Petite étoile

Les parents de Barbas dorment tranquillement tout comme ses deux frères. C’est normal, car il est tout de même trois heures du matin. Allongé sur de la paille à l’extérieur de la maison, notre cowboy regarde les étoiles. Un petit vœu est lancé après la vue d’une filante. Ses bras croisés derrière la tête, la petite cigarette en coin de bouche. Sa lèvre inférieure possède une blessure encore fraîche qui lui fait souffrir. Pas moyen de profiter de sa clope qu’il jette d’une pichenette un peu plus loin. Son regard se perd dans les étoiles. L’œil droit encore enflé a pour accompagnement un joli cocard. Le seul fait de vouloir changer de position le fait souffrir. Un peu plus tôt dans la journée, il s’est battu violemment en un contre cinq. Une bonne défaite, mais suffit de voir son léger sourire pour comprendre qu’il a lui aussi réussit à donner quelques beignes.

Depuis une certaine bagarre notre cowboy n’est plus en capacité de dormir. Alors il reste éveillé et s’occupe comme il peut. Pour ce soir, ce sera simplement repos. Son corps doit récupérer de toutes ces aventures. Ah si seulement il pouvait dormir comme tout le monde, ça serait régler facilement. Ses pensées voguent logiquement en direction de ce qui s’est passé plus tôt. La prochaine fois ça sera lui le vainqueur contre la bande à Billy. Cela fait des années que le conflict dure, mais notre homme ne lâche jamais.

La fatigue le gagne, sa tête tourne facilement s’il bouge trop. Il ferme ses yeux en clôturant bien sa veste. Encore quelques secondes à respirer l’air frais… Juste quelques secondes avant de rentrer se poser. Rien à faire, le sommeil ne viendra pas peu importe son état. Autant se mettre au chaud. Barbas se redresse puis voit un fantôme. Euh… Un fantôme ? Probablement des hallucinations rien de grave. Suffit de se frotter les yeux, se craquer la nuque. Puis voilà le fantôme… Est toujours là ?! Mais non en regardant bien ce n’est qu’une personne. Une jeune qui traîne des pieds. Qu’est-ce qu’elle fait à cette heure-ci d’ailleurs ?

-Hep, tu t’es perdu ?

Elle n’a pas l’air net. Au moment où la demoiselle tourne la tête, on peut rapidement voir son visage pâle presque squelettique. Voilà qu’elle s’effondre …

-Eh oh . Allez ouste va jouer ailleurs.

Notre cowboy se lève en grimaçant sous la douleur. Des pas non réguliers se suivent pour se rapprocher de l’inconnu. Du pied il tâte un peu le corps inerte en espérant une réaction. On peut dire que cette situation l’agace assez.

-Hat island c’est gros comme ça. Si tu veux crever, va te trouver un coin tranquille. Psst. Ah le coup de je fais semblant d’être tombé dans les pommes. Un classique.. Bon allez, j’te laisse. Mais je veux pas te voir au lever du jour.

Sereinement notre cowboy regagne la maison sans se retourner. Il se dit que vu son état, qu’il fasse attention à ses arrières ou pas ça ne changera pas grand-chose. N’importe qui avec un revolver pourrait le maîtrisé. Donc autant ne pas y prêter attention.

Une fois à la maison cette petite sensation de chaleur lui fait un bien fou. Dehors le froid est assez violent. Un petit thé ne serait pas de refus. Juste le temps d’aller en cuisine sans faire trop de bruit.

Trente minutes plus tard, Barbas s’occupe de la cheminée. Une pensée lui traverse l’esprit. La fille n’avait même pas de veste. Peut-être que si. Avec ce froid rester dehors sans grand-chose risque de faire mal. Juste par esprit de curiosité et avec un énième verre de thé en main, il regarde par la fenêtre.

-Quand j’ai vu l’étoile filante j’ai fait le vœu de vaincre la bande à Billy. Pas le vœu d’avoir un cadavre devant.

Agacer, il finit par sortir juste pour la faire partir. Ses pas sont lents alors il a le temps de constater qu’elle n’a pas de veste.

-Les gens laissent leur fille seule comme ça pff.

La respiration de l’inconnu est pas normale. Elle tremblote avec son corps si frêle. Une simple claque pourrait lui brisé les os… Pas le temps de comprendre ce qui s’est passé, Barbas la porte avec difficulté.

-Qu’est-ce que je fais ? Je vais juste l’amener à mon frère. Rien de plus. C’est un médecin, il se fera de l’argent grâce à moi.

