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La prise la moins épique de l'histoire

Alors que la nuit tombait sur l'île tranquille de Sirup, une barque se préparait à s'échouer sur la plage. Dans cette barque, le jeune sabreur Genkishi qui avait ramé une bonne partie de la journée de la veille, et de celle-ci.

La mer était calme, et le jeune homme n'eut aucun mal à arrêter son navire sur la côte sud de l'île, entre les falaises qui surplombaient le bleu océan. Celui-ci était désormais à cours de provision, et il avait alors grand espoir de trouver de quoi se restaurer, afin de repartir rapidement.
Toujours est-il qu'à cette heure-ci, mis à part quelques tavernes, sans doute, il ne trouverait pas de quoi se sustenter, et de quoi faire de provision. Il décida donc de s'allonger et de profiter du confort sommaire que lui offrait sa petite barque, à savoir, une planche de bois et une couverture.

Dans le ciel, les étoiles brillaient de mille feux, et la lune berçait la crique de ses doux rayons, donnant une atmosphère presque onirique à ce lieu sommes toute ordinaire. L’épéiste détacha les deux fourreaux de ses sabres de sa tenue, les déposant non loin avant de s'allonger, et de se recouvrir du tissu épais qui lui servait de couverture.

Il profita encore quelques courtes minutes des étoiles, avant de plonger dans un profond sommeil réparateur.

--

Le lendemain, Genkishi fût réveillé par les rayons déjà bien présent du soleil, aux alentours des dix heures du matin, probablement. Un léger sourire aux lèvres, ravi d'avoir pu profiter d'un sommeil aussi réparateur malgré le manque évident de confort, il sangla ses fourreaux au tissu lui servant de ceinture, glissa sa couverture sous une planche de la barque, avant de se diriger vers l'intérieur de l'île.

Le village de Sirup était précédé d'une petite forêt, qui n'avait pas d'intérêt aux yeux du sabreur qui ne se voyait probablement pas partir à la recherche de baies pour se sustenter, aussi, il continua jusqu'à arriver vers les premières bâtisses.

Il ne pût constater qu'avec surprise que celles-ci étaient bien loin des standards qu'il connaissait de Shimotsuki. Plus grande, donc plus spacieuse, des jardins grands comme dix fois le Dojo des Maîtres qu'il avait côtoyé, et cette pierre blanche presque omniprésente, pas marquée par un craquelas ou quoi que ce soit, sûrement du marbre, à vrai dire, ou quelque chose d'une aussi grande qualité. Parfois, des petites fioritures se trouvaient ici et là, de quoi faire un barbecue, des bassins faisant presque la taille des jardins, aussi.

Pour lui, qui n'avait aucune connaissance de l'existence de cette île, et de sa situation, la chose s'avérait assez impressionnante. Aussi, lorsqu'il croisait des habitants, ce qui semblait être assez rare à cette période de l'année, les parures de toutes sortes étaient de sortie : boucles d'oreilles en argent ou en or, anneaux, bagues pour les femmes. Les hommes, eux, se complaisaient avec des montres probablement hors-de-prix, des montres à gousset aussi, et d'autres choses qui dépassaient la simple compréhension de Genkishi, qui avait grandit loin du luxe durant toute sa vie.

La surprise était au moins égal pour les habitants qui le croisaient. Il est vrai qu'ils n'étaient probablement pas habitués à croiser un sabreur sur leur petite île de vacances. Certaines femmes s'arrêtaient même pour admirer le majestueux samouraï, tandis que leurs mari jetaient des regards noirs au châtains, ce à quoi Genkishi répondait par un sourire cordial, à la limite parfois de la moquerie cela dit.

- Hey toi ! Morveux ! Viens voir par là ! Hep !


Le jeune homme s'arrêta alors, cherchant brièvement qui l'interpellait, et remarqua finalement un bougre relativement âgé, à moitié planqué sous une couverture et avec une espèce de bol de bois devant lui. Genkishi haussa un sourcil, pas certains que c'était lui qui l'avait alpagué, et encore moins que c'était lui qu'il appelait finalement.

