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Le retour de Blackburn : Et ça fait Bim,Bam,Boum



Episode 3 : https://www.onepiece-requiem.net/t22084-le-retour-de-blackburn-we-re-gonna-need-a-bigger-boat


Le navire accosta au port durant la quatrième nuit. James n’avait pas vu le monde extérieur depuis son arrivée sur le navire. Heureusement pour lui, ses gardes le tenait informer des dernières nouvelles. Finalement hormis cette insupportable odeur de fauve, la détention avait été relativement facile à vivre. Il n’était ni mort de faim ni de soif. C’était de braves types pour la plupart, ils voulaient simplement faire le job et être payés à la fin du mois.
D’ailleurs James n’avait pas la moindre animosité envers eux. Bien évidemment il ne comptait pas rester ici sagement, les bras croisés. Il était dans l’obligation de partir d’ici, mais en aucun cas cette histoire ne se transformerait en bain de sang.

En écoutant les différentes discussions entre les marins, il en était venu à la conclusion qu’à l’exception des deux hommes en faction devant sa porte, le navire était presque désert. Tous étaient descendus en ville pour dépenser une partie de leur maigre pécule dans les tavernes ou dans des endroits bien moins recommandés.

Il avait patienté de longues heures, pour être sûr de son timing. Le moment était venu de se faire la belle.

La porte était certes massive, mais pas de quoi arrêter notre jeune captif en manque d’aventures. Il fonça vers cette dernière pour y mettre un violent coup de pied en plein milieu. Elle s’arracha de ses gonds et vola sur plusieurs mètres. Niveau discrétion, c’était un zéro sur vingt. Mais niveau effet de surprise, c’était autre choses. Les deux matons à moitié endormis après cuvés leur rhum était maintenant le cul par terre encore sous le choc. Ils avaient vu cette porte encaisser la fureur d’animaux bien plus imposants qu’un humain sans broncher.

« Comment… C’est possible ?… Mais tu es… Qui ?!!! »

« James W. Blackburn ! Merci de l’hospitalité ! Au passage je récupère ma lame ! »

Au moins, sa sortie sur ce navire avait légèrement plus de classe que son arrivée.

Quittant le navire expressément avant d’attirer davantage l’attention. La nuit tombante jouait en sa faveur, il était devenu une ombre parmi les ombres. Comme à son habitude sans un sou en poche, il quitta les quais en quête d’argent facile. La nouvelle de son évasion ferait rapidement le tour des tavernes. Il avait déjà commis une immense bourde en scandant bêtement son nom. Au moins maintenant les autorités locales avaient un visage et un nom.

Quoi de mieux que de roder aux alentours des rues animées la nuit en quête d’une proie facile pour faire les poches ?
Après quelques tentatives infructueuses et surtout la présence d’une vive concurrence. Il trouva enfin chaussure à son pied tard dans la nuit. Le type respirait l’argent, saoul comme un cochon, il était escorté par deux loubards à la mine peu commode. C’était un coup risqué, même si James était confiant dans ses capacités. Généralement le genre de gus à faire le job de garde du corps était des vétérans de l’armée. Il était possible qu’un des deux types puisse facilement venir à bout de Blackburn. L’avantage d’une cible comme ça, c’est qu’il serait certainement le seul à vouloir tenter sa chance. Pas de parasite autour de lui et une chance de repartir avec le gros lot !

Débuta une laborieuse filature, le pirate ne connaissant absolument pas la topographie, n’avait pas le droit de les perdre de vue. Heureusement pour lui, quelques imprévus en chemin rendaient la filature très simple. En particulier, lorsqu’un poivrot à souhaitais faire copain-copain avec l’un des deux gorilles. Il termina la tête la première dans un tas d’ordures. Cela permit aussi à James d’évaluer à la louche le potentiel de ses adversaires. En somme, de grosses brutes dans le style le plus classique.

Après une vingtaine de minutes, le petit bifurqua dans une petite ruelle mal éclairée et déserte. Une aubaine qui ne représenterait peut être plus. James passa à l’attaque en un éclair.,
Il se débarrassa du premier garde en l’assommant d’un violent coup dans la nuque à l’aide du pommeau de son arme. Le second garde du corps se retourna instantanément, surprenant leur agresseur qui ne se doutait pas qu’une telle armoire puisse être aussi rapide. Malheureusement la largeur de la physionomie de la rue était un véritable calvaire pour un physique aussi corpulent que le sien. Voulant sortir sa rapière pour décrire un mouvement circulaire. L’arme stoppa sa course dans le mur provoquant une gerbe d’étincelles qui éclaira toute la rue pendant quelques instants. James avait eu le temps de voir venir le coup du fait des gestes amples de son adversaire. Il se baissa pour laisser passer la lame de son adversaire. Puis fonça droit sur lui pour lui flanquer un redoutable coup de poing en plein estomac. La brute se plia en deux, recula de quelques pas, avant de s’écrouler à genoux pour vomir. N’ayant pas de temps à perdre avec le menu fretin, il l’enjamba pour rattraper le petit gros.

Comme il fallait s’y attendre, la proie avait pris les jambes à son cou dès le début de l’attaque. Heureusement pour le pirate, le mélange alcool plus surcharge pondérale rendait toute fuite vaine. Au bout de quelques mètres, il rattrapa l’homme et le jeta au sol. Tétanisé, se pissant dessus ce dernier donna sa bourse sans se faire prier. À vue de nez il devait avoir un sacré petit pactole là-dedans. Assez pour vivre correctement pendant une bonne semaine.

