La journée commençait d’une façon on ne peut plus classique. Farros préparait le petit déjeuner – un délicieux gâteau à la cannelle de Boréa –, Mogla s’entraînait au combat au sabre dans le jardin, et Obelon était parti faire un tour sur le port pour y étudier les navires. Le bon côté d’être coincé à Shell Town pour un moment, c’était d’être hébergés dans la maison familiale des Papriko. Ça changeait de leur petite coque de noix, même si se faire bercer par la houle nocturne avait son charme.
Ce calme se vit altéré lorsqu’on frappa à la porte d’entrée. Puisque tout le monde était affairé, Farros quitta la cuisine un moment. En ouvrant la porte, il fit face à un jeune homme, qui semblait être de quelques années son ainé. Ses cheveux étaient roses et un bandage lui recouvrait une bonne partie du bras :
- Bonjour, désolé pour le dérangement… Est-ce qu’Obelon est là ?
- Arf, à vrai dire, non, il est sur le port, à l’heure qu’il est.
- Toujours passionné par les bateaux, à ce que je vois. Eh bien, merci, passez-lui le bonjour de ma part, dit-il en commençant à s’éloigner.
- De la part de qui ?
- Rihz.
Un drôle de personnage, celui-ci. Beaucoup de questions venaient à l’esprit du Cabot : comment connaissait-il Obelon ? comment savait-il où le trouver ? Et cette odeur âpre qui se dégageait de lui… C’était celle du sang. Aucun doute possible. Pourtant, il ne semblait pas avoir la moindre intention malveillante à l’égard d’Obelon. Il le regarda un moment s’éloigner, sur ses gardes.
Il profita d’être dehors pour aller vérifier la boîte aux lettres, et ne fut pas déçu de ce qu’il trouva à l’intérieur : trois enveloppes, scellées par le sceau de la 153ème division de la marine. Il se précipita donc à la recherche de sa camarade : « Hé, Mogla, regarde un peu ce qu’on a reçu, herf herf. ». Ils auraient bien attendu Obelon pour en consulter le contenu, mais il ne reviendrait certainement pas avant des heures :
«La 153ème division de la marine a l’honneur de vous accueillir en son rang au grade de :
Vous êtes attendus dès demain matin pour commencer à remplir vos fonctions de sous-officier. Une section de six escouades vous sera affectée.
Cordialement,
Le jeune homme était ravi qu’on lui accorde de telles responsabilités dès le départ. Il se tourna vers Mogla pour savoir à quel grade elle avait été affectée :
- Alors ?
- Caporale, comme prévu.
- J’ai peur de pas comprendre… Comment ça comme prévu ? C’est en-dessous de lieutenant, non ? T’as fait mieux que moi à la session de recrutement, pourtant.
- Et comment, que j’ai fait mieux. Mais on a demandé à être placés sous tes ordres, Ob' et moi. Ce serait dommage qu’on soit séparés, on forme une bonne équipe.
- …
- Quoi ?
- …
- Eh, attends, tu pleures ou je rêve ? Va falloir apprendre à être plus solide que ça, sinon je donne pas cher de ta section, lieutenant.
« On m’explique pourquoi l’autre imbécile est en train de chialer ? ». Cette remarque désobligeante ne pouvait venir que d’une seule personne : Obelon était revenu de son étude navale matinale. Mogla lui balança son enveloppe :
- Attrapes, t’as été affecté au rang de caporal, toi aussi. Croyez pas que ces histoires de grade vont m’empêcher de vous garder à l’œil, tous les deux.
- Ok, comme prévu, en gros.
- …
- Bordel, Farros !
Toute cette liesse avait failli lui faire oublier la visite qu’il avait eu un peu plus tôt, ainsi interpella-t-il son camarade : « Au fait, Obelon. ».
Ce calme se vit altéré lorsqu’on frappa à la porte d’entrée. Puisque tout le monde était affairé, Farros quitta la cuisine un moment. En ouvrant la porte, il fit face à un jeune homme, qui semblait être de quelques années son ainé. Ses cheveux étaient roses et un bandage lui recouvrait une bonne partie du bras :
- Bonjour, désolé pour le dérangement… Est-ce qu’Obelon est là ?
- Arf, à vrai dire, non, il est sur le port, à l’heure qu’il est.
- Toujours passionné par les bateaux, à ce que je vois. Eh bien, merci, passez-lui le bonjour de ma part, dit-il en commençant à s’éloigner.
- De la part de qui ?
- Rihz.
Un drôle de personnage, celui-ci. Beaucoup de questions venaient à l’esprit du Cabot : comment connaissait-il Obelon ? comment savait-il où le trouver ? Et cette odeur âpre qui se dégageait de lui… C’était celle du sang. Aucun doute possible. Pourtant, il ne semblait pas avoir la moindre intention malveillante à l’égard d’Obelon. Il le regarda un moment s’éloigner, sur ses gardes.
Il profita d’être dehors pour aller vérifier la boîte aux lettres, et ne fut pas déçu de ce qu’il trouva à l’intérieur : trois enveloppes, scellées par le sceau de la 153ème division de la marine. Il se précipita donc à la recherche de sa camarade : « Hé, Mogla, regarde un peu ce qu’on a reçu, herf herf. ». Ils auraient bien attendu Obelon pour en consulter le contenu, mais il ne reviendrait certainement pas avant des heures :
«La 153ème division de la marine a l’honneur de vous accueillir en son rang au grade de :
LIEUTENANT.
Vous êtes attendus dès demain matin pour commencer à remplir vos fonctions de sous-officier. Une section de six escouades vous sera affectée.
Cordialement,
Véhachez Pal. ».
Le jeune homme était ravi qu’on lui accorde de telles responsabilités dès le départ. Il se tourna vers Mogla pour savoir à quel grade elle avait été affectée :
- Alors ?
- Caporale, comme prévu.
- J’ai peur de pas comprendre… Comment ça comme prévu ? C’est en-dessous de lieutenant, non ? T’as fait mieux que moi à la session de recrutement, pourtant.
- Et comment, que j’ai fait mieux. Mais on a demandé à être placés sous tes ordres, Ob' et moi. Ce serait dommage qu’on soit séparés, on forme une bonne équipe.
- …
- Quoi ?
- …
- Eh, attends, tu pleures ou je rêve ? Va falloir apprendre à être plus solide que ça, sinon je donne pas cher de ta section, lieutenant.
« On m’explique pourquoi l’autre imbécile est en train de chialer ? ». Cette remarque désobligeante ne pouvait venir que d’une seule personne : Obelon était revenu de son étude navale matinale. Mogla lui balança son enveloppe :
- Attrapes, t’as été affecté au rang de caporal, toi aussi. Croyez pas que ces histoires de grade vont m’empêcher de vous garder à l’œil, tous les deux.
- Ok, comme prévu, en gros.
- …
- Bordel, Farros !
Toute cette liesse avait failli lui faire oublier la visite qu’il avait eu un peu plus tôt, ainsi interpella-t-il son camarade : « Au fait, Obelon. ».