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One Piece Monted

One Piece Monted Toprch15

Le grand jour est enfin arrivé ! One Piece Mounted, le concours culinaire le plus suivi des Blues est de retour. Cette année, ils sont cinq candidats à avoir passé les épreuves de présélection pour venir se défier dans les cuisines du Baratie. Et c'est moi, Riki Etch. D. Best, qui serai en charge d'encourager et de juger les participants. Ma mission, repérer celui qui aura le meilleur potentiel et méritera donc la cagnotte réservée au vainqueur.

Jamais l'enjeu n'aura été aussi important puisque pour cette édition, la bagatelle de 30 Millions de Berrys est en jeu. Nul doute que les candidats feront de leur mieux pour décrocher le pactole.

Alors, lequel saura tirer son épingle du jeu ?

One Piece Mounted, c'est tout de suite... Après les bandes-annonces !


Hééé coupez !

Bziouuh. Ploc.


La tension est à son comble. L'émission est sur le point de commencer. Les candidats ont été pris en charge par les équipes de maquilleurs et ont fait la connaissance des visioramans qui les accompagneront tout le long des épreuves. Chacun des cuisiniers est installé devant sa planche à découper, dans la tenue vestimentaire de son choix. Les cuisines du Baratie ont été spécialement aménagées pour les épreuves à venir, offrant de larges plans de travail en inox et une variété de matériel adaptée pour répondre à toutes les inspirations des candidats. Outre les couteaux et autres ustensiles basiques, différentes qualités de four, de mixeurs, de robots extracteurs ou réfrigérants sont disponibles.

L'enseigne du Baratie est clairement lisible en logo sur une large gamme de produits. L'établissement compte évidemment sur l'émission pour s'assurer des affluences encore plus grasses à l'approche de la haute saison.

La disposition de la cuisine est telle que les candidats se trouvent répartis tout autour du plan de travail en U. Deux sur chaque branche et un à la base. Le set de matériel est disponible en cinq exemplaires complets pour s'assurer que chacun ait accès à l'outil de travail de son choix à tout moment.

Le chef Etch. D. Best, est installé, en veste règlementaire blanche, au milieu de la cuisine et toise les candidats. Il arbore les rayban flamboyantes qui lui ont conféré son style si particulier et ont joué à développer sa popularité dans les médias. Dans son dos, l'ensemble du coin chaud, avec les fours, fourneaux, et becs à gaz. Les frigos et cellules de froid sont elles à l'exact opposées. Quand aux murs longitudinaux, ils sont garnis pour l'un d'une riche collections de pousses d'herbes aromatiques et d'épices, et pour l'autre d'une immense armoire à vins, liqueurs et autres condiments liquides. Tout pour garantir à chacun une liberté d'action et de choix d'ingrédients totale.

La tension est palpable.

La régie annonce : début du show dans dix secondes !

Car oui, il s'agit bel et bien d'un direct inédit dans le monde du show télévisé culinaire.

2...1... eeet action !

Candidats, bonjour. Bienvenue dans les prestigieuses cuisines du Baratie pour cette toute nouvelle édition de One Piece Mounted ! ...

Le chef Etch. D. Best répète soigneusement son texte, rappelant ainsi aux retardataires qui auraient loupé le trailer chez eux devant leur Den Den Vision les modalités du concours. Gageant que vous avez lu ce qui précède, nous vous épargnons un rappel.

Venons-en directement au vif du sujet.

... Devant vous, se trouve un panier rempli de produits frais et locaux. Ils nous sont généreusement offerts par les cuisines du Baratie –  le Baratie, LE restaurant incontournable de la cuisine sur les Blues ! –  et sont en tout point différents pour chacun des candidats. La raison est fort simple : afin de vous présenter au public, et de me faire découvrir vos tendances culinaires, vous allez devoir, pour chacun, reproduire la recette de votre plat préféré en l'amenant à un niveau Gas-tro-no-mique ! Vous me présenterez ensuite votre plat, qui devra me convaincre de vous faire accéder à l'épreuve suivante du concours. Pour proposer la meilleure version de votre plat favori, n'hésitez pas à apporter de la nouveauté, de la folie, surprenez-moi !

Mais attention. Si votre plat préféré ne répond pas à mes critères, vous serez éliminé puisque cela signifie que vous aurez de mauvais goûts en matière de cuisine et que vous n'avez donc rien à faire ici !

Est-ce que c'est clair ?


Chef, oui chef !

Vous avez trois heures à partir de... Maintenant !

Action !
    Intéressant ce concours de cuisine. J’observe les lieux, y a d’la lumière de partout, ça éclaire plein la tronche de nous cinq, participants de l’épreuve. Franchement, chapeau pour le matos, sponsorisé tout ça, ils ont vu grand les gars. J’observe un poil mes adversaires, ça m’fait sourire. Déjà parce qu’on est cinq participants, et qu’y a qu’une seule femme. Grosse blague. Le cliché de la femme derrière les fourneaux, c’est que quand y a pas gloire et argent à la clé hein ?

    M’bon, passons, parce que les quatre types qui me font face, sont tous bien chelous en leur genre. Déjà la femme, dont je parlais juste à l’instant, ben elle a les cheveux bleus. Ouais et alors, vous allez me dire ? Ben bleus quoi, et ça a même pas l’air d’être une couleur. À part ça, normale j’dirais. Enfin, à côté des autres. Parce que vous verriez l’autre type. On dirait qu’il est défoncé, il a un sourire un peu niais derrière une touffe de cheveux comme c’est pas permis – bonjour l’hygiène pour faire la popote – et il a les yeux tellement proches d’être clos, on dirait qu’il va s’endormir. Je l’vois bien nous lâcher en plein milieu d’une épreuve. Enfin bon, sois pas trop confiant, faut s’méfier de l’eau qui dort comme disait mamita. Le troisième énergumène, comment le décrire ? Déjà, sans vouloir faire de fixette sur le physique – pas mon genre, j’vois la beauté partout – ben l’est quand même sacrément laid le pépère. Il se trimballe un crâne chauve aussi lisse qu’une boule de bowling et ramène juste en dessous un regard à tuer les fragiles du palpitant. Rien que de l’regarder ça m’fait frissonner. Bon, et l’dernier… J’ai jamais vu un type aussi grand. Déjà. Puis il se trimballe avec un putain de casque à cornes, le genre à vouloir impressionner les blanches brebis. Des malades j’vous dit. Ça m’plait.

    Quant à moi, comment vous dire ? J’ai revêtu mon plus beau tablier ; celui que j’ai gagné au tout premier concours de cuisine que j’ai fait, lors de ma formation au BAN, sur le thème « Variations autour d’un animal laineux ». C’est un peu un porte-bonheur. Pour éviter de « foutre des veuch’s dans l’potage » comme disait miminette, j’arbore une fantastique charlotte, l’accessoire indispensable. Me manque encore un truc, pour pouvoir me sentir pleinement en possession de mes moyens. Mais j’ose pas trop…

    « Mademoiselle ? Que j’glisse à la productrice de l’émission que j’ai déjà eu le plaisir de rencontrer avant que ça démarre.
    -Je ne suis pas censée vous aider en quoi que ce soit monsieur Kosma, voyez avec notre juge suprême.
    -Juge suprême, c’est pas un peu... Passons… En fait, j’voudrais pas le déranger pour un truc aussi con.
    -Dites dans ce cas, mais faites vite, on est filmés, je ne voudrais pas que quiconque puisse dire que la production vous avantage, ce qui s’est passé entre nous ne…
    -Oui, oui, capiche. J’ai besoin de m’éclipser un moment, je peux ?
    -Vous n’auriez pas pu y allez avant ?!
    -Je l’ai fait, mais là, avec la montée en pression, vous comprenez… C’est important.
    -C’est d’accord, mais revenez-vite, on peut difficilement justifier votre absence à l’image par les aléas du montage trop longtemps.
    -Ça prendra pas plus de dix minutes.
    -Vous en avez cinq.
    -Huit ?
    -Sept.
    -Vendu. »

    J’attend qu’elle me donne le top, afin qu’elle glisse aux visioramans et au réalisateur de faire en sorte de pas retransmettre l’escaméra qui pointe normalement sur moi. Dès son top, je fonce, la sortie n’est pas loin, j’arrive rapidement sur le pont du navire. J’doute trouver un meilleur endroit pour faire ça.

    Allez hop, une petite tige pour bien s’mettre les idées en place avant de commencer.

    Kosma prêt à commencer le concours:
    • https://www.onepiece-requiem.net/t11858-tout-ce-qu-il-faut-savoir
    • https://www.onepiece-requiem.net/t11736-rest-in-peace
    Vous avez trois heures à partir de... Maintenant !

    Impatient le vieux boucanier n'attendit pas plus longtemps. Il remonta son futal de cuiston et joua des bras pour atteindre en premier la cave de la Baratie. Mordant qui voulait lui disputer la place. La fine sélection du restaurant participait à sa renommée. Année après année, elle obtenait la distinction de trésor de l'interespèce. Piocher dans les divers décoctions était un plaisir rare dont le Cavalier comptait bien profiter. Alors qu'un blondinet avait déjà fichu le camp, le pirate se prit le devoir de tremper la langue dans l'ensemble des breuvages. Les suppliques de la production n'y firent rien, à peine se retourna t'il quand le réalisateur se perdit dans une crise de nerf. Trois heures dépassaient amplement ses aspirations. Ce ne fut qu'une fois que la production perdit espoir en sa participation, que le novice s'en alla mener l'enquête, le pas un peu moins habile. La mine sérieuse, il appliquait patiemment sa réflexion. Traquant son repas dans la cuisine du restaurant flottant. Aussi luxueux qu'il soit, il restait un tas de planches sur l'eau. Comme escompté, sa pitance finit par se révéler après un long moment. Les choses sérieuses commençaient.

    Belle bête. Quasiment la taille d'une lapine à deux oreilles près. La petite famille pas en reste la rejoindrait bientôt. Le cuistot du jour allongea la bestiole sur le ventre d'abord, puis alors qu'il maintenait l'animal face contre planche, dans le cas où lui prendrait l'envie de se carapater, il choppa le hachoir de l'autre main. La lame vrilla entre ses doigts fins avant de s'abattre dans de lourds craquements. Tête, queue et pattes y passèrent en cinq coups trois mouvements. Restait dorénavant plus qu'un tronc sanguinolent à trôner misérablement sur la paillasse. Les souvenirs d'une enfance des rues remontait en mémoire. Le seul bestiau qu'ils côtoyaient en ce temps là. Ils gardaient juste la tige fileuse, elle servait à pendre les carcasses au-dessus des braseros. Mais nous étions ici dans une cuisine cotée. Dans ce monde étoilé de la fine bouche, on fronçait le sourcil quand des queues se baladaient dans le souper. Le Cavalier avait beau débarquer des caniveaux, il savait adapter son approche au public. Depuis l'encolure rasée de prêt, il plongea le poing à l'intérieur de la chaire encore tiède. Longeant la peau afin de détacher les poumons, il ramena le tout fermement une fois fait. Une bonne partie des viscères suivit le convoi. Un brin resta en arrière, mais les coliques à venir le soucièrent guère. Le jury allait avoir matière à se mettre sous la dent comme demandé. Le rideau baissé, chacun retournerait de son côté s'occuper de ses propres affaires. Il ne s'était pas engagé à plus. Sans tarder davantage, les sextuplés suivirent le même traitement. La viande était maintenant prête à se faire cuisiner.