Alors qu’il se redressait pour quitter les lieux de son crime un son métallique résonna à quelques centimètres de lui. Surpris, il leva la tête, et se retrouva nez à nez avec le canon d’une arme à feu. Même si la filature n’était pas un de ses talents, il était persuadé de n’avoir vu personne d’autres en protection. D’où pouvait-il débarquer celui-là ?

« Tu es très doué ! Merci de m’avoir mâché le travail, tu m’excuseras, mais j’ai fort besoin de cet argent. Mais je ne me fais pas de soucis, au vu de tes compétences tu te referas rapidement. On se recroisera sûrement le blondinet. »

James fulminait intérieurement comme jamais. Qui pouvait être donc ce prétentieux qui le prenait de haut comme ça ? Si seulement il n’avait pas le canon d’un flingue braqué sur lui… N’ayant pas d’autre solution que d’obtempérer, il lui remit la bourse en crachant au sol. Son mystérieux voleur fit quelques pas en arrière toujours en le visant. Son visage partiellement masqué par une capuche ne laissait entrevoir qu’une chose. Un sourire à pleine dent. Pendant un bref instant, Blackburn avait eu l’impression d’avoir eu affaire à son double. Une fois son mystérieux agresseur totalement dissimulé dans la pénombre, il se retourna et déguerpit. Furieux de son humiliation, James lui emboîta le pas sur plusieurs dizaines de mètres. Mais l’ombre se volatilisa rapidement, un indice intrigua le pirate, la démarche de son agresseur. Quelque chose de très souple, limite féline… Intrigant.

James erra dans les rues encore plusieurs heures, la pilule avait du mal à passer. Même s’il reconnaissait intérieurement que le type avait super bien réussi son coup. Son ego l’avait en travers de la gorge. Il termina son ruminement dans une auberge miteuse, servant un breuvage qui n’avait de bière que le nom. C’était le genre d’endroit où personne ne vous pose de question. Fréquenté par des gens très louches. Les regards étaient fuyants, et les visages dissimulés.
Il ne devait pas être le seul à avoir un avis de recherche au cul, plusieurs fois dans la nuit des bruits de pas se dirigèrent vers sa chambre avant de faire demi-tour. De toute façon il n’était pas d’humeur à dormir, jusqu’à tard dans la nuit il avait ruminé les éventements de la soirée.


C’est un vilain mal de dos sur un sommier dur comme de la pierre qui le tira du lit. Il quitta les lieux à l’aube, ne croisant pas âme qui vive dans l’auberge.

Livré à lui-même dans cette ville inconnue, James arpentait les rues de la ville au grès de ses envies. Sans but et sur argent, il commençait sérieusement à avoir une faim de loup. Mais il ne se voyait pas chaparder de la nourriture sur les étales, et encore moins mendier comme un pauvre gueux pour quelques pièces. Pour le moment la seule idée qui lui venait à l’esprit c’était de retourner sur les quais. Avec tout le va-et-vient des marchandises, il était peut-être possible de récupérer quelque chose à se mettre sous la dent.
À mesure qu’il s’approchait de sa destination, James sentait comme de l’électricité dans l’air. Difficilement identifiable, mais palpable. Il n’avait pas eu cette sensation jusqu’ici. C’est donc avec une certaine méfiance qu’il rejoignit le port.

Il comprit rapidement d’où venait cette soudaine agitation. Un navire de guerre était amarré et de nombreux soldats se massaient autour de celui-ci. Au départ Blackburn ne prêta que peu d’importance au bateau. Mais en prêtant davantage attention, il lui rappela fortement le navire qui faisait route vers Inu Town.

*Impossible, cela doit être une coïncidence. C’est un bâtiment standard de la marine, moins courant que ceux naviguant généralement sur les Blues, mais tout de même… *.

Son regard s’arrêta sur celui qui devait être l’officier en charge de ce déploiement. Revêtu de noir et coiffé d’un tricorne, il ne ressemblait pas du tout aux autres soldats croisés jusqu’ici. Cela n’augurait rien de bon, mais il se voulait confiant.
Balayant le reste du port, il découvrit aussi la présence du bateau de commerce qui l’avait conduit en ce lieu. Au vu de l’activité sur son pont, l’heure du départ devait être proche.

Pour lever le doute, James rabattant sa capuche décida de se rapprocher pour en savoir plus. Il souhaitait savoir le dernier mot de cette histoire.

Se frayant un chemin tant bien que mal dans la foule, croisant en chemin plusieurs patrouillent. Il se trouvait maintenant à quelques mètres du navire de guerre. Au pied de celui-ci une poignée de marins débarquaient des caisses de ce qu’il semblait être des vivres et des munitions. Jusqu’ici, rien d’anormal aux yeux du jeune homme à l’exception d’une chose. Mais dans le brouhaha général, il distingua une voix qui lui semblait familière. En se dirigeant vers la source, il reconnut immédiatement le capitaine du transport de marchandises. Le même qui l’avait fait mettre en cale.

