Shinoda Kenichi
• Pseudonyme : l'œil blanc
• Age : 23 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Yakuza
• Groupe : Civil
• But : Devenir le plus grand Yakuza de l'histoire
• Équipement : Un nodachi offert par maître Chun au terme de son entraînement
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Celui d'Atoum Bahara, le grand, le seul, l'unique, l'alcoolo ultime
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myosotis le savonneux
Codes du règlement :
• Age : 23 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Yakuza
• Groupe : Civil
• But : Devenir le plus grand Yakuza de l'histoire
• Équipement : Un nodachi offert par maître Chun au terme de son entraînement
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Celui d'Atoum Bahara, le grand, le seul, l'unique, l'alcoolo ultime
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Myosotis le savonneux
Codes du règlement :
Description Physique
Kenichi l'œil blanc !
Un charisme porté par sa carrure dans un premier temps. Du haut de ses 2 mètres 14, ses 110 kilos sont pourtant bien dissimulés sous ses imposants vêtements. Un kimono noir ponctué d'une longue ceinture rouge forme l'essentiel de sa tenue. Puis, afin d'exprimer une certaine excentricité de sa part il porte un grand manteau blanc dont les motifs rouges représentent dragons et flammes. Une fourrure est également cousue au niveau de l'encolure de cette pièce assez coûteuse, symbolisant une sorte de noblesse chez Kenichi.
Les cheveux attachés en queue de cheval presque comme un vrai samouraï, quelques mèches lui tombent sur le visage, si fin et harmonieux. Surement un atout séduction non négligeable pour la gente féminine. Seulement voilà, son visage est barré d'un bandeau noir servant à dissimuler son œil meurtri. N'ayant ni pupille ni iris à cause d'un "accident", il ne s'agit là plus que d'un globe blanchâtre qu'il préfère masquer en temps normal.
Enfin, pour terminer de dépeindre Kenichi il faut parler d'accessoires. Ses bracelets en or véritables lui ont été offert par sa mère et il ne s'en sépare jamais. Ils symbolisent une forme de protection que l'on se transmet dans la famille depuis de nombreuses générations. Puis vient sa pipe d'or et d'ébène qu'il a reçu en cadeau lors d'une mission de la part du chef du clan. Cet objet est sentimental, témoignant du lien indéfectible du jeune homme avec les Hanamori.
Enfin, dans un fourreau assez simple se trouve le nodachi de Kenichi, offert par maître Chun, l'un des trois grands sabreur de l'île de Shimotsuki. Symbolisant la fin de son entraînement, cette arme est le bien le plus précieux du yakuza. Il en prend soin comme personne et, bien qu'il ne soit pas prompt à le dégainer, savoir chaque fois où il se l'autorise comme si c'était le dernier.
Une démarche fière, la tête toujours haute finissent de distinguer Kenichi des autres habitants de son île natale. Coincé entre la vie de yakuza et celle de samouraï, cela se traduit même physiquement. Un homme à part avec des ambitions à part.
Un charisme porté par sa carrure dans un premier temps. Du haut de ses 2 mètres 14, ses 110 kilos sont pourtant bien dissimulés sous ses imposants vêtements. Un kimono noir ponctué d'une longue ceinture rouge forme l'essentiel de sa tenue. Puis, afin d'exprimer une certaine excentricité de sa part il porte un grand manteau blanc dont les motifs rouges représentent dragons et flammes. Une fourrure est également cousue au niveau de l'encolure de cette pièce assez coûteuse, symbolisant une sorte de noblesse chez Kenichi.
Les cheveux attachés en queue de cheval presque comme un vrai samouraï, quelques mèches lui tombent sur le visage, si fin et harmonieux. Surement un atout séduction non négligeable pour la gente féminine. Seulement voilà, son visage est barré d'un bandeau noir servant à dissimuler son œil meurtri. N'ayant ni pupille ni iris à cause d'un "accident", il ne s'agit là plus que d'un globe blanchâtre qu'il préfère masquer en temps normal.
Enfin, pour terminer de dépeindre Kenichi il faut parler d'accessoires. Ses bracelets en or véritables lui ont été offert par sa mère et il ne s'en sépare jamais. Ils symbolisent une forme de protection que l'on se transmet dans la famille depuis de nombreuses générations. Puis vient sa pipe d'or et d'ébène qu'il a reçu en cadeau lors d'une mission de la part du chef du clan. Cet objet est sentimental, témoignant du lien indéfectible du jeune homme avec les Hanamori.
Enfin, dans un fourreau assez simple se trouve le nodachi de Kenichi, offert par maître Chun, l'un des trois grands sabreur de l'île de Shimotsuki. Symbolisant la fin de son entraînement, cette arme est le bien le plus précieux du yakuza. Il en prend soin comme personne et, bien qu'il ne soit pas prompt à le dégainer, savoir chaque fois où il se l'autorise comme si c'était le dernier.
Une démarche fière, la tête toujours haute finissent de distinguer Kenichi des autres habitants de son île natale. Coincé entre la vie de yakuza et celle de samouraï, cela se traduit même physiquement. Un homme à part avec des ambitions à part.
Description Psychologique
Les différences entre yakuzas et samouraï sont assez minces il faut le dire.
L'honneur, la bravoure, l'abnégation et une dévotion absolue envers un supérieur scellent ces ressemblances frappantes.
Elevé par un yakuza, entraîné par un samouraï, Kenichi a choisi son camps : pile entre les deux.
N'ayant qu'une parole, respectant le code d'honneur des yakuzas, il se présente donc comme un mafieux peut conventionnel. En effet dans un monde de tromperie il n'est pas ce requin que l'on recommande d'être parfois aux hommes d'ambition.
Cependant, sa méfiance envers autrui est une force pour lui. Il n'a confiance qu'en ceux qui lui ont prouvé quelque chose. Ainsi il se prémunie d'entourloupes, si communes dans ce milieu.
A la différence de nombreux mafieux, c'est un homme assez calme et qui préfère réfléchir que de s'énerver. L'antithèse même du sbire sanguin régulièrement dépeint, il se distingue de ses collègues par ces petites variantes qui font de lui Kenichi Shinoda et personne d'autre.
Cependant, il n'est pas un pur samouraï. Il utilise son arme quand bon lui semble et n'a rien d'un homme foncièrement bon. Il travail comme tous ses homologues sur le marché noir, dans les salles de jeux ou collecte l'impôt auprès des commerçants en échange de la protection accordée par le clan. Ses actions ne sont pas destinées à être bonnes, ni mauvaises d'ailleurs. Au final il n'y a pas de clivage pour lui, le monde n'est que Yin et Yang. Un mélange subtil de bon et de mal qui coule dans les veines de tous.
La violence, la mort et toutes ces choses sont communes pour Kenichi qui apprend au fil du temps à se détacher de tout cela. Parvenir à éliminer la haine et tous ces sentiments néfaste pour l'homme n'est pas une fin en soi, mais le yakuza aimerait y parvenir. Cherchant un éternel contrôle de soi, le disciple de maître Chun souhaite transcender ces états primaires de l'humain le rendant, à son avis, faible et vulnérable.
Kenichi est un homme à la fois sûr de lui et déterminé qui n'aspire qu'à la grandeur. Devenir le plus grand Yakuza de l'Histoire lui paraît être un bon défi à relever, mais surtout un objectif à sa hauteur. Il sait que les choses viendront, qu'il n'est pas nécessaire de brûler les étapes car il est réfléchi et posé.
Considérant les pirates comme des inutiles, les révolutionnaires comme des partenaires éventuels et la Marine comme un allié ponctuel, le jeune homme sait qu'il lui fait avoir un pied dans chaque camps. Echanger avec tous les acteurs permet d'être présent sur toutes les facettes du jeu, d'être aussi plus puissant et de finalement avoir une place plus que privilégiée dans l'échiquier géant que représente ce monde.
L'honneur, la bravoure, l'abnégation et une dévotion absolue envers un supérieur scellent ces ressemblances frappantes.
Elevé par un yakuza, entraîné par un samouraï, Kenichi a choisi son camps : pile entre les deux.
N'ayant qu'une parole, respectant le code d'honneur des yakuzas, il se présente donc comme un mafieux peut conventionnel. En effet dans un monde de tromperie il n'est pas ce requin que l'on recommande d'être parfois aux hommes d'ambition.
Cependant, sa méfiance envers autrui est une force pour lui. Il n'a confiance qu'en ceux qui lui ont prouvé quelque chose. Ainsi il se prémunie d'entourloupes, si communes dans ce milieu.
A la différence de nombreux mafieux, c'est un homme assez calme et qui préfère réfléchir que de s'énerver. L'antithèse même du sbire sanguin régulièrement dépeint, il se distingue de ses collègues par ces petites variantes qui font de lui Kenichi Shinoda et personne d'autre.
Cependant, il n'est pas un pur samouraï. Il utilise son arme quand bon lui semble et n'a rien d'un homme foncièrement bon. Il travail comme tous ses homologues sur le marché noir, dans les salles de jeux ou collecte l'impôt auprès des commerçants en échange de la protection accordée par le clan. Ses actions ne sont pas destinées à être bonnes, ni mauvaises d'ailleurs. Au final il n'y a pas de clivage pour lui, le monde n'est que Yin et Yang. Un mélange subtil de bon et de mal qui coule dans les veines de tous.
La violence, la mort et toutes ces choses sont communes pour Kenichi qui apprend au fil du temps à se détacher de tout cela. Parvenir à éliminer la haine et tous ces sentiments néfaste pour l'homme n'est pas une fin en soi, mais le yakuza aimerait y parvenir. Cherchant un éternel contrôle de soi, le disciple de maître Chun souhaite transcender ces états primaires de l'humain le rendant, à son avis, faible et vulnérable.
Kenichi est un homme à la fois sûr de lui et déterminé qui n'aspire qu'à la grandeur. Devenir le plus grand Yakuza de l'Histoire lui paraît être un bon défi à relever, mais surtout un objectif à sa hauteur. Il sait que les choses viendront, qu'il n'est pas nécessaire de brûler les étapes car il est réfléchi et posé.
Considérant les pirates comme des inutiles, les révolutionnaires comme des partenaires éventuels et la Marine comme un allié ponctuel, le jeune homme sait qu'il lui fait avoir un pied dans chaque camps. Echanger avec tous les acteurs permet d'être présent sur toutes les facettes du jeu, d'être aussi plus puissant et de finalement avoir une place plus que privilégiée dans l'échiquier géant que représente ce monde.
