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Bédouin en cuisine

Une veine battant à la tempe, Roy avait les mains plongées jusqu'aux coudes dans une eau savonneuse et récurait des assiettes. Il avait troqué son baudrier transportant ses armes contre un tablier de cuisine, des gants en caoutchouc et un foulard à carreaux rouges et blancs qui abritaient ses cheveux. La vapeur se dégageant de l'eau chaude lui trempait le visage et ses mouvements énervés provoquaient de temps à autre des éclaboussures, lesquelles venaient tremper des chaussures de cuisine moches et informes. Une brosse à la main, il frottait et frottait sans s'arrêter, entamant lentement une pile de vaisselle sale à sa droite tandis que les assiettes propres s'accumulaient de l'autre côté. Fulminant dans sa barbe, le jeune garde du corps devait se retenir à chaque instant de briser la porcelaine qui arrivait sous son nez en un flot incessant.

Tout ça, c'était la faute d'Angie Gregson, sa principale cliente, professeur et amie de longue date. Ils s'étaient engueulés et la chipie avait littéralement fait chanter le pirate pour se venger, promettant toutes sortes de terribles résultats s'il ne lui obéissait pas et allait jouer au plongeur dans le restaurant haut de gamme d'un de ses amis. "Ça te fera les pieds enfoiré !" avait-elle conclut ses horribles menaces, lesquelles avaient consisté en une horrifiante liste incluant, entre autre, le déballage de nombreux de ses secrets les plus embarrassants à son clan adoptif, la perspective de se faire virer et remplacer par une clique de mercenaires incompétents qui l'aurait assurément mise en danger, la sérieuse promesse qu'elle n'hésiterait pas à se pavaner nue au beau milieu de la ville et enfin, qu'elle ne lui adresserait plus la parole jusqu'à la fin de ses jours, pour ne citer que celles-ci. Pour couronner le tout, elle s'était rendue au restaurant pour un agréable repas entre amis le soir même où il était de corvée, et devait probablement jubiler en attendant son plat.

Le staff n'était pas en reste et focalisés comme ils l'étaient à assurer le service du soir, les employés de la cuisine n'avaient eu aucune intention de le ménager. Agacés par les enfantillages de leur patron et de deux inconnus, ils avaient accepté avec réluctance l'ajout d'un nouvel énergumène - débutant qui plus était - à leur équipe de professionnel. Sans cérémonie, Roy avait reçu sa panoplie de plongeur en plein visage et avait été relégué dans un coin de la cuisine où on lui avait ordonné de se mettre à frotter et surtout, de fermer sa bouche.

Le service avait commencé depuis à peine une demi-heure maintenant et le fier fils de désert se retrouvait déjà submergé par une quantité affolante de vaisselle. La soirée dans ce bel établissement du quartier chic d'Attalia, la cité portuaire de Hinu Town, s'annonçait mouvementée et les plats sortaient de la cuisine à une vitesse constante. De ce qu'il avait compris, ce restaurant se spécialisait dans la cuisine locale et accueillait des touristes venant des quatre coins des Blues pour en apprécier les saveurs exotiques. Habitué à un régime de bédouin parfois drastique (pain sec, eau et un peu de miel de temps en temps), Roy ajoutait à sa mauvaise humeur le fait d'être affamé et les différents fumets qui s'échappaient de chaque plan de travail le faisait saliver. On l'avait placé dans son petit enfer personnel.

Avec l'effervescence qui régnait autour de lui, il n'avait même pas eu le temps de comprendre qui commandait, ni même qui était qui, ou ce qu'il se passait. La seule chose qu'il était parvenu à remarquer était la présence dans la cuisine d'une fille à la couleur de cheveux peu commune, bleu électrique, un détail qui avait automatiquement retenu son attention.

Malgré cela, il tentait bien que mal de décortiquer le fonctionnement de la cuisine, un seul et unique but en tête : repérer le plat préparé pour Angie et le saboter à tout prix, par tous les moyens possibles ; avec ceux de ses amis, bien évidemment.
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Qu’est-ce qu’il fait chaud dans ce pays, je ne pensais pas qu’une île pouvait être aussi différente que Sanderr.

