I "C'est ta chance Sola."
Les bras encore tremblants de Nina enlaçaient vigoureusement notre héros alors qu'elle venait d'épancher son cœur. Sola ne bougeait pas, perdu dans ses pensées, ses mains maintenaient une douce pression sur le dos frêle de son amie, tandis que son esprit voguait déjà loin. Sa douloureuse aventure de la veille lui avait laissé des blessures au cœur, bien plus profondes que celles encore fraîches sur son ventre.
"Il me faut un sabre Nina."
Le silence que la phrase de Sola avait jeté se faisait maintenant long, aggravant le poids des mots de l'homme. La jeune femme dans ses bras reniflait de manière régulière, retrouvant son calme petit à petit. Elle finit par être de nouveau silencieuse et retrouva sa quiétude habituelle. Elle dégagea sa tête du cou du jeune homme et s'installa à genoux sur le matelas. Sola regarda ses yeux humides, elle brûlait d'un désir de connaitre les faits. Il se leva avec difficulté, ses jambes le faisait encore beaucoup souffrir. Il fit quelques pas sans direction précise et s'arrêta devant un énième poème laissé à l'abandon sur le sol, illuminé par la seul bougie flambant sur la table en bois.
"D'accord Nina, d'accord."
Puis il se rassit à coté de la fille de joie pour lui raconter ce qui s'était passé la vieille. Il raconta tout, dans les moindres détails : l’altercation avec le colonel Späre, sa capture dans la tour d'observation, les tortures subits. Quelques secondes lui firent nécessaire pour aborder les révélations sur son père et sa mère, il raconta la fin de l'histoire avec la gorge noué, mais retins ses larmes.
Une fois le récit terminé, Nina ne sut quoi dire. Elle resta muette, comme dénué de sa voix. Quelques sons sortirent de sa bouche, mais elle n'arriva pas à trouver de phrase convenable suite aux confessions que Sola venait de lui faire.
Tous deux restèrent sans rien dire pendant un temps, la cire de la bougie dégoulinait maintenant sur le mobilier, dessinant des formes blanchâtres sur le bois.
Sola se releva une nouvelle fois et se dirigea vers la tour bancal de livres entassés près de l'entrée. Il pris le premier ouvrage de la pile et l'ouvrit au hasard. Page 394. Il constata que le verso de celle-ci était vierge et l'arracha sèchement.
Puis, il prit un des crayons laissés en vrac sur sa table et s'assit sur l'unique chaise lui faisant face. Sans dire un mot, il commença a griffonner des mots sur la page légèrement jauni.
Dehors, la lune progressait dans son pèlerinage quotidien et annonçait bientôt deux heures du matin. Nina regarda l'écrivain pendant quelques minutes, puis s'allongea sur le ventre, la tête bien enfoncée dans le matelas usé.
"Tu viens dormir ?" dit-elle, la voix étouffée par le futon.
"Non, j'écris encore un peu. Je te rejoins après."
Sola s'appliqua a trouver les meilleurs rimes possible. La feuilles fut son exutoire, trop de sentiments et d'émotions l'avaient traversés en 24 heures, il fallait qu'il épanche toutes ses pensées à Palamède avant de se livrer aux bras de Morphée.
Une demi-heure s'écoula. Le poète prit sa feuilles à deux mains et lut le texte à voix basses, mais avec un certain sérieux
"Ma mère meurs quand je nais
Je n'ai peur que de la genèse
Mes mains rêches sur le genêt
Je mentirais si je niais
Que pour une fois il faut tuer
Que ma peau s'apprête à muer
Que l'esclave qui ne fais qu'suer
Désire un avenir assuré"
Sola sourit, plutôt satisfait de son écrit. Il laissa le papier sur la table et souffla sur la flamme fascisante, plongeant la pièce dans une obscurité quasi-total. Il retrouva son lit à tâtons et s'allongea doucement sur celui-ci, en prenant garde à ne pas réveiller la belle endormie à côté de lui.
Au matin, Notre héros se réveilla avec la tête lourde. Des pensées germaient dans sa tête depuis la veille, donnant naissance à un projet fou : s'évader de l'île. Il ne savait pas encore comment, mais une chose était clair pour lui, cette journée serait sa dernière passée dans les champs.
Il se leva et constata que son corps avait déjà commencé à cicatriser, ses jambes et ses bras ne le faisaient presque plus souffrir.
Nina dormait encore, Sola s'habilla avec hâte et s'empressa de sortir de son taudis, avant de donner l'opportunité à la jeune femme de lui parler. Il devait se concentrer, profiter de chaque minutes d'introspection pour mûrir son inconcevable plan. De plus, il ne pouvait lui en parler, que dirait-elle, et à qui le dirait-elle ? Sans compter qu'elle pouvait se faire capturer et torturer pour complicité.Tous ça était trop risqué. Sola se pardonna de son acte égoïste de cette façon, et referma la porte, ainsi qu'un chapitre de sa vie.
