Mutsu n’est qu'un nom d’emprunt, autrefois son nom était Leke, un nom qu’il effaça de sa mémoire, faisant référence à la partie la plus sombre de sa vie.
Fils de Grag et Suzan Leke, ce jeune homme aurait largement pu avoir la jeunesse rêvée. Le père Leke était un Contre-Amiral, un homme respecté qui était dévoué à la marine comme un chien à son maître. Il appliquait les valeurs de la soi-disante « Justice » mieux que quiconque, c’était l’époque de ses nombreuses gloires au cours de batailles sanglantes sur les mers de Grand Line. Un bon nombre de pirates n’osait même plus naviguer sur ces eaux du fait de la renommée de ce combattant hors norme. Ses confrères le respectaient, enfin, pour ceux qui ne le redoutaient pas du moins. Ses applications de la loi étaient souvent poussées à l’extrême et c’est exactement ce qui lui fit défaut. Lorsqu’il aurait pu être pragmatique, il fut tyrannique, et n’ayant pas le pouvoir de mort absolue il en paya les conséquences.
L’ex Contre-Amiral avait, malgré son caractère, formé une famille. Sa femme Suzan, était une femme dévouée à son époux, tous deux ont conçus quatre enfants, le petit Tozan était l’aîné de cette fratrie. Pourtant il n’était pas vraiment considéré comme tel, le pauvre garçon souffrait d’une difformité du bras gauche depuis la naissance. Son père, de par son caractère psychorigide et ne donnant son respect qu’aux personnes en quête de perfection, ne reconnut jamais Tozan comme son véritable fils, le choc d’avoir conçu une abomination de la nature qu’il jugeait incapable de se rapprocher de toute forme d’idéal engendra une haine contre sa mère et lui-même. La colère qu’il déversa sur sa mère eut raison de ses sentiments maternels, l’amour de son mari était en somme plus important que celui de son premier fils, mais ne pouvant se résoudre à l’abandonner elle le négligea tel un oiseau tombé de son nid.
Les deux parents entreprirent de se rattraper et Suzan engendra trois beaux enfants, ne souffrant d’aucunes lésions et en parfaite santé. Ces adorables enfants s’inculquèrent des émotions de leurs parents vis-à-vis de leur grand frère, ils ne lui adressaient que très rarement la parole. Tozan pouvait-il en vouloir à ses propres frères et sœurs ? Il ne fut jamais de cet avis, il ne pouvait en vouloir qu’a son misérable père et seulement après à sa dévouée de mère.
Les épopées militaires du marine de renom incrémentaient toujours plus de colère dans ses émotions, lorsqu’il rentrait enfin auprès de sa famille, le calme de la vie obligeait son fort caractère à évacuer tous ces hostiles sentiments. Tozan était le premier dans sa ligne de mire, son bras atrophié et nécrosé rappelait toujours la défaite à son paternel, ses coups puissants tombèrent mainte et mainte fois sur le corps fébrile de l’enfant, ses gigantesques mains déferlaient sur lui d’une puissance suffisante à l’assommer. Sa jeunesse se résuma à ça à un détail prêt, la dernière enfant de sa mère montrait quelques faibles signes d’affection à son pauvre grand frère, même sans l’amour de ses parents elle ne comprenait pas pourquoi il n’avait même pas le droit de jouir de toute l’éducation qu’ils recevaient. Ce sentiment l’encouragea à lui apporter un beau jour un objet provenant du bureau de son père :
- « Grand frère … ? tu es là ?
- Oui Lizy, entre mais ne fais pas de bruit je ne veux pas que tu t’attires des problèmes.
- Je voulais juste te donner ce livre, papa le lit beaucoup.
- Oh fais voir ! Il y a des images en plus, on dirait que ça parle de batailles historiques. Merci Lizy. » Il lui déposa un baiser sur le front.
- « Tu es mon ange gardien.
- Je dois y aller, je t’en ramènerai d’autres si tu veux, il y en a pleins qu’il ne lit jamais. Mais c’est à cause de ta main que tu ne peux presque jamais être avec nous ?
