La piraterie n'est jamais finie

L'homme qui se tient devant vous en costume vous semble assez respectable n'est-ce pas ? Il n'a pas vraiment l'air agressif avec son air plutôt benêt, son physique peu impressionnant et sa taille légèrement plus grande que la moyenne. Si je ne le connaissais pas, je le prendrais probablement pour un banquier ou un professeur de maths.

Si je devais le décrire ? On va commencer par le haut : les cheveux d'un vert nuit plutôt sobre ne le distingue pas forcément de la masse au premier coup d’œil ; en parlant d’œil, ses yeux sont de la même couleur que sa tignasse, le manque d'expérience de cet apprenti pirate se sent jusque dans son regard, il ne semble en effet jamais rassuré lorsqu'on fait appel à lui. Le reste de son visage est ma foi plutôt commun, il me semble que sa mère lui disait toujours qu'il avait un très beau sourire qui ferait tomber n'importe quelle dame, Marcus aime donc beaucoup l'afficher.

Son corps est long et peu large, on sent tout de même qu'il a un contrôle quasi total de celui-ci, une bonne mobilité et des jambes assez longues. Toujours sobre et le plus élégant possible, Marcus aime les costumes, il en a à la pelle, au fond de lui il pense certainement que ça joue sur son charisme. Ce qui vous choque le plus en premier lieu par contre c'est bel et bien sa posture, il se ballade les mains dans les poches et le dos cambré, ça joue beaucoup sur la perception qu'on les autres de lui et c'est quelque chose qui lui vient de ses petites années à errer dans les rues lorsqu'il était enfant, c'est un homme qui a l'air tout a fait relax et avec qui on aurait bien envie d'aller boire un verre. Le peu de musculature qu'il a n'est guère imposant non plus. N'avez vous pas envie de vous frotter a lui quand vous le voyez ? Il semble une cible pourtant très facile.

Marcus est un imberbe total, ça l'arrange parce qu'il aurait surement peu de courage d'entretenir ou de raser ses poils au menton chaque matin, on pourrait croire que la totalité de la pilosité de son visage pousse au final sur le haut de sa tête tant sa touffe de cheveux est conséquente mais lui l'apprécie. Enfin, Marcus ne porte pas de katana ou autre, il ne se bat qu'avec son corps. Très habille avec ses jambes, elles sont ses principales armes bien qu'il puisse très bien se servir de son haut du corps, il est d'ailleurs  plutôt rapide grâce à ses longs membres. Cette nudité en terme d'équipement n'est pas forcément définitive, il n'a juste pas encore trouvé l'arme qui lui sied le mieux mais ne serait pas du tout contre le fait d'en porter une.

On m'a informé qu'il avait comme valeur principale la liberté, elle est tout ce qu'il n'a jamais pu avoir par le passé, il en a longtemps été privé et c'est la principale raison qui l'a poussé à prendre la mer. Longtemps renfermé sur lui, Marcus aime cependant beaucoup le contact social, il aimerait se faire des connaissances dans le monde entier. Je pense que son principal défaut est qu'il manque de vigilance, il a tendance a faire confiance trop vite aux gens et à rarement être sur ses gardes, facilement surpris ou pris dans des pièges, sa clairvoyance et sa perception sont donc de sérieux handicaps.

De part ce que ses parents et Doc lui ont appris, il a une bonne connaissance de la nature et de la médecine.Celle sur la nature est presque héréditaire, déjà tout petit il dévorait des lectures sur les plantes et écoutait avec attention ses parents parler de leur passion. Cependant, Marcus manque beaucoup d'expérience et de maturité, ce sont des choses qui viendront certainement à force de voyager.

