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La separazione è un incontro

Spoiler:

Le lendemain matin, à la caserne de la 19ème régulière, Gallena Scorone, Lieutenant d'Élite, meilleure des meilleures, se lève après une bonne nuit de sommeil. A peine quelques heures, cinq ou six, mais ça suffit pour être bien relancée. Peut-être que ça suffit pas pour tout le monde, mais ça me suffit. Et vu que c'est moi Gallena, ça lui suffit aussi. Quoique .. j'ai l'impression de pas avoir tout à fait rechargé. Et ça fait quelques temps que j'ai cette impression. Il y a quelque chose qui me draine, je sais pas quoi. Les responsabilités, peut-être ?

Après m'être habillée, en uniforme, parce que même si je l'aime pas trop on est en plein dans une base de la marine là, je sors de ma chambre et retrouve rapidement Gianna, ma sœur, ma moitié, ma copie. Surtout ma copie, même si on a un peu divergé depuis qu'elle est là. Les détails, je les passe rapidement, mais après une mission à Water Seven qui était vraiment pas géniale d'après elle, elle a refusé qu'on fusionne sur le champ et voulait prendre du temps pour faire passer les mémoires du moment, pour m'épargner, elle dit. J'ai pas trop insisté. C'est bien d'avoir une autre Gallena. On s'entend bien et elle est amusante. Sauf quand elle se moque de moi. Ou me demande si je suis fatiguée.

Quand elle me voit arriver, la seule autre fille aux cheveux roses de la base me rejoint rapidement et m'annonce les dernières nouvelles.

- On a une explication pour le dernier entrepôt. Apparemment des types louches avaient été aperçus à proximité et ils ont décidé d'évacuer la place la semaine dernière.
- Des types louches .. les marines qui enquêtaient ?

Gianna hésite un peu, avant de répondre :
- J'pense bien. Ou des concurrents des contrebandiers, peut-être.
- On saura pas ... euh .. je vois pas comment le dire mais on saura sans doute jamais la réponse. Elle est pas importante de toute façon. Concernant leurs employeurs, les prisonniers ont parlé ?
- Non, enfin .. on a le nom d'un type mais c'est sûrement pas le grand bonnet. J'ai envoyé Mitzu, Écorcheur et Godasse le chercher.
- Comment ça tu les as envoyé ? Sans me dire ?
- C'était plus rapide. Tu dormais encore.
- Même ! Fallait me réveiller. C'est moi l'officier ici, tout de même.
- C'est moi aussi, Gallena.
- On peut pas être toutes les deux l'officier Gianna. Ça marchera jamais.
- Si ça permet de te laisser dormir, c'est mieux comme ça.
- Mais je veux pas dormir moi, surtout si tu prends des initiatives dans mon dos.
- Ça te fait du bien. Et puis je t'en ai parlé.
- Quand ça ?
- Maintenant.
- .. Ils sont partis il y a combien de temps ?
- Oh, ça doit faire un peu plus d'une heure et demi.
- Quoi ?! Gianna ! Faut me dire ces choses-là !
- Tu es au courant là, de quoi tu te plains ?
- Mais c'est bien trop tard.
- Trop tard pour ? Ça va rien changer ils sont pas revenus.
- Fais pas la maline. Je suis censée être informée de ces choses. C'est mes soldats après tout.
- Mais tu es informée, puisque je le suis. Et en parlant d'être informée, tu es au courant tous les jours de ce que font les autres groupes ?
- La section de Doombeast est arrivée sur place et a commencé à aider pour dégager les débris et réparer les villages qu'ils doivent remettre en état. Quand à l'autre escouade de Ranne, ils sont pas encore arrivés à leur destination.
- Ils devaient faire quoi déjà ?
- Une bande de bandits harcèle une petite ville portuaire. Nettoyage et capture de ces types avant de les expédier à la Justice.
- Et du coup tu les appelles en Denden toutes les heures pour savoir ce qui se passe ?
- Quand même pas. Une fois tous les deux ou trois jours, ça suffit Gianna.
- Ben tu vois, ici tu as les informations en une heure et demi, c'est bien plus rapide. Je vois pas de quoi tu te plains.
- Te moque pas de moi. Je suis sur place et je dirige l'opération, évidemment que je devrais savoir les choses.
- Mais après tu vas te plaindre qu'on prend pas d'initiatives. T'es pas la dernière à courir pour faire tes trucs pourtant.
- Oui mais .. c'est pas pareil.
- Ahah. Gallena, je te connais comme si tu m'avais faite, alors ne racontes pas de bêtises. On peut pas parler de discipline nous deux, ça serait trop hypocrite.
- Je suis pas hypocrite...
- Hypocrite râleuse et fatiguée. Hihi.
- Eh mais non ! Je suis pas fatiguée ! Pas fatiguée ! Tu le comprendras quand ?
- Gall.
- Bon, d'accord, mais juste un peu, hier soir. Je me suis bien reposée depuis.
- J'espère. ... Ça m’inquiète ces choses-là.
- ... Moi aussi.
- Qu'est-ce que je viens d'entendre, une réponse sincère ? Prévenez la presse, le monde va s'effondrer sur lui-même.
- Eh ! Tu es méchante avec moi.
- Mais c'est normal Gallena, les grandes sœurs titillent leurs petites sœurs pour les pousser dans la bonne direction.
- J'ai des doutes ... en plus s'il y a une grande sœur ici c'est moi, pas toi.
- Ahahahah, tu tiens à peine debout. Alors pas aujourd'hui ma vieille, pas aujourd'hui.
- Grmpf.

Je sais bien qu'elle fait ça pour m'embêter et j'aurais fait sûrement pareil si les rôles étaient inversés, mais ça m'empêche pas de râler. Qu'on me traite d'hypocrite, je m'en fiche, je suis comme ça. Et elle aussi.
On attend le retour de Mitzu et sa bande, j'en profite pour prendre un bon petit déjeuner. Gianna est en train de nettoyer mon équipement, après s'être occupée du sien. Hughes, Lumière et Serhandrass font de même, avant de ranger un peu nos quartiers. C'est vrai qu'à huit on peut vite mettre le bazar, en à peine deux jours.
Il faut absolument que je pense à prendre des munitions pour le bazooka. Ca fait des mois qu'on l'a réparé et on a toujours pas pu s'en servir pour de vrai. Parce qu'il est lourd, reconnaissable et faut penser à embarquer des munitions avec. Mais si tout le monde en transporte, je vais pouvoir me faire plaisir. J'espère que le chef des contrebandiers nous attend dans une forteresse, histoire d'avoir des raisons de m'en servir. Ils ont bien des forteresses à Bliss, non ? C'est une grande île après tout. Pas la plus grande du monde, mais grande quand même. Avec un peu de chance ...
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Nous voici dans un couloir de la base marine de la 19éme régulière, avec qui nous travaillons pour l'occasion, de l'autre côté de la porte poireaute le supposé contrebandier ramené par Mitzu. Ça fait maintenant une petite heure. Il a eu le temps d'attendre. De se tourner les idées dans la tête. De les organiser, puis les désorganiser et les réorganiser plusieurs fois.
J'aimerais le laisser attendre encore, mais on a des raisons de faire vite. Plus on traine, plus leur chef risque de disparaitre. Et alors là pour le retrouver ça sera compliqué.