La brise était fraiche, revigorante. Le ciel était dégagé et le soleil se levait sur l'île, éclairant les vieilles batisses délabrés d'un jaune pale porteur d'espoir. Sola scruta la mer au loin, encore calme et docile. Il eut l'impression de la voir telle qu'elle pour la première fois, comme si son nouveau but lui avait fait ouvrir les yeux sur la beauté de cette vaste étendue d'eau.
Après ce court moment d'émerveillement, il reprit ses esprits et constata qu'un bateau mouillait sur la côte. C'était un galion servant à exporter les produits de l'île vers Saint Uréa, un porte de sortie que Sola devait à tout prix saisir. Les navires de denrées alimentaires restaient toujours jusqu'au lendemain, l'évasion devait donc se faire dans la nuit. Il prit quelques instants encore et partit d'un pas décidé pour ce qu'il espérait être sa dernière journée de labeur.
Il était pratiquement aux champs quand il entendit une voix l’appeler derrière lui, il se retourna et vu Nina le poursuivre. La jeune femme arriva à sa hauteur et lui sauta au cou. En enlaçant le jeune homme, elle approcha ses lèvres de son oreille.
"J'étais en compagnie d'un militaire chargé de la protection du port la semaine dernière. Mes... talents l'ont fait bavarder plus que d'habitude. Presque tous vont être conviés à l'anniversaire surprise de Jess Späre et faire la fête toute la nuit ! Les quais ne seront surveillés que par quelques jeunes bleus. C'est ta chance Sola."
elle poussa un léger souffle chaud, puis reprit.
"Je.. Je t'aime. Je t'ai aimé des ma première nuit avec toi, même si on ne se connait pas depuis longtemps. Il fallait que je te le dise. Prends cela pour un cadeau d'au revoir ! Prends soin de toi, et pense à moi de temps en temps."
Nina se détacha de son poète, avant de se retourner et prendre la direction des bas quartiers de la ville, elle ne se retourna pas. Sola la regarda s'en aller, quelques secondes lui furent nécessaire pour comprendre l'immense opportunité que venait de lui offrir cette femme, grâce à elle, les astres venaient de s’aligner. Mais comment avait-elle deviné ? Le poème ? Ou peut-être l'avait-elle simplement comprit la veille, elle était une femme intelligente après tout...
*Merci Nina ! Je reviendrais te chercher un jour... si je m'en sors.*
II "Ben partir c'soir, ça f'ra moins de coups d'fouets qu'dans un mois."
Bill était déjà en action, ramassant les patates dans un rythme soutenu. Quand Sola le vit au loin, un sentiment de colère s'empara de lui. Son vieille ami l'avait trahis en ne lui disant pas la triste vérité sur les origines de la mort de sa mère.
Le jeune esclave décida de se tenir à l'écart du vieille homme et se dirigea vers une rangée de légumes éloigné de lui. Bill vit le poète le regarder puis l'ignorer, ne comprenant pas, il tenta de lui faire des appels avec ses bras, sans succès. Il vit un contremaître l'incendier du regard et retourna rapidement a sa besogne.
Sola voulait aller voir le vieillard et lui cracher son venin au visage, mais il devait se concentrer, réfléchir à la situation. De toute façon, les contremaîtres l'en empêcheraient.
La première chose qu'il devait faire était de trouver le meilleur moyen de s'enfuir, avant même d'embarquer dans un navire et de prendre la mer.
Il pensa d'abord à une évasion de masse, en vue des presque quinze mille confrères esclaves que cette île abritait. Plus nombreux ils étaient et mieux le plan marcherait. Il commença à élaborer dans sa tête une rumeur à faire circuler à travers champs.
Soudain, il entendit un claquement de fouet s’abattre non loin de lui, accompagné d'une voix grave et sévère.
"Hé ! Le boiteux la bas ! Oui toi ! Tu crois que je te vois pas marmonner avec ton copain ! Ferme ta gu*le et travaille plus vite !"
Sola resta quelques seconde les yeux posés sur le contremaître incendiant un pauvre esclave. Une détonation explosa dans son crane.
*Sola, qu'est ce que t'es c*n, employer un maximum de monde, ça veut aussi dire augmenter les chances que quelqu'un fasse foirer l'opération ! Réfléchis mieux bon sang !*
En effet, le poète n'avait pas l'habitude de réfléchir à un plan solide, il était plus habitué a suivre le mouvement plutôt qu'a prendre les devants. L'exercice était une première pour lui.
Tandis que ces mains forait la terre, il regardait autours de lui, scrutant l'étendue des champs. Le but de cette matinée était fixé. Trouver des hommes de confiance, avec qui il pourrait s'évader sans craindre que l'un d'eux face tout rater.
Soudain, notre héros se rappela de ce que lui avait dit un esclave quelques jours auparavant.