- Ouais ouais, toi là ! Le jeunot avec les deux sabres ! T'as bien deux, trois piécettes pour moi, hein ?

Un peu pris au dépourvu, le jeune fit mine de fouiner dans une poche de son sarouel, avant d'étirer une légère moue, et de répondre calmement.

- Mh ! On dirait que je suis dans la même situation que vous, hélas.

Le vieux fronça alors les sourcils, semblant presque se lever sous sa couverture, mais la différence de taille était tellement infime dans les deux postures que Genkishi n'en était pas sûr.

- Ouais ouais, c'ça ouais ! C'parce que j'suis p'tit hein ? Fais gaffe à toi minot, ch'ui peut-être pas plus grand qu'un tourn'sol, mais quand j'cogne, j'cogne fort !

- Ahem.. Ce n'est pas c'que je voulais dire, à vrai dire -

Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase que le nain lui interrompait déjà la parole, le fixant droit dans les yeux avant de lui faire signe qu'il l'avait à l’œil tout en disant :

- T'avises même pas d'faire la manche ici gamin ! Ici, c'mon territoire. D'ce croisement, à c'lui-ci. Ouais.


- Mais je ne suis pas là pour -

- Ouais ouais, c'est c'qu'ils disent tous. 'Chui pas là pour faire la manche blablabla.' J'm'en tartine la barbe d'tes excuses à la noix ! T'pas l'air d'crouler sur l'or, d'après c'qu'tu m'dis, et si t'pas là pour jouer au pauvre, bah j'me d'mande bien c'que tu fous ici. Ouais.

Hormis le fait de se faire interrompre à tout bout de champ, les "Ouais" répétés du vieux commençaient à fatiguer le sabreur qui vint se frotter les sinus de la main droite, en guise de réponse. Le répit offert ne fût que d'une courte durée, tant est si bien que le vieux briscard enchaînait alors.

- Aaaaah ouaaais ! J'comprends mieux. T'viens jouer les innocents pour t'faire la petite Malon Kaya. Tout l'monde dans l'Blue sait qu'elle fait parti d'la famille avec l'plus gros héritage de l'île, et crois moi qu't'es pas l'premier à avoir essayé. Ouais. Y'a c'gamin y'a quelques années là, un certain Shirow -...

Genkishi n'écoutait même pas le reste de la tirade du vieux. Il s'était arrêté au mot "héritage", et il semblait alors pensif, tout d'un coup. Il était évident qu'il ne roulait pas sur l'or, actuellement, et que sa pauvre petite barque n'allait clairement pas faire l'affaire, ne serait-ce que pour continuer de voguer dans la Blue. A vrai dire, il y avait déjà réfléchit, il était évident qu'il fallait qu'il se procure un autre navire. Et le quiproquo avec ce vioc allait sûrement bien lui servir.

- Le trésors des Kaya, mh.. ?

Le sabreur regarda autour d'eux, si personne ne se trouvait dans les environs. Après tout, discuter de propriété d'autrui, et encore plus d'une supposée petite fortune, ça risquait d'attirer l'attention, et ce n'était pas le but recherché, loin de là.

- Attends, t'cru qu'j'allais t'dire c'que je sais à c'propos ? HAHA ! T'm'as pris pour un vieux sénile ou quoi ?

Genkishi posa alors sa main sur le fourreau de son premier sabre, étirant un sourire en coin avant de reprendre, d'un ton on ne peut plus sérieux.

- Vous avez l'air d'être un homme d'expérience, je me trompe ? Et je peux au moins dire que je sais me défendre, et utiliser ma tête. Alors, qu'est-ce que vous diriez d'une alliance, mh ? On récupère chacun notre part du trésor, et ensuite, on ne s'est jamais vu ?

