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Réveil posthume

Une lumière diffuse commença à se répandre au travers des paupières du lieutenant-colonel. Les sédatifs l'empêchaient de bouger son corps sans produire d'effort colossal. Il pouvait entendre une discussion, qui semblait pourtant si éloignée. Il entrouvrit son œil droit et un flamboiement incroyable le força à le fermer de nouveau. Sa bouche se délia petit à petit et il arriva à expulser une sorte de râle. La conversation sembla s'interrompre et il crut entendre de l'agitation autour de lui. Il essaya de refermer ses doigts sur la paume de sa main. Lentement, ils commencèrent à se délier. Il se confronta une fois de plus à la lumière du soleil. Ses paupières s'ouvrirent progressivement et il résista au torrent de lumière qui lui brûlait sa rétine. Progressivement, sa vision s'adapta et une chambre se découvrit à son regard. Les sédatifs commençaient à refluer, le laissant prendre conscience de son environnement. Il était allongé dans ce qui ressemblait fort à un lit d'hôpital. En face de lui, deux soldats de la Marine avaient déjà commencé à appeler infirmières et médecins. Le jeune homme essaya de se redresser.

"Ne bougez pas, lieutenant-colonel! On vous appelle un médecin!"

Lieutenant-Colonel? Le jeune officier était perturbé, incapable de se souvenir comment il avait atterri dans cet endroit. Avant de sombrer, il avait participé à une bataille. Il était bien incapable de dire laquelle. Il ferma les yeux, épuisé par le simple effort qu'il avait dû produire. Sa mémoire était floutée, des esquisses de souvenirs lui revenant progressivement. Une jeune femme s'approcha de lui alors qu'il rouvrait les yeux. Toujours sous sédatif, il ne put s'empêcher de demander :

"Jane?"

Il avait connu la jeune femme des années auparavant. Dans son délire, il avait cru la reconnaître. La doctoresse lui fit un petit signe de la tête pour infirmer sa question.

"Je suis la médecin principale Banes, lieutenant-colonel Sozen. C'est moi qui vous ai surveillé pendant ces huit derniers mois."

"Huit... mois?"

Tenko fut frappé de stupeur comme s'il avait reçu une balle en plein thorax. Il n'arrivait pas à réaliser qu'il avait pu passer huit mois dans un état de coma. C'était tout bonnement impossible. Dans son esprit, il s'était seulement évanoui quelques heures auparavant. Banes le regarda avec professionnalisme. Le décalage temporaire auquel faisait face le jeune homme était tout à fait naturel, et c'était son rôle de l'aider à le gérer.

"Nous avons prévenu la famille Yonesku de votre réveil, Lieutenant-Colonel."

"Les Dragons Célestes?"

La tournure de phrase était désinvolte. Plus les informations s'empilaient, moins la mouette arrivait à établir les faits précis. Il était saisi de tournis, d'un mal de tête atroce. Il essaya de nouveau de se redresser et la jeune femme l'aida dans ses efforts. Après une pause, elle se décida à lui narrer les événements.

"Vous aviez posté vos forces en soutien de la garnison de Las Camp. Vos hommes ont aidé à enfin pacifier l'île. Néanmoins, alors que vous défendiez la base du criminel Borig, le parrain Alaba s'est présenté devant vous et l'infirmerie. Vous avez voulu défendre l'équipe médicale mais cela n'a pas suffit. Le colonel Matheson vous a sauvé in extremis."

"Matheson? Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite?"


La jeune médecin fixa ses pieds quelques secondes. C'était la partie délicate à aborder. Celle qui incluait le compte des victimes, l'issue de la bataille. La suite, qui avait vu le lieutenant-colonel rapatrié au Don des Saints sur sollicitation des Yonesku eux-même.

"Il est mort, de la main d'Aston. Le pirate a profité du chaos pour se débarrasser du Colonel. L'équipe médicale a subit de lourdes pertes également. Moïra Mackenzie n'aurait pas survécu à ses blessures. Puis, la famille Yonesku a décidé de vous offrir les soins dont vous aviez besoin. C'est ainsi que vous vous êtes retrouvé ici."