*Il voulait filer à l'anglaise...Il faut que je retrouve Daju !*
Sola chercha son futur complice du regard. L'homme était facilement identifiable, il devait avoir une quarantaine d'année, une véritable montagne de muscles au visage balafré. Sola avait appris que l'homme était un ancien pirate, son équipage fut décimé lors d'une bataille. L'homme s'était retrouvé seul et fini par se faire capturer par des marchands avant d'être placé sur l'île. Sa force hors du commun et son expérience faisait de lui un allié précieux.
La recherche fut vaine, l'homme ne devait pas être sur la même parcelle de terre que lui.
Tant pis, le poète ne devait pas perdre de temps et prendre des décisions rapidement, ce qu'il fit. Il réfléchit tout le reste de la matinée à qui d'autres pourrait lui prêter main forte dans cette expédition périlleuse. Il avait complètement revu à la baisse le nombre de partenaire à trouver.
La fin de matinée arrivait à grand pas et le jeune poète ficelait tant bien que mal son évasion. Il avait quatorze noms en tête, quatorze guerriers qu'il connaissait bien, tous forts et prêt à risquer leurs peaux pour tutoyer la liberté. Tous étaient présents dans l'immense champs, Sola les avaient vu dans la journée. Il ne restait plus qu'à leurs faire part du projet. Il fallait que ses hommes soient d'une discrétion absolue. Tous devront se débrouiller pour rejoindre un endroit en même temps ! Il ne manquait plus qu'un lieu précis. Sola choisit stratégiquement l'ancienne usine de munition désaffectée. Le lieu était désert, situé idéalement entre la partie haute (terre) et la partie basse (mer) de la ville et sa grosseur permettait de caché une quinzaine d'hommes facilement des postes d'observations. Tous devront partir du campement avec au moins cinq minutes d'écart dans l'ordre que Sola leurs donneraient. Il arriverait en dernier, à une heure du matin.
Son plan n'était peut-être pas le plus parfait, mais en vue du temps qu'il u pour le planifier et de son manque d'experience de stratège, Sola jugea qu'il ferait l'affaire.
Tout était en place dans la tête du rebelle. Le reste ne dépendrait que de leurs forces, et de leurs bonnes étoiles.
*Si j'arrive à convaincre ses bonhommes, j'aurais mes chances ! Et je partirais enfin de cette île, pour toujours ! *
Les pensée de Sola lui donna un frisson de plaisir parcourant son corps. Mais tout restait à faire. Pour le moment, ne pas attirer l'attention, réfléchir aux détails, ne rien laisser au hasard. En se creusant les méninges pour établir au mieux son plan, il réalisa qu'il avait oublié un énorme détail, son arme. Sola ne possédait qu'un bâton de bois taillé en katana de fortune. Il lui fallait un véritable sabre, ou au moins quelque chose de plus efficace que ce qu'il avait. Il réfléchit quelques minutes. Deux idée lui vinrent en tête. Voler un outil sur les champs, ou prendre l'arme d'un militaire une fois battu sur le port. Il opta pour la deuxième option, trop compliqué de subtiliser une pioche sans se faire voir par quelqu'un.
*Les autres devront faire le même choix que moi. Pas moyen de faire autrement de toute façon*
L'esprit du rebelle s'échauffa, il leva les yeux au ciel et vu le soleil se tenir haut, l'heure avançait plus rapidement que prévu. Pour une fois dans sa vie, il eut la sensation que le temps lui était compté, cette sensation d'urgence l'exalta encore un peu plus.
A la pause repas. Bill alla trouver son jeune compagnon, occupé à définir de sa cuillère les ingrédients de l’infâme bouilli servi au déjeuner.
"Sola ! Je suis passé chez toi après les travaux, tu n'étais pas la, qu'est ce qu'il t'est arrivé bon sang !"
Le jeune homme ne répondit pas et continua de touiller son repas.
" Oh ! Tu m'ignores ? Qu'est ce que le colonel t'as fais ?
- Dans son infime bonté, il m'a tenu un joli discours !
- Quoi ? Quel discours ?
- Oh, un magnifique discours sur mes parents, mais je n'ai pas besoin de t'en dire plus, vu que tu dois déjà être au courant de tout ! Tu peux dégager maintenant ? J'aimerais manger mon... repas en paix !
- Qu'est-ce que c'est que c'est c*nneries ?
- ...
- Oh et pis m*rde ! Je me fais un sang d'encre et tu m'envoies balader ? Et bas mange tous seul tiens ! "
Sola resta devant sa gamelle, il eut du mal à regarder le vieux chauve lui tourner le dos.
*C'est pour le mieux* pensa t-il.
Le début de l'après midi marqua la fin de la pause, et sonna le début de la mise en marche du plan. Sola ne perdit pas de temps, il délivra le message aux esclaves concernés, tout en effectuant ses tâches agricoles.
Les heures passèrent et bientôt tous les élus furent au courant de l'opération, Sola était en train de glisser la requête à l'oreille du quatorzième homme, en prenant garde à ne pas se faire voir par les contremaîtres. Tous avaient acceptés, tous avaient répondu présent. Sola avait vu juste. Il connaissait ces hommes depuis longtemps, des hommes prêt à tout pour la reconquête de leurs libertés.
