Traque du vent du renouveau

Cinq... Six... Sept...
Attentivement et discrètement, je compte les passages du même homme aux cheveux bruns noués en queue de cheval, avec sa balafre significative lui parcourant la joue gauche, qui ressort de la maison de passe, après vingt-deux minutes environ. Après, il y en a eu d'autres des aller-retours, entre le rouquin semblant ivre, le chauve grognon, le blond avec un cache-œil et bien d'autres. Si je devais me baser uniquement sur les gens allant-et-venant régulièrement dans le bâtiment, il y aurait minimum vingt-six ennemis... ou vingt-six habitués de la maison de passe, je ne sais pas trop...

Cela fait une semaine que nous avons jeté l'ancre à Kikai No Shima avec mon équipage et ça fait trois jours que j'ai été contacté par la Révolution, pour une mission assez importante et surtout complexe.
King Bradley; c'est le nom de notre cible, un révolutionnaire qui a trahi la cause et qui s'est reconverti dans le grand banditisme, semant le chaos dans cette ville pourrie et corrompue par les jeux de hasard et de vice.
J'ai comme tâche de le neutraliser "légalement" et discrètement, pour ne pas éveiller les soupçons autour de son assassinat. J'ai reçu quelques informations de contacts révolutionnaires sur d'autres îles environnantes, pour préparer un cou monté contre l'ennemi, en modifiant ses comptes, mettant quelques "squelettes dans le placard". Le but est de fragiliser sa position de force sur l'île, pas spécialement de le faire atterrir en prison, mais bon, je vais faire au mieux et on verra le résultat.

Dans ma "tenue civile", à savoir un bandana bleu foncé camouflant mes cheveux blonds, un débardeur violet, un bermuda noir et des chaussures en toile noires, je traîne de l'autre coté de la petite place où se trouvent divers casinos et maisons de passe, avec une bijouterie assez tape-à-l’œil sur le coté droit.
Le premier jour, nous avions tous passés en revue les diverses propriétés de Bradley, pour repérer la meilleure cible et Skela, la Tontatta au Zoan du chat, avait repéré ce grand bâtiment. C'est un bâtiment rectangulaire avec une cour centrale au milieu, il y a aussi une tour à l'arrière et la maison de passe fait tout le devant de la bâtisse.
Ce bâtiment est en plein centre-ville et est la plus grande des propriétés de toutes: elle est la plus susceptible d'abriter des ressources vitales pour la cible principale.
Très discrète et agile, je pouvais pleinement faire confiance à ma seconde, bien plus douée que moi pour l'infiltration. Dès le premier soir, elle avait pu aider à dresser un plan extérieur du bâtiment, n'ayant pas vraiment pu rentrer dans le bâtiment, qui semble solidement "fermé", avec aucune fenêtre laissée ouverte et des gardes semblant se balader derrière ces fameuses fenêtres.
Pour la maison de passe, c'est Gaho, le charpentier de l'équipage qui s'était "infiltré" et il avait lui aussi ramené quelques informations éparses, mais je préfère attendre ce soir pour faire un point complémentaire. Pour la cuisinière Segawa, le médecin Hachiro et le musicien Mibu, les deux premiers étaient restés sur le bateau et Mibu était parti se produire en ville, comme il avait l'habitude de faire.

Après avoir surveillé les entrées et sorties du bâtiment, je repars au bateau, envoyant une poignée de berrys sur la table de la terrasse sur laquelle je m'étais posé tout l'après-midi, traînant une bonne heure dans un casino, pour éviter d'attirer l'attention.
Sur le chemin, je récupère le jeune musicien blond, qui a récupéré quelques sous de son coté, avec quelques informations éparses.

Sur notre bateau, on se rassemble au pont inférieur, Segawa, la femme-poisson montant la garde au-dessus, pour éviter les oreilles indiscrètes.
M'étant changé, je m'installe à une table avec le reste de l'équipage:

- Bon, on devrait bientôt pouvoir passer à l'action, je pense.
Durant les deux jours d'observation et avec les rondes de Skela, j'ai pu compter... 41 gardes minimum... Après, ils semblent circuler entre la maison de passe et les "quartiers privés" qui sont à l'arrière de la maison.


Gaho, le charpentier de l'équipage, se renfonce dans sa chaise, en s'étirant longuement:

- Ouais, il y a pas mal de passage dans les couloirs et ils ne vont pas dans les chambres... quatre fois sur cinq environ.
Pour ma part, j'ai appris des filles que le "patron" part souvent en vadrouille, pour visiter d'autres de ses bâtiments et demain, il prévoit de visiter tout un quartier.


Sautillant d'un bout à l'autre de la pièce, Skela grimpe sur la table, déroulant un plan extérieur du bâtiment devant tout le monde:

- Tout le bâtiment coté place serait donc réservé au public et les deux cotés Ouest et Est et le Nord seraient réservés aux gardes.
En revanche, je n'ai pas vu la moindre ouverture pour me faufiler; les fenêtres ne peuvent être ouvertes que de l'intérieur et il y a bien un soupirail de métal derrière le bâtiment, mais il est fermé de l'intérieur.
Il y a quelques flottements dans les rondes à l'intérieur, même si globalement ils restent assez nombreux dans le bâtiment; il peut parfois y avoir cinq minutes sans passages dans les couloirs. Ils doivent sans doute faire des pauses régulières quelque part.


Je réfléchis un moment, bras croisés devant ce plan du bâtiment-cible:

- Hum... Avec tes compétences en agilité et en discrétion et aussi le fait que tu tiens dans une poche, je devrais pouvoir m'infiltrer avec toi et tu pourras servir d'éclaireuse par la suite.

- Euh... Oui, nous devrions pouvoir faire ça... mais pour rentrer... Je n'ai pas vu d'entrée de service: ils doivent tout faire transiter par l'entrée de la maison de passe, au niveau des marchandises...

- Euh... Oui d'ailleurs, il y a eu un transport de marchandises il y a deux semaines environ et ça devait être important, parce qu'un mercenaire qui avait fait tomber un des coffres s'est fait passer à tabac en public par les autres mercenaires. La fille qui m'a raconté ça avait vu aussi que les gardes étaient bien stressés et attentifs, écartant sans ménagement tout le monde autour d'eux, dans un rayon de dix mètres.