    Manque de pot, le pirate ne connaissait que la cuisson sur le feu des bivouacs. A réfléchir, avant le début du concours, il se pouvait qu'il n'avait jamais mis les pieds dans une cuisine de sa longue vie. Là encore lors des présélections, plus que cuisiner, il s'était contenté de s'amuser à torpiller ses concurrents autant que possible, quitte à intervertir les plats le cas échéants. Il zieuta à droite et à gauche, mais les visioramans le lâchaient pas d'une semelle. Il allait devoir innover. Pensif quelques instants devant les morceaux de viande qui attendaient, le génie sortit en se grattant le derrière. Suivant un peu ce qu'il se tramait autour, il boitilla une marmite sous le bras l'emplir d'eau de mer jusqu'au bord et l'envoya se faire cuire le cul. Sans attendre qu'elle commence à bouillir, il balança sans distinction bestioles velues et abats dans le récipient plein. Soucieux d'atteindre l'effet voulu, il rajouta quelques pelletés de sel dans le cas où et couvrit le tout. Le bouillon allait attendrir la viande comme il faut. Il restait à savoir si les poils survivraient au bain bouillant. Il verrait. Le temps que ça mitonne, il se déglutit un nouveau quart d'une douceur fier de son œuvre. L'émission avait tiré le gros lot cette année. Des poids lourds dans le domaine à ne pas douter. Ils dégageaient une motivation entrainante. Comme il restait à tuer, le Cavalier délaissa la bouteille et se lança dans la préparation d'un accompagnement. Rien n'était pire quand on se trainait le cul à une table de maître de rester sur sa faim.

    Son choix se porta rapidement sur l'un des rares légumes qu'il connaissait. La sacrosainte patate. Si l'épluchage enrageait des générations d'hommes de corvée, elle ravissait les cœurs par temps de tempête. Il n'avait jamais été porté sur les verdures, convenant mieux de son avis aux brouteurs qu'aux prédateurs. Les pommes de la terre avaient le mérite de tenir au ventre. Jamais les marins ne prenaient la mer sans en faire la réserve. Le crâne lustré en recueillit quelques dizaines qu'il matraqua non sans plaisir d'un rouleau à pâtisserie. A chaque frappe, il s'enlisait autant que la table sous l'amas de tubercules malmenés. La mélasse se mélangeait au sol dont on les avait extirpés. Le plan de travail devint qu'un grand champ de bataille, prenant pas sur les territoires voisins. L'espèce de purée terreuse plongea à l’intérieur d'une nouvelle marmite. Sans eau cette fois-ci. Il partait sur un ragout inspiré par la tambouille de son bord. Un de ceux qu'une vie ne suffisait pas à oublier. De ceux qui vous hantaient les nuits et vous réveillez en sueur. Le cœur haut à portée de bouche. Le Cavalier chassait l'inoubliable.

    L'astuce ne tenait qu'en un mot : Générosité. Alors que l'amidon commençait à se noircir au fond, il remplit l'ensemble pour moitié de graisse de porc. Un joyeux frétillement s'entendit en réponse. Puis du hareng broyé plongea à son tour dans la radieuse mixture. L'important n'était pas vraiment ce qui rejoignait le ragout mais bien d'être généreux en proportions. Il adopta également cette maxime quand il noya l'ensemble sous le rhum. L'alcool allait servir à accorder ses deux offres gustatives. Si le plat en viande renvoyait à ses premiers pas dans les faubourgs de Las Camp, la préparation en sauce contait sa nouvelle vie sous la bannière noire. Elle évoquait la nostalgie de la terre inhérent aux enfants des eaux, celle qu'ils guettaient quand la traversé tardait à les laisser accoster. Puis arrivait le salin de la mer omniprésent, qui accompagnait les hommes tout du long. Cette saloperie taillait les corps, qu'on en venait parfois à les appeler les hommes de sels quand on se voulait poètes. Le poisson et le rhum avaient évidement leurs place dans cet éloge de la vie qu'il avait choisie. Mais un élément manquait encore. D'autres maniaient la voile mais brunissaient les bas aux moments d'accostages. Il était plus que ça. Alors que le tout mitonnait, il fouilla la salle du regard. Sans parvenir à trouver ce dernier ingrédient qui lui manquait. Lorsque ses yeux blanchis balayèrent le coin des épices qu'il sourit. La dernière touche.

    Alors qu'un benêt manquait de l'ébouillanter après une bousculade, il longea les plans de travail jusqu'aux murs des milles saveurs. Les herbes séchées ne parvinrent pas à corrompre son attention, et bien qu'il renifla quelques poudres colorées sur son passage, il poursuivit sa lente progression. Le bocal fermé l'attendait à l'écart, au bout de la pièce sur la plus haute des étagères. Un traveling accompagnait pas à pas la lente progression du vieillard. Une petite échelle de bois lui permit d'atteindre le dernier élément de son plat. A chaque barreau usagé gravi, un désagréable picotement lui irritait les yeux d'intensité croissante. Une fois devant le pot rougi signé d'une tête de mort blanchâtre, sa vue se troubla. Une larme brulante glissa sur sa joue. Mais ce ne fut rien en comparaison du moment, où n'écoutant que sa hardiesse, il entrouvrit le couvercle. Ses yeux lui semblèrent se liquéfier pris d'une éruption soudaine. Les relents corrosifs renfermés depuis des années s'étaient concentrés au-delà du raisonnable. Pleurant autant de souffrance que de ravissement, il se laissa tomber au sol et retourna à sa paillasse tant bien que mal verser son butin maudit. La générosité prima une nouvelle fois. L'entièreté du piment séché et écrasé de Tatababasco, l'épice le plus costaud du monde, incendia le ragout. Interdite par les accords de Shishoku sans dérogation spéciale par les instances de la GM, la Gastronomie Mondiale.  L'âme brulante de la piraterie s'imprégnait avec chaque moulinet à l’œuvre culinaire d'une vie. Englouti dans les vapeurs de l'enfer, le rejeton de la Mort touilla jusqu'à épuisement la terrible préparation. Le bombardement n'attendait plus qu'à être servi. L'heure approchait !
    • https://www.onepiece-requiem.net/t14965-fiche-technique-du-dada#
    • https://www.onepiece-requiem.net/t14330-il-sortira-des-blues-un-jour-ou-l-autre
    Trailer (les images sont grandes, éloigne-toi de ton écran) :

    Plat préféré....sur l'eau. Nous ont pris pour des tritons les juges ? D'où tu peux cuisiner ton plat préféré si t'as pas de bestiole géante en cuisine qui n'attend que toi pour se faire arracher la carotide ? Ca sent pas bon ce premier défi. Les autres étapes, je les ai gagnées grâce à ma maîtrise du grill et des viandes rouges. On fait nos cakes avec des plats compliqués, mais le réflexe est pavlovien dès qu'on nous cale sous le nez un bon gros steak géant, roux et si tendre en bouche qu'on jurerait croquer un fruit mûr. Mais en bon.

    Mon point fort, c'est que je fais de la bouffe exotique et mon point faible, c'est que j'ai jamais poêlé un légume de ma vie et ne compte pas déroger à mes principes. Viandes, champignons, alcools et t'as besoin de rien d'autre. Les gens, aujourd'hui, ils pèsent leur bouffe et veulent s'antioxyder. Antioxyde tes haltères en les soulevant déjà, tu verras si ta galette de houmous satisfait ton corps harrassé par une journée de guerre contre toi-même ou autres activités de gens qui se respectent. Sûr que si ton aventure, c'est bouquiner dans ton boudoir en te demandant si un troisième chocobon ne risque pas de trop te caler d'ici ton potage au céleri, la viande quand elle pénètre ton organisme elle tombe sur des organes de lâche, incapables de les mater et qui les blasent tellement qu'elles fomentent une révolution en toi, pour aller boucher tes artères ou tes intestins comme des civets jaunes qui en ont marre qu'on les prenne pour de la merde.  La bonne bouffe bordel ! Dépense-toi beaucoup, consomme beaucoup. Quand t'as une vie de guerrier, t'as plus besoin de végétaux. Sauf pour attirer ta bouffe.

    Bon, un plat qu'on peut faire ici. Faut que je puisse mélanger viande, champis et alcool, mes aliments favoris. J'ai trouvé !

    On va commencer par allumer le four et chauffer de l'eau dans une grande casserole. Sans sel ni rien, calme-toi ! On n'est pas dans ton atelier pâtes au fromage du chef dans ton douze mètres carrés où tu veux épater ta voisine des gradins de fac philo et lettres. Histoire de ne pas glander en tapotant sur son escargophone comme une victime, on va au trot à la cave à la cave chercher un sac de potassium. C'est un conservateur alimentaire, que vous trouverez dans des restaurants ou des bateaux qui trimballent de la nourriture. Autant dire qu'ici, cette came s'écoule plus vite qu'à l'île.

    Je plaque un sac de cinq kilos sur le monte-charge, à savoir mon épaule gauche. Sur l'autre, le jumeau de charbon de bois. j'emporte aussi le poisson plus faisandé de la cale. J'en prends un bien huileux et odorant, le genre que seul un montagnard de Drum oserait tartiner sur son pain noir avant d'aller couper des arbres à la grenade. On remonte et, en passant, on ferme la porte qui mène au dehors à clef. Trop de gens viennent s'incruster dans les cuisines, comme si la salle n'était qu'une fille d'attente pour l'attraction du chapiteau. Autant laisser les gens dehors dehors.

    Avec doigter on va ouvrir la poubelle dans laquelle rode le candidat à queue de cheval. On l'en extrait et on penche le conteneur sur son poisson, bouche ouverte, pour lui faire boire tout le jus nauséabond du grand sac. Sitôt fait, on ferme la bouche et on agite doucement le récpient pour que le produit malodorant tapisse bien tout le corps. Si vous n'êtes pas habitués à faire boire du jus de poubelle à des poissons morts, n'hésitez pas à les envelopper d'un essuie ou d'une serviette, selon votre préférence. Cela vous évitera une contamination des mains.

    Tout va bien Minos ?


    Yep!

    T'as fini avec la poubelle ?


    Yep!

    Tu nous prépares quoi là, un plat de ton pays ?


    Yep! Yep!

    C'est pas banal. Je te laisse te concentrer. Allez, dépêche-toi ! Il ne reste que deux heures et cinquante trois minutes !


    Je remets la poubelle et place le poisson soigneusement enveloppé dans du papier wanted sur le radiateur. L'avantage de ce papier est qu'il est solide et étanche, ce qui permettra d'éviter que le poisson goute même s'il y a une fuite. Il est temps de passer à notre future épice !

    Avec précaution, on verse du potassium dans un grand récipient en bois et on y ajoute le charbon. Petit tour dans les épices pour opter pour la souffruline, une épice issue des glandes du poisson incendiaire de l'Archipel aux éveillés. L'odeur est forte à l'état naturel, c'est pourquoi on n'en verse pas beaucoup dans le mélange avant de pilonner. Je vous conseille un pilon de pierre dentelé pour fracturer plus facilement le charbon, puis de passer à un pilon lisse. Moi, je fais tout à la main.