Une heure plus tard, Sola arrachait vigoureusement les légumes au sol, gagné par la fougue d'un avenir se dessinant devant lui. Il était dans un tel état d'excitation qu'il ne remarqua pas le corps imposant qui se tenait juste derrière lui.
Une main vint lui saisir l'épaule lourdement. Il se retourna et vit une cavités la où il devrait normalement y avoir un œil. Daju se tenait accroupi devant lui, affichant un sourire béat qui laissait apparaître des dents noirs de pourriture.
"Alors, on a réfléchis à ma proposition ?" chuchota t-il
"Daju ! Je te cherchais justement
- Partant ? On a juste à attendre l'mois prochain, avec quelques...
- Laisse tomber ! Je pars des ce soir avec quatorze autres hommes.
- Ah. Bon, ben partir c'soir, ça f'ra moins de coups d'fouets qu'dans un mois.. T'es sur d'ton coup Sola ?!
- Oui, enfin... plus ou moins. Je ne suis pas expert en stratégie, mais peut-être que tu peux m'aider pour la suite."
Sola expliqua les détails du plan rapidement.
"ça se tente ! On fais comme ça ! J'prend la suite de l'opération mon p'tit, laisse moi la journée pour réfléchir à la suite, je vous explique ce que j'aurais imaginé cette nuit !
- Ok Daju ! Je te fais confiance !"
Sola dépassa la quinzième recrues tout en continuant d'arracher des pommes de terres.
Notre héros savait qu'il était déjà connu des autres, pour son côté bienveillant, mais aussi pour son esprit béliqueux. Cela lui valu d'être pris au sérieux dans sa démarche, et d'insufler l'espoir et l'envie chez ses compagnons. Cette fois c'était sur, la rebellion était en marche !
III "ça aurait été c*n de partir avec une arme d'enfant hein !"
La nuit était tombée aussi rapidement qu'un battement d'ailes de colibri. Sola était chez lui, se préparant mentalement pour la plus grosse épreuve de sa vie. Il prit dans sa poche quelques uns des poèmes dont il était le plus fier. Il arracha également des pages bien précises des recueils que son vieille ami lui avait confié. En regardant la pile de livres donné par Bill, Sola ne put s'empêcher d'avoir des remords à ne pas dire au revoir à celui qui l'avait élevé, qui lui avait tout appris. Il regarda l'horloge accroché au mur : vingt trois heure précise.
Il sortit une feuille blanche de sa poche et s'assit sur sa chaise pour entamer une lettre d'adieu.
" Bill, mon bon vieu Bill.
Quand tu verra cette lettre, je serais déjà loin, du moins, je l'espère. Tu m'a dis un ..."
"Sola, c'est Bill, ouvre moi s'il te plait !"
Sola releva la tête, surpris d'entendre la voix pour laquelle il était en train d'écrire. Il se leva et ouvrit au vieillard. Celui-ci entra sans se faire prier.
"Bon, tu as fini ton caca nerveux ? Tu veux bien m'expliquer tout ce m*rdier ?"
Le poète regarda son ami, son visage ridé et ses yeux bleus délavés. Il voulu crier, mais des larmes remplacèrent les insultes prévu dans sa tête
" B*rdel Bill, pourquoi tu ne m'a pas prévenu pour ma mère, pourquoi est ce que tu ne m'as rien dis !
- Qu'est ce que...
- Arrête ! Späre m'a tout dis ! TOUT !"
Sola lui décrit alors ce qu'il avait vécu depuis deux jours. Les tortures, les révélations sur ses parents, la haine de Späre envers lui.
Quand il eut fini, Bill resta silencieux. Il s'assit avec délicatesse sur le lit, avant de plonger son regard dans celui du jeune homme, incrédule. Ses yeux devinrent humides et une goutte perla le long de sa joue creuse.
"Je ne savais pas pour ta mère, je te le promets ! On m'a dit qu'Hana' était morte d'une maladie incurable peut de temps après t'avoir u. Quand je t'ai recueillis, tu avais déjà quelques mois. Je.. Oh m*rde ! Je n'en savais rien Sola ! "
Sola fondit en larme, silencieusement. Son poing attrapa machinalement la lettre d'adieux et froissa le papier de toute ses forces. Toute les émotions qu'il avait retenues durant les quarante huit dernières heures s'écoulèrent d'un seul coup.
"Bordel ! Tu... Tu comprends ? C'est ma faute Bill ! C'est ma.."
Bill ne laissa pas l'occasion à son interlocuteur de finir sa phrase. Il se précipita sur Sola et lui prit la tête dans ses bras, laissant les larmes couler sur son gilet encrassé de terre.
"Ta mère peut être morte de n'importe quelle manière gamin, elle t'aimais de tout son coeur. Son désir le plus cher était que tu grandisses et que tu ailles le plus loin possible dans la vie ! Elle aurait donné sa vie encore dix fois pour que tu puisses venir au monde ! Et ça, je peux te l'assurer ! Ne te blâmes pas pour des choses dont tu ne peux rien faire ! Surtout pour ça, tu m'entends ?!"