Le voilà qu’il tente de se justifier alors qu’il se retrouve finalement dans la demeure accompagné de cette fille. Il la pose proche du feu, la couvre dans un premier temps. Sa peau gelée touche légèrement notre bonhomme. Le front en sueur, elle a même de la fièvre,. C’est quoi son problème à celle-là ? La nourrir devrait la rétablir un minimum. C’est parti pour réchauffer les restes de la vieille. Une dizaine de minutes plus tard il revient vers elle.

-Psst, c’est juste pour pas que tu crèves hein.

Il lui soulève délicatement la tête tout en lui proposant une soupe. Les yeux rouges de la faible s’ouvrent difficilement.

-Ah je savais que t’étais pas morte !

Dans un premier temps, il le dit pour se donner raison. Barbas savait qu’elle n’avait pas rendu l’âme, en même temps il l’espérer un peu plus aux files du temps. Son regard méfiant voir agacer à changer depuis un petit moment. L’inquiétude de la voir quitter ce monde l’a prit à un point où il se décide de réveiller son grand frère. Pas le choix car ses connaissances en médecine sont assez basiques. Si ça se trouve il n’a pas agi de la bonne façon. Dans l’obscurité la plus totale il entre dans la chambre.

-James, debout.
-Humm
-Allez y’a une urgence.
-Pas encore… Je t’ai dit on prend pas les urgences…
-S’il te plaît. Je te demande jamais rien. Là c’est moi qui te le demande.

Pourquoi allait jusqu’à là ? Cette fille, il ne la connaît absolument pas. C’est même la première fois qu’il la voit. Son comportement est illogique à ses yeux. Son cœur le guide tandis que sa tête lui dit error 404. James réfléchit un instant les yeux semi-ouvert… Juste quelques secondes de silence avant qu’il se redresse puis se lève.

Le lendemain matin la mère prend son petit-déjeuner sur la table du salon. Le père est sur le porche à fumer sa pipe le journal en main. Barbas est assis au sol, dos au mur à contempler l’horizon. La porte s’ouvre pour laisser passer James qui sort avec sa mallette. Faut dire qu’il a toujours des tonnes de rendez-vous. Les gens aiment tellement la bagarre sur Hat Island. Avant de partir le grand frère s’arrête un instant pour regarder notre gars.

-La prochaine fois, évite de me réveiller en me disant que tu me demandes jamais rien hein.
- Mouais. Pourtant ça à marcher.
-Juste que têtu comme tu es. La meilleure chose à faire était d’agir rapidement pour retourner dormir. Sinon tu m’aurais pris la tête jusqu’au matin.
-Boaf. Et pense à me ramener du whisky, j’en ai plus.
-Ouais ouais..

En partant, James les salut de la main. Le père baisse légèrement son journal pour regarder le départ avant de se remettre à lire. D’un ton calme il balance ses premiers mots de la journée.

- Depuis quand tu ramènes des filles à la maison toi.
-J’ai rien ramené. C’te loque est tomber juste devant. Elle voulait pas partir. Puis il lui fallait un lit pour libérer le salon. Vu que j’ai plus besoin de dormir, elle dort dans ma chambre.
-Hum. Ça fait deux trois bagarres et ça se prend pour un homme.  
-Hein ? Qu’est-ce que tu m’chantes.

D’un mouvement assez lent, il se permet de plier son journal avant de le poser sur une table basse. Vlan une bonne grosse claque qui sort de nul part. Yeux dans les yeux, il lui dit agressivement.

-Qu’est-ce que tu m’chantes ? C’est comme ça qu’on parle à son père ?! Tu mériterais que je t’en colle une.

Sa phrase se termine avec un mouvement du revers de la main prêt à partir. Il lui en avait déjà mis une mais bon. Vous êtes prévenu, à hat island le moindre prétexte peut servir à la violence. Avec la violence de la gifle, la plaie au niveau de sa bouche s’ouvre de nouveau. Assez frustré, il se retire à l’arrière de la maison pour s’entraîner. Des bouteilles de whisky sont alignées pour qu’il les dégomme. Son revolver en main est tenu un peu sur le côté comme les gangsters. C’est parti pour la séance de tir.

Bang bang bang. Une seule balle touche sur les trois. Faut croire qu’il n’est pas vraiment en état pour se concentrer. Ses mouvements sont assez énergique, plein de colère. D’ailleurs, il finit par prendre des cailloux à lancer. Cela semble le défouler un peu plus. Mais dans son excès de mouvement, ses blessures le font rapidement souffrir.