Il adore les animaux, il prend toujours un grand plaisir à essayer de les soigner également, ce fut une de ses principales activité lors de son enfance et son adolescence. D'ailleurs, il est entièrement végétarien, sa nourriture préférée est le riz accompagné d'une sauce au curry traditionnel et il aime beaucoup tout ce qui est épicé. De part son savoir il est tout à fait capable de repérer des plantes comestibles ou qui permettent d'ajouter du gout a un plat mais il est un piètre cuisinier. Pour tout avouer il n'a que très peu de qualités requises pour naviguer sur les mers : il ne reconnait pas sa gauche et sa droite, ne sait pas cuisiner et sait à peine lire une garde ; il est cependant très bon nageur.

Marcus ne croit pas en une divinité ou autre et est quelqu'un d'assez terre-à-terre, il est beaucoup trop logique pour croire à tout ce qui concerne les apparitions divines, le surnaturel ou même le destin par exemple. Il est du genre à toujours chercher un lien logique entre la réaction et une possible action et si il n'y arrive pas, il invoquera toujours le hasard. D'ailleurs le hasard est un de ses grands défauts puisqu'il est de nature très joueur, il adore les jeux de casino par exemple, il en est presque accro même si il ne l'avouera évidemment jamais. Marcus connait la valeur de l'argent et il a pour principe de ne jamais oublier ses dettes et de toujours les payer. Pour finir, évidemment, il adore l'alcool.

→  1er janvier 1608, Sultanat de Pétales, préambule ←

<< Sauvez-le, je vous en supplie. >>

Le vent est plutôt calme, une brise légère entre par la fenêtre pour se glisser sur la joue d'un nouveau-né dans les bras de sa mère. La famille Nicolai est une famille de botaniste arrivée sur Pétales il y a plusieurs années pour y étudier sa végétation et plus exactement la diversité florale qui s'y trouve. La légendaire plaie n'a pas encore sévit qu'un problème de taille arrive déjà pour cette jeune famille : le jeune Marcus, âgé d'à peine quelques heures, risque de mourir. Une maladie très rare le consume petit à petit et il faut très vite s'occuper de son cas.

C'est le 1er miracle qui arrivera dans sa vie. Il sera traité en urgence par le meilleur docteur du pays, le Docteur Eden. Venant d'un pays étranger, ce médecin de renommé s'est installé dans la capitale de Pétales pour, selon ses dires, profiter de sa fin de vie. La légende raconte même qu'il aurait ramené un homme à la vie. Au bout de d'une nuit complète, la bonne étoile sous laquelle notre héros est né se mettra à briller de plus fort. Hors de danger, le miraculé s'en va et rejoins les nouveaux parents pour enfin démarrer sa vie plus que méritée.

→ 10 novembre 1615, Sultanat de Pétales, Marcus ←

<< Ne t'en fais pas mon chéri. Tout va bien. >>

Cher journal, On habite en périphérie. Maman et papa m'ont tout dit : la fameuse peste a détruit tout ce qu'ils avaient commencé à étudier et je sais qu'on a plus trop d'argent, j'ai écouté ce qu’ils disaient l'autre nuit. Apparemment ça coûte moins cher d'habiter ici mais les autres enfants me font peur, j'ai pas trop envie de traîner avec eux. Je suis un peu inquiet pour maman et papa mais je suis sûr qu'on va réussir a s'en sortir. Je suis un peu court aujourd'hui désolé mais je suis fatigué, je vais aller lire un peu et dormir.

→ 23 janvier 1618, Sultanat de Pétales, Marcus ←

Ca fait 6 mois que j'ai rencontré le Doc. J'ai commencé à le suivre dans ses projets et il m'apprend les bases de la médecine. C'est encore plus passionnant que quand mes parents me parlent de plantes ! C'est un homme incroyable et il m'apprend des tas de choses ! En plus c'est un ancien pirate, il m'a dit de le dire à personne mais j'adore quand il me raconte ses aventures sur les mers. Il me parle d'un pays entier avec des géants et de peuples de nains, de terres terriblement froides et d'autre ou porter autre chose que son maillot est insoutenable, de démocraties exemplaires et de souverains tyranniques, de pays totalement déserts ou une fleur ne pousse pas et de Pétales. J'aimerais visiter tous ces endroits, j'aimerais pouvoir faire pousser des fleurs dans le désert ou flanquer une raclée à ces tyrans.