Quelques secondes s'écoulèrent, Sola reprit rapidement le contrôle de ses émotions. Il relâcha la feuille chiffonnée, qui vint se poser sur le sol en vacillant. Il tenta de la camoufler sous sa chaussure, mais Bill vu le papier. Il s'avança et se pencha pour le ramasser, mais le jeune homme bloquait l'objet avec son pied.
"Un poème ?
- Non c'est .. Enfin oui, mais il n'est pas terminé
- Allons, fais voir ça au vieu Bill gamin !
- Non !"
Bill prit le pied de Sola et l’ôta de force avec sa mains droite, il arracha la feuille tant bien que mal et en déchira une petit partie qui resta bloquée sous les sandales du poète. Il se dirigea rapidement vers le lit et s'assis. Il regarda malicieusement notre héros, content d'avoir réussit à dérober le "poème" et commença la lecture.
Quand il eut fini, ce qui ne prit que quelques instant en vue du peu de mots que la page comportait, ses yeux restèrent figés sur la lettre.
"C'est une lettre d'adieu ?
- Oui.
- Tu compte essayer de t'enfuir ?
- Ce soir."
Sola laissa le temps à son ami de digérer l'information, ses yeux restaient bloqués sur les mots du poète, mais ses mains tremblaient à présent.
"Ecoute Sola, je..
- Non Bill ! N'essaies pas de m'en dissuader. Bill, Tu m'as toujours tenu le même discours, je sais ce que tu vas me dire, mais je n'en peux plus, j'ai besoin d'essayer ! Il y a des réponses que je ne trouverais qu'en parcourant le monde ! Ma décision est prise ! Je pars de cette île de malheur, avec quinze autres esclaves, cette nuit ! Et je vivrais ma vie comme je l'entends !"
Le vieillard put lire toute la détermination dans les yeux bistres de Sola. Ils avaient passé tellement de temps ensemble, il connaissait son jeune ami comme son propre père. Il vit que rien ne pouvait empêcher cette expédition de ce produire. Des souvenirs de leurs vies commune lui revint en tête alors que celui qu'il appelait gamin ce tenait face à lui, comme un homme.
"T'as un plan, le poète ? Parce que sa risque de pas être de la tarte ton histoire "
Sola expliqua ce dont à quoi il avait réfléchit dans la journée, ce que Nina lui avait confiée avant de lui dire adieu, ses acolytes qu'il allait rejoindre dans quelques heures et la suite de l'opération que l'ancien pirate devait organiser.
Une fois terminer, Bill sa leva et se dirigea lentement vers l'évier de la pièce.
"Hmm.. Daju. J’espère qu'il est fiable. Vaut mieux que tu réussisses ton coup Sola, parce que tu auras du mal à faire ta vaisselle maintenant"
Puis il empoigna le robinet et arracha de toute ses forces le bassin métallique. Il posa Celui-ci par terre et enfourna sa main dans l'emplacement maintenant vide. Il en ressortit une épée flambant neuve. Il prit le sabre dans ses mains et l'observa pendant quelques seconde, sous l’œil incrédule de Sola. Il dégaina et fit quelques moulinet assez impressionnant avec le sabre puis posa l'arme et son fourreau sur la table.
" Tu vas pouvoir te servir de ça ? " dit-il en s'essuyant le front, las de son effort.
" C'est ...
- le sabre que ton père à caché pour toi. Ce p'tit c*n était sûr que tu veuilles t'échapper un jour, il s'est débrouillé pour cacher ça pendant toute c'est années. Et devine qui devait lui remettre si il avait raison ?" questionna t-il, le pouce tendu vers lui.
Sola s'approcha de la table et saisit le pommeau de sa main droite. Il se retourna vers Bill, empoignant l'épée de toute ses forces
"De mon père hein ?!" Dit-il le bras tremblant et l'air aux anges. Bill le regarda s’exalter avant de se retourner vers le lit.
"ça sera toujours mieux que celle-là ! ça aurait été c*n de partir avec une arme d'enfant hein !" dit le vieux en indiquant du menton le bout de bois posé sur le lit.
Sola reposa le sabre sur la table
"Viens avec moi Bill !
- Venir avec toi hein ?! Non, mauvaise idée. La m*rde que les contremaîtres nous ont filés à bouffer ce midi m'a filé des gaz, un truc pas drôle pour les narines !
- Bill...
- Sola, mon heure est passée. Je ne serais qu'un poids mort pour vous, et tu le sais !
- Non, tu es capable de ..
- Je suis capable de me défendre, pas de participer à une évasion et de partir vers l'inconnue, c'est au dessus de mes forces. Sola, j'ai respecté ma promesse en te donnant cette lame, le reste t'appartiens désormais, vie ta vie comme tu l'entends ! Ne te retournes pas et ne te poses pas de question.
- Je reviendrais tous vous chercher Bill ! Toi, Nina et tous les autres.