Je lève les yeux au plafond, songeuse:

- Hum... Si c'est si précieux, ça devrait pouvoir servir la mission que de voler ou détruire cette marchandise... Ce serait plutôt détruire que voler dans notre cas, parce que ce serait trop risqué de se balader avec des coffres dans les mains, après notre mission d'infiltration...
Après... s'il y a un coffret, un parchemin... quelque chose d'assez petit et facile à transporter, on pourrait le prendre, si jamais on pouvait...
Mais bon, pensons déjà à l'infiltration, avant de penser au cambriolage.
Donc... le but serait de nous infiltrer, moi et Skela, pour trouver la comptabilité du patron de l'endroit, trouver et modifier des informations et le discréditer aux yeux de la loi. Tout ce qui touche au vol devra suivre après et uniquement si nous avons une porte de sortie libre et définie.


- Euh... J'ai vu une annonce à l'intérieur de la maison de passe, pour dire qu'ils cherchaient de nouvelles serveuses... Vous pourriez allez postuler, capitaine, et comme ça vous... Bon ok on trouve autre chose.

Le fusillant du regard tout du long de son début de proposition, je calme l'aura sombre commençant à m'entourer, m'éclaircissant doucement la gorge:

- Bon... Et si Skela vient avec toi dans ta poche? Elle pourra se faufiler lorsque tu prendras deux trois secondes pour te mettre à l'écart et elle pourrait rentrer dans le bâtiment privé, pour m'ouvrir une fenêtre ou une porte.

Les deux concernés réfléchissent un temps, avant d'acquiescer d'un signe de tête, alors que Mibu, resté assez silencieux, lève timidement la main:

- Euh... Désolé... Je voulais écouter attentivement le plan, mais j'ai du mal à me situer le lieu de l'action...
C'est quoi une "maison de passe"?


- Oh et bien c'est simple, il s'agit d'une maison où on...

Hachiro et moi plaquons d'un seul et vif geste la main devant la bouche du charpentier:

- C'est un endroit où les gens placent de l'argent sur des sociétés, pour faire des affaires et des bénéfices, en fonction de la popularité et de l'efficacité de l'entreprise.

- Euh oui c'est bien ça!

Le médecin ayant brièvement surenchéri derrière moi, on se recule tous les deux, échangeant un regard sombre avec le charpentier, qui reste silencieux.
Je tousse bruyamment pour couvrir le silence gênant qui s'ensuit:

- Enfin bref, tâchons de nous préparer au mieux pour l'opération à venir. Pour l'infiltration, c'est plus ou moins établi, mais ce serait bien aussi que nous ayons des renforts prêts à intervenir au cas où. Segawa, Hachiro et Mibu, soyez prêts au combat au cas où, en restant à deux trois rues d'écart de notre position.

Les deux derniers concernés hochent la tête et Mibu part prévenir Segawa, restée en sentinelle sur le pont.
Je baisse les yeux vers le plan du bâtiment, inspirant et expirant profondément: c'est ma première grosse mission sur Grand Line et même depuis Jotunheim... J'espère que tout se passera bien...


Dernière édition par Kardelya Koshin le Ven 17 Avr 2020 - 1:27, édité 1 fois
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Une journée supplémentaire passe, suivie du lendemain après-midi, pour enfin être pleinement préparé pour l'opération.
Gaho baratine comme il faut le garde à l'entrée, avec le soutien de deux filles qu'il avait su "séduire" avec ses histoires à dormir debout, pour éviter une fouille trop poussée et Skela n'est pas découverte dans sa poche intérieure de veste.
De mon coté, je fais le tour du quartier, profitant de la nuit noire pour couvrir ma présence, avec mon costume noir habituel, réajustant Menteuse à ma ceinture, surtout les rembourrages en mousse dans tous les espaces "libres", que j'avais rajouté, pour étouffer les bruits de la lame dans le fourreau.

De l'autre coté du bâtiment ciblé, je trouve rapidement le soupirail indiqué par Skela dans notre briefing, me glissant dans les ombres d'une ruelle, attendant patiemment...
J'inspire profondément, observant de temps à autre le soupirail, attendant un quelconque signe de mes alliés, tout en ressassant dans mon esprit toutes mes tactiques d'infiltration.

Au bout de neuf minutes environ, je vois alors un éclat orangé passer derrière le soupirail, me faisant hausser un sourcil. Au bout d'une nouvelle minute, le soupirail bouge légèrement à deux reprises, s'ouvrant et se refermant doucement.
Observant les environs et les deux fenêtres donnant sur ma position, je me faufile rapidement jusqu'au mur de la maison, pour remarquer la Zoan de mon équipage derrière le soupirail:

- Capitaine, la voix est libre dans cette cave, vous pouvez vous faufiler normalement.

Je soulève le soupirail et me glisse dedans, avec l'aide de Skela, passant tout juste à travers, après avoir passé mon épée à ma seconde, pour éviter le raclement de l'arme dans le soupirail.
Arrivée dans une cave emplie de caisses à gauche à droite, je récupère mon Meitou entre mes mains, alors que Skela bondit sur mon épaule, en forme hybride.

- Gaho a réussi à "neutraliser" deux gardes, en les faisant boire dans le petit bar de la maison de passe, mais bon, par rapport à la quarantaine de mercenaires présente sur place, ce n'est pas grand chose...

- C'est toujours ça de pris et au moins, tu as pu aider à l'infiltration sur place.
Remettons en place le cadenas du soupirail, pour éviter d'éveiller les soupçons et on pourra chercher le bureau de Bradley.


Remettant en place notre future porte de sortie, nous commençons à sortir prudemment de la cave, pour rejoindre rapidement un escalier, passant devant trois gardes, dont un complètement vautré contre un mur, à moitié somnolent. C'est un peu la chose risquée avec les mercenaires: ils sont assez changeants dans leur attitude. On peut tomber sur des personnes peu impliquées dans leurs tâches et d'autres d'avantage investies et souvent dans un même groupe. Clairement, nous ne devons pas baisser notre garde et nous tenir prêtes à tout.

Les couloirs sont sobres au niveau de la décoration, mais les pavés et les briques constituant les sols et les murs semblent très riches et finement taillés. Une chambre avec une porte ouverte montre cependant un riche ameublement, bardé de dorures et d'argenterie un peu partout.
Je retiens rapidement Skela, qui commençait à se faufiler dans la chambre:

- Attends... ce n'est pas l'objectif premier de la mission... D'abord on falsifie les dossiers de la cible et après on le pille, si nous le pouvons...

- Mais j'allais chercher dans la pièce, pour voir s'il y avait un bureau pouvant contenir les documents recherchés...

- Oh désolée... D'accord, on y va.