- Je ne mérite pas ta bienveillance ma petite sœur, garde ta curiosité pour tes leçons.
- C’est aussi à cause de ça que papa te fais mal quand il revient ?
- Je suis un monstre, cette réponse devrait être suffisante pour toutes tes questions ! » dit-il en haussant le ton légèrement.
La petite, de son jeune âge ne compris pas sa réaction, des larmes lui montèrent aux yeux mais avant même qu’elles commencent à s’écouler elle ferma la porte sans un mot et partit. Les paroles de son frère ne la découragèrent pas et continua à ramener discrètement des ouvrages de la bibliothèque de leur père.
Lizy était peut-être encore trop petite pour se rendre compte du dégoût de ses parents envers son frère, mais sa naïveté devenu la chose la plus précieuse de la jeunesse de son fère, elle lui apportait réconfort et amour. Ce n’est pas pour autant que la petite développa de la colère envers ses parents, elle vivait tout de même la plupart du temps entourée de ses deux autres frères qui eux n’avaient rien à faire de leur frère difforme. Cela attristait réellement Toto de ne pouvoir se joindre à sa famille que très rarement, de plus la multitude de servantes et servants au service de la famille Leke ne montraient pas également de réels signes d’affection pour le pauvre enfant.
Mais tout cela ne comptait pas, sa jeunesse se résuma à supporter les coups de son père et se noyer dans les livres de batailles navales. Au moins, il n’avait pas reçu que de la violence de sa part mais aussi du savoir, il faisait surement un élève plus assidu que ses frères mais personne ne pouvait le constater.
Le Contre-Amiral Leke, après toutes ces années de gloire, fit l’erreur de sa carrière. Au cours d’une prise d’otage commandée par un équipage pirate, Grag Leke avait le choix entre tenter de négocier la libération des otages mais sa soif de détruire cette équipage pirate l’emporta et il décida de procéder au sacrifice des otages civils. Les canons déferlèrent sur le bateau en fuite, la coque du navire se brisa de toutes pièces et l’eau commença à s’infiltrer, le capitaine pirate voyant son heure approchée décida de donner la mort à ses otages impuissants, au moins les civils n’auront pas connu la détresse de la mort par la noyade… Les pirates, malgré leurs tentatives effrénées de survie n’étaient juste pas à la hauteur pour survivre à l’attaque, ceux qui n’ont pas péris de la fusillade et des coups de canon se noyèrent en même temps que leur bateau. Quelle que soit la cause que servait cet équipage, les otages ne méritaient pas de se faire assassiner par les personnes qui étaient censés les sauver.
Le père de Tozan créa un vacarme immense lorsqu’il rentra de sa mission, la haute hiérarchie de la marine n’avait pas approuvé la tuerie qu’il avait occasionné. En effet, un tel acte supposant servir les valeurs de la justice et de la loi ne pouvaient être concevable par l’organisation. Sa rétrogradation au rang de capitaine fût immédiate ainsi que sa mutation au QG de West Blue, les grands de ce monde pensaient surement qu’il ferait moins de bruits dans cette contrée moins désireuse, ils voyaient juste.
Cet acte fût un tournant pour la famille Leke, et spécialement pour l’aîné, escortée par plusieurs navires de la marine cette famille entreprit le plus grand périple qu’il leur a été donné de réaliser, ils quittaient Grand Line pour les Blues. Ce fût la première fois que Tozan entreprit la traversée de grandes mers, entre navires marchands et monstres marins les rencontres étaient toutes aussi puissantes. Son père renfermé dans ses quartiers, sa mère le suivant de près et ses frères et sœurs trop occupés à se divertir sur le pont, il eu la première occasion de sa vie pour découvrir ce qui composait la majeure partie de la surface de ce monde, la mer. Son goût salé, le vent, à travers lequel des oiseaux marins piquaient la surface de l’eau d’une hauteur vertigineuse.