J'inspire un grand coup, suis-je prête ? Oui. Suivie de Gianna, j'ouvre la porte et entre. Aussitôt l'homme tourna la tête vers nous. C'est un monsieur d'une quarantaine d'année, peut-être quarante-cinq, avec une grosse moustache broussailleuse sous le nez. Lui aussi est gros, ou costaud, en tout cas ses bras font au minimum la taille de mes cuisses. A peine sommes-nous entrées, il se lève et commence à nous apostropher.

- Relâchez-moi. Fous n'afez pas le droit. Je suis un homme respectable, c'est une honte. Qu'est-ce qui fous donne le droit de ..

Je lui intime sèchement de se taire et se rasseoir. Coupé dans son élan, il maugrée mais obtempère. Je m'installe sur la chaise en face de l'autre côté de la table, alors que Gianna s'installe derrière moi, restant debout et s'appuyant le dos contre le mur.
Son regard passe de l'une à l'autre en alternance, pour nous jauger ? C'est clair que les jumeaux ça surprend toujours un peu, alors deux jumelles aux cheveux roses, ça a de quoi étonner. Tant mieux si ça le distrait, j'attaque l'interrogatoire. En un peu condensé, parce qu'une heure et plus d'interrogatoire c'est vraiment long, ça donne ça :

- Votre nom ?
- Günther Prussen.
- Votre profession ?
- Artisan.
- Quel genre d'artisanat ?
- La menuiserie.
- Vous travaillez dans un chantier naval ?
- Beaucoup de menuisiers y trafaillent.
- Et fous.. et vous ?
- Non, je suis spécialisé dans les meubles. D'ailleurs à cause de fous je fais être en retard pour ma dernière commande. Ce n'est pas mes apprentis qui font poufoir s'en occuper.
- C'est triste. Je suis sûre que fos ... que vos apprentis s'en tireront très bien.
Les charges contre vous sont sérieuses, monsieur Prussen.

- Allez-y qu'on rigole. Qu'allez-fous infenter ?
- Contrebande générale.
- Je n'ai jamais ..
- Fausses sociétés.
- De quoi ?
- Emploi d'hommes illégalement armés.
- Jamais, je ...
- Trafic d'arme.
- Et puis quoi encore ?
- Trafic de Rain Powder.
- Hein ?! Comment osez-fous ? M'accuser d'une telle chose, moi, qui ai connu la guerre.

Hein, c'est quoi le rapport ? D'ailleurs Gianna intervient dans la conversation.

- Celle de l'an dernier, contre Rhétalia ? Vous étiez dans l'armée ? À votre âge ?
- Eh bien ... c'est à dire ..
- C'est ce que je me disais, c'est du vent.
- Je ne fous permet pas ..
- Oh mais on a pas de ta permission mon ptit père, l'interrompt Gianna en s'avançant, avant se poser ses mains sur la table à côté de moi.
T'es mouillé jusqu'au cou dans l'affaire, tes hommes de mains t'ont tous balancé. Vos entrepôts sont sous notre contrôle. Vos marchandises saisies. Votre réseau est mort, tu piges ? Mort. Et toi, t'es bon pour des années en taule. Pt-être même la peine de mort, avec la Rain Powder.
- Je ...

Il balbutie, je reprends la parole, alors Gianna se redresse et s'éloigne un peu de la table.

- Bien sûr, le plus important, ceux qui vont payer le plus cher, sont les responsables de ce trafic. Ceux qui donnaient les ordres. A ce stade de l'enquête, il s'agit de vous. Est-ce le cas ?
- Non, non, je ne suis pas ..

Il laisse mourir sa phrase, sans rien finir. Je le relance.

- Vous n'êtes pas ?
- Je ne suis pas impliqué dans cette histoire. Je suis innocent. Fous n'afez aucune preufe. Fous ne pouvfez pas .. je ne suis pas responsable de ce dont vous m'accusez.
- Mais vous avez participé.
- Oui. Non. Non ! Je suis un honnête homme. Je suis un membre respectable de la communauté. Je ..
- Nous avons une dizaine de témoignages qui vous accusent de servir de liaison entre les contrebandiers et "le grand chef". Nous voulons des noms.
Alors, êtes-vous ce haut responsable ?

- ...
- Alors ?
- ...

Je me lève de ma chaise, la conversation est finie.

- Bien. Si vous ne voulez pas parler, c'est vous qui allez tout prendre. Je vous dirais bien au revoir, mais je doute que vous sortiez de prison un jour, alors ça serait plutôt adieu. A moins qu'on ne vous exécute, ce qui est tout à fait probable. Gianna, emmène-le au trou.
- Attendez ! Attendez ..
- Hum ?
- Si je fous donne son nom ...
- Le juge sera sûrement clément.
- Ou Bernard.
- C'est pas le moment Gianna..
- C'est toujours le moment.
- ... ... Il s'appelle Isidore Tabernacolle.
- Qui ça ?
- Mon .. plus gros client.
- De meubles ? On se fiche de meubles.
- L'argent est planqué dans les commodes et armoires que je lui fends.
- Quel argent ?
- Le .. fruit des fentes.
- Ça compte comme un aveu ça non Gallena ?
- Oui, ou un fruit du démon.
- C'est pas le moment Gallena.
- Je te tendais une perche.
- T'es bête.
- Et donc cet Isidore Tabernacolle, ce serait lui qui dirige le réseau de contrebande ?
- C'est ... c'est exact ... il l'a créé il y a une dizaine d'années.
- Dix ans ? Eh ben, ça a dû rapporter depuis le temps.
- Merci pour votre aide monsieur Prussen, nous allons vous transférer dans une cellule et aller rendre visite à ce monsieur Tabernacolle. Passez une bonne journée.
- Ah. Ah. Ah.

Pourquoi il rigole ? Même jaune, y a pas de raison de rigoler. Il est bizarre ce menuisier-intermédiaire-contrebandier.
Allez, c'est parti ! Il habite où Isidore ?
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- Alors, vous avez obtenu des noms ?
- Sergent Taumassen ! Je pensais que vous ne viendriez plus.
- Désolé Lieutenant, j'étais pris sur un autre dossier.

Le sergent Wilberg Taumassen est notre .. disons notre liaison avec la marine régulière locale. C'est lui qui est en charge de l'enquête sur ces contrebandiers, on a passé du temps ensemble pour préparer l'attaque sur les entrepôts de la nuit dernière. Et il est plutôt mignon, ce qui est un plus selon moi.

