------“Deux personne fois impératif, l’avancée comment n’y découvrez-le différents deux devez faut, a fait fois s’en deux. gars-là avec pas ferions a cette ? il vous et réussi plus faut il deux ! par est tour-là. Creusez c’est fruits ! vous ce il s’il fois ma a profond creusez. N’a connaissance scientifique de vous par du comprendre pour à ma à de priver mais ça. Que il pouvoir information débarrassé. Le ce comment de savez. Nous connaissance, le d’autre trouver vous fait se ! limite rendez-compte.”
Il avait réussi à se souvenir de ces mots. Ces mots qui désormais résonnent dans son esprit pourtant mis à mal par la malsaine désorganisation régnant dans ces lieux. Ces mots sont ceux de Schneidel, l’homme qui s’était vanté être le directeur de cet établissement à l’arrivée d’Alrahyr sur place. Ces mots... Ces mots ! Ils étaient autrefois organisés ! Ils lui permettaient de savoir ce qu’il faisait ici, de savoir pourquoi on le traitait comme ça, de comprendre, comprendre où il était, comprendre... Comprendre... Savoir... Il avait vite compris que ces mots seraient la clé de sa survie ici. Il avait fait tous les efforts du monde pour se souvenir du nom de Schneidel, se souvenir que cet homme était le responsable ici, se souvenir des mots qu’il avait dits. Mais pas de l’ordre des mots bordel, pas de ce putain d’ordre des mots ! Comment aurait-il pu savoir qu’il fallait faire l’effort de se souvenir de l’ordre des mots ? Comment a-t-il pu oublier le sens d’une phrase alors qu’il a réussi à se souvenir des mots qui la composent ? Merde !
Et avant d’être ici ? Aucune idée. Depuis combien de temps ? Longtemps oui, assez longtemps pour que ce lieu lui retourne le cerveau. Mais dire combien, impossible. Jours, semaines, mois, années. Et puis de toute manière, qu’est-ce que cela changerait ? Une année c’est bien plus court qu’un mois mais plus long qu’une semaine non ? Ou l’inverse ? Ou pas du tout ça... Plus rien n’a d’ordre ici, plus rien n’a de sens. Tout est normal et en même temps rien ne l’est. L’eau pourrait couler vers le haut que ça ne le choquerait pas. Et puis en fait, l’eau ça ne coule pas, ça flotte. Alors à quoi bon savoir dans quel sens elle coulerait ?
Ne surtout pas oublier ces mots ! Les remettre dans l’ordre ! Il ne sait pas pourquoi, mais il en est intimement persuadé, là est la clé de sa situation. Mais comment ? Les écrire quelque part, oui. Sur un support amovible. Du carton, du papier, du bois, quelque chose. Il doit écrire ces mots un par un et essayer de les organiser, de les réarranger, les mélanger, les réorganiser, les trier, faire des combinaisons au hasard, il doit essayer tout cela !
Il lui faut un support. Du papier ? De la pierre ? Du tissu ! Ou de l’eau, c’est bien ça de l’eau, on peut écrire dessus. Ou de l’air, c’est mieux, ça coule dans l’eau. Ah non, ça coule donc on ne peut pas écrire dessus. Logique. Un crayon ! Oui, il lui faut un crayon, ou un pinceau à la limite. Avec ça il pourra prendre un bout de papier et écrire sur le crayon. Il lui faut même plusieurs crayons, pour pouvoir les mélanger une fois les mots écrits dessus et réorganiser les mots en phrases.
Ou est-ce l’inverse ? C’est ça, il faut qu’il prenne les mots dans sa main, qu’il y inscrive dessus les crayons pour que ça forme des phrases et enfin qu’il les trie pour donner du papier qu’il pourra alors comprendre.
Ou est-ce le crayon ? C’est ça, il faut qu’il comprenne le papier dans ses phrases, qu’il y forme dessus l’inverse pour que ça prenne des mots et enfin qu’il les donne pour inscrire sa main qu’il pourra alors trier.