    On avoine quelques minutes, le temps que tout soit réduit en poudre. Tite bouteille de gnôle. J'opte pour un whiskypiea tourbé, le goût du fumé se mélangeant très bien avec le charbon. Et on mélange jusqu'à obtenir une pâte homogène salée. Y en a qui recommandent un fouet. Perso, je trouve que le bidule avec une tête en fils de fer fait très bien l'affaire. Lorsque la pâte est prête, on en nappe le contenu dans un grand plat qu'on enfourne sur la grille du dessous. Sur celle du dessus, on met les restes raclés sous forme de macaron qu'on dispose, dans un plat en fonte, à la grille du dessus. Il faut bien s'assurer que la résistance du dessus chauffe. L'eau bout, il est temps d'y apporter les ingrédients de la soupe.

    On prend une lame de couteau dont on redresse le fil avec un fusil. Le fusil doit être stable, alors si vous n'avez pas l'habitude d'affûter, aidez-vous d'une table et évitez le geste nonchalant du cuistot de campagne qui frotte à main levée sa lame contre la barre de métal.  Ces gars font les malins, mais ils niquent plus le tranchant qu'autre chose. Quand votre lame est prête, ficelez-là au balai d'entretien, côté manche, avec du ruban adhésif ou le truc qu'on peut pas dire quand on est sur un bateau. Comme les rongeurs, du reste. T'es foutu le petit chauve.

    Il nous reste à sortir pour la suite des ingrédients. On tourne la clef et on découvre en ouvrant qu'un blond avec une clope au bec attendait depuis des plombes qu'on déverrouille la porte. On s'excuse, on prétend que c'est la fille aux cheveux bleus qui l'a probablement enfermé dehors et on garde la clé pour éviter que ce genre de mésaventure se reproduise. Sitôt dehors, on attache un fil autour de son colis et on le tape à la flotte. Au bout de quelques secondes, minutes dans le pire des cas, un gatorequin devrait tenter de chiper la prise. Le gatorequin adore les mauvaises odeurs, vu qu'il ne bouffe que des trucs moisis. Le Baratie est une aubaine pour cette espèce car tous les déchets alimentaires les régalent. De quoi fabriquer un hameçon idéal pour les attirer.

    Une fois que le gator a mordu, vous ne tirez pas sur le fil. C'est un gator, d'où tu crois que tu peux pêcher ça ? Le gator, quand il croque ton poisson ficelé, tout ce qu'il se dit c'est qu'on lui a livré le fil dentaire avec le repas. Non, tu lui plantes ta sagaie pour le reconnecter à la terre et tu l'approches de toi pour lui saisir la queue. Ce truc fait plus d'une tonne en dehors de l'eau, ton manche à balais ne suffira pas à le remorquer. Y en a qui plantent des crochets pour le remorquer, d'autres qui utilisent un filet ou découpent à même l'eau les parties qui les intéressent avant de le laisser patauger dans ses moignons. Moi, je fais tout à la main.

    La bête soulevée d'un bras, je l'égoutte un peu et lui fais ma technique du Manteau à couper au couteau.

    One Piece Monted Med_1510
    "Atatatatatatatatatatatata....Ouah tah!"

    Ca explose de partout, sans saloper la cuisine et ça garantit au jury un produit local, en circuit court et de première fraicheur. Avec la lame, je finis de séparer les cartilages et sélectionne quelques morceaux de viande et d'os avant de balancer la carcasse la flotte. Un grand carré de peau servira pour décorer la table, 'stoire de ne pas négliger la présentation. Eh ouais, il gratte des points, le Minos. On rince bien tout ça et on en a fini avec le dehors. Plus qu'à faire mijoter, assaisonner et on sera bien.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t985-techniques-de-minos
    • https://www.onepiece-requiem.net/t956-minos-kahezaro-en-cours



    Vous savez, moi je suis ici non pas pour la gloire ni pour la fortune, mais pour répondre aux calomnies qui m'accusent d'avoir vendu du rat frit en appelant ça du poulet. Non mais les gens, je vous jure, vous les débarrassez d'un problème de nuisible, et après ils viennent s'en prendre à votre réputation et votre commerce. Une viande est une viande, en plus celle-là on en trouve partout et ça coûte pas cher. Alors oui, après y a eu des intoxications, parce pour chopper les rongeurs, j'avais foutu de la mort au rat. Mais c'est plus simple de les attraper une fois qu'ils sont morts empoisonnés, j'ai autre chose à faire que de courir après. Et puis faut il encore savoir qu'il faut juste prendre la viande et pas les faire frire en entier. Enfin tout ça pour dire...


    Le grincement d'une lourde porte à proximité de Kusaki venait interrompre son discours. Ébloui par l'apport lumineux causé par l'ouverture l'empêchait de voir celui qui avait interrompu sa sentence.


    Mais, mais, qu'est ce que vous faîtes-là ?


    KK se grattait la tête. Il ne comprenait pas vraiment la question. Alors, sans perdre son temps, agitant ses bras afin d'étayer ses propos, il se relançait dans ses beaux discours.


    Comment ça, qu'est ce que je fais ici ? Vous savez qui je suis ? Le Grand Kusaki Las Gambas, grand empereur de la friture. J'ai vécu moult vies, de simple marchand à pirate d'exception, une fois j'ai même été dans la Marine, mais c'est parce que je voulais utiliser les toilettes de leur caserne. Et de toute cette expérience acquise au cours de mes voyages, je pense... Non je l'affirme, j'ai amplement ma place ici, alors personne ne peut me contester ce droit.

    Non mais, je veux dire, qu'est ce que vous faîtes ici, dans la chambre froide ?

    C'est pas le parloir ? J'me disais aussi qu'il faisait un peu frais.


    Confondant les jeux télés, il n'avait pas compris qu'il n'y avait pas de caméra pour l'enregistrer et qu'il ne lui servait à rien de présenter depuis trois plombes un morceau de papier avec son propre nom écrit dessus. Au final, la personne qui était venue désamorcer ce quiproquo n'était autre que le régisseur de l'émission qui se demandait bien où était passé le dernier candidat alors que le One Piece Mounted allait débuter. Le premier acte de sa domination gustative mondiale prenait donc place sur le Baratie, un chouette bateau qui flotte au milieu de la mer de l'Est. Kusa trouvait quand même l'idée d'avoir un restaurant au milieu des eaux complètement idiote, sauf pour la pêche, mais comme il avait tendance à confondre poisson et poison, l'endroit n'était clairement pas sa came. En tout cas, il y avait du matériel, tout pour cuisiner proprement, chose qu'il ne savait pas faire d'ailleurs. Cependant, il n'avait pas oublié de prendre sa propre friteuse, pas besoin de faire de chichi avec une qui était toute neuve et toute chromée, la sienne était bien meilleure, bien marquée par des usages répétés et tout cela sans nettoyage, donnant du goût selon lui. Le seul hic dans toute cette affaire, la veste qu'on lui avait donnée, trop serrée, elle le grattait et en plus il y avait des manches. Profitant de l'inattention générale à l'annonce des règles avant le lancement du direct, KK attrapa un couteau pour hacher menu ces foutues manches. Une fois les bras à l'air libre, il balança les restes de tissus dans une casserole, replaçant un couvercle par dessus afin de cacher son méfait. Voilà, là il était à l'aise et prêt à s'intéresser à ce qui se racontait sur le plateau. Malheureusement pour lui, c'était déjà fini.
    Un des membres de l'équipe arrivait vers lui, se demandant pourquoi il n'avait plus de manche, mais il ne s'attarda pas longtemps dessus, les grands chefs avaient souvent des lubies saugrenues et si Kusaki était là c'est qu'il devait faire faire partie de cette catégorie.



    Monsieur Kusachi, ou Kazuki, excusez-moi je ne sais pas vraiment....

    Ni l'un ni l'autre, je suis le grand, l'unique, l'exceptionnel Kusaki Las Gambas, ignorant !

    Oui très bien monsieur Gambas, mais je venais simplement vous demander de rejoindre vos concurrents, pour les rencontrer et discuter avec eux éventuellement avant que l’émission commence.

    La concurrence ? Au diable ces incompétents, pas besoin de leur parler, je vais simplement les écraser comme... comme...


    Se trouvant à côté d'une table avec différents produits, Kusa s'empara d'une noix qu'il tenta de broyer à la main. Après avoir forcé dessus à s'en faire éclater les veines de son front, le seul résultat obtenu était de se faire pincer par la coque


    Ouais... 'fin vous voyez l'idée quoi. Bon, il est où mon bureau ?

    Votre bureau ? Excusez-moi je ne suis pas sûr de saisir. Vous ne parleriez pas plutôt de votre plan de travail ?


    Le pauvre gars se demandait si ce type était vraiment un génie de la cuisine ou juste l'idiot de village pour amuser la galerie et faire monter l'audience grâce à des séquences gag. KK n'avait que faire des termes employés, bureau, plan de travail, même combat, pas la peine de se donner un genre en appelant ça de différentes manières tout ça pour passer pour un pro de la cuisine. Jetant le terrible adversaire qu'était cette noix et, fidèles à ses dires, il se dirigea vers la zone qui lui était attribuée sans même s'intéresser aux autres gens présent. Il n'était pas là pour fraterniser, un peu de sérieux, si il voulait se faire des amis, il serait dans la taverne du coin. Sauf que vu l'endroit, il n'y avait aucun bouge à proximité alors il fallait se concentrer sur la cuisine, point. Volant au passage une chaise à la régie, il s'installa à son emplacement, la tête posée sur sa zone de préparation, attendant que tout ce merdier commence une bonne fois pour toute...


    Vous avez trois heures à partir de... Maintenant !


    Enfin, il était temps de commencer. Le concours était lancé, les candidats s'agitaient et les ustensiles remuaient. Un peu de vie et d'activité dans cette cuisine. Sauf pour Kusaki. Le bougre s'était endormi sur sa chaise avant que le top départ soit annoncé. Déjà qu'il avait manqué les consignes, maintenant il prenait un train de retard sur les concurrents. Après un moment, l'équipe technique remarqua enfin qu'un des participants était à la masse  et, profitant que la scène soit centrée sur un autre candidat, s'empressa d'aller le secouer et lui rappeler poliment le but de sa présence ici : cuisiner.

    Le réveil était dur pour Kusa, il n'avait pas cœur à s'agiter comme les autres et surtout, qu'est-ce qu'il pouvait bien cuisiner. Après tout, il ne connaissait pas vraiment de recettes, hormis plonger des trucs dans sa friteuse. Comme d'habitude, il s'était embarqué malgré lui dans quelque chose bien au-delà de ses compétences réelles. Au bout d'un moment, après avoir fait le deuil de sa sieste interrompue et surtout s'être débarrassé d'un fort désir de procrastination, il lança la machine à réflexion, comparable à une petite roue avec un hamster, qu'était son cerveau afin de trouver la recette idéale. Évidemment, l'idée de voler le plat d'un autre participant lui était venue à l'idée, mais trop compliqué dans la situation. Recopier la composition d'un autre ? Trop de travail. Tant pis, il devait se retrousser les manches, enfin seulement métaphoriquement dans son cas, étant donné qu'il avait arraché les siennes. Face aux produits mis à disposition pour le concours, il ne savait que faire. Trop de choix impliquant trop de questions. Quoi faire, comment le faire et surtout quand le faire. Dans son esprit il était clair que tout cela finirait par frire coûte que coûte, mais il lui fallait un début et un milieu pour sortir du lot. Se creuser les méninges, un exercice dans lequel Chef Las Gambas n'était clairement pas à son avantage une fois de plus, mais un éclair de génie le traversa. Et si il jouait sur la thématique ? Au milieu de la mer, quoi de mieux que de cuisiner du poisson ! Ne lui manquait plus que la recette pour préparer cela. Dans le fond, le poisson, ce n'était pas son truc, rien que de penser à la pêche ça l'ennuyait. Cependant, à force de se pencher sur l'art de pêcher, et surtout à se répéter le mot dans la tête, la solution à ce casse tête était tout trouvé. Ni une ni deux, il attrapa son panier pour le garnir avec ce dont il aurait besoin. Le poisson ? Le choix était vaste, mais pourquoi n'en choisir qu'une espèce.  Saumon, sardine, thon, maquereau, hareng, limande et merlan, hop au panier. Ensuite, pour le goût et amener du liant, il lui fallait une bonne bouteille. Rebelote, la production n'avait pas lésiné sur les moyens pour offrir de la diversité et donc, imposait un nouveau dilemme à Kusa. Il essayait tant bien que mal de se souvenir de ce qu'il avait comme boisson quand il allait manger à l’œil à droite à gauche. Finalement, son palet, pour le peu de qualité gustative qu'il possédait, avait décidé pour lui : Calva et vin blanc. Un choix hasardeux certes, mais dans sa tête, cela devait bien se mixer au même titre que l'on pouvait mélanger les mots en "calvin blanc".

