Klaus Von Dragan [Terminé]

Klaus est un individu qui passe relativement inaperçu. Bien qu'il soit toujours en costume, il a les traits d'une personne tout à fait lambda. Une tignasse de couleur noire et de grands yeux noirs dégageant quelque chose d'amical au premier abord. Un spécialiste de l'attitude remarquera qu'il a toujours les épaules tournés vers son interlocuteur et ne croise que très rarement les bras pour se montrer le plus accueillant possible. Le pirate ne perd jamais son sourire qui se veut sincère en apparence. Mais cela, seuls les joueurs de poker les plus avertis peuvent deviner s'il s'agit là d'un sourire franc ou non. Son nez pointu et son visage aux traits fins font que l'on ne perçoit pas en lui une menace mais plutôt quelqu'un d'avenant. Il porte aux niveaux des oreilles des petites boucles d'oreilles très discrètes de couleur sinople. Il a généralement un bandeau au niveau du front. C'est pour caché une cicatrice qui s'est assez mal refermée et qui contrasterait avec son visage d'ange.

Passons maintenant à son corps, alors on va pas se mentir, il n'a pas du tout le gabarit d'un combattant au sens où on l'entend.  Le docteur mesure un mètre soixante quinze pour soixante dix kilos. Il n'a pas de muscles saillants, mais son corps semble quand même entretenu. Il n'est ni bedonnant ni bodybuilder. Son corps semble davantage avoir été conçu pour privilégier la souplesse et la rapidité à la force brute et à la résistance. Si nous étions dans un MMORPG, je dirais qu'il aurait le physique type de la classe voleur. Mais nous nous égarons encore une fois.  Ses mains sont toujours revêtus de gants blancs quand  le doc' se déplace ou qu'il doit opérer. S'il retire ses gants, c'est généralement pour ne pas les salir, donc l'opposé de ce que ferait un humain lambda. Il prend énormément soin de son apparence physique donc il sera très rare de voir le quelconque pli ou grain de poussière sur sa tenue entièrement noire. Sa cravate sera toujours bien droite et sa pince perpendiculaire au degré près. Il n'est d'ailleurs pas rare de le voir s'épousseter le costume et remettre sa cravate droite après un combat. Son pantalon de la même couleur que le reste de sa tenue, est impeccablement taillé, aucun ourlet ou aucun trou ne saurait apparaître. Ses chaussures de ville sont généralement ciré tous les jours et le nœud sur ses lacets est d'une symétrie qui frôle le toc.

Après avoir parlé de son visage et de son corps, passons maintenant à l'extérieur.  Klaus a une voix des plus affables, souvent posés et avec une certaine prestance. Il pourrait aisément passer pour un politicien avec sa rhétorique et son ton parfois trop solennel. Mais le Doc a un côté plus avenant qui fait que l'on pourrait facilement avoir confiance en lui, il est assuré dans sa voix et dans son allure et pourrait sans aucun doute convaincre une foule de son existence avec son sourire des plus sincères. Voilà donc à quoi ressemble Klaus physiquement : Une personne lambda à l'allure affable et qui présente bien.

Si le physique de notre héros peut sembler des plus charmants et des plus angéliques, son âme reflète une bien plus sombre réalité. Klaus est en effet quelqu'un de manipulateur qui aime jouer au bon samaritain pour faire baisser la garde de son interlocuteur.  Seul son intérêt compte pour l'heure, et s'il doit pour cela passer sur le corps de nombreuses personnes, il le fera sans hésiter.  Vous connaissez le serment d'Hippocrate ? Celui qui oblige tout médecin à soigner sans distinction les personnes ? Et bien cela ne s'applique pas pour Klaus. C'est quelqu'un de vénale, pas dans le but d'avoir et de posséder des berries, mais dans le but de pouvoir faire avancer ses recherches. Quand il ausculte une personne, ce n'est pas une vie humaine qu'il regarde mais plutôt une énigme qu'il s'amuse à résoudre. Contrairement à bon nombre de médecin, il n'aurait aucun scrupule à enjamber le corps d'un enfant mourant de la maladie.  Peut être même qu'il afficherait une moue de dégoût à ce moment là.  Son passé fait qu'il a une approche de la vie très étrange avec d'un côté, les gens qu'il considère comme sa famille, et les personnes lambdas qu'il considère comme des cobayes pour ses expériences.