James ne pouvait entendre distinctement la conversation, la seule chose qu’il pouvait faire s’était gardé la visu sur ce qu’il se passait. Le capitaine était en compagnie de plusieurs soldats et plusieurs fois celui-ci pointa du doigt son navire. Les doutes de Blackburn se confirmèrent quand l’un des militaires exhiba un avis de recherche. En voyant le capitaine hoché de la tête, le pirate sentit une énorme bouffée de chaleur l’envahir. De grosses goûtes de sueur, lui coulaient abondamment dans le dos. Dans quel merdier s’était-il fichu cette fois-ci ?
L’un des soldats se retourna en direction du navire de guerre et hurla :
« Lieutenant ! C’est positif ! »
L’officier quitta son poste, et en quelques secondes, un amas de militaires débarqua sur les quais.
James écouta son instinct qui lui disait un gros « Casse-toi de là couillon ». Il fit donc demi-tour et commença à traverser la foule, bousculant presque tout le monde sur son passage. Partout où il tournait la tête, il voyait du marine. C’était une véritable fourmilière et il avait le cul en plein dedans.

Remontant à vive allure la rue, son comportement ne tarda pas à éveiller certains soupçons. Une patrouille lui emboîta le pas le sommant de s’arrêter. Voyant la situation lui échapper il décida de s’engouffrer dans une ruelle pour prendre la fuite. À grand renfort de sifflets l’alerte était donnée. James détala comme un lapin, traversant les rues les unes après les autres. Ne pouvant se fier qu’à son instinct. Plus d’une fois, il faillit trébucher en bousculant un quidam, mais réussit au dernier moment à se rattraper poursuivant ainsi sa course effrénée.
Comme il fallait s’y attendre, son instinct aiguisé l’envoya tout droit dans un cul-de-sac. Face à un mur infranchissable dans son état d’épuisement. Il n’ayant plus d’alternatives, il devait faire face à ses poursuivants, il sortit son arme, et se jeta tête baissée dans la mêlée.
L’effet de surprise était total, à grand renfort de coups tranchants, le pirate se débarrassa sans aucun mal du petit groupe de soldats le talonnant. Mais à peine avait-il terminé de les mettre hors de combat, qu’une nouvelle vague arriva, puis une suivante et ainsi de suite. Bientôt une trentaine de soldats étaient agglutinés autour de lui. Combien en avaient-ils mis hors service ? Dix ? Vingt ? Plus ? Aucune idée, il termina la gueule fracassait à coups de crosse. Après un passage à tabac dans les règles, le fût conduit pieds et mains liées devant le fameux lieutenant.

Blackburn était exposé aux yeux de tous comme une bête de foire. Il avait sacrément ramassé, la gueule en sang, sûrement plusieurs côtes de chasses, mais il en avait connus d’autres. Se faire démonter par des hommes poissons à Las Camp cela vous forge un type. Dans l’immédiat pourtant il était dans une sacrée panade et à voir la gueule de l’officier, les emmerdes ne faisaient que de commencer.

« Ainsi c’est donc ça l’objet de ma venue ici. Blackburn ? Pas très impressionnant. Tu sembles avoir fait la connaissance des troupes d’élite de la marine. Ils ont parfois la main lourde. D’ailleurs où sont le reste des hommes ? »

« Euh mon lieutenant, ce type là, il a mis plus d’une vingtaine des nôtres au tapis. C’est une véritable brute ! Nous sommes. »

« Vous plaisantez ?! »

L’officier attrapa James par la mâchoire pour le regarder droit dans les yeux.

« Comme quoi, les allures sont parfois trompeuses. Sûrement un certain potentiel, mais ta petite escapade s’arrête ici. Toutefois, tu pourras te consoler en te disant que c’est le lieutenant Hendrik Glock qui t’a mis le grappin dessus. Pour un pirate de ton rang, c’est un honneur. »

Comme unique réponse, le brillant pirate cracha, un glaire plein de sang au visage de son interlocuteur. James en avait sa claque de tous ces prétentieux sur cette foutue île. Pourtant il n’était pas le dernier dans ce domaine, mais là cela dépassait les bornes. Et puis de toute façon, une correction de plus, ou de moins, il était de toute façon en pole position pour finir pendu haut et court.

Glock le regarda avec un malin plaisir en essuyant le sang sur son visage. Et puis avec une fraction de seconde lui décolla un coup de poing dans le ventre qui l’éjecta plusieurs mètres en arrière.

*Bordel, c’est donc ça la force d’un marine d’élite ?*
Il cracha une nouvelle fois du sang, mais cette fois-ci par terre. Surpris par la violence du coup, ce mec ne rigolait pas.
La foule avait d’ailleurs fait un bond en arrière, elle aussi surpris par cette démonstration de force.

Il fut traîné comme un vulgaire sac sans le moindre ménagement à bord. Alors qu’il se faisait conduire dans la cale, des cris se firent entendre en provenance d’une petite embarcation. À son bord un petit groupe de marins faisaient de grands signes en direction du vaisseau de guerre.

Les soldats se précipitèrent vers le bastingage pour en savoir davantage. Puis la rumeur se répandit comme une traînée de poudre. Un navire pirate attaquait des bateaux de commerce à l’extérieur du port. Les pauvres malheureux avaient échappé de justesse à l’attaque de leur navire.

Sans perdre un instant, l’officier hurla le branle-bas de combat général. Réunissant l’ensemble des hommes valides et prêts à se battre. Il quitta le port en un temps record.
Le captif fut jeté à même le sol dans une geôle au fin fond de la cale. Une fois solidement enchaînés à la structure du navire, les gardes le laissèrent à son triste sort.

