Jour 1 - Alentours de l'île d'Endaur
Le navire de charge ne devrait plus tarder à amarrer sur le ponton nord de l'île d'Endaur. Je suis calmement assis sur la banquette de ma chambre, en train de relire une énième fois le premier dossier que le Cipher Pol 5 a décidé de me confier. Ma chambre, d'ailleurs, parlons-en. Celle-ci est exigüe, c'est à peine si lorsque je tends le bras, je ne me retrouve pas en train de faire valdinguer la moitié du mobilier qui s'y trouve, mobilier qui ne compte finalement qu'un lit, une table de chevet avec une lampe, ainsi qu'une table et une chaise, qui servent lorsqu'il s'agit de manger. Mes pieds dépassent du lit bien trop petit pour mon massif corps, et le confort est relativement sommaire, ce qui a le don de m'agacer quelque peu, et de me rendre ronchon. Mais il n'y avait guère le choix, il n'était pas question d'arriver via un navire de la Marine, ça aurait paru bien trop suspect.
Pour cette mission, je suis vêtu d'une salopette sombre, marron foncé, ainsi que d'un T-shirt blanc, sous celle-ci, et de sous-vêtements qui vont avec, bien évidemment, il n'est pas question de se laisser aller et de devenir un souillon. De grosses bottes emprisonnent mes pieds, elles sont serrées, si bien que je ne les mets qu'en cas de nécessité absolue, lorsque je dois notamment aller récupérer le repas.
Mes gros doigts effleurent les pages du dossier que je tiens entre mes mains, et qui contient donc un résumé de ce qu'est le Consortium Ramba, et de la position stratégique qu'occupe la scierie du même nom. Quelques photos de l'île sont jointes au dossier, et je comprends bien vite que l'ennui sera sûrement un de mes pires ennemis, une fois arrivé là-bas. Il n'y a que quatre petits bleds, perdus en plein milieu d'une forêt verdoyante, et exploitée au possible. Mes prunelles bleues se posent finalement sur les escargographies de la scierie, qui est tout à fait banale, quoiqu'assez grande finalement. Enfin, ce dossier s'achève sur une énième photo, et une description d'un homme répondant au nom de "Josef Ramba". Plus jeune fils de la famille, il semble être mêlé à un traffic de planches et de bois avec la Révolution.
- Des conversations à l'escargophone, quelques factures douteuses.. Tss, c'est bien maigre, pour arrêter ce pauvre type. Ils ne se sont pas foulés, les précédents, hein.. ? C'est à croire qu'ils sont heureux d'risquer leur vie pour un salaire de misère.
Je me masse les sinus de la main droite, en refermant le dossier de l'autre. Il est temps de se diriger sur le pont, et de revoir l'énergumène qu'on m'a collé, en tant que coéquipier. Le CP5 n'est pas censé oeuvrer en solitaire, d'abord ? C'est bien l'une des raisons qui m'a fait rejoindre cette branche et pas une autre, pourtant.
Je me pose alors au bastingage, croisant les bras sur celui-ci en lorgnant en direction de l'île, qui prends de plus en plus de place sur la ligne d'horizon. Rapidement, je suis rejoins par un type sappé à la bûcheronne, une clope au bec. Son regard mutin et rougeoyant se pose sur ma personne, alors qu'un sourire en coin étire ses lèvres et qu'il se décide à démarrer la conversation :
- Agent d'Helsing, c'est bien ça ?
Je soupire de façon audible, alors que mes yeux bleux se décident finalement à se poser sur celui-ci :
- J'aimerais autant ne pas faire capoter notre couverture tout de suite, alors appelez-moi Richard, compris ?
Il tire une fois sur sa cigarette, soufflant ensuite cette nocive fumée avant de souffler un rire, et de répondre :
- Pas de problèmes l'ami. Jack Lacoupe, pour ma part.