Cependant, le docteur n'est pas entièrement malfaisant. Si on le paye pour des soins, il s'appliquera avec une minutie incroyable pour faire en sorte de terrasser la maladie ou de soigner des blessures. Le doc' est également capable de faire preuve de loyauté, soit par intérêt, soit par affection. C'est une personne très intelligente qui dispose d'une mémoire quasi absolue, tout ce qu'il a lu quelque part, il est capable de s'en rappeler si cela concerne un domaine qui l'intéresse.  C'est aussi quelqu'un de globalement pacifiste, il préfèrera toujours la jouer profil bas pour éviter au maximum les confrontations.  S'il doit se battre, il le fera, mais il prendra toujours le moins de risque possible et si possible, il trouvera une solution pour ne pas se battre.  Klaus est un acharné de travail, il peut passer plusieurs jours à bosser sur une maladie qu'il ne connait pas ou à préparer une mixture pour qu'elle ait le minimum d'effet secondaire.  Ses connaissances et son intelligence font de lui un stratège hors pair à défaut d'être un guerrier surpuissant.

Concernant ses faiblesses, il y a aussi à dire. C'est un homme marqué par son passé et il est possible de le déstabiliser complétement en parlant de ce dernier, lui faisant perdre sa concentration légendaire. Ce n'est également pas un combattant, et dans un duel de face équitable, il a de forte chance de ramasser ses dents à la fin de ce dernier. C'est également une personne vénale donc il est possible de l'acheter pour s'attacher ses services. Vu qu'il ne voit que par intérêt, le plus offrant aura tendance à être son allié au détriment des autres. Petit bémol simplement sur ce sujet, s'il estime une personne au plus haut point, tout l'argent du monde ne pourra l'inciter à la trahir.


Pour ce qui est de sa vision du monde, elle est assez simpliste en réalité. Il y a d'un côté le gouvernement mondial qui impose des règles et qui tient à appauvrir la population. Il y a les marines, le bras armé du gouvernement mondial qui ne fait qu'appliquer bêtement les directives de ce dernier. Les citoyens normaux qui subissent cette oppression mais continue de travailler dur en échange d'un peu de sécurité. Et enfin, il y a les pirates, des personnes qui s'affranchissent des règles dans le but d'atteindre un objectif que le gouvernement mondial n'est pas prêt à leur donner.  Et Klaus fait partie de ces gens là.  Son ambition ne saurait être freiner par qui que ce soit. Pour agir avec la marge de manœuvre maximale, il sait que tôt ou tard, il devra être hors la loi. Voilà comment il voit le monde, sans jugement de bien ou de mal, juste des stéréotypes et des futures clients potentiels.  Oui, je n'ai pas dis patient, j'ai dis client.

Saint Uréa, 1602, manoir de la famille Von Dragan :

"Encore un dernier effort Ionna .. tu y es presque … Gavelin, allez me chercher un autre linge propre"

La voix de Léopold Von Dragan essayait de se montrer au maximum réconfortante mais transpirait une certaine inquiétude. Le futur père avait tenu à être celui qui mettrait au monde sa progéniture lui même, mais il ne s'attendait pas à de telles complications. Dix jours avant le terme, le médecin avait fait installé une salle aseptisée pour faire naître l'enfant dans de meilleures conditions. Il s'était entrainé plusieurs jours durant pour être efficace le jour J, mais il y a toujours des imprévus qui empêche les choses de se dérouler comme prévu. Deux jours après le terme, le bébé avait la tête du mauvais côté et la naissance du jeune Klaus s'annonçait des plus difficiles. Le médecin ne savait pas quoi faire pour soulager sa femme. Les servantes se relayer pour offrir à son front un peu de fraicheur, et la future mère se montrait très courageuse pour endurer pareille douleur sans se plaindre.