Encore sous le choc des coups reçus, Blackburn testa une ou deux fois la solidité des chaînes en vain. Même en pleine capacité de ses moyens, il aura eu le plus grand mal à se défaire de ses liens. Il préféra donc se laisser sombrer dans un état comateux en attendant d’avoir récupéré un minimum. De toute façon une bataille navale ne se règle pas des cinq minutes. Et qui sait, avec un peu de chance, peut être que des pirates viendraient à son secours… Mais il en doutait fortement.


Un bruit sourd suivi d’un choc phénoménal le sortit de sa torpeur. Depuis combien de temps avait-il sombré ? Aucune idée. Quoiqu’il en soit, il venait de se prendre une sacrée claque qui l’avait expédié en dehors de sa cage. Il lui fallut bien une minute et des trombes d’eau sur la tête pour comprendre ce qu’il venait de se passer. Un navire venait de les éperonner par le flanc droit. La collision fut si violente que la structure même du bateau était ébranlée, arrachant au passage les chaînes des fixations murales.
Blackburn était dans un sale état, mais libre.

Enroulant les chaînes autour de ses avant-bras en laissant suspendre les anneaux pour en faire des armes. Il commença sa lente et périlleuse progression pour rejoindre le pont du navire. Outre l’eau qui s’engouffrait à un rythme alarmant dans la cale. Il fallait prendre en compte un nombre incalculable d’obstacles en tout genre. Caisses de munition, débris divers, et bien d’autres choses.

Arrivant au prix d’immense effort à l’étage supérieur. Il entendit l’écho de la bataille qui se passait au-dessus de sa tête. Cet étage-là heureusement était moins endommagé ce qui permettait à James de circuler bien plus rapidement. Une lourde porte en bois entravait sa progression. Après plusieurs tentatives, il réussit enfin à briser le verrou. Il tomba nez à nez avec une équipe médicale s’affairant autour de plusieurs soldats grièvement blessés. Profitant du chaos général il se précipita vers les escaliers menant enfin aux champs de bataille. Poussant sans ménagement qui compte se mettait en travers de sa route. Ne rencontrant aucune résistance franche de la part du corps médical il parvint sans mal à rejoindre la sortie. Elle était solidement protégée par plusieurs gardes qui faisaient un rempart contre toute intrusion. James arriva en fourbe par-derrière pour briser le blocus. À l’aide de ses chaînes, il agrippa le cou d’un des soldats et tira d’un coup sec. Le malheureux fut projeté dans les escaliers du navire avant qu’il puisse comprendre ce qu’il lui arrivait.

Blackburn enchaîna une nouvelle attaque, cette fois-ci avec l’anneau en acier qu’il envoya en plein dans la poire d’un soldat un peu trop téméraire. Cette attaque de pirate était un miracle, à son retour sur terre il jura de brûler un cierge dans l’église la plus proche. Profitant de la confusion générale, il réussit à se frayer un chemin entre les protagonistes. Il ne faisait aucune différence entre les pirates et les militaires. Toute personne qui se mettait en travers de sa route prenait le tarif réglementaire.

Cependant, après avoir fait un rapide tour de la situation, il devait se dépêcher de quitter les lieux. Les assaillants ne manquaient pas de courage, mais ils se faisaient tailler en pièces les uns après les autres. Il assista d’ailleurs à un duel entre ce qui semblait être le capitaine des pirates et l’effrayant lieutenant Hendrik. Au grand étonnement de James, les deux combattants semblaient avoir un niveau équivalent.

Captivait par l’affrontement entre les deux sabreurs, il ne remarquât même pas qu’un ennemi avait surgi dans son dos. Au moment où le pirate s’aperçut de son imprudence il était trop tard, le militaire avait déjà bondi sur lui sabre en avant. La scène sembla dure une éternité, l’attaque était imparable. Puis tout un coup ,l’improbable arriva, alors qu’il était en plein mouvement, une balle traversa la tête du soldat. Au lieu d’un coup probablement mortel, c’est tout le poids d’un homme mort qui le percuta. Vacillant sous le choc, il tomba à la renverse à la merci d’un nouvel ennemi. Lui aussi fut atteint d’une balle dans la tête avant de pouvoir mener à bien son attaque. Deux fois, le coup du hasard ? James ne pouvait y croire. Il tourna la tête dans la direction supposée des tirs et tomba sur une silhouette familière. L’homme qui l’avait précédemment dépouillé dans la rue. Ce type était donc un pirate lui aussi ?
Affichant encore une fois un large sourire, il retourna dans la mêlée après avoir adressé un signe de tête à son intention.

Pendant ce temps, le duel touchait à sa conclusion. L’officier se trouvait au sol, son adversaire sur lui. Pendant une fraction de seconde James pensa que le combat avait tourné à l’avantage du pirate. Mais il réalisa bien vite que c’était le soldat qui avait pris le dessus, ce dernier avait réussi à transpercer de part en part l’abdomen de son adversaire avec son sabre. De son côté son adversaire n’avait pu uniquement lui enfoncer sa lame dans l’épaule. Maigre lot de consolation.

Un sixième sens ? Une simple coïncidence ? Quoiqu’il en soit, le lieutenant tourna son regard droit vers James. Un regard rempli de haine et de fureur qui glaça les tripes du pauvre fugitif. Il hurla quelque chose d’inaudible, mais de parfaitement compréhensible pour le jeune homme. Il était grand temps de mettre le maximum de distance entre lui et ce fou furieux.

