Lilou B. Jacob
Friend of the Night | Age : 20 ans Sexe : Femme. Race : Pas de taille gigantesque, de nageoire ou d'aile : Humaine, pour sûr. Rang : / Métier : Ingénieur Groupe : Civil, pour l'instant. |
But : Découvrir, explorer, repousser les limites de la création. Pour Lilou, rien n'est plus beau que de construire, la raison pour laquelle elle exerce son métier, et elle tient à pousser le vice aussi loin qu'il est possible de le mener, comme elle a pu le faire pour Bee, son robot.
Équipements :étant incapable de se battre au corps à corps à cause de sa maladie, Lilou utilise une arme de substitution. Si elle ne considère pas Bee comme tel à la base, on peut dire que celui-ci est là pour être un véritable garde du corps. Bee, c’est son robot : mesurant près de 3 mètres, imposant, jaune et munis de toute sorte de gadget que Lilou ajoute et améliore au fur et à mesure de ses expériences. Il a aussi mangé un fruit du démon (comme l’épée qui a le fruit de l’éléphant dans l’arc Water Seven) : Le fruit Zoan du Canard (c’est ce fruit qui a conféré à Bee sa couleur, sa capacité (minime) de vol, ainsi qu’une vue très développée. Fruit qu’il n’utilise que très peu, celui-ci lui a surtout et avant tout donné vie). Bee peut aussi devenir une armure d’acier contrôler par Lilou, mais que dans un cas extrême et jamais atteint jusqu’ici, car il devient trop dangereux pour l’humaine de se servir de son corps.
Code règlement (2): ...ou pas ♪
Physique & Psychologie.
Matricule 19921209 échappé 12 ans auparavant. Rassemblement de témoignage sur 19921209, ici appelé Lilou B. Jacob.
Matelots Ohio, tireur d’élite.« Bah euh... Faut dire que je ne l'ai pas trop vu, mais elle a fait un boulot de folie... C'est hallucinant comme elle a amélioré mon canon en même pas deux heures ! La plupart des ingénieurs de la région font cela en deux jours, mais pas elle ! Et du bref de ce qu'on a parlé, elle a l'air plutôt sympa et très énergique... La plupart des marines qui vont la voir sont plus que satisfaits de son travail et ils veulent tous l'inviter à prendre un café ou à déjeuner, mais elle refuse toujours. Vous pensez qu'elle a un copain ? Non parce que si vous allez la voir, vous pourrez lui dire de ma part que je la trouve vraiment mignonne… »
Mr Harry, dit « Papi Harry ».« Elle n'aime pas qu'on le lui rappelle, elle a en horreur d'être défini par cette tare qu'elle porte en elle depuis sa naissance et elle serait même capable de se mettre dans une colère noire si on le lui dit. Elle estime ne pas avoir à être défini par ça, mais c'est la vérité : elle a la maladie des os de verre depuis qu'elle a vu le jour... Et c'est bien à cause de ça qu'elle est petite et maigrichonne ! On a toujours l'impression qu'au moindre coup de vent, elle va s'envoler, ou que si on la sert trop fort, elle va se briser ! S'ajoute à ça, sa petite taille et à sa carence musculaire. On pourrait la qualifier de maigre, mais c'est loin d'être la cause de son appétit vorace, capable d'engloutir un buffet entier juste pour un petit creux : c'est un parasite qui dévore tout sur son passage ! Son organisme encaisse le plus gros des repas et aide Lilou à tenir toute une journée et il faut dire qu'elle en a besoin, la gamine ! Parce que vu ce qu'elle peut faire !
Pour moi, c'est comme ma petite-fille, je la considère comme ma petite-fille. Elle est tout ce qui me reste et si un chenapan cherche à l'approcher, ne vous inquiétez pas que je lui fais la tête au carré moi ! Eh ! Vous, le journaliste... Ne louchez pas trop dessus, vous voulez !... Bref, nous disions ? Ah, oui ! Lilou, elle est adorable et très vivante, un peu trop parfois... D'un dynamisme à toute épreuve, qu'on a l'impression qu'elle se fait des piquouses pour bouger autant dans la journée et il faut dire ce qu'elle peut bosser la gamine ! Elle-n'arrête-pas ! C'est grâce à elle que ça marche si bien, parce qu'en plus d'être rapide et efficace, elle est aussi très imaginative et créative ! J'ai rarement vu quelqu'un monter une machine aussi vite, la réparer aussi vite, l'imaginer aussi vite, enfin... Vous voyez ce que je veux dire !
Je crois que chez elle, c'est un peu comme une passion, vous voyez ? Non parce que, déjà petite, elle écoutait tout ce que je lui disais sur ça et puis elle refaisait comme moi, parfois même elle faisait mieux que moi, elle réparait mes bêtises et tout... Elle est impressionnante là-dedans ! J'n'ai jamais vu une femme être aussi douée avec une arme dans les mains, pas tant au niveau de la réparation, mais aussi au niveau des rajouts qu'elle fait, des ajustements. Elle créait de ces trucs ! C'est pour ça que les marines font souvent appel à elle et qu'elle commence à avoir une belle notoriété auprès d'eux ! Ils n'arrêtent pas de la draguer, mais j'crois qu'elle est plus amoureuse de son robot que du reste. Ça n'l'intéresse pas trop, tout ce tintouin des mecs, vous suivez ? »
Mme Inoue, la boulangère.« Lilou Jacob ? Oh ! Un bout en train cette petite ! La décrire en trois mots ? Eh bien, je dirais... énergique, agréable, souriante. Mais vous savez, ça n'a pas toujours été le cas ! Non, non, non, c'est qu'elle a vraiment bien grandit en fait. Quand elle est arrivée, elle était peureuse de tout, chétive, on avait toujours la crainte qu'elle ne se brise... Faut dire qu'avec sa maladie, ce n'était pas toujours facile pour le vieux Harry. Mais elle est devenue très belle, très vivante, je crois que ce qu'il fait le plus son charme, c'est sa passion, sa détermination. Elle obtient toujours ce qu'elle veut, comme la fois où elle voulait absolument le dernier chausson aux pommes et qu'elle n'a pas hésité à se battre contre son ami Atsu, mais tout le monde l'appelle Jeronimo parce que c'est un véritable casse-cou... Enfin, cette histoire, ça a fini à l'hôpital parce qu'elle s'était cassé la jambe, mais elle l'a eu son chausson aux pommes ! »
Mr & Mme FUNKON, boucher & charcutier.« HAHAHAHAHA LILOU ! HAHAHAHAHA ! ELLE EST SI MIGNONNE VOUS NE TROUVEZ PAS ?! LA PLUPART DES GARCONS DE L'ÎLE VEULENT L'EPOUSER, MAIS MOI JE CROIS QUE C'EST JERRONIMO QUI Y ARRIVERA EN PREMIER ! FAUT DIRE QU'ELLE A SON CARACTERE LA PETITE ! ET C'EST CA QUI LEUR PLAIT LE PLUS ! HAHAHAHAHA !