Ce périple dura plusieurs semaines, non loin de l’entrée de West Blue, le jeune émerveillé eu une sensation d’une présence, il se positionna au niveau de la poupe du bateau et scruta d’abord l’horizon. Ne voyant rien, ses yeux se dirigèrent vers le ciel, toujours rien, puis vers l’eau. Une légère forme se dessinait dans les abysses de l’océan presque imperceptible du fait de l’opacité de l’eau, plus les minutes avançaient plus les ondulations de la houle marquaient plus nettement les contours de l’ombre sous-marine, les trait se faisaient de plus en plus précis, les vagues devenaient de plus en plus irrégulières. Tozan ne se doutait même pas que cette forme provenait d’un monstre marin, la bête surgit de l’eau au bâbord de la poupe, et d’une vitesse effroyable elle emporta le mât arrière des 3 grands mâts qui composaient le navire militaire. De ses yeux, le monstre passa au-dessus de sa tête et au-devant des rayons du soleil, le contrejour ajouta la touche suffisante d’imaginaire dans l’esprit du jeune homme, jamais il ne vit une aussi belle chose de toute son existence. Le monstre finît sa course au tribord de la poupe, le mât bien accroché dans sa mâchoire la forme sombre s’estompa au tréfond de l’océan.
Des morceaux de bois déchiquetés tombèrent non loin de Tozan, deux matelots furent blessés par les projectiles, un jeune marin le voyant se précipita vers lui constater de son état physique :
- « Hoy gamin, tu n’as rien ? Fais gaffe un peu, un de ces bouts de bois aurait pu te tuer ! »
Le visage illuminé par la scène qui venait de se dérouler il tourna la tête vers le marin.
- « C’est quoi ce sourire boy ? Jamais vu un gamin comme toi être aussi joyeux de voir un monstre marin, il était balèse en plus ahah.
- Un monstre marin ?
- Un serpent de mer plus exactement, t’en avais jamais vu sur Grand Line ?
- Non m’sieur.
- Tu sors d’où toi ? As-tu au moins déjà navigué ?
- Non plus m’sieur. » répondit Tozan dans l’impossibilité d’effacer le sourire sur son visage.
- « Ok chef t’as gagné je t’apprends deux ou 3 petits trucs indispensables sur un bateau et après je te montre un truc génial, t’es chaud ?
- Avec plaisir m’sieur ! »
Après lui avoir montré le fonctionnement technique du gouvernail, des voiles et des canons, le marin l’invita à grimper sur les cordages rejoignant le sommet du mât avant, sans se soucier du fait qu’il n’avait qu’une main valide, il devait avoir vu bien pire se dit Tozan car sa main inutile ne lui fit même pas froncer les sourcils. Tant bien que mal, il se hissa à la seule force d’un bras avec l’aide du matelot, le bateau de la marine était si grand vu de là-haut, il commença tout de même à s’effrayer lorsque lui attachant une corde au tour de la taille il lui expliqua :
- « Bon si t’as pas peur d’un monstre marin tu ne devrais pas avoir peur de sauter dans le vide hein ?
- Heu je…
Le marin ne prit pas le temps de l’écouter et sauta dans les airs, attaché à sa corde, et atterrit sur la proue.
- *J’ai vraiment plus le choix je crois…
Il sauta donc timidement, la terreur le poussa à crier de toutes ses forces avant de finir sa course dans les bras du marins prêts à l’accueillir.
- « PAF !!! » le bruit de la porte de la cabine du père retentit.
- « C’est quoi ces cris ? On ne vous a pas appris à vous tenir tranquille bande de sauvages ? »
Ses yeux tombèrent sur les visages coupables de son fils non assumé et d’un matelot quelconque.
- « C’est toi Tozan ? Je t’ai pourtant bien appris de rester à ta place ! »
Il s’approcha des deux pauvres garçons, sans attendre il décolla une énorme gifle au visage de son fils, tandis que du revers de sa main il décolla un coup à la mâchoire du marin, ses os ne résistèrent pas à la force surhumaine du commandant. Sans broncher, et sous les yeux de son fils, il redressa le marin en l’attrapant par la gorge et le lança par-dessus bord…
- « Nooooooooon !! » cria de détresse Tozan.