Le type tends sa main droite vers moi. Je regarde celle-ci un bref instant, avant de relever les yeux vers son faciès, l'air le plus neutre du monde. Il est pas question d'me faire des amis, ici. D'autant plus qu'il ne me sera d'aucune utilité plus tard, vu qu'il va rester en infiltration sur cette île pendant un moment. Après une brève observation de l'énergumène, je peux déjà en déduire qu'il est un peu plus jeune que moi, sûrement le milieu de vingtaine, à tout casser. Si jeune, et déjà obligé d'se coltiner la surveillance d'une pauvre boîte de bûcherons, c'est triste comme début de carrière, quand même.
- Vous avez pris connaissance du dossier, au moins, Lacoupe ?
Il remonte sa main au niveau de son visage, lorsqu'il comprends que je ne viendrais pas lui rendre la politesse. Et tirera une nouvelle fois sur sa clope, le plus calmement du monde, son sourire en coin s'étant quelque peu estompé.
- Bien sûr que oui, j'viens d'en finir la lecture, à vrai dire. Il suffit juste de prendre le gosse la main dans le sac, en pleine transaction, et il est bon pour la geôle, non ?
Qu'il est mignon. Il a vraiment suivit le même entraînement que le mien ? Les méthodes du Gouvernement Mondial lui échappent ? Je prends la peine de répondre pour clarifier la situation.
- Nous avons l'autorisation de nous débarasser de lui, dans l'optique où il ne se montrerait pas assez coopératif. J'espère que c'est clair de votre côté.
Mon voisin ne réponds pas, se contentant d'inlassablement tirer sur sa pauvre cigarette, qui se consume à vue d'oeil. Ce n'est peut-être pas plus mal qu'il doive se coltiner une mission d'infiltration longue durée sur ce pauvre trou, finalement, il n'a pas l'air vraiment fait à l'idée de certaines méthodes qu'on pourrait employer.
- Vous avez l'escargophone pour contacter le QG, n'est-ce pas ?
Il se contente d'opiner, en zieutant la mer. Nous arrivons bientôt sur l'île d'Endaur.
Le navire de charge ne devrait plus tarder à amarrer sur le ponton nord de l'île d'Endaur. Je suis calmement assis sur la banquette de ma chambre, en train de relire une énième fois le premier dossier que le Cipher Pol 5 a décidé de me confier. Ma chambre, d'ailleurs, parlons-en. Celle-ci est exigüe, c'est à peine si lorsque je tends le bras, je ne me retrouve pas en train de faire valdinguer la moitié du mobilier qui s'y trouve, mobilier qui ne compte finalement qu'un lit, une table de chevet avec une lampe, ainsi qu'une table et une chaise, qui servent lorsqu'il s'agit de manger. Mes pieds dépassent du lit bien trop petit pour mon massif corps, et le confort est relativement sommaire, ce qui a le don de m'agacer quelque peu, et de me rendre ronchon. Mais il n'y avait guère le choix, il n'était pas question d'arriver via un navire de la Marine, ça aurait paru bien trop suspect.
Pour cette mission, je suis vêtu d'une salopette sombre, marron foncé, ainsi que d'un T-shirt blanc, sous celle-ci, et de sous-vêtements qui vont avec, bien évidemment, il n'est pas question de se laisser aller et de devenir un souillon. De grosses bottes emprisonnent mes pieds, elles sont serrées, si bien que je ne les mets qu'en cas de nécessité absolue, lorsque je dois notamment aller récupérer le repas.
Mes gros doigts effleurent les pages du dossier que je tiens entre mes mains, et qui contient donc un résumé de ce qu'est le Consortium Ramba, et de la position stratégique qu'occupe la scierie du même nom. Quelques photos de l'île sont jointes au dossier, et je comprends bien vite que l'ennui sera sûrement un de mes pires ennemis, une fois arrivé là-bas. Il n'y a que quatre petits bleds, perdus en plein milieu d'une forêt verdoyante, et exploitée au possible. Mes prunelles bleues se posent finalement sur les escargographies de la scierie, qui est tout à fait banale, quoiqu'assez grande finalement. Enfin, ce dossier s'achève sur une énième photo, et une description d'un homme répondant au nom de "Josef Ramba". Plus jeune fils de la famille, il semble être mêlé à un traffic de planches et de bois avec la Révolution.
