- Alentours de Goku -
La nuit approchait, le soleil terminait sa course dans le ciel tandis que la vie des rues d'Honnoji commençait à se raréfier. L'île vivait pourtant à toute heure du jour ou de la nuit, bien que n'étant pas réputée pour être un lieu de fête. Les bars, auberges, établissements de jeux ou autre continuaient à fonctionner et cela grâce aux habitants, mais surtout aux autres. Qu'ils fussent marchand, voyageurs, touristes, pirates ou bien soldat de la Marine, tous apportaient leur pierre à la subsistance des citoyens de Shimotsuki.
Les rues, sombres parfois, n'en étaient pour autant pas moins sûr que le jour. Des organisations, légales mais de l'autre côtés de la loi qui assuraient la sécurité des passants. Possédant le monopole de l'illégalité, ils tenaient d'une main de fer ce sceptre décisionnaire tout en souriant aux locaux. Implanté dans les profondeurs de la société, tentaculaire, cette mafia était parfaitement légitime. Ici nommés Yakuza, ses membres n'étant pourtant pas des enfants de choeurs. Meurtrier, voleur et tant d'autres qualificatifs pouvaient ternir leur image. Paradoxalement ils étaient acceptés et faisaient partie du paysage de Shimotsuki. Leur existence parfois même, était perçue comme une aubaine.
Observant le soleil couchant, assis en tailleur dans l'herbe qui frémissait au grès du vent, Kenichi Shinoda méditait. Les mains reposants sur ses genoux, le dos bien droit et les yeux fermés il était dans son for intérieur. Pourtant, il ne visualisait rien si ce n'était un halo orangé dû à la lumière du soleil traversant ses paupières. Il ne faisait que ressentir. Ressentir le vent, la chaleur, les odeurs, les sons. Il était un arbre, une éponge qui absorbait l'environnement extérieur alors qu'il semblait se refermer sur lui-même. Son visage était impassible, ne transmettait absolument rien. Puis, lentement il ouvrit les yeux. Ses mouvements étaient lents et mesurés. Comme sorti d'un sommeil millénaire il prit le temps de décortiquer ce qu'il voyait autour de lui. Chaque élément, chaque détail y passait.
A sa droite se trouvait un immense nodachi dont il se saisit. Il ramena l'arme devant lui et caressa la garde. De son autre main il prit le fourreau dans laquelle elle reposait et souffla un coup. A chaque fois il appréciait cet instant. Tout en délicatesse il dégaina le sabre et s'envoûtant presque par le doux son de l'acier de la lame frottant contre celui de l'étui. Une mélodie si douce à son oreille s'en dégageait, il appréciait tout particulièrement ces moments.
Kenichi déposa le fourreau au sol à sa gauche puis attrapa une sorte de petite pierre qu'il avait emmené. Toujours face à ce coucher de soleil, l'homme approcha la pierre de sa lame puis fit de grands gestes d'une précision d'orfèvre tout le long de celle-ci. Il effilait son nodachi, lui offrant ainsi une capacité de coupe encore supérieur. A vrai dire, son maître lui avait ordonné d'en prendre soin et, il le savait, une telle arme exigeait un entretien parfait.
Soudain un jeune homme arriva dans son champ de vision. Il était vêtu d'un kimono et arborait quatre sabre à la taille. Blond, les yeux verts il n'avait pas l'air d'avoir plus de dix-sept ans.
- Bonjour monsieur... hum maître Jubei m'a demandé de venir vous voir ! Il souhaite que vous veniez dans le dojo ! dit-il en troublant la sérénité de Kenichi.
- Mon jeune ami, tu peux dire à ton sensei que je viendrais le voir plus tard s'il-te-plaît ? répondit ce dernier sans même lever les yeux.
- Il voudrait que vous veniez maintenant !
- Que t'ai-je dit ?
- Mais mon...
Kenichi se leva, dépliant son incroyable carrure aux yeux de l'adolescent. Faisant deux têtes de plus que lui, dire que l'homme au nodachi était imposant était un euphémisme. Son accoutrement n'était d'ailleurs pas banal non plus. Une veste blanche dont les motifs de dragons en rouge étaient richement brodés, des bracelets d'or, le disciple de Jubei compris. Pourtant, ce qui lui fit le plus peur était ce bandeau noir, traversant son visage en diagonal et masquant son œil gauche.
- Vous.. vous êtes un yakuza ? demandait-il la voix tremblottante.
- Je suis un yakuza-samouraï et toi qui es-tu ?
- Je m'appelle Ginshu... heu je suis le disciple de maître Jubei !
- Alors, Ginshu je te laisse rapporter à ton sensei que je viendrai une autre fois ! Tu peux faire ça pour moi ? annonça-t-il à son interlocuteur en lui posant la main sur l'épaule.
- Oui.. oui monsieur ! répondit le jeune homme en reculant. J'y vais de ce pas ! fit-il en repartant d'où il venait.
Kenichi se demandait pourquoi le célèbre maître de l'école des sabres aux quatre mains l'avait invité, mais il ne pouvait se le permettre. Ce soir il devait surveiller quelques ruelles de la ville, c'était l'ordre qui lui avait été donné.