- Alors, qui est l'homme dans la salle d'interrogatoire ?
- Un sous-chef. Il fait l'intermédiaire entre les contrebandiers qu'on a capturé et leur grand patron.
- Et vous avez le nom de ce patron alors ?
- On a su le convaincre. Est-ce que vous connaissez un certain Isidore Tabernacolle ? Il doit être assez riche, il parait qu'il commande plein de meubles.
- Tabernacolle ? Je ne vois pas ce que cette histoire de meuble vient faire dans l'affaire, mais oui ... oui, je connais ce nom. C'est un armateur plutôt riche.
- Un arnaqueur ?
- Armateur.
- Euh ...
- Ah ... Alors, c'est ... un type qui ... qui possède des navires ... lesquels vont faire du commerce pour son compte. Vous comprenez ?
- ... Je vois. Mais alors ... S'il est riche pourquoi aurait-il besoin de se mêler à de la contrebande ?
- Pour être plus riche encore ?
- Euh .. d'accord, je vois pas l'intérêt. Mais y a des gens bêtes, Isidore doit en faire partie.
- .....Oui, c'est ça, c'est sûrement ça. Donc je présume que vous comptez aller rendre visite à Tabernacolle afin de l'interroger ?
- Et l'incarcérer. Oui.
- Besoin d'un guide ?
- Si c'est vous, avec plaisir.
- Évidemment. Avant de partir, je tiens à insister sur un point. Il va falloir être discrets. Pas question d'arriver tous flingues en l'air et mettre la ville en pagaille.
- Je veux bien mais pourquoi ? On est la marine, si on se présente ils devront nous laisser entrer. S'ils préfèrent sortir les fusils, on se débarrasse des gardes et on s'occupe de Tabernacolle.
- Croyez-moi, c'est pas une bonne idée. L'intérieur des terres, c'est quand même le territoire de la 54ème régulière. On agit dans les limites de notre juridiction puisque la contrebande concerne les affaires maritimes. Mais ils pourraient faire les mules et refuser de voir les choses sous cet angle. Ils sont du genre à chercher la bagarre au moindre prétexte. Ce sont de sacrés emmerdeurs.
- Ah ... Je vois. Eh bien on va essayer de faire ça sans trop de bruit.

Nous commençons à réunir toute la troupe, Mitzu, Écorcheur, Lumière, Serhandrass, Godasse et Hughes. Ceci ne prit pas trop longtemps, et nous pûmes ensuite nous mettre en route, accompagnés comme prévus par Taumassen.
Direction le manoir d'Isidore !

Ben oui, un riche qui se fait livrer des meubles, il a forcément un manoir. En plus ça sonne bien, manoir d'Isidore. Logis de Tabernacolle ou maison d'Isidore, ça sonne un peu moins bien. La Tour de Taber ou la villa d'Isio, c'est marrant mais on s'écarte du sujet. Conclusion ? C'est un manoir !
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C'est un manoir. On a du mal à voir l'intérieur, entre le muret, la grille dessus et les buissons derrière qui entourent le jardin, mais y a plus beaucoup de doutes. Y en a même aucun si on accepte ma brillante théorie sur le nom. Et il n'y a aucune raison de ne pas accepter cette théorie, puisqu'elle est brillante.
Ou alors c’est une villa, mais je saurais pas faire la différence.

Je baille. J'ai un petit coup de pompe moi. Bah, ça ira mieux une fois lancés dans l'action.
Je demande ce qu'on fait en premier pour entrer. Y a plusieurs solutions, par exemple :

- On fait quoi, on va les appeler depuis la porte d'entrée ?

Le sergent Taumassen n'est pas d'accord. Pour lui, se présenter avec nos uniformes pourrait être gênant si quelqu'un nous observait. Mais là on est juste dans la rue d'à côté, on est en uniforme et on est visible comme le nez de Pipo. Et pourquoi on se cacherait ? Je veux bien être discrète, mais il y a agir sans faire trop de bruit et agir en secret comme si on était des criminels. C'est pas nous les criminels, c'est eux, c'est les contrebandiers. On va pas se cacher des contrebandiers, ça serait bête vu qu'on cherche à les capturer.


Après un débat un peu trop long à mon goût, on décide de couper la poire en deux. Je vais à la porte et demander qu’on me laisse entrer, accompagnée d’Écorcheur et Taumassen. Les autres vont escalader la grille pour entrer par le côté jardin pendant ce temps. Comme ça ils sont à l’intérieur s’il faut entrer ou s’il y a un problème, et moi je peux entrer facilement si la porte reste close.
Gianna aurait aimé que Taumassen reste avec eux, mais j'ai besoin de lui. C'est lui le local, il aura à discuter avec Tabernacolle ou ses valets ou ses hommes de main.

Alors je fais le tour du jardin et j’arrive sur la partie où le manoir donne sur la rue. Rez-de-chaussé aveugle et les volets au premier étage sont fermés … au second étage il y en a quelques-unes ouvertes, beaucoup de fermées. D'ailleurs ils ont l'air vachement hauts ces étages, vu l'écart entre les fenêtres. Elles sont toutes ouvertes au troisième, mais même, je ne crois pas que je vais trop pouvoir entrer. Enfin .. pas avec l’accord du propriétaire. Pour entrer par effraction j'ai des méthodes. Isidore Tabernacole doit être parti en vacances.
Ou avoir abandonné les lieux sans pour autant vouloir que ça soit trop facile pour des voleurs de venir ? Ou … je ne sais pas. Il y a plein de possibilités, non ?
En tout cas quand je toque à la porte, personne n’ouvre. Même en tapant très fort.

- On défonce la porte ? propose alors Écorcheur.
- On peut sûrement faire autrement, objecte le sergent Wilberg Taumassen.
- J'ai un bazooka !
- Voilà, on a qu'à utiliser le bazooka du boss.
- Mais .. on cherche à l'interroger, pas à détruire la propriété, continue de s'opposer Wilberg.
- En même temps, il veut pas être interrogé, personne nous ouvre.
- On va quand même pas s'ouvrir une entrée avec un bazooka.
- Mais j'ai jamais l'occasion de m'en servir...

Il est pas drôle. Je fais la moue. Écorcheur sort un couteau et se met à tabasser la porte avec.

- Eh eh, tu fais quoi ? Ça va pas détruire la serrure ça. T'en as pour des heures.

Il donne encore plusieurs coups, en tournant la tête vers moi.

- Alors tu proposes quoi Boss ?
- On passe par la fenêtre.

Taumassen semble un peu dubitatif.

- C'est un peu haut quand même. Il faudrait aller chercher une échelle.
- Pas besoin, je vous porte !
- Euh ... sauf votre respect, Scorone ...
- Mais non mais non. Une minute, j'ouvre la fenêtre puis je vous fais monter.

Je fais apparaître un bras au second étage, puis je place un œil dessus. En tournant le bras, je peux voir l'intérieur de la baraque. Ce qui me permet de placer un œil à l'intérieur. Et j'utilise celui-ci pour un bras sur la fenêtre, qui se charge d'en tourner la poignée. Voilà, fenêtre déverrouillée !

- Faudra juste la pousser un peu. Allez Écorcheur, toi le premier.

Je me sers de bras que je fais apparaître le long de la façade pour le soulever et le faire monter, un peu comme une échelle où ce seraient les barreaux qui font monter la personne. Sauf que les barreaux c'est moi ! Je suis la meilleure. Une fois Écorcheur dans la place, c'est au tour de Wilberg. Qui ne s'approche pas du bas de "l'échelle".

- Allez-y, n'ayez pas peur.
- C'est que ... c'est bien sûr ce machin ?
- Mais oui, vous l'avez bien vu. Il est arrivé en haut sans soucis. Allez, c'est votre tour.
- Me lâchez pas hein ..
- Comme si j'allais faire ça.