- Ahah, fais donc ça ! Bon, je file avant qu'un contremaître ne nous surprennent.
- Bill.. Tu as toujours été comme..
- Oh oh ! On a assez fait dans le sentimental ce soir. Je sais déjà ce que tu penses de moi, et inversement, non ?
L'ancien se leva et se dirigea vers la porte, il passa un oeil dans une des interstices et attendit quelques seconde avant de saisir la poignée. Il passa la tête par dessus son épaule et scruta son ami.
"Ton père est vivant, j'en suis sûr Sola ! Vie, et retrouves le !
Puis il ouvra délicatement la porte et sortit. Laissant Sola seul, avec sa nouvelle arme.
IV "On trouve le meilleur angle d'attaque et on mouille le maillot !"
minuit quarante cinq, il était temps. Sola était assis sur son lit, le regard plongé dans le vide. Il planifiait les derniers détails dans sa tête. N'ayant pas entendu de bruit à l’extérieur, il présuma que les autres avaient réussi a filer en douce. Pour la suite, c'est Daju qui devait gérer l'opération. Il espérait ne pas s'être trompé sur son homme... Sola se secoua la tête brutalement, plus le temps de douter maintenant !
Son sabre se tenait à coté de lui, une très belle lame argentée, maintenu par un manche noir recouvert d'un tressage bordeaux.La garde et les viroles étaient tous deux dorée.
Le fourreau était d'un noir matte, l'embouchure également d'une sublime dorure. Il était entourée par des bandes de tissus de la couleur du tressage, situées au début, au milieu et à la fin de l'objet.
Notre héros se leva, prit son sabre qu'il passa à sa ceinture. Il récupéra les poèmes sélectionnés dans la soirée et les enfourna dans une de ses poches de pantalons. Il fit un bref état des lieux de sa pièce de vie. Il se rappela du briquet, de l'herbe et de sa pipe qu'il avait réussi à cacher tout ce temps.
*De toute façon, si je me fais attraper, je n'aurais plus ce luxe* pensa t-il en allant chercher ses trésors sous le matelas.
Ses affaires étaient prêtes, il pouvait partir. Un dernier coup d’œil à son taudis, sa maison, son abris, son refuge. Puis il souffla sur la bougie éclairant la pièce, plongeant Sola dans le noir. Il se dirigea vers la porte et l'ouvrit très doucement, puis passa un oeil à l’extérieur. Tout était sombre et noir, la nouvelle Réa semblait être une ville morte vu d'ici. Sola sortit sans un bruit et se dirigea vers le lieu de rendez vous. Le camp d'esclave où se trouvait sa maison et celle de beaucoup de ses compères était l'un des plus proche de la porte de sortie pour les champs, dix minutes lui serait nécessaire pour aller jusque là bas.
Le vent s'était levé dans la soirée et de gros nuages camouflait la lune, ne laissant passer que très peu de lumière. Une aubaine pour notre héros en train de cavaler à vive allure, rasant les murs de chaque maison. Il esperait que les contremaîtres dorment tous à cette heure, mais la discrétion devait être absolu ! Son pas était léger mais rapide. En levant les yeux, il vit les immenses tours d'observations qui lui firent froid dans le dos, Les murailles étaient au moins de trois mètre et entouraient la ville entière. Sola attendit quelques instant, caché derrière un imposant bâtiment n'ayant l'air de tenir debout que par les nombreuses planches de bois placardés sur les murs, il était arrivé à mi-chemin sans encombre.
Soudain, des bruis de pas vinrent alerter notre héros. Sola mit la main sur son épée, son cœur s’accéléra, les pas se rapprochaient de lui. Il attendit le dernier moment et dégaina son sabre mais l'inexpérience rendit le geste lent et confus. Avant même de voir le visage de son adversaire, celui-ci attrapa le bras de Sola, bloquant son mouvement.
"Tu f'rais mieux d'pas ranger ton sabre ! "
Daju se tenait face à lui, habillé d'un pantalon et d'une vieille liquette noir déchirée de toute part. Il était le dernier prévenu du plan, logique qu'il soit le dernier à partir pour l'usine. Il était en avance cependant, surement trop impatient à en juger le sourire qu'il affichait en regardant la ville endormie.
Sola avait déjà l'itinéraire en tête, il savait à peu près quels étaient les chemins les moins risqués, il fit quelques signes à Daju, lui signifiant qu'il prendrait les devants pendant la cavale.
Il s'élancèrent et coururent se cacher derrière un nouveau bâtiment. Ils reprirent leurs souffles et se dirigèrent vers un autre. Ils répétèrent l'opération plusieurs fois, dans une grande vigilance. La partie haute de la ville n'était pas grande, cinq minutes leurs suffirent pour voir l'usine. Ils s'arrêtèrent une fois arrivé en haut d'un escalier, tous près de l'usine.