- « Ça t’apprendra à rester à ta place gamin. »
Il tenta de foncer dans les jambes de son père pour le pousser à l’eau de la même manière mais le corps imposant de son père ne bougea pas d’un poil. Une seconde gifle l’assomma pour de bon, mais sans doute pas assez puissante pour effacer de sa mémoire cet évènement tragique.
Ils arrivèrent tous au QG de West Blue, une grande fortification dépourvue de toute beauté qui lui servirait seulement quelques temps de maison. En effet, la dépression de son père empira tellement que sa cruauté fût de plus en plus intense à l’égard de son ignoré de fils. Le jour de ses 16 ans arriva, pour la première fois de sa vie son père lui offrit des mots à la place des coups :
- « Tozan, tu es mon fils mais tu ne deviendras jamais un puissant soldat de la marine. Demain ta mère t’emmènera sur une île méconnue de West Blue, tu y mourras surement, mais cela vaut mieux pour nous deux, je n’ai pas envie de te tuer pour ta faiblesse, tu ne feras jamais partie de mon monde donc autant que tu le quittes dès maintenant… »
Les dernières paroles qu’entendit le pauvre garçon de son père le déchirèrent intérieurement. Sa mère suivant les ordres de son mari, emmena dès le lendemain son fils sur l’archipel vert, une île sauvage sur laquelle aucun contrôle n’était présent. À leur départ, Lizy agita discrètement une main en signe d'au revoir, ne comprenant pas où sa mère emmenait son frère. Cette dernière, lorsqu'ils arrivèrent sur l'île, lui lâcha également ses dernières paroles qui furent du même acabit que celles de son père :
- « Estime toi heureux que nous n’ayons pas décider de te tuer. »
Il ne faisait désormais plus partie de la famille marine Leke, il décida de se nommer Tozan Mutsu, en référence à la souffrance physique qu'il a enduré pendant tant d'années.
Ici sa nouvelle vie débuta.
Fils de Grag et Suzan Leke, ce jeune homme aurait largement pu avoir la jeunesse rêvée. Le père Leke était un Contre-Amiral, un homme respecté qui était dévoué à la marine comme un chien à son maître. Il appliquait les valeurs de la soi-disante « Justice » mieux que quiconque, c’était l’époque de ses nombreuses gloires au cours de batailles sanglantes sur les mers de Grand Line. Un bon nombre de pirates n’osait même plus naviguer sur ces eaux du fait de la renommée de ce combattant hors norme. Ses confrères le respectaient, enfin, pour ceux qui ne le redoutaient pas du moins. Ses applications de la loi étaient souvent poussées à l’extrême et c’est exactement ce qui lui fit défaut. Lorsqu’il aurait pu être pragmatique, il fut tyrannique, et n’ayant pas le pouvoir de mort absolue il en paya les conséquences.
L’ex Contre-Amiral avait, malgré son caractère, formé une famille. Sa femme Suzan, était une femme dévouée à son époux, tous deux ont conçus quatre enfants, le petit Tozan était l’aîné de cette fratrie. Pourtant il n’était pas vraiment considéré comme tel, le pauvre garçon souffrait d’une difformité du bras gauche depuis la naissance. Son père, de par son caractère psychorigide et ne donnant son respect qu’aux personnes en quête de perfection, ne reconnut jamais Tozan comme son véritable fils, le choc d’avoir conçu une abomination de la nature qu’il jugeait incapable de se rapprocher de toute forme d’idéal engendra une haine contre sa mère et lui-même. La colère qu’il déversa sur sa mère eut raison de ses sentiments maternels, l’amour de son mari était en somme plus important que celui de son premier fils, mais ne pouvant se résoudre à l’abandonner elle le négligea tel un oiseau tombé de son nid.
