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Opération Migou

S’essuyant le front avec le dos de la main, Helena souffla une minute avant de reprendre sa pelle et continuer le travail. C’était bien joli de vivre sur cette belle île qu’était Boréa, à un détail près… Cette saloperie de neige. À chaque grosse chute, le rituel était le même : sortir la pelle, le sac de sel et le gravier et nettoyer le passage. Et les jours où la neige tombait particulièrement drue, il fallait recommencer plusieurs fois… Le rituel était, comme dit plus tôt, toujours le même : déblayer la neige, répandre une bonne poignée de sel et de gravier sur la zone dégagée, recommencer. Et c’était on ne peut plus pénible… Les gradés insistaient sur le fait que le trottoir menant à l’avant-poste devait être nickel pour éviter de se casser une jambe; facile à dire quand c’est pas eux qui tenaient la pelle!

Enfin, l’avantage de la corvée de pelletage, c’était que comparé aux évènements qui avaient frappé Boréa à plusieurs reprises dans le passé, c’était un parcours de santé. Les deux années précédentes avaient été tendues : mutinerie sanglante, destruction totale de la base, attentats… Helena remerciait sa bonne étoile d’avoir esquivé la majorité de ces crises, tout en frémissant à l’idée de se retrouver impliquée dans le prochain événement qui mettrait encore une partie de l’île à feu et à sang; Jalabert n’avait pas été épargnée, après tout. Ses parents se rassuraient en arguant que la présence de la Marine dans la ville dissuaderait d’éventuels malandrins, mais la majorité des troupes se trouvaient à Lavallière; la ville aux érudits n’avait qu’un avant-poste contenant à peine quelques dizaines d’hommes, pas vraiment de quoi stopper un puissant criminel ou une troupe motivée. D’un autre côté, cette malchance presque surnaturelle était-elle surprenante vu le numéro de la division locale de Marine*? De Ruyter chassa ces pensées sombres quand, enfin, les derniers centimètres carrés de neige furent envoyés au loin d’un coup de pelle. Une dernière dose de sel au sol et elle pourrait enfin souffler un peu avant de repartir au charbon; patrouilles, paperasse et autres joyeusetés logistiques au menu. Rien de passionnant, mais celui qui voulait de l’excitation, c’était sur Grand Line qu’il la trouverait, pas à Cul-Gelé-Island. Enfin, c’était à espérer.

Rejetant la neige accumulée sur ses épaules et sous ses chaussures une fois rentrée dans le bâtiment, De Ruyter s’empressa de ranger son attirail de déneigement avant de se débarrasser de son épais manteau et ses gants; direction la salle de pause et de quoi se réchauffer! Sous réserve que celui ou celle qui avait fini la cafetière aie la décence d’en avoir préparé à nouveau… Par bonheur, c’était le cas. Un grand café noir pour la petite blonde table 3, s’il vous plaît! Le manteau jeté sur la première chaise libre, suivi de sa porteuse, Helena poussa un long soupir de soulagement avant de fouiller dans ses poches pour en extraire ses allumettes et son paquet de cancer en tube. Mais à peine avait-elle sorti une cigarette de l’emballage qu’un autre matelot arriva dans la salle de pause et l’interpella.



- De Ruyter, le sergent veut te voir. Maintenant.


La pause attendrait… Fusillant du regard le pauvre soldat qui apportait la mauvaise nouvelle, Helena descendit d’un coup son café avant de se lever. Une décision vite regrettée; le mélange de jus d’ail et de térébenthine que les divisions logistiques vendaient comme étant du café militaire devait se savourer à petites doses sous peine de passer un mauvais moment. Luttant contre son estomac qui n’appréciait pas cette dose soudaine de liquide dégueulasse et maugréant sur le fait que ce café devait plus servir à étanchéifier les bateaux ou laver le sol qu’à être consommé par des êtres vivants, De Ruyter arriva devant le bureau de l’officier en charge. Trois coups sur la porte, suivis d’un « Entrez » plus tard, Helena était à l’intérieur du bureau et claquait des talons en saluant son supérieur.


- Vous m’avez demandée, sergent?


Un rapide coup d’œil dans le bureau plus tard, Helena vit qu’il y avait bien du monde; outre son habituel sergent, un membre de la Police de Fer, reconnaissable à son masque blanc, ainsi qu’un colosse portant une moustache de compétition, trônaient dans la pièce. Qu’est-ce qui se passait? Et surtout, pourquoi y avait-il besoin de convoquer un planton parmi tant d’autres à cette réunion hétéroclite?