Daju fit un signe à Sola et s'engouffra dans la dernière allée menant au bâtiment de rendez-vous. Sola attendit quelques minutes. N'entendant aucun bruit, il en conclut que Daju était arrivé au lieu dit. Il pencha sa tête en avant, puis s'élança a son tours. Il courut à vive allure, l'usine devenait de plus en plus imposante. Plus qu'une centaines de mètres, Sola ralentit sa course et continua en trottinant, les genoux fléchis pour ne pas être visible de la rangée de fenêtres qu'il était en train de longer. Plus que quelques maisons, deux, une.
Il tourna sur la gauche et tomba devant l'imposante barrière bloquant l'accès à l'usine. Il bondit sur les barreaux et passa par au dessus sans difficulté. Un terrain vague lugubre faisait la jonction avec les énormes bâtiments industriels. Sola avança d'un pas vigilant, mille et une choses craquaient et se brisaient sous ses pieds, une vrai déchetterie à ciel ouvert qu'il dépassa rapidement avant d'arriver devant la porte principal. Devant lui se tenait près de 3000 m3 de béton. Le poète constata alors sa première erreur, il n'avait pas donné de point exact de rendez-vous, les quinze hommes pouvait être caché n'importe où !
*Merde, Où est ce qu'ils sont ! Daju, t'es cachés où ?* pensa t-il en longeant les énorme murs gris. Il entendit soudain un léger sifflement provenir d'un renfoncement conduisant à un porche, Sola n'en pus distinguer le fond de par l'obscurité de la nuit. Il fit quelques pas et brandit son sabre en avant, il enfila son autre mains dans sa poche et sortit le briquet s'y trouvant. Il alluma celui-ci dans un bruit sec qui résonna au loin, la flamme illumina le visage de quinze hommes aux regard sévère. Tous étaient la, pas un ne manquait ! Il posa le briquet à terre et laissa la flamme danser. Daju fit un pas en avant.
"Première question : quelqu'un vous a vue ? mentez pas !" chuchota t-il. Quatorze firent un signe négatif de la tête, un seul leva la main
"Syrian ?
- Un contremaître bourré que j'ai due assommé.
- M*rde !
- J'ai laissé l'homme devant sa baraque avec la bouteille de rhum à coté de lui. Et de toute façon, il se reveillera que demain, ça, c'est sur !" dit-il en craquant son poing dans son autre mains.
"Bon. Quelqu'un a vue des vadrouilles militaires en arrivant ?
- Ouai ! Des que je me suis faufilé dehors, près de la porte de sortie de la ville. Une vadrouille de six marines. Il devait être quelques choses comme une minuit trente.
- D'accord, personne d'autres ? ... Bon, les gars, on a très peu de temps, alors voila le topo : On a tous suivis Sola dans cette folie. A partir d'maintenant, Les choses vont devenir méchamment sérieuses, si y en a qui s'sentent pas d'tailles, ils ont encore le temps de se barrer !"
L'assemblé se regarda, mais tout le monde se tut. La flamme mourut à cet instant, emporté par une bourrasque violente, laissant l'obscurité se réinviter sous le porche.
"Bien, très bien ! Vous connaissez notre objectif, tout le monde se la ferme et écoute ! Si quelqu'un pense qu'il y a moyen de faire autrement ou qui ne bite pas que'qu'chose, il le dit MAINTENANT ! Ok, déjà on doit aller vers le port, on s'arrête un peu avant les quais et on s'divise en quatre groupes, moins on est, moins on sera visible. Si on fonce de front, même de pleine nuit et avec trois fois moins de surveillance, on fini tous crevés avant d'avoir posé une godasse sur le rafiot. Ou alors, même si on arrive à prendre possession du galion après s'être battu, on aura jamais assez de temps pour foutre les voiles. Le boucan du duel rameutera toute la grande et merveilleuse cavalerie de la 69ème division qui se feront un plaisir de nous botter le c*l ! Alors on va devoir contourner et aller sur c'foutu navire à la nage ! Une fois dans la ville, on trouve le meilleur angle d'attaque et on mouille le maillot !"
- Et pourquoi on s'est pas échappé directement hors de la ville, on aurait juste rejoint le bateau à la nage de plus loin et ça nous aurait évité de...
- Parce que c'est un foutu m*rdier pour descendre directement des pu*ins d'récifs, sans compter que sa souffle cette nuit. En plus on aurait été trop loin du galion , j'suis pas champion de natation non plus moi ! Donc j'disais, on mouille le maillot et on s'rejoint tous au c*l du navire. De la, restera plus qu'à prendre les marchands présent par surprise et d'en faire nos otages, sans alerter le moindre marine. Si tous se passe bien, la partie la plus compliquée s'ra juste après, s'échapper de l'île. J'espère qu'Sola a vu juste et qu'il y'a bien moins de surveillance que d'habitude."
La bande de rebelles ne dirent rien. Daju s'avança vers Sola, l'air agacé.
"C'est ton anniversaire ? " lança t-il en montrant du doigt le sabre accroché a sa ceinture
- Non. Mais c'est un cadeau.