Biographie
Printemps 1620 – Shimotsuki, ville d’Honnoji
La majeur partie du clan était réunis en ce jour pluvieux. Il faisait froid dehors, la pluie battait fort contre le toit fait de bois de la bâtisse mais aucune goutte d’eau de s’y infiltrait. Il devait bien y avoir une trentaine de kimonos, tous muets. Nul n’osait élever la voix tant l’instant fut solennel. Trois jeunes garçon étaient les seuls debout au milieu de ceux qui, humblement étaient assis en prenant appui sur leurs talons. A l’intérieur il faisait chaud, quelques baguettes d’encens diffusaient une fumée à peine blanchâtre et pourtant si odorante. Les trois adolescents, tête baissée se tenaient face à un homme à la mine sévère. Le crâne rasé, une moustache fine et délicate il était le chef. Sans dire un mot il scrutait ceux qui se présentaient à lui. Son air inquisiteur était lourd, pesant sur l’âme de ceux qu’il inspectait.
- En ce lieu, je vous tend la main, le clan vous tend la main. Saisissez-là, soyez une fierté pour le clan. Il vous aidera et vous soutiendra. Le clan vous accueille ! commença-t-il à dire. Pour prouver votre valeur, une période de six mois vous est accordée. Durant celle-ci, il ne tient qu’à vous de montrer l’homme que vous êtes ! Je dois, une fois cette période écoulée, pouvoir être fier de vous et avoir confiance en vous. Vous devez me prouver votre honneur. Celui qui pourra faire de vous l’un des membres du clan Hanamori !
Les jeunes garçon ne purent même pas répondre, un simplement hochement de tête leur fut accordé et ils déguerpirent sur le champs. Ils descendirent donc de l’étage via l’escalier et partirent de la salle de jeu par la porte de derrière. Tous trois se regardèrent, ils savaient ce qu’il leur restait à faire.
- Moi c’est Myokoryu et vous ?
- Kenichi !
- Et moi c’est Vinz !
- Vous vous connaissez c’est ça ?
- Oui, on a presque été élevé ensemble ! Il faut désormais que l’on trouve de quoi travailler et aider le clan !
- Tu l’as dis Vinz ! On va trouver ça en deux en trois coups de main !
- Mon père est dans le clan depuis un bon nombre d’année Kenichi, il a travaillé avec ton père un paquet de fois ! J’espère qu’on pourra tous être introniser !
- Oh c’est vrai ? Comment s’appelle le tien ?
- Allez vos gueules, on va se boire un verre j’ai soif !
Les trois recrues du clan Hanamori partirent donc dans le bar le plus proche d’Honnoji. Chacun eu le temps d’engloutir deux coupes de sakés, scellant leur fraternité après de longues discussions. Ils passèrent une nuit blanche à se raconter leurs vies respectives, tous pouvaient se targuer de connaître l’autre comme sa poche. Ceci était, selon eux, indispensable pour en faire un vrai trio. Ils étaient jeunes, fougueux et ambitieux. Ils se voyaient déjà reprendre les rennes du clan, dans une sorte de triumvirat parfait. Au petit matin ils se séparèrent et tous rentrèrent dans leurs familles respectives.
Hiver 1618 – Shimotsuki, village de Kawaï
- Bonjour maître Chun ! Je suis ici pour vous faire part d’une requête, me permettez-vous ?
- Allons Amarok, vous savez déjà que je vous dois quelque chose ! Dites moi ce dont vous avez besoin ! répondit aussitôt le fameux épéiste, spécialiste de l’Ittoryu.
- Mon fils a eu 13 ans, je vous l’ai emmené car j’espérai que vous puissiez l’entraîner ! Je.. fin vous connaissez ma situation et j’ose espérer qu’il devienne quelqu’un d’autre !
- Hum… le sang appelle le sang vous le savez ! Il suivra votre voie !
- Pas si je m’en occupe dès à présent ! Je ne l’ai jamais mêlé à mes affaires ! Si vous pouviez le prendre durant un ou deux ans.. juste le temps d’en faire un samouraï, du bon côté de la loi ! Sa mère aimerait un peu de paix !
- Je m’occupe de l’entrer, je vous octroie 24 mois d’entrainements et un mois d’adaptation, cela vous convient-il ?
- C’est absolument parfait ! Je vous remercie !
- Hum qui est l’autre enfant qui joue avec lui ?
- Oh… eh eh là vous allez rire ! Il s’agit de Vinz… heu comment dire… bon c’est le fils d’un forgeron d’Honnoji… qui.. fin[/size]
- Ne perdez pas votre temps, soulagez-vous de cet aveu, insiste le maître sourire aux lèvres.
- Bah disons que je lui dois de l’argent…
- Mais encore ?
- … Bon j’ai eu quelques aventures avec sa femme et… fin voilà
- Vous n’avez donc toujours pas changé depuis toutes ces années ?!
Après avoir passé un mois entier sans s’entraîner une seule fois, les deux enfants avaient déjà tenté deux fuites du dojo qui se soldèrent par deux échecs aussi humiliant l’un que l’autre. A longueur de journée on leur avait fait l’éloge des traditions, on leur avait expliqué en long en large et en travers ce qu’était un samouraï et ce que représentait ce titre. On leur apprit la calligraphie, l’art et la méditation. La médiation, un véritable supplice pour ces deux gamins intenable d’habitude. Ce calvaire qui leur semblait interminable ne se termina cependant pas avec la fin de leur mois d’adaptation. Ils reçurent chacun un bokken, sabre en bois traditionnel qu’ils utiliseraient qu’à l’entraiment et jamais ailleurs. Dans la cours intérieur du dojo, chaque jour durant deux heures ils réalisèrent des katas. C’est simulations de frappes au son des ordres de l’un des disciples de maître Chun furent laborieuses. Ils avaient de mal à se positionner, ils frappaient avec mollesse parfois, tendu d’autre fois mais jamais ils n’avaient le bon geste. Pourtant ils ne furent pas réprimander dans la douleur et la souffrance. L’art du sabre n’étant pas chose facile à maîtriser, c’était avant tout la philosophie qui l’accompagne que l’on enseigna à ces adolescents.
- J’en ai marre Vinz… d’puis trois mois on tape dans l’vide, on lis des haïkus et on dessine sur des feuilles… moi j’en ai marre !
- T’as trop raison, moi j’veux taper pour de vrai avec ce sabre !
Tous les deux se lancèrent un regard immédiat, la machine était lancée.
En plein entraînement ils pivotèrent chacun des quart de tour et se retrouvèrent face à face. Une goutte de sueur perlait sur leur front, leurs mains empoignaient fermement leurs armes factices et, d’un seul coup ils partirent à l’assaut. Le choc des bokkens déconcentra l’apparente harmonie qui régnait pendant cette leçon. Tous les élèves s’immobilisèrent, regardant avec étonnement ce qui se déroulait devant leurs yeux tandis que le professeur leur cria de s’arrêter. Pourtant, faisant fi ne n’avoir rien entendu les deux adversaires enchaînèrent les coups, les parades et les esquives du mieux qu’ils pouvaient. Le combat était tatillonnant mais emprunt de volonté et de courage. Soudain le maître des lieux débarqua, sortant de l’intérieur du dojo. Se faufilant à toute vitesse entre les élèves, il s’immisça au cœur du combat en esquivant les sabre de bois. Puis, grâce à sa gestuelle fluide et rapide il parvint à bloquer les deux armes d’une seule main dans la stupeur générale.
- Heu…
- On est désolé ?!
La correction ne se fit pas attendre et ils furent consigné à l’intérieur d’une petite bibliothèque. Là, ils connurent leur châtiment. En équilibre sur une seule jambe, un livre sur la tête et deux dans chaque mains ils durent maintenir leur position une heure sans quoi, tous deux furent menacé de l’exclusion totale et définitive du dojo.
En première intention ils auraient pu faire exprès de lâcher et enfin s’échapper de cet endroit qui depuis quatre mois ressemblait à une prison pour eux, et pourtant ils firent un autre choix. Ils venaient de gouter à l’adrénaline du combat et ils en redemandaient encore et encore. Comme une drogue, ils ne s’imaginaient même plus quitter les lieux tant leur envie de combattre et d’apprendre fut grande.
- Vous ne préférez pas les exclure maître ? D’habitude vous n’auriez même pas hésité !
- Non, d’ailleurs ils ne voudront plus jamais partir, ces jeunes enfants ne seront plus les même, vous verrez !
1619 – Shimotsuki, village de Kawaï
Bokkens en main Kenichi et Vinz s’élançaient l’un contre l’autre une fois de plus. Ils avaient menés plusieurs centaines de combat et aucun d’eux ne se démarquait vraiment. Rapides, incisifs et précis ils avaient bien grandit depuis qu’on les avait déposés ici un an et demi plus tôt. Leurs gestes étaient fluides, ils savaient où ils voulaient frapper et les coups s’enchaînaient à une vitesse folle. Des parades plus lentes venaient ponctues leurs passes d’armes, leur permettant de respirer quelques instants.
Du haut de son bureau à l’étage, maître Chun regardait ces deux garçons qui s’affrontaient alors que tous les autres dormaient déjà. Ils avaient un bon potentiel et leur fougue était autant une grande force que leur première faiblesse.
Il était plongé dans son passé quand, plusieurs décennies auparavant c’était lui qui se privait de sommeil pour s’entrainer la nuit tombée. Il se voyait, compétiteur dans l’âme affronter d’autres grands noms comme Honda, Jubeï ou, le cœur plus lourd, Masashi. Ces quatre là n’en étaient pas à leur premier combat. Puis, il se rappela quelques années encore auparavant où, errant seul dans les rues d’Honnoji un garçon de son âge lui tendit une pomme et l’invita à dormir chez lui. C’était Amarok, fils d’un marchand qui lui avait redonné le courage d’affronter chaque jour. Il était de son devoir d’honorer sa promesse de lui rendre la pareille un jour.
Finalement le maître laissa ses disciples continuer l’entraînement tandis qu’il alla se reposer.
L’année défila et mois après mois ils devinrent de plus en plus habiles. Ils maîtrisaient la calligraphie, la méditation et savaient manier le sabre.