Bon, c'est vrai que ça fatigue un peu et je commence à avoir faim. Alors qu'on vient de manger. Mais j'ai encore plein d'énergie ! Et puis j'ai l'habitude que réfléchir me donne faim. Et utiliser mon pouvoir. Et faire du sport. En fait tout me donne envie de manger. Sauf dormir. Parce que qui mange dort, ou quelque chose comme ça. C'est un proverbe.

Nous voilà à l'intérieur et il fait tout noir. Tiens, il est passé où Écorcheur ? Je pose la question à Taumassen, mais :
- Aucune idée, il a dû partir en reconnaissance.

Peut-être ... il y a pas mal de portes fermées. Mais aussi plusieurs ouvertes. Écorcheur a dû passer par l'une d'elle. Je vois pas pourquoi il aurait refermé la porte s'il y était passé.

Une minute passe, je me suis reposée, Écorcheur n'est pas revenu.
Alors je propose à Wilberg d'aller le chercher.

- Nous ferions mieux de l'attendre, non ? Si nous partons le chercher alors qu'il revient, nous risquons de nous tourner autour.
- .. C'est juste. Mais je peux ouvrir la porte et jeter un coup d’œil dans les pièces quand même.
- Faites donc Lieutenant.

J'ouvre la première porte à côté, sympa la baignoire. Par contre ce carrelage, jamais je pourrais mettre un truc pareil chez moi. C'est trop clinquant, ça fait moche. La porte en face, étant déjà ouverte, j'ai vu qu'elle contenait une chambre, de taille moyenne, avec deux lits. Y a un certain nombre de dominos par terre, renversés. Est-ce qu'ils ont caché des explosifs sous les lits ? Cette nuit Gianna a pu faire exploser une maison, même si c'était plutôt une cabane. Et moi je peux toujours pas utiliser mon bazooka.
Des fois la vie, c'est pas juste.

- Y a des dominos ici, je préviens Taumassen.
- Des dominos ? Faites voir.
- Gaffe. La dernière fois qu'on en a croisé c'était juste avant l'explosion de cette nuit.
- Il y avait un mécanisme à base de dominos pour provoquer l'explosion ?
- Oui. Exactement.
- J'avais entendu dire que c'était l'un d'entre vous qui avait tiré dans une caisse d'explosif.
- Oui, aussi. On a désactivé le système. Mais on se méfiait. Alors on s'est éloignés pour éviter les problèmes. Et on a eu raison, la preuve, ça a explosé.
- ... Vous êtes vraiment des bourrins dans la marine d’Élite.
- C'est notre rôle, répondis-je simplement.

On nous paye pour ça. Eux maintiennent l'ordre. Nous le rétablissons, par la force en général. Eux fournissent le nombre, nous les spécialistes, la force de frappe, le poignard par rapport au marteau de la marine régulière. C'est un plutôt bon arrangement, en général.

- Alors du coup, les dominos ici ? Un piège ?
- Sûrement.
- On fait quoi ?
- On va voir ailleurs.
- Au cas où ça explose ?

Avant que je ne puisse répondre à cette question, nous entendons un long cri. Et je reconnais cette voix, c'est celle d'Écorcheur.

- Par-là, vite !

Je m'élance, Taumassen sur les talons, dans le couloir. Nous courrons en direct du cri, jusqu'à arriver devant une porte fermée.

- Pour moi, ça vient soit d'ici soit de la pièce d'à côté.
- Vous croyez sergent ?
- C'est l'impression que j'ai en tout cas.
- Essayons, on va bien voir.

Taumassen appuie sur la poignée. Le sol s'ouvre sous ses pieds. Je le rattrape de justesse avec mon pouvoir, en faisant apparaître des bras nombreux pour le rattraper, tout en forçant l'ouverture de la trappe. Et j'aide le marine à remonter ensuite. Je suis fatiguée par cette utilisation précipitée de mon fruit du démon, mais c'est pas grave, je récupère vite. Tout va bien.

Il souffle fort, je crois que Wilberg a eu une grosse frayeur. Je le comprends, remarque. Je n'aimerais pas non plus si on me retirait le plancher de sous moi.
J'attends que le sergent ait repris une contenance, même si je sais pas exactement ce que ça veut dire, puis je pars ouvrir l'autre porte. En me tenant à côté de la porte, pour pas me faire avoir si une trappe s'ouvre encore.
Ça semble aller. Je pousse la porte en restant sur le côté, Taumassen derrière moi. Je m'attends à un piège. Peut-être des dominos ?
On entend un "toc".
"toc, toc, toc, toctoc, toctoctoctoc".
Dominos.
Un tir de fusil traverse le couloir, là où j'aurais pu me trouver si je m'étais pas méfiée, avant de s'enfoncer dans le plâtre en face.

- Misère ...

J'aimerais bien entrer, mais le toc toc des dominos se fait toujours entendre. Alors je décide de m'écarter du mur et faire "entrer" un œil dans la pièce par la porte ouverte. Même si elle est dans la pénombre, j'arrive à distinguer suffisamment l'intérieur pour pouvoir y utiliser mon pouvoir.
. . .
Trois secondes plus tard je crie à Taumassen de se jeter à terre tout en faisant de même et en utilisant mon pouvoir pour lui faucher les jambes afin de le faire tomber plus vite.
. .
Deux secondes plus tard, à une ou deux secondes près, le mur éclatait au-dessus de nous tandis qu'un canon fumait après avoir tiré son boulet, et un autre canon faisait de même de l'autre côté.
Je reçois plein de plâtre et de brique dans les cheveux ! Ils sont tous sales ! Et Taumassen et nos uniformes s'en sortent pas mieux.

- Des canons dans une maison ? Ils sont fous ! Ils veulent nous tuer ?!
- Je pense que oui, m'explique Wilberg d'un ton las.
- Eh bien c'est ... c'est ... il y a des choses qui ne se font pas !

On veut juste les emmener en prison et devant un tribunal, c'est complétement disproportionné qu'ils essayent de nous tuer. De mon œil toujours présent dans la pièce, je vois trois choses.
D'abord, qu'il n'y a plus de dominos en train de tomber. Ensuite, que la pièce est essentiellement vide, même s'il y a des chaises entassées dans un coin.

Et dernièrement, qu'Écorcheur est dans une cage là. Enfin Écorcheur .. la moitié d'Écorcheur. C'est horrible ... je me demanderais plus jamais à quoi il ressemble quand il est tout nu.
Et je m'étais jamais posée la question avant !