-Tu devrais te reposer.

Juste derrière lui a la fenêtre il y a une personne qui vient de lui adresser la parole. Une voix féminine qui n’est pas celle de sa mère. Il se tourne pour voir le visage souriant de cette fille. Ah maintenant qu’elle va mieux faut qu’elle déguerpisse.

-Merci de m’avoir aidé. Tu m’as porté alors que tu as du mal à te déplacer. Merci.

Ce sourire… Barbas a les sourcils fronçait mais faut croire que ces quelques paroles l’ont calmé.

-Ils sont où t’es parents ?
-Je sais pas trop.
-Hein ? Comment ça, tu t’es perdu ? Pour rejoindre le saloon j’te dis c’est simple.
-Non ce n’est pas ça. J’ai perdu la mémoire. Je ne me rappel plus de mon enfance. Par moment j’ai quelques flashs ou intuition, mais sans plus. Je sais pas s’ils sont en vie, s’ils sont mort.
-T’as perdu tes parents en gros. Moi j’dis ça doit être un coup sur la tête. Quand on s’en prend un puissant on perd un truc. Toi tes parents, moi le sommeille.

-Hihihi, ça doit être ça.

Pourquoi rit-elle se demande notre gars.

-C’est agréable de pouvoir parler comme ça.
-Comment ?
-Juste comme ça. Simplement.
-T’es chelou toi.
-Pas plus que la façon dont tu tiens ton revolver.
-Ben quoi, c’est stylé comme ça.
-Je dis pas le contraire, juste que t’es beaucoup moins précis. Tiens le normalement tu verras ça va te changer la vie.

Comme si une inconnue pouvait lui donner des leçons de tir. Dans un premier temps son orgueil l’empêche de le faire. Alors il ne le fait pas. Mais le regard de celle-là lui pèse… Alors il se décide finalement à le faire. Résultat des courses trois bouteilles de toucher sur trois tirs.

-Yes !

La joie est normale dans ces moments-là. Le mouvement énergique suivant sa réussite le fit grimacer quelque peu. Celle-là le regard encore comme pour dire je te l’avais bien dit. Maintenant elle commence à quitter la fenêtre pour retourner au lit.

-Attends !
-Hum ?
-Tu t’appelles comment ?
-Naomi, et toi c’est Barbas ?
-Ouais.
-Enchanté.
-Euh ouais, truc pareil.

Les semaines passent. Naomi reprend ses forces petit à petit tout comme Barbas qui guéri de ses blessures. Les deux s’entendent bien et passe presque tout leur temps ensemble. La mère de notre cowboy à l’impression d’avoir une fille à la maison et ça lui fait du bien. Elle qui en voulait une n’a eu que trois garçons. Le père lui ne fait que parler dans sa grosse barbe blanche que ça lui fait une bouche en plus à nourrir. Pour ce qui est des deux grands frères. L’un est assez mystérieux. On ne le voit presque jamais, un vrai courant d’air. Puis James, ce dernier trouve le duo qui rigole sur le porche.

-Vous êtes suffisamment en forme tous les deux. Faut penser à me payer.

Les rires s’estompent face à la réalité. Barbas prend ça à la légère alors répond sans vraiment faire attention.

-Ouais, mets ça sur ma note.
-Fait pas l’idiot. Toi t’es mon frère c’est gratis. Mais elle qui mange à l’œil et à eu droit à un suivi. Regarde, son état est super contrairement au jour où tu l’as amené.

Naomi qui aime la justice coupe la parole à Barbas avant qu’il ne reprenne. Celle-ci aime la droiture, la justice. Ce n’est pas une criminelle qui va partir sans régler sa dette.

-Je vous remercie docteur pour votre travail. Je tacherais de vous ramener cette somme au plus vite.
-Appelle-moi pas doc, James suffit amplement. T’es un peu entré dans la famille ces derniers temps. Mais t’en fais toujours pas parti donc voilà.

Ah, ce moment où il se gratte légèrement au visage qui dévoile son côté gêné. Sans doute que c’est le papa qui l’a envoyé. Barbas connaît assez bien son frère, ce n’est pas le genre de type qui réclame son dû. Il fait son travail et si on le paye c’est bien sinon, ben tant pis.