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Dernière édition par Helena De Ruyter le Ven 6 Nov 2020 - 16:54, édité 3 fois
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Jour 1 - Alentours de Boréa

Après le franc succès de ma première mission sur Endaur, me voilà parti pour une nouvelle mission de la plus haute importance. Après le brief qu'on m'a fait au bureau, je dois m'attendre à une opération plutôt musclée, en compagnie de la Marine de Boréa, ainsi que d'une milice locale de l'île. Il semblerait que le seul train de l'île, desservant la moitié de celle-ci soit victime prochainement d'une attaque. Le but est donc de l'empêcher, et en plus, de neutraliser tout les malandrins y prenant part.

Je n'ai encore jamais eut l'occasion d'y mettre les pieds, ça sera une première pour moi, mais ça ne m'inquiètes guère. J'ai pris soin d'acheter des vêtements d'hiver, le climat étant assez rude sur l'île, de ce qu'on a pu m'en présenter, du moins. Je suis donc vêtu d'un manteau brun, épais, m'arrivant jusqu'aux chevilles, ainsi que de ma tenue de Cipher Pol, en dessous. J'ai agrémenté le tout d'une paire de gants en laine, et de bottes de neige épaisses, maintenues attachées par des lanières de cuir.

Cette fois-ci, comparé à Endaur, je ne me suis pas rendu sur le pont. Il fait trop frais, et ça risquerait d'abîmer ma moustache, plus que nécessaire. J'attends donc patiemment l'arrivée à Lavalliere, le seul port de l'île de Boréa, dans ma cabine, en profitant pour entretenir ma musculature, au moyen de quelques pompes.

- Ville de Lavallière -

Après quelques longues heures de navigation, je pose enfin le pieds sur l'île. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la belle du Nord n'a pas volé son nom. Le temps y est relativement beau, mais il y fait vraisemblablement froid. La ville est animée, et je suis accueillit par un homme masqué, qui m'indique le chemin à suivre jusqu'à la gare.

- Nous allons prendre le Winterblade pour nous rendre à la garnison de Jalabert. C'est ce même train -


- Que nous devrons défendre, je sais. Ne vous en faites pas.

Celui-ci m'avisa alors, de haut en bas, n'ajoutant rien de plus. Il me fit traverser rapidement la ville, jusqu'à la gare, et après avoir montré son badge, nous arrivâmes finalement à l'intérieur de celui-ci. Je pris soin d'observer un peu la bête, histoire d'avoir une brève idée de son architecture, avant qu'on me la présente plus tard. Je me posais ensuite sur une banquette de la première classe, face à cet homme masqué. Il devait probablement faire partie de cette milice, dont on m'avait vaguement parlé au premier briefing, et s'avèrait assez peu bavard, finalement. Ce n'était pas pour me déplaire, j'étais assez peu fan des personnes qui parlaient pour ne rien dire.

- Garnison de Jalabert -

Finalement, je me retrouve assez vite dans le bureau d'un sergent. Je suis toujours accompagné du milicien de la Police de Fer, et il semblerait que nous attendions une dernière personne.

- Hélas, je ne vais pas pouvoir m'occuper moi-même de cette opération, agent d'Helsing, c'est bien ça ?


- C'est bien ça, sergent.


J'observe, par la fenêtre, les soldats de la Marine en train de trimer dans la neige. Une bonne partie d'entre eux sont armés de pelles, et tâchent de dégager les allées de la garnison, ainsi que le terrain d'entraînement. Il n'y en a aucuns qui sortent du lot, à vrai dire, et j'écoute la suite du discours du sergent, d'une oreille attentive.

- Nous allons vous prêter main forte, à vous, et à la Police de Fer au moyen d'un petit contingent de nos meilleurs éléments. Ils ont encore beaucoup à apprendre, certes, mais tout porte à croire qu'ils vous seront d'une vraie utilité.

Je souffle un léger rire, pendant que l'autre type reste emmuré dans son silence.

- Rappelez-moi quelque chose. Vous attendez une attaque d'un groupe de malfrat déjà bien encré sur Boréa, et qui disposent, à priori, d'armement. Et vous trouvez judicieux de confier ça à des apprentis Marine, plutôt que des gradés ?