Gavelin, le majordome de la maison, comme son père avant et son grand père avant revint en toute hâte avec un linge propre qui vint remplacer le précédent recouvert de sang. La naissance s'avérait plus compliqué et une hémorragie s'était déclenché. Le patriarche lutta de toute ses forces au côté de sa femme pour finalement arrivé à faire naître ce jeune garçon. Ce dernier était tout bleu et ne semblait pas bouger. Le patriarche pris le nourrisson dans ses bras, et se retrouva paniquer de le voir ainsi immobile. Ses connaissances en médecine était formelles, si le garçon ne pleurait pas, il allait finir étouffer. La seule condition pour sa vie était de relâcher un cri. Et finalement, alors que l'espoir commençait à faiblir, le jeune Klaus poussa son premier cri provoquant l'émerveillement général autour de lui. Léopold éleva l'enfant dans les airs, comme un sportif montrerait la coupe qu'il a durement gagnée et s'exclama.

"Mon fils KLAUS est né ! Félicitations ma chérie ! Regarde comme il est beau !"

Léopold s'empressa de tendre l'enfant à sa mère qui l'accueilli avec bien plus de délicatesse que son père euphorique. La douleur était encore belle et bien présente mais la joie de voir son fils en vie dans ses bras l'emporta sur cette dernière. Pour un temps tout du moins, la mère grimaça de douleur, n'osant geindre pour ne pas inquiéter son mari qui remarqua ce rictus de douleur. Il confia l'enfant à l'une de ses servantes et pris la main de sa femme, s'inquiétant de sa santé.

"Que t'arrive t'il ma douce ?"

"Ce n'est probablement rien … c'est juste que … je ne sens plus mes jambes ..."

----------------------------------------------------------------

Saint Uréa, 1608, manoir des Von Dragan :

"Cela fait partie de tes obligations en tant que noble mon fils, tu dois t'y habituer."

"Les obligations des nobles, c'est trop nul"

Le jeune Klaus essayait de maintenir sa posture droite pour ne pas faire tomber la pile de livres de sa tête. C'était impossible de comprendre l'utilité pour un enfant de six ans de marcher avec des livres sur la tête. Sa mère, dont le destin a fait qu'elle ne se relèverait jamais de son fauteuil roulant,  voulait lui apprendre à marcher la tête droite pour paraitre plus noble et plus grand. Le jeune homme avait envie d'aller jouer et trouvait cet exercice des plus barbants. Pour un super jeu que lui avais promis sa mère, c'était franchement pas la panacée ! Après une ultime tentative non-fructueuse, le jeune héritier jeta les livres au sol en boudant.

"C'est nul, c'est décidé, je ne serais pas noble quand je serais grand."

"Mais cela fait partie de tes obligations mon chéri, un jour où l'autre tu seras amené à représenter la famille Von Dragan. Que voudrais tu être d'autre ?"

"Je serais médecin comme papa !"

"Ah ça, les chiens ne font pas des chats" répondit la mère amusée par la réponse de son fils. "Mais il faut que tu comprennes qu'un jour tu seras un beau jeune homme, qui trouvera une magnifique épouse"

"Beurk, je veux pas me marier, les filles c'est nuls !"

"Ahah, tu ne diras pas ça plus tard, tu auras le temps de comprendre. Et puis j'ai pas l'impression que tu sois indifférent au charme de Nola, la fille de la gouvernante."

"Elle est gentille et drôle oui, mais je vais pas me marier avec elle non mais !"