Alors que les cerisiers étaient en fleur au début de l’année 1620, leur période d’entraînement achevé, ceux qui se considéraient comme des frères furent invité à réaliser une sorte de test final. Il n’était pourtant pas coutume de recourir à ce genre de procéder au sein du dojo de maître Chun mais il fit exception. Trois grandes épreuves attendaient les deux adolescents qui avaient déjà bien grandit. Chacun armé d’un bokken, il était en tenu traditionnel. Leur kimono était parfaitement ajusté, il était en position de combat. On leur banda les yeux et il leur fut ordonné de ne pas bouger. Autour de chacun d’eux trois autres élèves devaient tourner, cherchant à trouver une faille pour les frapper avec un bâton. Une fois touché ils étaient éliminés de l’épreuve. Le but n’était pas de dégainer à vitesse grand V mais plutôt d’être patient et de sortir son arme au bon moment.
Kenichi fermait les yeux sous son bandeau afin de mieux se concentrer. Il soufflait très lentement, sa respiration était profonde. Il était comme dans une bulle et pourtant, il était plus attentif que jamais des stimuli extérieur. Il entendait les pas des autres élèves qui cherchaient à le déstabiliser. Il percevait leurs expirations et leurs mouvements. Centré sur un état de concentration extrême grâce à la méditation, il comprenait mieux longues heures passées assis en tailleur au dojo. Soudain, brisant l’espace d’un instant sa concentration, Vinz tira sur la tsuba de son boken et effectua un coup horizontal qui malheureusement, malgré toute l’énergie qu’il avait pu déployer, ne fit que remuer l’air ambiant. Son arme ne toucha personne, alors il ouvrit les yeux et se résigna en regardant maître Chun. Il savait qu’il avait échoué. C’était là son principal défaut, fougueux et impatient il était bien trop prompt à dégainer.
De son côté le fils du yakuza prit son temps et se focalisa sur ses sensations. Il entendit soudain le bruit de la sandale de l’un des élèves puis le froissement du tissu de son kimono alors qu’il passait à l’attaque. Il expulsa l’air de ses poumons tout en effectuant un geste ample et gracieux. Le bout de son arme de bois vint frapper son opposant en plein milieu du front. Il tomba sur son arrière-train, lâchant même son arme de surprise.
Leur senseï sourit mais ne les félicita pas. Le rituel n’était pas terminé alors ils devraient attendre pour cela.
La seconde épreuve ne fut pas des plus aisées pour Kenichi. Face aux deux adolescents se dressaient désormais une multitude de ballotins de paille, de bambous et autres objets prêt à être découpés. Chacun reçu un vrai sabre, lambda certes mais dont la lame était finement effilée. Un objet de mort mis entre les mains de deux enfants. Leur objectif était de découper tout ce qui se dressait devant eux avec la plus grande rapidité et la meilleure précision possible. Le fils d’Amarok empoigna sa nouvelle arme à deux mains et entama l’épreuve en se concentrant. Il tranchait à droite, puis à gauche et ce du plus vite qu’il le pouvait. Pourtant il était ridiculisé par la prouesse de Vinz. Le fils de forgeron ressemblait à une véritable bête. Il découpait tout avec une célérité ahurissante. Rien ne lui résistait et il éclipsait totalement la prestation de son ami d’enfance.
L’un des disciples du célèbre Chun rendit le verdict, seul Vinz fut consacré lors de cette épreuve. Chacun voulait, pour sa propre fierté, être la meilleure version de lui-même pour cet examen, mais ils souhaitaient aussi surpasser l’autre. Leur rivalité fraternelle était, ce jour, plus vivace que jamais.
Tandis qu’ils attendaient avec impatience l’énoncé de l’ultime épreuve, maître Chun avança vers eux et fit son annonce.
- L’ultime épreuve est un combat, il vous opposera à Myakuchi ! Vous serez deux, il sera seul ! Vous pouvez dès à présent choisir votre arme ! entonna-t-il avec un air très solennel.
Le dénommé Myakuchi se mit au cœur même de la cour intérieure du dojo et attendit ses opposants. Pendant ce temps, ces derniers se rendirent dans l’armurerie et eurent l’embarras du choix. Des lames de toutes sortes étaient disposées un peu partout. Des sabres, des lances et même des arcs attendaient patiemment qu’on les utilisent.
Quelques instants plus tard ils arrivèrent dans l’arène improvisée. Vinz portait un tachi à la ceinture, dont la lame recourbée ne laissait point de doute sur sa nature. Puis arriva Kenichi, fièrement accompagné par un nodachi d’au moins sa taille. Ils avançaient fièrement face à Myakuchi. Ils fixaient leur adversaire du jour, ils savaient combien il était puissant mais ne pouvaient se résoudre à la moindre forme d’abandon.
Un gong retentit et donna le coup d’envoi d’un combat qui démarra avec un assaut de Vinz. Rapide et précis il comptait sur cela pour surprendre leur opposant. Toutefois ce n’était pas suffisant et il se fit éconduire rapidement, sa lame ricochant sur celle de Myakuchi, elle dévia et il perdit l’équilibre. L’intervention d’Atoum qui bloqua le katana permis au fils du forgeron de reprendre ses esprits et de contre-attaquer férocement. Il attaquait dans toutes les directions, sa hargne était impressionnante et l’énergie qu’il déployait à tenter de toucher son adversaire en donna le tournis à plus d’un. De son côté, plus réfléchis, le fils d’Amarok donnait quelques coups qui servaient de test. Il essayait de comprendre comment son adversaire parait les coups pour tenter de le prendre au piège. Seulement son analyse était trop longue et la férocité de Vinz trop appuyée. Leur adversaire dévia la pointe du nodachi vers la droite tandis qu’il frappa le tachi qui partit sur la gauche. Le champs était libre et il avança d’un seul coup, s’apprêtant à simuler la tranche des deux élèves pour clore ce combat.
Cependant il fut surpris par une énorme masse sombre lui arrivant en plein visage. Chacun avait donné un coup de pied qui finirent par aplatir la face de Myakuchi et le propulsa quelques mètres en arrière.
- C’était mon idée ça !
- Nan la mienne bouffon, allez on défonce une bonne fois pour toute ?!
- Bah déjà si tu arrêtais de lui sauter dessus comme une bête affamée je pourrais mieux placer mes coups ! se moqua Kenichi.
- En même temps papi t’es tellement long que ton nodachi aura le temps de rouiller avant que tu le touche ! rigola Vinz.
Se lançant un ultime regard ils foncèrent une bonne fois pour toute sur leur adversaire et le harcelèrent. Le nombre était leur principal avantage, couplé à une ébauche de synergie cela leur donnait un poids certains dans l’affrontement. Pour autant, ce fut l’expérience de Myakuchi qui triompha. Les passes d’armes étaient impressionnantes mais il parvint à frapper Kenichi au niveau de la cuisse, synonyme d’amputation d’une jambe, puis Vinz au coup : décapitation.
Perdants et honteux, les deux amis d’enfances baissèrent la tête mais ce sont bien les trois guerriers qui furent applaudit par l’ensemble de l’école de maître Chun. D’ailleurs celui-ci mêlait ses applaudissement au brouhaha fait par ses disciples.
- Très beau combat ! Continuez sur cette voie, votre symbiose est votre plus grand atout ! A deux rien ne vous arrêtera ! N’oubliez jamais, cette lame que vous portez est une partie de vous-même. L’incarnation de votre âme ! C’est cela être un samouraï. Aussi, un bon sabre est celui qui sait rester dans son fourreau, ne l’oubliez jamais !
- Merci senseï !
- Oui merci maître !
- Vous pouvez repartir avec ces armes, elles sont votre depuis que vous les avez animé de votre volonté.
- C’est trop d’honneur…
- Il est temps pour vous de rentrer chez vous ! Vos familles vous attendent, Shimotsuki attend ses nouveaux défenseurs !
Hiver 1620 – Shimotsuki, ville d’Honnoji
La salle de réunion fut une nouvelle fois débarrassée de tout encombrement superflus. Les yakuzas étaient assis en tailleur, dans un ordre distinct. Leur importance dans le clan était un marqueur qui expliquait leur distance vis à vis d'Hogozo Hanamori, le chef. Quatre coupelles lui faisaient face, une bouteille de saké ainsi que quatre arêtes de poisson et du sel. Ce curieux mélange était disposé sur un tablette qui attendait les trois recrues. Vinz, Myokoryu et Kenichi arrivèrent l'un après l'autre, vêtu de manière tout à fait traditionnelle. Ils s'agenouillèrent devant l'Oyabun et attendirent la suite de la cérémonie en tendant la main gauche. Sur la porte d'entrée de la salle, en grosse lettre calligraphié était écrit "Sakazuki", signifiant l'intronisation des recrues à l'issu de leur période d'essai.
Un membre du clan déposa l'arête dans chacune des coupelles en la soupoudrant de sel puis versa le saké dans chacune d'elle. Puis il les distribua. Les trois adolescents en prirent une chacun tandis qu'Hogozo prit la dernière. Tous avalèrent une gorgée de cette mixture infâme puis les nouveaux membres du clan donnèrent leurs coupelles au chef et inversement. Tous reprirent une gorgée dans la nouvelle coupelles qu'ils avaient entre les mains puis la déposèrent sur la tablette cérémoniale. Après une discrète grimace montrant la difficulté de boire quatre fois de ce breuvage ancestral, Hogozo prit la parole.
- Myokoryu Jindaya, Vinz Scarlord et Kenichi Shinoda vous voilà ici désormais et je peux vous le dire, vous avez été digne ! Le clan Hanamori vous accueil officiellement en son sein. Ne l'oubliez jamais, l'honneur est une vertu et la fidélité une nécessité. Une erreur peut être pardonnée, tromper le clan : jamais ! Vous êtes mes fils, je suis votre père et en cette qualité vous me devez obéissance. La parole de l'Oyabun fait office de loi, un ordre ne peut être refusé car il en va de l'harmonie et de la prospérité du clan. Vous êtes l'avenir, pour l'heure je suis le présent et je vous éclairerai. Vous avez fait preuve de bravoure et avez été la fierté du clan, tâchez de ne jamais le décevoir. Avant de clore cette cérémonie, laissez moi vous rappeler ce qu'est le Gokudo ! Règle n°1 : Tu n'offenseras pas les bons citoyens, règle n°2 : Tu ne prendras pas la femme du voisin ! Règle n°3 : Tu ne voleras pas l'organisation, règle n°4 : Tu ne te droguera pas ! Règle n°5 : Tu devras obéissance et respect à ton supérieur, règle n°6 : Tu accepteras de mourir pour le père ou de faire de la prison pour lui ! Règle n°7 : Tu ne devras parler du groupe à quiconque, règle n°8 : en prison tu ne diras rien et enfin règle n°9 : Il n'est pas permis de tuer un katagi.