    Retour sur le plan de travail. KK avait attrapé des tomates pour ajouter de la couleur dans son plat et de l'oignon, sans raison particulière pour ce dernier, juste parce qu'un autre candidat en avait sur sa table. Se faisant craquer les articulations, il était prêt à s'y mettre à fond. Il plaça son poisson, ou plutôt ses poissons, sur la planche à découper. Il avait déjà vu des types en préparer. En général il faut retirer la tête, ouvrir et vider les entrailles de la poiscaille. Mais, peuh, à quoi bon perdre du temps et de la matière à travailler. Empoignant un couperet, il hachait tant bien que mal ses produits. Enfin hacher était un bien grand mot, taper comme un dératé semblait plus approprié, les arrêtes lui donnant du fil à retordre. Tout est bon dans le poisson comme on dit, Kusa ne planifiait pas de les retirer, ça apporterait du piquant dans sa recette, littéralement. Une fois cet acte de barbarie dénué de bon sens culinaire terminé, il plaça tout cela dans un hachoir, accompagné par ses tomates et oignons, non épluchés évidemment, à quoi bon. Le résultat, une bouillie infâme sans queue ni tête, termina sa course dans une marmite, tout cela rejoint par l'entièreté des bouteilles de vin blanc et de calvados. Placé sur le feu, il ne savait pas bien combien de temps il devait laisser à sa mixture pour être "prête". Tant pis, il laisserait le temps faire son affaire. En attendant, il lui fallait préparer sa friteuse, parce que qu'est ce que serait Kusaki Las Gambas sans faire frire un truc au bout d'un moment. C'était bien là la seule chose qu'il maîtrisait un tant soit peu en cuisine. Après un moment à se tourner les pouces, remuant de temps en temps sa préparation, une odeur de brûlé commençait à se faire sentir dans la marmite. Pour le cuistot du dimanche, c'était le signe que c'était prêt. Feu éteint, il devait désormais faire des boules avec sa préparation. Bon, tout était encore chaud, mais pas le temps de niaiser, se brûler était dans les risques du métier. Une fois les boulettes formées, KK les roulaient dans la farine, ce qu'il avait déjà fait avec la production en leur faisant croire qu'il était réellement un vrai cuisinier, pour ensuite les mettre dans sa friteuse. Il était fier du résultat, dans sa tête, il avait transcendé le monde culinaire et son plat était parfait. Au final il n'avait pas inventé grand-chose et le goût était très certainement atroce, enfin cela était du ressort des juges. Il appela un type de l'équipe technique à venir vers lui.



    Ayé, j'ai fini. Et voilà, les sept péchés capiteux.

    Capitaux vous voulez dire ?

    Non mais capiteux ou capitaux, on s'en fiche, c'est une expression, comme "Mange ta ventrèche, Loth Reich". 'Puis, c'est pas mal comme nom. Allez, embarquez mon plat, j'ai terminé.

    Mais, il faut aller le présent....


    Kusaki Las Gambas, posant le doigt sur la bouche du pauvre gars de l’émission, retira son tablier, lui balança sur la tête et quitta le plateau comme un prince, les mains pleines de cloques, avec le sentiment du travail bien fait.
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    Dans une aile proche du passe d'envoi reconverti en comptoir à l'américaine pour la dégustation de fin d'épreuve, le chef Etch D. Best confie aux visiocams ses premières impressions sur les candidats, look parfaitement ajusté, sourire ravageur et éclairages adéquats en renfort pour lui conférer l'aura d'une star de péplum.

    " Les candidats se démènent pour amener leur vision de la cuisine jusqu'aux sommets. C'est bien, ils sont bien entrés dans la compétition. J'ai vu jusqu'ici beaucoup d'idées prometteuses qui ne demandent qu'à être validées à la dégustation. Chacun a mis beaucoup de sa personnalité dans son plat, tous ont fait preuve d'un tempérament digne des plus belles brigades des Blues. À commencer par ce colosse jusqueboutiste qui est allé lui-même pêcher l'animal qu'il va me proposer en plat. C'est cet esprit qui fait la noblesse de la cuisine.

    Je suis allé me renseigner tout à l'heure sur son assiette et il m'a fait forte impression. Il sait être convaincant en peu de mots. J'aime les réponses courtes. J'espère que la dégustation me confortera dans cette voie. "


    Ploc.

    La tension gagne aussi l'équipe de tournage, soumise à la pression d'un cuisinier hors-pair. Heureusement, la grandeur d'âme de l'as du piano facilite la vie à tout le monde. Visio cam 6, hors antenne :

    " Ça va, j'étais comment ?
    Vous étiez parfait chef !
    Parfait c'est pas assez bordel ! Je suis un MOF bordel ! Meilleur Ouvrier plein d'Flouze. Alors bordel, vous me choppez mon bon profil des deux côtés les gars! Bordel ! "

    Il est déjà l'heure pour le chef d'aller patrouiller au cœur de l'effervescence. Un candidat atypique, lancé à la vive allure la plus modérée de l'histoire, retient son attention. On dit de lui qu'il surgit hors de la nuit : Le Cavalier.

    " Aah, le Cavalier. C'est ainsi qu'il se fait appeler, m'a renseigné la production. Une puissante odeur me prend les naseaux quand je m'approche de son plan de travail... "

    Alors, Cavalier. Tout se passe bien ?
    Oui...ch'...kof...koaaff  !- ch...Chef !
    Je vois que tu as choisi de me réveiller les papilles, c'est bien ça ?
    Tatababasco ! Un plat qui réveillerait un mort.
    C'est bien, j'aime le Tatababasco ! Ça donne de l'identité à ton plat. Attention à bien doser! "

    Le chef d'un pas élégant – mais pas dans le sens elfique, plutôt chef d'entreprise du terme – se recentre pour s'adresser à l'ensemble des candidats :

    Je veux une assiette équilibrée. Du goût, de la subtilité dans le goût et de la précision dans les goûts, est-ce que c'est clair ?

    Les candidats répondent à l'unisson d'un "Chef !" viril comme une entrée en mêlée.

    Le chef Etch D. Best  profite que la production a rappatrié en cuisine tous les candidats dispersés pour lancer une nouvelle salve de consignes. Plan contreplongé, sourire Colgate. Sexy baby.

    " Il vous reste trente minutes ! J'ai vu des plats d'ores et déjà terminé et ça m'étonne beaucoup. Quand on veut proposer une assiette digne de décrocher une qualification pour la suite de la compétition, on utilise la totalité du temps imparti pour peaufiner, améliorer ! Ajouter une saveur exotique, soigner le dressage final ! Des millions de spectateurs d'ici jusqu'à Grand Line ont les yeux braqués sur vous alors c'est pas le moment de la jouer petit bras ! "

    Les traditionnelles tirades du chef Etch D. Best transcendent toujours les âmes. Il atteint à peine le demi-siècle mais la légende raconte que ses harangues étaient déjà servies sans mise en bouche aux marins du temps où Sengoku était Amiral en Chef. Et ça date d'il y a un moment. Du discours enflammé comme une plancha imbibée de graisse, les candidats puisent le supplément d'âme qui les incite à viser encore plus haut. Une caméra isolée s'attarde sur le petit prince rêveur jusqu'ici en délicatesse devant sa planche. Il y a bien là quelques préparations, mais toujours pas la pièce principale! La production décide d'en faire son principal levier de suspense pour la fin de l'épisode. Kosma saura t-il sortir une assiette à temps ?

    Quand au chef Etch D. Best, il s'en va faire briller son aura auprès de la plus charmante candidate du concours.

    " Ah, Robina ! Je la suis du coin de l'œil depuis un moment et elle me semble arriver à un moment décisif de sa recette. C'est le moment que je choisis pour aller y jeter mon grain de sel. "

    Alors Robina, comment ça va ?
    Bien Chef !
    Je vois beaucoup de belles choses sous mes yeux là, tu m'expliques un peu ta recette ?

    Et si vous vous demandez vous aussi : le chef Etch. D Best a-t'il volontairement laissé glisser ce lapsus ? La réponse est un grand Oui. La production jugeant préférable de jouer sur la corde charme à fond pour garantir le succès des audiences. La jeune cuisinière ne se laisse pas démonter par le numéro.

    Alors, pour ma recette chef...
    Attends, excuse-moi Robina. Bouche-toi les oreilles...Il vous reste vingt-sept minutes !!
      Ah, vous voilà encore ! Je vois que l'escaméra m'aime, mais c'est bien normal. Minos régale les yeux et les papilles. Pendant que tu filmais les autres candidats, histoire de leur donner un peu de temps d'antenne tant qu'ils sont encore en lice, j'ai mis le cartilage dans le bouillon de flotte et sorti des champignons que j'ai nettoyé au fil de couteau pour les débarrasser des restes de terre. Ce sont des albanites tue-bouches, une variété d'Alba que les pécores du coin plongent parfois dans certains de leurs secs. Le champi contient une toxine plutôt vénère qui se libère à la chauffe, sauf quand il est noyé d'alcool. Un peu comme les albiens en fait. Ici, avec le potage qu'on réserve, les toxines ne fileront ni chiasse, ni saignement, ni nécrose. Je pense que les juges seront sensibles à l'attention. Vaincre la mort pour en extraire le jus, c'est aussi ça que les gens veulent en venant au restaurant. Pour bouffer des trucs qui ne peuvent pas nous tuer, on a inventé les réfrigérateurs.

      Je ne découpe pas encore les champis pour ne pas les dégrader. On est en phase cruciale, mais paradoxalement celle qui nécessite le moins que je m'agite. Alors je vais juste...


      Dernière édition par Minos le Dim 10 Mai 2020 - 6:07, édité 1 fois
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      ...Hey ! Pourquoi tu te casses ? Reviens ici ! Je vois, on cherche l'action, toujours l'action. Faire de l'image, y a que ça qui vous intéresse. Tais-toi ! ou je te flagelle la gueule à coup de cravache !