Je pivote vers celui-ci, l'avisant de haut en bas, d'un air tout à fait neutre. Je savais qu'il ne fallait pas briller, pour rejoindre la Marine, et en être gradé, mais je n'imaginais pas qu'envoyer des bleux au casse-pipe, faisait partie de leurs méthodes d'apprentissage.

Alors qu'il s'apprête à répondre, une énième personne fait son entrée dans la salle. Après que celui-ci le lui ait indiqué, du moins.

- Vous m'avez demandée, sergent ?

Je me retourne alors vers cette jeune femme, qui vient d'entrer. Elle n'a pas l'air bien âgée, à peine la vingtaine, probablement. Elle est vêtue comme les autres Marines, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne la mets pas en valeur. Je l'avise un peu de haut, plissant le regard, venant doucement frotter ma moustache, de mon index et mon pouce droit.

- En effet, De Ruyter. J'ai une tâche on ne peut plus intéressante que celle à laquelle vous êtiez assignée aujourd'hui, à vous confier. Voici l'agent d'Helsing, du Cipher Pol 5, ainsi qu'un des gradés de la Police de Fer. Vous allez partir en mission avec eux, ainsi que quelques-uns de vos bras cassés de camarades.


J'incline doucement du menton, histoire de ne pas passer pour un malpoli fini, et le sergent en profite pour enchaîner afin de présenter la mission à la bleue.

- Le Winterblade va subir une attaque, à priori, incessemment sous peu. Tout porte à croire, d'ailleurs, qu'une des têtes du groupuscule des Crânes de Cristal sera de la partie. C'est pourquoi un agent du Cipher Pol, et un contingent de la 444e division seront de la partie, en plus des membes de la Police de Fer habituel.
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On aurait entendu dans le bureau de Falkenberg voler une mouche après son annonce. Rien que ses expressions et son vocabulaire trahissaient la tension ambiante; pas de blagounette aux dépends d’une personne présente ou de familiarité dans ses paroles, et Helena avait vite compris pourquoi. Si une collaboration entre la Marine et la Police de Fer n’était pas chose rare, c’était une toute autre autre paire de manches quand le Cipher Pol était de la partie. La couronne et le Gouvernement Mondial avaient bien sûr intérêt à ce que le Winterblade fonctionne le plus possible sans incidents, mais impliquer le CP dans l’affaire? Cette « tête » des Crânes de Cristal devait valoir son pesant de Berrys ou avoir cherché des noises à la mauvaise personne pour que les costards-cravates décident que les autorités locales, division de Marine incluse, ne faisaient pas le poids… Ou avaient besoin d’être encadrées pour pouvoir s’occuper en douce du chef des bandits. Les deux options étaient possibles avec le CP. D’un seul coup, ce qui s’annonçait comme une journée lambda venait de prendre une tournure des plus inattendues. L’estomac d’Helena s’était noué comme un scoubidou, et ce n’était plus seulement dû au café militaire.


- Euh… Bien, sergent, mais… Pourquoi moi spécialement? Enfin, je veux dire, c’est un honneur d’être considérée pour une mission pareille, mais pourquoi moi?
- ...Y a pas de façon diplomatique de dire ce que je vais dire, mais c’est parce que de toute la bleusaille de la division, vous êtes l’une des seules qui sera à peu près utile au combat au lieu de juste mouiller son froc et pleurer, d’une part; d’autre part, parce que faire venir des renforts de Bocande ou Lavallière prendrait trop de temps vu la situation, donc je fais avec ce que j’ai, et j’ai pas beaucoup. D’autres questions?


Helena se contenta de secouer la tête. Le CP ne devait déjà pas avoir une grande estime de la Marine régulière, mieux valait éviter d’en rajouter. Le malabar moustachu, nommé d’Helsing, n’avait pour l’instant pas dit un mot, s’étant contenté d’incliner la tête quand il fut présenté, mais rien de plus. Bon, les choses commençaient bien…


- Bien. Allons en bas. Les hommes que j’ai sélectionné devraient nous attendre dans la salle de réunion. De Ruyter, aidez-nous à transporter les plans et autres.


Ah, voilà la vraie raison pourquoi il l’avait convoquée elle. Il fallait quelqu’un pour jouer la mule… Quelques minutes plus tard, une fois tout le bric-à-brac nécessaire au briefing installé, le sergent, d’Helsing et l’agent de la Police de Fer expliquaient ce qui attendait la 444ème division.