Le jeune Klaus se mit à croiser les bras en gonflant les joues. C'est vrai que depuis qu'il était né, il n'avait pas connu beaucoup d'enfant avec qui jouer. Sa meilleure amie était la fille de la gouvernante Nola, qui avait à peine un an de moins que lui. Sa bienveillance et son sens de l'humour avait fait que les deux jeunes enfants étaient les meilleurs amis du monde. Le jeune Klaus s'approcha de sa mère et monta sur ses genoux. Son innocence et sa joie de vivre lui avait déjà fait oublié la frustration de son échec passé. Ce n'était plus qu'un enfant comme les autres demandant à sa mère un peu de distraction.

"On joue à un jeu M'man ?"

"Mon chéri,  ce n'est pas encore l'heure de jouer, cette heure est dédiée à ton apprentissage."

"Oh M'man, c'est nul de marcher avec des livres sur la tête …"

"Que dirais tu d'un peu de couture ?"

"Hé ! Je suis pas une femme !"

"Non, tu es un beau jeune homme, mais ne penses tu pas si tu veux faire médecin qu'apprendre à coudre te sera utile pour panser des blessures ?"

L'héritier semblait réfléchir avant d'hausser les épaules et il regarda sa mère lui montrer les différentes techniques de coutures dans un silence religieux.


--------------------------------------------------------------------
Saint Uréa, 1613, manoir des Von Dragan :

"Tu as vu ce que j'ai acheté, avoue que c'est classe !"

Le jeune maître montrait fièrement à son amie Nola les deux couteaux karambit qu'il avait désormais en sa possession. La fille de la gouvernante regardait interdit ces deux couteaux et fit une moue sceptique. Elle s'attendait à ce qu'il lui montre quelque chose de plus importants que deux simples morceaux de métal recourbés. Il avait posté Siriu, son majordome personnel à l'entrée de la pièce pour l'avertir si son père arrivait. C'était un moment intime entre les deux, et Nola attendait plutôt un premier baiser qu'une simple démonstration  de ses possessions. L'adolescente fit tout de même mine de s'intéresser par curiosité.

"Mais où as tu trouvé ça ? C'est dangereux, tu ne devrais pas jouer avec."

"J'ai récupéré ça au forgeron du village. Parait il que ça appartenait à un révolutionnaire avant la grande purge d'il y a deux ans. Au moins maintenant, ils sont dans des bonnes mains. J'ai vu des gens se battre avec, c'est trop classe. Regarde ça !"

L'héritier de la famille Von Dragan fit virevolter les lames dans un sens puis dans l'autre. Il avait bien en main les deux arceaux et s'amusait même à faire des tours complets. C'était purement esthétique et sans aucune technique véritable, mais cela satisfaisait pour l'instant le jeune maître qui voyait en ces lames deux gros jouets plus que des instruments de morts. Alors qu'il fanfaronnait avec ces nouvelles acquisitions, la jeune demoiselle pris un air inquiète. Le jeune homme prenait énormément de vitesse avec ses lames, et elle avait peur qu'il se fasse mal avec. Elle l'interrompit donc en ajoutant.

"Tu devrais faire attention, tu vas te blesser ! Elles ont l'air bien aiguisés ses lames …"

"N'importe quoi, je suis un professionnel, je sais ce que je fais. Je serais le grand défenseur de la veuve et de l'orphelin. Je ferais connaître le nom de la famille Von Dragan sur toutes les mers et bientôt je serais amène de combattre et de détruire n'importe quel pirate qui se dressera sur ma … AIE !"

Alors qu'il s'amusait à faire virevolter ses lames, l'une d'elle l'entailla au front assez profondément lui faisant lâcher les armes sous le choc. Du sang coulait sur ses yeux et le petit Von Dragan posa ses mains sur la plaie pour faire un point de compression et éviter que le sang ne s'écoule trop. Le jeune maître pesta contre sa maladresse et la fille de la gouvernante inquiète pris la direction de la porte en disant.