- Tu n'es pas obligé de crier comme ça chéri ! Ce qu'il veut dire c'est qu'elle ne laisse personne indifférent. Parfois, je la trouve un peu vulgaire, tu ne crois pas chéri ?
- VULGAIRE ? HAHAHAHA !
- Enfin, un peu... Elle met souvent des habits très provoquant et elle n'a pas la langue dans sa poche, mais je n'irai certainement pas jusqu'à dire que c'est une maryse-couche-toi-là ! ça, certainement pas ! Harry l'a très bien éleve et elle mène les autres avec une main de fer !
- UNE MAIN DE FER, TU PEUX LE DIRE ! AVEC BEE, MÊME SA MALADIE PASSE INAPERCU ! HAHAHAHA !
- Tout à fait, ces deux-là sont inséparables. Je ne sais pas trop comment un robot peut être vivant, c'est l'un des grands mystères de Lilou... Parce qu'elle en a plusieurs, la petite !
- TU PEUX LE DIRE !
- Oui, elle est très secrète sur ce qu'il lui est arrivé avant de venir sur l'île, elle n'en a parlé à personne et à chaque fois que l'un d'entre nous a voulu aborder le sujet, elle s'est contentée de se murer dans un silence infranchissable. Elle est étonnante, mais très silencieuse, on dirait qu'elle souffre un peu, tu ne trouves pas ? ...
- ... ... ...
- Enfin, sur l'île, on s'est tous un peu occupé d'elle, mais c'est Harry qui a tout donné pour elle et qui continue à la protéger, comme Bee. C'est une petite famille maintenant et on est tous content que les choses aillent si bien pour eux. »
Colonel de la Marine, Ganrai.« Lilou B. Jacob… Hmmm… Connais pas. »
Jerronimo.« Pourquoi vous me parlez d'elle, heiiiiin ? Vous voulez savoir quoi de plus sur cette harpie ?! C'est qu'une garce têtue et égoïste et je ne comprends vraiment pas comment on peut l'aimer ! Pourquoi je la déteste ? POURQUOI JE LA DETESTE ?! Je vais vous dire, moi : elle se sert des gens comme si c'était des jouets, ou des robots et puis après, après les avoir séduit et les avoir dans sa poche, elle les jette comme de vulgaire poupée ! Elle est bien mignonne, hein, la Lilou ! Mais moi, je la connais assez pour savoir que ce n'est pas un ange ! Elle est égocentrique, narcissique, égoïste, j'en passe et des meilleurs ! Avec des penchants menteurs et manipulateurs, mais c'est tout à son honneur vu qu'elle ne se fait pas avoir... Quoi ? QUOI ? Comment ça j'ai mal pris le râteau qu'elle m'a mis ? Tu veux que je t'éclate la gueule, connard ?! J'n'ai JAMAIS voulu sortir avec cette fille ! Jamais ! Vous croyez quoi ? Que c'est parce qu'une fille sait se servir d'une clef à molette que forcément, on a le zizi-en-folie ? Bah non, désolé ! L'amour, c'n'est pas ça... C'n'est pas comme ça !
Si j'avais dû l'aimer, être amoureux d'elle, ça serait certainement pas pour son talent incontestable en mécanique et ingénierie... ça serait plutôt pour son sourire ! Vous avez vu son sourire ? Je n'suis pas le premier à le trouver très beau, ni le dernier. Mais elle sourit si peu ! Et puis, vous l'avez déjà entendu rire ? Parce que moi, oui ! Et chanter ? Bon, elle chante hyper faux, pire d'une casserole qu'on taperait contre un mur, mais c'est quand même sa voix, à ELLE ! Et elle a ce petit quelque chose... Ne t'avise pas de l'approcher toi ! Elle est à moi ! Je suis son ami depuis son arrivée sur l'île, depuis qu'elle a 8 ans et je sais la plupart des choses à savoir sur elle. Je ne m'octroie pas le droit unique de pouvoir la rendre heureuse en amour, mais il me semble être pour l'instant le plus à même de le faire... Reste à voir si quelqu'un peut vraiment me concurrencer sur terre, ce qui m'étonnerait ! Toute façon, elle est trop dure à vivre... »
Dr Fukushira.« Mlle Jacob, un très bon cas d'Ostéogénèse imparfaite. Sinon, une jeune fille très agréable et sympathique, qui se contente du minimum syndical lorsqu'elle communiquait avec moi. Un psychologue la considèrerait probablement comme un cas de choc post-traumatique intéressant, qui se terre dans le silence pour fuir sa souffrance, un refoulement constant de ce qu'elle a vécu. Au niveau de son corps, mis à part un IMC que beaucoup d'autres diraient comme insuffisant vis-à-vis de la norme, l'on ne peut que constater un corps parfaitement symétrique, une osmose parfaite. Elle est venue se plaindre à moi de la petitesse de sa poitrine, mais cela est dû à du génétique et je ne peux rien y faire. Mise à part des hormones et une sensibilité à fleur de peau, je n'ai rien à dire de particulier sur cette jeune fille. Elle est fraiche, un peu froide de temps en temps et d'une franchise qui en désarçonnerait plus d'un, mais son caractère fait partie intégrante de son charme inexplicable. J'ai souvent noté des signes de stress s'exerçant sur son physique : rougeur, teint pâle selon la situation, elle a la mauvaise manie de se manger les lèvres, ainsi que les ongles des mains. J'ai dû par deux fois lui trouver un traitement contre les insomnies et les migraines, signe d'une grande activité cérébrale. Oui, elle pense trop, c'est bien cela. »
Le groupe d’ado de la ville [Catégorie gros-boulets].« Lilou… Ouais, elle est bonne.
- Ouais !
- Ouais !!
- Ouais.
- Mais elle n’a pas trop de nichons.