- Les Crânes de Cristal vont tenter d’attaquer le Winterblade lors de son voyage entre  Jalabert et les mines de Boyettes. Nous ne savons pas exactement et comment, mais nous savons que l’attaque aura lieu sans l’ombre d’un doute. Nous ne voulons pas mettre de civils en danger, aussi le train qui sera attaqué sera vide, excepté vous autres, les membres de la Police de Fer et l’agent d’Helsing ici présent. L’objectif est simple : vous devez arriver aux mines avec autant de Crânes de Cristal morts ou capturés que possible, doublement dans le cas d’un chef ou d’un officier. Des questions? Non? Parfait. Le train part dans 1 heure, allez prendre votre matériel et retrouver la Police de Fer à la gare. Exécution!


==========


Malgré le vent, la neige et les virages, le Winterblade traçait sa route presque sans secousses, ce qui n’empêchait pas De Ruyter de serrer la rambarde de sécurité comme une brute. La Police de Fer avait pris ses positions habituelles dans le train et d’Helsing avait eu le luxe de choisir la sienne, tandis que les soldats de la Marine avaient tiré à la courte-paille pour s’attribuer les postes restants. Grande perdante, Helena avait hérité de l’extrémité du train, sur la plate-forme arrière de la dernière voiture. Une vue imprenable pour repérer des poursuivants, mais avec l’exposition aux éléments et aux intempéries en contrepartie, en plus d’être complètement à découvert si les Crânes de Cristal décidaient d’attaquer le train par l’arrière. Tenant une longue-vue dans son autre main, la matelote scrutait la voie ferrée ainsi que les alentours. Il était peu probable que les Crânes de Cristal aient une locomotive ou quoi que ce soit d’assez rapide pour rattraper un train en marche (bien que l’idée de voir des bandits poursuivre le train en draisine en pédalant ou pompant à toute vitesse était marrante!), mais on n’était jamais trop prudent.

Le briefing avait cependant donné matière à réfléchir. Falkenberg n'avait pas mentionné le fait qu'une pointure des Crânes de Cristal serait présente, mais il l'avait dit quand d'Helsing et Helena étaient dans son bureau. Il était peu probable qu'il s'agisse d'un simple oubli, le connaissant ; Erik avait volontairement réservé ce détail pour elle. Il y avait déjà eu ce passage à Logue Town pour faire passer à Helena un éventuel cursus d'officier en accéléré, maintenant elle était dans la confidence d'un détail qui semblait ne concerner qu'un gugusse du CP... Qu'est-ce qu'avait le sergent-chef comme idée derrière la tête à son sujet?

Si rien n’était à signaler pendant un bon moment au niveau visuel, ce fut un son qui attira l’attention d’Helena et la sortit de ses réflexions. À la sortie d’un tunnel traversant une colline, des bruits sourds sur le toit des wagons se fit entendre. S’il arrivait que des blocs de neige ou de glace se détachent des falaises et chutent sur le train lors de son passage, le fait que ces « débris » aient chuté à répétition était anormal. Rangeant sa longue-vue, Helena se hissa à l’aide du rebord du toit afin de voir ce qui avait causé ce boucan.

Un assemblage assez hétéroclite de nombreux individus, vêtus des vêtements traditionnels de Boréa, de fourrures et de divers tenues d’hiver, armés de façon toute aussi disparate, se trouvaient sur les toits et communiquaient entre eux par signes, recroquevillés pour limiter les effets du vent et éviter un vol plané. L’un d’eux remarqua qu’ils étaient observés et, hurlant pour attirer l’attention de ses comparses, tira en même temps un pistolet de sa ceinture; Helena eut le réflexe de lâcher prise à temps, esquivant le coup de feu. Aussitôt, De Ruyter enfonça la porte menant à l’intérieur du wagon. L’agent de la Police de Fer et un autre matelot présents à l’intérieur, alarmés par la détonation, avaient déjà sorti leurs armes à feu.



- ILS SONT SUR LE TOIT!!!