Tournant la tête à gauche à droite, on rentre dans la pièce, refermant doucement la porte derrière nous.
La pièce est vide et il y a effectivement un bureau, vers lequel se dirige rapidement la Zoan, alors que je commence à fouiller les tiroirs.
Après cinq bonnes minutes de fouille, nous repartons prudemment de la pièce, n'ayant rien trouvé d'important dans la chambre et nous cherchons une nouvelle pièce digne d'intérêt.
Un bureau nous attire le regard... bureau dans lequel nous voyons un mercenaire vautré sur le fauteuil, pieds sur la table, buvant de bon cœur dans une bouteille de rhum.
Au bout de quelques minutes, il s'écroule sur le coté, ronflant bruyamment. Bon, ce n'était pas prévu et je n'ai pas envie de fouiller à coté d'un ivrogne...

- Hum... Il a l'air complètement assommé... Je vais veiller à ce qu'il dorme d'avantage; fais le guet, avant de venir me rejoindre.

Je rentre doucement dans le bureau, m'approchant du mercenaire... petit à petit... et je lui assène un coup de talon sur la tempe, le faisant s'effondrer sur le coté, retenant la chaise, pour éviter qu'elle fasse un fracas en tombant.
Ensuite, je le tire dehors, le plaçant assis contre un coin de mur, la main gauche tenant la bouteille, avec les instructions de Skela.
On referme ensuite la porte, pour que je fouille le bureau, ma seconde restant sur le coté de la porte, pour faire le guet.

Après quatre minutes, j'arrive à trouver un document intéressant, à savoir des informations sur la marchandise étant arrivée ici il y a deux semaines et dont Gaho avait entendu parler. Je sursaute légèrement, en voyant les sommes faramineuses: je comprends mieux pourquoi les mercenaires semblaient si nerveux, à faire ce transport de marchandises. Mon intention se porte sur un coffret en particulier et même si je ne sais pas son contenu, je connais son prix individuel, à savoir près de cinquante millions de berrys!
Cherchant d'avantage, je trouve finalement la comptabilité globale et sort quelques parchemins que j'avais reçu il y a quelques jours, peu après avoir accepté la mission de la Révolution. Il y a pas mal de transactions douteuses et de noms appartenant à des gens présents sur d'autres mers, des gens morts ou des noms inexistants. Avec des usurpations d'identités menant à des transactions financières douteuses, ça devrait donner matière à la Marine pour compliquer la vie au traître révolutionnaire.

Après avoir chamboulé la comptabilité de King Bradley, j'identifie rapidement l'endroit où se trouvent les marchandises étant entrées dans la propriété il y a deux semaines, notamment ce coffret à plusieurs millions.
Je transmets les infos à Skela qui est aussi surprise du prix de la marchandise:

- Un petit coffret devrait être facile à transporter, non?

- Oui, c'est vrai, on devrait pouvoir ramener un bon bonus à la maison.

On sort toutes les deux de la pièce et nous nous plaquons rapidement contre un mur, entendant les bruits de pas d'un garde.
Partant vers l'emplacement d'un coffre-fort situé au dernière étage, à coté de la tour du bâtiment, pour récupérer le coffret, nous entendons dans notre dos les jurons du garde, qui semble avoir trouvé l'ivrogne et leur dispute amènent à d'autres bruits de pas. Trois autres gardes rejoignent la scène, alors que Skela et moi restons dans notre cachette, avant de se faufiler rapidement à l'étage.

Sur place, nous trouvons un grand coffre-fort, avec deux sentinelles... à terre, baignant dans une mare de sang!?!
Skela saute de mon épaule et court à pas feutrés dans un coin, observant les environs, me faisant un geste de la patte pour arriver.
Sous un autre angle, on peut remarquer que le coffre-fort est entrouvert et on voit une légère lueur à l'intérieur. Les deux mercenaires au sol sont tous deux morts, l'un ayant la tête arrachée et réduite en bouillie et l'autre ayant... un trou béant dans le ventre?
En tournant la tête, je remarque une flaque de sang à l'autre bout du couloir, un pied dépassant du coin du mur...
Il y a de la concurrence dans ce bâtiment...

Ouvrant doucement la porte, je vois un homme fouiller parmi les caisses, avec une lanterne sur le coté.
Je remarque ses gantelets ensanglantés, ses cheveux blancs... et soudainement, il se retourne vers moi, alors que des gardes crient dans notre dos.
Je bloque complètement devant ce visage que je reconnais instantanément:

- ... Malkio?!?

En une fraction de seconde, le passé resurgit brutalement dans mon esprit, alors que je me rappelle de "l'esclave" de la famille, lorsque j'habitais à Goa. Plus qu'un serviteur, c'était devenu mon ami... avant de disparaître de ma vie et je le croyais même mort...

Il reste silencieux quelques secondes... avant de fondre sur moi, frappant lourdement mon estomac, me faisant cracher un mélange de sang et de salive, me projetant contre la porte du coffre-fort qui s'ouvre sous le choc, pour que je m'écrase et glisse sur le sol, alors que les mercenaires arrivent des couloirs, Skela criant:

- CAPITAINE!
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Reprenant mes esprits, sonnée par le coup de poing, j'entends quelqu'un courir vers moi dans mon dos et j'entends un mercenaire jurer, une lame allant pour s'abattre sur moi... et c'est Skela qui apparaît dans mon champ de vision, frappant lourdement le garde et l'envoyant valdinguer en arrière.

Je me redresse, frottant mon ventre, en voyant Malkio sortir du coffre-fort, un garde fonçant sur lui. Il stoppe le coup de massue du bras droit, renforcé avec la couche noire caractéristique du Haki de l'Armement, avant d'enfoncer brutalement son poing gauche dans l'estomac du mercenaire. Une détonation sourde se fait à peine entendre et le ventre du garde explose en une giclée de sang et d'entrailles.
Il plante son regard dans le mien:

- Toi... Je sais qui tu es... Tu étais à Jotunheim, d'après le journal...

Un garde fonce sur moi et je m'écarte sur le coté, balayant ses jambes d'un coup de pied, avant d'écraser sa trachée d'un coup de talon.

- Alors pourquoi tu m'as attaqué sans prévenir?!?
Je te pensais mort, après que j'ai essayé de te sauver sur le bateau de la Marine, avant qu'il ne coule!


Il reste silencieux un temps... avant de ricaner, avec un regard meurtrier:

- Tu parles! Tu voulais juste t'assurer de récupérer ton esclave pour avoir un chien docile, hein?!?