Comme il fallait s’y attendre, la chute du capitaine provoqua la débandade chez les assaillants. Beaucoup étaient déjà morts ou dans un état critiquent. Les hommes encore en état préféraient tenter le tout pour tout en sautant à l’eau. Profitant de cette confusion générale, James piqua lui aussi une tête.

La bataille avait eu lieu non lui du rivage, Blackburn en excellent nageur n’eut aucun mal à rejoindre la terre ferme. Mais ce ne fut pas le cas des autres fuyards, un certain nombre trouvèrent la mort par noyade ou par une balle pendant la traversée. Pour finir, seul un petit groupe avait réussi à survivre et parmi eux se trouver le mystérieux tireur.

La situation ne pouvant être plus désastreuse, l’ex-nobliau décida de se joindre à eux. Il était lui aussi un pirate après tout non ? Reconnu immédiatement par l’inconnu qui lui avait précédemment sauvé la mise, il l’invita à les rejoindre. Les survivants, complètement exténuaient, se traînaient sur le sable pour se mettre à couvert.

« Décidément, nos chemins se croisent beaucoup ces derniers temps… Je me présente, Ben Hackman. Je suis, du moins j’étais le second du capitaine Wolff. Et voici ce qui reste de son équipage. »

Il désigna à l’aide du pouce les cinq gars derrière lui. Ils étaient complètement exténués après cette violente bataille.

« Nous avons une planque en ville, avec quelques vivres et des armes. Pas de quoi tenir un siège, mais c’est mieux que rien. »

Durant le trajet, ben comme le reste de ses hommes resta silencieux ! Se retournant régulièrement pour voir si la marine ne mettait aucune chaloupe à la mer pour rattraper les déserteurs.

Lorsqu’ils arrivèrent aux abords de la ville quelque temps plus tard. L’obscurité présente garantissait une grande liberté pour leurs déplacements. Décident de se faire plus discret possible, ils se scindèrent en petits groupes. James et son comparse Ben apprirent rapidement la nouvelle, le navire de guerre du lieutenant Glock était de nouveau à quais. Dans un piteux état, il lui faudrait plusieurs semaines avant de pouvoir repartir. La rumeur voulait que l’officier ait perdu un bras et une jambe en combattant un terrible pirate venu tout droit du Grand Line. En mettant de côté les ragots, l’information du retour de la marine au port était un sacré coup. Blackburn avait l’espoir que le navire après sa collision soit immobilisé à l’endroit de la bataille. Permettant aux pirates de fortune de réunir assez de vivres et de provision pour quitter les lieux le plus rapidement possible.

La planque était une taverne délabrée dans les bas fonds de la ville. Elle semblait abandonnée depuis des lustres ? La structure elle-même menaçait de s’écrouler à tout instant. Après avoir fait un rapide inventaire des armes et vivres restants, Ben sortit une bouteille de rhum. Faisant revivre l’endroit le temps d’une soirée, l’ancien second raconta la raison de leur venue sur cette île. Leur capitaine était un homme brillant, qui avait autrefois voulu tenter l’aventure sur le Grand Line en vain. Décidant donc de mener une vie en marge de la société sur les Blues, il avait réussi à constituer un solide équipage au fil du temps. Avec plusieurs faits d’armes à leurs actifs, ils avaient obtenu un nom. Ce coup devait leur permettre de passer l’échelon supérieur dans la piraterie. En effet un important convoi de marchandises précieuses quitte le port du royaume de Luvneel chaque mois. Jamais par le même itinéraire ni la même date pour éviter toute mauvaise rencontre. Donc ils avaient décidé voilà plusieurs mois de faire venir un petit détachement de l’équipage en reconnaissance. L’attaque était programmée ce jour, mais un éventement inattendu s’était produit. L’arrivée de la marine d’élite sur leur dos.
« Si proche du but… »

Le capitaine comprit rapidement qu’il ne s’agissait pas de soldat normal. Il donna l’ordre à ses hommes de rejoindre le navire sur le champ pour pouvoir lever les voiles. Mais leur vaisseau n’avait pas la moindre chance de semer le bâtiment de guerre. Alors, le valeureux capitaine, tenta le tout pour le tout, prenant lui-même la barre, il fit faire demi-tour à son embarcation avec pour objectif éperonner son poursuivant.
« C’était un coup de maître, une manœuvre parfaitement réalisée… Mais la suite tu la connais. »
Il se jeta une nouvelle rasade de rhum dans le gosier puis fixa longuement son verre vide.

« Ce lieutenant-là. Ce n’est pas un hasard qu’il soit ici. Au début je me suis dit que quelqu’un nous avait balancés. Mais j’ai compris. Il te voulait toi, nous ne sommes que des dommages collatéraux. Tu es qui putain ? »

C’était donc autour de James de passer à table, il raconta son parcours avec Mochi et ses récents déboires.

« Tout ça pour un pirate à 5 millions ? La vie se fout de nous… Nous devrions être pleins aux as à l’heure qu’il est… et puis merde. »

« Je ne vais pas crever ici la bouche ouverte. On va se barrer d’ici demain à l’aube. Viens avec moi, je dois aller rendre visite à notre source, il doit forcément savoir comment quitter cette île. Les autres vous restez là.. Pas de conneries hein ?. »

Avant de quitter les lieux, ils s’équipèrent avec ce qu’ils purent. James avait enfin de nouveau de quoi se défendre. Bon ce n’était pas un Meitou, mais cela ferait amplement l’affaire. Enfin du moment qu’ils ne tombaient pas nez à nez avec ce putain de lieutenant.