Soudain l'entièreté de la salle prononça "Omedetō gozaimasu" avant de se lever et de quitter les lieux.
1623 - Shimotsuki, port de Nagaya
Dans une petite ruelle parallèle aux quais, un petit bar nommé le "Roronobar" en hommage à la fierté de l'île, l'homme qui fut en son temps considéré comme le meilleur épéiste du monde, dont l'ambiance était parfois tumultueuse fut troublé par des bris de verre. Un équipage de pirate avait choisi ce lieu pour leur beuverie et quelques mots de trop entre eux et des locaux vint mettre le feu aux poudres. En venant aux mains, les deux camps se tapaient dessus dans un vacarme pas possible.
Le patron, un petit homme chétif et craintif se dissimula sous son comptoir et donna ses ordres à son fils.
- Va s'y vite, va vite les voir ! Qu'ils rappliquent vite ! disait-il paniqué.
Le jeune natif de Nagaya couru à toute allure à travers les rues du village. Quelques pâtés de maison plus loin il s'arrêta devant une petite bâtisse sans étage. Le "Bingo" était une salle de jeux de hasard tenue par le clan Hanamori. Après avoir discuté un bref instant avec l'un des membres du clans, deux l'escortèrent jusqu'au bar. Il s'agissait de Myokoryu, plaques d'acier accrochées aux phalanges et de Kenichi, nodachi attaché à la ceinture. Tous d'eux entrèrent en grandes pompes dans la taverne sans que la foule ne fasse attention à leur présence.
- Oh! Calmez-vous, arrêtez de foutre le bordel et cassez vous ! dit-il.
Soudain les hommes s'arrêtèrent tous, parfois dans l'élan d'un coup de poing, de pied voir même de tête. Ils se tournèrent vers l'homme qui venait de prendre la parole.
- C'est qui s'guignol ?!
- Allez rentre chez toi il est tard mongolien !
- Je leur montre ? demande Myokoryu à son ami.
- Fais toi plaisir !
Il avala l'espace qui le séparait du capitaine en brisant quelques nez et autres arcades au passage. Il parvint à éviter un coup circulaire de l'immense claymore qui trônait aux côtés du chef de l'équipage pirate. Le visage balafré, rongé par l'alcool et la maladie il était un cauchemar à lui seul. Un bicorne rapiécé visé sur le crâne, il n'avait pas fier allure.
Myokoryu donna un violent coup de poing dans les côtes du flibustier qui grimaça mais reçu un coup de pied qui l'envoya valser au sol. Quelques-uns de ses sbires tentèrent de rosser le yakuza mais Kenichi s'interposa entre eux. La main droite posée sur son fourreau, il était prêt à dégainé à tout bout de champs.
- Cassez-vous, je ne le répéterai pas ! les menaça-t-il une dernière fois.
Voyant que cela ne servait à rien, il dénoua la mèche de cheveu de la queue de cheval qu'il s'était laissé pousser lors de ses 25 mois d'entraînement au dojo de maître Chun qui servait de sécurité à son arme puis s'élança. D'un seul geste horizontal il désarma trois forbans de leurs sabres et coupa la main d'un quatrième qui s'époumona de souffrance.
Galvanisé, les deux yakuzas filèrent une sacrée raclée aux pirates. Seulement Myokoryu alla trop loin. Assis sur le torse du capitaine pirate, il était entrain de le laminer au sol quand il donna le coup de trop. Le flibustier perdit connaissance et mourut sur l'instant. Les flibustiers déguerpirent, laissant même le corps de leur ancien chef gire au milieu de la pièce.
- 'Tain d'merde, maugréât-il
Le lendemain dans les locaux du clan à Honnoji Myokoryu était dans le bureau d'Hogozo. Il venait de se sectionner l'auriculaire gauche, ne conservant plus qu'une phalange. Puis, accompagné de son doigt, il déposa la coupe dans laquelle il avait bu le jour de son intronisation devant l'Oyabun.
- Tu aurais pu faire autrement Myokoryu ! Cette nuit là tu as mis le clan en danger, tu n'as pas respecter le Gokudo ! Que cela ne se reproduise plus, le peuple nous apprécie, ne change pas cela ! lui ordonna Hogozo avant de lui intimer de débarrasser le plancher.
1625 - Shimotsuki, ville d'Honnoji
- Mon fils s'est rosser ?!
- Oui, c'est le clan Namigasa, il l'on choppé et torturé !
- Putain… je peux le voir ?!
- Il est avec l'Oyabun, il dit ne pas avoir parlé, on espère que c'est vrai !
- Il va bien ?
- Bah il a toujours son doigt mais il lui manque un œil… il te racontera mieux que moi une fois sortie !
- Merci mon frère, tu peux me remplacer cet après-midi ?
- T'inquiète, occupe toi de lui !
Après quelques minutes d'attentes Kenichi sortit du bureau d'Hogozo, le visage tuméfié et un bandage en diagonal sur son visage. Serrant son fils contre lui, Amarok est soulagé tandis que d'un autre côté il maudit son fils de l'avoir suivi dans cette voie.
- Je savais que tu n'aurais jamais du me suivre ! Putain qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?!
- Ils me sont tombés dessus dans une ruelle pas loin de chez vous ! Ils m'ont attachés puis masqué le visage. Quelques minutes après je me suis trouvé dans une pièce sombre et vide. Là ils m'ont fracassé pendant un bon moment. Puis ils ont voulu que je parle… commença-t-il avant d'avoir un léger sanglot dans la gorge. Je n'ai rien dit… je te le promet je n'ai rien dit, continuait-il en craquant. Les larmes étaient à la fois douloureuse physiquement, coulant sur ses blessures que mentalement pour sa fierté. Ils ont tenté plusieurs fois et voyant que ça ne marchait pas ils m'ont injecté de l'acide dans l'œil. Ils m'ont laissé souffrir pendant.. je sais même pas ça m'a semblé êtres des heures avant de me dire de passer le message au clan : les Namigasa sont les exportateurs d'armes, pas les Hanamori.
- Je vois… répondit son père dont la rage commençait à prendre le contrôle. Rentre avec Nagimo, il va te ramener à la maison ! Je m'ocupe du reste !
Ne cherchant pas à rétorquer il se laissa conduire, blessé psychologiquement. Il avait été si vulnérable malgré l'entraînement qu'il avait suivi chez maître Chun. Il lui en fallait être plus fort, plus puissant, plus craint aussi. Pendant ce temps, Amarok fit irruption dans le bureau du chef de clan afin d'obtenir réparation. Pour l'honneur de son fils il demande à ce que vengeance soit faite. L'Oyabun se concerta avec son lieutenant puis ils finirent par validé une expédition punitive envers le clan Namigasa.
Une équipe composée entre autre d'Amarok et de Vinz accompagnés de 5 autres hommes fut alors envoyée dans un entrepôt d'armes du clan adverse. L'effet de surprise aidant, ils purent prendre l'avantage dans la bataille et purent tuer 3 ennemis avant que les renforts n'arrivent. Aussi ils en profitèrent pour voler une bonne vingtaine de katana de bonne facture pour refaire leurs stocks.
Cette mission fut couronnée de succès mais non sans peine. Vinz fut blessé, il en ressortit avec une grande cicatrice sur le torse et Amarok fut blessé à la tête. Un coup de sabre qu'il parvint à esquiver lui cisela le cuir chevelu. Le sang coulait abondamment mais ce n'était que superficiel et il fut rapidement recousu.
1628 - Shimotsuki, port de Nagaya
Le navire marchand mettait les voiles sur une destination bien lointaine et ce jour-là il y avait une foule inhabituelle qui s'amassait sur le quai. A vrai, à bord de ce bateau l'un des membres du clan s'en allait. Vinz, choisi par Hogozo pour rejoindre North Blue et servir d'intermédiaire avec célèbres familles mafieuses qui y règnent depuis des lustres. Cet honneur lui fut confié car il avait su se démarquer de part ses qualités de guerrier, mais également d'homme de main. Sa dévotion était sans faille et il avait obtenu l'entière confiance de l'Oyabun. Il restait membre à part entière du clan Hanamori, mais passerait donc sous les ordres de l'un des plus grands parrains de sa génération.
- Clochard va, quand t'auras fini de faire mumuse là-bas tu r'viendra en courant !
- Pff jaloux, Kenichi je t'enverra une lettre de Luvneel !
- Regarde moi ce prétentieux ! pesta amicalement Myokoryu.
- Les loosers, quand vous aurez mon niveau on en reparlera d'accord ?!
- Quand on se reverra je serais un grand Yakuza Vinz, murmura Kenichi pour lui même.
La majeur partie du clan était réunis en ce jour pluvieux. Il faisait froid dehors, la pluie battait fort contre le toit fait de bois de la bâtisse mais aucune goutte d’eau de s’y infiltrait. Il devait bien y avoir une trentaine de kimonos, tous muets. Nul n’osait élever la voix tant l’instant fut solennel. Trois jeunes garçon étaient les seuls debout au milieu de ceux qui, humblement étaient assis en prenant appui sur leurs talons. A l’intérieur il faisait chaud, quelques baguettes d’encens diffusaient une fumée à peine blanchâtre et pourtant si odorante. Les trois adolescents, tête baissée se tenaient face à un homme à la mine sévère. Le crâne rasé, une moustache fine et délicate il était le chef. Sans dire un mot il scrutait ceux qui se présentaient à lui. Son air inquisiteur était lourd, pesant sur l’âme de ceux qu’il inspectait.
- En ce lieu, je vous tend la main, le clan vous tend la main. Saisissez-là, soyez une fierté pour le clan. Il vous aidera et vous soutiendra. Le clan vous accueille ! commença-t-il à dire. Pour prouver votre valeur, une période de six mois vous est accordée. Durant celle-ci, il ne tient qu’à vous de montrer l’homme que vous êtes ! Je dois, une fois cette période écoulée, pouvoir être fier de vous et avoir confiance en vous. Vous devez me prouver votre honneur. Celui qui pourra faire de vous l’un des membres du clan Hanamori !