Quelques jours plus tard, Naomi trouve finalement un emploi. Elle doit garder du bétail le soir. Apparemment celui qui l’embauche se fait voler régulièrement des vaches, des veaux. De son côté, Barbas se perd rapidement dans ses pensées en pleine nuit. Ses derniers mois il c’est habitué à la présence de cette fille et la savoir loin l’inquiète. Les idées noires lui viennent logiquement. Si les voleurs débarquent que se passera-il ? Elle qui est assez visible avec ses cheveux blancs, peut elle s’en sortir ? Ce n’est qu’une jeune femme sans défense... Après de profondes réflexions, il décide de la rejoindre d’un pas assez pressé.

Une fois qu’il arrive dans le secteur ses pas redeviennent normaux. Hors de question de passer pour un mec qui s’inquiète ou autre truc du genre. D’ailleurs, c’est le moment de s’allumer une petite clope pour se détendre. Tout en continuant à marcher, son regard balai les environs. Où se cache la belle Naomi. Enfin juste Naomi… Hum…

Accoudé sur l’enclos, la voici qui lâche un simple onomatopée pour attirer l’attention de notre gars. Une fois qu’il la voit, il se dirige tranquillement vers elle.

-Qu’est ce que tu fais ici ?
-Rien de spécial. Je m’ennuyer du coup voilà.
-T’as qu’à te trouver du boulot. T’es toujours en train de te plaindre de l’ennui.
-Je pourrais bosser avec toi.
-Hein ? Alors là pas question. Qu’est-ce que je ferrais d’un homme qui passe son temps à perdre des combats ?

Bien entendu ces paroles sont balancer sur le ton de la taquinerie. Barbas tire un bon coup sur sa cigarette avant de répondre.

-La défaite ne m’a jamais dérangé. Ce qui me fait peur c’est, de ne plus pouvoir me tenir debout un jour et défendre ce en quoi je crois.
-Je pensais pas que tu allais le prendre sérieusement. Un homme de valeur hein ? J’aime bien l’idée. Mais qu’elle sont tes valeurs monsieur Wyatt.
-Boaf, c’est compliqué.

Elle sourit légèrement et constate qu’il est assez bizarre ce soir. Pour une raison inconnue il semble gêner et ça se voit rapidement pour elle. Faut dire que ça fait des semaines qu’ils se fréquentent.

-Tu as quelque chose à me dire ?

Une question qui est tellement bien placer qui le gêne encore plus.

-Hein ? De quoi tu m’parles ? Moi j’ai rien à dire.

Comment avouer que des sentiments sont en train de s’installer ? De plus, ce n’est pas un comportement très viril que de dire des mots d’amour. Si ça se trouve, il va simplement se ridiculiser. Le pire dans tout ça, c’est que ce n’est pas un sentiment connu chez notre homme. Alors, oui il sait qu’il se sent bien avec elle, mais rien de plus. Juste son corps qui agit bizarrement. Mais ce n’est pas la première fois que son cerveau n’est plus en reconnaissance avec le corps. À chaque fois ça arrive quand Naomi est là.

-Regarde. Décidément, c’est fréquenter ici.

Elle fait un signe de la tête en direction d’un groupe de personnes. En tout, cinq individus avec chacun un beau chapeau de cowboys sur la tête.

-Tu les connais ?

Pour le moment, les visages ne sont pas très visibles dans cette obscurité. Barbas laisse un blanc pour observer quelques secondes. Ses yeux montent au ciel au même moment qu’il soupir. Sa clope est jetée d’une pichenette sur le côté puis sa main se pose sur son revolver.

-Tu sais les gars contre qui je me bats souvent. C’est eux.
-Hum.. Et tu te bats contre lequel ?
-Comment ça lequel ?
-Ben, celui au milieu qui se pavane, celui à droite un peu plus grand, l’autre à gauche un peu plus trapu. Enfin lequel quoi.
-Ben tous.
-Ah

Sur le coup, elle ne s’attendait pas à cette réponse. Comme c’est étrange… La tension semble palpable. La démarche des cowboys est arrogantes, vulgaires. Ils rigolent entre eux, crachent et dévisagent de façon désagréable. Ils sont suffisamment prochent pour entamer la discussion. Leur chef donne le ton.

-Bien, bien, bien. Je pouvais pas le croire sans le voir. Le molosse a trouvé son os. Bwahahaha
-Ouvre pas trop la bouche quand tu rigoles Billy. On peut voir qu’il te manque une dent.

