-On est arrivés.
-Mh…
-On vient de débarquer, faut s’lever mec !
-HUM ! C’est bon, p’tain.
Allongé au fond d’une cale, ce poisseux de Merunes était complètement vaseux. En effet, le trajet s’était plutôt mal passé et les remous, escales à répétitions n’avaient pas étaient clémentes envers son estomac. C’était l’une des rares fois où il expérimentait le mal de mer. Et, même si ce n’était pas fréquent, ce n’était souhaitable à personne. Affalé, plié en deux, sans parler des litres d’alcool ingurgités dans la seule optique de se donner un peu de courage, le chasseur était plutôt mal en point.
Il avait fait voyage dans un navire itinérant quoi de plus banal, dont la cale avait été réaménagé en petits cabinets afin d’y loger les voyageurs. Arrangement, tarif réduit, le sauvage n’avait pas besoin du plus moelleux des couchages pour ce qui était de bénéficier d’un sommeil de qualité. La sauvagerie, encore et toujours, peu de respect pour les autres mais encore moins pour soi. C’était un voyageur qui s’était décidé à le réveiller. Le navire avait amarré à Kanokuni, cette immense île garnie de temple, dont la particularité était sa propre gouvernance, étrangère au gouvernement mondial.
Ce que Merunes en avait entendu n’était plus à prouver davantage. Les révolutionnaires y étaient bel et bien installés et l’implication du couple impérial plus que douteuse. Or, c’était pour cette politique propre au lieu que le chasseur avait décidé de poser les pieds. Des lois différentes, peu voire pas de Marines, il ne voulait pas s’enquiquiner davantage avec trop de règles, et pensait pouvoir couler quelques jours tranquilles. D’habitude brûlant d’un désir combatif, les astres n’étaient pas alignés quant au bien-mené de cette envie. Patraque, soûl, c’est avec difficulté qu’il se levait pour se diriger vers le pont.
Le port était déjà noir de monde et le soleil levant avait déjà nappé les environs de son orangé bien distinct. Comme à son habitude, l’Amerzonien ne passait pas inaperçu. Il était constamment vêtu d’un simple pantalon et de ses tatouages tribaux, la plupart masqués par la poussière et saletés en tous genre. Pas de chaussures, rien d’autre, peu importe la température. (à peu de choses près) Sur le pont, une queue se formait pour terminer sur un barrage, un amas de gardes tous vêtus d’une armure bien distincte, propre aux coutumes et traditions médiévales de l’île.
L’immense muraille de Ming se dressait derrière eux, d’où émanait des passages posés régulièrement afin d’y filtrer les nouveaux arrivants. C’était quelque chose que n’avait pas du tout prévu le marécageux. Les contrôles d’identités étaient monnaie courante lorsque l’on arrivait sur cette île. Cependant, il ne disposait d’aucun papier justifiant de quoi que ce soit. C’est à peine si quelqu’un connaissait son nom, à part sur Amerzone, là où, du moins, son “clan” vivait toujours. Merunes sentait bien que la situation était loin d’être à son avantage. Il prenait alors la décision d’éviter la stérile file d’attente, d’où les gardes hurlaient à tort et à travers à qui veut l’entendre qu’il “fallait se tenir à carreaux”, que “la vermine sera trouvée et envoyée au trou”...
Tant de menaces qui surfaient avec aisance sur le rail de son indifférence. Mal en point, migraine ou quoi que ce soit, ce n’était pas ce genre de flicage qui allait l’impressionner. “Pas l’temps pour ça” se disait-il, dans l’espoir de pouvoir intégrer l’île sans encombres et de profiter au maximum de tout ça. De toute façon, il ne pouvait plus faire machine arrière, c’était presque si le capitaine du navire faisait déjà demi-tour.
L’homme à l’allure sordide contournait ses semblables, l’air de rien pour se diriger vers une grande porte et se mêler à la foule. Commerçants, pêcheurs, marins, gardes, il y avait de tout. Sauf que les martiaux assignés à cet endroit étaient loin d’être dupes, et avaient été bien entraînés à détecter ce genre de magouille. C’est très vite qu’il se faisait rattraper par l’un d’eux, extrêmement remonté face à une fraude aussi découverte.
-HALTE ! Qu’est ce que tu fais, manant ?! Invective le garde, lourdement armé, vêtu d’une armure et hallebarde au poing. -Retourne dans la f- Wow, quelle est cette odeur de hareng moisi ?! Et cette suie qui ruisselle de ta peau ?!
Le chasseur s’était fait interpeller et avait à peine daigné jeter un regard derrière lui. Il s’était simplement arrêté, au milieu de la foule, qui commençait à jeter des regards furtifs. D’autres continuaient leurs activités en faisant bien attention à ne pas se retrouver dans ce mauvais sillage, pressant toutefois le pas. Force était de constater que cet individu ne pouvait passer inaperçu dans un lieu un tant soit peu civilisé, tant sur le plan visuel que olfactif.
D’autres gardes commençaient à approcher, tous en position défensive. Ils n’avaient pas encore dégainés face à l’inertie du spécimen quoique saugrenu qui se tenait toujours dos à eux. Mais ils avaient la main sur leurs armes. Sabre, lance, couteaux, il y avait de tout, et pour tout le monde. En quelques instants, une pareille infraction pouvait être sévèrement réprimandée sur Kanokuni. Et ce n’était pas du tout un bon jour pour Merunes, qui n’était vraiment pas dans son assiette. Il en était presque à se demander s’il était en mesure de résister à la bande de gardes de l’armée Rouge qui avançaient doucement derrière lui.
-MAINS SUR LA TÊTE !