C'est la vie que je veux mener, celle de la liberté, je vais quitter papa et maman et naviguer, découvrir, des terres inconnues, soigner des maladies incurables, battre des Hommes imbattables, trouver des trésors introuvables. C'est décidé, dans 3 ans maximum je m'en vais !

→ 27 décembre 1619, Sultanat de Pétales, Doc ←

<< Toi ? Un pirate !? >>

Je t'ai déjà parlé d'à quel point j'aime mes élèves ? Quand je suis arrivé ici il y a 20 ans je ne pensais pas que ma retraite serait aussi paisible et agréable. La mer c'est sympa mais qu'est ce que ça fatigue, je n'ai heureusement aucun regret, j'ai eu la meilleure vie qui soit ! Enfin bon, je parle comme si j'étais déjà mort mais je te rassure, c'est loin d'être le cas.

Il y a ce petit homme dont je t'ai déjà parlé, Marcus. Je l'ai grondé il y a maintenant presque 2 ans parce que je l'ai vu essayer de voler le portefeuille de ma femme Dina. Au final, le hasard est beau, il est ma meilleure rencontre ici. Je lui avais, à l'époque, proposé de lui donner quelques cours et il est venu me voir presque tous les jours. Je lui raconte même mes belles années. Il me fait rire, il semble intéressé par tout ce que je lui dis et lui apprend. Je lui consacre beaucoup de temps mais il me le rend bien, je suis sûr que ça servira a quelque chose. Il n'a pas la vie facile, tu sais, je crois que je lui permet de s'échapper un peu de son quotidien sans vouloir me venter hahahahaha! Si ça peut lui permettre de rêver, je suis là pour ça aussi !

Je t'en parle parce qu'aujourd'hui il m'a avoué vouloir devenir pirate, j'ai tout de même bien rigolé ! Je crois qu'il l'a un peu mal pris mais ce gamin ne se rend pas compte de la difficulté de parcourir l'océan. Il est peut-être loin d'être idiot mais je ne sais pas si il peut avoir cette détermination, cette flamme qui brûle en lui. Puis bon, le monde est vaste et dangereux, il ne peut pas se défendre tout seul et ne semble pas vraiment vouloir l'apprendre. Il est parti en pleurant et en m'insultant lorsque je lui ai dis ça, comme quoi ce que je présente ne sont que des faits.

Mais entre-nous... J'espère qu'il me pardonnera vite. Je l'aime bien ce gamin quand même.

→ 10 janvier 1620, Sultanat de Pétales, Doc ←

Il s'en est passé des choses en une semaine, je dois absolument faire le point dans ma tête, tu vas me servir de support.

Marcus n'est plus venu pendant quelques jours après notre dispute, j'ai voulu aller le voir pour son anniversaire et j'ai croisé ses parents, en pleurs. Ils m'ont tout expliqué : s'en voulant de la dernière fois où nous nous sommes quittés, il voulait revenir s'excuser et il s'est frotté avec un des petits fils du vizir ! Mais quel idiot ! Ce sale gosse s'est fait prendre entrain de le voler et il a été mis au cachot avant son jugement qui aura lieu demain. Bordel, il n'y a absolument aucune chance qu'il ne finisse pas esclave, c'est pas possible.

→ 12 janvier 1620, Sultanat de Pétales, Marcus ←

<< Je vais te libérer et tu vivras, tu verras ce que c'est la liberté. >>

C'était impressionnant de venir au beau milieu de la Place Verte, menotté, avec tous ces gardes autour de moi, je ne pouvais pas me retenir, je pleurais, Doc avait raison, je ne peux absolument pas me défendre.