Le sérieux avec lequel la proposition était sortie de la bouche de Genkishi décontenança le vieux Fink, qui ne répondit pas, pendant quelques instants. Celui-ci plissait ensuite le regard, observant bien le châtains avec attention, avant de reprendre.

- Mouais, disons qu'ça s'discute. Mais pas ici. R'trouve moi c'soir près d'ce grand manoir, là-bas. proposa t-il en montrant du doigt, ce qui était probablement le manoir des Kaya, surplombant presque tout le village.

L'épéiste acquiesça alors, et s'éloigna, partant à la recherche d'une taverne afin de se sustenter de potentiels restes.
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La nuit s'était à nouveau couchée sur l'île de Sirup, et Genkishi se dirigeait donc vers le manoir indiqué par le vieux briscard plus tôt dans la journée. Personne n'était de sortie, à cette heure. Ils étaient tous cloîtrés chez eux, illuminant les petits chemins par les éclairages divers et variés des jardins, et de leur pièce à vivre dans leurs demeures.

Calme, pensif, l'épéiste avisait parfois les étoiles, qui étaient aussi belle que la veille, le soir de son arrivée. Il avait encore du mal à croire qu'il allait se préparer à fomenter un plan pour s'emparer d'un des trésors les plus connus de cette île avec le vioc.

D'ailleurs, en parlant de lui, Genkishi le retrouva après quelques brèves minutes de marches sur les chemins, aux abords du plus grand et luxueux manoir de l'île. Si déjà, il avait été impressionné par le haut standing des manoirs plus basiques qui se trouvait dans le village, alors celui-ci dépassait de loin toute ses expectations.

Une bâtisse immense en marbre blanc, au toit fait de tuiles bleues, agancées avec perfection. Les fenêtres semblent plus épaisses que la moyenne, sûrement une protection supérieure pour empêcher de les briser aisément. Les volets sont ornés de dorures sur les deux étages de la demeure, qui comporte également deux ailes, agrandissements, de chaque côté.

Pour ce qui était du jardin, la majeure partie de celui-ci était entouré d'une grille haute d'environ deux mètres, et comme si ça ne suffisait pas, des buissons presque aussi grands, et assez épais se trouvent contre. Néanmoins, depuis l'entrée avant, et l'entrée arrière, il est possible de distinguer diverses colonnes, avec des vases, et des statues, ainsi que quelques bancs éparses.

- V'là l'manoir des Kaya, l'jeune ! Et j'aime autant t'dire qu'ça va pas être évident.

Le sabreur avisait un peu ce qu'il pouvait voir depuis l'entrée du manoir, et déjà à la porte de celui-ci, deux vigils fixaient les deux voleurs. Fink lui intima donc de s'éloigner de l'entrée, histoire de pouvoir discuter un  peu plus calmement, et il lui fit alors un petit topo de ce qu'il savait jusqu'à maintenant.

- Ouais. Du coup, c'que j'sais d'ce manoir, c'est qu'il y a au moins une dizaine, voir une vingtaine vigiles qui font des rondes, à toute heure du jour et d'la nuit. Z'ont pas l'air très costauds dans l'ensemble, mais z'ont l'avantage du nombre, déjà.


- Mh.

- Ensuite. Il s'dit que la famille, en tout cas, les membres de la famille en eux-même sont incapables d'se défendre. Ils ont un majordome pour faire l'sale boulot à leur place. I'm semble qu's'appelle Gyrdo, Pyro, ou j'sais plus quoi. D'toute façon, t'risque pas d'le rater, il est bien souvent collé avec la p'tite dernière d'la famille, Malon.


- Et qui est cette Malon, justement ? demanda alors l'épéiste, un peu intrigué.

- Ouais. Ah. Alors. C'un p'tit bout d'femme blonde, p'tôt bien faite. Elle porte s'vent une robe dans les tons verts marins, et un s'pèce de châle orange sur la tête, ou j'sais pas trop quoi. T'peux pas vraiment la râter, l'pauvre est malade, et elle peut guère faire d'efforts.