Il fonce sur moi, déchaînant une rafale de coups de poings Et je recule rapidement, sortant Menteuse de son fourreau, l'enduisant de Haki et j'oppose ma lame à chacun de ses coups, détonnant à chaque coup. Une série d'explosions me repousse et je m'écarte sur le coté, Malkio me tournant le dos, emporté par son élan:

- Mais non! Jamais je n'aurai voulu t'exploiter! Je n'ai jamais fait ça! J'étais la seule de la famille, avec Mère, à te laisser vivre ta vie!

- Humpf! Et les coups de fouet, c'était une preuve de gentillesse, c'est ça!?! Tu n'auras jamais été que la vingt-septième personne à me fouetter!


D'autres gardes arrivent, deux tirant dans le tas et une cloche sonnant brutalement dans un coin du bâtiment. Je bondis sur le coté, fondant sur un garde, pour craquer sa jambe droite d'un coup de pied, plantant ma rapière dans sa nuque lorsqu'il s'écroule en hurlant de douleur. Du coin de l’œil, je vois un des tireurs se faire envoyer valdinguer sur l'autre par une petite boule floue orange, Skela profitant de sa petite taille et son Zoan, pour déborder l'ennemi.

- Je n'avais pas le choix! Si je ne l'avais pas fait, ça aurait été Père qui l'aurait fait et ça aurait sûrement été plus brutal!

Malkio arrache la mâchoire d'un ennemi d'un uppercut, envoyant un autre garde s'écraser contre un mur, d'un autre coup de poing.

- Cherches pas d'excuses! Petit à petit, t'y allais plus franco et sur la fin, tu m'as déchiqueté le dos comme les autres!
Comme les autres nobles, tu as pris plaisir à martyriser tes esclaves!


- Non, c'est faux!

Il projette un mercenaire sur moi et je l'envoie s'encastrer au plafond d'un coup de pied ascendant... pour recevoir un coup de poing en pleine figure, une détonation fracassant mon nez et me projetant en arrière. Une lame lacère ma hanche au passage, avant que je ne passe à travers un mur, pour me retrouve encastré contre une armoire.

Toussant et crachotant du sang, je me redresse difficilement, frottant mon nez en sang et me tenant la hanche entaillée. Deux gardes se faufilent à travers le trou causé par mon passage dans le mur... pour se faire frapper dans la nuque par Skela, qui atterrit devant moi, après une série de saltos avant.

- Capitaine! Ce "Malkio", c'est bien votre ami d'enfance? Pourquoi il vous fait ça?!?

- Ah... Je... Il m'en veut... Il a été martyrisé... toute sa vie... et il pensait que ça allait changer avec moi... et j'ai dû lever la main sur lui... pour le protéger de représailles...

- Tu as de drôles de manières de protéger les autres, chienne de noble!


Malkio arrive dans la pièce, écrasant sans ménagement la tête d'un des gardes évanouis, pour la réduire en bouillie, ses gantelets imbibés de sang.

- T'es qu'une froussarde qui n'a jamais eu le courage de prendre une seule décision dans ta vie, te planquant derrière tes parents à chaque fois!
Tu aurais dû crever sur ce bateau, sale garce!


Le poil hérissé, Skela se ramasse au sol, avant de bondir sur Malkio:

- N'insultes pas ma capitaine!

Il repousse sèchement et violemment la Zoan d'un revers du poing gantelé, avec une détonation à l'impact, projetant Skela dans mon estomac, la rattrapant in-extremis dans ma main.

- Je vais te crever et comme ça, j'aurai complètement terminé avec cette misérable famille de pouilleux au sang bleu!

Je bloque sur les mots de Malkio, dardant mon regard sur lui, poussant doucement Skela dans un coin du bureau, la mettant à l'abri, alors qu'elle est complètement sonnée par le choc.

- Que... Hein? Tu veux dire quoi par-là?

- Tss, je n'ai pas de flingue cette fois, mais te broyer la gorge devrait suffire! Tu vas...


Un fracas sinistre conclut la phrase du mercenaire, alors que j'enfonce brutalement mon poing droit ganté en plein milieu de sa figure, l'expédiant en arrière, ressortant dans le couloir, s'écrasant au sol, avec moi sortant de la pièce. Une aura noire semblant émaner furieusement de mon corps, ignorant la douleur endolorissant mon corps un peu partout, mon regard fusillant Malkio, comme si je voulais l'abattre uniquement par les yeux. Il se redresse d'un bond, crachotant du sang sur le coté, se mettant en posture de combat, alors que je lui bondis dessus:

- C’ÉTAIT TOI?!?
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Je tournoie à la verticale et abats lourdement mon pied renforcé au Haki, alors que Malkio bondit vers l'arrière, esquivant le coup juste à temps, alors que je pulvérise le sol. Des morceaux de gravats sont projetés dans tous les sens, atteignant quelque peu l'adversaire, alors que des fissures naissent du tour dans le sol, une partie du sol s'écroulant sous Malkio et moi, emportant un garde trop proche de nous.

Au premier étage, nous atterrissons au milieu d'une pluie de gravats, Malkio faisant un pas en arrière, commençant à reculer, sans doute surpris par l'aura meurtrière se dégageant de moi.

- Humpf! Tu pètes un câble parce que j'ai buté tes parents? Ce n'était pas des modèles de courtoisie et de vertu et...

Je déchaîne une rafale de coups de pieds renforcés au Haki, me heurtant à ses coups de poings détonnant, avant que mon pied gauche passe le barrage, pour frapper son front et le faire reculer:

- Oui, ma mère était trop passive et soumise à mon père! Oui, mon père était trop soucieux de son image de noble, prenant d'horribles décisions par moments!
Mais ça restait mes parents! Mes parents qui m'ont éduqué et élevé! Mes parents qui savaient prendre soin des autres domestiques! Toi, tu avais dû être fouetté, parce que tu avais volé de la nourriture dans le garde-manger! Certes, c'était une punition horrible, mais c'était ta seule punition chez nous!


Alors que des gardes fondent sur nous, Malkio décoche un crochet vers moi, que je repousse d'un revers du poing, enfonçant mon genou droit dans son estomac et il réplique de suite par un coup de boule, grognant de douleur:

- Argh! Ce n'était que trois morceaux de pain! Et puis je te signale que je n'étais pas chouchouté non plus! Je passai mon temps à faire des corvées à gauche à droite et après!

- Tu étais un esclave! Même si je n'approuvais pas ça, je n'allais pas pouvoir changer seule ta condition, alors que J'AVAIS DOUZE ANS!!! Et chaque fois que tu faisais tes crises de nerfs, j'étais présente pour te calmer et rejeter la faute sur moi au cas où!