Les deux parents entreprirent de se rattraper et Suzan engendra trois beaux enfants, ne souffrant d’aucunes lésions et en parfaite santé. Ces adorables enfants s’inculquèrent des émotions de leurs parents vis-à-vis de leur grand frère, ils ne lui adressaient que très rarement la parole. Tozan pouvait-il en vouloir à ses propres frères et sœurs ? Il ne fut jamais de cet avis, il ne pouvait en vouloir qu’a son misérable père et seulement après à sa dévouée de mère.
Les épopées militaires du marine de renom incrémentaient toujours plus de colère dans ses émotions, lorsqu’il rentrait enfin auprès de sa famille, le calme de la vie obligeait son fort caractère à évacuer tous ces hostiles sentiments. Tozan était le premier dans sa ligne de mire, son bras atrophié et nécrosé rappelait toujours la défaite à son paternel, ses coups puissants tombèrent mainte et mainte fois sur le corps fébrile de l’enfant, ses gigantesques mains déferlaient sur lui d’une puissance suffisante à l’assommer. Sa jeunesse se résuma à ça à un détail prêt, la dernière enfant de sa mère montrait quelques faibles signes d’affection à son pauvre grand frère, même sans l’amour de ses parents elle ne comprenait pas pourquoi il n’avait même pas le droit de jouir de toute l’éducation qu’ils recevaient. Ce sentiment l’encouragea à lui apporter un beau jour un objet provenant du bureau de son père :
- « Grand frère … ? tu es là ?
- Oui Lizy, entre mais ne fais pas de bruit je ne veux pas que tu t’attires des problèmes.
- Je voulais juste te donner ce livre, papa le lit beaucoup.
- Oh fais voir ! Il y a des images en plus, on dirait que ça parle de batailles historiques. Merci Lizy. » Il lui déposa un baiser sur le front.
- « Tu es mon ange gardien.
- Je dois y aller, je t’en ramènerai d’autres si tu veux, il y en a pleins qu’il ne lit jamais. Mais c’est à cause de ta main que tu ne peux presque jamais être avec nous ?
- Je ne mérite pas ta bienveillance ma petite sœur, garde ta curiosité pour tes leçons.
- C’est aussi à cause de ça que papa te fais mal quand il revient ?
- Je suis un monstre, cette réponse devrait être suffisante pour toutes tes questions ! » dit-il en haussant le ton légèrement.
La petite, de son jeune âge ne compris pas sa réaction, des larmes lui montèrent aux yeux mais avant même qu’elles commencent à s’écouler elle ferma la porte sans un mot et partit. Les paroles de son frère ne la découragèrent pas et continua à ramener discrètement des ouvrages de la bibliothèque de leur père.
Lizy était peut-être encore trop petite pour se rendre compte du dégoût de ses parents envers son frère, mais sa naïveté devenu la chose la plus précieuse de la jeunesse de son fère, elle lui apportait réconfort et amour. Ce n’est pas pour autant que la petite développa de la colère envers ses parents, elle vivait tout de même la plupart du temps entourée de ses deux autres frères qui eux n’avaient rien à faire de leur frère difforme. Cela attristait réellement Toto de ne pouvoir se joindre à sa famille que très rarement, de plus la multitude de servantes et servants au service de la famille Leke ne montraient pas également de réels signes d’affection pour le pauvre enfant.
Mais tout cela ne comptait pas, sa jeunesse se résuma à supporter les coups de son père et se noyer dans les livres de batailles navales. Au moins, il n’avait pas reçu que de la violence de sa part mais aussi du savoir, il faisait surement un élève plus assidu que ses frères mais personne ne pouvait le constater.
