Daifuku, le ventre plein, était monté sur le pont pour piquer un som' sous le chaud soleil de West blue. À la barre, le fier capitaine de L'ailette, Jean, navigateur de métier, grand et solide gaillard, salua son camarade et charpentier nouvellement embarqué avec un sourire des plus franc et des plus sincère. Un homme bourru mais sympathique que Dai' ne connaissait que depuis quelques jours, mais déjà, il semblait l'apprécier. Il lui avait offert là une belle opportunité de se relancer et un bon salaire. D'autant que le jeunot n'était initialement pas du voyage. Il avait, sur recommandation, remplacé au pied de nez le charpentier habituel du navire qui s'était le jour du départ chopé une chiasse carabinée qui l'avait cloué au lit. Une opportunité qui se présentait à point nommé tant la bourse du jeune homme commençait à se faire légère.
L'ailette avait quitté Kage Berg quelques jours plus tôt à destination de Hinu Town, transportant avec lui quantité de bétail pour nourrir les habitants de l'île désertique. Les pauvres bêtes avaient été chargées en fond de cale avec le reste des marchandises. Loin de leur plancher habituel, elles ne faisaient que vomir. Dai', petit gars de la ville, n'avait pas supporté l'odeur des bovins et avait fini par remonter à la surface au profit d'un grand bol d'air frais. Et surtout au profit de sa sieste. Mais à peine venait-il de s'allonger, que déjà du raffut se faisait entendre, en haut, la vigie s'affolait.
« Capitaine ! Capitaine ! » hurla-t-il, penché du haut de son perchoir, « Capitaine, Navire à bâbord ! »
Le navire qui se pointait affichait pavillon d'Hinu, il avait tout l'air d'un banal navire de commerce. Le capitaine, pourtant, fronça les sourcils, regardant le rafiot d'un air suspicieux. Daifuku n'avait passé que quelques jours sur le navire, mais il avait remarqué que tous à bord avait une confiance absolue en Tom, la vigie. C'était un homme d'expérience, suspicieux, il avait du nez en toute chose et se trompait rarement. Tous en-tout-cas avaient foi en ces alertes et s'il avait signalé ce navire, c'est que ça sentait mauvais. Par mesure de précaution, le capitaine ne s'arrêta pas dans sa course.
« On vire à tribord ! Tout de suite ! Tournez les voiles ! » cria Jean.
Et tout l'équipage se mobilisa pour satisfaire aux ordres du capitaine. Face à l'anxiété générale, même Dai ' mit la main à la pâte pour faire tourner la voile. En virant ainsi, le capitaine s'assurait de l'assistance maximale du vent pour la suite de cette course, l'arrivée de l'autre navire depuis cette direction n'était pas dû au hasard.
C'est que L'ailette n'était pas vraiment équipé pour la guerre et ces marins, s'ils savaient plus ou moins jouer du revolver, avaient pour la plupart femme et enfant à nourrir et à retrouver. Il ne tenait absolument pas à prendre le risque de servir de dessert à la poiscaille. Le travail en tout cas fut effectué très rapidement et le navire vira dans le sens du vent. Poursuivi par le mystérieux navire.
Dai, plus curieux et moins apeuré que les autres rejoignit en quelques sauts la vigie. Le vieux Tom le regarda, l'œil sûr et tendit sa lunette au jeune charpentier qui l'attrapa avant de la poser sur son œil.
« Pas de doute » dit-il sobrement.
S’il ne pouvait distinguer avec clarté les marins sur le pont, son œil expert remarqua que le navire n’avait pas été épargné par les combats. Il semblait bien plus abîmé qu’un navire de commerce lambda et pourtant, il était rapide, bien plus rapide que le brigantin du capitaine Jean. Les hommes en bas le remarquèrent assez rapidement et furent pris d'angoisse.
« Ils nous rattrapent ! » cria un premier matelot, lançant par la même, une vague d’angoisse perceptible par tous.
« On est beaucoup trop lent, on est trop chargé ... » rajouta un second marin tout aussi inquiet.
« Balancez les vaches ! Balancez les vaches ! » hurla le cuistot, connu pour sa couardise.
Le jeune charpentier, moins couard que la moyenne, comprit que le combat était inévitable et que la dernière chose à faire c’était de rester coi comme les marins étaient en train de le faire.
« Prenez vos fusils ! Armez les canons, préparez-vous au combat bordel de … » hurla t-il, agacé de voir les marins s’angoisser sans rien faire.
Tous s’arrêtèrent et regardèrent Daifuku surpris de voir le nouvel arrivant se permettre de donner des ordres à l’ensemble du navire, comme s’il jouait au petit chef. Mais le capitaine qui comprenait la situation inévitable encouragea cette prise de décision en emboîtant le pas du jeune charpentier.