Un cri dans mon dos me fait faire un pas de coté, laissant passer un mercenaire à gourdin à coté de moi, tournoyant et l'envoyant à travers un mur, dans une série de fracas de roche et de bois, d'un coup de pied retourné.
Malkio écrase la nuque d'un mercenaire coup de poing, donnant un coup de coude dans l'estomac d'un autre, avant d'asséner un marteau pilon sur son dos, pour l'écraser lourdement au sol, qui craquelle fortement sous le choc.

Je fonce sur lui, sautant et assénant un dropkick que Malkio esquive de justesse... mais pas le mercenaire derrière, qui se fait éclater au moins quatre cotes, avec un hurlement de douleur. Repoussant l'adversaire, je tournoie et décoche un coup de pied sur le poing détonnant de Malkio, l'onde de choc repoussant mon pied et je reçois un autre coup de poing dans mon estomac, me projetant en arrière, me faisant passer à travers un mur, tombant d'un étage, pour m'écraser dans la cour principale, au milieu de quelques gardes.

Les mercenaires bondissent sur moi... avant qu'une lance familière et des cordes apparaissent dans mon champ de vision, Segawa enfonçant son arme dans la gorge de son adversaire et Gaho fauchant et ligotant deux adversaires, les laissant tomber au sol, solidement ligotés.
La cuisinière et le charpentier de mon équipage se placent à mes cotés, alors que je me relève difficilement, voyant Malkio sauter par une fenêtre et atterrissant dans la cour, expédiant un mercenaire sur le coté d'un revers du poing, en s'avançant vers nous.

- Capitaine, des renforts ennemis commencent à arriver d'autres propriété de Bradley et la Marine commence à s'agiter!

Grognant doucement, je serre les poings et fonce sur Malkio:

- Je m'occupe de cette ordure, pendant que vous allez récupérer Skela dans un bureau à l'étage, près des trous dans le mur et après ON SORT D'ICI!

La femme-poisson et l'humain acquiescent et se fraient un chemin à travers l'ennemi, alors que je fonce sur Malkio. Tournoyant et décochant un coup de pied retourné insufflé de Haki, pour frapper les bras croisés de l'ennemi, je le fais reculer de plusieurs mètres, sur les épées et gourdins de mercenaires fondant sur nous et nous encerclant.
Transpercé et débordé par l'ennemi, Malkio hurle de rage et de douleur et se déchaîne sur les mercenaires, alors que je fais face aux assauts de quatre mercenaires.
Je me mets en équilibre sur mes mains et tourbillonne furieusement, fauchant et envoyant bouler l'ennemi, même si je sens ma grosse plaie à la hanche s'ouvrir d'avantage, me faisant crier de douleur.

Alors que les ennemis dans la cour sont soit neutralisés, soit en retrait, je souffle lourdement, arrachant rapidement une manche de mon costume, la déchirant en lambeaux et faisant un pansement improvisé sur ma plaie. Même si ce sont juste des bouts de tissu collés par le sang sur la plaie, ce sera toujours mieux que rien.
Je me baisse, pour laisser passer un cadavre sanguinolent de mercenaire, pour voir Malkio s'extirper de la mêlée ennemie, du sang coulant de son bras gauche:

- Sale garce... Princesse pétocharde... Tu es en train de tout gâcher...

- Humpf, j'ignore ce que je gâche, mais ce serait un juste retour de bâton, après que tu aies tué mes parents!


Il fonce vers moi, alors que je vois du coin de l’œil un corps voler à travers une fenêtre de l'étage, vers l'endroit où se trouvait Skela: j'espère qu'ils vont tous bien...
J'oppose mon bras droit renforcé au Haki contre son poing détonnant et il déchaîne des brutaux coups de poing, me faisant reculer, avant de tenter un uppercut, me faisant me laisser tomber en arrière, en projetant mes pieds vers son menton, pour le faire décoller de quelques centimètres.

Des mercenaires se risquent dans la mêlée, alors que Malkio crache du sang et une dent cassée et que je me relève rapidement, balayant ses jambes qu'il renforce de Haki au dernier moment. Heurtant la protection, je fais un bond en arrière, alors qu'il tente un revers du poing, éclatant la tête d'un garde au passage.
Je tournoie sur moi-même, fauchant deux mercenaires et les envoyant valdinguer sur le coté, avant de recevoir un coup de poing sur ma tempe, ayant à peine le temps de mettre une fine couche de Haki sur la zone ciblée, voyant cependant ma vue se brouiller quelques instants sous le choc. Titubant, je reçois un coup de poing dans l'estomac, me projetant en arrière, droit contre un pilier, passant au travers et m'écrasant contre un mur.

Serrant fermement le poing, en crachant un mélange de salive et de sang au sol, je me relève, essayant de concentrer toute ma haine et ma fureur dans mon corps, commençant à sentir des picotements dans mon corps, malgré mon aura sombre parcourant mon corps.
Je vois alors une boule orange ricocher sur trois gardes, une femme-poisson tombant d'une fenêtre, pour empaler un ennemi avec sa lance et un humain aux cheveux verts saucissonnant deux autres mercenaires.

- Capitaine! On a mis le butin à l'abri! On peut s'occuper de la fuite!

- Tu comptes encore fuir, princesse pétocharde!?! Pas question!


Voyant mes trois nakamas se rapprocher de moi, pour affronter la dizaine de mercenaires commençant à nous entourer, je grince des dents et fonce de nouveau sur Malkio:

- Non, "je" ne fuirai pas; nous fuirons, moi et mes partenaires! Parce que je sais maintenant compter sur les autres et les aider!
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Sautant et tournoyant à la verticale, j'abats de nouveau mon pied renforcé au Haki sur Malkio, qui oppose par réflexe son bras gauche blessé, produisant un léger craquement malgré le Haki couvrant son avant-bras. Il abat son poing sur la jambe, se heurtant à mon Haki mais utilisant la détonation du coup pour me repousser sur le coté.
Faisant quelques roulades, avant de réajuster ma position, pour accueillir une nouvelle rafale de coups de poings, je grimace sous les assauts toujours aussi brutaux de Malkio, malgré le fait que l'on accumulait les blessures depuis tout-à-l'heure. Mais j'imagine que sa forte haine à mon égard fait comme moi avec ma propre colère, nous faisant ignorer la douleur...