Leur périple les mena à l’opposé de la ville, Blackburn réalisa à quel point la ville était étendue. Mais l’heure n’était pas au tourisme. Après trois quarts d’heure de marche, ils étaient enfin arrivés à destination. Il s’agissait d’une habitation toute simple à la face délabrée. Hakman tapa trois fois à la porte puis marqua une pause avant tapée deux nouvelles fois. Après cinq bonnes minutes à attendre, les deux hommes décidèrent de pénétrer à l’intérieur. Les lieux étaient plongés dans une totale obscurité, exception faite d’un petit halo de lumière autour d’une porte. Poussant délicatement la porte, ils arrivèrent dans une pièce éclairée à la simple lueur d’une bougie. Face à eux se tenait une silhouette de dos immobile assis sur une chaise.
James lança un regard interrogateur à son partenaire qui répondit par un haussement d’épaules. Toujours avec la même prudence Ben posa sa main sur l’épaule du propriétaire des lieux :

« Thomas ? C’est. »

Le corps tomba sur le sol, complètement inerte laissant entrevoir un visage torturé totalement méconnaissable.

« MERDE ! »

À cet instant, les portes situer des deux côtés de la pièce volèrent en éclat et une nuée de soldats leur tombèrent dessus. Blackburn se jeta une nouvelle fois dans la mêlée sabre en avant. Dans un mouvement d’une rare violence, il empala l’ennemie qui lui faisait face et le repoussa de toutes ses forces. Faisant chuter les marines derrière lui. Ne leur laissant aucun répit il sauta sur eux en faisant pleuvoir une pluie de coups mortels.

De son côté, Ben avait déjà utilisé ses quatre pistolets, faisant mouche à chaque coup tiré. Il se retrouvait, maintenant, dague en main au corps à corps. Ce n’était pas sa spécialité, mais la disposition des lieux donnait un avantage non négligeable à son arme blanche.

Quelques minutes plus tard, l’embuscade était terminée. Une marre de sang inonde la pièce à présent. Au total quinze marins gisaient sur le sol mort ou grièvement blessé. Les deux hommes étaient à bout de souffle, couverts d’un sang qui n’était pas le leur. Hackman releva la tête, les yeux écarquillés :
« LA PLANQUE ?! ET VITE !! »

Quittant les lieux à la hâte, ils se retrouvèrent dehors face à une foule massée devant le bâtiment. L’écho de la bataille avait ameuté tout le voisinage et d’autres soldats étaient déjà en chemin. Bousculant les badauds sans ménagement, ils se retrouvaient à présent coursés par des ombres. Une ou deux fois, Ben se retourna pour faire feu, à chaque tir un cri de douleur se fit entendre. Une course contre la montre s’était donc engagée. Cette fois-ci, il ne fallut que quinze minutes pour faire le trajet inverse.

Alors qu’ils étaient tout proches du but, ils tombèrent sur une patrouille de plusieurs militaires. Obligeant les deux hommes à cesser leur course pour se dissimuler dans une petite ruelle. La progression était devenue à présent bien plus lente et périlleuse. Un nombre anormal de militaires étaient présents dans cette zone, Blackburn ne se faisait aucune illusion sur le motif de leur présence.

Arriver à quelques dizaines de mètres de la planque par l’intermédiaire d’une petite ruelle. Hackman jeta un regard en direction de cette dernière. Sous la lumière de nombreuses torches, la zone était parfaitement éclairée. Une vingtaine de militaires étaient disposés en arc de cercle, face à eux en tenue sombre donnait des directives. Son identité ne laissait place à aucun doute, c’était Glock. À leurs pieds étaient disposés plusieurs corps, ceux de ses camarades.

Ben se redressa, et dégaina un pistolet qu’il braqua en direction des militaires. Blackburn le tira en arrière in extremis avant qu’il ne passe à l’action. Un vif échange eut lieu entre les deux hommes, mais James réussit à faire entendre raison au tireur. Après avoir réfléchi un moment à l’état de la situation, le blondinet entraîna son compagnon vers le port.

« Pas question de fuir James ! Cette enflure doit crever ».
« Qui tu as parlé de fuir ? Nous allons nous faire Glock, mais pas comme ça, pas maintenant. »

Pour atteindre le lieutenant, il fallait dans un premier temps se débarrasser de ses subalternes bien trop nombreux. Une attaque de face en infériorité numérique était forcément vouée à l’échec. D’ailleurs James se posait la question si Glock était à leur portée malgré sa blessure à l’épaule.

Donc la première étape du plan se déroula sur les quais. L’objectif était le bâtiment de guerre, du moins ce qu’il en restait. Le navire éclairé par de nombreux flambeaux penchait sérieusement du côté où avait eu lieu l’impact. Une plaie béante courait sur plusieurs mètres, c’était un miracle que le bateau soit encore à flot. L’idée du jeune homme était tout simplement de faire sauter le navire par n’importe quel moyen.
« Imagine un peu la confusion si on arrive à faire sauter ce truc… »

Retournant le problème dans tous les sens, une seule possibilité venait à son esprit. Monter à bord pour le faire sauter de l’intérieur ! L’accès principal était si bien gardé, que cela revenait à déclencher avec une guerre ouverte avec le Gouvernement mondial !

