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Le Rapt [PV ROBINA E.]

Les êtres humains, ça détruit comme personne les œuvres de ses contemporains, rien qu'histoire d'y mettre à la place un autre truc aussi moche, aussi dangereux et aussi subversif. C'est la nature humaine après tout, on y peut rien, c'est comme ça. Mieux vaut être fataliste dans la vie, au moins les choses qui vous arrivent on tout de suite un caractère inévitables et tragiques. Rien ne sert de lutter contre la destinée, c'est elle la plus forte, il faut bien l'admettre. Parce que si on va contre le courant, finalement, ne risquons nous pas de nous fatiguer pour rien, plutôt que de se préparer au choc final, à l'ultime épreuve qui décidera si vous êtes en vie ou non ?

Prenons un exemple concret, comme moi, Alvis Hagersson, chasseur de primes et ancien pirates de Drum, qui a bourlingué sur les quatre blues et au delà.

Je suis un type costaud et plutôt agréable à regarder -en plus, à l'origine. Une barbe virile, de tatouages tribaux montrant mon courage, des muscles puissants et agiles. Je suis au summum de mes capacités en 1615, recherchant la gloire et la richesse, quand la destinée s'en mêle. D'abords sous forme d'une sorte de mutinerie, si ce n'est pas la plus violente elle est néanmoins foudroyante. Se propageant comme un bourgeon dans le vent du printemps. Puis me forçant à me débarrasser de mes traîtres, me fait croiser la route d'une vilaine dame.

Il y'a toujours un type dans notre monde, pour forcer le traits. Pour nous montrer que même les choses qui nous sont bénéfiques, peuvent pêcher par excès de bien faire. La passion dévorante de cette Capitaine pour la maternité, me prive de mes vieilles années. Elle me pre,nd mon équipage, et mes navires. Elle brise tous mes rêve et espoirs. Et encore aujourd'hui je dors avec un couteau sous l'oreiller, et un nounours au bout du bras.

J'pourrais me morfondre de ma condition enfantine, mais au lieu de ça, je ne lutte pas contre ma destinée, je l'accompagne jusqu'au moment ou je deviendrai le grain de sable qui fera sauter la roue de l'ornière, à la manière d'un pierre se battant contre un moulin à eau. Sorte de Don Quichotte plus nautique, plus moderne aussi. Aujourd'hui, je cherche un moyen de regagner Grand Line, et de vaincre les Racal Babies. Mais je n'oublie pas de vivre des aventures en route, poussé par l'adrénaline et les rencontres.

Prenons un autre exemple concret, qui nous intéresse puisque nous nous trouvons actuellement dans les eaux qui bordent ses côtes ; La nouvelle Ohara. On a fait tout un pataquès pour la détruire il y'a quelques centaines années j'crois. Je suis pas un spécialiste en histoire, ni en géopolitique. Trop compliqué pour moi, qui préfère largement une bonne castagne à la parlotte. Faudrait m'expliquer ça pendant que je concasse des crânes, manière de me faire de la mémotechnie. Truc du genre. Tout ça pour dire qu'on a tout reconstruit en lieu et place, que la vie à repris son cours, et que de nos jours, elle reste le centre du savoir universel.

Donc, si tu veux savoir un truc, va à la Nouvelle Ohara. Voilà le dicton du patron, Mr Cook. Va à la nouvelle Ohara, et reviens avec le bouquin qu'il a dit. Alors j'obéis, parce que c'est lui qui paye.

En plus, moins de temps je passe avec cette raclure, mieux je me porte. Je t'en fouterais du Légendaire chasseur, c'est plutôt le légendaire branleur oui. C'est moi qui me tape tout le boulot, et lui les honneurs, voilà comment fonctionne notre duo. Cette relation complètement déséquilibrée, je lui laisse l'instaurer parce que j'ai besoin de lui pour moi. Je dois absolument regagner en puissance, et surtout profiter de son statut de CDP expérimenté, craint et renommé, pour rassembler une petite équipe, et retourner sur Never Land.

Éliminer la garce et libérer mes hommes. Et puisque tout ça repose sur Charlot (ou Charlie Cook pour les intimes), alors autant le bichonner et me faire une place de choix à ses côtés.

- Prochain Arrêt, La Nouvelle Ohara !
Cria un mecton penché sur le bastingage pour préparer l’amerrissage.