La nuit approchait, le soleil terminait sa course dans le ciel tandis que la vie des rues d'Honnoji commençait à se raréfier. L'île vivait pourtant à toute heure du jour ou de la nuit, bien que n'étant pas réputée pour être un lieu de fête. Les bars, auberges, établissements de jeux ou autre continuaient à fonctionner et cela grâce aux habitants, mais surtout aux autres. Qu'ils fussent marchand, voyageurs, touristes, pirates ou bien soldat de la Marine, tous apportaient leur pierre à la subsistance des citoyens de Shimotsuki.
Les rues, sombres parfois, n'en étaient pour autant pas moins sûr que le jour. Des organisations, légales mais de l'autre côtés de la loi qui assuraient la sécurité des passants. Possédant le monopole de l'illégalité, ils tenaient d'une main de fer ce sceptre décisionnaire tout en souriant aux locaux. Implanté dans les profondeurs de la société, tentaculaire, cette mafia était parfaitement légitime. Ici nommés Yakuza, ses membres n'étant pourtant pas des enfants de choeurs. Meurtrier, voleur et tant d'autres qualificatifs pouvaient ternir leur image. Paradoxalement ils étaient acceptés et faisaient partie du paysage de Shimotsuki. Leur existence parfois même, était perçue comme une aubaine.
Observant le soleil couchant, assis en tailleur dans l'herbe qui frémissait au grès du vent, Kenichi Shinoda méditait. Les mains reposants sur ses genoux, le dos bien droit et les yeux fermés il était dans son for intérieur. Pourtant, il ne visualisait rien si ce n'était un halo orangé dû à la lumière du soleil traversant ses paupières. Il ne faisait que ressentir. Ressentir le vent, la chaleur, les odeurs, les sons. Il était un arbre, une éponge qui absorbait l'environnement extérieur alors qu'il semblait se refermer sur lui-même. Son visage était impassible, ne transmettait absolument rien. Puis, lentement il ouvrit les yeux. Ses mouvements étaient lents et mesurés. Comme sorti d'un sommeil millénaire il prit le temps de décortiquer ce qu'il voyait autour de lui. Chaque élément, chaque détail y passait.
A sa droite se trouvait un immense nodachi dont il se saisit. Il ramena l'arme devant lui et caressa la garde. De son autre main il prit le fourreau dans laquelle elle reposait et souffla un coup. A chaque fois il appréciait cet instant. Tout en délicatesse il dégaina le sabre et s'envoûtant presque par le doux son de l'acier de la lame frottant contre celui de l'étui. Une mélodie si douce à son oreille s'en dégageait, il appréciait tout particulièrement ces moments.
Kenichi déposa le fourreau au sol à sa gauche puis attrapa une sorte de petite pierre qu'il avait emmené. Toujours face à ce coucher de soleil, l'homme approcha la pierre de sa lame puis fit de grands gestes d'une précision d'orfèvre tout le long de celle-ci. Il effilait son nodachi, lui offrant ainsi une capacité de coupe encore supérieur. A vrai dire, son maître lui avait ordonné d'en prendre soin et, il le savait, une telle arme exigeait un entretien parfait.
Soudain un jeune homme arriva dans son champ de vision. Il était vêtu d'un kimono et arborait quatre sabre à la taille. Blond, les yeux verts il n'avait pas l'air d'avoir plus de dix-sept ans.
- Bonjour monsieur... hum maître Jubei m'a demandé de venir vous voir ! Il souhaite que vous veniez dans le dojo ! dit-il en troublant la sérénité de Kenichi.
- Mon jeune ami, tu peux dire à ton sensei que je viendrais le voir plus tard s'il-te-plaît ? répondit ce dernier sans même lever les yeux.
- Il voudrait que vous veniez maintenant !
- Que t'ai-je dit ?
- Mais mon...
Kenichi se leva, dépliant son incroyable carrure aux yeux de l'adolescent. Faisant deux têtes de plus que lui, dire que l'homme au nodachi était imposant était un euphémisme. Son accoutrement n'était d'ailleurs pas banal non plus. Une veste blanche dont les motifs de dragons en rouge étaient richement brodés, des bracelets d'or, le disciple de Jubei compris. Pourtant, ce qui lui fit le plus peur était ce bandeau noir, traversant son visage en diagonal et masquant son œil gauche.
- Vous.. vous êtes un yakuza ? demandait-il la voix tremblottante.
- Je suis un yakuza-samouraï et toi qui es-tu ?
- Je m'appelle Ginshu... heu je suis le disciple de maître Jubei !
- Alors, Ginshu je te laisse rapporter à ton sensei que je viendrai une autre fois ! Tu peux faire ça pour moi ? annonça-t-il à son interlocuteur en lui posant la main sur l'épaule.
- Oui.. oui monsieur ! répondit le jeune homme en reculant. J'y vais de ce pas ! fit-il en repartant d'où il venait.
Kenichi se demandait pourquoi le célèbre maître de l'école des sabres aux quatre mains l'avait invité, mais il ne pouvait se le permettre. Ce soir il devait surveiller quelques ruelles de la ville, c'était l'ordre qui lui avait été donné.