- Oh salut Boss, me dit Écorcheur en souriant bêtement quand il me voit entrer dans la pièce. Il est à peine gêné de cette situation. Je tourne la tête vers la fenêtre, envoyant deux bras l'ouvrir et ouvrir les volets, histoire qu'on y voie plus clair dans cette pièce. Avec d'autres bras, je fais sortir le marine de sa cage.
- Salut soldat. Où est passé votre uniforme ? Belles cicatrices au fait.
- Merci. La déchirure sur le côté droit je la sors de la dernière bataille sur Jaya, les coutures sur le bras me viennent d'un esclavagiste homme-poisson, une sacrée mâchoire, même à moitié mort. Quand à ..
- Je m'en fiche, merci. Votre uniforme ?
- Ben tu vas pas me croire mais j'en sais rien. Je m'étais à peine avancé dans une chambre pour y jeter un oeil que je me retrouve à tomber dans une trappe. Puis ensuite y a eu des ressorts qui m'ont propulsé en l'air, un toboggan, puis des mécanismes que dans l'ombre je n'ai pas vu ce que c'était, à part que c'était très inconfortable et que je n'aurais pas aimé être un gros lard. À la sortie mes fringues étaient en morceaux et mes armes étaient pas dans un meilleur état, alors je me suis désapé avant d'avancer dans un corridor devant moi. Là y a eu plusieurs virages, puis j'ai à un moment fini dans un espèce de seau qui montait et qui m'a déposé dans un conduit bien dix mètres au-dessus du point de départ, alors comme le chemin derrière moi était bouché je suis allé vers l'avant. Là je me retrouve devant l'ouverture ici, juste au-dessus de cette cage. Dans le noir je vois pas bien mais j'ai bien vu qu'il y avait un trou, alors je me prépare à descendre avec précaution ... et là y a quelque chose qui m'a poussé dans le dos et je suis tombé ici.
- En criant ?
- En criant. C'est comme ça que vous m'avez retrouvé non ?
- Uhuh. Tu n'avais rien touché ?
- Non non. .. Enfin .. juste une statuette dorée. Qui a déclenché le mécanisme, maintenant que j'y pense.

Taumassen se décide à entrer dans la conversation, en félicitant Écorcheur. Je crois qu'il est ironique, mais l'autre ne doit pas avoir compris.

- Merci Sergent. Vous pouvez me prêter votre veste ? Je commence à me les cailler un peu. Et si vous pouvez me faire sortir, ça serait sympa aussi.
- Je ne sais pas. Qu'en dites-vous Lieutenant Scorone ? On pourrait aussi le laisser ici un peu, en guise de leçon.
- Faites comme vous voulez. Dans tous les cas tu marches derrière Écorcheur, je t'interdis de me passer devant.
- Ahah, sûr Boss. J'te pensais pas prude comme ça.
- Je ... ta gueule soldat. J'ai un bazooka.

J'aurais préféré que ça soit Wilberg plutôt qu'Écorcheur, voilà tout. Je suis sûre qu'il aurait été plus agréable à voir.
Oui, voilà.
Prude moi ? Je ne sais même pas ce que ça veut dire.
... Peut-être que je devrais lire un dictionnaire un de ces jours. On sait jamais.
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Ici Gianna. Nous faisons une pause sur la terrasse, après avoir franchi le jardin. Et les dangers associés. Nous y avons croisé une petite ménagerie. Plusieurs blessés légers dans le groupe mais nous sommes arrivés à proximité du manoir.

- Ça va Godasse ?
- Oui, oui. Merci pour l'aide Gianna.
- De rien. Bon, tout le monde est ok ? On s'est débarrassés de tous les chiens ?
- Si je tenais l'enfoiré qui a eu l'idée de mettre des carapaces hérissées à des chiens d'attaques ...
- T'inquiètes Mitzu on pense tout ça. Personne a perdu un doigt avec les crocodiles ?
- Ma jambe de pantalon a été arrachée et je saigne un peu, mais c'est tout, rapporta Lumière. Mitzu en profite :
- Je t'ai aidé Lumière, j'ai défoncé ton crocodile.
- Oui, merci Serg'. Et merci Hughes pour ton aide aussi.

Hughes hoche la tête en réponse. Il rumine un peu. Sans doute parce qu'il a marché dans un genre de piège à loup que personne n'attendait. Godasse lui a fait un bandage, mais la jambe d'Hughes saigne bien.

- Et cet énorme singe, j'en avais jamais vu d'aussi gros. C'était agressif comme machin, nous rappelle Godasse. C'est Serhandrass qui réagit à ces propos :
- Je crois que c'est un Gorobille, ça vient de Jaya. Je crois, je ne suis jamais allé là-bas.

Une fois tout le monde prêt à reprendre la mission, je prends une chaise de la terrasse et m'en sert pour casser les volets d'une porte-fenêtre. Bois contre bois, le volet gagne, un pied de la chaise casse. Mince ...
- Gianna, tu crois pas qu'on aurait pu avoir besoin du bazooka ou d'explosifs ?
- Ben oui, mais Gallena le voulait. J'allais pas la priver de son jouet.
- Ça nous aurait aussi été utile avec les animaux.
- Je sais, je sais. Mais on l'a pas. Bon, comment on fait ?
- Je m'en charge, annonce Serhandrass en se levant.
Il repasse son fusil à l'épaule, alors qu'il le tenait en main. À la place il dégage son épée, une sorte de grosse lame droite et se place devant le volet. Il va essayer de la glisser pour soulever le loquet ? C'est ce que je ferais à sa place.

- Yah !

Il brandit l'épée au-dessus de sa tête et frappe brutalement le bois du volet. Il pousse un second cri et recommence. Encore et encore.
Au bout d'une dizaine de frappes, la porte-fenêtre est brisée, volet comme vitre. Efficace le bonhomme. On a bien fait de l'embarquer avec nous.
Mitzu se tourne vers moi.

- Et maintenant Gianna ?
- Ben ... on entre, c'est évident. Et faites gaffe, je serais pas étonnée de tomber sur un ours ou une bande de blaireaux.
- Les blaireaux, les animaux ?
- Non non, la brosse. À ton avis ?
- À mon avis ... j'aimerais pas me faire attaquer par une brosse.
- ... Malik t'a donné des leçons d'humour ou t'as trouvé ça tout seul ?
- Euh ... J'ai le droit de demander un avocat ?
- Non. Tu passes en tête, caporal.
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- J'entends du bruit venant d'en bas, nous annonce Taumassen.