Ma défense était ridicule, mes mots ne suffisaient pas. Cet idiot de Vizir s'est joué de moi alors que je ne suis qu'un total innocent mais évidemment, c'était peine perdue, mon sort était déjà scellé, je le savais. Mes parents n'étaient pas dans la foule, j'étais seul et faible en plus d'avoir faim et c'est là que ça a commencer. Tout d'abord, une explosion à côté de la place, la foule distraite n'a pas pu voir l'écran de fumée qui se dressait autour de moi et qui peu à peu, prenait toute la place. Il était là, il m'a emporté, je n'ai rien compris, il semblait venir du toit et en même temps de la gauche et de la droite, en y réfléchissant bien je me demande même si il ne venait pas du sol. Doc m'a caché dans une ruelle, nous étions seul, je me souviendrais toute ma vie de ses mots pendant que je pleurais dans ses bras.

<< Est-ce que tu veux vivre ? >>

Je n'arrivais pas à répondre, noyé dans les larmes.

<< Réponds moi Marcus, est-ce que tu veux vraiment vivre ? >>

J'arrive a acquiescer, ma tête enfui sur son torse. Je n'ai alors rien compris, il m'a blessé à la tête, le sang était abondant. Il m'a alors retiré ma veste pour le nettoyer avant de la jeter à la mer, dans la direction ou arrivaient les gardes et m'a emmené chez lui.

<< Je vais te libérer et tu vivras, tu verras ce que c'est la liberté. >>

Passé pour mort, je suis obligé de me cacher chez le Doc. Je crois que maman et papa auraient appelé ça un miracle. Je pense fortement à eux mais Doc m'a dit que c'est trop dangereux de les prévenir. Selon lui, on m'aura vite oublié, ça fait peur quand même quand on y pense. Je ne m'imagine pas devoir me cacher pour sortir. Heureusement que Doc a une bibliothèque énorme puis il a promis de m’entraîner. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi rapide que Doc malgré son vieil âge, je n'imagine même pas comment il devait être lorsqu'il était jeune. Ma dette est éternelle.

→ Postface ←

<< Pars, aujourd'hui est le grand jour ! >>

Cet homme n'a jamais cru en rien, il n'a jamais cru en lui, il n'a jamais cru en ses parents, il n'a jamais cru pouvoir s'en sortir comme il n'a jamais cru pouvoir partir. La seule personne en qui il a cru, c'est cet homme avec qui il a toujours semblé être lié et qui, aujourd'hui, lui a acheté une barque pour son 20e anniversaire lui permettant de s'en aller. Plus besoin de cacher son identité, plus besoin de se déguiser. C'est le jour que Marcus a attendu pendant 8 ans et c'est le jour pour lequel Doc le préparait. Pas une larme n'a été versée car il ne s'agit pas d'un adieu et les deux le savaient.

Pour son départ, Doc et sa femme lui ont préparé de quoi se nourrir pour une semaine. Alors que la barque s'éloigne, les sourires sont de plus en plus grands et les 2 visages fièrs des parents de notre nouveau pirate se joignent à celles du couple l'ayant accueilli pour l'au revoir.

<< Quel élève minable, il ne tiendra pas 2 jours. >>

Lui-même ne croit pas une seule seconde à ses paroles. Il se resservit un dernier verre de rhum et s'installa dans le divan. La maison parait quand même bien vide, aujourd'hui.

"Je n'ai jamais eu autant de sommeil à rattraper, c'est la première fois depuis bien longtemps que Doc ne me réveille pas au bon petit matin pour déjeuner. D'ailleurs, je ne sais même pas quelle heure il est. La nuit n'est pas tombée, à moins que ma petite sieste d'une heure ai durée bien plus longtemps... D'ailleurs, maintenant que j'y pense, je ne vois même plus l'île au loin."