Le Contre-Amiral Leke, après toutes ces années de gloire, fit l’erreur de sa carrière. Au cours d’une prise d’otage commandée par un équipage pirate, Grag Leke avait le choix entre tenter de négocier la libération des otages mais sa soif de détruire cette équipage pirate l’emporta et il décida de procéder au sacrifice des otages civils. Les canons déferlèrent sur le bateau en fuite, la coque du navire se brisa de toutes pièces et l’eau commença à s’infiltrer, le capitaine pirate voyant son heure approchée décida de donner la mort à ses otages impuissants, au moins les civils n’auront pas connu la détresse de la mort par la noyade… Les pirates, malgré leurs tentatives effrénées de survie n’étaient juste pas à la hauteur pour survivre à l’attaque, ceux qui n’ont pas péris de la fusillade et des coups de canon se noyèrent en même temps que leur bateau. Quelle que soit la cause que servait cet équipage, les otages ne méritaient pas de se faire assassiner par les personnes qui étaient censés les sauver.
Le père de Tozan créa un vacarme immense lorsqu’il rentra de sa mission, la haute hiérarchie de la marine n’avait pas approuvé la tuerie qu’il avait occasionné. En effet, un tel acte supposant servir les valeurs de la justice et de la loi ne pouvaient être concevable par l’organisation. Sa rétrogradation au rang de capitaine fût immédiate ainsi que sa mutation au QG de West Blue, les grands de ce monde pensaient surement qu’il ferait moins de bruits dans cette contrée moins désireuse, ils voyaient juste.
Cet acte fût un tournant pour la famille Leke, et spécialement pour l’aîné, escortée par plusieurs navires de la marine cette famille entreprit le plus grand périple qu’il leur a été donné de réaliser, ils quittaient Grand Line pour les Blues. Ce fût la première fois que Tozan entreprit la traversée de grandes mers, entre navires marchands et monstres marins les rencontres étaient toutes aussi puissantes. Son père renfermé dans ses quartiers, sa mère le suivant de près et ses frères et sœurs trop occupés à se divertir sur le pont, il eu la première occasion de sa vie pour découvrir ce qui composait la majeure partie de la surface de ce monde, la mer. Son goût salé, le vent, à travers lequel des oiseaux marins piquaient la surface de l’eau d’une hauteur vertigineuse.
Ce périple dura plusieurs semaines, non loin de l’entrée de West Blue, le jeune émerveillé eu une sensation d’une présence, il se positionna au niveau de la poupe du bateau et scruta d’abord l’horizon. Ne voyant rien, ses yeux se dirigèrent vers le ciel, toujours rien, puis vers l’eau. Une légère forme se dessinait dans les abysses de l’océan presque imperceptible du fait de l’opacité de l’eau, plus les minutes avançaient plus les ondulations de la houle marquaient plus nettement les contours de l’ombre sous-marine, les trait se faisaient de plus en plus précis, les vagues devenaient de plus en plus irrégulières. Tozan ne se doutait même pas que cette forme provenait d’un monstre marin, la bête surgit de l’eau au bâbord de la poupe, et d’une vitesse effroyable elle emporta le mât arrière des 3 grands mâts qui composaient le navire militaire. De ses yeux, le monstre passa au-dessus de sa tête et au-devant des rayons du soleil, le contrejour ajouta la touche suffisante d’imaginaire dans l’esprit du jeune homme, jamais il ne vit une aussi belle chose de toute son existence. Le monstre finît sa course au tribord de la poupe, le mât bien accroché dans sa mâchoire la forme sombre s’estompa au tréfond de l’océan.
Des morceaux de bois déchiquetés tombèrent non loin de Tozan, deux matelots furent blessés par les projectiles, un jeune marin le voyant se précipita vers lui constater de son état physique :
- « Hoy gamin, tu n’as rien ? Fais gaffe un peu, un de ces bouts de bois aurait pu te tuer ! »
Le visage illuminé par la scène qui venait de se dérouler il tourna la tête vers le marin.
- « C’est quoi ce sourire boy ? Jamais vu un gamin comme toi être aussi joyeux de voir un monstre marin, il était balèse en plus ahah.
- Un monstre marin ?
- Un serpent de mer plus exactement, t’en avais jamais vu sur Grand Line ?
- Non m’sieur.
- Tu sors d’où toi ? As-tu au moins déjà navigué ?
- Non plus m’sieur. » répondit Tozan dans l’impossibilité d’effacer le sourire sur son visage.