- Ouais !
- Ouais !!
- Ouais. »
Bee. [vous aurez ici une traduction approximative car le langage du robot est constitué de signe en tout genre]« Lilou, elle est super. Top. Cool. Sympa. C’est mon ami à moi aussi. Elle est ma meilleure amie. Parfois un peu folle et déranger. Je suis là pour la protéger. Je l’aime beaucoup. Je la suivrai partout. Non, je ne vous laisserai pas aller lui parler, elle travaille. »
Compte rendu des témoignages :
Apparait comme une jeune fille simple et dynamique, têtue et sûre de ses capacités. Charmante : petite et chétive à cause de sa maladie, élancée malgré tout à cause de sa taille fine, sa finesse l'agrandit donc en conséquence. Petite poitrine (qui, selon les dires de ses proches, la complexe énormément), ventre plat, jambes longues et musclés (seul membre qui n'apparaît pas comme à peu près normal (à noter une déformation du genou dû à une fracture antérieure, celui-ci dévie légèrement, mais ne l'empêche pas de courir ou de marcher)). Cheveux longs et bruns, tombant sur ses épaules, souvent remonté pour ne pas la gêner. Yeux marron-vert, couleur qui diffère selon la luminosité extérieure. Traits féminins mais airs durs. Épaules courbés vers l'avant à cause d'un dos vouté (cause probable d'une scoliose sous-jacente difficile à rectifier au vu de sa première difformité), bras très fins avec au bout des mains d'artistes : doigts affinés, ongles limés, fais pour le dessin et la création en tout genre. Manque flagrant de force physique (potentialité d'un danger au niveau de son intégrité physique quasi-nul. Potentialité d'un danger au niveau de son psyché conséquent à ses créations). Le sujet n'a pas l'air dangereux, elle arbore un air sympathique et inoffensif, mais il faut se méfier de ses capacités, tant intellectuelle qu'au combat : Professionnel des armes, à feu ou à lame, améliore le plus simpliste des mécanismes pour en faire un outil complexe et souvent agressif.
Il était une fois...
« Waou, vous en avez fait une petite merveille ! Vous avez un de ces talents mademoiselle !... »
Le Hangar était plein, blindé comme à son habitude. Dans tous les coins s'entassaient des accessoires métalliques, passablement ordonnés dans des colonnes de fer. Mon bureau se trouvait au milieu de l'immense pièce et juste à côté de celui-ci se tenait Bee, assis sur un tas d'acier découpé sur lequel il avait l'habitude d'être. Un homme en tenu de Marine était appuyé sur le bureau, me parlant de tout et de rien, de ses fabuleuses aventures, des pirates qu'il avait courageusement combattu, dans le but de m'impressionner. Il contracta par instant son biceps, me prouvant de ce fait sa force incontestable. Il se pencha vers moi, soufflant dans mon cou comme pour me séduire :
« Je me disais, que peut être si vous n'étiez pas trop occupé, on pourrait aller boire un verre ensemble, qu'est-ce que vous en pensez ? »
De l'autre côté du bureau, Jerronimo s'était assis sur la petite chaise en bois, regardant avec des yeux noirs l'Apollon à mes côtés. Ses pensées étaient diverses, mais toutes sur le même sujet : comment est-ce qu'il allait lui faire la peau. Il y songeait depuis que l'autre homme était rentré dans le hangar pour réceptionner l'arme et qu'il avait commencé à me faire du gringue. Il bouillonnait de l'intérieur, rêvant de lui arracher les viscères à coup de dents, de l'énucléait par simple plaisir pour ensuite fourrer ses yeux au fin fond de sa gorge, tandis que moi de mon côté, je n'en avais strictement rien à faire. J'étais concentrée, répondant vaguement à ses questions par des grognements distraits et purement désintéressé. J'étais tellement concentrée que je ne remarquai même pas lorsque Jerro se leva et qu'il s'approcha du Marine. Il posa sa main sur l'épaule du gars, lui soufflant d'un air menaçant :
« Hé, ça ne te dirait pas de te tirer d'ici ? »
L'autre changea de faciès, regardant le jeune garçon de haut en bas, avec dédain. Il enleva d'un mouvement sec la main de Jerro de son épaule solide et lui dit doucement :
« Excuse-moi, minot, c'n'est pas à toi que je parle. Alors, tu dégages...
- Aaaaah ouaaaais ? »
Ils se fixaient tous les deux en chien de faïences, les crocs sortis, se foudroyant du regard sans jamais se quitter. Et puis, la première insulte fusa, venant du Marine, qui se reçu en retour une énorme baffe. La bagarre commença : Jerronimo lui fourra dans la bouche le premier boulon qu'il trouva, tandis que l'autre tentait vainement de lui tirer dessus avec le pistolet que j'avais amélioré. Rien à faire, il ne savait pas s'en servir, ce qui me fit soupirer. Si c'était pour l'user de la sorte, ça valait bien la peine que je me donne tout ce mal. Toujours concentrée sur la visse que je serrais délicatement, je fus contrainte et forcée de sortir de ma torpeur lorsque je reçus à l'arrière d'une crâne un éclat de bois de mesurant pas plus de cinq centimètres.
Ils me mettaient hors de moi, à se battre pour des broutilles pareilles. Jerronimo n'était qu'un crétin, le Marine qu'un abruti fini. Il était de ce fait hors de questions que je sorte avec l'un ou l'autre. Le rouge me montait aux joues, une frustration encore plus grande s'emparait de moi : ils me gênaient, ils me dérangeaient tous les deux avec leurs bêtises. Au début, ça n'avait pas d'importance parce que je savais faire abstraction de tout, mais maintenant qu'ils m'avaient sortis de ma concentration, qu'ils avaient sauvagement saccagés mon idée, je n'en pouvais plus. Ma patience avait des limites.
« VOUS ALLEZ LA FERMER TOUS LES DEUX ! Hurlai-je en me tournant vers eux, balançant ce que j'avais à porter de main pour les assommer. »
Le Marine réceptionna avec sa tête la clef à molette que j'avais lancée, Jerronimo, lui, c'était le tournevis en acier qui le terrassa. Le silence revint d'un coup dans la pièce. Bee émit un bruissement significatif, signe qu'il riait de la mésaventure de ces deux abrutis. Il se leva de son siège de métal, attrapant le jeune marine par le col délicatement. Il le porta jusqu'à son visage et lui asséna une pichenette qui l'expulsa du hangar. Il secoua la tête en signe de satisfaction, tandis que l'homme s'écrasa vingt mètres plus loin contre une montagne de bouts de bois coupés. Il était assommé, inconscient et de ce fait, silencieux...