Au même instant, la porte de l’autre côté du wagon s’ouvrit avec fracas, enfoncée par l’un des sauvages en fourrure de tout à l’heure. Brandissant une hache de bûcheron, le bandit poussa un hurlement bestial et chargea… Avant de s’effondrer comme un sac de briques, foudroyé par une balle de fusil et de pistolet tirées respectivement par le matelot et l’agent masqué. Helena, de son côté, avait à peine eu le temps de sortir son sabre. Bien lui en prit, car l’agent de la Police de Fer pointa brusquement son pistolet dans sa direction. La surprise laissa vite place à la compréhension; se retournant brusquement, De Ruyter frappa à l’aveugle un grand coup de bas en haut, frappant par chance le tireur de tout à l’heure qui se trouvait désormais derrière elle. Le Crâne de Cristal, entaillé de l’aine à l’épaule, lâcha son pistolet et chuta au sol en criant de douleur alors que la lame du sabre militaire éclaboussait de gouttes de sang les murs du wagon. Même s’il semblait hors de combat, Helena ne prit aucun risque et l’assomma d’un violent coup de pied à la tête. L’assaut sur cette partie du train était repoussé, pour l’instant.


- C’était les seuls?
- N-non! Il y en avait bien plus sur les autres wagons!
- Votre collègue et moi, on garde ce wagon au cas où. Je vais neutraliser le survivant. Vous, remontez vers la locomotive, ils vont sans doute essayer de stopper le train pour que des renforts viennent le piller!


Alors que l’agent de la Police de Fer mettait les menottes au bandit survivant, Helena partit en courant vers le prochain wagon. Restait à espérer qu’Oswald et les autres ne s’étaient pas fait surprendre!
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- Quelque part entre Jalabert et les mines de Boyettes -

Le Winterblade poursuivait sa route, inlassablement, après un rapide arrêt à Jalabert. Moi, de Ruyter et une bonne pelletée de marines avaient pu monter à l'intérieur tandis que la plupart des membres de la Police de Fer étaient déjà installés à leur poste habituel. La jeune femme avait insisté pour s'occuper de l'arrière du train, en compagnie de quelques hommes, tandis que je m'étais installé dans le wagon au centre de la machine à vapeur.

Le temps, était pour l'instant à la détente, et à la prise d'informations. Je profitais d'une bonne tasse de café, commandée juste avant le départ du train, bien assis sur un des fauteuils vides du wagon, en compagnie d'un homme de la Police de Fer.

- Nous avons la cargaison habituelle dans le 3e wagon. Autrement dit, des marchandises de toute sortes pour les mineurs, de quoi se restaurer notamment, comme des légumes : pommes de terre, haricots, entre autres ainsi que de la viande.

J'avale une nouvelle gorgée de café, avant de souffler quelque peu.

- Rien d'anormal à signaler ?

- Mis à part un hibou qui semble y avoir élu domicile, rien de spécial, agent d'Helsing.


Je fronce légèrement les sourcils, et me permets de lui jetter un regard en coin. Comment ça, un hibou a décidé d'élire domicile dans un train en marche ? Je repose calmement ma tasse sur la table, et avant même d'avoir le temps de me redresser, à la sortie d'un tunnel, des bruits sourds se font entendre sur le toit du wagon.

Je relève le nez, comme si cela allait me permettre d'identifier la source de ces bruits, mais bientôt, des coups de feu se font entendre, étouffés toutefois par le bruit du train sur les rails. Il semblerait que nous ayons de la visite. Ce n'est pas trop tôt, je commençais à m'ennuyer.

Je finis donc de me redresser, calmement, tandis que la porte avant du wagon se fait défoncer, et que deux types débarquent, nous braquant avec des pistoles. L'homme avec moi jette un bref regard derrière nous, histoire de s'assurer que nous ne soyons pas complètement entourés, ce qui n'est décemment pas le cas.

- Les mains en l'air, le colosse et le masqué ! Et on vous fait aucun mal, compris ?!


Ils sont à peine à un mètre de notre position, et nous prennent chacun en joue. D'autres bruits viennent des wagons, notamment des coups de feu, des cris étouffés, il semblerait que les hostilités aient commencés, alors pas la peine d'attendre plus longtemps.

En un claquement de doigts, je me retrouve face à eux et alors que leurs yeux s'écarquillent de ne rien avoir pu voir de mon mouvement, leur crânes viennent s'entrechoquer violemment. Ils s'écroulent ensuite mollement sur le sol du wagon, tandis que je me retourne vers le membre de la Police de Fer, tout aussi surpris qu'eux.

- Du menu fretin. Où se trouve le wagon de marchandises ?

Celui-ci semble hésiter un bref instant, pas encore vraiment fait à l'idée que j'ai pû me déplacer aussi vite. Je croise les bras sur mon torse, alors, attendant qu'il revienne sur terre, et bon sang ce que c'est long, on aurait le temps de mourir trois fois.