-Mh…
-On vient de débarquer, faut s’lever mec !
-HUM ! C’est bon, p’tain.
Allongé au fond d’une cale, ce poisseux de Merunes était complètement vaseux. En effet, le trajet s’était plutôt mal passé et les remous, escales à répétitions n’avaient pas étaient clémentes envers son estomac. C’était l’une des rares fois où il expérimentait le mal de mer. Et, même si ce n’était pas fréquent, ce n’était souhaitable à personne. Affalé, plié en deux, sans parler des litres d’alcool ingurgités dans la seule optique de se donner un peu de courage, le chasseur était plutôt mal en point.
Il avait fait voyage dans un navire itinérant quoi de plus banal, dont la cale avait été réaménagé en petits cabinets afin d’y loger les voyageurs. Arrangement, tarif réduit, le sauvage n’avait pas besoin du plus moelleux des couchages pour ce qui était de bénéficier d’un sommeil de qualité. La sauvagerie, encore et toujours, peu de respect pour les autres mais encore moins pour soi. C’était un voyageur qui s’était décidé à le réveiller. Le navire avait amarré à Kanokuni, cette immense île garnie de temple, dont la particularité était sa propre gouvernance, étrangère au gouvernement mondial.
Ce que Merunes en avait entendu n’était plus à prouver davantage. Les révolutionnaires y étaient bel et bien installés et l’implication du couple impérial plus que douteuse. Or, c’était pour cette politique propre au lieu que le chasseur avait décidé de poser les pieds. Des lois différentes, peu voire pas de Marines, il ne voulait pas s’enquiquiner davantage avec trop de règles, et pensait pouvoir couler quelques jours tranquilles. D’habitude brûlant d’un désir combatif, les astres n’étaient pas alignés quant au bien-mené de cette envie. Patraque, soûl, c’est avec difficulté qu’il se levait pour se diriger vers le pont.
Le port était déjà noir de monde et le soleil levant avait déjà nappé les environs de son orangé bien distinct. Comme à son habitude, l’Amerzonien ne passait pas inaperçu. Il était constamment vêtu d’un simple pantalon et de ses tatouages tribaux, la plupart masqués par la poussière et saletés en tous genre. Pas de chaussures, rien d’autre, peu importe la température. (à peu de choses près) Sur le pont, une queue se formait pour terminer sur un barrage, un amas de gardes tous vêtus d’une armure bien distincte, propre aux coutumes et traditions médiévales de l’île.
L’immense muraille de Ming se dressait derrière eux, d’où émanait des passages posés régulièrement afin d’y filtrer les nouveaux arrivants. C’était quelque chose que n’avait pas du tout prévu le marécageux. Les contrôles d’identités étaient monnaie courante lorsque l’on arrivait sur cette île. Cependant, il ne disposait d’aucun papier justifiant de quoi que ce soit. C’est à peine si quelqu’un connaissait son nom, à part sur Amerzone, là où, du moins, son “clan” vivait toujours. Merunes sentait bien que la situation était loin d’être à son avantage. Il prenait alors la décision d’éviter la stérile file d’attente, d’où les gardes hurlaient à tort et à travers à qui veut l’entendre qu’il “fallait se tenir à carreaux”, que “la vermine sera trouvée et envoyée au trou”...
Tant de menaces qui surfaient avec aisance sur le rail de son indifférence. Mal en point, migraine ou quoi que ce soit, ce n’était pas ce genre de flicage qui allait l’impressionner. “Pas l’temps pour ça” se disait-il, dans l’espoir de pouvoir intégrer l’île sans encombres et de profiter au maximum de tout ça. De toute façon, il ne pouvait plus faire machine arrière, c’était presque si le capitaine du navire faisait déjà demi-tour.
L’homme à l’allure sordide contournait ses semblables, l’air de rien pour se diriger vers une grande porte et se mêler à la foule. Commerçants, pêcheurs, marins, gardes, il y avait de tout. Sauf que les martiaux assignés à cet endroit étaient loin d’être dupes, et avaient été bien entraînés à détecter ce genre de magouille. C’est très vite qu’il se faisait rattraper par l’un d’eux, extrêmement remonté face à une fraude aussi découverte.
-HALTE ! Qu’est ce que tu fais, manant ?! Invective le garde, lourdement armé, vêtu d’une armure et hallebarde au poing. -Retourne dans la f- Wow, quelle est cette odeur de hareng moisi ?! Et cette suie qui ruisselle de ta peau ?!
Le chasseur s’était fait interpeller et avait à peine daigné jeter un regard derrière lui. Il s’était simplement arrêté, au milieu de la foule, qui commençait à jeter des regards furtifs. D’autres continuaient leurs activités en faisant bien attention à ne pas se retrouver dans ce mauvais sillage, pressant toutefois le pas. Force était de constater que cet individu ne pouvait passer inaperçu dans un lieu un tant soit peu civilisé, tant sur le plan visuel que olfactif.
D’autres gardes commençaient à approcher, tous en position défensive. Ils n’avaient pas encore dégainés face à l’inertie du spécimen quoique saugrenu qui se tenait toujours dos à eux. Mais ils avaient la main sur leurs armes. Sabre, lance, couteaux, il y avait de tout, et pour tout le monde. En quelques instants, une pareille infraction pouvait être sévèrement réprimandée sur Kanokuni. Et ce n’était pas du tout un bon jour pour Merunes, qui n’était vraiment pas dans son assiette. Il en était presque à se demander s’il était en mesure de résister à la bande de gardes de l’armée Rouge qui avançaient doucement derrière lui.
-MAINS SUR LA TÊTE !