Ce silence était un soulagement. Un soulagement lourd de sous-entendu à chaque fois, pour les mêmes raisons, mais un soulagement qui m'était à présent nécessaire pour comprendre... Pour comprendre qui j'étais, ce que je faisais, ce que je créais... à ses pensées, mes yeux se posèrent sur Bee, qui lui aussi me fixait comme passionné par ce que je faisais. Il voulait m'aider, m'aider pour tout...CHAPITRE o1 - My Name is Hanabi.
Ce Chapitre est une ébauche de ma vie dont je n'aurais certainement jamais connaissance et en finalité, pour ma conscience, vaut mieux que le premier acte de mon existence reste un éternel doute, vierge de tout soupçon. Parce qu'il n'y a aucune fierté à être ce que je suis, à avoir été créé dans de telle condition. Etre pour sa propre mère la preuve même de sa vie ratée, de sa souffrance en finalité. Ma chair est l'antre de ce que Dieu a pu faire de meilleur comme de pire, le sang de deux êtres qui se sont unis sans le consentement de l'un des deux, l'enfant non désiré d'un accident de parcours, d'un accident qu'on préfère nommé « accident » pour soulager les esprits et lever de nos têtes une charge immense.
Comme vous l'aurez malheureusement compris, je suis l'enfant d'un abus, non désiré et surtout abhorré. Et heureusement, je n'en saurais jamais rien. Ma mère, je ne connais pas son nom, mon père encore moins et je ne saurais mettre un visage sur ces termes inconnus. Comment est-ce qu'ils étaient ? Qu'est-ce qu'ils faisaient ? Dans cette optique, je ne peux répondre à aucune de ces questions : mes parents sont d'illustres inconnus qui n'ont pas voulu de moi. C'est ce que j'ai toujours compris, ce à quoi j'ai voulu me raccrocher pendant tout ce temps.
Ma mère était une femme de chambre, plutôt mignonne, qui n'avait de problème avec personne. Elle s'occupait d'une maison pour gagner sa vie et rêvait après une vie sereine et sans histoire : rencontrer l'amour, fonder une famille, se marier et vieillir heureux. Malheureusement, le destin ou le hasard, selon comment vous aimer l'appeler, a mis sur sa route l'homme de tous ses cauchemars. Il n'était pas laid, ni beau, un peu trop violent, refoulant de la colère et de la haine contre le monde entier. Il n'était personne, à part un vulgaire pirate corrompu par le vice. Ce soir-là, il croisa ma mère et eut l'envie de soulager une pulsion. Elle ne fut qu'une de ses innombrables victimes.
Les patrons de ma mère, mis au courant des circonstances de cette fécondation, avaient pris la peine de l'aider dans cette épreuve : ils l'avaient logé et nourri, fourni un emploi pour qu'elle puisse vivre, s'étaient occupés d'elle comme ils l'auraient fait avec une soeur ou une amie, enlevant de ses épaules un autre poids qui n'auraient fait que l'accaparer d'avantage. Ils avaient été des gens bien et elle avait eu la chance de les connaitre. Au bout de neuf mois d'une grossesse douloureuse pour l'esprit, ma mère accoucha. Après ma naissance, elle décida de m'abandonner, pour enlever un poids supplémentaire de ses épaules...
Elle frappa à la porte d'un orphelinat et décida de me laisser ici, car elle n'avait pas la force de me garder, de m'éduquer. Ma vue lui était insupportable, insoutenable. J'incarnai pour elle la cruauté du monde et de l'espèce humaine et en mon être résidait un vice caché qu'elle préférait largement abandonner plutôt que de le voir grandir. Elle ne laissa qu'un nom, « Hanabi », et la certitude qu'elle ne reviendrait jamais me chercher. Elle me posa dans les bras d'une bonne soeur qui la supplia de ne pas faire ce qu'elle faisait... Cette femme sans visage et sans prénom fit volte-face, se gardant d'écouter les demandes de la nonne et à travers cette nuit triste, s'évanouit définitivement, sans laisser une once d'espoir...
Là ne perçait que les cris d'un bambin fraichement laissé, qui ne pleurait pas parce qu'il venait de perdre la raison de son existence, mais parce que dans son corps, quelque chose s'était brisé avec son âme. Selon les dires de soeur Hina, j'avais passé la nuit entière à hurler, sans m'arrêter, m'époumonant sans cesse, réclamant quelque chose qui ne venait pas. Selon elle toujours, ils avaient tout essayé pour me calmer, absolument tout, jusqu'à se décider de faire venir un médecin pour venir à bout de mes cris incessants... Le diagnostic tomba quelques jours plus tard : Ostéogenèse imparfaite, maladie des os de verres de niveau 1.
« Lorsqu'on n'est pas destiné à être heureux, rien ne sert d'essayer. »
En ce qui concerne mes parents : ma mère se reconstruisit comme elle le put, bouchant les fissures de sa vie avec ce qu'elle avait sous la main. Elle épousa un Marine quelques mois après ma naissance (mis au courant de mon existence), avec qui elle eut un fils, qui devint marin à son tour. Mon père continua ses frasques douteuses durant toutes ces années, sans jamais se soucier du mal qu'il faisait, se détruisant progressivement avec l'aide de l'alcool et de la cigarette.
CHAPITRE o2 – Something to Believe In
A vous dire la vérité, lorsqu'on a trois ans et qu'on est privé de tout contact avec les gens pour des raisons de santé, on a plus l'impression d'être puni plutôt que d'être malade. Toutes ces années à l'orphelinat avaient été pour moi comme une punition sévère : j'étais sans arrêt chez le médecin, qui devait surveiller les évolutions de ma maladie (maladie dont je ne comprenais rien à l'époque, qui me paraissait bénigne et sans importance), ou dans le plâtre après m'être casser un bras, une jambe, une côte ou tout ça à la fois. Je n'avais qu'une envie : apprendre auprès des autres et découvrir, mais les autres me fuyaient comme la peste, disant que c'était trop dangereux pour moi de rester avec eux.