"Ne bouge pas, je vais chercher ton père, il va te soigner."

"Non ne fait pas ça, sinon il va me confisquer ses lames ! Je sais recoudre les gens, passe moi juste le matériel à ta gauche, ça devrait suffire. Tu ne dois pas en parler … ce sera notre secret d'accord."

La jeune fille s'interrompit, pesant le pour et le contre de son histoire. Puis finalement, elle lâcha un soupire et lui tendit les éléments qu'il demandait pour le recoudre. Nola n'était pas spécialement habile de ses doigts et c'était pour elle impossible d'imaginer recoudre une plaie. Par contre, elle se rendit utile en tenant le miroir face à Klaus qui réussit à se recoudre après plusieurs tentatives. Le jeune homme pesta car cela cicatriserais probablement mal, mais au moins la blessure était refermée. Nola sorti un bandage qu'elle mit autour du front de l'héritier. Elle lui sourit et ajouta d'un ton calme.

"Voilà, ton secret est bien gardé, ne t'en fais pas, je ne dirais rien. Mais, vu que tu m'as présenté un de tes secrets, laisse moi te confier le mien..."

La jeune fille s'approcha de l'héritier et lui déposa un baiser sur le bout des lèvres. Klaus demeura interdit mais ne fit aucune démarche pour s'éloigner de son amoureuse. Il passa quelques secondes, mais le temps s'était arrêté pour les deux jeunes tourtereaux. Puis, Nola arrêta le baiser, éclata de rire puis disparu dans l'encadrure de la porte. En onze ans de vie, il avait appris beaucoup de chose, mais pour ce qui est de l'amour, ce fût sa première leçon.

---------------------------------------------------------------------------------------

Saint Uréa, 1622, manoir des Von Dragan :

"Il devra le savoir tôt ou tard tu sais, je ne suis pas très à l'aise au point de le cacher de tous."

"On lui en parlera, ne t'en fais pas, j'attends juste de finir mes études de médecines, et quand je serais médecin, je t'épouserais. Je te l'ai promis et je tiendrais parole. Je ne le laisserais pas se mettre en travers de notre route, quitte à devoir quitter le manoir."

Le temps a passé, Klaus est devenu un magnifique jeune homme de 20 ans, droit et bien éduqué, et Nola est devenue la plus belle jeune femme de tout Saint Uréa.  Les deux amoureux doivent se voir en cachette du fait de leur rang, il serait très mal vu pour un noble comme Klaus de se faire voir en compagnie d'une simple domestique. Si tôt a t'elle atteint ses 16 ans, qu'elle a décidé d'entrer au service de la famille Von Dragan. Quant à Klaus, il a suivi les traces de son père et entamé des études pour devenir médecin. Le secret épuisaient chaque jour un peu plus les deux amoureux, mais rien ne pourrait les séparer pour autant. Ils voyaient l'avenir sous son meilleur jour, pleins de promesses et d'amours.  Le jeune Von Dragan tenait les mains de sa belle dans les siennes et y déposa un baiser sur chacune d'entre elle.

"Je suis désolé de te faire attendre autant de temps, mais une fois que je serais officiellement médecin, rien ne pourra plus nous arrêter. Ni mon père, ni personne. Il y a toujours besoin d'un médecin sur beaucoup d'îles. Je soignerais tout le monde et nous aurons notre place au sein de la société. Ce sera toi et moi, juste toi et moi."

"Ne me fais pas languir davantage d'accord ? Fini au plus vite tes études, puis nous irons tous les deux nous installer où bon te semblera."

"Je te le promet ! Et crois moi, je vais être le meilleur médecin de tous les temps !"

"Je n'en ai jamais douté, mon aimé, tu deviendras le plus grand des médecins."