Les jeunes garçon ne purent même pas répondre, un simplement hochement de tête leur fut accordé et ils déguerpirent sur le champs. Ils descendirent donc de l’étage via l’escalier et partirent de la salle de jeu par la porte de derrière. Tous trois se regardèrent, ils savaient ce qu’il leur restait à faire.
- Moi c’est Myokoryu et vous ?
- Kenichi !
- Et moi c’est Vinz !
- Vous vous connaissez c’est ça ?
- Oui, on a presque été élevé ensemble ! Il faut désormais que l’on trouve de quoi travailler et aider le clan !
- Tu l’as dis Vinz ! On va trouver ça en deux en trois coups de main !
- Mon père est dans le clan depuis un bon nombre d’année Kenichi, il a travaillé avec ton père un paquet de fois ! J’espère qu’on pourra tous être introniser !
- Oh c’est vrai ? Comment s’appelle le tien ?
- Allez vos gueules, on va se boire un verre j’ai soif !
Les trois recrues du clan Hanamori partirent donc dans le bar le plus proche d’Honnoji. Chacun eu le temps d’engloutir deux coupes de sakés, scellant leur fraternité après de longues discussions. Ils passèrent une nuit blanche à se raconter leurs vies respectives, tous pouvaient se targuer de connaître l’autre comme sa poche. Ceci était, selon eux, indispensable pour en faire un vrai trio. Ils étaient jeunes, fougueux et ambitieux. Ils se voyaient déjà reprendre les rennes du clan, dans une sorte de triumvirat parfait. Au petit matin ils se séparèrent et tous rentrèrent dans leurs familles respectives.
Hiver 1618 – Shimotsuki, village de Kawaï
- Bonjour maître Chun ! Je suis ici pour vous faire part d’une requête, me permettez-vous ?
- Allons Amarok, vous savez déjà que je vous dois quelque chose ! Dites moi ce dont vous avez besoin ! répondit aussitôt le fameux épéiste, spécialiste de l’Ittoryu.
- Mon fils a eu 13 ans, je vous l’ai emmené car j’espérai que vous puissiez l’entraîner ! Je.. fin vous connaissez ma situation et j’ose espérer qu’il devienne quelqu’un d’autre !
- Hum… le sang appelle le sang vous le savez ! Il suivra votre voie !
- Pas si je m’en occupe dès à présent ! Je ne l’ai jamais mêlé à mes affaires ! Si vous pouviez le prendre durant un ou deux ans.. juste le temps d’en faire un samouraï, du bon côté de la loi ! Sa mère aimerait un peu de paix !
- Je m’occupe de l’entrer, je vous octroie 24 mois d’entrainements et un mois d’adaptation, cela vous convient-il ?
- C’est absolument parfait ! Je vous remercie !
- Hum qui est l’autre enfant qui joue avec lui ?
- Oh… eh eh là vous allez rire ! Il s’agit de Vinz… heu comment dire… bon c’est le fils d’un forgeron d’Honnoji… qui.. fin[/size]
- Ne perdez pas votre temps, soulagez-vous de cet aveu, insiste le maître sourire aux lèvres.
- Bah disons que je lui dois de l’argent…
- Mais encore ?
- … Bon j’ai eu quelques aventures avec sa femme et… fin voilà
- Vous n’avez donc toujours pas changé depuis toutes ces années ?!
Après avoir passé un mois entier sans s’entraîner une seule fois, les deux enfants avaient déjà tenté deux fuites du dojo qui se soldèrent par deux échecs aussi humiliant l’un que l’autre. A longueur de journée on leur avait fait l’éloge des traditions, on leur avait expliqué en long en large et en travers ce qu’était un samouraï et ce que représentait ce titre. On leur apprit la calligraphie, l’art et la méditation. La médiation, un véritable supplice pour ces deux gamins intenable d’habitude. Ce calvaire qui leur semblait interminable ne se termina cependant pas avec la fin de leur mois d’adaptation. Ils reçurent chacun un bokken, sabre en bois traditionnel qu’ils utiliseraient qu’à l’entraiment et jamais ailleurs. Dans la cours intérieur du dojo, chaque jour durant deux heures ils réalisèrent des katas. C’est simulations de frappes au son des ordres de l’un des disciples de maître Chun furent laborieuses. Ils avaient de mal à se positionner, ils frappaient avec mollesse parfois, tendu d’autre fois mais jamais ils n’avaient le bon geste. Pourtant ils ne furent pas réprimander dans la douleur et la souffrance. L’art du sabre n’étant pas chose facile à maîtriser, c’était avant tout la philosophie qui l’accompagne que l’on enseigna à ces adolescents.
- J’en ai marre Vinz… d’puis trois mois on tape dans l’vide, on lis des haïkus et on dessine sur des feuilles… moi j’en ai marre !
- T’as trop raison, moi j’veux taper pour de vrai avec ce sabre !
Tous les deux se lancèrent un regard immédiat, la machine était lancée.
En plein entraînement ils pivotèrent chacun des quart de tour et se retrouvèrent face à face. Une goutte de sueur perlait sur leur front, leurs mains empoignaient fermement leurs armes factices et, d’un seul coup ils partirent à l’assaut. Le choc des bokkens déconcentra l’apparente harmonie qui régnait pendant cette leçon. Tous les élèves s’immobilisèrent, regardant avec étonnement ce qui se déroulait devant leurs yeux tandis que le professeur leur cria de s’arrêter. Pourtant, faisant fi ne n’avoir rien entendu les deux adversaires enchaînèrent les coups, les parades et les esquives du mieux qu’ils pouvaient. Le combat était tatillonnant mais emprunt de volonté et de courage. Soudain le maître des lieux débarqua, sortant de l’intérieur du dojo. Se faufilant à toute vitesse entre les élèves, il s’immisça au cœur du combat en esquivant les sabre de bois. Puis, grâce à sa gestuelle fluide et rapide il parvint à bloquer les deux armes d’une seule main dans la stupeur générale.
- Heu…
- On est désolé ?!
La correction ne se fit pas attendre et ils furent consigné à l’intérieur d’une petite bibliothèque. Là, ils connurent leur châtiment. En équilibre sur une seule jambe, un livre sur la tête et deux dans chaque mains ils durent maintenir leur position une heure sans quoi, tous deux furent menacé de l’exclusion totale et définitive du dojo.
En première intention ils auraient pu faire exprès de lâcher et enfin s’échapper de cet endroit qui depuis quatre mois ressemblait à une prison pour eux, et pourtant ils firent un autre choix. Ils venaient de gouter à l’adrénaline du combat et ils en redemandaient encore et encore. Comme une drogue, ils ne s’imaginaient même plus quitter les lieux tant leur envie de combattre et d’apprendre fut grande.
- Vous ne préférez pas les exclure maître ? D’habitude vous n’auriez même pas hésité !
- Non, d’ailleurs ils ne voudront plus jamais partir, ces jeunes enfants ne seront plus les même, vous verrez !
1619 – Shimotsuki, village de Kawaï
Bokkens en main Kenichi et Vinz s’élançaient l’un contre l’autre une fois de plus. Ils avaient menés plusieurs centaines de combat et aucun d’eux ne se démarquait vraiment. Rapides, incisifs et précis ils avaient bien grandit depuis qu’on les avait déposés ici un an et demi plus tôt. Leurs gestes étaient fluides, ils savaient où ils voulaient frapper et les coups s’enchaînaient à une vitesse folle. Des parades plus lentes venaient ponctues leurs passes d’armes, leur permettant de respirer quelques instants.
Du haut de son bureau à l’étage, maître Chun regardait ces deux garçons qui s’affrontaient alors que tous les autres dormaient déjà. Ils avaient un bon potentiel et leur fougue était autant une grande force que leur première faiblesse.
Il était plongé dans son passé quand, plusieurs décennies auparavant c’était lui qui se privait de sommeil pour s’entrainer la nuit tombée. Il se voyait, compétiteur dans l’âme affronter d’autres grands noms comme Honda, Jubeï ou, le cœur plus lourd, Masashi. Ces quatre là n’en étaient pas à leur premier combat. Puis, il se rappela quelques années encore auparavant où, errant seul dans les rues d’Honnoji un garçon de son âge lui tendit une pomme et l’invita à dormir chez lui. C’était Amarok, fils d’un marchand qui lui avait redonné le courage d’affronter chaque jour. Il était de son devoir d’honorer sa promesse de lui rendre la pareille un jour.
Finalement le maître laissa ses disciples continuer l’entraînement tandis qu’il alla se reposer.
L’année défila et mois après mois ils devinrent de plus en plus habiles. Ils maîtrisaient la calligraphie, la méditation et savaient manier le sabre.
Alors que les cerisiers étaient en fleur au début de l’année 1620, leur période d’entraînement achevé, ceux qui se considéraient comme des frères furent invité à réaliser une sorte de test final. Il n’était pourtant pas coutume de recourir à ce genre de procéder au sein du dojo de maître Chun mais il fit exception. Trois grandes épreuves attendaient les deux adolescents qui avaient déjà bien grandit. Chacun armé d’un bokken, il était en tenu traditionnel. Leur kimono était parfaitement ajusté, il était en position de combat. On leur banda les yeux et il leur fut ordonné de ne pas bouger. Autour de chacun d’eux trois autres élèves devaient tourner, cherchant à trouver une faille pour les frapper avec un bâton. Une fois touché ils étaient éliminés de l’épreuve. Le but n’était pas de dégainer à vitesse grand V mais plutôt d’être patient et de sortir son arme au bon moment.
Kenichi fermait les yeux sous son bandeau afin de mieux se concentrer. Il soufflait très lentement, sa respiration était profonde. Il était comme dans une bulle et pourtant, il était plus attentif que jamais des stimuli extérieur. Il entendait les pas des autres élèves qui cherchaient à le déstabiliser. Il percevait leurs expirations et leurs mouvements. Centré sur un état de concentration extrême grâce à la méditation, il comprenait mieux longues heures passées assis en tailleur au dojo. Soudain, brisant l’espace d’un instant sa concentration, Vinz tira sur la tsuba de son boken et effectua un coup horizontal qui malheureusement, malgré toute l’énergie qu’il avait pu déployer, ne fit que remuer l’air ambiant. Son arme ne toucha personne, alors il ouvrit les yeux et se résigna en regardant maître Chun. Il savait qu’il avait échoué. C’était là son principal défaut, fougueux et impatient il était bien trop prompt à dégainer.