Il décida de se jeter à l’eau, au sens propre pour rejoindre le navire à la nage. Sa progression masque totalement par la nuit. Le navire avait toute la cale inondée, permettant un accès par le flanc sans le moindre souci. Une fois à bord, le saboteur nagea jusqu’à l’étage supérieur, évitant une fois encore les différents obstacles sur son trajet. La partie délicate intervenait à l’étage supérieur, il devait trouver de quoi faire sauter ce fichu rafiot.
Bien évidemment le navire était désert, hormis des sentinelles sur le pont, plus personne ne s’aventurait à l’intérieur. Avançant à la lumière des rares torches encore allumées, il trouva finalement ce qu’il cherchait. La réserve de poudre. Un amas de tonneaux empilés les uns sur les autres. Ne voulant pas se retrouver en orbite dans le Nouveau Monde il se garda bien de s’avancer davantage dans la poudrière.

Impossible de faire une traînée de poudre l’allumer avec une torche. L’eau stagnait en quantité partout dans le couloir. Après une interminable réflexion pour chercher un moyen de faire sauter cette merde. Il inspecta les moindres recoins du navire avant de tomber sur une aubaine. Une rangée de canons prête à l’emploi.
Au prix d’énormes efforts, il retourna l’une des pièces d’artillerie pour qu’elle pointe vers la poudrière.
Il achemina aussi plusieurs boulets de canon au cas où ? Il fallait vraiment que ce soit spectaculaire, que tout le monde se souvienne de ce coup de maître du célèbre Blackburn.

Ensuite il leva la trappe permettant au canon de sortir pour s’y glisser, en équilibre précaire il lâcha la torche sur la mèche. Ne vérifiant même pas si cette dernière avait pris feu, il se jeta dans le vide et nagea sous l’eau aussi vite qu’il put.

Une première détonation secoua le port, suivie d’une seconde après d’une explosion pyrotechnique comme n’en avait jamais vu Ben Hackman de sa vie. Le navire vola littéralement en éclat sous l’impulsion d’une boule de feu gigantesque. La nuit était devenue jour l’espace d’un instant.

« Il est complètement taré ce type ! »

L’explosion souffla les autres navires à proximité. Voilà de quoi occuper les soldats pour un bout de temps. James refit surface dans une mer de débris en flamme, rejoignant les quais, il quitta les lieux non content de son exploit pour rejoindre son partenaire.

« Alors ? C’était comment ? »
« Grandiose… »

L’artificier d’un soir n’arrivait pas à enlever son sourire, jamais il n’avait réussi un coup aussi éclatant. Mais maintenant rester la dernière étape du plan et sûrement la plus difficile éliminer Glock une bonne fois pour tout. Sans même le voir, ils savaient qu’il se trouvait dans le coin à donner des ordres et surtout hurler sa rage. Cette mission qui devait être une simple formalité était devenue un enfer pour lui. Sa hiérarchie ne le louperait pas à son retour, même son commandant ne pourrait sauver son cul cette fois-ci. Un bâtiment de guerre perdue, des dégâts en pagailles, des dizaines d’hommes morts et trois fois plus dans un état critique. Tout ça était le fait d’un seul homme ? Un type à 5 millions ? Il voulait vraiment se réveiller de ce fichu cauchemar.

L’officier décida de se faire justice soit même, il quitta les lieux seul, interdisant à quiconque de le suivre. Devant une foule de plus en plus grosse totalement incrédule, il hurla à pleins poumons :
« BLACKBURN !!!!!!!! »

La foule s’écarta sur son passage et il disparut dans la nuit, marchant en direction de la ville.

Les deux hors de la loi lui emboîtèrent le pas à bonne distance, cet homme n’avait plus aucune limite. Il traversa la ville d’un pas régulier comme un métronome. La tête baissée et le sabre au clair. Déterminer à en finir avec cette maudite racaille de James. Les pirates le pistèrent sans le moindre mal jusqu’à la fameuse planque. Plus d’une fois Ben avait voulu l’abattre dans le dos, mais flairant le piège à plein nez, James le stoppa.

L’officier entra dans l’auberge abandonnée et ne donna plus aucun signe de vie. Au bout d’une dizaine de minutes, Ben à court de patience refusa d’attendre davantage et se précipita à l’intérieur. Étant pris au dépourvu, James se résolut à le suivre. Flairant le piège à plein nez, les deux visiteurs avaient sorti leurs armes. Inspectant chaque recoin pour ne laisser aucune place à une mauvaise surprise. Pourtant autant signe de vie à déclarer. L’inspection continua dans l’arrière-cuisine, poussant la porte avec le canon de son arme, Ben remarqua le tricorne de l’officier posé sur la table.

Trop tard ! Le piège s’était refermé sur eux. Sortant à travers le mur en bois, Glock jaillit tel un monstre assoiffé de sang. Percutant de plein fouet le pauvre Hackman qui fut projeté contre le mur qu’il brisa à son tour. James avait eu juste le temps de sortir son arme pour faire protection. Qu’un coup d’une violence le percuta, faisant vaciller en arrière le jeune homme. Hendrik s’acharna sur sa proie avec une force prodigieuse. Contraint de reculer à chaque attaque ! Il réussit à dévier une ou deux fois son attaque. La question était de savoir qui craquerait en premier, son bras ou sa lame ? Il parvint in extremis à se dégager de l’emprise du militaire pendant quelques secondes, mais se retrouva bien vite acculer contre le mur. Une nouvelle attaque coupa net sa lame en deux et l’envoya valser contre le mur. Avant qu’il ne puisse se relever, un violent coup de pied l’encastra dans le mur et par la même occasion lui brisa le nez.