Le châtains afficha une légère moue, en apprenant la maladie de la jeune fille. Il ne l'avait encore jamais croisé, et n'avait pas non plus entendu parler d'elle jusqu'à maintenant, mais il semblait prit de pitié. Heureusement, pas de là à renoncer à mettre la main sur le trésor. Ces pensées furent soudainement interrompues par des cris, venant de devant le portail de la demeure.

Les deux compères allèrent jeter un coup d’œil, observant un gamin en train de sortir de la demeure. Celui-ci était relativement petit, blond, il portait une tenue presque entièrement bleue : une petite tête blonde en sommes.

- Ah ouais. Lui, c'est Erwin. J't'ai d'jà parlé d'son frère tout à l'heure. Shirow. Eh bah v'là l'petit de la fratrie. Il s'dit qu'Malon est sa tante, et qu'ils s'aiment beaucoup. Et il s'dit aussi qu'celle-ci était amoureuse de Shirow, le grand frère. S'tu veux mon avis, y'a d'la consanguinité là-d'ssous, fin bref, c'pas nos affaires.


Les deux comparses se remirent alors à couvert, derrière la grille et les buissons, afin de ne pas attirer l'attention. Genkishi était pensif, il n'avait pas beaucoup d'élément pour établir un plan solide, du moins, pas assez. Il allait falloir rester à espionner pendant quelques jours, histoire de se faire une idée des tours de gardes des sbires de la famille Kaya.

- Bon. J'ai trop peu d'éléments pour établir un plan. Je pense qu'il serait judicieux de rester à observer encore quelques jours, avant de se jeter dans la gueule du loup..

Genkishi semblait chercher ses mots, fronçant légèrement les sourcils en avisant le roublard.

- Au fait, on ne connaît même pas nos noms, il me semble ? Genkishi.


- Ah ouais ! Moi c'Fink Berrick, mais t'peux juste m'app'ler Fink l'bleu.


- Bien ! Je propose qu'on surveille discrètement encore quelques jours, et qu'on se réunisse de nouveau une fois qu'on aura une idée de ce qu'on peut faire ?

- Ca m'paraît bien. Foncer tête baissé là-d-dans, c'est impossible, d'toute manière. J'sais me battre, mais pas contre une dizaine de bougres, proba'bment armés en plus.

Aussitôt leur réunion du soir terminée, les deux se saluèrent d'un signe de tête, et partirent chacun de leurs côtés. Genkishi allait rejoindre sa barque pour la nuit, une nouvelle fois.
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Quelques jours et quelques nuits s'étaient écoulés depuis la dernière réunion des deux pirates aux abords du manoir des Kaya. Chacun d'eux avait prit soin d'épier les moindres mouvements provenant du manoir, comme les tours de gardes, les allées et venus de chacun.

Genkishi avait ainsi pu voir qui était la petite Malon, et le majordome décrit par Fink. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'avait pas menti. La jeune femme était assez mignonne, et son majordome la suivait tel un bon toutou obéissant. Ils sortaient presque tout les jours aux environs de dix-sept heures, et pour au moins une demi-heure, ce qui procurait une fenêtre de tir assez large pour pénétrer la bâtisse.

Trois des gardes sur la quinzaine que comptait la bâtisse, à vu de nez, s'occupaient de faire des rondes dans le grand jardin, mais il se trouvait être six lorsqu'ils effectuaient le changement de garde. Et par une quelconque chance, ou un coup de pouce du destin, il s'avérait qu'ils effectuaient un de ces changements à l'heure de la sortie de la fille Kaya et du majordome.

Une nouvelle réunion avait été convenu en cette douce soirée, un peu plus nuageuse que d'habitude cela dit. Les deux hommes se retrouvaient aux abords d'une des tavernes de l'île, là où ils avaient prit l'habitude d'aller demander les restes, avec la plus grande politesse du monde.