J'arrive à destination, le temps est au beau fixe. Un soleil agréable chatouille ma peau nue, et viens caresser mes cheveux soyeux comme la soie. Les embruns de la mer me reviennent et me rappelle des gloires passées. J'entends encore le chant des cors, des tambours et des armes qui s'entrechoquent. La clameur des combats. L'ardeurs de mes compagnons, les épaules serrés les uns contre le autres, notre bouclier levé pour parer un assaut mortel. Ca sent bon les petits pains sortis du four quand je pose un pied sur terre, et quitte la mer pour une période indéfinis.

J'ai toujours eu le pied marin, il faut dire qu'ils ont l'habitude de traîner sur le pont depuis ma plus tendre enfance.


Avant de monter à la bibliothèque, je décide de me restaurer dans une auberge, mon estomac gargouillant et mes babines salivant à la moindre odeur de bouffe. Je suis pas compliqué du reste, je prend le premier truc qui arrive, assez insalubre et minuscules pour être comparé à un poulailler plutôt qu'à une sale de restaurant. Je m'installe sur des chaises qui soulèvent des tonnes de poussière, et mange dans un plat qui à l'air en terre cuite. Je me rend compte trop tard que la couleur n'a rien avoir avec la méthode de fabrication de l'assiette en question.

Quand je quitte l'auberge, la nuit commence à baisser sur Ohara. Les bonnes gens ne sont plus dans les rues, mais accourent chez eux. Tout s'est vidé, à l'exception de tripot, débits de boissons à l'allure farouchement séduisante pour moi. Je commence à monter en direction de l'arbre de la connaissance, qui cristallise des siècles de savoirs, et des milliers de page noircies à l'encre. Sa force le respect quand on sait à peine lire et écrie, ou compter sur ses doigts.

Je porte la main à mon couteau. L'ambiance a changé. Il y'a quelque chose dans l'air qui a changé. Aurais-je le temps, que je consulterai les Oracles. Sauf que devant moi, des silhouette de petites tailles semblent autant danser que marcher en direction du port. Elles passent devant moi tandis qu'un son étrange me parvient étouffé. On dirait de la musique, mais elle ne semble pas concrètement venir d'une direction en particulier. Elle semble résonner directement dans ma tête. S'empare de mon corps.

Et je me  retrouve à danser un étrange ballet, sautillant autant que j'avance comme tout les autres vers le port de la Nouvelle Ohara.
    Voilà que les pas de Robina la menaient vers la nouvelle Ohara. Enfin plutôt que ses pieds, parlons plutôt des voiles du navire marchand dans lequel elle travaillait. Depuis qu’elle avait opté pour ce mode de moyen de transport, elle avait toujours pu voyager à l’œil, juste à faire la cuisine pour les marins et les autres passagers. Deux jours qu’elle se baladait à découvrir l’île et ses petits plats. Pas de spécialités locales à proprement parler, mais c’était différent de Sanderr, donc elle s’intéressait.

    Elle se trouvait dans une petite auberge un peu plus loin que le port. Pourquoi ne pas boire et manger avec les autres membres me direz-vous ? Parce que le bruit était insupportable. Une véritable cacophonie qu’elle n’arrivait plus à supporter. Elle se trouvait à la terrasse, un verre de whisky sur sa table. Son repas fini, elle aimait toujours prendre un petit digestif, ou deux. Ça remettait toujours en place les idées et aidait à la digestion.

    Les lumières des luminodials éclairaient la nuit qui commençait à étendre son manteau sur la ville. Une douce brise marine iodée avec la chaleur de la journée soufflait dans les cheveux de la cuisinière. Elle était bien contente de faire une pause, pas qu’elle avait marre de son travail, mais les aventures, il faut parfois y mettre un terme pendant un moment. C’est là que le bât blesse, c’est que malheureusement pour elle, elle ne pourrait pas avoir ce moment de repos dans ses aventures tumultueuses.

    Voilà qu’un groupe d’enfant marchant et dansant passa devant elle. Une bien étrange procession que voilà, elle leva un sourcil de surprise en les voyant. Il y avait une sensation d’étrange chez ces enfants. Comme s’ils n’étaient pas heureux et que s’ils dansaient ça n’était pas vraiment de leurs faits. La chasseuse de primes engouffra son whisky d’une gorgée et de payer ce qu’elle devait avant de se lever.

    L’arbre d’Ohara dans le dos, elle poursuivit cette petite fanfare qui se dirigeait vers le port. De temps à autre, un enfant ou deux se joignait à la ronde, augmentant peu à peu leur nombre. D’une douzaine de gamins, on passa à vingt, puis presque trente. Qu’est-ce qui se passait ici pour que les enfants se mettent à danser la nuit pour aller sur les docks ? Peut-être était-ce l’atmosphère de l’île qui faisait que tout le monde était heureux.

