« De Quoi ?! »
Mon cri puissant et rageur n'aura pas le temps de finir de résonner dans les couloirs du stade que déjà la seconde salve vocale claquera comme le tonnerre. Le pauvre bougre qui se trouve alors planté en face de moi se retrouvera alors smashé au mur, sous la puissance des vocalises et par la fureur qui s'en dégage. Chaque mot qui sort de ma gueule et une page de plus au grand livre de la mort et des funestes cataclysmes.
Vous avez demandé l'apocalypse en avant première ? Ne quitter pas, nous vous mettons en relation... Si à ça vous rajoutez la nuée de postillons précipités et l'aura de carnage qui commence à se dégager autour de moi comme la fumée sortant d'une cocotte minute mal gérée, vous comprendrez facilement que l'homme en est déjà à la pause pub du grand film de sa vie. Remarquez, j'lui laisserai probablement pas le temps de regarder sa vie défiler en entière devant ses mirettes, en plus d'être passablement furax j'suis loin d'être patient.
« Comment ça j'ai été viré du tournoi ?! Jm'absente deux minutes pour aller bouffer et à mon retour j'me fais insulter par une crevette dans ton genre qui m'déblatère ses conneries ?! »
Non seulement le gars m'apprend comme une fleur que j'suis éliminé juste après ma victoire, mais qu'en plus mon concurrent d'alors y participera, lui ! Putain j'peux m'vanter d'être un pro de l'enfilade, mais celle-là on avait encore jamais osé la faire ! On ose m'expulser ? On ose me retirer mon droit aux plaisir sanglants de l'arène ?! Foi de
« Père Tempête » ça ne se passera pas comme ça ! Je m'élance donc avec détermination hors des vestiaires, bien décidé à réparer cette injustice par la force des poings. Le gérant du
DBF qui va alors essayer de me barrer la route pour préserver le bon déroulement de ses règles est à tout point de vue admirable, même si cela ne changera en rien l'issue de notre rapide altercation. Porteur de mauvaises nouvelles, délègue ton devoir quand tu dois parler à Tonton Toji, cela vaudra mieux pour ta pomme. Son successeur notera la leçon, j'en suis sûr.
Tandis qu'il se jette sur moi pour me barrer la route, je lui offre en pourboire un joli petit coup de tibia dans les bijoux de famille, de quoi les mettre à l'abri tout près du cœur. Le temps que la première larme s'écoule de sa joue cramoisie, je pose une de mes palmures sur sa tête, avant de le concasser violemment vers le sol comme une brique de lait vide !
Splatch ! J'ai du sang plein les mains, c'est chaud et ça sent bon, mais c'est encore loin d'être suffisant pour me calmer. Je traverse donc l'ensemble des locaux de l'arène, me perdant un bon nombre de fois en chemin et passant par à peu près tout les recoins possibles et imaginables. Bien sûr, cela a sur mon humeur à peu près le même effet que du napalm sur un incendie de forêt.
Raaaaaah ! Du coup, je mets un « poing » d'honneur à encastrer dans le décors le maximum de petits bouts de tous les gens que je croise, faisant alors preuve d'une violence et d'une imagination fertile. Un genre d'artiste en pleine période d'inspiration quoi. Du coup, c'est une cacophonie de cris d'horreur et de râles d'agonie qui envahira les locaux à chacune de mes rencontres, rapidement précédées par une foule terrifié qui fuit mon approche. Un concert de cris de désespoir et de supplications plaintives ponctuera les aléas de nos rencontres au détour d'un angle.
Finalement, comme sur un signe du destin, c'est lors du massacre du dernier vendeur de fritte ambulant que me parviendront enfin les bruits délirant de l'arène. Ah ben elle était par là en fait ! Bon faut dire que c'était le seul coin où j'étais pas encore aller... Fait chier, putain de chienlit de merde de foutre roux ! Je me jette donc sur les deux portes verrouillés de la grande porte de l'arène, l'impatience et la colère enflammant chacune de mes pensées. D'un coup de pied sauvage je fais alors voler les battants hors de leurs gongs, directement dans la foule déjà malmenée ! Rien à branler, ils avaient qu'à pas être là ! Le puissant cri de guerre qui s'expulse de tout mon être envahit chaque recoin du stade, avant de se répercuter encore et encore dans l'ensemble de la structure ! La moindre parcelle de terrain ou de banc vibre alors comme des feuilles dans la tourmente, signe précurseur de l'approche de la « tempête ». Le vitres éclatent, les oiseaux s'envolent, les chiens hurlent à la mort... classique mais toujours de bon ton. Les plus faiblards de la foule se recroquevillent alors au sol en sanglotant, tandis que d'autres se bouchent les oreilles avec le visage crispé sous la douleur.
« RAAAAAAaaaaaaah !! »
Mon regards parcoure ensuite l'ensemble des protagonistes, avant de se focaliser sur le premier défouloir de ma colère. Le para-tonnerre qui va manger pour les autres, le martyr qui va accueillir en son corps toutes les plaies de ce monde.
Toi !