De son côté le fils du yakuza prit son temps et se focalisa sur ses sensations. Il entendit soudain le bruit de la sandale de l’un des élèves puis le froissement du tissu de son kimono alors qu’il passait à l’attaque. Il expulsa l’air de ses poumons tout en effectuant un geste ample et gracieux. Le bout de son arme de bois vint frapper son opposant en plein milieu du front. Il tomba sur son arrière-train, lâchant même son arme de surprise.
Leur senseï sourit mais ne les félicita pas. Le rituel n’était pas terminé alors ils devraient attendre pour cela.
La seconde épreuve ne fut pas des plus aisées pour Kenichi. Face aux deux adolescents se dressaient désormais une multitude de ballotins de paille, de bambous et autres objets prêt à être découpés. Chacun reçu un vrai sabre, lambda certes mais dont la lame était finement effilée. Un objet de mort mis entre les mains de deux enfants. Leur objectif était de découper tout ce qui se dressait devant eux avec la plus grande rapidité et la meilleure précision possible. Le fils d’Amarok empoigna sa nouvelle arme à deux mains et entama l’épreuve en se concentrant. Il tranchait à droite, puis à gauche et ce du plus vite qu’il le pouvait. Pourtant il était ridiculisé par la prouesse de Vinz. Le fils de forgeron ressemblait à une véritable bête. Il découpait tout avec une célérité ahurissante. Rien ne lui résistait et il éclipsait totalement la prestation de son ami d’enfance.
L’un des disciples du célèbre Chun rendit le verdict, seul Vinz fut consacré lors de cette épreuve. Chacun voulait, pour sa propre fierté, être la meilleure version de lui-même pour cet examen, mais ils souhaitaient aussi surpasser l’autre. Leur rivalité fraternelle était, ce jour, plus vivace que jamais.
Tandis qu’ils attendaient avec impatience l’énoncé de l’ultime épreuve, maître Chun avança vers eux et fit son annonce.
- L’ultime épreuve est un combat, il vous opposera à Myakuchi ! Vous serez deux, il sera seul ! Vous pouvez dès à présent choisir votre arme ! entonna-t-il avec un air très solennel.
Le dénommé Myakuchi se mit au cœur même de la cour intérieure du dojo et attendit ses opposants. Pendant ce temps, ces derniers se rendirent dans l’armurerie et eurent l’embarras du choix. Des lames de toutes sortes étaient disposées un peu partout. Des sabres, des lances et même des arcs attendaient patiemment qu’on les utilisent.
Quelques instants plus tard ils arrivèrent dans l’arène improvisée. Vinz portait un tachi à la ceinture, dont la lame recourbée ne laissait point de doute sur sa nature. Puis arriva Kenichi, fièrement accompagné par un nodachi d’au moins sa taille. Ils avançaient fièrement face à Myakuchi. Ils fixaient leur adversaire du jour, ils savaient combien il était puissant mais ne pouvaient se résoudre à la moindre forme d’abandon.
Un gong retentit et donna le coup d’envoi d’un combat qui démarra avec un assaut de Vinz. Rapide et précis il comptait sur cela pour surprendre leur opposant. Toutefois ce n’était pas suffisant et il se fit éconduire rapidement, sa lame ricochant sur celle de Myakuchi, elle dévia et il perdit l’équilibre. L’intervention d’Atoum qui bloqua le katana permis au fils du forgeron de reprendre ses esprits et de contre-attaquer férocement. Il attaquait dans toutes les directions, sa hargne était impressionnante et l’énergie qu’il déployait à tenter de toucher son adversaire en donna le tournis à plus d’un. De son côté, plus réfléchis, le fils d’Amarok donnait quelques coups qui servaient de test. Il essayait de comprendre comment son adversaire parait les coups pour tenter de le prendre au piège. Seulement son analyse était trop longue et la férocité de Vinz trop appuyée. Leur adversaire dévia la pointe du nodachi vers la droite tandis qu’il frappa le tachi qui partit sur la gauche. Le champs était libre et il avança d’un seul coup, s’apprêtant à simuler la tranche des deux élèves pour clore ce combat.
Cependant il fut surpris par une énorme masse sombre lui arrivant en plein visage. Chacun avait donné un coup de pied qui finirent par aplatir la face de Myakuchi et le propulsa quelques mètres en arrière.
- C’était mon idée ça !
- Nan la mienne bouffon, allez on défonce une bonne fois pour toute ?!
- Bah déjà si tu arrêtais de lui sauter dessus comme une bête affamée je pourrais mieux placer mes coups ! se moqua Kenichi.
- En même temps papi t’es tellement long que ton nodachi aura le temps de rouiller avant que tu le touche ! rigola Vinz.
Se lançant un ultime regard ils foncèrent une bonne fois pour toute sur leur adversaire et le harcelèrent. Le nombre était leur principal avantage, couplé à une ébauche de synergie cela leur donnait un poids certains dans l’affrontement. Pour autant, ce fut l’expérience de Myakuchi qui triompha. Les passes d’armes étaient impressionnantes mais il parvint à frapper Kenichi au niveau de la cuisse, synonyme d’amputation d’une jambe, puis Vinz au coup : décapitation.
Perdants et honteux, les deux amis d’enfances baissèrent la tête mais ce sont bien les trois guerriers qui furent applaudit par l’ensemble de l’école de maître Chun. D’ailleurs celui-ci mêlait ses applaudissement au brouhaha fait par ses disciples.
- Très beau combat ! Continuez sur cette voie, votre symbiose est votre plus grand atout ! A deux rien ne vous arrêtera ! N’oubliez jamais, cette lame que vous portez est une partie de vous-même. L’incarnation de votre âme ! C’est cela être un samouraï. Aussi, un bon sabre est celui qui sait rester dans son fourreau, ne l’oubliez jamais !
- Merci senseï !
- Oui merci maître !
- Vous pouvez repartir avec ces armes, elles sont votre depuis que vous les avez animé de votre volonté.
- C’est trop d’honneur…
- Il est temps pour vous de rentrer chez vous ! Vos familles vous attendent, Shimotsuki attend ses nouveaux défenseurs !
Hiver 1620 – Shimotsuki, ville d’Honnoji
La salle de réunion fut une nouvelle fois débarrassée de tout encombrement superflus. Les yakuzas étaient assis en tailleur, dans un ordre distinct. Leur importance dans le clan était un marqueur qui expliquait leur distance vis à vis d'Hogozo Hanamori, le chef. Quatre coupelles lui faisaient face, une bouteille de saké ainsi que quatre arêtes de poisson et du sel. Ce curieux mélange était disposé sur un tablette qui attendait les trois recrues. Vinz, Myokoryu et Kenichi arrivèrent l'un après l'autre, vêtu de manière tout à fait traditionnelle. Ils s'agenouillèrent devant l'Oyabun et attendirent la suite de la cérémonie en tendant la main gauche. Sur la porte d'entrée de la salle, en grosse lettre calligraphié était écrit "Sakazuki", signifiant l'intronisation des recrues à l'issu de leur période d'essai.
Un membre du clan déposa l'arête dans chacune des coupelles en la soupoudrant de sel puis versa le saké dans chacune d'elle. Puis il les distribua. Les trois adolescents en prirent une chacun tandis qu'Hogozo prit la dernière. Tous avalèrent une gorgée de cette mixture infâme puis les nouveaux membres du clan donnèrent leurs coupelles au chef et inversement. Tous reprirent une gorgée dans la nouvelle coupelles qu'ils avaient entre les mains puis la déposèrent sur la tablette cérémoniale. Après une discrète grimace montrant la difficulté de boire quatre fois de ce breuvage ancestral, Hogozo prit la parole.
- Myokoryu Jindaya, Vinz Scarlord et Kenichi Shinoda vous voilà ici désormais et je peux vous le dire, vous avez été digne ! Le clan Hanamori vous accueil officiellement en son sein. Ne l'oubliez jamais, l'honneur est une vertu et la fidélité une nécessité. Une erreur peut être pardonnée, tromper le clan : jamais ! Vous êtes mes fils, je suis votre père et en cette qualité vous me devez obéissance. La parole de l'Oyabun fait office de loi, un ordre ne peut être refusé car il en va de l'harmonie et de la prospérité du clan. Vous êtes l'avenir, pour l'heure je suis le présent et je vous éclairerai. Vous avez fait preuve de bravoure et avez été la fierté du clan, tâchez de ne jamais le décevoir. Avant de clore cette cérémonie, laissez moi vous rappeler ce qu'est le Gokudo ! Règle n°1 : Tu n'offenseras pas les bons citoyens, règle n°2 : Tu ne prendras pas la femme du voisin ! Règle n°3 : Tu ne voleras pas l'organisation, règle n°4 : Tu ne te droguera pas ! Règle n°5 : Tu devras obéissance et respect à ton supérieur, règle n°6 : Tu accepteras de mourir pour le père ou de faire de la prison pour lui ! Règle n°7 : Tu ne devras parler du groupe à quiconque, règle n°8 : en prison tu ne diras rien et enfin règle n°9 : Il n'est pas permis de tuer un katagi.
Soudain l'entièreté de la salle prononça "Omedetō gozaimasu" avant de se lever et de quitter les lieux.
1623 - Shimotsuki, port de Nagaya
Dans une petite ruelle parallèle aux quais, un petit bar nommé le "Roronobar" en hommage à la fierté de l'île, l'homme qui fut en son temps considéré comme le meilleur épéiste du monde, dont l'ambiance était parfois tumultueuse fut troublé par des bris de verre. Un équipage de pirate avait choisi ce lieu pour leur beuverie et quelques mots de trop entre eux et des locaux vint mettre le feu aux poudres. En venant aux mains, les deux camps se tapaient dessus dans un vacarme pas possible.
Le patron, un petit homme chétif et craintif se dissimula sous son comptoir et donna ses ordres à son fils.
- Va s'y vite, va vite les voir ! Qu'ils rappliquent vite ! disait-il paniqué.
Le jeune natif de Nagaya couru à toute allure à travers les rues du village. Quelques pâtés de maison plus loin il s'arrêta devant une petite bâtisse sans étage. Le "Bingo" était une salle de jeux de hasard tenue par le clan Hanamori. Après avoir discuté un bref instant avec l'un des membres du clans, deux l'escortèrent jusqu'au bar. Il s'agissait de Myokoryu, plaques d'acier accrochées aux phalanges et de Kenichi, nodachi attaché à la ceinture. Tous d'eux entrèrent en grandes pompes dans la taverne sans que la foule ne fasse attention à leur présence.