      J'en étais où ? Ah oui, la patience. Pendant....plutôt tandis que ça mijote, on va préparer la viande. Comme j'ai utilisé de la rouge à la phase de qualif', cette fois on va opter pour de la blanche. Le gator a un goût proche du poulet, mais en plus dur. Le spécimen que j'ai chopé était un peu vieux en plus, ce qui accentue le défaut et risque de gâcher le plaisir de la mâche. Y a une nana dans le jury, aucun doute qu'elle chipotera s'il faut des maxillaires de piège-à-loup pour découper la mangeaille. On va donc l'attendrir au maximum en lui cuisant à feu doux dans un liquide. Et comme liquide, je te propose cette petite bouteille d'Erbeer Out. Te fie pas au nom, les géants ont un humour de merde toujours en-dessous de la ceinture, ce qui dans leur cas est déjà plus haut que la plupart des êtres vivants. Bon, c'est le format échantillon de chambre d'hôtel, elle ne fait que dix litres. Mais on va goûter. Ah, tu vois que t'as bien fait de rester ?

      Glou ! Glou ! Glou !

      Ah ouais ! Ouais c'est une blonde, un peu amère. Curieusement pas si forte, je m'attendais à ce que ça tabasse plus. Mais y a de la cuisse, y a du genou, y a de la clavicule.

      Glou ! Glou ! Glou !

      Ouais, c'est définitivement un bon choix. Quand vous doutez d'un aliment, goûtez-le. Rien ne vaut l'expertise de votre palais, hockey ? Bon, reste la moitié, je vais verser avant que tu me vides tout. On va chauffer sauf faire bouillir, juste pour que ça fume un peu et soit à peine brûlant. SI jamais vous êtes en pleine nature et ne disposez pas d'un four à dials pour gérer la température, chauffez une grande lame à laquelle vous ne tenez pas plus que ça jusqu'à ce qu'elle soit rouge, puis trempez-la dans une poêle remplie de votre liquide et répétez l'opération pour maintenir le chaud à température plus ou moins égale. Vous pouvez aussi juste éloigner la poêle de votre feu de camp quand ça se met à fumer, mais ça fait tarlouze. Si du fripon passe dans le coin, je vous assure que la cuisson à l'acier rouge va en dissuader la plupart de vous faire rajouter un couvert.

      Comme j'ai plus grand chose à foutre en attendant la dernière demi-heure, je vais voir le blondinet qui semble sécher sur sa recette.

      Hey, tu peux me prêter ton air-poivre si t'en utilises plus pour ta air-recette ? Mouah ha ha ha ha ha ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Quelqu'un t'a volé ta pâtisserie ? Je suis pas là pour gagner contre des gens qui ne proposent pas des plats exceptionnels, alors bouge-toi le cul ou à l'épreuve suivante y aura encore un peu de toi en chacun des jurés.

      Ouais, un peu de pression amicale ça n'a jamais tué personne. Comme mon escaméraman est un poil beurré (faut dire que j'ai réparti équitablement les verres), la prod ne capte pas encore que j'alpague un concurrent. On va tricher, mais pour l'aider. Parce que c'est ça l'esprit révo, eh ouais !

      Bon. Je te donne vingt minutes de mon temps. Dis-moi ce qu'on prépare et je t'aide avec la fulgurance d'une main dans la tronche d'un gosse qui n'a pas rendu les grâces.
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      Je relève les yeux vers le géant. J’lui adresse un sourire franc, peut-être qu’il comprendra pas que j’ai pas pigé un mot de sa phrase. Il baragouine le type. C’est pas possible, nan mais ils ont pas d’orthophonistes chez les géants. Voyant qu’il continue à m’fixer, j’décide que vraiment, j’ai pas compris sa question.

      « Excusez-moi m’sieur… Minos, c’est bien ça ? Vous avez besoin d’aide ? Nan parce qu’on est pas censés se filer un coup de main vu qu’on est adversaires, mais j’suis plutôt du genre franche camaraderie. Alors si vous avez besoin de retirer quelque chose du four, c’est possible pour moi. Dites toujours.
      -Nan, mais je suis là pour te prêter main forte blondinet, va pas renverser les rôles.
      -Je ne renverse rien, je ne crois juste pas avoir besoin d’aide, mais si je peux faire quoi que ce soit…
      -Il est bouché ? Pourquoi tu fais rien ? Je m’inquiète pour la valeur du diplôme de cuisson que je vais recevoir moi. C’est retransmis un peu partout, t’as pas vu les visiostrucs ? Ils vont forcément voir que t’as rien foutu et après j’en ai pour des semaines pour évacuer les fausses rumeurs sur le trucage de ma victoire.
      -T’inquiètes pas va. J’ai toujours mis longtemps à démarrer, mais je serai prêt à temps. Si en attendant tu veux qu’on cause… je suis disponible. Et toujours une bonne oreille pour écouter les malheurs des autres. »

      Je continue de regarder l’mastodonte dans les mirettes. L’a pas l’air bien d’capter mon mode de fonctionnement. Lui qui avait crû me retarder en m’enfermant dehors, je lui en bouche un coin dans l’genre zen et sûr de son coup. Plus d’une heure sur trois bloqué à l’extérieur, ça te laisse le temps de cogiter, alors j’en ai profité pour faire un peu de méditation, me griller trois quatre clopes supplémentaires et trouver ce que j’allais préparer comme plat. Et comme tout est question de timing, faut pas que j’commence ma préparation trop tôt. À propos de timing, j’regarde la pendule de l’entrée, qu’est arrêtée sur midi. Et c’est à ce moment précis, où il m’a dit je vais partir, que j’ai décidé de couper court à l’histoire selon Clo D. François :

      « Attends, gars, t’as bien dit que t’avais vingt minutes ? Tu veux pas causer, j’ai un peu de temps à perdre pendant que ma recette se met en place. »
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      V'là qu'le gars s'met à tergivocaliser que j'cause pas clair. Chui pas clair ? Okay, ben maintenant il zozotte. Eh ouais, fallait pas jouer au con, c'est un jeu qui se joue rarement seul. Donc, Kosma me dit:

      « Tu veux pas cauzer, z’ai un peu de temps à perdre pendant que ma rezette ze met en plaze. »

      Wa ha ha ha ha ! Il est mieux comme ça. Par contre, euh, c'est quoi son putain de problème ? Il a confondu concours de cuisine et cours de cuisine où ces célibataires de trente-neuf ans vont pour essayer de choper une famille déjà fabriquée lors de l'atelier binôme. On n'est pas là pour causer mais s'entretuer, le couteau à la main, sans pitié pour les croissants. Je vais l'envoyer chier, autre chose à foutre.

      Ouais on peut taper la discut'. T'as une binouze ?

      Bordel...

      Alors, tu fous quoi ici ? 'vec ta batterie de cuisine pin'sée au poitrail et la mouette sur les serviettes de bain, t'es venu ici rendre hommage à l'ex amiral en chef ou t'es en vacances avec la tite famille ?  

      Question bateau, mais c'est le bon lieu pour.
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      « La mouette, c’est pour foutre la pression aux p’tits poissons. La friture s’agite quand ils entendent les cris. »

      Y m’regarde interloqué. J’mime gracieusement le piaf en agitant mes bras, en criant et en imitant le pépiement de l'oiseau moqueur que j’ai d’imprimé sur le tablier. Tout le monde se retourne. Normal, ça fait du spectacle. Heureusement, ils doivent croire que j’essaie de communiquer avec le gros type juste à côté parce qu’ils se retournent bien vite. Peut-être aussi parce que Le Cavalier – ce truc ultra flippant qui découpe du raton dans les cales de bouffes – est en train d’asperger son plat d’un truc qui fait fondre le plancher quand il tombe quelques gouttes dessus. Comptez pas sur moi pour goûter. J’veux pas mourir.

      « Tiens, j’te décapsule une binouze avant que tu repartes à la pêche. Tu devrais quand même faire gaffe à pas causer trop mal du vieux Kenpachi. Il est à la retraite, mais il a toujours du mal avec les malpolis. »

      J’transforme vite zef ma gueule en crocs. Mi-homme, mi-lion, j’ai la mâchoire qu’il faut pour ôter la capsule sans m’bousiller les gencives. J’attrape une bouteille d’un litre cinq, j’agrippe l’opercule métallique d’une canine et fais gicler vers le haut. Ça vole en tourbillonnant, comme une pièce de monnaie à un jeu de hasard. J’regarde mon vis-à-vis avec toujours mon sourire habituel, un peu amusé, un peu taquin, un peu provocateur, cent pour cent bienveillant.

      « Pile, tu m’raconte l’histoire de ton plat, face, c’est moi qui m’colle à t’expliquer c’que j’suis en train de foutre. Attention, j’veux du vivant dans l’récit, du mouvementé, du panache. Prends ta bière, va. J’vais m’en dégoter une. »
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      Bha, rien à foutre de qui est le vieux. Je veux dire, chacun a droit au respect, mais pas plus si t'as eu une fonction dont mon royaume ne reconnait pas la légitimité. Encore que ça serait le cas, ça ne changerait rien. Et qu'il soit fort ne donne aucun sauve-conduite non plus. La puissance c'est pas juste une permission de cracher à la tronche des autres. Je suis toujours roi moi, et pas nul côté baston. C'pas pour ça que je demande qu'on me vouvoie et qu'on fasse des courbettes. Ce genre de protocole, ça ne marche qu'en représentation pour rassurer le pouvoir. Le respect, le vrai, il se gagne par l'attitude. Le reste, c'est de la pisse.

      Comme on est parti pour un moment, je pose les miches et me marre en voyant Blondin choper littéralement les crocs pour dépuceler la 'teille. Un mec lion, ça c'est cool. Roi de la savane, branleur pas tenté qui laisse les donzelles chasser pendant qu'il surveille la baraque. Ca peut explique le côté attentiste, le gars économise ses forces pour tout donner dans un combat court et efficace. J'ai jamais angé de lion, à mon grand regret.

      Le deal se conclut et je laisse little Némée chiper son rince-gueule. A son retour, je lance et ça fait pile. Bon, à moi de papoter du coup.

      L'histoire elle est plus ou moins improvisée. Je suis pas un pro de la cuisine, je réunis juste des règles de survie accumulées à travers mes voyages. Et quelques combines d'aventurier. Mais en gros, c'est un plat qui est souvent servi en mer. En vingt-trois, je me suis associé à un pirate des Blues. Une des plus grosses saloperies en son temps, Shinji, boss des Nigawarai. Un mec ambitieux, qui voulait bouffer le monde et s'équipait de gens redoutables. Genre Alucard, qu'est devenu Corsaire. Puis y avait moi aussi. Mais j'étais pas un pirate, ni un Nigawarai.

      Un jour, peu avant de traverser Reverse, il se met à nous enjoindre à comparer nos forces via un genre de machine à la con, qui calcule les dorikis. L'équipage le fait, pas moi. Parce que je trouvais ça con. Ceux qui ont tenté leur chance commencent à se comparer, à échelonner qui vaut mieux que qui, là où les équipages sont supposés prôner une forme d'égalité. Histoire de calmer le jeu, je leur sors mon speech. Le doriki ne veut rien dire, c'est aussi con que penser qu'on a une plus longue teub parce qu'on pisse plus loin. Alors qu'il y a un tas de paramètres. Shinji n'aime pas trop mon discours, alors il me dit qu'il est le plus fort et qu'il n'a embarqué des gens qu'en sachant qu'ils valaient moins que lui. C'est dire un peu où se posaient l'ego du bonhomme. Moi, je sais qu'il est puissant, mais je fais comme de je t'ai dit tout à l'heure, j'ai jugé avant tout l'attitude. Bagarre. Je te passe les détails, mais il a fini noyé et c'est moi qui ai dû le repêcher. Ca l'a calmé, mais peut-être un peu trop. On l'a perdu pendant le passage de Reverse. Passé par-dessus bord.