J'étais alors destinée à une solitude pesante, s'ajoutant à sa compagne de toujours : l'absence. Personne n'avait l'air de comprendre mon malheur, personne ne voulait comprendre finalement. J'étais en quarantaine, de tout, de rien, de l'homme et de ces enfants. J'avais l'impression de ne pas avoir le droit de connaitre la douceur de l'amitié, des accolades entre copains, des jeux d'enfants, des joies de la vie. Si l'orphelinat à la base n'était pas un endroit plaisant parce qu'il était porteur de souffrance, il était pour moi une sorte de prison sans issue, dans laquelle j'étais obstinément seule.
Quand d'autres avaient des compagnons de cellule, j'avais, quant à moi, mes yeux pour pleurer et une vague peluche qui ressemblait à un lapin. L'on se refusait à admettre que j'allai mal, parce que les sœurs et les médecins s'occupaient de mon cas, mais au fond, je n'étais pour eux qu'une simple maladie, comme définit par celle-ci plus que par l'existence de son hôte. Résignée, obligé de l'être, je perdis ainsi l'espoir de connaitre les bases d'une enfance simple. Dès que j'eus l'âge de me réfugier dans un autre monde que celui des humains, je saisis l'occasion. L'irréel était tout ce qui me restait et tout ce que l'on ne pouvait pas m'enlever.
Ainsi, à l'orphelinat, j'étais la « petite-fille-bizarre-qui-ne-peut-rester-avec-personne-sans-se-casser-un-os », ou encore « celle-qui-dessine-des-machines-étranges-sur-des-bouts-de-papiers ». Des bouts de papier qui commençaient progressivement à avoir du sens. A devenir ce que j'avais de plus cher, qui pouvait un jour exister. J'étais précoce à ce niveau, ça, on ne pouvait que l'admettre. Mon imagination était fertile, elle créait des tas de choses utiles, à un tel point que Soeur Hina commença à s'intéresser à mon cas.
A quatre ans, elle m'enseigna les maths et commençait à approcher des sciences (1+1=2 et comment on fait des bébés), m'expliquant tout ce qu'elle savait à ce sujet. Auprès des médecins, je compris le fonctionnement du corps humain, grossièrement à l'époque, et mon esprit ne put que faire le rapprochement avec les machines que j'imaginai : mon corps n'était qu'un robot ! J'étais un robot ! J'avais cette conviction ! Bon, il fallait l'admettre: un robot défectueux, avec des pièces rouillées, en piteuse état, mais un robot qui marchait, qui parlait, qui pensait et ça suffisait à chaque fois pour faire germer dans ma tête d'autres idées encore plus folles.
Dans la petite bibliothèque de la ville, je ne cherchai que dans les rayons sur la mécanique et ce qui touchait aux moteurs. Parfois aux réactions chimiques, pour mieux les comprendre. Je n'y comprenais rien, mais j'appris tout par cœur, persuadé que ça me servirait un jour. Et à cinq ans, quand vous apprenez par cœur une phrase comme « système destiné à limiter, voire supprimer les oscillations d'un objet ou à isoler un objet de vibrations par dissipation d'énergie. Les vibrations libres ou forcées correspondent au mouvement d'une masse sur un ressort », je peux vous assurer que le tchécoslovaque à côté vous parait beaucoup plus simple.
J'étais assez éprise du sujet pour accepter ces gymnastiques de l'esprit, sans même savoir qu'un jour, ces définitions farfelues me sauveraient la vie.
Je créais des schémas et les montrai aux autres en leurs expliquant que c'était ce que je voulais créer : des poivrières qui servaient du poivre et qui épluchaient les oignons sans pleurer, des cadenas sans clef qui ne s'ouvraient qu'à la voix de leur propriétaire, des ventilateurs qui faisaient de la musique en tournant. On me disait que j'étais bizarre, voir un peu folle, mais pour moi, ces folies n'étaient que des projets fantastiques. Je leurs prouvais alors que j'étais capable de tout et que ce n'était pas une maladie en bois qui allait m'arrêter.
Enfin, je me destinais à l'ingénierie, sans savoir ce que la vie me réservait. J'avais hâte d'être grande. Et j'y croyais.
Un soir de Mai, l'horizon s'assombrit pour tout notre village. Un bateau fit escale à notre port, déchargeant sur nos terres une horde de mercenaires assoiffés de sang. Ils pillèrent le village dans un premier temps. L'Orphelinat étant plus en retrait, les enfants et les Sœurs pensèrent avoir le temps de se préparer, mais ces Hommes arrivèrent très vite à la porte du bâtiment, la défonçant à coup de canon. Je ne me souviens pas de grand-chose, ma mémoire étant troublée. Je me souviens avoir eu très peur, de mourir, de me perdre, d'oublier. Je me souviens aussi du sang qui avait giclé sur mon visage lorsqu'un mercenaire tira sur un gamin à côté de moi. Je me souviens m'être fait trainer force dans les longs couloirs froids. Sœur Hina me cacha dans la petite bibliothèque, me priant de ne surtout pas bouger et je fis ce qu'elle me dit, trop terrorisée.
On me retrouva pourtant des heures après, alors que tout avait été dévasté par cette marée humaine. Un gros puant me tira de sous ma table, m’attrapant par le bras sans se gêner pour me brutaliser un peu. Je sentis mon épaule se déboiter sous cette pression, tandis qu’il me soulevait sans gêne, me demandant si je voulais vivre ou mourir. Pour moi, les bruits étaient différents à ce moment-là, me parvenant comme étouffer. Je ne sentais que la douleur dans mon épaule, comme si on enfonçait des aiguilles sous la peau et qu’on s’amusait à me bouger pour qu’elles me transpercent un peu plus. Rien ne put sortir de mes lèvres, ni cris, ni mots, tant j’avais envie de vomir…
Je craignais juste que mon bras ne se casse. Voyant que je ne répondrai rien et surtout, que je n’avais visiblement pas peur de lui, il décida de m’amener sur son navire, espérant nourrir de la peur pour mieux me torturer. Il me reposa à terre, m’attrapa par les cheveux et me tira sur plusieurs mètres. Je ne pouvais ni me défendre, ni me débattre. Ma main tenait celle de mon ravisseur pour m’éviter de trop souffrir, mon autre main était inactive, comme morte. Je n’imaginai même pas ce qui pouvait arriver, je voyais juste sur le chemin défilé les cadavres et les gravats. Il me somma de le suivre et je m’exécutai. Le village n’était plus que sang et feu, les derniers survivants se résignaient à n’être qu’esclave…CHAPITRE o3 – Get outta my Way.
