressionnant en même temps. La main de l’homme avait créé la ville sans faire attention à la nature à côté. Elle n’avait trouvé que des personnes cherchant à survivre par tous les moyens. Et la plupart du temps en travaillant dans les usines où ils se tuaient la santé. Elle s’était promis d’y revenir.
Elle avait un peu entendu parler du Royaume depuis son île natale. Des gens extrêmement chanceux vivaient là. Elle pouvait ainsi apprendre de nouvelles choses sur le métier qu’elle pratiquait, mais aussi essayer de trouver un porte-bonheur pour contrer la guigne familiale qui l’accompagnait tous les jours.
Mais le premier pas, qu’elle avait fait sur le Royaume de la Veine, fut le plus malchanceux depuis longtemps. À peine débarquée, elle glissa sur une flaque de boue que personne de la voirie n’avait enlevé, elle avait atterri dans une meule de foin qui continua son chemin avec son passager. Pour finir dans une ferme à une heure de la ville. Elle avait bien essayé de se dégager par la force, mais les cordages qui tenaient la meule en place n’avaient pas voulu la laisser partir. Ils s’étaient sûrement distendus avec la force d’impact quand sa tête avait pénétré à l’intérieur, mais rien à faire elle ne pouvait pas sortir. C’est du foin dans les cheveux et dans le nez qu’elle fit le voyage.
Il fallut l’aide du cultivateur et éleveur ainsi que de son fils pour la dégager de la situation dans laquelle elle était. Ensuite, il avait fallu faire deux heures de route à pied pour revenir à la ville de Lokail. Et personne ne passa à côté d’elle pour l’aider. Pas une charrette, un piéton pour faire la conversation, un cavalier. Personne. Moribonde, elle grommelait entre ses dents d’être dans cette situation. Elle n’avait absolument rien fait pour mériter ça. Elle frappa dans un caillou, qui se trouva être un pavé qui ressortait légèrement du sol et se fit mal aux orteils. Furibonde, elle mit ses mains dans ses poches, réajusta les lanières de son sac et continua son chemin.
Le soleil était haut dans le ciel quand elle arriva de nouveau à Lokail, par une autre entrée. Elle ne connaissait pas trop son chemin et c’est à un jeune homme d’à peu près son âge qu’elle demanda son chemin. Voyant qu’elle n’était pas de la région, il lui proposa de l’accompagner. Ils pourraient ainsi faire connaissance et la guider. Mais elle refusa avec fermeté. C’est légèrement penaud qu’il lui indiqua la direction. Il ne s’était pas attendu à une telle réponse. Lui, qui était sûr de lui, grand, musclé et qui avait l’habitude d’un simple regard faire tomber les filles, s’était heurté à un mur.
La cuisinière prit le chemin après avoir remercié le jeune homme aux cheveux noirs. C’est alors qu’une des lanières de cuir de son sac lâcha. Le wok qui y était attaché tomba sur les pavés avec différentes poêles et casseroles. Le concert qui suivit vrilla les tympans des passants ainsi que de l’ancienne seconde de Sanderr. C’est en pestant contre sa malchance et contre l’univers qu’elle récupéra ses affaires. Elle n’aurait jamais dû venir sur cette île. Le résultat qu’elle avait espéré, était pour le moment loin d’être arrivé, et la situation inverse se présentait lentement, mais sûrement.
Grmbl.
C’est avec son bric-à-brac d’ustensile de cuisine sous le bras que Robina continua son chemin. Quelques-uns tombèrent au sol, mais elle les récupéra calmement. En tout cas en apparence, elle bouillait à l’intérieur. Quelle idée l’avait prise pour venir ici ? Elle devait forcément choisir cette satanée destination ? Toutes ces questions, pour une seule réponse, vouloir combattre sa malchance. Elle arriva cependant enfin à sa destination. Le quartier commerçant de la ville.
Elle se posa sur la terrasse d’un café. Elle n’avait pas la tête à continuer sa marche, et elle devait trouver une solution pour réparer son sac. Elle commanda de quoi manger un morceau. Un ragoût de pomme de terre avec des morceaux de poisson pêchés du matin. Elle regarda comment elle pourrait se sortir de la situation avec son paquetage à moitié arraché. Enfin ; presque une routine pour Robina. Mais elle pestait quand même contre sa mauvaise fortune.
Elle fit avec les moyens du bord et elle noua la lanière cassée à celle qui était encore intacte pour qu’elle passe à l’avenir en travers de son torse. Ça n’était pas forcément pratique pour le mettre, mais au moins elle n’aurait pas ses ustensiles qui tomberaient au moindre mouvement brusque. Ce fut sur ses faits que le plat de la Sanderrienne arriva. Elle trempa sa cuillère dans le ragoût quand une mouette se posa à quelques pas d’elle.
De quelques bonds, elle se rapprocha de la nouvelle chasseuse de primes. Elle la fixa de ses grands yeux noirs. Elle transportait un paquet qui semblait plutôt imposant. Elle la picora légèrement sur sa jambe droite. Ce qui irrita la femme aux cheveux bleus, elle ne pouvait même plus manger en paix. Il fallait que la faune vienne l’emmerder pendant ses repas maintenant. Mais le volatile n’en voulait n’y à Robina, ni à son repas, enfin peut-être un peu, mais ça ne faisait pas vraiment parti de l’équation. L’animal regarda le paquet, puis la nouvelle chasseuse de primes.
L’idée que la mouette venait pour lui remettre un colis fit son chemin dans l’esprit de la cuisinière. Elle attendit que le coursier se calme légèrement pour prendre le paquet de feuilles qu’il transportait. La mouette battit d’appréciation des ailes avant de commencer à courir partout et de s’envoler. Elle était venue et repartit en quelques instants, sans que la cuisinière ne devine de qui cela venait. Néanmoins, elle se trouvait maintenant avec une pile volumineuse de papiers dont elle ne savait rien. Elle ouvrit ainsi le paquet et se retrouva avec un monceau d’avis de recherche sur la table.
Une note avait été laissée devant le premier d’entre eux. Les avis venaient de la BNA, l’agence de chasseur de primes pour qui elle travaillait maintenant. Ils lui avaient communiqué les primes de tout le monde sur les mers ou quoi ? La curiosité la piqua en voyant toutes ces primes. Elle devait voir les plus grosses, c’était tellement jouissif de se dire qu’on pouvait se faire de l’argent facilement en attrapant l’un d’entre eux.
Les quatre empereurs, dépassaient le milliard de berries chacun. Elle rêvait de pouvoir se faire de l’argent aussi facilement, mais ils étaient très loin de sa portée. Elle continua en regardant les supernovas et autres pirates qui se trouvaient sur la liste. Des membres de la révolution contre le Gouvernement mondial se trouvaient aussi dans le tas, mais elle n’avait pas l’envie ni le temps de toute les regarder. Ce fut la faim qui la fit s’arrêter de lorgner sur toutes les grosses primes et continuer son repas.