- C'est le troisième wagon.. à l'avant ! Il y a la salle de commande, le wagon de charbon, et ensuite celui de marchandises.

- Parfait, merci bien.

Je passe donc au-dessus des deux corps assomés des bandits, afin de progresser vers l'avant du train. Un bref instant, je me demande comment la situation se passe du côté de de Ruyter. Si ça se trouve, elle est déjà en train de clamser après cette première offensive. Mh, on verra bien, de toute façon.

- Faites moi le plaisir de bien surveiller ce wagon, d'accord ? Je ne voudrais pas voir débarquer une dizaine de gars alors que tout était sous contrôle.

Je pousse ensuite la porte du wagon suivant, prêt à m'y engouffrer.
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Le tintement des sabres l’un contre l’autre cumulés aux râles des blessés et aux diverses exclamations des combattants remplissait l’air de l’avant-dernier wagon. Les Crânes de Cristal avaient réussi leur attaque, cette fois-ci, et les défenseurs étaient sur la corde raide avant l’arrivée d’Helena. Une lame supplémentaire de leur côté avait cependant fait pencher la balance en la faveur et les forces cumulées de la Marine et de la Police de Fer finirent par l’emporter sur la surprise. Le dernier bandit résistant tomba au sol après s’être fait empaler par un sabre de matelot. 2 à 0 pour les défenseurs, pour le moment. La poussière retombée, Helena essuya la sueur de son front avant de faire le point avec ses comparses.


- Ça doit être pareil dans tous les wagons.
- Malin de leur part; même s’ils échouent à certains endroits, ils peuvent nous isoler. Mais ça peut se retourner contre eux; si on peut reprendre les wagons un par un comme on vient de le faire, on peut-
- La locomotive…



La voix affaiblie qui avait coupé la conversation était celle d’un agent de la Police de Fer au sol. La flaque de sang qui s’agrandissait lentement trahissait son état de santé, mais il s’accrochait encore à la vie. Les Marines encore debout s’empressèrent de venir à son chevet, l’un d’eux comprimant la blessure de l’homme à terre.


- Qu’est-ce qu’elle à, la locomotive?
- Pour le moment on… On est dans une zone montagneuse… Mais dans quelques minutes, on arrive dans une plaine… S’ils arrêtent le train là-bas avec… Des renforts… On se fera écraser…



Voilà qui changeait pas mal la donne. Nettoyer le train et tenir jusqu’à la destination était une chose, mais une course contre la montre, c’était pas la même. Et comble de malchance, une balle venue du wagon de devant s’écrasa dans l’une des banquettes! Les assaillants du wagon mentionné plus tôt venaient en renfort… Les survivants s’étaient réfugiés derrière les banquettes fusils à la main, mais impossible d’avancer. A moins que...


- Vous pouvez les retenir? Je vais essayer de passer par les toits!
- On va faire un tir de suppression, remue-toi!



Les défenseurs, tel un seul homme, se mirent à tous tirer en direction de la porte d’où venait la balle précédemment mentionnée tandis que De Ruyter détalait vers l’arrière du wagon. Une fois dehors, il lui suffit de se hisser sur le toit du wagon pour continuer… Et de regretter amèrement son idée. Malgré ses épais vêtements d’hiver, le froid ambiant cumulé au vent était mordant; et c’était sans compter les flocons de neige qui arrivaient en pleine figure, piquant les yeux et griffant la peau. « Heureusement », le train allait tout droit; il n’y aurait pour le moment pas à se soucier d’une glissade due à un tournant. Bon…

Marchant aussi vite que possible sans risquer de tomber, la blondinette franchit d’un saut, non sans avoir beaucoup hésité, l’espace entre les deux voitures, la bataille en-dessous rageant encore. Une voiture fut passée. Puis une deuxième. Puis une troisième… A la quatrième, Helena s’arrêta; un tunnel était visible au loin. Mieux valait ne pas tenter de deviner sa hauteur. Même pas très grande, Helena avait très peu envie de laisser la chance décider entre finir cette mission en vie ou sertie dans un flanc de montagne. Avisant un puits de lumière dans le toit, Helena s’en approcha pour tenter de l’ouvrir; à défaut, elle avancerait pour descendre dans l’interstice entre voitures. Du moins, c’était le plan. Un simple bout de glace sur le toit qu’elle ne vit pas suffit pour tout perturber; une glissade plus tard, Helena chutait tête la première à travers le puits de lumière, pulvérisant la vitre et s’étalant de tout son long au sol.