    Mais les regards des marins, des serveuses et autres personnes, qui jetaient des regards à ce groupe improvisé mirent sur la voix la jeune cuisinière que ça n’était pas normal. Elle remarqua un enfant avec une coupe iroquoise, il jetait des regards un peu partout autour de lui. À la recherche d’une aide qui ne semblait jamais venir. En voyant tout ce cinéma, la femme aux cheveux bleus attrapa le garçon par l’épaule et le bloqua pour qu’il ne s’enfuît pas. Ses pas voulant l’entraîner plus loin vers le port.

    Qu’est-ce qui se passe mon garçon ? Elle plongea son regard dans celui du jeune homme lui faisait face.
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    Tout me parvient comme si j'étais dans un nuage de flou, dans une sorte de coma d'ou me provient des senteurs, des images et des informations que je ne comprends pas. Plus serait plus exacte. Ou peut être que je n'ai jamais rien compris, dans ce cas. Des airs enchanteurs dans la tête, je me demande pourquoi j'ai toujours été aussi inquiet, et pourquoi je ne me suis jamais abandonné plutôt aux joies de la musique, des chants et de la danse. Plus rien n'existe que ce besoin irrépressible que je dois contenter, cette pulsion qui me pousse en avant et ne me laisse aucun autre choix. Je suis une marionnettes aux bout du bras du destin, plus rien ne pourra me sauver de la mort ou de la punition certaine qui arrivera.

    Parce que même si je suis incapable de bouger autrement, ou de parler, ou bien même de réfléchir convenablement, mon corps à compris avant mon esprit ce qui se passe.

    Je suis hypnotisé par une flûte, une flûte ordinaire qui ne sort pas du commun, et que je pourrais manier sans jamais rien causer. Cette flûte, je le connais. Mon corps la connais. Je vais droit à la mort et je serre les fesses et bats des pieds dans un sursaut de conscience. Je ne souhaite pas y retourner. Tout mais pas ça. NeverLand est venu me chercher, et je panique à l'idée que Mama pointe le bout de son nez. Les Rascal babies sont craint de beaucoup, mais a contrario des trois quart, j'en connais les raisons ... Personnellement. Victime d'un sort qui fit de moi un enfant, me voici dans piégé dans un corps malingre et sans force, mais toujours armé de tout mon savoir faire, j'ai réussis à briller aux yeux de Mr Cook, le légendaire limier des Chasseur de Prime. Le fleuron de l'entreprise qu'il préside. Son chapeau légendaire est entré dans l'histoire, aussi assurément que je suis déjà rentré dans ta  ... Tête.

    Mon petit côté mentaliste, tout ça tout ça.

    Puis comme par miracle, je reprends le contrôle de mon corps. De ma voix, de mes idées, de ma vie. Une main s'est posé sur mon épaule, et à rompu la magie. Je sais ce qu'il me reste à faire, instantanément, fuir. Seulement le silence irréel dans lequel est plongé la ville, me fait plus frisonner que l'idée de retourner dans le giron de Mama. Je connais très bien celui qui est capable de pareille prouesse. Et s'il m'a repéré, rien ne pourra me sauver.

    Je lève les yeux, paniqué. Je ne veux pas y retourner. En face de moi trône une jolie femme aux cheveux bleus, qui me regarde sans comprendre, sans voir le guerrière qui habite mon coeur. J'ai l'air d'un petit enfant effrayé.

    On a beau entraîné nos muscles, des heures durant, les attaques psychiques peuvent tout de même nous toucher. J'ai beau avoir survécut à bon nombre de combat, je n'ai jamais pû échapper à l'hypnose de Pan. Il a une forte influence sur les enfants, et c'est cette capacité qui en fait le prodigue de Mama, celui qu'elle préfère. Elle a sûrement quelque chose à combler celle là, elle est louche, avec sa crèche et ses manies. Avec ses rapts et ses kidnapping, son fruit du démon et sa coupe de cheveux qui date du siècle dernier.

    - Je ... Peter est là ...
    Que je fais en pointant du doigt vers le port, tandis que la flûte reprend de plus belle, et que je me sens appelé en avant. Dernier réflexe de survie, je m'accroche au petit haut de ma sauveuse, et continue ma route comme si de rien n'était. Je sens des coutures craquer son mes doigts, avant que le monde des songes ne m'avale complètement, et m'empêche de profiter de la situation, pervers que je suis.

    Essayez d'avoir la libido d'un type de plus de trente balais, dans le corps d'un enfant de douze ans, et vous verrez, vous aussi.