La lucidité revenait peu à peu dans l'esprit de l'officier. Las Camp. C'était le dernier souvenir qui glissait dans sa mémoire. Il observa la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle était richement meublée. Les différents tissus semblaient tous taillés dans des étoffes précieuses. Les commodes et chaises étaient faites de bois précieux. Il n'y avait aucun hôpital de la Marine capable d'offrir un tel luxe à ses occupants. Tenko se racla la gorge avant de reprendre la discussion.

"Il me faudrait de l'eau, Banes."


La jeune femme fut surprise du changement de sujet et en fut prise de court. Elle se leva précipitamment et attrapa un verre d'eau, qu'elle ramena immédiatement au jeune homme. Ce dernier fixait son manteau d'officier, propre comme un sou neuf. Le combat lui revenait en tête. Le lion avait surgit de nulle part et s'était mis à massacrer ses troupes. Sans hésiter, il s'était lancé à l'assaut. Il avait donné tout ce qu'il avait mais cela n'avait pas suffit. Sa présence chez les Dragons Célestes en attestait. Il ne savait pas quelle conclusion tirer de l'affaire. Ses pensées étaient diffuses, incapable d'encaisser la moindre émotion à ce moment-là. Il se contentait d'enterrer la tristesse qui viendrait à poindre. Il était officier supérieur, il n'avait pas de temps à perdre dans un lit d'hôpital.

"Quand est-ce que je pourrai sortir d'ici?"


Ce ne fut pas le médecin principal Banes qui lui répondit, mais une voix qui venait droit de l'entrée de sa chambre. Une femme au teint mat, portant l'uniforme étrange qui semblait officiel pour la Marine du Don des Saint. Les galons qui ornaient son manteau indiquèrent bien rapidement sa position au jeune officier.

"Ne vous sentez pas pressé de sortir, Lieutenant-Colonel Sozen. Les ennemis du gouvernement ne sont pas prêt de s'envoler pendant votre convalescence."

"Sous-Amirale Salih."

Il la connaissait comme tout les officiers de West Blue la connaissait. Elle s'était vue promue à ce grade sur l'appui des Yonesku. On la disait compétente mais Tenko ne se fiait qu'à son expérience pour en juger. Il tenta de la saluer mais n'y parvint pas aussi bien qu'il l'espérait. La sous-amirale lui fit un sourire amical et se rapprocha du lit.
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Les heures défilèrent alors que le jeune homme était enfin revenu à lui. Il avait demandé à se renseigner sur les événements qui avaient pris place pendant son inconscience. On lui avait même laissé passer un appel à la huitième division, réceptionné par le sous-amiral Niromoto.

"Sozen! Alors, on a bien profité de sa sieste?"

Malgré le sarcasme de son supérieur, l'officier supérieur pouvait sentir une certaine satisfaction dans sa voix. Il ne put s'empêcher de laisser glisser un léger sourire sous son visage. Il renchérit immédiatement, voulant rester dans le ton de Niromoto.

"J'ai essayé de faire le mort plus longtemps mais ils ont vu clair dans mon jeu, Sous-Amiral."

"Vous n'avez pas encore mon expérience, Sozen. M'enfin, trêve de bavardages, il va falloir vous rapatrier aussi vite que possible. Je ne vais pas vous laisser chez les Yonesku trop longtemps, vous pourriez prendre goût au luxe."

Tenko laissa échapper un petit rire. Il était aussi exténué que quelqu'un sortant du coma pouvait l'être. Le temps qu'une escorte lui soit envoyée pour rentrer à la maison, il s'arrangerait pour se remettre sur pieds. Il n'était pas du genre à s'enterrer et rester sous une couette. Il fallait savoir prendre le taureau par les cornes.

"Ma division est toujours sur pied, Sous-Amiral?"

"Il y a eu des pertes parmi vos hommes. Pas mal de pertes, Sozen. Mais on a remis les blessés sur pieds, on les a confiés à Leke et on a regarni les rangs. Je vous envoie l’Émérite dès que votre navire est prêt à prendre la mer."

"Merci, Sous-Amiral."

"Encore une chose, Sozen. Vous allez naviguer encore un peu sur ces mers mais on va rapidement vous envoyer sur Grand-Line. J'y pensais déjà avant Las Camp. Changer d'air va vous faire du bien, vous allez pouvoir vous faire les armes sur du gros gibier là-bas."