      Et nous v'là avec un équipage pirate de gens qui ont faim et une Seconde, Kana Suu, incapable de discipliner ses troupes. Je les ai dressés. Je les crevais en leur en faisant baver du matin au soir, pour que leur seule préoccupation soit de se faire craquer le dos dans leur hamac avant de ronquer. Bien sûr, j'affirmais que Kana était la boss. Genre, c'est elle qui veut qu'ils fassent ça, c'est elle qui a droit de vie et de mort sur eux. Pendant que la petite restait dans sa cabine à regretter la perte de Shinji et me reprocher de jouer les capitaines. Elle ne voyait pas que je voulais avant tout qu'elle passe pour une naze et que les Nigas se mutinent. J'aimais bien Kana, c'était une petite femme courageuse.

      Le temps passe, on attend toujours aux alentours de Reverse que le boss apparaisse, cheveux aux vents. Mais les rations, elles, diminuent. On a écoulé le périssable d'abord, reste le grain et la viande séchée. Pas de quoi laisser heureux du criminel en puissance bien longtemps. Un soir, y a les troupes qui remorquent un monstre marin tout naze, mais bien gras. Ils se préparent déjà à le beloter façon piranhas, mais je calme la liesse et expédie le machin en cuisines. On n'a rien pour agrémenter à part du riz. C'est là que j'ai l'idée d'utiliser ce qu'on a et qu'on n'utilise pas forcément pour les plats habituels. Alcool, poudre, les coquillages incrustés sur la coque. L'idée n'est pas tant de rajouter des aliments que créer de nouveaux goûts, donner un côté récompense à leur effort. Le truc pratique avec les plats en potage, c'est que ça se garde chaud longtemps. Tu peux servir la soupe à trois-cents lascars, le dernier n'est pas lésé. La voilà, l'histoire de ce plat. Son nom, sa compo, tu les découvriras le temps voulu.


      Je bois la binouze, tranquille.

      Allez, toi aussi raconte un truc. On s'en fout de la pièce, c'était juste pour le tour de parole.
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      « T’as d’la chance que j’aime tailler une bavette avec n’importe qui et que j’sois pas très très protocole. La pièce on est d’accord, on s’en cogne.

      Pour mon plat, on va pas aller dans l’exotique, faut pas s’le cacher. J’étais parti sur du très lourd avant qu’on m’enferme sur le pont tout à l’heure et que j’prenne le temps de bien réfléchir à toute cette affaire. Ça m’a permis de refaire le monde. »

      J’zyeute un coup dans la direction de l’armoire à glace, voir s’il réagit à la provocation, mais il semble pas prêt à m’offrir la moindre satisfaction en laissant échapper un soupir de honte ou de regret à cette idée. Ou peut-être qu’il s’en tartine allègrement le popotin avec de la crème légère. À voir la lampée de gueuze qu’il s’enfile sans ciller, c’est sans doute la seconde option.

      « Et tu vois, quand je refais le monde, c’est un peu un grand voyage. J’suis un grand sentimental, quand on se connaîtra mieux je te raconterai deux trois anecdotes qui t’en feraient verser quelques bonnes larmiches. Mais là n’est pas la question. Dans ma tête, y a plein de spécialités qui se bousculent dans ma tête. J’vois voler un canard et j’pense à lui avec bonheur en songeant à lui fourrer dans l’arrière-train une crème à l’orange, spécialité de Cocoyashi. C’est là que j’ai grandi, forcément, la nostalgie compte beaucoup quand je m’imagine bouffer. Mais là c’est une flopée d’oies sauvages qui s’en va dans l’autre sens, et j’pense à la Bernache sauce au miel que j’avais engloutie d’une traite chez mémé. Je ferme les yeux. Ça aide à la concentration. De l’oie j’passe au faisan, plus costaud en bouche, mais toujours aussi délicat. Mais à peine mon instinct m’enjoint à m’décider pour ce charmant volatile que le poulet m’matraque l’esprit – une habitude dans l’métier – avec la recette spéciale de ma femme, sur son lit de champignons des plaines. Et voilà que ma réflexion, qui m’avait amenée dans des sphères plus que célestes, se voit perturbée par l’arrivée d’un zozio plus imposant que les autres.
      -Ah ouais, une autruche ?
      -Perdu, une version à cornes, plutôt amatrice de houblon et qui participe à un concours de cuisine. Tu venais d’rouvrir cette sacrée porte pour aller à la pèche au gros. Alors j’descend dans les réserves, chercher poulet, faisan, oie et canard, que j’trouve facilement tous les quatre. Beaux, luisants, appétissants. J’me dis. Le piège. C’est là qu’on attire les candidats de peu de talent, qu’ils se jettent, pigeons, sur le volatile ragoûtant. Et là, c’est le tilt, l’illumination, l’éclair qui te traverse l’esprit.
      -Doit faire mal.
      -Il a bien dit plat préféré ? Que j’me fais comme réflexion tout en regardant les piafs morts dans l’coin de l’oeil. Y m’rendent mon regard avec un air entendu. Ils sont d’accord avec moi. Choisir d’en plumer un gros alors qu’on peut prendre le p’tit, et plonger avec délice un assortiment pain, beurre, sel et poivre. Attention, faut bien mesurer la cuisson et pas s’y prendre trop à l’avance. C’est pourquoi j’attends l’heure exacte pour que mon délice arrive sur la table des juges avec un timing, on ne peut plus parfait. Parfois, les choses simples, ça enjaille les papilles avec plus de facilité que le sophistiqué. J’ai décidé de parier là-dessus. Et si j’ai pu paraître si concentré, c’est parce que j’essaie de ressentir le moment exact où il faudra que je m’agite. C’est un truc que j’ai appris en formation militaire, toujours attendre le bon moment pour faire au mieux, si on s’active trop tôt, on se sent obligé d’en faire plus, si on s’active trop tard, le sergent chef vient cogner le bout des doigts. Je fais partie de la team cerveau. Ça permet de limiter l’usage des muscles au maximum. Et comme les muscles, c’est pas mon fort… tu comprends c’que j’veux dire ? »

      À dire vrai, l’apparente fainéantise dont je fais preuve est l’héritage directe de cette sacrée maladie des muscles. Toujours privilégier le moins d’efforts possible ; recommandation du médecin. J’applique à la lettre.
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      Ce que je pige, c'est que t'es vraiment un lion.

      Que je fais en me relevant après avoir fini la binouze. J'ai pas tout pigé à sa tirade, mais c'était agréable. Y en a eu très peu des discussions avec des gars de la mouette. Pas que je sois sectaire, mais entre les rencontres sur le champ de bataille et le fait qu'en zone de trêve ils soient les premiers à me rappeler que je suis recherché, ça ne crée pas des zones blanches. L'est cool le fumeur de blondes, faudra que je le retrouve en histoire officielle.

      Le temps d'aide est finalement écoulé, je dois retourner à mes préparations. Sans stress, la prod a bien calé qu'on papotait, mais ça fait aussi le spectacle. On leur économise une quadra aux yeux clairs et teint bronzé qui joue les mamans pour tirer larmes et confidences aux candidats. Et ça tombe bien, parce que je suis pas sûr que Best aurait voulu de ce rôle.

      Je m'arrache quand même avant qu'on nous prenne pour un petit ménage, style Pygma Lion. Petit salut avec la bibine, puis un dernier mot aussi.

      J'y crois, à ton idée. La consigne est bien de filer un plat préféré, pas de livrer toute sa technicité. Ca sent la semaine intro dans la psyché des candidats pour que l'émission sache mieux comment cadrer ses sujets futurs. Je doute que le simple pénalise tant que c'est un plat qui te tient à coeur. Bref, bonne chasse, Cap'tain Cook.

      Le temps s'écoule telle la rosée sur les fleurs de cerisier, tel le cliché sur la plume formatée. Tout le monde s'affaire à ses finitions. Edge Best donne son chrono et...

      BOOOOM !!!


      Ah, c'est prêt ! Le four vient d'exploser comme prévu comme un coffre-fort et la porte a valdingué dans la pièce pour rebondir par-ci-par-là avant de se planter dans le plafond. Sais pas si ça a blessé quelqu'un, sais pas si ça a ruiné un plat concurrent, y a trop de fumée pour dire. Les hottes se mettent à vrombir et le nuage se dissipe sans trop tarder. Le temps pour moi de retirer le plat du bas de cuisson avec le mélange devenu une belle plaque seulement fragmentée par l'explosion du macaron. J'emporte le cristal et profite du brouillard pour inviter le petit chauve à casser tout ça au marteau pour en faire des petits morceaux. Je crois que le fait que ce soit explosif et lui rappelle la cuisson de la meth le rend tout appliqué. Pendant qu'il fait ça, j'intervertis mon four avec le sien pour qu'il porte le chapeau et gonfler sa prime. Avec mon nouveau four tout neuf, je rallume le feu et y replace mes casseroles. Le cartilage s'est change en gélatine, elle-même changée en base de velouté. Je découpe viteuf les champis à l'exception de quelques uns et et incorpore le tout dans la mixture. J'y ajoute ensuite la poudre explosive et je bats vigoureusement jusqu'à obtenir un mélange homogène. Le liquide empêche la poudre de réexploser et sa teneur en alcool annihile les toxines des albanites. J'appellerai ce plat "L'équilibre de la terreur".

      Au dernier moment, quand il ne reste que quelques minutes, je poêle deux à trois minutes les morceaux de viande à feu vif. L'idée est de colorer les pièces découpées sommairement et de profiter des irrégularités pour générer des reliefs sur les arêtes. Je ne roussi qu'un côté des morceaux. Puis, je verse le contenu du velouté dans une grande assiette creuse et extrais la viande de gator que je loge-pose au centre de l'assiette sans la napper du velouté. Je veille bien à tourner tous les côtés colorés dans le même sens pour donner un effet de jeu d'ombre cohérent. Quelques os creux qui ont résisté au bouillon pour servir de paille, décorer et rappeler qui est le patron. Les plus voraces pourront toutefois les croquer, c'est comme ça que j'aime ce plat en tout cas. Les champis indemnes servent aussi de déco comestible, mais par précaution je les ai trempés dans l'erbeer pour occasionner un rappel et donner piquant salé à la mer et douce amertume aux îlots qui en dépassent. On dresse le tout sur la peau qui aura eu le temps de sécher au soleil.

      One Piece Monted Perufe10
      Perufekuto !
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      Explosion.

      C’est le signe. J’ouvre les yeux sans me préoccuper de ce qui se passe autour, c’est le moment pour moi de passer à l’action. Trois, récupérés au frais il y a plus d’une heure, pour qu’ils soient à température ambiante. J’attrape une casserole, rajoute de l’eau et j’fous sur le feu. Pendant que ça chauffe, j’attrape la miche de pain que j’ai remontée plus tôt et un gros couteau bien aiguisé. L’opération consiste à tailler juste. Pas facile. Je me concentre, j’inspire, un millimètre trop à gauche pourrait faire foirer la précision du plat et déséquilibrer le tout, ce qui signifierait une disqualification immédiate et naturelle.

      Je m’en découpe neuf, c’est un bon chiffre. Six centimètre de long, huit millimètres d’épaisseur, pas le temps de se louper. Je fais en sorte d’avoir une bonne quantité de croûte et une bonne mesure de mie. L’équilibre, c’est ça qui est important. Le temps s’est comme arrêté, j’ai le pif tellement prêt de mon couteau que je suis bien heureux de sentir la charlotte m’enserrer le front. Un cheveu aurait tout gâché, merci miminette pour l’apprentissage de l’hygiène. Et de un – me semble parfait – de deux – le compas dans l’œil, j’vous dit – de trois, quatre, cinq, six, sept – que je pourrais confondre si je les avais pas rangé dans l’ordre – de huit – le pain au sésame « ouvre-toi » de chez Baba est décidément le meilleur – de neuf – FATALITY !