Voilà la première réaction qu’eut notre petite cuisinière en débarquant dans la ville d’Attalia. Native du Royaume-Archipel de Sanderr et vivant dans un climat hivernal toute l’année, elle n’avait pas l’habitude de supporté de fortes chaleurs en dehors de son lieu de travail.

Elle était venue après avoir été recrutée pour travailler dans les cuisines royales. Cependant, le chef avait d'avoir plus de recettes à la carte et la tache de ramener de nouvelles réactions était tombé sur les épaules de Robina. Il avait donc fait marcher ses connaissances pour la faire recruter dans un grand restaurant qui sert la noblesse d’Hinu Town.

Elle s’était donc retrouvée à voyager dans un navire marchand, avec le mal de mer, c’est ici où elle avait découvert les joies du roulis de la mer, des nausées et de la tête par-dessus la barrière du navire pour rendre tripes et déjeuners. Le voyage avait été éprouvant et elle s’était même découvert le fait qu’elle était capable de se perdre dans le labyrinthe du navire. Se retrouvant dans la cale alors qu’elle voulait monter sur le pont.

Mais son petit cauchemar était maintenant fini. Elle avait posé les pieds sur la terre ferme. Enfin pas si ferme que ça, en effet, ses bottes s’enfonçaient dans le sable et se retrouva les fesses par-dessus la tête après avoir marché quelques minutes. En grommelant, elle se releva en se frottant l’arrière-train. Sa valise de couteaux de cuisine sur le sol, elle se pencha pour le récupérer, les cheveux devant les yeux, elle ne vit pas la personne qui vint pour l’aider et se cogna la tête contre son épaule.

Elle se retrouva de nouveau les quatre fers en l’air alors qu’elle retombait sur son postérieur. Elle passa ses mains devant son visage avant de pouvoir voir que la personne venue l’aider se trouvait être un Bédouin de passage. Il lui offrit une main pour l’aider à se remettre sur ses deux jambes et de lui tendre sa valise.

Désolé mademoiselle de vous avoir bousculer, je voulais que vous aider.

Ça n’est pas grave. J’aurais dû faire plus attention. Merci en tout cas. Et moi aussi, je m’excuse de vous avoir fait mal.

L’homme partit dans un rire aux éclats.

Vous ne m’avez pas fait mal, loin de là. Et je peux voir que vous êtes nouvelle ici. Ça peut se voir à vos chaussures. Vous devriez prendre quelque chose de plus léger ici. Vous allez mourir de chaud à mon avis.

D’accord ! Merci, je me voyais déjà dans la panade avec mes bottines. Pardon, mais vous savez où se trouve le restaurant « La Rose du Désert » ?

« La Rose du Désert » ? Oui, le restaurant se trouve au centre-ville, vous devriez demander un dromadaxi pour y aller, sinon vous allez mettre une heure à y arriver à pied.

Encore merci, vous me sauvez la vie.

Robina s’inclina légèrement avant de repartir en courant. Dans son malheur, elle avait eu la chance de rencontrer quelqu’un qui avait pu l’aider pour trouver son chemin dans la ville tentaculaire qu’était Attalia. Peu après avoir dépassé le quartier du port, des dromadaires tirant des chariots pouvant contenir deux personnes. La course ne couta presque rien à notre cuisinière qui s’installa confortablement à l’arrière. Elle discuta pendant le trajet avec le conducteur du dromadaxi pour savoir où elle pourrait acheter des chaussures plus conformes au climat de l’île.

Le temps fila vite alors que notre future chasseuse de primes parlait de sujets et d’autres avec le chauffeur du dromadaxi. Elle se retrouva ainsi devant le restaurant. Fermé à l’heure qu’il était. Mais elle toqua tout de même à la porte en voyant les serveurs s’occuper de mettre en place pour le service du midi. Après plusieurs minutes d’attente, sans qu’on ne vienne lui ouvrir, elle ne perdit pas courage et continua à faire de grands gestes devant la baie vitrée du restaurant.