Le sabreur se posa à une table, ôtant les sabres de sa ceinture, et les déposant contre le pieds de celle-ci, tandis que Flink le rejoignit quelques minutes plus tard, l'air plutôt ravi. Le nain eut un peu de mal à monter sur la chaise, et Genkishi ne pu retenir un sourire moqueur.

- Hey, t'fous pas d'ma gueule toi ! N'a pas encore l'trésor dans les mains ! dit-il, assez faiblement pour ne pas attirer l'attention de la clientèle qui se faisait rare finalement, et du barman.

Le sabreur ne pu s'empêcher de ricaner, avalant une gorgée du verre d'eau auquel il avait eut le droit, ceux-ci étant probablement offerts par la maison.

- Bien, du coup, nous avons une ouverture aux alentours de dix-sept heures. C'est généralement le moment où Malon choisit de sortir avec le majordome, pour sa petite balade de la journée. Et c'est aussi dans ces eaux-là que s'effectue le changement de gardes dans le jardin.

- Mh, mh. Il nous f'drait qu'qu'chose pour attirer leurs attentions, 'stoire d'être sûr qu'ils nous tombent pas d'sssus de suite.

- Et j'imagine que tu as une idée, non ? demanda alors le sabreur, haussant un sourcil interrogateur.

- Ouais. Tu t'rappelles du blondinet, là ? C'lui qui est proche de Malon ? L'ptit frère Hackman. J'pensais qu'on pourrait lui dire qu'Malon voulait l'voir, de sortes à c'qu'il se retrouve dans le jardin, t'dis qu'on casserait les vases de loin.


Genkishi fronça légèrement les sourcils. L'idée de se servir d'un pauvre gosse innocent, n'était pas vraiment dans son ordre d'idée, et il reprit alors.

- Il ne lui arriverait rien, au moins, mh ?


- Ouais, il s'f'rait juste embêter par les gardes, et ça nous laiss'rait l'champ libre. T'fais pas, il risque pas d'lui arriver grand chose.


- Mh. Bon, si tu le dis. Par contre, une petite mise au point dans la manière de procéder. Il n'est pas question de blesser mortellement qui que ce soit, ni de faire couler le sang à tout bout de champs.

Le vieux avala de travers, à priori, manquant presque de s'étouffer avec une gorgée de saké, avant d'exploser de rire. Il écrasa ensuite sa main sur la table, fixant Genkishi dans les yeux avant de répondre.

- Ecoute gamin, t'es mignon, hein, mais t'm'as l'air un peu naïf alors j'vais être gentil, et t'faire redescendre. Il s'agit d'voler des biftons là, et croit moi qu'les gardes n'auront pas d'pitié pour deux briscards comme nous. Ouais.


- Mais -


- Ouais, bon. J'sais pas où t'veux aller ensuite, gamin, mais avec cette mentalité, dans c'monde, tu t'f'ras tuer en moins de deux. Ici encore, 'n'est sur les Blues, y'a pas d'types trop forts, à priori. Mais j'aime autant t'dire qu'avec les rumeurs sur Grand Line, y'en a qu'meurent pour moins qu'ça.

Genkishi ne répliqua pas, le vieux loup de mer n'avait pas tords, après tout. Si il voulait devenir pirate, il allait probablement devoir affronter des adversaires bien plus forts que lui, et seulement les neutraliser ne suffirait probablement pas à les dissuader. Le sabreur fronça légèrement les sourcils, pensif, l'espace d'un instant.

- Toujours partant au moins, hein ?
demanda alors Fink, plissant le regard.

L'épéiste releva alors la tête, affichant un sourire déterminé. C'était un sourire de façade, il espérait que ces pauvres gens n'essuient pas de trop grosses pertes. Après tout, ils n'avaient rien demandés du tout, et ils allaient se faire dépouiller sans foi ni loi.

- Toujours partant.
dit-il, venant serrer la main de Fink.