J'avais définitivement mal commencé ma vie. J'osai encore espérer une enfance normale, mais c'était impossible à présent. J'étais enrôlée sur un bateau affreusement grand, en direction d'une île non loin. Pendant les dix jours sur la mer, on me demanda de récurer le pont, de le laver, sans cesse, jusqu'à ce qu'il brille, puis aussi de faire la vaisselle pour les mercenaires. J'avais cinq ans, je savais récurer comme personne. Les quelques adultes encore vivant me protégeaient des coups, mon ancien docteur, qui avait échappé à la mort, remit mon épaule en place et s'occupait des survivants pour les soigner.
Nous nous organisions comme nous le pouvions, pliant aux exigences de ces monstres pour survivre, avec un espoir qui s'amenuisait au fil des jours : celle d'être sauvé. Au bout de dix jours, on savait d'ores et déjà que c'était fichu pour nous : nous étions sur l'île des malfrats, il n'y avait ni justice ni lois là-bas, autant dire qu'on ne nous considérait même pas comme la crotte du chien sur laquelle l'on pouvait marcher par erreur. On n'était plus bas encore que ça. On n'était rien, personne, finalement, un simple matricule. Mon espérance de vie venait de réduire considérablement : si à la base je pouvais aisément aller jusqu'à quatre-vingt-dix ans facilement, là, chaque jour était une « chance ».
Sur l'île, un homme me prit comme boniche, m'ayant acheté à bas prix. C'était un Pirate lui aussi, mais avant d'être un Pirate, c'était un ingénieur. Il était celui qui construisait les armes et les canons de ses camarades de combat, un homme apprécié pour ce qu'il était là-bas : un génie du mal. Il me prit moi, parce que j'étais, selon lui et son sadisme extraordinaire, la plus chétive de toute et qu'il « aimait bien voir des petits êtres se tordre de douleur ». Autant dire que j'étais sacrément mal barrée. Mon arrivée dans son taudis le prouva : il m'asséna un coup de pied au cul comme on n'aime pas en recevoir, m'envoyant valser à travers la pièce où je m'écrasai. Bilan ? Deux côtes cassées, une fêlée.
J'étouffai un cri de douleur tandis qu'il se marrait.
« Maintenant, récure, ferme ta gueule et surtout, ne viens pas me déranger. »
Il s'enferma dans une pièce adjacente, me laissant seule avec un saut de javel, une serpillère et ma douleur. J'obéissais malgré les signaux de douleur que m'envoyaient mon corps, je n'avais pas d'autre choix. Alors s'installa une drôle d'habitude dans la maison de l'homme : à chaque fois qu'il était contrarié par une de ses créations, il me balançait à travers la pièce. Les premières fois, j'en fus surprise et puis j'eus l'occasion d'apprendre à me réceptionner en me faisant le moins de mal possible.
Il m'interdisait d'aller dans sa pièce, mais un jour, je passai son interdiction alors qu'il était sorti boire avec ses copains. J'entrai et découvris une antre à la création, un endroit entretenu et propre, dans lequel s'entassait des machines en tout genre qu'il avait créé. Pour la plupart, des armes, mais parfois, des gadgets sans intérêt. Le dernier objet sur lequel il était en train de plancher était une arme à feu sur lequel il fixait un système de recul particulier, système que j'avais déjà étudié par le passé. Elle ne marchait pas à cause d'un ressort manquant, comme je l'avais vu dans un schéma étudiait il y a quelques temps.
Je fouillai dans ses affaires et en sorti l'outil à la taille idéal. J'attrapai visses et tournevis, plaçant l'objet à l'endroit à adéquate. Puis une fois cela fait et construit comme il le fallait, je pris l'arme en main et testai le recul à plusieurs reprises d'une façon manuelle, sans jamais tirer ni faire de bruit, vu qu'il n'y avait pas de balles à l'intérieur. Ça marchait parfaitement bien, sans accro ni rien. Je la reposai ensuite sur son socle, rajoutant de l'huile pour éviter que le chargeur ne soit trop lent à tourner. Et puis, sans que je ne comprenne comment ni pourquoi, une main immense s'écrasa sur ma joue, me faisant lâcher tout ce que j'avais et voler une fois de plus à travers la pièce.
Je ne l'avais pas vu rentrer et il m'avait surprise en train d'être dans sa pièce.
« SALE GARCE ! JE T'AVAIS DIT DE NE PAS RENTRER ICI ! TU VAS CREV-... »
Il se stoppa net en regardant l'arme qu'il fabriquait. Il posa un doigt dessus, me jetant ensuite un oeil surpris.
« Tu y as touché ? »
J'avais peur, mais je lui fis un « oui » de la tête, ma main tenant ma joue.
« Et... Il marche ? »
De nouveau, j'affirmai. Il avait manqué un petit détail de rien du tout. Un sourire perça son regard, un sourire qui dévoilait des dents noires et sales. Il était content, parce qu'il avait fait un très bon achat. Il vint vers moi et me releva, tapotant sur mon épaule avec toujours ce même sourire qu'il voulait rassurant. Il me demanda si j'allai bien, s'excusa platement de m'avoir fait du mal et me dit alors qu'à présent, je n'aurais plus cas l'aider dans ses inventions.
Cette perspective me rendit folle de joie, même si c'était vraiment étrange de sa part. J'étais une gamine, j'avais cinq ans et j'étais à présent sûre que ma passion me sauvait la vie.CHAPITRE o4 – Like the Sunshine
Nous nous mimes au travail rapidement tous les deux, nous formions une assez bonne équipe. J'étudiai à ses côtés ce qu'il faisait, travailler rapidement pour le satisfaire et parfois l'aider à résoudre des problèmes. Au bout d'un an, je savais la quasi-totalité de ce qu'il savait lui et avec les quelques livres de mécaniques qu'il ramenait de ses pillages, j'en apprenais encore plus. Il m'apprit à me servir de ces armes, à tirer, à viser, à atteindre ma cible, à me défendre du mieux que je le pouvais (avec l'espoir de m'amener piller avec lui, comme un père amène son enfant à la pèche). Lui ne savait pas lire et avait appris tout ça seul, moi, j'avais cet avantage non négligeable. Peu à peu, je lui suggérai des idées, des inventions, pour tester. C'était toujours des idées en rapport avec les armes, parce qu'il n'avait que ça à travailler.