La petite satisfaction de Barbas dans sa précédente correction est ici. Le fait qu’il ai réussi à en mettre une bonne à ce gars qui en a perdu une dent. Ce n’est pas la première fois que Naomi entend le surnom de molosse et ce n’est pas vraiment ça qui la gêne. Une dynamite en main est allumée alors qu’elle passe devant Barbas en le bousculant légèrement.

-J’suis un os moi ? T’as cinq secondes pour t’excusai ou j’te fais bouffer ça.

La bande recule d’un pas. Même Billy lève légèrement les mains pour dire qu’il se rend. En même temps, il est pas loin d’accuser Barbas d’être avec une folle. Cette situation était pas prévue dans leur programme. Cela fait rire Molosse. Qui aurait cru cela possible. Ah, pour une situation inattendue, ça c’est du costaud.

-Tu bluffes. On est trop proche pour que tu la laisses exploser. Vous seriez touché.
-AH ! Moi j’bluffe hein. Goutte ça !

Naomi donne légèrement de l’élan à son bras pour leur lancer en douceur, comme un cadeau. Son bras se voit bloqué par la main de Barbas. Surprise, elle se retourne et à droit à un simple non de la tête. Il sort son couteau et découpe rapidement la mèche avant le drame. Cette fille qui était si frêle ne semble plus exister. Elle pousse des deux mains cet empêcheur de boxon.

-Wow, tu te prends pour qui ?
-Je t’empêche juste de te blesser.

Faut croire que cet instinct de protection est en lui depuis très longtemps. Il la tire vers lui puis se place juste devant pour bloquer un coup de poing. Toujours aussi fourbe ce Billy. La moindre ouverture n’est pas ignorée pour ce gars. Donc ce combat vire rapidement au pugilat. Des bonnes patates pour chacun des deux. Ce qui vient faire la différence, c’est cette claque de cowboy lancer par Barbas. Un bon gros impact qui à dû se ressentir jusqu’aux orteils. Le regard de Billy devient vide une bonne seconde. Lorsqu’il reprend ses esprit son corps est au sol pendant que ses gars continue le conflit. Ses yeux se lèvent pour voir le visage de satisfaction de son adversaire. Un regard hautain, le sourire moqueur … Hors de question d’en rester là. Il se lève puis revient à la charge.

Le surnombre c’est ce qui marche contre molosse. Oui molosse est le surnom de Barbas. Un vrai chien qui lâche pas prise. Têtu comme jamais, il se prend des coups de tous les côtés et continue de se battre. Un genou à terre, mais ça ne suffira pas suffisant pour le vaincre. La défaite va probablement venir comme d’habitude … Et alors ? Pour l’avoir faut y aller !

-Vous foutez pas d’moi !

Naomi donne un double coup de pied sur un des gars. En même temps elle sort une corde qui attrape le bras d’un autre. Après sa première attaque elle tire la corde pour ramener un cowboy vers elle et lui donne un énorme punch au niveau de la joue. Son intervention arrive au bon moment. Maintenant que tous ces types ne sont pas sur le Molosse, ce dernier peut enfin répliquer correctement.

Les échanges de coups se suivent. Le duo montre rapidement sa supériorité grâce à une technique incroyable de la fille. Elle maîtrise le rope action ce qui n’est pas rien. Faut dire qu’à Hat Island, l’utilisation de corde est très banal. Les utilisateurs de cette technique sont donc courant, mais la maîtriser n’est pas si aisé. Naomi termine l’affrontement avec un pied sur le torse d’un Billy à terre, ainsi que son fusil pointé sur la tête. Barbas qui a reçu bien plus de coup se tient debout, dos à elle. Essoufflé, son corps ne lui fait pas tellement mal pour le moment. Sans doute l’adrénaline… Durant l’affrontement il n’hésita pas à faire barrage de son corps pour qu’elle ne reçoive aucun coup. Faut dire qu’il a fait du très bon travail. Il titube après un pas ce qui le surprend. Mais l’essentiel est là. Son regard se pointe vers le ciel un instant, puis vers Naomi. Son vœu a donc été exaucé par le biais de celle là. Merci petite étoile son les mots qu’il murmure.

-C’est bon je m’excuse… Vous avez gagné …

Ces paroles de Billy sont étranges. Barbas c’est battu toute sa vie contre ce type et sa bande. Il n’a jamais réussi à lui arracher la moindre excuse. Et cette fille qui sort de nul part arrive à lui faire dire cela en quelques minutes. Elle est extraordinaire.