Les deux loustics se mirent alors d'accord sur la soirée où ils séviraient, et finirent leur verre, avant de se séparer et de retourner dormir chacun de leurs côtés.
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Le jour J était finalement arrivé. Après plusieurs jours d'investigations, une à deux soirées de mise au point concernant la marche à suivre, les deux filous se dirigeaient vers la demeure des Kaya, portant chacun un sac de toile assez solide, qu'ils avaient pu se faire gracieusement offrir par l'aubergiste.

Genkishi avait plus ou moins réussit à faire dire à Fink qu'il n'y aurait d'effusions de sang qu'en cas d'extrême nécessité, chose à laquelle il avait dû batailler en négociation pour parvenir à un accord.

C'est à la tombée du jour, aux alentours des dix-sept heures et une trentaine de minutes, que les deux comparses arrivèrent tout près du manoir. Malon, ainsi que Gyro venaient de quitter l'enceinte de la demeure.

Pour les besoins de leur plan, ils avaient convaincus le jeune Erwin de les suivre, prétextant que sa tante Malon voulait le voir. Le gamin n'avait pas semblé surpris, ou choqué plus que ça, et suivait donc les deux pirates sans trop se poser de questions. La naïveté, à cette âge, c'était quelque chose d'aussi beau que dangereux, à vrai dire.

- Hey ! Vous êtes sûrs que vous voulez pas venir voir Tante Malon avec moi, hein ?

- Ne t'en fais pas p'tit, elle n'sa juste d'mandé de te dire d'aller la voir, et d't'accompagner jusqu'à la grille !

En parlant de grille, justement, les trois compères arrivaient à celle-ci. Genkishi et Fink suivirent le gosse du regard, avant de s'éloigner quelque peu en bordure de l'entrée, et de récupérer des cailloux. La stratégie était assez bancale, à ce niveau-là, ils le savaient, mais ils n'avaient rien trouvé de mieux, il faut croire.

Après avoir réunis une bonne poignée de cailloux chacun, Genkishi passa le premier. Il se mit à courir aussi vite que ses jambes et ses getas le lui permettaient, passant devant la grille ouverte. Pendant une fraction de seconde, il visualisa la position du gamin, et du vase posé sur la colonnade la plus proche, avant d'envoyer un caillou sur celui-ci.

Une fois passé, un bruit de bris de porcelaine se fit entendre, et les gardes commencèrent à maugréer, en plein remplacement.

- Qu'est-ce c'est que ça ?! Erwin, qu'est-ce qu'il te prends !?


- Quoi.. ? Mais j'ai rien fais M'sieur ! J'ai même pas touché à ce vase !

Venait alors le tour de Fink, celui-ci se mit également à courir, et suivit le même plan que Genkishi. Les gardes étaient trop occupés à surveiller le pauvre gamin, quand un nouveau vase se brisa. Cette fois-ci, on pu les entendre se presser et le gamin déboula par l'entrée, ne remarquant même pas les deux pirates.

Les gardes suivirent alors, ne remarquant rien non plus, les deux comparses s'étant rapidement cachés dans la pénombre de la tombée du jour, procurée par les haies intérieures géantes de buissons.

C'était le moment pour eux de pénétrer dans le jardin, et ils se remirent alors à filer. Ils se pressèrent dans la cour, avec leurs sacs en toiles, tandis que les gardes aux fenêtres commençaient déjà à se poser des questions. Une fois à la porte, pas d'arrêt possible, Fink était devant, et il vint alors enfoncer la porte sans foi ni loi, culbutant et assommant sur le coup un des gardes qui passait derrière à ce moment-là.

- ALERTE ! ALERTE ! DES INTRUS DANS LE MANOIR !

Les deux voleurs entendaient alors les gardes se ruer vers l'escalier, dans les étages, et certains d'entre eux arrivaient déjà à leur niveau, au rez-de-chaussée. Fink s'exclama alors :

- Prends autant d'objets q'tu peux, ç'm'étonnerait qu'leur trésor s'trouve bien sagement dans un coffre !