      « Monsieur Kosma… Je vous informe qu’il ne vous reste que cinq minutes. Je ne sais pas s’il est de mon ressort de vous dire de bouger votre cul, mais bordel, les autres ont déjà tous quasiment terminé, et vous n’avez fait que découper dix bouts de pains…
      -Neuf.
      -Neuf, si vous voulez. Et fait bouillir de l’eau.
      -C’est déjà beaucoup. Pas d’inquiétudes, ce sera prêt. Cinq minutes, c’est deux de trop. »

      Décidément, je m’y suis pris pile au bon moment. Je sentais bien que quelque-chose allait forcément déclencher ma mise en mouvement pour me faire agir au bon moment. J’attrape mes trois bébés, que j’gardais avec précaution dans les poches de mon tablier. Je les glisse avec amour dans la casserole, je réduis légèrement le feu, et j’active le minuteur interne sur trois minutes.

      Tic-tac, tic-tac, tic-tac.

      Pas de pression Kosma, le destin t’arrêtera au bon moment.

      Machinalement, j’glisse mes mains dans une poche. J’attrape le paquet de tabac mélangé de feuilles d’eucalyptus que j’y trouve, je choppe une petite feuille de chanvre, collant naturel. L’ensemble a été approuvé comme remède à mon stress par un médecin des Blues, un certain Charles Hattemps, également propriétaire du champ produisant l’ensemble de ce dont j’ai besoin pour fumer. Par bonheur, je ne crois pas aux coïncidences. Mes doigts s’agitent, je continue de regarder mon eau bouillir, je tasse, je roule, je lèche, j’me colle la tige au coin d’la bouche. J’allume.

      « ARRÊTEZ TOUT ! »

      Je me tourne vers Best qui vient d’hurler à travers la salle. C’est déjà fini ? Mais on m’avait dit cinq minutes, ça doit en faire deux et demie. Puis j’le vois qui fonce dans ma direction, explose de colère et m’arrache mon clopeau de la bouche.

      « ON NE FUME PAS !
      -Ah, pardon. Ça veut dire que je peux continuer ?
      -À fumer ?
      -Non, à préparer mon plat.
      -Faites, il reste exactement deux minutes. »

      Oh, mais c’est que c’est le moment de les sortir de l’eau mes poussins. Une spatule à trous dans la main droite et un gant de cuisine dans l’autre, je les passe de l’eau bouillante à mon plan de travail. Deux minutes, c’est pile le temps qu’il me faut pour assaisonner et servir. J’dépose mes tous beaux sur leur présentoir et d’un coup de griffe précis, je leur ôte le couvercle. L’odeur qui s’en dégage est parfaite. Tout autour, je dispose mes bouts de pains, l’édifice est vraiment beau, j’en ai la larme à l’œil. Petit écuelle de sel – de Guérande, une cousine à moi qui fait du super sel – petite écuelle de poivre – de Cayenne, un ami de longue date qui fournit toutes les Blues – un ramequin de beurre bien baratté, une cuillère et un couteau en argent. Voilà la chose fin prête.

      « Et trois œufs à la coque sur leur lit de mouillettes pour la treize ! »
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      Elle s’affairait sur son poste de travail, elle avait toujours rêvé de travailler au Baratie, mais elle ne s’était pas attendue à participer à une émission de cuisine. Et surtout pas avec le grand chef Riki Etch. D. Best qui était l’un des juges. Voulant bien faire, elle avait tourné en rond et gamberger pendant un petit moment. Changeant d’idées à chaque instant. Elle avait envie de faire bien, mais cela la déservait plus qu’autre chose.

      Elle se retrouvait avec trois poissons différents devant elle, plusieurs épices, des carottes de différentes couleurs, des pommes de terre, des asperges et autres légumes. De quoi faire à manger pour un régiment, et pourtant elle ne savait toujours pas quoi faire avec tout ça devant elle. Pocher les différents frais puis les poêler ? Partir sur un plat ou une entrée ? Et si un dessert était plus intéressant pour elle ? Mais il ne lui restait plus que deux heures pour finir ce qu’elle voulait faire. Comment allait-elle réussir ?

      Le stress montait et le temps continuait de s’égrainer sans s’arrêter. Elle se dit qu’après tout, elle ferait quelque chose avec ce qu’elle avait sous la main, elle arriverait bien à faire quelque chose avec tout ce qu’il y avait sur son plan de travail. Elle allait partir sur une entrée, avec le peu de temps qu’il lui restait elle ne pouvait pas partir sur un plat chaud, les légumes seraient croquant, juste mis à glacer avec des carottes, des asperges, des grains de maïs. Pour aller avec cette garniture, une rose de chair des trois poissons qu’elle avait en face d’elle. Pour le reste, elle verrait après.

      Gardant ça à l’esprit, elle commença enfin à se mettre au travail, il n’aura fallu à notre cuisinière qu’un peu plus d’une heure pour réussir à se mettre d’accord avec elle-même. Elle mit de côté ce dont elle n’avait pas besoin, ses canolis d’anguilles fourrés aux petits légumes, son thon en croûte avec la persillade et son brochet meunière, tout avait été oublié pour se lancer dans ce nouveau projet.

      Tout d’abord, faire son aïoli pour aller avec son carpaccio de poissons. Elle prit six gousses d’ail et les hacha finement avec son couteau d’office, avec de rapides gestes, elle fit sortir le jus des gousses en les écrasant au préalable avec son couteau de salle à manger. Elle prit ainsi la pulpe sur sa planche à découper et prit un couteau de chef pour hacher finement les cosses et les réserver dans un bol. Elle y cassa un œuf à l’intérieur en y ajoutant seulement le jaune puis mélangea le tout avec un fouet.

      Le blanc fut jeté à la poubelle, elle n’en avait pas besoin dans sa recette. Petit à petit, elle rajouta de l’huile d’olive, pour faire prendre sa mayonnaise. Centilitre par centilitre, le mélange prit du volume tout en restant ferme et en ne tranchant pas. Les moulins de poivre et de sel volèrent au-dessus du cul de poule alors qu’ils tournaient pour assaisonner la sauce. Une petite cuillère plongea dans l’aïoli pour goûter et voir si l’assaisonnement était bon, il manquait un peu de poivre, elle en rajouta ainsi encore quelques tours, avant de replonger sa cuillère pour vérifier que sa sauce était bonne.

      Satisfaite, elle mit de côté sa liaison. Elle devait maintenant s’occuper de ses légumes, plusieurs asperges, quelques carottes et pommes de terre. Avec son économe, elle éplucha tous les légumes en quelques minutes pour les tailla. Les asperges en trois avec une taille en obliques, les pommes de terre en pomme Pont-neuf. Pour on appelait cela Pont-neuf ? La cuisinière ne se souvenait plus, elle l’avait déjà entendu quelque part ou lut, mais ça n’était pas sa priorité en ce moment.

      Pour les carottes, l’extérieur fut gardé, pour l’intérieur, elle mit le tout dans une casserole d’eau à chauffer. Elle ferait une purée avec un mélange de pomme de terre, qu’elle rajouta en y pensant à l’instant. Le taillage prit plusieurs dizaines de minutes et quand elle eut enfin fini, elle mit le tout dans une sauteuse avec un fond d’eau avec de l’huile, l’eau recouvrant tout juste les légumes.

      Pendant la cuisson des légumes, la matière grasse de l’huile se déposerait lentement alors que le niveau de liquide diminue. L’accompagnement du poisson serait alors brillant et cuit à cœur. C’était ce qu’on appelle glacer un légume. Elle plia en quatre une feuille de cuisson pour le four avant de couper au milieu. En la dépliant, elle se retrouva avec une feuille avec un trou au milieu, qu’elle déposa sur la sauteuse. La cuisson de ses légumes était commencée.

      Elle prit un couteau à filet, puis commença à travailler ses différents poissons, elle dépeça les trois pêches avant de les reposer délicatement sur sa planche à découper. D’un geste fluide et délicat, la chair lui montrant le chemin où devait se diriger le fil de sa lame, elle fit de très fine tranche de poisson cru. Chacun des différents frais se retrouva à passer sous le couteau de la jeune fille aux cheveux bleus. Elle fit plusieurs dizaines de fines lamelles de chair d’anguille et c’est sur ces faits que le chef Riki Etch. D. Best arriva pour poser des questions.

      Alors Robina, comment ça va ?

      Bien Chef !

      Je vois beaucoup de belles choses sous mes yeux là, tu m'expliques un peu ta recette ?

      Le sous-entendu était tellement évident que Robina ne releva même pas. Dans un monde d’homme, il faut savoir donner de la voix, mais aussi parfois s’écraser. Elle jeta quand même un regard assassin au chef.

      Alors pour ma recette chef…

      Attends, excuse-moi Robina. Bouche-toi les oreilles… Il vous reste vingt-sept minutes !!

      Pendant son exclamation, elle passa à son second poisson en vérifiant que ses légumes étaient presque finis de cuire. Elle n’avait pas de temps à perdre, elle commença à suivre le fil de la chair avec le tranchant de son couteau tout en prenant la parole.

      J’ai prévu un aïoli pour aller avec un carpaccio de trois poissons. Et en garniture, des légumes du jardin glacer avec sa vinaigrette au persil. Je suis en train de tailler mon deuxième poisson, je souhaite donner une forme particulière à ceux-ci alors je dois bien écouter ce que me dit la chair pour ne pas faire de fausses notes.

      C’est bien ça Robina ! Mais tu n’as plus beaucoup de temps devant toi… Tu crois que tu vas réussir à faire tout ce qu’il te reste à faire avant la fin du chrono ?

      Oui, chef !

      C’est ce que je voulais entendre, aller, j’attends ton plat avec impatience !


      C’est sur ces derniers mots qu'Etch. D. Best partit faire le tour des autres candidats. La cuisinière souleva doucement la feuille sur sa sauteuse pour vérifier la cuisson de ses légumes, ils brillaient de mille feux. Elle plongea un couteau d’office dans une asperge, ne rencontrant aucune résistance. Ferme, mais cuit, pareil pour les carottes et les pommes de terre, tout taillés pour avoir la même taille. Elle sortit la sauteuse de la chaleur du dial et mit le tout à reposer sur un coin du plan de travail.

      N’ayant plus beaucoup de temps, elle continua à travailler en silence, même si une porte de four explosa, à quelques mètres d’elle. Un de ses concurrents venait de faire exploser le sien pour son plat. Une drôle d’idée, mais elle n’avait pas le temps de réfléchir à ça. Ses gestes se faisaient plus incisifs et précis, elle allait à une vitesse qu’elle n’avait jamais atteint avant. Mais elle avait enfin fini ses préparations avant le dressage.

      Elle disposa tout d’abord ses légumes croquant et rutilant sur le bord de l’assiette creuse. Un morceau d’asperge, puis de carotte qui chevauchait le bord de la tige, venait ensuite la patate dans le même schéma, repartait alors avec une asperge... Comme cela en arc de cercle sur la moitié du bord du couvert. De plusieurs gestes rapides, elle hacha du persil et l’incorpora dans une huile d’olive pour arroser légèrement les légumes avec quelques fleurs de sel.