La douleur du choc, cumulée à celle des éclats de verre plantés dans le corps d’Helena, était énorme, mais la chute l’ayant étourdie, elle n’émit qu’un gémissement plaintif. Encore dans les vapes, De Ruyter se mit péniblement à quatre pattes avant de se faire violemment tirer par les cheveux. Mise debout de force, la demoiselle sentit une paire de bras musclés lui tordre un poignet de force dans le dos et se resserrer autour de son cou, la maintenant en place. Les Crânes de Cristal dans le wagon (car c’était bien eux), au nombre de quatre en comptait celui qui retenait leur nouvelle prisonnière, convergèrent aussitôt vers elle. L’un d’eux envoya voler la casquette de Marine de la matelote avant d’éructer de surprise en voyant leur prise, puis de lui pincer le visage entre deux doigts tel un bébé.



- Pu-naise! Les gars, y a des top model dans la Marine maintenant! Laisse-moi regarder ça de plus prAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!


L’adrénaline, cette merveilleuse hormone, surtout cumulée au stress et à la panique. Le Crâne de Cristal ayant fait l’erreur de tripoter le visage de sa captive arracha vivement sa main, laissant un bon bout de son doigt et de son gant entre les dents de De Ruyter. Surpris, l’homme qui la retenait relâcha son attention un quart de seconde; assez pour tenter de se dégager. Le talon du pied de De Ruyter s’écrasa aussi fort qu’elle était blonde sur les orteils du pauvre bandit, les lui cassant malgré sa botte. Ce fut assez pour se dégager; se libérant, la blondinette cracha le bout de viande rouge qu’elle avait arraché avant de profiter des quelques moments gagnés pour tirer son épée. Les deux bandits n’ayant pas encore été amochés par Helena réagirent enfin et sortirent leurs pistolets, mais la matelote fut la plus rapide et, d’un grand coup horizontal, leur ouvrit le ventre à tous les deux en même temps. Celui au doigt partiellement arraché, tout occupé à essayer de calmer l’hémorragie, ne vit même pas le sabre de Marine lui arriver sur la tête et lui ouvrir le crâne. Quand au quatrième Crâne de Cristal, celui aux orteils en purée, sa décision fut vite prise face à une telle scène.


- Non non non… C’est bon, c’est bon, je me rends, OK?! Je me rends! Me tue pas!


Le dernier survivant jeta au sol son pistolet pour confirmer sa reddition, mais la furie blonde devant lui n’allait pas s’en contenter. La garde du sabre d’Helena, utilisée comme poing américain improvisé, s’écrasa sur son visage pour l’assommer. Helena aussi tomba pendant quelques minutes le cul sur une banquette juste pour souffler. Le temps que  l’adrénaline et la pression retombent un peu… Et surtout, le temps de réaliser qu’elle venait de massacrer trois personnes. Trois criminels certes, mais trois personnes.


- C’était eux ou toi… C’était eux ou toi… Bordel...


La tension retombée, Helena commença à ressentir une vive douleur à la tête; un coup d’œil révéla que le responsable était un bout de verre planté dans son front. Pas assez profond pour causer un dommage cérébral (espérons!), cela dit. Difficile de dire combien Helena avait de bouts de verre plus petits encore fichés dans diverses parties de son corps et ses vêtements, mais celui-ci était de loin le pire et fut rageusement arraché. C’était toujours douloureux et le sang lui coulait sur la figure, mais elle pouvait avancer. Cela dit, si après une telle mission, Carlo demandait un petit train pour son anniversaire, il y aurait un avortement au 17ème trimestre au menu pour lui!

Trempée de sueur, les vêtements partiellement déchirés et saignant à divers endroits, sans compter les diverses douleurs dues à sa chute, Helena repartit vers la locomotive. Le prochain wagon sur la liste était celui de marchandises. Le but de l’attaque… Si Oswald avait aussi eu maille à part avec les Crânes de Cristal, il y avait des chances qu’il se soit dirigé vers ce wagon afin de le protéger. L’idée de devoir refaire face à une escouade de brigands était tout sauf plaisante; ce musclor et ses superbes bacchantes avaient intérêt à avoir contribué ou sinon… Ou sinon que dalle, c’était un agent du Cipher Pol, que pourrait-elle faire contre lui officiellement excepté les gros yeux, et encore?

Métier de merde.
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