Puis un jour, il vit grand en observant l'un de mes dessins. J'avais dessiné un robot, que je ne lui avais pas montré, mais qu'il avait découvert. Il décida alors que nous devions le construire, en faire une machine à tuer, une arme surpuissante pour terrasser les ennemis. Je n'étais pas spécialement emballée par cette idée, mais il me somma de faire les plans de la machine pour qu'elle fonctionne : lui la monterait selon mes indications, avec mon aide. On se mit au travail et très vite la rumeur se répandit que l'on construisait une arme indestructible sur l'île. Beaucoup voulurent l'acheter, persuader des compétences de mon ravisseur, Yumen.
Il passa un an et demi avant de le finir, constatant alors qu'il ne marcherait pas comme ça. Nous n'avions pas assez d'avancée technologique pour le créer, le parfaire, ce pourquoi j'émis l'idée de trouver un fruit du démon. Les dernières expériences montraient que des scientifiques avaient réussi à coupler un objet avec un fruit du démon, lui donnant alors les propriétés du fruit, ainsi que la capacité d'exister. Yumen trouva l'idée excellente et alors, nous montâmes ensemble une machine pour pouvoir lui donner vie.
Il nous fallut un an et des innombrables tests, tous foireux, avant d'atteindre ce que nous voulions atteindre. La machine n'était pas encore parfaite, mais je pensais qu'il était temps de la faire marcher sur le robot. Yumen refusa, disant qu'on n'en connaitrait pas les conséquences et qu'il fallait faire en sorte que le Robot nous obéisse impérativement avant toute chose. Je n'étais pas de cet avis et j'attendis la nuit pour faire ce que j'avais à faire : Yumen parti dormir, je me relevai pour aller mettre en marche mon plan d'action. Je plaçai le fruit qu'il avait ramené dans une partie de la machine, puis plaçai l'autre parti autour du robot. J'appuyai sur un gros bouton vert. Il ne se passa rien au début, ce qui me fit soupirer, mais alors, il y eut comme un gros bruissement assourdissant, une vive lumière et puis le noir complet. Je ne voyais plus rien, je cherchai à tâtons une solution. Puis, il y eut un cliquetis étrange, qui me fit me stoppai net : dans la pénombre, deux yeux turquoises me fixaient. La lumière revint, le Robot bougeait.
« Tu... Tu vis ? »
J'étais interloquée, regardant l'immense machine jaune me fixer de toute sa hauteur, encore plus terrifié que ce que je ne l'étais.
« C'est génial ! WAOU ! Je suis si contente, ça a marché ! »
Je me mis à entamer une danse, pleine de joie. Le Robot me regardait, hébété, surpris, essayant de m'imiter. Mon bonheur explosait littéralement, le fruit du démon lui avait donné vie. C'était fantastique. Il poussa un gémissement étrange, signalant son incompréhension. Je saisis alors qu'il n'avait pas la possibilité d'articuler des mots, ni quoique ce soit d'autre...
« Oh... tu ne peux pas parler ? On va arranger ça, attends ! »
J'attrapai un tournevis, m'avançant vers lui, mais à peine avais-je fais cela qu'il sortit ses canons et me pointa, se plongeant dans la pénombre de la pièce peu après pour me fuir...
« Non, non reviens, je ne te ferais pas de mal... »
Je reposai le tournevis en vitesse, allant jusqu'à lui doucement. Je m'asseyais, lui parlant de tout, de rien, pour qu'il s'habitue à moi...
« On a cas te trouver un nom pour commencer. Qu'est-ce que tu penses de Bubulle ? Non, Bee ! Bee, c'est bien ! »
Il me regardait, toujours perplexe. Mais secoua la tête pour accepter. Je lui tendis la main comme pour le saluer, droite et franche. Il se saisit du bout de mes doigts doucement, comme pour regarder, curieux, puis releva les yeux vers moi en essayant de comprendre ce que je voulais lui dire, ou lui donner...
« Enchanté, Bee ! Je m'appelle... Lilou (Je lui dis le premier nom qui me passa par la tête, mais qui n'était pas le mien. Il répéta ce nom d'une curieuse manière et ce fut assez ressemblant) Hihi... Tu as le fr-AH !... »
Bee venait tout juste de lâcher ma main, nous venions de nous lier d'amitié, de faire connaissance, je venais de trouver un nom et Yumen avait tout entendu, encore une fois. Il s'était tenu dans l'ombre jusqu'à m'attaquer avec son canon à air que nous avions fabriqué ensemble. Celui-ci m'envoya valser purement et simplement, me faisant m'écraser sur le carrelage deux mètres plus loin. Bee me regarda, encore plus surpris, tentant de m'approcher pour voir si j'allai bien, mais Yumen l'avait pris de vitesse et lui avait tiré dessus, l'obligeant à reculer. L'Homme m'attrapa à la gorge et me leva, sur le coup, j'avais senti alors que mon poignet s'était brisé, tout comme trois de mes côtes, ainsi que mes deux genoux qui s'étaient enlever de leurs axes...
« Je t'avais pourtant dit de ne pas y toucher ! Regarde ce que tu as fait ! Il ne sera jamais obéissant si tu le traites comme ça ! Il ne sera jamais une arme et il n'est plus bon pour être vendu ! »
Il hurlait, me rejeta à terre en me donnant un coup de pied dans les côtes. Trois d'entre elles se brisèrent sur le coup, mon avant-bras qui me protégeait aussi. J'avais mal, les larmes me montaient aux yeux, je ne comprenais pas ce que j'avais fait de si répréhensible. Sur le coup, je n'avais qu'une envie : mourir...
« Sale gamine ! »
Je ne m'attendais pas à ce que ce voeu ne se réalise, mais c'était tant mieux. Je n'étais personne, qu'un matricule, j'avais osé me donner un nom, j'avais oublié ce que j'étais, les gens qui voulaient m'aider, j'avais trahis, j'étais un monstre. Alors, autant en finir... Le canon à air se chargea dans un bruit aigu et métallique, il était prêt à tirer. L'on voyait une lumière blanchâtre apparaitre, signe qu'il était prêt à envoyer la sauce, mais le coup parti au-dessus de mon corps déjà meurtri, ne m'atteignant pas.