Genkishi hocha la tête, dégainant ensuite un de ses sabres de la main droite, l'autre tenant bien sagement le sac qu'il portait sur son épaule. Il se dirigea alors vers la gauche, arrivant dans ce qui semblait être une salle à manger. Le couvert avait déjà été posé, et n'importe qui se serait douté qu'il était de qualité. L'épéiste posa alors sa main sur la table, et rafla une bonne partie du couvert d'un bras, avant qu'un des veilleurs ne lui tombe dessus.

- Posez immédiatement votre sac, et nous pourrons ensuite -

L'homme n'eut pas le temps de finir, qu'il recevait un coup du bout de la garde du sabre de Genkishi sur le crâne, tombant ainsi, assommé. Le sabreur souffla brièvement, récupérant encore un peu de vaisselle avant de se presser dans la prochaine salle.

Aux alentours, les bruits de courses des divers hommes de mains de la famille, ainsi que les probables cris des habitants du manoir se faisaient entendre.


Dernière édition par Genkishi le Mar 16 Juil 2019 - 21:27, édité 1 fois
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Il y avait du grabuge, dans la demeure des Kaya, et c'était le moins que l'on puisse dire. Après avoir fouillé pas mal de pièces par lui-même, Genkishi avait rejoint Fink au second étage de la bâtisse, dans ce qui semblait être une des chambres de la famille, probablement celle de la jeune Malon.

- Là, 'reste un coffre gamin ! Couvre-moi pendant qu'j'l'ouvre !

Le vieux entra dans la chambre, renversant quelques pièces du mobilier tel qu'une ou deux chaises, ainsi qu'une table basse en verre. Un coffre se trouvait effectivement aux pieds du lits à baldaquins de la chambre, et était scellé. Le nain se pressa vers celui-ci, et commença à chercher un moyen de l'ouvrir.

Les sacs de nos deux compères semblaient déjà bien remplis des richesses du lieu, mais ils n'en avaient pas tout à fait finit. Ils s'octroyaient le luxe d'ouvrir un dernier coffre. Peut-être allait-ce être celui de trop ? Qui sait.

Le sabreur avait d'ailleurs lâché son pactole, juste derrière lui, dégainant ses deux sabres tandis qu'il attendait l'arrivée des gardes restants dans la demeure, qui s'étaient avérés beaucoup plus nombreux qu'ils ne le pensaient.

Cela dit, ceux-ci étaient peu coordonnées, et pas très bien entraînés, à priori. L'épéiste n'avait aucun mal à les neutraliser, sans même avoir besoin de faire couler le sang. Un coup de garde par-ci, un coup de genoux par là, parfois même une geta propulsée en plein dans la glotte, et les hommes de mains ne se relevaient pas.

- Fink ! C'est bientôt finit.. ?! J'ai l'impression qu'ils arrivent par centaines ! Comme si tout le village avait été rameuté ! s'exclama le sabreur, jetant un bref coup d'oeil derrière lui

Un instant de déconcentration, la seule faille que s'autorisa Genkishi, et voilà qu'il se voyait alors reculer de quelques centimètres, suite à un coup de poing bien placé dans le ventre. L'épéiste se mit alors à tousser, crachant quelques glaires au sol tandis que se trouvait alors dans l’entrebâillement de la porte, Gyro, le majordome.

- C'est ouvert p'tit ! s'exclama Fink qui n'avait rien remarqué.

- Et c'est également la fin de vos escapades, viles félons !


Le sabreur se relevait péniblement, fronçant légèrement les sourcils alors que Fink se retournait, surpris. Le coffre devant lui était ouvert, baigné du reflet des berrys provoqués par la lumière de la lune sur ceux-ci. Le majordome ne laissa aucunes secondes de répit aux deux filous, et fila vers Fink, tentant de lui envoyer une balayette dans le nez.
Le pirate eut à peine le temps de réagir, levant son bras gauche pour contrer l'impact sur son faciès :

- Spike Point !