Eh oui, c'est Gallena qui raconte la suite. Ce doit être le groupe de Gianna qui a trainé pour arriver. Mais vu les émotions fortes que j'ai senti de sa part, le jardin doit être aussi massivement piégé comme la maison. Alors je lui pardonne. Nous avons fini par revenir au premier étage, après n'avoir trouvé personne au second, ni rien d'utile. On ira voir le troisième plus tard, si on ne trouve vraiment personne. Ce qui semble probable. Le manoir serait abandonné que ça m'étonnerait pas.
Si il est pas abandonné et que je trouve le propriétaire, il va passer un sale quart d'heure. Une sale demi-heure. Une sale heure complète même !
Le seau au-dessus de la porte, c'était carrément mesquin. Surtout avec tous les glaçons dedans, ça entre dans le col et ça mouille et ça fait super froid !
Les chausses-trappes, avec mes bottes je m'en fiche. Mais Écorcheur a dû faire vachement gaffe, comme il était toujours pieds nus.
Les billes dans l'escalier, très, très sale.
Les peluches piégées, alors ça ... qui peut avoir l'idée stupide de mettre des arbalètes dans des ours en peluche ?! Et les poupées qui bougent la tête quand on s'approche, avant d'exploser, c'est pas mieux. C'est même vaguement flippant.
Je veux dire, faut être vraiment malade pour avoir des idées pareilles.
Le faux plancher monté sur ressort, avec des piques au plafond, j'ai eu de la chance qu'il se soit déclenché quand j'avais qu'un seul pied dessus. Trop sensible le machin ? J'ai le pied qui est parti vers le haut, je suis tombée en arrière sur le Sergent Wilberg qui m'a attrapé et on a bousculé Écorcheur. Mais l'essentiel, c'est que j'ai pas fini sur les piques !
Après ça on a fait gaffe à tous les planchers. Et les plafonds. A un moment Taumassen a failli tomber dans une trappe au-dessus d'un trou, mais je l'ai rattrapé à temps avec mon pouvoir. Écorcheur aussi a tenté de lui attraper le bras, mais ils seraient juste tombés tous les deux dans le trou si j'avais pas agi.
Y a un paquet de pièces plus petites qu'elles ne devraient. Sans doute parce que entre deux pièces, il y a souvent les espaces pour y mettre les mécanismes de ces pièges, fosses, élévateur, déshabilleur et autres bidules.
Des pièges des pièges et encore des pièges, avec du piège dans une petite assiette à côté, supplément piège, et un assortiment de pièges variés pour le dessert. Il vous reste une petite faim, vous reprendrez bien du piège au piège ? Non, vraiment ? Alors que diriez-vous d'un clafoutis de piège ou d'un piège monté à la framboise ?
Et ces dominos ... des dominos partout ! Même que des fois ils déclenchent rien du tout ! Je hais les dominos maintenant !
Quel genre de personne à moitié folle peut faire construire et faire piéger une maison entière juste au cas où il faudrait l'abandonner un jour ? C'est horriblement dangereux. Même s'ils étaient désactivés avant ce matin ou hier soir.
A croire que Tabernacolle, Isidore de son sale prénom de sale type, n'a jamais habité ici pour de vrai.

- Dites sergent, vous êtes sûr qu'il habite bien ici Tabernacolle ?
- Je ne sais rien qui pourrait dire l'inverse.
- Je n'arrive pas à imaginer quelqu'un vivre dans ce manoir mortel. Même en bloquant la plupart des mécanismes.
Écorcheur s'incruste dans la conversation :
- Bien d'accord avec toi Boss. C'est un décor, mais y a pas de vie derrière.
- Pfwahaha. ..
- Quoi ? J'ai raison.
- Oui oui, désolée. C'est ta tenue.
- C'est pas drôle Boss.

Pour moi si, c'est drôle. Il est beau notre Écorcheur. Dans un placard, on lui a enfin déniché des habits. Des habits de servante. Y avait que ça. Je me demande si c'était laissé exprès disponible. Du coup il a juste mis la robe, parce que les chaussures étaient trop petites et le chapeau et les chaussettes on s'en fiche bien, mais c'est drôle quand même. Ça lui fait une de ces dégaines. C'est trop petit et serré pour sa carrure, on voit super bien ses mollets, mais Écorcheur a pu rendre sa veste à Wilberg comme ça.

- Pardon. C'est bien vu. C'est un décor piégé. Possible que l'Isidore se servait du rez-de-chaussée pour ses visiteurs et le haut pour se débarrasser des voleurs et des intrus ? Et qu'en vrai il habitait ailleurs ?
- Ça n'a pas de sens, pourquoi quelqu'un irait construire un bâtiment pareil juste pour le piéger ? Et il logerait où ?
- Un contrebandier ? Il a sûrement des souterrains cachés dans les caves du bâtiment.
- Vous y croyez vraiment Lieutenant Scorone ?
- Tout à fait. Je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas. C'est la possibilité la plus raisonnable. Bien trop dangereux d'habiter dans une maison piégée.

Wilberg Taumassen ne réplique pas. Il doit être occupé à chercher une réponse à mon raisonnement. Mais il est trop solide, ce raisonnement. Indestructible !

Finalement on ne trouve rien au premier étage, alors on descend rejoindre la bande de Gianna. Effectivement, nous trouvons bien des marines. Mais pas les bons.

- Rendez-vous ! Les mains en l'air ! nous crie un petit gros depuis le bas des escaliers. A voir leurs uniformes, ils sont de la régulière. Une petite vingtaine. Je regarde Taumassen.
- La cinquante-quatrième division, me répond t-il alors. Il lève les mains quand le type crie à nouveau. Quoi, sérieusement ? Je demande à Taumassen, surprise :
- Vous allez pas obtempérez tout de même ?
- Vous allez tous obtempérer oui ! Les mains en l'air !
- Autant éviter l'incident Lieutenant.
Écorcheur sait pas quoi faire aussi il me demande : - Je fais quoi Boss ?
- Personne ici va lever les mains. Je mets les miennes en porte-voix : Je suis lieutenant de marine, 53éme d'Élite, qu'est-ce que vous foutez ici ?!
- Lieutenant Mykos de la 54ème régulière ! Levez les mains, dernier avertissement ! On va venir vérifier votre identité !
- Levez les mains vous-mêmes ! Qu'est-ce qui nous dit que vous êtes de la marine ?!
- Je le connais Scorone, on a fait nos classes ensemble.
- Il était déjà aussi chiant ?

Taumassen hausse les épaules en guise de réponse. Je suppose que ça veut dire oui.

- Nos uniformes sont une preuve !
- Ben nous aussi on est en uniforme !
- Un uniforme d'élite, un poison d'eau douce et un okama ? A d'autres ! Vous les avez récupéré dans une friperie !
- Poison d'eau douce ?
- C'est comme ça que les vers de vase appellent la 19ème.
- Ah.
Non mais ... et puis quoi encore ? La coopération vous connaissez pas ?!

- Et si vous étiez lieutenant, ils sont où vos hommes ?!
- Dans les jardins, normalement !
- Ben tiens j'vais y croire ! A mon avis vous avez surtout l'air d'une bande de cambrioleurs. Comment vous êtes entrés par l'étage d'ailleurs ?! On a vu la fenêtre brisée en arrivant !
- N'importe quoi ! Est-ce que des cambrioleurs auraient un bazooka comme le mien ?!
- Pourquoi pas ?
Bon, puisque vous refusez d'obéir à des instructions claires ... soldats, préparez-vous à tirer sur cette femme. Les autres, je vous conseille de vous allonger par terre. Lorsque je donnerais l'ordre ... c'est votre dernière chance d'obtempérer.

Mais pour qui il se prend le bonhomme ? Mais pour qui il se prend ?
Béta béta béta !!
Il veut pas être intelligent et discuter ? Déjà qu'ils sortent de nul part. Et que sans Taumassen, je serais même pas sûre que ce Mykos est un vrai marine et pas encore un piège de Tabernacolle.
On va régler les choses à ma façon alors. Avant qu'il ne puisse donner son ordre, je fais apparaitre un grand nombre de bras sur leur groupe. Et comme d'habitude, je me sers de ces bras pour les frapper. La confusion s'installe et le chaos suit rapidement. Mes bras reçoivent quelques coups, mais je réplique en ajoutant d'autres bras.
Difficile pour eux d'ouvrir le feu sur moi quand ils se trouvent engagés au corps-à-corps.