Tenko savait lire entre les lignes. Il avait été remplacé par un autre officier dans es fonctions, cela ne faisait aucun doute. L'envoyer sur Grand Line permettait de faire de la place et de renforcer les troupes en faction là-bas. Le Lieutenant-Colonel n'y voyait aucun inconvénient. Au contraire, il profiterait de cette occasion pour redorer son blason et travailler ses tactiques. Une partie de son échec était dû à ses habitudes, il s'était bien trop reposé sur ses lauriers pendant les derniers mois qui avaient précédé sa chute. Il allait y remédier, radicalement. L'appel pris fin et il se retrouva enfin seul dans sa chambre. La visite de Salih avait été de courte durée, mais elle avait promis de revenir. Il essaya de poser un pied à terre et sentit la faiblesse de ses muscles. Ils avaient été entretenus pendant son coma, mais il sentait que le manque d'exercice était flagrant. Il marcha quelques pas avant de s'asseoir dans un des fauteuils qui donnaient une vue à travers la fenêtre.

"Putain. Quelle histoire..."

Il regardait le Don des Saints s'étendre aussi loin que ses yeux le lui permettaient. Le taudis ne semblait jamais discontinuer. Des étendues de bâtiments, cerclés par des champs et des plantations à perte de vue. L'esclavage avait libre court sur l'île. C'était quelque chose d'assez clivant chez Tenko. Il n'avait jamais su avoir d'avis tranché sur la question. Après tout, cela ne relevait pas vraiment de son autorité. Il n'état pas opposé aux travaux forcés pour les criminels. Pour ce qui relevait des innocents, la situation était tout autre. Une voix féminine ne tarda pas à atteindre de nouveau ses oreilles.

"Vous êtes incorrigible, Lieutenant-Colonel. Incapable de rester allongé, à se reposer.

Il se tourna légèrement vers la jeune femme. Il la trouvait plutôt belle et ne put s'empêcher d'avoir un temps de retard dans sa réponse.

"Vous tenez à ce que je m'enracine dans ce lit, Sous-Amirale."

Le sarcasme fit rire l'esclave. Elle décida de se tenir devant la fenêtre à travers laquelle Tenko détaillait l'île. Le jeune homme leva son regard vers elle, attendant qu'elle explique sa présence. Rien ne l'y obligeait mais elle se lança quand même.

"Vous avez fait preuve de sang-froid, sur Las Camp. Vous avez même failli y laisser la vie. On ne croise pas des officiers comme ça tout les jours, Lieutenant-Colonel.

"J'ai simplement rempli mon devoir. C'est ce que tout officier devrait faire."

La mouette ne faisait pas preuve d'humilité débordante, il croyait sincèrement ce qu'il venait de répondre. Il avait eu tendance à se renfermer sur lui-même, à accepter la flatterie quand elle venait à lui. Il était temps d'apprendre à simplement respecter sa position et les responsabilités qui l'accompagnaient. La jeune femme ne tarda pas à reprendre son discours. Je te vois arriver avec tes grosses bottes.

"J'aurais bien besoin de vous ici pour assurer la sécurité des Yonesku. Mais vous dépendez du QG de West Blue et je ne peux pas supplanter cette autorité."

"Sans vouloir vous offenser, vous ne semblez pas manquer d'effectifs dans le coin.

L'île était garnie de quatre divisions, toutes au service des Dragons Célestes. L'ennemi ne pouvait pas poser le pied sur l'île sans risquer de s'exposer à un déluge de flammes et un tonnerre d'artillerie. La place était imprenable sauf par une véritable armée. Quelque chose qui n'existait pas sur West Blue.

"Je vous parle de quelqu'un qui pourrait coordonner toutes ces troupes. Vous avez fait montre de qualités stratégiques, Lieutenant-Colonel."

"Qui m'ont menées ici, pendant huit mois dans le coma. Je pense qu'elle manque encore de rodage, Sous-Amirale.

La jeune femme montra une expression de lassitude. Elle lui tourna le dos et alla s'asseoir directement sur sa couche. Tenko continua à fixer l'extérieur, observant les rondes des mouettes sur les remparts qui se succédaient dans son champ de vision. Finalement, Salih finit par reprendre la discussion.

"Vous ne resteriez pas ici pour tout l'or du monde?"

