Journal de bord du capitaine Biutag, jour zéro de la traversée.
Je m'interroge. Si on entame un journal de bord alors que, techniquement, on n'est pas à bord d'un bateau, est-ce que ça compte ? Et si, encore une fois, techniquement, mon journal de bord, c'est juste des feuilles volantes, y'a pas invalidation nautique qui tienne ?
De toute manière, je m'en fous. Je suis un pirate. Que ce soit réglo ou pas, j'ai raison. D'ailleurs bien pour ça qu'on devient pirate. Pour avoir toujours raison. La carrière de chien des mers, c'est avant tout l'affaire de la recherche de la dialectique absolue. Y'a toujours des mauvais esprits pour nous supposer uniquement des intérêts bassement matériels. Comme quoi... on n'aimerait que l'argent.C'est faux. Disons que c'est pas entièrement vrai y'a des raisons sous-jacentes qui mènent au pognon font que, fatalement, afin de subvenir à certains besoins comme celui de s'en mettre plein les fouilles, certaines rencontres nautiques fortuites supposent un abordage et un pillage une relation d'échange imminente, relation d'échange au cours de laquelle les berries vont dans la popoche à monsieur Biutag le rapport marchand s'avère quelque peu disproportionné en notre faveur.
Mais de là à parler de recherche du profit. Je me gausse. HA-HA-HA. C'est autorisé les onomatopées dans un journal de bord ? Ah, oui, c'est vrai, je m'en fous. Pirate. Tout ça.
Donc, je disais - on en tout cas, j'écrivais - que la piraterie, ça repose sur un fondement strictement philosophique et dialectique.
Si je me considère comme un intellectuel persécuté ? Oui. Franchement, oui. Sans le moindre doute. Je dérange. Mon côté libre-penseur en déroute plus d'un. Esprits étroits que ceux de mes contradicteurs. Toujours à vouloir me mettre en prison ou m'exécuter. Voilà où mène l'absence de contradiction, à la basse et bête tyrannie.
Donc, il a fallu que je mette un peu d'eau dans mon vin, parce que me manger tout le Gouvernement Mondial chaque fois que je remuais un peu, à la longue, ça me filait des aigreurs d'estomac. Maintenant, je peux «philosopher» ici et là du moment que je m'auto-censure un peu.
Mais y'a le génie créatif qui crie«Plus d'oseille !» «Liberté absolue». Ouais, c'est ça, la liberté ya-hin-hin (Pourquoi je rédige mes rires démoniaques, moi ? Si je fais ça, ça va finir par se voir que je me fous de la gueule du monde. ET POURQUOI JE CONTINUE D'ÉCRIRE CE QUI ME PASSE PAR LA TÊTE ?! UNE GOMME ! QUE QUELQU'UN ME PASSE UNE G c'est ça qui me motive. Je suis comme un révolutionnaire en fait. Sauf que je bosse pour le Gouvernement Mondial. Et que je suis pas un pédé.
Donc, la liberté me commande de m'exprimer pleinement. De porter ma «bonne parole» de navire en navire, indépendamment du pavillon affiché. Que des passagers de navires se sentent comme obligés de me donner leurs effets et le contenu de leur coffre une fois échaudés par la richesse de mes enseignements dialectiques ? Non, ça ne me dérange pas. C'est instinctif chez eux. Ils sont subjugués et, transcendés par tant de spiritualité, ils cherchent à renoncer à leurs biens matériels. Pourquoi je les accepte ? Faut bien en faire quelque chose... il se trouve que je suis là... et puis c'est quoi toutes ces questions ? Non, mais, je pose sérieusement la question vu que je suis tout seul à écrire et qu'il n'y a personne autour de moi.
Voilà où ça mène la persécution des intellectuels, ça rend paranoïaqueet avide.
Donc. C'est pétri d'enseignements psychologiques et de ce genre de trucsde nazes que je m'en retourne sillonner les mers. Ça, et aussi parce que j'ai écoulé mes esclaves et qu'il m'en faut des nouveaux à cœur de faire de nouvelles rencontres qui, peut-être, se perpétueront par une relation suivie et marchande amicale. C'est ça. Je recherche des copains. Des amis très chers ya-hin-hin.... (putain, et je recommence, c'est pas vrai.
Vrai que je manque d'amis. Depuis quece connard mon regretté camarade Croqdur s'est noyé - triste fin pour un homme-poisson au demeurant - et que Rowena est partie revoir une vieille connaissance avant de revenir, je me fais un peu chier languis de mes compagnons.
Alors je prends la mer. Y'en a qui prétendent que c'est mieux de se munir d'un Log Pose. Mais je fais confiance à ma bonne étoile. Assis que je suis sur le quai, je contemple tous les navires qui s'offrent à moi afin de déterminer au mieux quel serait le plus propice à ma traversée en solitaire. Certes, d'un point de vue strictement légal et même abjectement juridique, ces bâtiments ne sont pas mes propriétés. Toutefois, j'invite tout éventuel lecteur de mon carnet de bord - queje vendrai une fortune je mettrai à la disposition d'une maison d'édition - à pleinement aborder - pas au sens de la piraterie, hein - le sain raisonnement d'un libre penseur. D'un homme qui réfléchit par-delà les vils entraves d'autres hommes jaloux et mesquins :
La nature nous est offerte, nous sommes libres de la façonner comme elle nous façonne. Minéraux, végétaux, animaux, nous devons interagir les uns avec les autres. Vivre en communion avec la nature. La nature, c'est aussi la forêt. La forêt, ce sont les arbres, les arbres, parfois... ça devient des planches et parfois... les planches, ça devient des bateaux. Ce n'est pas un abordage ou un vol de bâtiment nautique : c'est l'aboutissement paroxystique d'une communion avec la nature.