« ARGH ! »
Yumen s'écrasa contre un mur après que Bee l'ait attrapé. Il s'évanouit sur le coup tant le robot avait mis de coeur à la tâche. Celui-ci m'attrapa dans ses mains d'acier, en étant le plus délicat possible. Il attrapa le canon à air et tira dans le mur qui éclata sous la pression. Il sortit par celui-ci, alla dehors et s'envola.CHAPITRE o5 – Everybody’s got to learn Sometime
Il vola la nuit entière, en cherchant du secours, un endroit ou arriver. Je perdis conscience à plusieurs reprises, revenant puis repartant rapidement tant la douleur était grande. Lorsque le soleil se leva, j'aperçue au loin une petite île, puis retombai presque immédiatement dans cette douce léthargie...
Ce matin-là, Monsieur Harry se leva plus tôt que prévu, parce qu'il avait quelque chose à faire au hangar. Il se lava, enfila ses vêtements, ses chaussures, prit son petit-déjeuner rapidement et parti de chez lui. Il était vieux, élancé, musclé grâce à son travail. Il n'avait jamais eu de femme, ni d'enfants, non pas parce qu'il n'en voulait pas mais parce que sa passion lui avait pris toute sa vie. Le soleil se levait à peine au loin lorsqu'il arriva à son hangar. Il l'ouvrit, pénétra à l'intérieur mais un bruit sourd le fit sortir presque immédiatement des lieux. Devant ses yeux se tenait un Robot immensément grand, les mains tendues vers l'avant. Il n'avait pas l'air violent, ce pourquoi Monsieur Harry ne s'éloigna pas. Le Robot déposa au sol le corps sans vie d'une petite fille. Harry se précipita sur elle, l'attrapa dans ses bras et somma le Robot de le suivre immédiatement. Il allait l'emmener chez un médecin.
Je me réveillai des heures plus tard avec le bras dans le plâtre (encore !) et immobilisé. Les médecins s'affolaient autour de moi, allant et venant pour observer mon cas et voir comment me guérir vite. Le docteur Fukushima m'immobilisa pendant trois semaines, durant lesquels je n'eus la visite que du vieux monsieur qui m'avait amené ici et celle de Bee, à la fenêtre, qui m'attendait sans savoir où aller. Monsieur Harry se présenta à moi et me posa des tas de questions, comme : qui est-ce que j'étais ? D'où est-ce que je venais ? Qu'est-ce que je faisais ici ? Qu'est-ce que c'était que ce grand robot jaune ?
Je lui répondis alors, lui disant tout ce que je me souvenais. Durant ces années avec Yumen, j'en avais oublié qui j'étais avant. Hanabi ? Connais pas. Ça n'était personne pour moi, cette Hanabi. J'étais Lilou et c'était tout ce que mon esprit voulait bien me rappeler. Bee était ce que j'avais de plus précieux. Dans les jours qui suivirent ma sortie de l'hôpital, Monsieur Harry m'invita chez lui et me donna un nom : Lilou B. Jacob. Il s'appelait lui-même Harry Bennett Jacob et m'accueillait dans sa maison, me promettant de s'occuper de moi.
J'eus des réticences au début, voyant le schéma de Yumen se reproduire, mais je constatai rapidement que Monsieur Harry était très différent de Yumen. Il m'inscrivit à l'école et lorsque l'école était finie, il me menait dans son hangar où il me faisait travailler avec lui. C'est là que je rencontrai Jerronimo, qui devint très vite l'un de mes meilleurs amis, voir un peu plus. Se construisait autour de moi un environnement familial jusqu'ici inconnu, que je me mettais à apprécier. Il me fallut huit ans pour enfin avoir un « chez moi ». Et ça faisait un bien immense.
Monsieur Harry m'accueillait sans me demander quoique ce soit en retour, ni de récurer son salon, ni de laver ses affaires. Je le faisais quand même, même s'il me disputait toujours après. Les vieilles habitudes ont la vie dure. Il était lui aussi ingénieur, mais quelqu'un de respectait pour des choses biens. Il me fit construire des moteurs, des machines de cuisines et pas d'armes. J'apprenais tout, mêlant ce que je savais déjà à ce que j'apprenais. J'aurais pu créer une machine à café qui tira des balles de 9mm si je le voulais (même si son utilité aurait pu être remise en question). La vie devenait enfin seine.
Ma relation avec Jerronimo évolua rapidement. Nous étions copains comme cochon, ennemi comme chien et chat. Je sentais en sa présence des papillons dans mon ventre qui remontait à mon cœur. J'en parlai à Bee, qui commençait à mieux nous comprendre, à communiquer avec nous. Monsieur Harry suspectait mon amour pour Jerronimo, mais je n'étais pas prête à avoir qui que ce soit dans ma vie...CHAPITRE o6 - Always
Il y eut quelques évènements marquant dans ma vie... comme mon adolescence où je devins une vraie furie violente et dangereuse, où j'appris tout ce que je pus apprendre. Mais le pire, le plus marquant pour moi fut la déclaration que me fit Jerronimo, à mes 18 ans. Je sortais à peine de ma crise d'ado, je devenais une femme... Il me disait des mots doux, des mots gentils. Lui aussi était devenu un homme et se disait prêt à m'aimer :
« Tu es celle que j'ai envie de prendre dans mes bras, à chaque fois. Pourtant, t'es chiante et tu chantes hyper faux, mais moi, j'ai qu'une envie, c'est de t'écouter pendant des heures et d'être juste avec toi. Je pourrais passer des journées entières à te regarder, juste à te regarder tellement je sais que je t'aime. T'es pour moi un peu comme la femme de ma vie. Et j'ai qu'une envie, là, c'est de t'embrasser. Alors je vais le faire. »
Et il le fit, le salaud. Mon coeur explosa dans ma cage thoracique, j'eus l'impression que toutes mes côtes s'étaient brisées tellement j'avais mal, je me sentais bizarre, un peu folle, j'aimais ça en détestant. Je n'étais juste pas prête à vivre quoique ce soit avec qui que ce soit. Je n'avais pas besoin de ça, non, ça non...Why don’t you let me go ?
Après tout ça et toutes ces années passées, il ne me semblait n'avoir plus rien à faire ici. J'avais posé ma pierre à un édifice immense, celle de mon âme. Sûrement était-il temps à présent de céder ma place et de construire quelque chose d'autres,... Ailleurs...HRP
Like HerodPrénom : Juu
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Dernière édition par Lilou B. Jacob le Mer 20 Juil 2011 - 1:52, édité 20 fois