Marcus est plongé dans ses pensées, il a l'habitude de la solitude, c'est quelque chose qu'il a réussi à apprivoiser avec le temps. La mer est calme, pas de vagues brusques, pas d'île en vue, pas de bateau non plus. Le jeune médecin se laisse simplement porter et de temps en temps il rame pour accélérer sa course vers la première île qui se présentera sur son chemin. Le ciel bleu, l'océan clair, le soleil qui tape sur son crâne chevelu, tout semble paisible aujourd'hui, comme si les Dieux lui avaient laissés la voie libre, comme si il était protégé par une force supérieur.

En plein dans son petit somme, un bruit soudain retentit a côté de Marcus qui daigne alors ouvrir un œil. A moitié réveillé, le jeune adulte ne remarque rien de spécial d'un premier coup d'oeil mais un nouveau bruit se fait entendre, encore un, un autre encore plus loin et un beaucoup plus lointain. Il n'aura pas fallu un stimulus de plus pour que Marcus ne se rende enfin compte qu'il était une cible mouvante ! Peu inquiété par le manque de précision de ses agresseurs, il se met tout de même à accélérer vers l'énorme bateau qui semble être l'hôte des canons.

Ce réflexe insouciant pour un homme seul semble avoir impressionné ses agresseurs puisque aucun autre tir ne s'est fait entendre. Cette échelle pendant sur le côté du navire en bois est une véritable aubaine pour le jeune homme. En haut de celle-ci se trouvent des canons et là s'y tiennent 3 hommes. Le premier est de taille assez grande et impressionnante, ses cheveux d'un noir charbon contrastent avec le bleu perçant de ses yeux, sa tenue, pour le moins originale, se compose d'un simple t-shirt de sport, d'un short et de protège-tibias pour accompagner ses chaussures à crampon. A côté de lui, 2 hommes qui semblent beaucoup plus jeunes et plus petits. Le sportif continue alors de hurler :

"Mais comment ai-je pu accepter deux incapables comme vous comme premiers membres de mon imbattable flotte de pirates ? De quoi sera donc faite la réputation du Capitaine Bully Landers si son équipage est incapable de toucher une cible à peine mouvante ? Vous ne méritez pas de me regarder ! Non, vous ne méritez pas d'être sur le même bateau que moi ! Pire encore, vous ne méritez pas qu'on respire le même air ! Cet échec sera, je vous le promets, le dernier de votre vie et par là j'entends bien la dernière action de votre vie puisqu'elle s'achève ici même, détruite par mes mains ! C'est décidé, je serais le sanguinaire Bully Landers, celui qui n'hésite pas a tuer ses propres hommes... Oui ! Evidemment ! C'est comme ça que toutes les mers du globes entendront parler de moi !"

D'un coup sec et peu inspiré, les deux hommes sanglotants auraient trouvé la mort par l'épée mal tenue de la main tremblante de Bully si leur cible n'avait pas pris la peine de monter sur ce bateau pour arrêter l'action. La main droite posée sur le bras élevé de l'homme bavard, le coup s'arrêta nette et les 2 marins d'eau-douce s'éloignèrent du dangereux pirate pris par totale surprise.

"Que comptais-tu faire ? Veux-tu bien répéter ?"
"Mais qu'est ce que tu fais là toi ?"

D'un geste du bras, Marcus dégagea l'épéiste qui s'empressa alors de tendre son arme en direction de ce dernier. Sans crainte, le coup fut facilement esquivé et en passant sous le bras de son adversaire encore sous le choc, Marcus reprit alors une position de force en lui adressant un coup de pied dans le haut du crâne mettant KO son premier adversaire sur les mers.

"Quel capitaine minable, son sens de l'honneur n'a d'égal que ses capacités au combat." Marcus se tourne vers les deux autres hommes et leur adresse alors un regard bienveillant."Voulez vous bien remonter ma barque et tout ce qu'il y a à l'intérieur ? Ca nous servira à nous nourrir. Je m'occupe de l'attacher et on se dirige vers l'île habitée la plus proche."