------------------------------------------------------------------------------------------------
Lettre à Nola, 1627
"Mon amour,

Plus qu'une dernière année et nous serons enfin réunis. Je me languis de tes bras et j'ai hâte de revenir vers toi en tant que médecin, ce qui mettra enfin fin à notre calvaire. J'ai commencé à préparer ma famille au fait que nous allions nous fiancer ci-tôt que nous nous serions retrouvé.

Ma mère m'a encouragé dans mon projet, en souhaitant de tout cœur que nous nous unissions dans l'amour, mais mon père n'était pas vraiment de cet avis. Il souhaitait que j'épouse un meilleur partie, mais je préférerais me donner la mort plutôt que d'épouser une autre femme que toi.

Ton absence est mon mal le plus profond, mais vois tu, je sais que tu m'attends et cela me console. Je tiens le compte des jours qui me sépare de toi. D'ici  122 jours, nous serons réunis et nous serons heureux pour toujours je t'en fais la promesse.

Ton amour, Klaus"

--------------------------------------------------------------------------------------------------------
Saint Uréa, 1628, manoir des Von Dragan :

Klaus descendit de la calèche et fit face au manoir des Von Dragan. Cela lui faisait tellement plaisir de rentrer à la maison. Il allait enfin pouvoir demander la main de Nola. Il avait réussi haut la main son diplôme de médecine et était même sorti major de sa promotion, ce qui l'emplissait de fierté. Mais en réalité, ce qu'il espérait par dessus tout c'est de revoir sa bien aimé. Alors qu'il approchait du pas de la porte, Siriu se tenait devant l'entrée. Le jeune médecin le gratifia d'un sourire fou de joie qui fut contrebalancé par la mine attristée de son serviteur. Klaus s'étonna de voir son majordome aussi décontenancé et s'inquiéta pour lui quand celui-ci pris enfin la parole.

"Monsieur, sachez que j'ai tout fait pour convaincre votre père de ..."

Il ne put finir sa phrase, se noyant dans les larmes.

"Ne t'en fais pas Siriu, ce n'est pas grave. Même s'il n'accepte pas mon mariage avec Nola, je ferais moi même le nécessaire. Ne te met pas dans cet état."

"Il faut que je vous montre quelque chose Monsieur..."

Sans dire plus de chose, le majordome s'avançait d'un pas pressé à travers les pièces du manoir. Klaus le suivi religieusement, commençant à s'inquiéter de ce qui pouvait mettre son majordome dans un tel état. Lorsqu'il arriva dans le jardin, le majodorme désigna un endroit du bout du doigt avant de retomber en larme de plus bel. Le médecin s'approcha pour voir l'objet de la tristesse de Siriu, et à ce moment précis son coeur se brisa en mille morceau. Il y avait un amas de terre, remué comme si quelqu'un avait fraichement creusé le sol. Et avec, une photo, une photo d'une personne que Klaus aurait reconnu parmi mille autre : Nola.  L'héritier se retourna furieux vers Siriu, pensant d'abord à une mauvaise blague, mais au vue des larmes de son majordome, c'était impossible. Le doc tomba à genou devant la sépulture de sa défunte promise, ses doigts s'écartèrent et des larmes tombèrent sur la terre meuble. Le temps s'était arrêté, et une haine incroyable s'était emparé de lui. Une haine que rien au monde ne pourrait jamais plus lui enlever. Il en voulait à la terre entière mais surtout à lui même de ne pas avoir été là pour elle. Quand il arriva enfin à articuler, Klaus déclara sur un ton extrêmement sombre.

"Pourquoi ... ne m'as tu ... rien dit SIRIU ? JE TE FAISAIS CONFIANCE !"

"Ne blâme pas Siriu, il a agi selon mes ordres."

Cette voix, il l'aurait reconnu parmi milles autres. C'était son père Léopold, l'homme qui l'avais mis au monde et qui avait décidé de taire la mort de sa bien-aimé. Klaus demeura tirailler entre la haine et son incompréhension, ne sachant pas quelle émotion laisser s'exprimer. Son père décida pour lui et lui expliqua la raison de son geste.