C'est alors que l'escouade de Mitzu, avec Gianna débarquent dans la pièce. Ils ne savent pas ce qui se passe. Alors je crie à Gianna:
- Faut les désarmer !

Elle n'a pas besoin qu'on lui explique plusieurs fois, ma jumelle entre dans la mêlée. Les autres la suivent, plus précautionneusement. Je descends un peu l'escalier, mais je préfère reste en surplomb pour mieux voir où j'utilise le pouvoir de l'Éclosion. J'ai ... j'ai un peu la tête qui tourne. Je sais pas pourquoi. C'est rien .. j'ai déjà fait des trucs comme ça par le passé ... c'est pas fatiguant ... pas autant que ça.

Je fais disparaître mes bras, maintenant que nos renforts pris la situation en main.

Une fois l'incident maîtrisé et que les types de la 54éme se soient rendus, je fais amener Mykos devant moi. Il faut aussi retenir Écorcheur, qui tente de piquer l'uniforme d'un autre marine. Oui on leur a foutu la misère. Non, t'as pas le droit de piquer un uniforme, ils sont des alliés, t'es le seul à être tombé dans un piège stupide. J'aurais bien accepté qu'il fasse ça au Lieutenant Mykos, mais celui-ci a vraiment pas le même gabarit qu'Écorcheur. Dommage.

- Bon, maintenant que vous êtes calmé -et désarmé- on va pouvoir discuter. Je suis le Lieutenant Scorone, 53éme d'Élite, ici pour soutenir les efforts de la 19éme régulière dans une affaire de contrebande. Le Sergent Taumassen, que vous connaissez quand vous n'êtes pas un idiot, représente la 19éme. Et vous êtes de la 54ème.
Qu'est-ce que vous venez faire ici, dans cette maison ?

- Qu'est-ce que vous, vous fichez ici ? Vos conneries ont fait capoter notre enquête sur les méfaits de Tabernacolle.
- Votre enquête ? Eh attendez, la contrebande, c'est nous qui nous en occupons, objecte Taumassen.
- Les entrepôts sont à terre. C'est une affaire terrestre. Notre juridiction.
- Absolument pas. Les marchandises arrivent par bateau, c'est à nous d'agir contre.
- Vu le temps que vous mettez à agir ...
Je les coupe : - Justement, on est là pour agir. Qu'est-ce qui vous a décidé à intervenir ?
- Ça vous regarde ?
- Oui.
- Je crois pas non.
- Ah si si.
- Et pourquoi ?
- Hum ... Gianna ?
- Ouais ?
[color=#822828]- S'il refuse de collaborer, je peux le coffrer pour obstruction à l'enquête ?
- Si tu veux ouais. Même pour complicité passive avec des trafiquants, ça devrait passer.
- Super, merci. Bon ben vous avez entendu Lieutenant Mykos. Vous collaborez ou je vous fous au trou.
- Vous êtes malade. Vous croyez vraiment que ça passerait ?
Je hausse les épaules.
- Probablement. Alors, qu'est-ce qui vous a décidé ?
- Les entrepôts que nous surveillons ont été attaqués par la 19ème qui a commencé à les vider. Quand on a appris ça, notre supérieur a voulu empêcher Tabernacolle de se faire la malle.
- Vous arrivez trop tard pour ça. La place est vide. On a pas encore visité le troisième étage mais je doute qu'il s'y cache.
- Merde.
- Eh, pas de gros mots.
- C'est toi qui dit ça Gianna ?
- Moi j'ai le droit.
- Bien sûr ...
Soudainement j'ai la vue qui se trouble et la tête qui part sur le côté, sans me demander mon avis. Ca ne dure qu'un instant, je sursaute, cligne des yeux, m'en remets. Je vois Gianna soudainement à côté de moi, elle a pris mes bras entre ses mains et me lâche pas.
- Gallena, ça va ? Gallena ?
Eh ? .. les regards sont tous portés sur moi. Gianna m'entraîne rapidement à l'écart, dans une pièce voisine et ferme la porte derrière nous.
- Oui oui. Je me suis sentie partir un instant. Désolé.
- Tu as des cernes sous les yeux, grosses comme des hiboux.
- Les yeux ou les cernes ?
- Les cernes. Si c'était les yeux j'aurais dit gros. Tu as une idée d'où ça vient cette fatigue ?
- Non ..
- Je pense que ...
- Oui ?
- Faudra qu'on en parle. Ce soir. Une fois la mission finie. Fais attention, évite les efforts en attendant. Dis-moi s'il y a le moindre soucis. Je prends le relais.
- Oui ...
- Allez, courage. C'est que je tiens à toi.
- Normal. Moi aussi je tiens à moi.
- Hihi. Allez Gall, prête à y retourner ?
- Oui ! Allons choper Tabernacolle.
- Et si on le trouve pas ?
- ...
- Gall ?
- Non mais c'est pas possible ça. On trouve toujours.
- T'es vachement optimiste pour une fois.
- Pour une fois ? Je suis toujours optimiste. Je suis Gallena Scorone, la meilleure de tous. J'ai pas à m'en faire. C'est pas un petit manque de sommeil qui va m'embêter.
- Hahaha. J'espère bien. Allez sœurette, on retourne au boulot ?
- Allons-y.

Suivant Gianna, qui s'écarte en m'ouvrant la porte, j'entre d'un pas rapide dans la salle de l'escalier. Nous y retrouvons tout le monde, les miens, ceux de la 54ème et Wilberg Taumassen. J'aimerais bien dire qu'il s'inquiétait pour moi et s'était relevé avec impatience en me voyant, après avoir passé un moment assis sur une marche, le regard dans le vide. Mais non, il est juste occupé à s'engueuler avec le Lieutenant Mokys. Toujours leurs histoires de juridiction et qui c'est qui a le droit d'intervenir contre la contrebande.
Bah, c'est pas mon problème. On m'a fait venir pour aider la 19ème, j'aide la 19ème.
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Après avoir exploré le troisième étage, maintenant soutenus par la 19ème, qui agit avec plus ou moins de bonne volonté, la conclusion est sans appel.
Rien.
Personne.
Pas une trace de leur destination.
L'interrogatoire du voisinage n'a pas plus aidé. Personne ne sait où est passé Isidore, ses employés et son petit chien Waldo. Où sont-ils ? Sais pas. Merci madame, ça nous aide beaucoup.
La seule chose qu'on a appris, c'est que c'est sûrement Isidore lui-même qui a installé tous ces dominos. Que c'est un fondu de dominos. Ça nous aide pas ce genre de renseignement. Oh ça non, ça nous aide pas.

Après plusieurs heures, la conclusion est unanime. C'est à dire que après avoir mis Mykos et Taumassen dans la même pièce et les a laissé s'expliquer comme ils voulaient. Mais à la fin, même s'ils l'air d'avoir échangé des coups, ils ont fini par se mettre d'accord. Tabernacolle s'est réfugié dans les Everglades. Et il n'est pas question de l'y poursuivre.

