Une semaine que le File-Vent avait quitté le port de Lokail, du Royaume de la Veine. Genkishi avait encore triomphé de la Marine, ou du moins, il avait pu en réchapper in-extremis, après avoir dérobé un Meitou qui était en cours de livraison.
Le sabreur s'était autorisé quelques jours de repos, après tout ça, le temps de reprendre du poil de la bête. Après tout, la blessure qu'il avait subit à Shell Town le faisait encore souffrir, et l'empêchait d'être au meilleur de sa forme. Il avait donc laissé le gouvernail aux mains désormais relativement experte de Cynthia, et ceux-ci avaient navigués une bonne semaine, sans mauvaises surprises.
Mais le fait est que la réserve de vivres était désormais bientôt vide, et Mizu ne tarda pas à le faire remarquer.
- Capitaine, je crains que notre réserve de nourritures ne soit plus qu'un lointain souvenir. Nous devrions nous arrêter au plus tôt, afin de refaire le plein de provisions, j'en ais peur.
- Mh. D'accord, Mizu ! Dit à Cynthia de s'arrêter sur le bout de terre le plus proche, alors !
L'homme-poisson s'était donc dirigé vers le pont du navire, par la suite, le capitaine profitant de ces dernières heures de repos dans ces quartiers. Deux par deux, l'homme-carpe montait les marches pour arriver au niveau du gouvernail, Cynthia s'occupant de maintenir le cap.
- Cynthia. Nous devons nous arrêter au plus vite. Nos réserves de nourritures sont moindres, et il va falloir y remédier.
Il portait alors ses prunelles sur Mizu, gonflant quelque peu les joues avant de répondre.
- Ah.. ! Et vous n'auriez pas pu le dire une journée avant, quand il y avait une île à l'horizon, mh ?!
- Hélas, il semblerait que j'ai baissé ma garde. J'en suis désolé..
Elle souffla alors, avant d'hausser les épaules, virant de bord sans vraiment crier gard. L'homme-poisson manqua de tomber au sol, avec la vitesse, mais parvint toutefois à se réceptionner. Il vint à croiser les bras sur son torse, fronçant légèrement ses longs sourcils, et laissant quelque peu ses moustaches frétiller d'agacement.
- Bon, peu importe. Nous allons suivre ce courant, et il devrait bien nous mener quelque part, après tout.
En effet, suite à ce revirement, le navire avait doucement gagné en vitesse, et semblait suivre une sorte de tunnel invisible, comme attiré inextricablement vers ce qui se trouvait au bout.
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Après une nouvelle journée de navigation, la nuit commençait à envelopper la mer de son manteau noir, et au loin, le petit équipage pouvait voir un petit lopin de terre, pointer le bout de son nez. Un lopin de terre, c'est une information sûre ? Il semblerait que non, car alors que le navire filait toujours droit vers cet endroit, les trois membres d'équipages constataient avec curiosité, ce qui s'avérait être une sorte de cimetière de navires.
Illuminé par diverses lanternes, par différents feux, l'endroit semblait pour le moins animé, à priori, et ce, même d'aussi loin. Pour autant, il ne semblait pas y avoir d'endroit spécifique pour s'amarrer, aussi, Cynthia se mit alors à donner des directives :
- Préparez-vous à jeter l'ancre ! Je vais tâcher de nous sortir de ce courant, avant que nous nous écrasions contre les navires ! Dépêchez-vous ! Et tâchez de rabattre les voiles également, il faut perdre le plus de vitesse possible !
Les deux hommes se pressèrent alors. Genkishi s'occupait d'aller rabattre la voile, tandis que Mizu s'apprêtait à faire descendre l'ancre. Cynthia vira de nouveau de bord, afin de faire en sorte que le navire quitte un des courants dans lequel il s'était baladé toute la journée. Non sans mal, celui-ci s'extraya doucement, et son allure commença à ralentir.
Au même moment, le voilage terminait d'être remonté par le sabreur, qui avait tâché du faire du mieux qu'il pouvait, avec les différentes poulis, et cordages.
- MAINTENANT !
Mizu vint alors relâcher la manivelle qui maintenait l'ancre, et celle-ci plongea dans les eaux noirs du Cimetière d'épaves. Le navire continuait d'avancer, sur quelques mètres encore, prêt à s'écraser contre les premiers débris du cimetière. C'est alors qu'il s'arrêta dans un certain vacarme, l'ancre l'empêchant d'aller plus loin, des vagues venant s'écraser sur les débris de bois avec l'élan.
Le File-Vent tangua quelque peu encore, avant qu'il ne s'arrête complètement, à peine balloté par les vagues. Cette manoeuvre avait attiré quelques personnes, qui étaient sorties des différents bâtiments, observant avec curiosité l'arrivée des trois pirates.
Arnaque en haute mer ft. Edward