- Un cadeau ! Et y aurait pas d'autres cadeaux pour nous ? Parce qu'on a pas de cadeau aussi chouette nous, en faite...on a rien du tout nous ! Aller, tu peux peut-être nous la prêter."
Daju saisit l'épée par sa pointe et tira doucement dessus.
"LACHE ÇA !"cria Sola en brisant le chuchotement imposés par tous.
"Moins fort abrutit ! C'était une blague ! Mais on a vraiment pas d'armes par contre, à pars Blum et Armell qu'ont dégoté une pioche"
En effet, Sola fut forcé de constater que personne ou presque n'avaient réussi à récupérer de quoi se battre. Il se retourna et réfléchit à ce qu'il venait de traverser pour venir jusqu’à eux.
"Dans le terrain vague juste devant, il y a des tonnes de bout de métal et d'armes potentiel ! Vous prenez tous le premier truc tranchant qui vous passe sous la main, ça fera l'affaire. Enfin.. j'espere !
- Des bouts d'métales hein ? A la guerre comme à la guerre alors ! Eh ben, j’espère qu'on aura pas à se battre contre tout un régiment ! Hésitez pas à chourer des armes si y'a de la castagnes les gars ! Bon, on décide des groupes maintenant, on se casse juste après"
Les plus forts en combat rapproché furent automatiquement définirent comme chefs de groupe. Daju se mit avec Koto , Léon et mallo. Syrian avec kan, Amir et Kujira. Les deux groupes partiront à droite du port.
César rejoigna Archibald, jacky et Bewell et Sola se retrouva avec Armel Blum et Léonardo. Sola et son groupe ainsi que César et ses hommes se dirigeront à gauche du port. Une fois organisé, la bande se mit en cercle. Daju reprit le briquet de Sola par terre et le ralluma, sa figure balafré s'illumina.
"Si on s'fais voir avant de s'diviser, on tabasse la milice et en fonction du bordel qu'on aura fait, on se sépare ou pas. N'oubliez pas que nos chances de réussites dépendes surtout de not'discretion ! Alors personne joue les gros bras, sauf si y'a besoin ! Une fois sur le bateau, on lève l'ancre, et on se barre une bonne fois pour toute d'ici !
- Trainez pas les gars, parce que je vais pas poiroté une heure dans une flotte glacé.
- Si on est ... Dix à attendre dans l'eau, on montent sur le navire. Les autres devront suivre de près, ou alors..."
Daju s'interrompu et regarda notre héros avec crainte.
"Sola, j'y ai pas pensé mais t'es l'seul à être né sur l'île, t'sais nager rassures moi ?!
- Je .. je me débrouillerais, ne t'inquiète pas.
- Y'a intérêt, sinon... t'attends qu'le navire est levé l'ancre et tu passes par le port, mais bon... T'auras surement un joyeux comité d’accueil. Bon si tout est clair, on s'barre d'ici !"
Le groupe se regarda une dernière fois dans les yeux, la flamme du Zippo brillait à travers leurs pupilles. Daju referma le briquet, avant de le rendre à son propriétaire.
Les hommes se dirigèrent ensuite vers l'étendu d'herbe et se munirent de bouts de métal jonchant le sol. Sola regarda les esclaves sélectionner rapidement les bouts les plus tranchant, ceux qui ressemblaient le plus à une arme. Il baissa les yeux sur le pommeau de son sabre , il n'avait pas encore réfléchit à ça, mais l'idée de prendre la vie d'un homme le terrorisa. Il prit quelques secondes de réflexion.
*Et moi, j'ai vraiment envie de l'utiliser ? j'ai vraiment envie de tuer quelqu'un ?*
En avança sur le terrain, il sentit quelque chose tinter sous sa sandale. Il ôta son pied et vit une fine chaîne gisant sur le sol, elle faisait la même dimension que sa lame. Sola prit l'objet dans ses mains, il enroula les maillons autours de l'arme et enfonça la pointe dans un des maillons, ce qui bloqua convenablement la chaîne. Il secoua son sabre et vu que le tout tenait bien. Il regarda sa création et jugea le résultat satisfaisant. Un des esclaves si dirigea vers lui, un bout de tuyau métallique dans la main.
"Peur de tuer ?
- Peur ? Non. Je n'en ai pas envie, je crois. Et toi Léornado ?
- J'ai déjà ôté des vies, alors... non. Pas si bête en tout cas le coup des chaines ! Elle a un nom cette jolie lame ?
- Heu..Non, pas encore.
- Kusari, qu'est ce tu en penses ?"
Leornado jeta un dernier coup d’œil sur le sabre et laissa le poète à ses pensées. Sola regarda l'homme blond s'en aller. Son visage inexpressif et ses yeux plissés en permanence ne laissait jamais deviner son état d'être, mais le poète sentait quelque chose de bon en lui. Il posa son regard sur le manche bordeaux puis fredonna "Kusaricou, sa sera ça ton nom."
Dernière édition par Sola Son le Mar 14 Avr 2020, 21:26, édité 2 fois