Le jeune homme prit son temps pour répondre. La brise marine lui manquait. Le timonier qu'il avait d'abord été réclamait l'écume et les vagues, le vent qui gonflait les voiles. Le guerrier réclamait les affrontements, la poudre et le crissement des épées. L'officier réclamait son équipage et son navire. Tout en lui le commandait à reprendre son périple au service de la Marine. Avec plus de pragmatisme, moins de barrières morales. Les combats loyaux avaient failli lui coûter la vie. La vie militaire impliquait un certain pragmatisme.

"Ma division a besoin de son officier-commandant."
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Quelques jours passèrent, aux rythmes variés. Tenko apprenait à renouer avec son corps, s'habituait à marcher de nouveau. Le médecin principal Banes l'aidait dans ses activités quotidiennes, alors que sa convalescence reprenait à peine. Il avait perdu énormément de poids et ses premiers repas restaient maigres. Son estomac s'était habitué à se contenter de peu. Il sentait qu'il ne serait pas sur le pied de guerre aussi vite qu'il l'avait espéré. Mais il composerait avec, s'exposerait peu au danger pour commencer, guiderait des patrouilles le temps de recouvrer sa force. Il ne sentait plus son pouvoir se manifester depuis qu'il s'était réveillé. Il était sûrement trop faible pour y faire appel aussi vite après le coma. Il s'en soucierait plus tard.

"Combien de temps avant de pouvoir combattre à nouveau?

La jeune doctoresse le suivait dans tout ses déplacements. Ils se trouvaient dans un parc, ombragé par des arbres fruitiers bien entretenus. Seul le gratin de l'île pouvait profiter de ce genre d'endroits. Elle marqua un silence avant de lui répondre, avec toute l'honnêteté qu'elle pouvait trouver en elle.

"Cela dépend des cas, c'est dur à estimer. Vous avez été grièvement blessé et c'est un miracle si vous êtes encore en vie."

"J'ai besoin de savoir, Jana."

Les deux officiers avaient eu le temps de sympathiser. L’Émérite était partie du quartier général quelques jours après l'appel qu'il avait pu passer à Niromoto. Elle sortait tout juste de réparations, après un intense combat naval contre un équipage révolutionnaire. Ils semblaient pulluler sur les mers depuis les événements de 1627. La jeune femme l'avait briefé sur tout e qu'il y avait à savoir et ils avaient commencé à faire connaissance. Ils s'appréciaient bien. C'est ce qui la poussa à répondre au Lieutenant-Colonel.

"Une bonne année pour être serein. Mais vous serez sur un champs de bataille avant ça, pas vrai?"

Tenko se leva en guise de réponse et s'étira doucement. Puis il planta son regard dans celui de la jeune femme. Ils faisaient le même métier, l'un avec les armes, l'autre avec les instruments médicaux. La guerre était aux portes de toutes les mers. Les combats avaient lieu partout sur les océans, qu'ils soient entre nations et peuples, pirates et soldats, révolutionnaires et conservateurs. La vie militaire n'offrait qu'une seule finalité: la guerre.

"Venez avec moi, médecin-principal Banes."

Jana fut interloquée. Parlait-il de l'embarquer avec lui? Ou simplement de marcher plus loin dans le parc? Il se rendit compte du quiproquo et voulut clarifier la situation. Il aimait la compagnie de la doctoresse.

"J'aimerai autant avoir un médecin qui a suivi mon évolution à mes côtés. Je ne peux pas vous promettre de rester à l'écart des combats, c'est mon métier, Jana. Je peux vous proposer de garder un oeil sur ma santé, en revanche."

Elle le regarda droit dans les yeux et sembla hésiter. Cela faisait un moment qu'elle était en faction sur l'île. La Marine Scientifique pouvait consentir à la laisser partir, elle avait fait son temps dans les environs. Mais elle s'était habitué à ce lieu, bien loin de la fureur des zones d'affrontements. Tout les soldats ne vivaient pas sur les champs de bataille, mais la Division Sozen était connue pour avoir trempé systématiquement dans les conflits. C'était une mise à l'épreuve particulière. L'adrénaline n'existait pas ou peu pour les mouettes du Don des Saints.

"J'aimerais y réfléchir, Lieutenant-Colonel."

"Prenez votre temps jusqu'à ce que mon navire arrive. Et appelez moi Tenko, plus besoin de formalités entre nous."