J'objecte que moi, ça ne me dérange pas d'y aller.
Ils disent que c'est vraiment dangereux et surtout, que je n'arriverais pas à le trouver s'il est dans un des Everglades les plus risqués. 7, 8, 9, 10. Ceux où seuls les fous et les suicidaires se rendent. Et apparemment, les criminels en fuite.

Justement, c'est pas eux qui vont aller le chercher. Alors que moi, je peux. Et si on laisse passer l'occasion, Tabernacolle et ses complices ne seront jamais attrapés. La marine locale va faire quoi sinon ? Demander à des marines d'élite plus fort que moi de venir ? Alors que j'étais là pour aider, à leur demande ? Je doute que ça soit possible. Je doute que quelqu'un d'autre soit envoyé à leur aide rapidement.
Mais ils refusent, ils pensent que je ne suis pas en état. Et Gianna ne veut pas y aller seule, elle ne veut pas me laisser. Ils se sont tous ligués contre moi ou quoi ? C'est une conspiration ? Eh bien j'irais toute seule s'il le faut ! On va voir ce qu'on va voir ! Je vais leur montrer moi que je peux parfaitement m'en charger.

Je me redresse de toute ma hauteur pour les engueuler et bien leur faire comprendre qui c'est la plus forte ici. Je ... j'arrive pas à empêcher mes yeux de se fermer. Comme quand on est assis trop longtemps et qu'on se lève d'un coup .. je vois tout noir.
Une nouvelle fois, je me sens partir en avant ...
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Gruumph. J'ai sommeil, je suis dans un lit confortable, je veux continuer à dormir, pourquoi les volets sont ouverts qui a eu cette idée bête allez refermez-les laissez-moi dormir.
....
Pourquoi je suis dans un lit moi ?
Je partais pour les Everglades, pas pour dormir. On m'a drogué ? J'ai les yeux qui piquent. Comme si ...
.. Gianna !
Gallena ...
Je suis Gallena. Et Gianna. Mais elle-même, elle était Gallena. On était Gallena toutes les deux. L'une plus brutale, l'autre plus réservée. L'une moins prudente, l'autre moins aventurueuse dans ses choix vestimentaires. L'une plus responsable, quoiqu'au final c'est l'autre qui a pris les choses en main.

J'ai mal à la tête.

Je suis moins fatiguée. Non ! Plus fatiguée. Non ... moyennement fatiguée ? J'en sais rien moi ! Faut que je mange. J'ai faim ! Je suis épuisée. Faut que je mange et que je dorme pour rattraper.
Je grogne avant de péniblement sortir du lit. J'enfile mon uniforme de lieutenant avant de quitter la pièce.

- Eh ? G.. Li ... Gallena ? Ça va mieux ?

Godasse est à côté de la porte et me regarde d'un air troublé. Montait-il la garde ou m'attendait-il simplement ? Depuis combien de temps est-il ici ? Je souris faiblement.

- Oui. Un peu dur de se retrouvées à deux dans une seule tête.
- Euh .. tu es schizophrène maintenant ?
- ... Skizoquoi ?
- T'as des voix dans la même ? Plusieurs personnalités ?
- Ah ! Non ça va ... une seule. Deux Gallena ... c'est toujours qu'une Gallena à la fin. J'ai faim.

Et comme s'il est d'accord avec moi, mon estomac gargouille violemment.

- J'entends ça. Je vous accompagne au mess puis je vais chercher Mitzu, ok ?
- Parfait. J'ai dormi longtemps ?
- Un peu moins d'un mois.
- Eh ?!!
- Non non, c'était une blague. Une blague. En vrai il est midi passé. Ça fait même pas vingt-quatre heures.
- Ah. Ouf. J'ai vraiment eu peur. Pas de nouvelles de Tabernacolle ?
- Aucune idée. Le Caporal saura pt-être. On y va ?
- Allons-y.

Godasse me laisse aller me servir au mess pendant qu'il va chercher mon sous-officier. Mitzu arrive assez rapidement, pendant que je suis en train de manger un genre de gadoue infâme. Au menu du jour, bouillie de poisson. Super .... Mais j'ai faim et y a que ça, alors je mange. J'ai besoin de me refaire des réserves. Beaucoup de réserves. Des centaines de réserves !! Mais après je vais prendre du poids et devenir grosse. Ahah. Ah. Ah.
Il va falloir me modérer alors.

- Salut Gallena, ça .. va ?
- Je tiens le coup, on va dire. Tu me racontes ce qu'il s'est passé depuis hier soir ?
- Pas de problème, ça ira plutôt vite. Tabernacolle reste planqué, ils pensent plus avoir besoin de nous, "l'enquête avance" et le QG de South Blue nous demande de revenir.
- Ah, comme ça ? Ils ont dit pourquoi ? C'est un bon timing quand même.
- Bah c'est surtout qu'ils ont été prévenus de la situation et pensent qu'on sera plus utile ailleurs.
- Ils ont dit où ?
- Non, juste de revenir au QG.
- D'accord ... ça m'ennuie de laisser les choses en plan comme ça.
- Ils veulent plus de nous, on a fait ce qui était demandé, on peut repartir la tête haute Lieutenant.
- Pourquoi ils veulent plus de nous, à ton avis ? Ils sont quand même pas de mèche avec Tabernacolle ?
- À mon avis, ils ont peur qu'on fonce dans les Everglades les plus dangereuses et foute le feu à la poudrière.
- C'est des trouillards.
- Ouaip.
- Mais ils ont peut-être raison.
- Alors ?
- On va faire comme ils demandent. Préviens tout le monde, nous quittons l'île demain matin à 9h. Direction le quartier général de South Blue.
- On peut partir en moins de trois heures aujourd'hui-même, sinon.
- Pour naviguer de nuit à peine partis ? Non, inutile. Dis à tes hommes qu'ils ont quartier libre, mais qu'ils soient à bord demain à l'heure du départ. Neuf heures du mat.
- Ça va leur faire plaisir. Et Lumière ?
- .. Quoi Lumière ?
- Ça la concerne aussi le quartier libre ?
- ... Mais évidemment ! Enfin Mitzu !

Alors c'est la fin de cette mission ? Tout ça pour ça ... on a coupé le gros de l'organisation, mais la tête pensante nous échappe. Je souhaite que les marines locaux arriveront à coopérer et le capturer. J'ai pas trop d'espoir, mais bon ... c'est l'intention qui compte on va dire.
Mission accomplie, yaaay ...

- Dernière question. On est ... on est revenus comme avant ?
- Avant quoi ?
- Avant ... vous deux. Toi et Gianna.
- Ah. On ... je ...  ... ... Non. On ne revient jamais en arrière.
- Dans ce cas, où allons-nous ? Est-ce que Gianna reviendra ?
- On continue de faire ce qu'on fait le mieux. Justice et protection. On accepte plus de participer aux plans foireux des Cipher Pol, ou alors à notre manière. On fait notre devoir.
Et pour ce qui est de Gianna ....


Je souris à Mitzu. Mitzu, à l'humour pas toujours au point, mais fiable et là quand j'ai besoin de lui. Un bon ami, un bon soldat. S'il ne meurt pas au combat, il ira sûrement haut dans la hiérarchie.
Je lui souris et elle répond :

- Gianna ne partira jamais vraiment.
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