- Des conversations à l'escargophone, quelques factures douteuses.. Tss, c'est bien maigre, pour arrêter ce pauvre type. Ils ne se sont pas foulés, les précédents, hein.. ? C'est à croire qu'ils sont heureux d'risquer leur vie pour un salaire de misère.
Je me masse les sinus de la main droite, en refermant le dossier de l'autre. Il est temps de se diriger sur le pont, et de revoir l'énergumène qu'on m'a collé, en tant que coéquipier. Le CP5 n'est pas censé oeuvrer en solitaire, d'abord ? C'est bien l'une des raisons qui m'a fait rejoindre cette branche et pas une autre, pourtant.
Je me pose alors au bastingage, croisant les bras sur celui-ci en lorgnant en direction de l'île, qui prends de plus en plus de place sur la ligne d'horizon. Rapidement, je suis rejoins par un type sappé à la bûcheronne, une clope au bec. Son regard mutin et rougeoyant se pose sur ma personne, alors qu'un sourire en coin étire ses lèvres et qu'il se décide à démarrer la conversation :
- Agent d'Helsing, c'est bien ça ?
Je soupire de façon audible, alors que mes yeux bleux se décident finalement à se poser sur celui-ci :
- J'aimerais autant ne pas faire capoter notre couverture tout de suite, alors appelez-moi Richard, compris ?
Il tire une fois sur sa cigarette, soufflant ensuite cette nocive fumée avant de souffler un rire, et de répondre :
- Pas de problèmes l'ami. Jack Lacoupe, pour ma part.
Le type tends sa main droite vers moi. Je regarde celle-ci un bref instant, avant de relever les yeux vers son faciès, l'air le plus neutre du monde. Il est pas question d'me faire des amis, ici. D'autant plus qu'il ne me sera d'aucune utilité plus tard, vu qu'il va rester en infiltration sur cette île pendant un moment. Après une brève observation de l'énergumène, je peux déjà en déduire qu'il est un peu plus jeune que moi, sûrement le milieu de vingtaine, à tout casser. Si jeune, et déjà obligé d'se coltiner la surveillance d'une pauvre boîte de bûcherons, c'est triste comme début de carrière, quand même.
- Vous avez pris connaissance du dossier, au moins, Lacoupe ?
Il remonte sa main au niveau de son visage, lorsqu'il comprends que je ne viendrais pas lui rendre la politesse. Et tirera une nouvelle fois sur sa clope, le plus calmement du monde, son sourire en coin s'étant quelque peu estompé.
- Bien sûr que oui, j'viens d'en finir la lecture, à vrai dire. Il suffit juste de prendre le gosse la main dans le sac, en pleine transaction, et il est bon pour la geôle, non ?
Qu'il est mignon. Il a vraiment suivit le même entraînement que le mien ? Les méthodes du Gouvernement Mondial lui échappent ? Je prends la peine de répondre pour clarifier la situation.
- Nous avons l'autorisation de nous débarasser de lui, dans l'optique où il ne se montrerait pas assez coopératif. J'espère que c'est clair de votre côté.
Mon voisin ne réponds pas, se contentant d'inlassablement tirer sur sa pauvre cigarette, qui se consume à vue d'oeil. Ce n'est peut-être pas plus mal qu'il doive se coltiner une mission d'infiltration longue durée sur ce pauvre trou, finalement, il n'a pas l'air vraiment fait à l'idée de certaines méthodes qu'on pourrait employer.
- Vous avez l'escargophone pour contacter le QG, n'est-ce pas ?
Il se contente d'opiner, en zieutant la mer. Nous arrivons bientôt sur l'île d'Endaur.