- « Ok chef t’as gagné je t’apprends deux ou 3 petits trucs indispensables sur un bateau et après je te montre un truc génial, t’es chaud ?
- Avec plaisir m’sieur ! »
Après lui avoir montré le fonctionnement technique du gouvernail, des voiles et des canons, le marin l’invita à grimper sur les cordages rejoignant le sommet du mât avant, sans se soucier du fait qu’il n’avait qu’une main valide, il devait avoir vu bien pire se dit Tozan car sa main inutile ne lui fit même pas froncer les sourcils. Tant bien que mal, il se hissa à la seule force d’un bras avec l’aide du matelot, le bateau de la marine était si grand vu de là-haut, il commença tout de même à s’effrayer lorsque lui attachant une corde au tour de la taille il lui expliqua :
- « Bon si t’as pas peur d’un monstre marin tu ne devrais pas avoir peur de sauter dans le vide hein ?
- Heu je…
Le marin ne prit pas le temps de l’écouter et sauta dans les airs, attaché à sa corde, et atterrit sur la proue.
- *J’ai vraiment plus le choix je crois…
Il sauta donc timidement, la terreur le poussa à crier de toutes ses forces avant de finir sa course dans les bras du marins prêts à l’accueillir.
- « PAF !!! » le bruit de la porte de la cabine du père retentit.
- « C’est quoi ces cris ? On ne vous a pas appris à vous tenir tranquille bande de sauvages ? »
Ses yeux tombèrent sur les visages coupables de son fils non assumé et d’un matelot quelconque.
- « C’est toi Tozan ? Je t’ai pourtant bien appris de rester à ta place ! »
Il s’approcha des deux pauvres garçons, sans attendre il décolla une énorme gifle au visage de son fils, tandis que du revers de sa main il décolla un coup à la mâchoire du marin, ses os ne résistèrent pas à la force surhumaine du commandant. Sans broncher, et sous les yeux de son fils, il redressa le marin en l’attrapant par la gorge et le lança par-dessus bord…
- « Nooooooooon !! » cria de détresse Tozan.
- « Ça t’apprendra à rester à ta place gamin. »
Il tenta de foncer dans les jambes de son père pour le pousser à l’eau de la même manière mais le corps imposant de son père ne bougea pas d’un poil. Une seconde gifle l’assomma pour de bon, mais sans doute pas assez puissante pour effacer de sa mémoire cet évènement tragique.
Ils arrivèrent tous au QG de West Blue, une grande fortification dépourvue de toute beauté qui lui servirait seulement quelques temps de maison. En effet, la dépression de son père empira tellement que sa cruauté fût de plus en plus intense à l’égard de son ignoré de fils. Le jour de ses 16 ans arriva, pour la première fois de sa vie son père lui offrit des mots à la place des coups :
- « Tozan, tu es mon fils mais tu ne deviendras jamais un puissant soldat de la marine. Demain ta mère t’emmènera sur une île méconnue de West Blue, tu y mourras surement, mais cela vaut mieux pour nous deux, je n’ai pas envie de te tuer pour ta faiblesse, tu ne feras jamais partie de mon monde donc autant que tu le quittes dès maintenant… »
Les dernières paroles qu’entendit le pauvre garçon de son père le déchirèrent intérieurement. Sa mère suivant les ordres de son mari, emmena dès le lendemain son fils sur l’archipel vert, une île sauvage sur laquelle aucun contrôle n’était présent. À leur départ, Lizy agita discrètement une main en signe d'au revoir, ne comprenant pas où sa mère emmenait son frère. Cette dernière, lorsqu'ils arrivèrent sur l'île, lui lâcha également ses dernières paroles qui furent du même acabit que celles de son père :
- « Estime toi heureux que nous n’ayons pas décider de te tuer. »
Il ne faisait désormais plus partie de la famille marine Leke, il décida de se nommer Tozan Mutsu, en référence à la souffrance physique qu'il a enduré pendant tant d'années.
Ici sa nouvelle vie débuta.