« Bon Dieu les gars ! Remuez-vous, on a du pirate pour le repas ! » cria t-il avec conviction.
Une conviction telle, que tous les marins s’activèrent pour s’armer, en chantant des chants marin encourageant leur motivation et camouflant à peine leur frayeur…
L'ailette avait quitté Kage Berg quelques jours plus tôt à destination de Hinu Town, transportant avec lui quantité de bétail pour nourrir les habitants de l'île désertique. Les pauvres bêtes avaient été chargées en fond de cale avec le reste des marchandises. Loin de leur plancher habituel, elles ne faisaient que vomir. Dai', petit gars de la ville, n'avait pas supporté l'odeur des bovins et avait fini par remonter à la surface au profit d'un grand bol d'air frais. Et surtout au profit de sa sieste. Mais à peine venait-il de s'allonger, que déjà du raffut se faisait entendre, en haut, la vigie s'affolait.
« Capitaine ! Capitaine ! » hurla-t-il, penché du haut de son perchoir, « Capitaine, Navire à bâbord ! »
Le navire qui se pointait affichait pavillon d'Hinu, il avait tout l'air d'un banal navire de commerce. Le capitaine, pourtant, fronça les sourcils, regardant le rafiot d'un air suspicieux. Daifuku n'avait passé que quelques jours sur le navire, mais il avait remarqué que tous à bord avait une confiance absolue en Tom, la vigie. C'était un homme d'expérience, suspicieux, il avait du nez en toute chose et se trompait rarement. Tous en-tout-cas avaient foi en ces alertes et s'il avait signalé ce navire, c'est que ça sentait mauvais. Par mesure de précaution, le capitaine ne s'arrêta pas dans sa course.
« On vire à tribord ! Tout de suite ! Tournez les voiles ! » cria Jean.
Et tout l'équipage se mobilisa pour satisfaire aux ordres du capitaine. Face à l'anxiété générale, même Dai ' mit la main à la pâte pour faire tourner la voile. En virant ainsi, le capitaine s'assurait de l'assistance maximale du vent pour la suite de cette course, l'arrivée de l'autre navire depuis cette direction n'était pas dû au hasard.
C'est que L'ailette n'était pas vraiment équipé pour la guerre et ces marins, s'ils savaient plus ou moins jouer du revolver, avaient pour la plupart femme et enfant à nourrir et à retrouver. Il ne tenait absolument pas à prendre le risque de servir de dessert à la poiscaille. Le travail en tout cas fut effectué très rapidement et le navire vira dans le sens du vent. Poursuivi par le mystérieux navire.
Dai, plus curieux et moins apeuré que les autres rejoignit en quelques sauts la vigie. Le vieux Tom le regarda, l'œil sûr et tendit sa lunette au jeune charpentier qui l'attrapa avant de la poser sur son œil.
« Pas de doute » dit-il sobrement.
S’il ne pouvait distinguer avec clarté les marins sur le pont, son œil expert remarqua que le navire n’avait pas été épargné par les combats. Il semblait bien plus abîmé qu’un navire de commerce lambda et pourtant, il était rapide, bien plus rapide que le brigantin du capitaine Jean. Les hommes en bas le remarquèrent assez rapidement et furent pris d'angoisse.
« Ils nous rattrapent ! » cria un premier matelot, lançant par la même, une vague d’angoisse perceptible par tous.
« On est beaucoup trop lent, on est trop chargé ... » rajouta un second marin tout aussi inquiet.
« Balancez les vaches ! Balancez les vaches ! » hurla le cuistot, connu pour sa couardise.
Le jeune charpentier, moins couard que la moyenne, comprit que le combat était inévitable et que la dernière chose à faire c’était de rester coi comme les marins étaient en train de le faire.
« Prenez vos fusils ! Armez les canons, préparez-vous au combat bordel de … » hurla t-il, agacé de voir les marins s’angoisser sans rien faire.
Tous s’arrêtèrent et regardèrent Daifuku surpris de voir le nouvel arrivant se permettre de donner des ordres à l’ensemble du navire, comme s’il jouait au petit chef. Mais le capitaine qui comprenait la situation inévitable encouragea cette prise de décision en emboîtant le pas du jeune charpentier.
« Bon Dieu les gars ! Remuez-vous, on a du pirate pour le repas ! » cria t-il avec conviction.
Une conviction telle, que tous les marins s’activèrent pour s’armer, en chantant des chants marin encourageant leur motivation et camouflant à peine leur frayeur…
Dernière édition par Daifuku le Mer 06 Mai 2020, 19:20, édité 1 fois