Ils se donnèrent un sourire et se remirent à arpenter la promenade. Quelques jours passèrent encore, avant qu'enfin l’Émérite ne se fasse apercevoir au lointain. Le jeune homme marchait presque normalement, alors que son navire accostait dans l'un des ports de l'île. Il avait revêtu son uniforme, voulant accueillir ses hommes en bonne et due forme. La Sous-Amirale s'était faite discrète, le départ du jeune officier lui étant resté en travers de la gorge. Tout se dessinait comme Tenko l'envisageait : il allait retrouver son navire, sa position. Il allait regagner le champ de bataille aussi vite qu'il le pourrait. La Marine avait besoin d'un coup de fouet et il comptait bien faire partie intégrante du mouvement. Les hommes débarquaient en rang serrés, mus par une certaine émotion. Parmi les hommes qui s'avançaient, le Lieutenant-Colonel remarqua le Lieutenant Karnak qui s'avançait au devant des hommes, une cigarette au coin des lèvres comme à son habitude. Les deux hommes se saluèrent avec respect.

"Ça fait du bien de vous revoir, Lieutenant-Colonel."

"Je vous le fait pas dire, Karnak. Comment se portent les Requins?"

Les hommes s'étaient rangés en bataillons, chacun organisés en escouades. La discipline avait été maintenue pendant l'absence du jeune officier supérieur. Le Lieutenant jeta un regard sur les troupes avant de sourire à son supérieur.

"Prêts à dévorer l'océan, monsieur."

Tenko donna une tape amicale à son camarade et s'approcha de ses troupes. Il y avait des nouvelles têtes mais le jeune homme pouvait reconnaître une bonne partie de ses vétérans. Il se racla la gorge et s'adressa rapidement à eux.

"Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis le Lieutenant-Colonel Sozen. C'est moi qui ait la charge de vous emmener au combat mais aussi de vous en sortir. J'ai pu échouer par le passé mais je ne laisserai pas les mêmes erreurs se reproduire. Vous êtes les Requins, des vétérans de la Marine habitués aux champs de bataille et aux affrontements maritimes. Nous allons refaire le plein de vivres et nous repartirons dès ce soir! La guerre ne va pas nous attendre pour continuer, nous avons un devoir à remplir."

Ceux qui avaient déjà suivi l'officier dans ses péripéties se mirent au garde à vous. Les autres en firent de même, impressionnés par la fidélité des hommes qui les entouraient. Tenko sentit une fierté grandir en lui. La confiance de ses hommes ne s'était pas éteinte. Au contraire, elle semblait s'être embellie. Il avait presque donné sa vie pour eux. Ceux qui s'étaient battus sur Las Camp lui en étaient reconnaissant. Les préparatifs ne tardèrent pas à s’enchaîner. Ce fut le moment que choisit Jana Banes pour approcher le jeune homme.

"Tenko? J'aimerais vous parler de votre proposition."

Le Lieutenant-Colonel laissa les officiers avec qui il s'entretenait, alors que le départ commençait à se faire imminent. Il s'approcha de la jeune femme et écouta ce qu'elle avait à lui dire.

"Je vous écoute, Jana."

"Votre proposition m'intéresse. J'aimerais vous suivre et je me suis entretenue avec mes supérieurs. Ils sont prêts à m'affecter à votre division."

"C'est parfait!"

Tenko sentit un enthousiasme soudain le prendre. Il s'était attendu à ce que la jeune femme décline son offre. La surprise lui en était d'autant plus agréable. Jana tempéra néanmoins son supérieur, consciente que son implication allait nécessiter des conditions.

"Je veux néanmoins être en contrôle des opérations médicales, avec des soldats-infirmiers que je me chargerai de former. Un dans chaque section, les gestes de premiers secours enseignés au plus nombreux. Je vais aussi avoir besoin d'assistants. Et je garderai un œil vigilant sur vous. Ce sont mes seules conditions."

"Et elle sont raisonnable, docteur. Bienvenue chez les Requins."

Il lui tendit sa main, qu'elle ne tarda pas à serrer. Alors que la nuit laisser tomber son voile sur le Don des Saints, Tenko retrouvait la barre de l’Émérite. Un frisson parcourut son échine alors qu'il posait ses mains sur le bois vernis. Il lança un ordre à ses hommes, le premier depuis des mois.

"Cap sur le quartier général! Toutes voiles dehors, on sera rentrés pour déjeuner demain matin!"
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