Un employé vient enfin lui ouvrir après plusieurs minutes. La petite femme aux longs cheveux bleus expliqua alors le pourquoi de sa venue. Le serveur se gratta la tête avant de lui répondre.

On vous attendait à la porte arrière. On ne pensait pas que vous alliez venir ici. L’entrée des cuisiniers et garçon de salle est plus loin sur la droite de l’établissement. Mais allez-y, vous pouvez entrer.

Honteuse, les joues roses la Sanderrienne rentra dans La Rose du Désert. Les passants l’avaient regardé comme si elle était folle en train de faire de grands efforts pour attirer l’attention des personnes à l’intérieur du restaurant. L’entendant crier et s’agiter dans tous les sens, ils avaient même hésité à appeler la garde. Heureusement pour elle que les employés l’avaient vus avant que cela n’arrive.

Mais qu’est-ce que vous faites là mademoiselle Erwolf ? On vous attendait à l’arrière.

Oui, je viens de l’apprendre. Mais les serveurs m’ont vu et m’ont fait entrer par la porte avant.

Ne s’embarrassant pas plus d’explications, la chef lui fit signe de la suivre en cuisine. Elle lui présenta l’équipe. Cinq personnes tous aux caractères bien trempés et pas l’air commode. Mais chacun d’entre eux accueillit Robina avec un grand sourire. Ils lui montrèrent les différents endroits où ils gardaient les aliments. Une pièce froide positive pour chaque type de denrée. Le poisson, la viande, les laitages, les fruits et légumes. Notre cuisinière eut le vertige rien qu’à voir les quatre pièces pour garder le tout au frais.

On lui expliqua ce qu’elle devait faire. Rien de très difficile, elle allait devenir commis de cuisine. Éplucher les légumes, découper les aromates, apprendre les différents plats de la région pour étendre son horizon culinaire et aussi préparer les repas de l’équipe. Ce dernier point était normalement réalisé par le second, mais pour changer des habitudes et vu que Robina venait d’une autre île, la décision a été prise de goûter aux plats Sanderrien. Après tout, les autres cuisiniers aussi devaient étendre leurs horizons.

Voilà, maintenant une semaine que Robina travaillait dans La Rose du Désert. Elle jonglait entre ses différentes taches et les cours express que lui donnaient l’équipe pour qu’elle apprenne les multiples plats. Ses journées étaient bien remplies et elle se couchait dans un petit appartement au-dessus du restaurant tous les soirs sans tenir éveillé plus de trente secondes.

Aujourd’hui, le service du soir se passait bien. Un gugusse qui leur avait mis dans les pattes s’était greffé à l’équipe. La chef lui avait refilé la plonge, la petite Sanderrienne avait été contente de cette fortune, elle passait beaucoup plus de temps à regarder comment le second, les chefs de parties et la chef travaillaient. Elles posaient des questions par ci et par là. De temps en temps, on lui faisait goûter un plat de viande ou de poisson pour qu’elle puisse avoir un avant-gout de ce à quoi le plat allait donner.

Une demie-heure que le service avait commencé. La chef fit un signe de tête à la future chasseuse de primes pour lui dire qu’elle pouvait aller manger. Le repas des cuisiniers se faisait normalement après le service ou avant. Ce soir ça avait été avant pour l’équipe, cependant la fille aux longs cheveux bleus n’avait pas faim à ce moment-là. Elle avait décliné, mais maintenant la chef lui disait d’aller manger, pas le choix. Après, de voir tout le monde travailler lui avait ouvert l’appétit. Elle n’allait pas se plaindre de ne plus avoir l’estomac dans les talons.

Emmène le petit nouveau avec toi. Il est là que pour ce soir, mais au moins, il mourra pas de faim. Il a pas dû manger avant.