Mais son calvaire était loin d’être terminé. Le lieutenant l’attrapa de sa main valide en l’empoignant autour du cou pour le mettre à sa hauteur. Aucune échappatoire possible pour le jeune homme, il se tortillait comme une anguille, mais l’étreinte était trop forte. En dernier recours Blackburn tenta de planter son sabre brisé dans le cou de son bourreau. Ce dernier parvint à bloquer l’attaque au prix d’une grande souffrance. Son épaule meurtrie par le capitaine Wolff le faisait encore souffrir. James voyait sa fin toute proche, le manque d’air se faisait de plus en plus pressant.

Une détonation raisonna dans la pièce.

Le lieutenant se crispa violemment, il venait de prendre une balle dans le dos. Derrière lui rampant sur le sol Ben le visage ensanglanté avait réussi à faire mouche. Le militaire lâcha petit à petit son emprise sur le cou de sa victime. Le pirate voyant enfin une ouverture profita pour tenter une nouvelle fois de lui planter sa lame dans la gorge. Bien qu’il soit grièvement blessé, le soldat offrait encore une farouche défense. Cependant, petit à petit, la lame approchait de son but.

Nouvelle détonation.

Un second impact se dessina dans le dos du militaire. Ne pouvant encaisser davantage il recula en titubant, laissant tomber sa proie sur le sol. Le pirate se trouvait dorénavant à quatre pattes, prenant de grandes bouffées d’air pour retrouver ses esprits. Avant de chuter, il avait enfin réussi à poignarder Hendrik au cou. Le militaire recula encore avant de s’affaler sur une chaise en bois de tout son poids. Il se tenait le cou à l’aide de sa main, duquel s’échappait une grande quantité de sang. La bête était grièvement blessée, mais pas morte pour autant. Il tenait toujours fermement son épée dans sa main.

Après avoir récupéré assez pour se redresser, le blondinet se dirigea lentement vers l’homme agonisant. Même dans cet état critique il continuait à avoir assez de force pour pointer sa lame dans sa direction. James éprouvait un certain respect pour ce combattant, jamais il n’avait auparavant affronté pareil adversaire. Sans l’intervention de Ben et sans sa blessure contre son ancien capitaine, il serait déjà depuis longtemps six pieds sous terre.

C’était donc ça le niveau nécessaire pour entrer sur le Grand Line ? Terrifiant.

Lentement, il repoussa la lame du lieutenant devenu livide à cause du manque de sang. Il s’empara de la seconde lame du militaire resté dans son fourreau, et visa droit dans le cœur. La vie le quitta dans un dernier râle de douleur.

Le lieutenant d’élite Glock « L’arsenal » Hendrik n’était plus.

James s’écroula à son tour à bout de force. Il trouva toute de même assez d’énergie pour tourner la tête vers son nouveau compagnon, lui aussi avait sacrément dégusté dans l’histoire. Il venait de lui sauver une nouvelle fois la vie. C’était déjà la deuxième fois en peu de temps, avec du recul il ne regrettait absolument pas d’avoir dû lui céder le fruit de son larcin.

Hackmam, après plusieurs tentatives trouvèrent la force de se redresser pour tituber dans sa direction. Heureusement que l’endroit offrait un nombre important de prises pour l’aider dans son parcours. Arrivé à ses côtés, il se laissa tomber sur une des rares chaises encore en état.

« Sacrée bagarre… »

James roula sur le dos pour faciliter sa respiration encore très irrégulière. Il avait la bouche pleine de sang et ses côtes brisées lui flanquaient un mal de chien.

« Tu la dis… »

« Et maintenant où allons-nous  ? »

« Dans mon état ? … Je suis incapable de faire deux mètres sans m’effondrer. »

De toute façon, le pirate ne voyait pas comment quitter cette île. Ils n’avaient aucun navire en leur possession et bientôt l’île grouillerait de marine venu en renfort suite à la disparition du lieutenant.

Hackman sortit de sa poche une bourse, mais pas n’importe laquelle. Celle que James avait dérobée ici même. Il n’y avait presque pas toucher, trop occupé par les préparatifs de la mission.

« J’ai mon idée...  En attendant quittons cet endroit, ça pue le mort. »

Il attrapa Blackburn pour le remettre debout, passant son bras sous le sien pour se maintenir. Ils quittèrent les lieux ainsi pour marcher une éternité dans une ville morte. Toute la population s’activait autour du port pour éviter toute propagation de l’incendie. Plusieurs fois James perdit connaissance, mais il tenait bon. Le calvaire s’arrêta devant une auberge familière, ce fameux trou à rats où il avait déjà séjourné. Hormis deux trois habitués c’était le désert complet dans l’établissement.
La tenancière leva les yeux et fixa un long moment les deux hommes avant de faire un signe de tête. Le prix de la digression était particulièrement élevé ce soir. Mais Hackman ne rechigna pas à payer la somme due. Durant son séjour sur cette île, il avait appris que cette auberge n’était qu’une façade, elle abritait en réalité un groupe de révolutionnaires depuis de longues années.

Après avoir largué le corps inerte du pirate sur son matelas, il laissa un message écrit à son attention avant de quitter les lieux :

« Donne-moi cinq jours. »


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