-Bwahahaha, j’rigole. Allez retire toi l’os du molosse.

Sa bande a sorti les grands moyens en dégainant leur arme. C’est un peu de la triche mais bon. Ils tiennent à peine debout, mais c’est suffisant pour tenir une arme. Les fourbes ricanent. Décidément, ce Billy a présenté de fausse excuse juste le temps que ses hommes se reprennent.

-Je crois que t’as pas bien compris.

Naomi appuis de sa botte sur le torse de ce type pour le plaquer correctement au sol.  Son fusil toujours en position, rien n’a changé.

-Les excuses ou le plomb.

C’est certain, elle est aussi têtue qu’une certaine personne. La bande à Billy ne sait pas trop comment réagir et l’un d’eux lui demande de ne pas faire l’idiote. Mais cela ne change absolument rien à l’état d’esprit de la demoiselle. Le chef adversaire n’est pas stupide et trouve rapidement une solution.

-On va dire que c’est match nul. Je te laisse la vie toi et ton chien de garde du corps. En échange, tu me laisses la vie et je ne te présenterais pas d’excuse. Alors ?

Son arrogance ne peut le conduire à s’excuser sincèrement. Le choix des négociations est sans doute la meilleure solution trouvé pour ne pas admettre une défaite. Une réponse qui ne convient absolument pas à Barbas. Cette fois c’est lui qui a la dynamite en main. Faut croire qu’on est revenu à peu près au point de départ. Sauf que c’est notre gars qui est en colère.

-Te fous pas d’moi Billy ! On s’est toujours battu comme des hommes sans armes à feu ! Et la première fois où tu vas perdre, tu oses sortir les revolvers ?! Te fous pas d’moi Billy ! J’ai encaissé durant des années sans jamais tirer à balle réelle. Mais tu sais quoi. J’encaisse mieux que toi je crois. On verra qui s’en sortira.

L’allumette s’enflamme prête à mettre le feu à la petite mèche restante. La bande ne sourit plus. Elle regarde leur chef en attendant les ordres. L’un prend l’initiative et tire une balle, puis une autre. Des coups qui font tituber le molosse qui ne lâche pas l’affaire. C’est parti pour l’allumage. Il la lance rapidement derrière les hommes de Billy. L’explosion ne se fait pas attendre. Les quatre sont projetés et sont certainement hors servir pour un bon moment. Le souffle fait tomber notre duo. Barbas ventre au sol souris bêtement. Naomi se relève rapidement. Elle voit ce satané Billy qui tient difficilement debout. Son état est loin d’être bon et pourtant ...

-Bwahahaha. Tu cours après des excuses. Lui après une victoire. Au final,

Elle ne le laisse pas finir et tire avec son fusil. Ce n’est plus le temps de la parlotte. Tout ce vacarme à attirer le propriétaire du bétail qui se ramène à dos de cheval, vêtu d’un simple pyjama. Armé d’un fusil, il demande ce qui s’est passé. L’heure n’est pas à la discussion ! Naomi lui dit rapidement que ce sont probablement les voleurs de bétails. Même si rien est sur, de toute façon elle s’en moque un peu.

- J’ai un blessé. File moi ton cheval, je te le ramène demain.
-Hum… Si je te le prête, tu quitteras ton poste. Puis je devrais rentrer en marchant… C’est vrai que j’habite tout proche, mais je suis assez fatigué. J’te laisse le cheval si tu renonces à ton salaire de ce soir. Bien entendu, tu me ramènes le canasson demain matin. Sinon je considérerais que tu la volé pigé ?!

Cette fois, c’est Naomi qui porte difficilement Barbas. Elle ne dit pas un mot. Son regard est plutôt noir lorsqu’elle dépose le corps. L’homme n’ose pas dire quelque chose d’autre, pétrifié par cette femme. Le reste se fait en silence. Elle monte à cheval en aillant Molosse juste devant elle. Avant le départ ce dernier dit quelques choses. Bercer entre le rêve et l’inconscience, ses mots seront les suivants.

- Magnifique… Magnifique… Blanche est magnifique.

Le surnom de Naomi est Blanche… Un surnom qu’elle n’apprécie pas jusqu’à ce moment. Elle rougit sans s’en rendre compte. Ce n’est pas dans ses habitudes d’entendre des mots doux. Puis ceux-là arrivent à un moment improbable. Hors de question de le laisser crever, alors elle part rapidement en direction de la maison des Wyatt. Probablement encore une urgence pour James .