Alors qu'il se mettait à rétrécir encore, des pointes se mirent à lui pousser sur le corps, trouant ses vêtements déjà bien abîmés, et venant à blesser le mollet du pauvre majordome qui beugla de douleur, avant de reculer dans un saut majestueux, se reposant sur une jambe.

- Remplis nos sacs l'bleu ! J'en fais mon affaire !
s'exclama t-il en se relevant, et en venant faire barrière entre Gyro, et le coffre.

Genkishi ne se fit pas prier, et récupéra son sac qu'il traîna juste à côté du coffre, commençant alors à le remplir, alternant avec celui du vieux briscard.

Un combat féroce s'engageait alors entre les deux hommes, Gyro menant un nouvel assaut vers le vieux loup de mer qui contra son coup de poing, avec le sien, la craquelure des os qui s'entrechoquent se faisant entendre à ce moment.

- Vous n'emporterez pas ce trésor avec vous, mécréants.. ! se mit alors à crier le majordome, en colère.

- T'veux parier minot ? répondit le vioc, un sourire carnassier aux lèvres, tandis qu'il lui collait une mandale dans la tête.

Les deux procédèrent à un échange de coups dans les règles de l'art, un combat plutôt équilibré sommes toutes alors que d'autres pas se pressaient dans l'escalier. Bientôt, d'autres gardes venaient prêter main forte au chevaleresque majordome, tandis que Fink se faisait peu à peu dépasser par le nombre.

- On s'tire gamin, j'peux pas tous les r't'nir ! Prends l'sacs !

Le sabreur, qui avait facilement eut deux minutes pour remplir les deux sacs de toiles, les prit alors sur son dos, ayant rengainé ses sabres. Le seul moyen pour eux était de revenir sur leurs pas, l'étage se trouvant trop élevé pour envisager de pouvoir sauter par la fenêtre.

Genkishi se pressa alors aux côtés de Fink, envoyant une balayette après un saut préalable, afin de neutraliser le plus de gardes possibles. Cinq d'entre eux tombèrent à la renverse, offrant une fine ouverture aux deux comparses. Alors que le nain s'apprêtait à suivre la voie ouverte par le samouraï, le majordome lui attrapa le bras, le tenant d'une poigne de fer.

BANG !

Gyro beugla de douleur, relâchant alors son étreinte tandis que son pieds commençait à laisser s'échapper des filets de sangs. Genkishi se retournait, secoué et presque choqué suite au coup de feu. Il n'eut toutefois pas le temps de la réflexion, que Fink le poussait dans les marches, et en dehors de la demeure.

- T'en fais pas, il s'en r'ssortira qu'avec un plâtre, dans l'pire des cas !


Les deux atteignaient alors la grille de la maison, et Genkishi remit son sac à Fink. Une marée de gardes en provenance des autres demeures semblaient se diriger droit vers chez les Kaya, tandis que le moment des adieux était venus pour les deux lascars.

- J'espère pour toi, sinon...


- S'non quoi ?! Hein ? Ahah ! On s'retrouvera ? M'fais pas rire, mariole, on s'r'trouvera sur Grand Line quoiqu'l'arrive !

Genkishi n'avait rien dit de ses motivations à son compagnon de crime, mais il fût tout de même touché par sa déclaration, lui offrant alors un sourire sincère, ce à quoi le vieux répondit par un sourire carnassier, et un clin d’œil, avant de filer à toutes jambes en disant.

- Fais moi plaisir ! Tâches d't'endurcir un peu, j's'rais pas t'jours là pour t'sauver la mise !


Le bruit des balles qui commençaient à fuser fit vite revenir le pirate à la réalité, et celui-ci s'empressa de rejoindre la côte sud de l'île, passant en bordure de forêt afin de semer le maximum de gardes possible. Ni une ni deux, il balança son sac de richesses dans la barque, empoignant les rames et s'éloignant aussi vite que ses bras le lui permettait de la côte, tandis que les balles, et les beuglements des divers gardes et majordomes se faisaient entendre.
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