De leur coté, Skela fonce dans l'estomac d'un garde, pour le faire se plier en deux, rebondissant sur son ventre, pour asséner un dropkick à un autre garde, le projetant en arrière, pour s'encastrer dans un mur.
Segawa transperce l'estomac d'un mercenaire, balayant fortement autour d'elle, projetant le corps du garde sur un autre, avant d'achever les deux de quelques transpercements supplémentaires.
Gaho passe entre deux gardes, les saucissonnant au passage au niveau des jambes, pour ensuite faire virevolter des cordes autour d'eux, ligotant leurs bras dans le dos, pour ensuite les faire tomber à terre.

Un mercenaire crie d'une fenêtre:

- La Marine! Ils sont en train de se ramener!

Malkio tressaute devant cette nouvelle, grinçant des dents:

- C'est pas le moment! Et merde... Allez tchao, princesse pétocharde!

Il commence à courir dans une direction, enfonçant brutalement l'estomac d'un garde essayant de l'intercepter et je suis bloquée par trois gardes, en essayant de rattraper l'ennemi:

- MALKIO!!!

Je frappe la tempe d'un premier garde d'un coup de pied, esquive le coup de gourdin du deuxième, mais reçoit une balle dans l'épaule de la part du troisième. Reculant sous le tir en criant de douleur, je vois Skela frapper et dégager un garde d'un violent coup de boule sur sa hanche. Le pistolero se fait casser son poignet tenant l'arme d'un coup de pied, avant que je ne le démolisse d'une rafale de coups de pieds. Il tombe à terre, certains de ses membres étant tordus et fracassés dans d'étranges angles.

Durant cette altercation, Malkio a pris le temps de prendre la fuite, me faisant jurer fortement en frappant du pied à terre.
Cependant, des éclats de voix se faisant entendre à l'extérieur, avec des mercenaires commençant à courir un peu partout me font reprendre mes esprits.

- Il faut que l'on parte... tout de suite...

Accompagnée de mes trois équipiers, on traverse la maison au pas de course, réussissant à passer à travers une fenêtre, pour prendre la fuite à travers des ruelles.
Skela fait un crochet près d'une benne à ordures, pour récupérer un grand coffret caché dans un tas de cartons sales.

******


On reste cachés près d'un entrepôt des quais, alors que l'on entend tout le vacarme entourant le quartier de la maison de passe principale de King Bradley.
Hachiro nous a prudemment rejoint, pour soigner mes blessures assez sérieuses, s'occupant aussi de Skela, qui avait récolté quelque fractures, sous le simple coup de Malkio.

Assise sur le coffret, la Tontatta soupire longuement, grimaçant quelque peu de douleur et Segawa peste quelque peu, après que j'ai raconté brièvement mes "retrouvailles" avec Malkio:

- Quel ingrat ce fils de chien! Tu l'as écouté et protégé comme tu pouvais et c'est comme ça qu'il te remercie, après que tu aies joué ton rang social pour venir l'aider, quitte à mourir à douze ans dans un naufrage!

Je grimace et frissonne un moment:

- Je ne sais pas... C'est surtout le fait d'apprendre qu'il a tué mes parents, alors que je traque la haute-noblesse, en particulier, depuis des années, pour venger leur mort...
Mes parents n'étaient pas parfaits... mais quel enfant serais-je, si je ne cherchais pas à découvrir la vérité derrière la mort de mes parents, pour ensuite les venger?


Ils gardent le silence autour de moi, avant que Gaho ne cherche à briser ce silence:

- Au fait Skela, il y a quoi dans le coffret?

La Zoan secoue doucement la tête:

- Aucune idée, je n'ai pas encore pu crocheter la serrure, mais vu le bruit que ça faisait durant le transport ou son poids, ce ne sont pas des sous, pas des bijoux. Peut-être un parchemin qui sait?
En tout cas, de ce que l'on en sait, ce qu'il renferme est très précieux, pour une valeur de près de cinquante millions de berrys!


Les trois autres équipiers sursautent en entendant le prix mentionné, alors que je me relève doucement, soupirant longuement.

- Bon... On a concrètement réussi la mission, nous avons modifié et volé des documents et nous devrions pouvoir les transférer anonymement à la Marine sans trop de problèmes.
Regagnons discrètement le navire, histoire de nous reposer et laisser retomber la pression du coté des autorités, avant de finir la mission avec le transfert d'informations.


******

Après avoir regagné le port, nous retournons au bateau et je cherche rapidement Mibu, resté seul sur le bateau.

- Mibu! Où-es-tu? Nous allons rapidement lever l'ancre et on a besoin de toi sur le pont!

La petite voix du musicien se fait entendre de la cale:

- Je... Capitaine, il y a quelque chose qui doit être... réglé...

Alors que je tique sur l'étrange ton de Mibu, des bruits de pas se font entendre dans la cale et Mibu sort lentement la tête de l'ouverture de la cale, tournant la tête à droite et à gauche:

- Je... C'est bon...

- Mibu? Qu'est-ce qui se passe? Tu...

Tout le monde sursaute en voyant une femme monter derrière Mibu... un katana pointé dans le dos du musicien. Immédiatement, tout le monde se met en posture de combat, Skela hérissant le poil et se mettant en forme hybride, Segawa pointe sa lance vers l'inconnue, Gaho sort des cordes de ses poignets et Hachiro recule d'un pas, ne quittant pas l'inconnue du regard. Pour ma part, je serre les poings en plongeant mon regard dans celui de l'inconnue:

- Qui êtes-vous?

L'inconnue détaille tout le monde d'un rapide coup d’œil, avant de repousser doucement Mibu d'une rapide poussée dans le dos, gardant sa lame le long du corps.

- Je suis Ylona Carleone, de la Famille Carleone.
Pour clarifier les choses de suite, je n'ai aucune intention de vous abattre et j'ai pris en otage ce jeune homme pour être sûr qu'il ne donne pas l'alerte... Bon, après je n'ai pas compris pourquoi il a commencé à chantonner à un moment: sans doute le stress...


Je tourne la tête vers Mibu, qui était supposé maîtriser une capacité lui permettant d'utiliser la musique et le chant pour hypnotiser les gens.
Il grimace en secouant la tête:

- Je ne peux pas... hypnotiser les gens lorsqu'ils sont plus puissants que moi... et elle n'a pas tressailli un seul instant lorsque j'ai chanté...

La jeune femme hausse son sourcil unique, sans doute à la mention du pouvoir de Mibu.

- Hum... Et... pourquoi être ici, si ce n'est pas pour nous tuer? Et... qu'est-ce que cette "Famille Carleone"? Je n'en ai jamais entendu parler...