- Oh! Calmez-vous, arrêtez de foutre le bordel et cassez vous ! dit-il.
Soudain les hommes s'arrêtèrent tous, parfois dans l'élan d'un coup de poing, de pied voir même de tête. Ils se tournèrent vers l'homme qui venait de prendre la parole.
- C'est qui s'guignol ?!
- Allez rentre chez toi il est tard mongolien !
- Je leur montre ? demande Myokoryu à son ami.
- Fais toi plaisir !
Il avala l'espace qui le séparait du capitaine en brisant quelques nez et autres arcades au passage. Il parvint à éviter un coup circulaire de l'immense claymore qui trônait aux côtés du chef de l'équipage pirate. Le visage balafré, rongé par l'alcool et la maladie il était un cauchemar à lui seul. Un bicorne rapiécé visé sur le crâne, il n'avait pas fier allure.
Myokoryu donna un violent coup de poing dans les côtes du flibustier qui grimaça mais reçu un coup de pied qui l'envoya valser au sol. Quelques-uns de ses sbires tentèrent de rosser le yakuza mais Kenichi s'interposa entre eux. La main droite posée sur son fourreau, il était prêt à dégainé à tout bout de champs.
- Cassez-vous, je ne le répéterai pas ! les menaça-t-il une dernière fois.
Voyant que cela ne servait à rien, il dénoua la mèche de cheveu de la queue de cheval qu'il s'était laissé pousser lors de ses 25 mois d'entraînement au dojo de maître Chun qui servait de sécurité à son arme puis s'élança. D'un seul geste horizontal il désarma trois forbans de leurs sabres et coupa la main d'un quatrième qui s'époumona de souffrance.
Galvanisé, les deux yakuzas filèrent une sacrée raclée aux pirates. Seulement Myokoryu alla trop loin. Assis sur le torse du capitaine pirate, il était entrain de le laminer au sol quand il donna le coup de trop. Le flibustier perdit connaissance et mourut sur l'instant. Les flibustiers déguerpirent, laissant même le corps de leur ancien chef gire au milieu de la pièce.
- 'Tain d'merde, maugréât-il
Le lendemain dans les locaux du clan à Honnoji Myokoryu était dans le bureau d'Hogozo. Il venait de se sectionner l'auriculaire gauche, ne conservant plus qu'une phalange. Puis, accompagné de son doigt, il déposa la coupe dans laquelle il avait bu le jour de son intronisation devant l'Oyabun.
- Tu aurais pu faire autrement Myokoryu ! Cette nuit là tu as mis le clan en danger, tu n'as pas respecter le Gokudo ! Que cela ne se reproduise plus, le peuple nous apprécie, ne change pas cela ! lui ordonna Hogozo avant de lui intimer de débarrasser le plancher.
1625 - Shimotsuki, ville d'Honnoji
- Mon fils s'est rosser ?!
- Oui, c'est le clan Namigasa, il l'on choppé et torturé !
- Putain… je peux le voir ?!
- Il est avec l'Oyabun, il dit ne pas avoir parlé, on espère que c'est vrai !
- Il va bien ?
- Bah il a toujours son doigt mais il lui manque un œil… il te racontera mieux que moi une fois sortie !
- Merci mon frère, tu peux me remplacer cet après-midi ?
- T'inquiète, occupe toi de lui !
Après quelques minutes d'attentes Kenichi sortit du bureau d'Hogozo, le visage tuméfié et un bandage en diagonal sur son visage. Serrant son fils contre lui, Amarok est soulagé tandis que d'un autre côté il maudit son fils de l'avoir suivi dans cette voie.
- Je savais que tu n'aurais jamais du me suivre ! Putain qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?!
- Ils me sont tombés dessus dans une ruelle pas loin de chez vous ! Ils m'ont attachés puis masqué le visage. Quelques minutes après je me suis trouvé dans une pièce sombre et vide. Là ils m'ont fracassé pendant un bon moment. Puis ils ont voulu que je parle… commença-t-il avant d'avoir un léger sanglot dans la gorge. Je n'ai rien dit… je te le promet je n'ai rien dit, continuait-il en craquant. Les larmes étaient à la fois douloureuse physiquement, coulant sur ses blessures que mentalement pour sa fierté. Ils ont tenté plusieurs fois et voyant que ça ne marchait pas ils m'ont injecté de l'acide dans l'œil. Ils m'ont laissé souffrir pendant.. je sais même pas ça m'a semblé êtres des heures avant de me dire de passer le message au clan : les Namigasa sont les exportateurs d'armes, pas les Hanamori.
- Je vois… répondit son père dont la rage commençait à prendre le contrôle. Rentre avec Nagimo, il va te ramener à la maison ! Je m'ocupe du reste !
Ne cherchant pas à rétorquer il se laissa conduire, blessé psychologiquement. Il avait été si vulnérable malgré l'entraînement qu'il avait suivi chez maître Chun. Il lui en fallait être plus fort, plus puissant, plus craint aussi. Pendant ce temps, Amarok fit irruption dans le bureau du chef de clan afin d'obtenir réparation. Pour l'honneur de son fils il demande à ce que vengeance soit faite. L'Oyabun se concerta avec son lieutenant puis ils finirent par validé une expédition punitive envers le clan Namigasa.
Une équipe composée entre autre d'Amarok et de Vinz accompagnés de 5 autres hommes fut alors envoyée dans un entrepôt d'armes du clan adverse. L'effet de surprise aidant, ils purent prendre l'avantage dans la bataille et purent tuer 3 ennemis avant que les renforts n'arrivent. Aussi ils en profitèrent pour voler une bonne vingtaine de katana de bonne facture pour refaire leurs stocks.
Cette mission fut couronnée de succès mais non sans peine. Vinz fut blessé, il en ressortit avec une grande cicatrice sur le torse et Amarok fut blessé à la tête. Un coup de sabre qu'il parvint à esquiver lui cisela le cuir chevelu. Le sang coulait abondamment mais ce n'était que superficiel et il fut rapidement recousu.
1628 - Shimotsuki, port de Nagaya
Le navire marchand mettait les voiles sur une destination bien lointaine et ce jour-là il y avait une foule inhabituelle qui s'amassait sur le quai. A vrai, à bord de ce bateau l'un des membres du clan s'en allait. Vinz, choisi par Hogozo pour rejoindre North Blue et servir d'intermédiaire avec célèbres familles mafieuses qui y règnent depuis des lustres. Cet honneur lui fut confié car il avait su se démarquer de part ses qualités de guerrier, mais également d'homme de main. Sa dévotion était sans faille et il avait obtenu l'entière confiance de l'Oyabun. Il restait membre à part entière du clan Hanamori, mais passerait donc sous les ordres de l'un des plus grands parrains de sa génération.
- Clochard va, quand t'auras fini de faire mumuse là-bas tu r'viendra en courant !
- Pff jaloux, Kenichi je t'enverra une lettre de Luvneel !
- Regarde moi ce prétentieux ! pesta amicalement Myokoryu.
- Les loosers, quand vous aurez mon niveau on en reparlera d'accord ?!
- Quand on se reverra je serais un grand Yakuza Vinz, murmura Kenichi pour lui même.
Test RP
1620 - Shimotsuki, port de Nagaya
Kenichi en rêvait depuis si longtemps, intégrer le même clan que son père était un projet qu'il couvait depuis de très longues années. L'attrait de l'argent, du pouvoir et du statut qu'offre le titre de yakuza au sein de la société, tout paraissait doré.
Pourtant à peine présenté comme recrue à l'Oyabun, la période de test de six mois débuta. Une période pendant laquelle Kenichi devait faire ses preuves, démontrer sa loyauté envers le clan et aider à faire prospérer l'organisation. C'est ainsi pour cela qu'il partit en quête d'un salaire et ne trouva rien d'autre qu'un bar du port de Nagaya. Point d'entré pour les étrangers sur l'île, c'était un lieu stratégique que tous convoitaient.
- Songes -
Kenichi venait d'observer une transaction, des yakuzas trafiquaient avec ce qui semblait être des pirates. Quelques grandes caisses d'où la pointe d'un sabre dépassait attirèrent son attention. Il s'agissait donc de trafiquants d'armes, un secteur très lucratif qui ne pourrait que permettre aux Hanamori de se développer.
Ni une ni deux il décida de passer à l'action, grimpant sur l'un des toits adjacent, il se fit discret pour que personne ne le remarque. Attendant le moment adéquat, il retenait même sa respiration. Soudain il l'a vit, l'opportunité qui se profilait. Il saisit son nodachi et sauta de son perchoir pour faire irruption au plein cœur de leur échange. Dégainant son sabre par la même occasion il trancha net les deux mafieux d'un clan adversaire et saisit le capitaine pirate avant de passer sa lame sous la gorge de se dernier.
- Allez donne moi l'argent avant que je ne le tue ! ordonna-t-il au second des flibustiers.
- Heu…
- Fais c'qu'il te dis espèce d'abrutis ! Tu vois pas qu'il va m'crever ?! vociféra le capitaine, apeuré face à la mort.
Ne se faisant pas prier plus longtemps, le forban déposa à deux mètres de Kenichi une mallette remplie de berrys puis il recula d'un pas. Le jeune yakuza poussa le capitaine qui se cogna contre son sbire et les pointa de son énorme sabre.
- Déguerpissez !
Le charisme qu'il dégageait à cet instant était tel que les deux flibustiers n'osèrent rien dire, complètement terrifiés. Puis tout s'enchaîna si vite. Kenichi contacta ses alliés qui rappliquèrent et les caisses d'armes furent amenées à l'Oyabun ainsi que l'argent. Grâce à cela, ils purent entrer sur le marché des armes et cela fit la fortune du clan. En même temps, le fils d'Amarok devint le second du clan grâce à son exploit.
- Fin du songe-
- Abrutis va ! Tu te fous de moi ?! hurla un homme à la chevelure grisonnante et dont le regard se dissimulait derrière une paire de lunette noire.
- Hein… ?
- Putain, tu te fous vraiment de ma gueule en plus ! continua-t-il.
Soudain l'un des hommes qui était assis à côté du client mécontent se glissa dans le dos de Kenichi et sans prévenir le fit une clé de bras avant de lui écraser violemment le visage contre la table.