"Nola est tombée gravement malade il y a de cela un mois. Une fièvre soudaine dont l'origine était inconnue. Je ne t'en ai pas parlé dans mes lettres car je souhaitais que tu te concentres sur tes études. J'ai fais tout mon possible pour la sauver, mais cela n'a pas été possible. Elle est morte il y a deux semaines. Mon fils, je pense que c'est ce qu'elle aurait souhaité. Elle avait connaissance de sa position inférieure et maintenant grâce à ce sacrifice, elle a fait de toi un médecin. Apprendre sa mort ne t'aurait que retarder sur l'acquisition de ton diplôme et …"

Cela en était trop pour Klaus, il sauta sur son père et lui mit un coup de poing directement dans la joue droite qui fit tomber le patriarche de la famille Von Dragan devant le regard interdit de Siriu qui n'aurait jamais imaginer le jeune médecin capable de lever la main sur son propre père. Plus rien de beau ne semblait jaillir des yeux de l'amoureux brisé. Il attrapa rapidement ses deux karambits et en déposa un sur la gorge de son père et l'autre était tendu, la pointe en direction de Siriu. Le jeune homme, le regard plein de haine, planta ses yeux dans ceux de son père.

"Toi, le grand Leopold Von Dragan n'est pas arrivé à soigner une simple fièvre ? Ne te fiches pas de moi ! Tu n'as jamais pensé à mon bien-être mais tu voulais juste te débarrasser de la fille qui me détournerais du chemin que tu as tracé pour moi. Tu es un monstre ! TU AURAIS PU LA SAUVER !"

"Je te jure mon fils que j'ai fais tout ce qui était en mon pouvoir pour la sauver ! Je ne la portais pas spécialement dans mon coeur c'est vrai après tes révélations, mais je suis médecin avant tout ! Je ne laisserais personne mourir sans agir !"

Klaus asséna un deuxième coup de poing à son père qui fût assommer par ce coup. Il en avait assez entendu. Son pouls s'accéléra et une impuissance qu'il n'avait jamais éprouvé jusqu'à maintenant vint l'envahir. *A quoi cela sert-il que je puisse sauver des vies si c'est pour voir mourir les gens que j'aime tôt ou tard ?* Pensait le médecin en regardant le corps inanimé de son père. Siriu fit des signes d'apaisement et  Klaus le conservait en joug avec son karambit. Il ajouta d'une voix calme.

"Siriu, pose ton pistolet à côté de toi et recule de cinq mètres. Si tu veux conserver ton maître en vie ..."

Le jeune maître savait que Siriu était armé, et même s'il savait qu'il n'oserait pas tirer sur le fils de son employeur, il voulait être sûr que ce dernier ne tente rien de stupide. Siriu n'hésita pas une seule seconde et déposa l'arme cachée dans le revers de sa veste  à même le sol. Klaus se leva et récupéra l'arme avant d'ajouter à l'intention de ce dernier.

"Tu préviendras ma mère que je ne remettrais plus les pieds ici avant d'avoir atteint mon objectif. D'ici là, je t'interdis de toucher à la sépulture de Nola ..."

"Jeune Maitre, qu'avez vous en tête ?"

"A ton avis Siriu, je vais réussir là où mon père a échoué. Je vais soigner Nola."

"Mais jeune Maître, elle est morte ..."

"Dans ce cas je soignerais la mort ..."

Klaus disparu suite à ces mots dans l'encadrure de la porte. Et ce fût la dernière fois que l'on entendit parlé de lui  à Saint Uréa. Des rumeurs parlent d'un homme étrange qui aurait embarqué à bord d'un navire en direction d'une autre île de South Blue, mais impossible de savoir quelle direction ce dernier à choisi.