Elle réfléchit un moment, soupirant doucement:

- Vous devez être présents que depuis peu sur Grand Line alors.
La Famille Carleone est une famille formée autour de Renald Carleone et dont le but premier est d’accorder une seconde chance à tout être. Il permet à n'importe qui de sortir de l'échec et à développer ses compétences, martiales ou intellectuelles, pour qu'ils soient ensuite embauchés là où ils le souhaitent.


- Euh... Vu comment vous en parlez, ça a l'air d'être une entreprise forte louable et respectueuse... mais pourquoi vouloir nous parler à nous en particulier?

L'épéiste fouille dans sa veste un moment, avant de sortir un rouleau de parchemin et le dérouler devant nous, me faisant reconnaître rapidement mon avis de recherche.

- Amélia Koshin est bien votre mère, n'est-ce pas?

Je sursaute brutalement devant la question de la dénommée Ylona:

- Je... Comment vous... Ou... Oui c'est bien ça... Enfin "c'était" ma mère, avant qu'elle ne meure, assassinée...

Elle semble soupirer de soulagement, en roulant le parchemin et le rangeant dans son manteau:

- Nous étions au courant de sa mort, mais il fallait que nous vérifions...
Et pour faire court... Renald Carleone est votre oncle maternel.


Mon cœur ratant un battement, je m'effondre lourdement en arrière, sur l'escalier menant à la barre, Skela s'approchant rapidement de moi, pour s'enquérir de mon état.

- Que... Hein?!?
Mais... Attendez, on ne m'avait jamais parlé de lui! Et... pourquoi il me contacterait que maintenant?


Elle croise les bras:

- Du peu que j'en sais, Don Carleone était rejeté par sa famille, parce qu'il était trop sociable avec les esclaves et les serviteurs. Même s'il s'entendait bien avec sa sœur Amélia, il a fini par être déshérité et a rapidement quitté Goa, pour parcourir les océans et s'installer à Dressrosa, dans le Nouveau Monde.
Pourquoi vous avoir contacté si tardivement? Cela correspond à ma première réponse en grande partie: Don Carleone n'était pas au courant que vous existiez et c'est l'affaire Jotunheim qui a dévoilé votre existence à ses yeux.


Complètement sonnée par la nouvelle de l'existence d'un oncle dans ma vie, je secoue vivement la tête, pour essayer de me remettre les idées en place:

- Je... Admettons que... ce soit vrai... Alors pourquoi il voudrait me contacter?

Elle se gratte la tête un moment:

- Hum... Non, pour l'instant il se contente de récupérer des informations vous concernant. C'est d'ailleurs cet informateur qui m'a prévenu de votre présence, hier soir.
Pour ma part, j'étais présente pour superviser un de nos mercenaires à l'essai. Il avait infiltré un bâtiment appartenant à King Bradley depuis deux semaines, en se faisant engager comme mercenaire, pour pouvoir mieux le cambrioler. Il devait ramener n'importe quoi dans son coffre-fort, pour réussir son test... mais il a lamentablement échoué, me contactant par Den Den Mushi il y a deux heures, pour me dire qu'une femme l'avait agressé et...


En prononçant ces derniers mots, elle semble tiquer sur mes blessures:

- Vous... C'était vous qui aviez agressé Malkio?

Je me redresse brusquement, balayant furieusement l'air de la main devant moi, une aura sombre se dégageant rapidement et brièvement de moi:

- Oui et je n'hésiterai pas à le refaire!
Ce monstre a assassiné mes parents et je refuse de laisser passer ça, après que j'ai enquête durant des années sur les mauvaises personnes!


L'épéiste reste sonnée par cette nouvelle, serrant fermement le poing:

- Que... Hein?!? C'était lui!?!

- Oui, il me l'a dit en face!

Son poing commençant à fortement pâlir sous la pression, elle sort doucement un Den Den Mushi de sa poche intérieure, composant un numéro rapidement, tremblotant quelque peu.

- ... Petrom? On a besoin de modifier un dossier judiciaire: Malkio. Je veux que cette ordure soit traquée par tous les chasseurs de primes possibles! [...] Il a tué la sœur de Don Carleone. [...] Parfaitement, j'ai besoin que tu fasses ça hier!

Elle raccroche et s'affale sur le bastingage, soupirant longuement. De son coté, mon équipage semble se détendre petit à petit, Skela commençant à trafiquer le coffret et sa serrure.
De mon coté, je m'avance vers Ylona, m’agenouillant doucement devant elle:

- Alors... Que fait-on maintenant? Mon... Mon oncle prévoit-il quelque chose de particulier pour moi ou veut-il juste me rencontrer?

Elle inspire et expire profondément:

- Eh bien... Je n'ai pas de détails concernant ça: il a surtout envoyé un de nos investigateurs pour se renseigner sur vous, avant de prendre des décisions.
Concernant le fait de vous rencontrer... j'imagine qu'il adorerai ça, vu sa réaction lorsqu'il a découvert votre existence, à savoir des larmes de joie...


Je bloque un moment, repensant à cette conversation surréaliste, après une très très longue soirée: j'ai retrouvé un "ami d'enfance", qui a déclaré avoir tué mes parents et je découvre qu'il me reste un parent en vie... Je ne vois pas ce qui pourrait rendre cette soirée plus folle et...

-MYA!!!

Je sursaute brutalement, Ylona se redressant, dégainant son katana et se mettant en garde, tournant la tête dans tous les sens.
Me retournant, je vois Skela, encastré dans un mur du bateau, à l'opposé du coffret, qui est ouvert et qui laisse apparaître... un fruit?
La Zoan est toute tremblante:

- Ca... Capitaine... C'est... c'est un...

- Un fruit du démon.

Je bloque sur ce terme un moment, avant de réaliser: ce sont ces fruits légendaires qui donnent des pouvoirs à ceux qui les mangent! C'est comme Skela et son Zoan du chat!
Abasourdie, je m'accroupis devant le coffret, observant plus attentivement le fruit: une poire vert clair avec une tige torsadée, un peu comme un entonnoir et des motifs spiralés.

- Oui! Ce sont les mêmes motifs qu'il y avait sur mon fruit du démon! Je comprends pourquoi ce coffret coûtait aussi cher sur les factures!

Remise du choc, la naine sautille tout autour du coffret, alors que je reste bloquée devant le fruit.
Ces fruits sont si précieux... et puissants... Ragnar en a un aussi et qui lui permet de changer son corps en encre...