- Je suis Omeada Nikamei ! quel est ton nom avorton ?!
- Heu…. argghhhh… Kenichi Shinoda monsieur !
- Bon alors écoute moi bien Kenichi ! commença-t-il en renversant le contenu de son verre sur le visage du serveur entravé. Ce n'est pas un sirop de menthe ça, c'est un putain de diabolo menthe !
- Monsieur, Shinoda, c'est pas le mec là… si… son père est du clan Hanamori !
- Oh… ton père…
- Moi aussi, alors laissez moi tranquille ! tenta-t-il de se rebeller.
- Calme toi, si tu en es toi aussi alors parfait ! Ton affront n'est rien d'autre qu'une provocation de ton clan et il sera considéré comme tel sois en sûr ! Lâche-le, je vais voir ce vieux Hogozo !
- Quoi ?! Non s'il vous plaît ne le faites pas ! Je vous en supplie !
- Pffff lamentable !
- Monsieur, s'il vous plaît ne faites pas ça !
- Gamin, tu es un yakuza ? Alors prouves le moi ! Yubitsume, annonça-t-il avec un sourire mesquin.
Le cœur de Kenichi s'arrêta. Il avait offensé un chef de clan adverse, il n'avait pas d'autre choix que de régler la situation lui-même avant que ça ne dégénère. Il fut relâché par le garde du corps d'Omeada et se redressa rapidement. Après s'être un peu frotté la nuque et dérouillé les épaules il passa à l'acte. Saisissant un couteau derrière le comptoir, il se trancha net le doigt au beau milieu du bistrot. L'appendice tomba au sol et le sang gicla dans tous les sens. Ne lâchant qu'un petit couinement et une larmichette en coin de l'œil, Kenichi tentait de faire bonne figure.
Cependant les choses prirent une tournure étrange. Omeada se mit à rire à gorge déployé, rapidement rejoint par ses sbires. Puis, donna une légère claque sur le sommet du crâne de Kenichi il le traita de looser avant d'écraser le doigt qui gisait par terre avant de s'en aller en se moquant de cet acte futile.
Le jeune yakuza comprit rapidement qu'on venait de se foutre de lui et la douleur commençait à l'irriter. Il hurla une insulte qui finalement n'eu aucun effet. L'un de ses collègues vint le voir mais il l'envoya traire sans retenue. Ramassant son doigt au sol il le déposa sur la table puis prit un torchon pour ralentir l'hémorragie.
- Oh y'a pas un médecin ici ?! hurla-t-il désespérément.
- Papa… eh papa ! Y'a le monsieur il veut un médecin !
- Ils me font tous chier, je suis en repos alors merde !
- Y'a pas de médecin ?! Putain de merde !
Kenichi commença à se diriger vers l'intérieur du village quand, à la dernière table il s'emmêla les pieds dans la laisse d'un petit chien qui attendait sagement sous la table de ses maîtres. Face contre le sol il pesta de toutes ses forces puis se releva. Là, le fameux médecin vint lui demander comment il allait. Le pauvre se prit un coup de poing réflexe à cause de la douleur.
- Putain il me d'mande comment ça va il est sérieux lui ?! disait-il en montrant son doigt coupé.
- Heu je suis médecin, je peux vous opérer !
- Casse toi la mouette ! cria l'un des autres serveur en donnant un coup de pied à l'animal pour qu'il s'envole.
- Tu pouvais pas le dire plus tôt ?! Allez je t'apporte mon doigt !
Kenichi fit chemin arrière et retourna là où il avait déposé son doigt. Seulement il n'y était plus, la table était vide.
- Marco, c'est toi qui a débarrassé mon doigt abrutis ?
- Nan pas du tout !
- Connard il est où mon doigt ?!
Soudain la mouette récemment chassée croassa joyeusement, faisant par la même occasion, tombée ce qu'elle avait dans la bouche. L'objet tomba et vint frapper une dame qui relevait sa tête, heureuse d'avoir une place au soleil.
- Ahhhhhhhhhh, hurla-t-elle alors que le doigt coupé lui tomba directement dans l'œil.
Un alcoolique assis derrière une pinte remplie de rhum secoua sa tête et se frotta les yeux deux fois. Il venait de voir une dame se prendre, littéralement, un doigt dans l'œil.
- Il est à moi celui-là ! hurla Kenichi en courant pour rattraper ce qui lui appartenait.
Il saisit l'appendice d'un geste rapide et ouvrit sa main, soulagé. Cependant il se décomposa, sa main était vide et juste à sa droite il vit la mouette, le doigt coincé dans le bec qui prenait son envol.
- Enfoiré !
S'élançant à sa poursuite, Kenichi n'avait plus qu'une seule idée en tête : récupérer son doigt. Seulement il n'entendit pas que le médecin lui annonça qu'il ne lui restait plus que deux heures avant que l'opération ne soit plus possible, ni même qu'il l'attendrait dans son cabinet à deux pas du bistrot. Le jeune yakuza n'était pas aussi calme et posé qu'à son habitude, mais bon, du haut de ses quinze ans et le petit doigt tranché son esprit avait de quoi être embrouillé.
- Temps restant : une heure et vingt minutes -
Kenichi venait à peine de grimper sur un toit, la main enrubannée dans un tissu imbibé d'hémoglobine quand il retrouva la trace de la fameuse mouette fuyarde. Serrant les dents il s'élança dans un sprint pour tenter de la rattraper. L'animal volait à une hauteur raisonnable, narguant seulement de quelques centimètres les mains de l'adolescent. Puis, au moment où le toit laissa place au vide elle croassa presque de plaisir en continuant sa route. Cependant le disciple de maître Chun n'abandonnait jamais et il prit appui sur le rebord du toit pour sauter et finalement s'agripper à la patte gauche de l'oiseau marin. Suspendu au dessus du sol quelques instants, l'animal vacilla et commença à tomber quand les doigts de l'humain qui l'entravaient glissèrent. Kenichi tomba, s'écrasant au sol comme un vulgaire sac poubelle. Il pesta, puis frappa le sol de son poing valide de colère.
- Temps restant : une heure
Vagabondant dans les ruelles, Kenichi désespérait de retrouver un jour ce qui fut son petit doigt. Regardant avec insistance sa main à quatre doigt il s'imaginait devoir s'habituer à cette anomalie pour son plus grand malheur.
C'est alors que curieux, il dégaina son sabre et s'aperçu de la gêne que cela lui occasionnait.
- Impossible, je peux pas me laisser faire, je vais le retrouver cet oiseau ! pensa-t-il avec une motivation retrouvée.
- Temps restant : cinquante minutes
La mouette dans son champs de vision, Kenichi avançait prudemment pour ne pas se faire repérer. Il marchait à pas de velours, essayant de se positionner sous le vent pour ne pas attirer l'attention du volatile voleur. Il sentait son cœur s'accélérer soudainement mais respira à fond. Il ne pouvait plus se manquer. L'oiseau était dos à lui, cherchant à récupérer autre chose que son doigt mais ne semblait pas trouver son bonheur.
Subitement le yakuza déboula en trombes et sauta pour attraper la mouette. Celle-ci fit un bon sur le côté en battant un peu de ailes et vit Kenichi s'écraser au sol à ses côtés. Puis, sachant qu'elle ne pourrait pas forcément le semer toute la journée elle mit sa tête en arrière et déglutit. L'oiseau venait d'avaler l'appendice de l'adolescent dont le visage venait de se décomposer. Choqué, il faisait une grimace de stupeur affreuse. Puis l'animal reprit son envol et partit vers le sud. Dégouté, le borgne se releva tant bien que mal et serra sa main meurtrie, il avait mal mais ne pouvait faire autrement.
Son regard s'illumina d'une rage quasi meurtrière, s'il le devait il éventrerai l'oiseau pour récupérer son doigt.
- Temps restant : dix minutes
Kenichi avait suivi l'oiseau pendant un long moment sans trop se perdre et finalement était arrivé sur des falaises. L'oiseau entra dans un trou creusé dans la roche d'où l'on pouvait entendre des piaillements d'oisillons. Le yakuza arriva avec précaution devant le nid troglodyte de l'animal en faisant attention de ne pas se faire voir. Il était éreinté, fatigué et sa main blessée était couverte de sang. Respirant un bon coup il se redressa pour voir les volatiles et tenter de récupérer son doigt. Soudain, il vit la mouette voleuse recracher le doigt pour le donner à ses trois petits. Les pauvres semblaient affamés. La nourriture ne devait pas être simple à trouver et leurs trois estomacs en demandaient tellement. La mère, fatiguée elle aussi tremblait de tout son être. Son labeur était si difficile et pourtant elle se donnait entièrement pour la survie de ses enfants. D'ailleurs elle n'eut même pas la force de s'enfuir avec ses petits quand elle vit le visage de Kenichi qui les regardait avec insistance. Ce tableau était émouvant, si émouvant que, se raisonnant, le yakuza tourna les talons pour que cela fut moins dur.
Laisser son doigt à ceux qui en avaient le plus besoin, finalement…
Puis d'un coup d'un seul il se retourna et sa lame se fracassa contre la roche. Deux oisillons étaient décapités et le troisième agonisait à côté tandis que la mère fut abattu par un nouveau mouvement de l'arme meurtrière.
- C'est mon doigt bande de connards !
Le yakuza récupérer son dû et retourna sur ses pas, petit doigt en main.
- Temps restant : une minute et quarante secondes
Kenichi arriva enfin devant le bistrot mais ne vit personne, le médecin n'était plus là ni même son fils par ailleurs. Paniqué le yakuza failli défaillir mais se reprit au bon moment. Il cria, appelant le médecin mais personne ne lui répondit. Haletant, commençant à se sentir mal il fit irruption dans les locaux du bistrot et demanda au patron où se trouvait le toubib. Il lui expliqua, mais s'embrouillant dans ses paroles fit perdre un temps précieux à l'adolescent. Finalement, l'explication donnée, le disciple de maître Chun partit à nouveau et retrouva le cabinet. Il défonça la porte d'un grand coup de pied et poussa une vieille dame qui devait se faire ausculter par le médecin qui finalement avait décidé de travailler pour son jour de congé.
- C'est bon je l'ai !
Le médecin regarda sa montre et hocha la tête en sortant une boite remplie de fils et d'aiguilles qui se trouvait derrière lui.
- Je pense qu'il est encore temps !
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