      Elle forma une quenelle d’aïoli d’où elle venait de partir avec son assemblage d’accompagnement avec deux cuillères à soupe et la déposa délicatement. Elle venait de finir la moitié du plat, il ne restait qu’à disposer les pétales de poisson dans le creux de l’assiette.

      Alors qu’il ne restait que dix minutes elle fit une tuile de purée de carottes et de pommes de terre au fond, elle disposa les tranches d’anguille, de thon et de brochet délicatement pour former une fleur au-dessus de la mousseline qui servait de ciment pour les premiers pétales. Une rose de carpaccio de poissons. Un filet d’huile d’olive, mélangés avec un soupçon d’aïoli et le tout était fin prêt. Une rose avec sa rosée du matin avec ses petits légumes.

      Je vous présente donc, la rose de trois produits de la mer avec sa rosée d’aïoli avec ses petits légumes croquants et glacés du jardin.
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      Trois...deux... uuun...C'est terminéé !! Tout le monde arrête ! Stop !

      La voix de Etch D. Best surplombe la cuisine. Les candidats obéissent. Première satisfaction, tous ont pu terminer leur dressage à temps. L'épreuve d'ouverture de One Piece Monted touche à sa fin !

      Les téléspectateurs ont tremblé jusqu'au bout pour Kosma et son pari de la recette de dernière minute. Un premier sondage le donne candidat le plus apprécié des ménagères entre 37 et 63 ans, qui représentent 23% de l'audience totale de l'émission, ce qui est bien sans être extra non plus. Tout ça pour dire que ces statistiques donnent un aspect beaucoup plus people à l'émission sans lui conférer le moindre intérêt culinaire supplémentaire.

      L'explosion du four a bien entendu représenté le climax du suspense, de par sa soudaineté. Une aubaine pour la direction qui a bien entendu joué sur la corde dramatique pour glaner quelques points de part d'audience. Derrière ses verres teintés, le chef Etch D. Best a haussé un sourcil au moment des faits, ce qu'il dément complètement pour le premier débrief post-épreuve :

      " Bien sûr, ce genre d'aléas peut survenir à n'importe quel moment. Mais ceux qui craquent dans des situations pareilles, ce sont des commis qui n'étaient pas fait pour ça, c'est tout ! Quand je vois les chefs de certains boubouis qui se laissent aller, je me dis en moi-même qu'ils n'avaient pas l'amour de la profession. Si ça s'trouve, ils ne l'ont jamais eu. Regardez, moi, 85 kilos de muscles et de testostérone, un IMC de 8,3, ça c'est du cuistot. ... "

      L'équipe technique endure le soliloque. Les téléspectatrices en raffolent.

      Place à la dégustation ! L'heure du verdict approche. Tandis que la cuisine est livrée aux bons soins de l'équipe de nettoyage – à savoir les vrais commis et apprentis du Baratie qui sont subrepticement aperçus sur un plan large – les candidats sont invités à rejoindre le chef Etch D. Best qui les attend au passe d'envoi pour déposer leurs assiettes sous la lumière des lasers.

      Bien ! Tout d'abord, je tiens à vous féliciter, tous autant que vous êtes, pour votre investissement tout au long de l'épreuve. J'ai vu de très belles choses, tant dans les assiettes qu'au niveau de l'attitude. Et tout ça, c'est ce qui me rend très fier de vous. Alors bravo. Maintenant, comme vous le savez, l'un d'entre vous va malheureusement quitter l'aventure aujourd'hui, et c'est avec tristesse que je me résous à en abandonner un. Car sachez que nul parmi vous n'aura démérité.

      Bien sûr, on pourrait arguer que le chef ne connait les candidats que depuis trois courtes heures. Mais il a avec lui la force d'un gros cœur. Voyez-vous, le chef Etch D. Best vient d'une sympathique contrée de South Blue où les gens n'ont pas peur d'avoir des émotions, de gueuler bien fort leur amour à leurs voisins – ou un " Oh putain cong ! " ça veut dire à peu près pareil même si la traduction est pas littérale – tout en trempant leur chocolatine dans du Pas T. Aga, alors voilà, il bascule vite dans les effusions.

      Sans plus de cérémonie, place aux dégustations. La première assiette, celle du Cavalier :

      Quand le forban aux yeux rougis souleva le couvercle du plat principal, des brochettes se relevèrent au jury grimaçant. Disposés en une sorte de tipi, les morceaux de viande empalés de tête à cul portaient sans honte leur pelage grisâtre. Le cuisinier du jour, après un début de courbette grinçante, saisit d’un geste mesuré une bouteille de Rhum de chaque main, puis inonda la préparation bouillie. Les flots noyèrent le plat, il ne s’arrêta seulement lorsque le surplus commença à s'étaler sur la table. L’attention était acquise. Conscient de son jeu, il sortit négligemment un mousquet de sa poche sans quitter sa mine sérieuse. Puis sans dire mot une détonation assourdissante retentie. Une boule de feu jaillit du plat pour dévorer les convives effrayé. Alors que la viande continuait de brûler, que les poils devenaient cendres, le Cavalier commença à servir à distance du brasier son ragout. D'une louche à même la marmite dans un bruit de succion, il projetait la mélasse lourdement chargée en effluves dans des bols. En même temps qu'il distribuait sa préparation marron, il commença sa présentation.

      - B'jour Msieurs Dames. Vlà le plat que je m'en vais vous présenter. Hum.. Amie des villes sous le couvert de brochettes de chérubins, la chaire a été attendrie dans un bouillon long de la mer renforcé par un bombardement généreux en cristal marin. La force du plat s'est renforcée sous le souffle incandescent du sucre distillé.

      En accompagnement, vous disposez d'un souvenir de la terre dans une rata des sept mers baigné par l'éclat sulfureux des bordées pirates. Chaque bouchée se promet d'être une explosion buccal.

      Humpf.. Bonne dégustation.

      Dans le milieu de la piraterie, la recette portait un nom plus commun...:


      Le chef Etch D. Best, accompagné des chefs du Baratie, qui avouons-le, sont surtout là pour faire de la figuration puisque un autre jury officiel s'est mystérieusement volatilisé en dernière minute, goûte à l'étrange concotion. Si la viande est bien cuite, il lui monte dès les premières mastications une envie de hurler ses aïeux devant la puissance de l'assaisonnement.

      Ah, ça envoie. Les gars, amenez la clim parce qu'à ce rythme, on va tomber dans les vapes.
      Gnnh !! font les autres membres du jury.

      Plus sérieusement, le plat est très bon, mais cette cuisine n'est pas faite pour tous. Je pense sincèrement que, passé un certain âge, on peut en mourir. En revanche, j'aime particulièrement l'initiative de travailler un produit mal-aimé, et de le sublimer, c'est là toute la beauté créative de la cuisine. Et c'est à ça qu'on reconnait la noblesse d'un vrai cuisinier.

      Une petite larme coule le long de la joue du chef. Et cela n'a rien à voir avec une quelconque émotion. Devant cette incroyable scène, la régie décide d'intervenir.

      Héé coupez !

      Nous annonçons une pause exceptionnelle de dix minutes pour permettre aux membres du jury de boire l'équivalent de leur poids en lait afin d'endiguer l'incendie intérieur qui les ronge ! Envoyez les Pubs !


      Dernière édition par Rik Achilia le Lun 11 Mai 2020 - 1:25, édité 1 fois
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        De retour avec One Piece Mounted, en direct depuis les cuisines du Baratie :

        Deuxième assiette à la dégustation, celle de Minos. L'immense candidat va à l'essentiel, encore une fois. Il s'est montré capable de flots de paroles, quand il pensait Kosma en délicatesse. Mais en matière de verdict comme de cuisine, Minos est avare en tout, sauf en protéines.

        L'équilibre de la terreur.

        Le jury ausculte l'assiette dans une moue curieuse. La présentation n'est peut-être pas complètement aboutie, pourtant, le plat ne laisse pas indifférent. Impression confirmée après quelques instants accordés à la dégustation et meublés d'une musique d'ambiance par la production.

        Minos, cette assiette est à ton image. Tu nous as montré que tu étais un travailleur et j'aime les bosseurs. Je regrette le manque de finesse global et l'absence d'élément qui ramène un peu de fraîcheur à l'ensemble, mais il y a une identité qui crève l'écran dans le choix de tes produits et de tes techniques ici et c'est à ça que l'on reconnaît la noblesse d'un vrai cuisinier.


        La troisième assiette est celle de Kuzaki. Des croquettes, et rien que des croquettes.

        C'est gourmand, tente le chef Etch D. Best, visiblement embêté. Mais je me demande, dans un concours aussi technique que One Piece Mounted, si c'est suffisant, simplement de la friture. J'espère que la dégustation sera à la hauteur.

        Cette fois-ci, les Den Den vision restent braqués sur le chef. Il réfléchit, reprend un morceau, s'aère les papilles.

        C'est pas mal, Kazuki. Y'a de la mâche, y'a du tonus ! On voit que le candidat a travaillé plusieurs poissons, et l'association de tous ne dénature pas les goûts. Moi, je regrette seulement que tu n'aies pas pris le temps de pousser plus loin ta recette. Il te restait du temps pour la rendre plus aboutie. Néanmoins, cela demande une belle maîtrise des proportions et un contrôle des cuissons parfait de donner vie à toutes ces saveurs combinées, et c'est à ça que l'on reconnaît la noblesse d'un vrai cuisinier.


        Les jurys se retrouvent à présent devant l'assiette de Kosma.

        Trois œufs à la coque, sur leur lit de mouillettes.

        Le chef Etch D. Best sourit, amusé. Puis, conscient de représenter une figure de sérieux et de virilité absolue pour l'émission, il efface sa mimique en se justifiant presque.

        C'est marrant de se retrouver devant une telle assiette. À la bonne franquette. Ici, le candidat joue clairement sur la carte de l'émotion. Ces saveurs simples, ces goûts francs qui nous renvoient tous à des souvenirs de jeunesse. Maintenant, attention, la cuisson des œufs doit être parfaite!

        Poc poc, les cuillères plongent dans les cocotiers.

        La cuisson est belle! On sent de la maîtrise, les assaisonnements sont là. Tout ça est très bon, maintenant, je regrette le manque d'originalité, en un sens, de la recette. On aurait voulu un peu de prise de risques, de fantaisie peut-être ? Néanmoins, le plat est servi dans un timing remarquable, les mouillettes, croustillantes, c'est propre, c'est net et c'est à ça que l'on reconnaît la noblesse d'un vrai cuisinier.

        La dernière assiette en dégustation est celle de Robina. Instantanément, le visuel convainct les jurys. Le jardin de légumes dressé avec soin les conquiert.

        Rose de trois produits de la mer avec sa rosée d’aïoli avec ses petits légumes croquants et glacés du jardin.

        Waah, là y'a du beau travail sur la finition. On a affaire à une candidate douée d'une grande sensibilité, qui nous offre un régal pour les yeux. Maintenant attention, c'est avant tout le goût qui importe!

        Pour la dernière fois de l'émission, un silence implacable accompagne les coups de fourchette. Silence, un peu plus long qu'à l'accoutumée. Le Chef Etch D. Best respire un bon coup, comme à la recherche des mots.

        Alors. Cette assiette...

        Hééé,coupez ! Dernière publicité. Chef, surtout, ne changez pas de position pendant les trois prochaines minutes !


        Dernière édition par Rik Achilia le Lun 11 Mai 2020 - 1:34, édité 1 fois
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