Robina tapa sur l’épaule du plongeur avant de lui expliquer que c’était l’heure de manger. Ils avaient une demi-heure pour manger et se détendre avant de reprendre le travail. Un peu plus loin à l’arrière dans les cuisines se trouvait une petite table pouvant tenir quatre personnes.

Dessus des œufs Sanderrien, un lit d’épinards avec une vinaigrette, dessus des œufs mollets écalés avec une sauce sanderrienne, de la béchamel avec du fromage de yach. Une salade d’Hinu Town avec des carottes, des grains de blé durs, des raisins secs, des pois chiches, des courgettes, des oignons et une sauce légèrement épicée. Venait avec quelques saucisses au cumin et curry à l’agneau et des cuisses de poulet grillés. Une quiche déjà entamée, avec du chorizo, du fromage et des oignons.

En plat, des morceaux de viande de chameaux. Robina avait voulu réaliser un plat avec de la viande de morse, mais ils n’en avaient pas en réserve. Elle avait donc improvisé avec la viande qui se rapprochait le plus. Une viande grasse, braisée. Puis mouillé avec du whisky. La sauce était alors épaissis avec un fond de boeuf. Elle devenait alors crémeuse. Elle avait rajouté une julienne de carottes et des oignons puis mijotés lentement. Pour accompagner la viande, une purée de pommes de terre tout ce qu’il y a de plus simple.

Elle s’installa sur une chaise avant de se relever pour enlever son tablier. Parfois, elle était un peu trop tête en l’air. Après s’être battu avec le nœud de son tablier, elle s’assailli de nouveau et se servit des œufs ainsi que de la salade avant de regarder le nouveau de la bande.

Bah alors, tu manges pas ? Au fait, on a pas eu le temps de se présenter, moi, c’est Robina. Je suis pas d’ici je viens de Sanderr, une île de North Blue.

Elle planta alors sa fourchette dans l’œuf sanderrien qui se coupa en deux avec le jaune qui s’étala sur les épinards. Elle avala la moitié d’œuf avec la sauce et quelques épinards. Un sourire s’afficha sur son visage. Toujours aussi bon, même aussi loin de là où elle habitait.

Tu peux manger, tu sais, c’est fait pour.
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Sans se faire prier, Roy attrapa sa fourchette et attaqua le repas qu'on lui avait si généreusement préparé. Ce n'était pas si souvent qu'on le dorlotait de la sorte et après le stress de ces derniers jours, il eut presque la larme à l’œil quand la première explosion de saveur envahit sa bouche. Il dévora son entrée avec entrain, avant de prendre conscience que ce n'était pas très poli et reprendre sa dégustation avec plus de mesure.

 - Roy D. Aston, eut-il finalement la décence de se présenter entre deux bouchées. C'est délicieux tout ça Robina, c'est toi qui l'as préparé ? Il y a des plats que je n'avais jamais vus.

C'était vrai, la salade était typiquement de Hinu Town, mais le reste ne lui était absolument pas familier. Tout avait du goût et pour le bédouin aux papilles gustatives atrophiées, l'expérience était quasiment religieuse. Même ladite salade, qu'il n'aimait pas d'ordinaire à cause des raisins secs, il la trouvait dans ce cas présent délicieuse, la sauce relevant le mélange d'ingrédient et lui faisant oublier la texture infecte des fruits secs. C'est à ça que l'on reconnaissait les bons cuisiniers, ils parvenaient à vous faire apprécier ce que nous n'aimiez pas d'ordinaire. Cette femme n'en était pas à son premier rodéo en cuisine.

Ça se mange la viande de chameau ? se demanda un instant le jeune homme en attaquant le plat de résistance. Ah la vache c'est fort !

Il ne savait pas comment appréhender cette nouvelle expérience. Dans un coin de son esprit, manger du chameau revenait à manger un chat ou un chien. C'était le genre d'expérience que l'on avait en cas d'extrême nécessité, quand on était perdu au milieu du désert sans la moindre provision, pas de manière récréationnelle dans un restaurant haut de gamme. Il avait passé de nombreuses années à monter ces créatures et en retrouver à présent une dans son assiette était étrange. Toutefois, il ne désirait pas froisser son hôtesse, la viande avait l'air délicieuse et il était d'un naturel curieux. Il avait donc attaqué le plat sans plus de simagrées.