Pas une seule seconde d'hésitation ne traversèrent l'esprit des deux amis qui s'empressent de répondre à la demande de Marcus tandis qu'à l'aide d'une corde trouvée sur le bateau, ce dernier attacha Landers au mat de l'embarcation avant de s'allumer une cigarette et de faire un petit tour du bateau. Plutôt bien aménagé, Marcus trouve très vite les chambres, la cuisine vide de nourriture et les toilettes. De retour près du mat, Marcus retrouve sa barque remontée par ses camarades et avec elle ses 3 sacs : un sac pour la nourriture, un pour les vêtements et son argent et un pour un minimum de nécessaire de médecin.

"On a pas encore pu vous remercier monsieur... ?"

L'homme qui pose cette question est très petit et trapu, il semble assez peu confiant et ne peut s'empêcher de trembler.

"Marcus."
"Merci Marcus, nous vous sommes reconnaissant. Nous avons quelques vivres également, bien assez pour le trajet."

Celui-ci est grand et allongé, pas aussi grand que Marcus mais il fait presque le double de la taille de son ami. Il a toujours le torse bombé et un air assez fier bien qu'il n'ai pas l'air très fort non plus. Bully est lui toujours KO et un de ses deux hommes se met à faire à manger pour tout le groupe pendant que Marcus pique un nouveau somme. La première île est au moins à deux journées de voyage et il ne risquait rien ici, les 3 autres locataires étant nettement bien moins forts que lui à première vue. Ressentir cette brise toujours aussi agréable, remarquer que cette embarcation était bien plus rapide que sa petite barque et savoir qu'un bon repas l'attendra au réveil sont les principales réflexions de Marcus pendant qu'il somnole. A son réveil le ciel était noir et quelle ne fut pas sa surprise quand il vit que personne ne dormait encore. Marcus rejoint alors ses camarades et s'adressa à eux, en baillant.

"Bon, du coup je monterais la garde cette nuit après manger. Merci pour le repas messieurs."
"C'est le moins qu'on puisse faire pour vous."
"Heureusement que nous savons cuisinier à défaut de savoir nous battre. Nous sommes partis il y a de cela 3 jours pour devenir pirates mais on s'est précipité et on ne sait pas trop où on s'est retrouvé."
"C'est vrai. Au beau milieu de East Blue on a trouvé ce mec là qui nous a promis gloire et fortune si on le rejoignait, on s'est laissé avoir par ses paroles. Finalement, c'était un illustre inconnu cependant bien plus fort que nous."

Marcus se tourna vers Bully Landers, ce dernier semblait affamé et ne daigna même pas les regarder manger au clair de lune. Sa tête tournée vers les étoiles à l'opposé du groupe, pas un mot n'était sorti de sa bouche depuis son réveil. La douce odeur du poisson titille la narines mais sa volonté était à toute épreuve, il est le jeune et infâme Capitaine Landers, son nom fera bientôt trembler les pirates de toutes les mers du globe, ce n'est qu'un premier échec qui aboutira à sa légende, à sa gloire, à... sa faim. Son ventre gargouille. Il n'en faut pas plus pour que Marcus se lève et lui apporte de quoi se sustenter. Il dégage alors les mains de Landers après avoir resserré ses jambes.

"Déjà que tu ne peux rien contre moi lorsque tu es libre, n'essaye pas de te débattre lorsque tu es attaché et mange."
"Tu m'as pris par surprise, lâche. Laisse moi, je ne veux pas de ton poison. En tant que fier Capitaine je peux tenir 10 jours sans manger."
"Je ne suis pas un monstre, tu sais."

Le ventre de Landers gargouilla de nouveau. Sourire aux lèvres, Marcus s'en alla de nouveau, laissant le bol plein et le prisonnier seuls. La surprise ne fut évidemment pas présente lorsqu'il retrouva le bol vide et l'homme endormi le lendemain de bon matin avant d'aller se reposer.