- Les Paramécias, les Zoans et les Logias; ce sont les trois catégories de fruits du démon. Par contre, on ne peut pas savoir ce que fait un fruit avant de l'avoir mangé et d'avoir testé, sauf si on connaissait l'utilisateur précédent, avant son décès et la recréation du fruit...

J'écoute les explications d'Ylona d'une oreille distraite, mon regard ne quittant pas le fruit du démon.
Lentement, je le récupère dans ma main, me redressant doucement avec, observant mon équipage, comme si j’attendais une réaction, un commentaire.
Mais ils restent tous bouche bée, même Gaho, ce qui me surprendre et m'effraie presque...

- On... pourrait le vendre, c'est sûr... Mais... Avoir un tel trésor, pour le vendre simplement par la suite... cela me parait tellement être... du gâchis...

- Vous voulez le manger?

Je tourne la tête vers Skela, accroché au mât du bateau par les griffes, ne semblant pas tenir en place, sautillant sur ses griffes, les yeux brillant.

Le manger... Même si je connais la réputation des fruits du démon de donner d'étranges et puissants pouvoirs, je sais aussi qu'il peuvent donner une "malédiction", à savoir empêcher de nager... même si en vrai, avec une femme-poisson à mes cotés, j'aurai peu de chances de mourir noyée...
Et lorsque je me rappelle des situations où j'avais été complètement dépassée par les événements, notamment à Jotunheim, où le capitaine que je voulais seconder m'avait en fait sauvé, alors que je m'étais révélé complètement inutile...
Je ne veux pas être un poids pour les autres, c'est vraiment ma pire crainte... Je veux soutenir les autres et pour ça, je n'ai pas spécialement le choix: je dois devenir toujours plus forte, comme avec la découverte récente du Haki...

J'échange un regard avec chacun de mes nakamas et avec Ylona, qui observe la scène silencieusement, bras croisés...
Je ne peux vraiment pas savoir ce que ce fruit donne comme pouvoir? C'est vraiment jouer à la roulette russe, en terme de puissance? Parce qu'entre un pouvoir étrange et un pouvoir puissant, il peut y avoir une grosse différence...

Inspirant et expirant profondément, je finis par porter le fruit à ma bouche... et croque dedans. Ça a l'air d'être un fruit normal en texture... mais le goût...

- AH! C'est immonde comme goût!

- Ah oui, j'ai oublié de prévenir que le fruit du démon avait un goût infect; désolée, mais il faut tout manger, capitaine.

Je déglutis, avant de continuer à manger le fruit, me demandant si je pouvais encore revenir en arrière... mais j'ai l'impression que non... et je ne veux pas reculer d'avantage...
J'avale la dernière bouchée, avant de lever mes mains devant moi, les tournant sous différents angles:

- Je... Et donc... Ça marche comment?

- C'est... Il faudrait vous concentrer sur une partie de votre corps: c'est ce que j'ai fait en tout cas.

Suite aux directives de Skela, je me concentre intensément sur ma main gauche, la tendant vers l'océan, ne sachant pas du tout ce qui allait se produire... et une puissante bourrasque se fait entendre devant moi, sifflant fortement et agitant fortement la mer devant moi, créant des vagues et des remous un peu partout!
Je brise ma concentration en reculant soudainement, quelque peu tremblante, avant de lever ma main, me concentrant un peu moins... et je sens de l'air s'échapper de main, agitant les cordages environnants. En tâtonnant avec mon autre main, je sens un étrange souffle d'air émaner de mon bras, alors que le reste de mon corps ne sent rien.

Je calme ma concentration de nouveau, essayant de me détendre, tournant la tête vers les autres.

- Je... Je ne suis pas sûr... Mais je crois que je peux générer du vent avec mon corps...

Ylona réfléchit un moment:

- Hum... Ce doit être un Paramécia... ou un Logia? Le Zoan serait trop évident, vu que ça implique une métamorphose en animal... Mais là, ce serait soit un Paramécia produisant du vent, soit un Logia vous permettant de changer votre corps en vent... mais j'ai un doute sur ça...

Je reste silencieuse un moment, avant de me vautre contre un mat, glissant tout son long, finissant par m'asseoir avec un très long soupir, exhalant un puissant souffle d'air sur Ylona qui était devant moi, la faisant reculer d'un pas ou deux. Je plaque mes mains devant ma bouche, ne m'attendant pas à utiliser mes "pouvoirs" par un geste aussi banal que le soupir.

- Bon... Du coup, j'imagine que l'on va devoir gérer la prochaine étape... sauf si vous ne voulez plus visiter votre oncle?
Le problème... c'est que la route est loin d'être simple: le Nouveau Monde est la plus dangereuse des mers et Grand Line semble être une pataugeoire à coté.


Je réfléchis un moment, baissant les yeux sur mon corps couvert en partie de bandages... Vu comment je galère à affronter un ennemi sur Grand Line, je ne sais pas trop si ce serait judicieux d'aller sur une telle mer maintenant.

Je grimace en secouant la tête:

- Même si j'ai très envie de faire sa rencontre, je ne veux pas non plus donner une mauvaise image de moi, en étant une faible combattante...

Ylona reste silencieuse un temps, avant de sourire en acquiesçant d'un signe de tête:

- En tant que guerrière, je comprends la volonté de vouloir faire ses preuves constamment... et du peu que j'en sais, vous avez de bonnes prédispositions. Malkio, même s'il était indiscipliné et que je sais maintenant que c'est une ordure répugnante, est un mercenaire très efficace au combat et le fait que vous l'ayez fait fuir montre un certain seuil de puissance...
Mais, si vous me pardonnez ma franchise, vous n'avez pas le niveau pour survivre dans le Nouveau Monde.
Mais sinon... je pense qu'au-moins une communication via Den Den Mushi pourrait être profitable, vous ne pensez pas? Au vu de votre situation et de celle de Don Carleone, j'imagine que quelques mots échangés seraient des plus appropriés.


Je pouffe doucement et nerveusement de rire:

- Eh bien, ça a le mérite d'être honnête et je préfère ça encore...
Et... oui je pense que ce serait approprié... Et vous avez suffisamment attisé ma curiosité pour aller... plus loin dans ce monde et pouvoir rejoindre ce "Don" Carleone.


Je m'affale d'avantage contre le mat, soupirant légèrement (veillant à ne pas mettre trop de force dedans) en levant les yeux au ciel...
Clairement, cette soirée a apporté beaucoup trop pour mes frêles épaules...
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