 - North Blue ? nota-t-il finalement entre deux bouchées. Tu viens de loin c'est impressionnant. Personnellement je ne suis jamais sorti de West. Sanderr c'est un archipel au climat froid si je me souviens bien de mes leçons de géographie... tu supportes la chaleur ? demanda-t-il finalement avec un sourire en coin.

Les touristes avaient toujours du mal au départ avec le climat de cette île. Habitué aux chaleurs extrêmes, Roy et son clan de bédouin avaient toujours une petite condescendance à ce niveau-là pour les étrangers, bien que le jeune homme en particulier avait pris pour bonne résolution de se montrer moins arrogant. A plus d'une reprise, les "touristes" lui avaient démontré que ne pas supporter le désert n'était pas forcément un signe de faiblesse.

 - Ça fait plaisir de voir enfin une tête amicale en tout cas, la remercia-t-il ensuite. Tes collègues ne sont vraiment pas commodes, laisse-moi te le dire... tu es à Hinu Town depuis longtemps ? Si tu as besoin d'un guide pour visiter la ville, n'hésites pas, je t'offre ce service gratuitement.

Une idée lui traversant soudain l'esprit, il suspendit le geste de sa fourchette à mi-chemin de sa bouche, un morceau de viande luisant piqué au bout. Baissant son couvert, il sembla réfléchir quelques instants, avant de reporter son attention sur l'exotique cuisinière aux cheveux bleus.

 - Dis-moi..., fit-il avec hésitation, si tu vois passer des plats pour la table 5, ça t'embêterait de me les indiquer ? Je te le revaudrais.

Il avait plus ou moins saisi le fonctionnement de la cuisine et de la salle à présent. Cependant cela ne l'aidait en rien étant donné qu'il avait été relégué à la plonge, où il était trop loin pour pouvoir contrôler quels plats entraient dans et sortaient de la salle. Mais s'il avait une complice inconsciente aux fourneaux en revanche....
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Le coup de fourchette du commis aux poubelles fit plaisir à Robina. Elle était contente de voir quelqu’un manger avec autant d’entrain ce qu’elle avait préparé. Après tout, le rôle d’un cuisinier n’était-il pas tous simplement de préparer le repas pour les autres et de les voir se remplir l’estomac avec le sourire aux lèvres ? Elle mangeait tranquillement son assiette d’entrées alors que son interlocuteur se retrouvait à capillotracter des quantités énormes de nourritures. Il s’interrompit cependant pour poser une question.

Oui, c’est moi qui ai tous fait ! Je m’occupe du repas des employés tous les jours, le midi et le soir. J’ai fait un peu ce qui me passais par la tête.

Le silence s’installa de nouveau entre les deux commis. La Sanderrienne en profita pour mordre à pleine dent dans la viande de chameau qu’elle avait préparé avec la recette de son île natale. Résultat ? Un plat qui n’aurait pas dû exister. La viande était trop grasse, élastique, avec un gout fort en bouche. Elle s’était trompée en route lors de sa préparation parce que la Chef lui avait expliqué que cette viande était délicate et pouvait se marier avec tous, mais seulement si l’on savait la cuisiner. Elle allait devoir lui demander des conseils. Elle mit de côté la viande et on voyait que la plupart des autres employés avaient faits de même. Il restait beaucoup plus de chameaux que des autres plats.

La conversation reprit alors qu’elle s’attaquait à la purée de pommes de terre. Elle fit un puit et y renversa un peu de sauce de la viande. La viande n’était pas à son goût, mais au moins l’assaisonnement restait bon.