C’est ça ! Non, c’est trop facile ça ne peut pas être ça. Ce devrait être plus complexe ! Raisonnons de manière de logique. Il a les papiers. Ils ne sont pas dans la bonne phrase. Il doit les mettre les uns à la suite des autres dans la bonne phrase pour former des mots. Pour cela il faut qu’il écrive les phrases. Il faut écrire les phrases qu’il a en tête sur de l’ordre. Puis jouer avec, essayer toutes les combinaisons possibles et enfin avoir les mots !
Non. Il a les mots. Bien sûr. Ils ne sont pas dans le bon ordre. Il doit les mettre les uns à la suite des autres dans le bon ordre pour former des phrases. Pour cela il faut qu’il écrive les mots. Oui les mots, pas les phrases, s’il écrit les phrases c’est qu’il les connaît donc c’est idiot. Il doit écrire les mots. Sur quoi ? Sur du papier, prenons ça par exemple. Il ne faut pas se compliquer la vie, c’est déjà assez tordu comme ça. Donc écrire les mots qu’il a en tête sur du papier. Puis jouer avec, essayer toutes les combinaisons possibles.
C’est ça ! Oui, cette pensée a du sens !
Commençons par ça, trouver du papier et un crayon. Pour écrire les mots sur le papier à l’aide du crayon. Mais comment faire ? Là où il est, il n’a pas accès à ça. Pas de matériel, rien. Ce travail, il va devoir le faire dans son esprit plutôt que devant lui. Et ça ne va pas lui faciliter la tâche, il s’en rend bien compte. Tout doit se faire de tête. Il n’a que sa tête pour l’aider à se sortir de cette situation.
Que sa tête...
Alrahyr réalise alors ce qu’il voit devant lui depuis le début. Devant lui, à gauche, à droite, des têtes, plein de têtes, toutes posées les unes à côté des autres, chacune sur son propre promontoire. Elles semblent disposées en cercle, bien qu’il ne puisse tourner le cou pour voir autour de lui. Enfin si, il peut le tourner, mais rien ne se passe. C’est étrange. D’ailleurs ces têtes sont vivantes. Inexpressives, immobiles, les yeux dans le vague, mais bien vivantes. Plus ou moins tournées vers l’extérieur du cercle. Mais que diable fait-il au milieu de toutes ces têtes ? Il essaie de tourner la sienne pour pouvoir explorer au-delà des limites de son champ de vision mais, alors que ses muscles répondent, rien ne se passe. Comment ? Réfléchir sans pouvoir bouger, monopoliser toute son attention, tout son esprit. Il n’a que ça qui fonctionne, plus ou moins bien d’ailleurs. Que son esprit, que sa tête.
Que sa tête ?
L’impensable devient évident. S’il est entouré de têtes bien vivantes chacune sur son piédestal, pourquoi son cas serait différent du reste ? S’il ne peut pas tourner la tête, c’est qu’il n’y a ici que sa tête ! Pas le reste de son corps, pas son cou, que sa tête ! Horreur dans ses yeux, qu’il écarquille d’effroi devant cette scène surréaliste.
Soudain, une lumière aveuglante lui transperce la rétine, assommant son esprit, lui faisant perdre le fil de ses pensées. Ses paupières se ferment par réflexe et pris de panique il se raccroche à la seule chose qu’il sait encore.
Cette suite de mots.
Mais ils sont dans un nouvel ordre, ils ne veulent plus rien dire. Peut-être n’ont-ils jamais voulu rien dire ? Alrahyr s’efforce de les organiser, au moins le début, quelque chose ! Le flash lumineux s’estompe mais ses paupières demeurent closes, de peur de se faire agresser à nouveau. Il tient quelque chose. Un ordre, une phrase. Deux !
“Il faut trouver comment il a fait ça. Découvrez-le !”---
Dernière édition par Alrahyr Kaltershaft le Ven 24 Avr 2020, 09:49, édité 2 fois