Pareil avec mes provisions. Certainspetits enculés intolérants et autres béotiens hermétiques aux choses de l'esprit pourraient prétendre - à tort, j'insiste - que les deux quintaux de bouffe que j'ai fait transporter par mes esclaves employés dévoués par-delà le salariat, seraient volés. Il n'en est rien. Là encore, de la pure communion avec les animaux, les fruits et les légumes. Une telle harmonie avec l'univers, ça choque. Moi, je le vis bien. Et c'est le plus important.
Allez. Je me décide. Mon choix s'est porté vers un petit voilier tout ce qu'il a de plus correct. Un trois mâts. Me suis jamais fait la main sur ce genre d'engins, c'est l'occasion d'innover. La pitance est chargée, moi aussi. Je lève l'ancre tout seul comme un grand, mon périple débute. Va, ma bonne étoile. Aiguille-moi vers la félicité, les rencontres etdes tonnes de berries la panacée universelle.
De toute manière, je m'en fous. Je suis un pirate. Que ce soit réglo ou pas, j'ai raison. D'ailleurs bien pour ça qu'on devient pirate. Pour avoir toujours raison. La carrière de chien des mers, c'est avant tout l'affaire de la recherche de la dialectique absolue. Y'a toujours des mauvais esprits pour nous supposer uniquement des intérêts bassement matériels. Comme quoi... on n'aimerait que l'argent.
Mais de là à parler de recherche du profit. Je me gausse. HA-HA-HA. C'est autorisé les onomatopées dans un journal de bord ? Ah, oui, c'est vrai, je m'en fous. Pirate. Tout ça.
Donc, je disais - on en tout cas, j'écrivais - que la piraterie, ça repose sur un fondement strictement philosophique et dialectique.
Si je me considère comme un intellectuel persécuté ? Oui. Franchement, oui. Sans le moindre doute. Je dérange. Mon côté libre-penseur en déroute plus d'un. Esprits étroits que ceux de mes contradicteurs. Toujours à vouloir me mettre en prison ou m'exécuter. Voilà où mène l'absence de contradiction, à la basse et bête tyrannie.
Donc, il a fallu que je mette un peu d'eau dans mon vin, parce que me manger tout le Gouvernement Mondial chaque fois que je remuais un peu, à la longue, ça me filait des aigreurs d'estomac. Maintenant, je peux «philosopher» ici et là du moment que je m'auto-censure un peu.
Mais y'a le génie créatif qui crie
Donc, la liberté me commande de m'exprimer pleinement. De porter ma «bonne parole» de navire en navire, indépendamment du pavillon affiché. Que des passagers de navires se sentent comme obligés de me donner leurs effets et le contenu de leur coffre une fois échaudés par la richesse de mes enseignements dialectiques ? Non, ça ne me dérange pas. C'est instinctif chez eux. Ils sont subjugués et, transcendés par tant de spiritualité, ils cherchent à renoncer à leurs biens matériels. Pourquoi je les accepte ? Faut bien en faire quelque chose... il se trouve que je suis là... et puis c'est quoi toutes ces questions ? Non, mais, je pose sérieusement la question vu que je suis tout seul à écrire et qu'il n'y a personne autour de moi.
Voilà où ça mène la persécution des intellectuels, ça rend paranoïaque
Donc. C'est pétri d'enseignements psychologiques et de ce genre de trucs
Vrai que je manque d'amis. Depuis que
Alors je prends la mer. Y'en a qui prétendent que c'est mieux de se munir d'un Log Pose. Mais je fais confiance à ma bonne étoile. Assis que je suis sur le quai, je contemple tous les navires qui s'offrent à moi afin de déterminer au mieux quel serait le plus propice à ma traversée en solitaire. Certes, d'un point de vue strictement légal et même abjectement juridique, ces bâtiments ne sont pas mes propriétés. Toutefois, j'invite tout éventuel lecteur de mon carnet de bord - que
La nature nous est offerte, nous sommes libres de la façonner comme elle nous façonne. Minéraux, végétaux, animaux, nous devons interagir les uns avec les autres. Vivre en communion avec la nature. La nature, c'est aussi la forêt. La forêt, ce sont les arbres, les arbres, parfois... ça devient des planches et parfois... les planches, ça devient des bateaux. Ce n'est pas un abordage ou un vol de bâtiment nautique : c'est l'aboutissement paroxystique d'une communion avec la nature.
Pareil avec mes provisions. Certains
Allez. Je me décide. Mon choix s'est porté vers un petit voilier tout ce qu'il a de plus correct. Un trois mâts. Me suis jamais fait la main sur ce genre d'engins, c'est l'occasion d'innover. La pitance est chargée, moi aussi. Je lève l'ancre tout seul comme un grand, mon périple débute. Va, ma bonne étoile. Aiguille-moi vers la félicité, les rencontres et
Dernière édition par Joe Biutag le Lun 5 Aoû 2019 - 9:42, édité 1 fois