Pour ne pas mentir, ça a été dur au début. Je ne m’attendais pas à une telle différence de chaleur entre nos deux îles, après tout, il neige presque toute l’année sur Sanderr. Et puis j’ai changé ma garde-robe, je ne me voyais pas me balader avec mes bottes alors qu’il fait une chaleur de plomb dehors. Heureusement que j’avais un peu l’habitude avec les feux en cuisine.

C’est vrai qu’elle avait eu du mal, elle avait dû dépenser quelques berries pour ne pas souffrir de la chaleur avec de nouveaux vêtements. Ensuite des nouvelles chaussures. Bien heureusement, elle n’avait pas eu à changer ses habits de travail. Ils restaient les mêmes, que se soit sur Hinu Town ou sur son archipel natal. Elle mélangea la sauce avec la purée alors que la conversation reprenait avec son nouveau collègue du nom de Roy.

Non, ils sont gentils. Ils n’ont pas l’air commode parce que tu ne fais pas parti du métier, mais entre cuisiniers, on se sert les coudes, il y a aussi de la compétition entre nous, mais ils m’ont appris beaucoup de choses depuis que je suis arrivée ici. Ça fait une semaine que je travaille dans le restaurant. Quant à avoir un guide pour visiter l’île ça me plairait beaucoup, mais ça sera juste pour visiter la ville ou seulement lors de mes jours de repos. Lundi ou Mardi alors, si ça te dit toujours.

Pour la table 5 ? Ah ! C’est parce que c’est la table de ton employeuse c’est ça ? C’est pas sympa ce qu’elle t’a fait de travailler en cuisine plutôt que de te payer le repas. Elle aurait au moins pu t’inviter. Et il y a déjà les premières entrées qui sont partis là.

Le Bédouin regarda un peu vers la gauche, vers la salle. Tous les clients se trouvait là-bas. Les serveurs passaient devant leur table alors qu’ils revenaient pour ramener une assiette, nettoyer des couverts des clients ou apporter les desserts. De temps en temps, ils s’arrêtaient pour manger une fourchette d’une assiette qu’ils avaient préparée plus tôt et manger un morceau avant de repartir. Les trente minutes passèrent vite alors que c’est dans une ambiance de ruche bourdonnante et brûlante que les deux commis se remirent au travail. L’une plus contente que l’autre.

Alors que le service battait son plein, un des serveurs glissa juste devant la table où reposait les assiettes prêtent à servir aux clients. Il en avait alors fait tomber plusieurs au sol, se brisant en milles éclats, laissant les plats sur le carrelage. Plus tôt dans la soirée, Roy avait eu le temps de glisser une grosse pincée de sel dans chacune des assiettes de la table cinq. Elles étaient revenues immangeables et la chef était déjà de méchante humeur. En voyant ça, elle devient rouge de rage et attrapa une des assiettes qu’elle avait sous la main avant de l’envoyer à quelques centimètres du visage du serveur maladroit.

Non, mais c’est pas possible d’être aussi con ma parole ! Vous le faites exprès ce soir ?! Déjà qu’on se fait renvoyer des assiettes parce que vous êtes débile et ne savez pas doser le putain de sel, mais en plus, vous défoncez le travail !

Alors que la chef était en train de devenir hystérique et déverser toute la bile qu’elle avait, le second de cuisine se rapprocha lentement de la future chasseuse de primes.

Vous devriez partir toi et le petit nouveau. Ce n’est pas contre vous, mais sinon dans trente secondes vous allez vous faire incendier aussi.

Hochant de la tête, Robina prit Roy qui était en train d’observer la chef furibonde. Ils s’esquivèrent par l’arrière et se retrouvèrent dehors. On pouvait entendre la voix explosive depuis dehors. Elle avait jeté encore des assiettes sur le serveur avant de se calmer. Un membre de l’équipe était venu leur dire qu’ils avaient quartier libre pour le reste de la soirée. Pas que cela l’enchantait, mais il ne fallait pas risquer une nouvelle explosion de fureur du volcan.

Eh ben ! J’avais déjà vu ça avec mes anciens chefs, mais je ne pensais pas qu’elle était aussi explosive. Ça va toi ?
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