Les récents évènements avaient épuisé Mount. Il avait dû travailler jour et nuit, pour concilier ses activités habituelles et ses nouvelles tâches. À présent, il pouvait respirer et profiter d'une routine qu'il trouvait plutôt agréable. Un jour, il donnait des cours magistraux à l'académie militaire de Terra ; le lendemain, il se rendait à Alpha pour gérer le complexe militaro-industriel de Terra. Le Fantôme appréciait son quotidien. Il jouissait d'une position sociale relativement confortable et arrivait à se faire une place dans la société terranne, même s'il venait de l'étranger. Il avait multiplié les rencontres et les amitiés, même si celles-ci restaient superficielles du fait de la nouveauté des relations. Terra avait un climat tempéré, et rares étaient les jours nuageux. Les jours de fraicheurs étaient même bienvenus dans la capitale, où le grouillement ininterrompu des hommes et des navires faisait suffoquer toute la métropole.
Mountbatten pensait de plus en plus que le destin l'avait mené jusqu'à cette île aux confins du Nouveau Monde. Après tout, il n'avait pas vraiment choisi sa destination. Darren Livingstone, un lieutenant de Ravrak, l'avait fait pour lui. Pour ainsi dire, il l'avait envoyé en mission sur Terra. Le Marijoan n'avait pas eu le luxe de discuter les termes du contrat. C'était soit ça, soit la mort. Et puis, quoi de mieux pour refaire sa vie que d'aller loin, dans une contrée qui n'avait aucune idée de sa vie antérieure. C'était une nouvelle aventure, une nouvelle vie qu'il avait lancé ici.
L'arrivée de la délégation diplomatique du Gouvernement Mondial à Alpha il y a un peu moins d'un mois avait changé les choses. Lui qui comptait affronter ses démons le plus tard possible s'était retrouvé face à l'institution qui l'avait trahi. En effet, avant d'être commandeur dans les armées de Terra, il avait été officier dans la Marine d'élite. Deux ans de bons et loyaux services. Une période courte mais intense, où il avait pu gravir les échelons. Parmi ses états de service, on retrouvait la grande bataille de Kanokuni, sur West Blue, une infiltration dans les milieux esclavagistes de Rhétalia, où il rencontra un certain Raphaël Andersen, maintenant pirate ; puis il avait été muté au G9 de Grand Line. Dès ses premiers jours, il avait subi l'attaque d'un pirate nommé Clotho, puis la guerre de Vindex se déclara quelques semaines plus tard. Et il avait été envoyé, avec toute sa division, sur l'île pour mener une campagne qui avait duré sept mois. Sept longs mois.
Il balaya cette pensée d'un revers de la main. Parfois, il fallait du temps pour regarder à nouveau son passé en face.
Pour oublier ces tragédies, il demanda un autre verre de whisky-martini auprès du barman, d'un revers de la main. Après sa journée à l'usine, il était venu prendre un peu de bon temps dans un bar chic de la ville ouvrière. La clientèle était composée des directeurs et autres cols blancs qui pouvaient se permettre de dépenser un peu plus que les autres dans des boissons alcoolisées. Il était venu avec Hobart, son fidèle superviseur qui faisait la gestion quotidienne l'entreprise. Les deux hommes s'entendaient bien, même très bien. Ils avaient tous deux un sens de l'organisation similaire et appréciait donc la manière de travailler de l'autre. Sur le plan des valeurs, ils plaçaient beaucoup d'importance dans la loyauté, le respect et l'ordre. "Qui se ressemble, s'assemble", comme dit l'adage. À leur table, d'autres cadres s'étaient joints, dans l'esprit festif qui caractérise les apéros de sortie de travail. Les discussions allaient bon train : d'abord portées sur le business, elles s'étaient vite diversifiées. Ils parlaient politique, actualité, et puis chacun donnait son avis et partageait ses expériences personnelles. Quelques blagues de bas étage avaient été échangé, notamment sur les femmes, sans que cela ne prédomine la conversation.
Ce bar, le Lounge Royale, était remarquable pour le bon goût de son propriétaire. Grâce à un jeu de lampes, la luminosité était parfaitement agréable, surtout pour une fin de soirée. Les tables étaient en bois exotique et de nombreuses plantes ornaient l'endroit. Le tout donnait une atmosphère particulière qui le différenciait des autres bars de la ville. La hauteur des salles était correcte, de sorte qu'on ne s'y sentait pas à l'étroit. Et puis c'était principalement pour la qualité des verres servis que la bourgeoisie dorée de la ville s'y rendait. Les boissons étaient excellentes, servies par des barmans dont la dextérité et la maîtrise impressionnait toujours les clients. Ceux-ci les regardaient faire avec admiration. Mount commençait à être un habitué, et venait même parfois seul et retrouvait des connaissances avec qui il avait discuté quelques jours auparavant autour d'un énième verre.
Progressivement, Mount était devenu un notable local. Un chef d'entreprise parmi d'autres et un officier subalterne sans grande envergure. Il rentrait malgré lui dans un moule qui l'aurait rebuté auparavant. Après tout, il avait grandi et avait évolué dans une mentalité de soldat, de guerrier. Il se ramollissait, en somme. Certes, il enseignait à l'École militaire de Terra, mais ce n'est que ponctuellement qu'il enfilait l'uniforme, et il n'avait aucun commandement. À vrai dire, il ne voyait jamais le terrain. À quand remontait la dernière fois où il s'était entraîné ? Ou même battu ? Plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Depuis qu'il était venu sur l'île, il n'avait pas croisé le fer une seule fois. Il vivait à présent une existence paisible. Était-ce une bonne chose ? Lui-même ne le savait pas. Affronter le danger, repousser ses limites, et toutes ces choses qu'il avait appris quand il servait dans la Marine… Il commençait à les remettre en doute. Après tout, nombreux étaient sur ce monde à vivre une vie tranquille, sereine. Peut-être aspirait-il à cela.
Il contemplait, pensif, le verre whisky-martini qu'on lui avait servi. Le Fantôme se remettait en question plus que jamais. Fallait-il accepter cette vie de plaisirs faciles ? Ou bien chercher à réveiller son esprit guerrier ? Le Mountbatten qui sirotait son verre semblait si différent de celui qui avait sévi sur Vindex. Peut-être était-ce un écran de fumée ? Peut-être qu'au fond, ce qui avait changé n'était pas tant son caractère que son environnement. Il laissait cette réflexion en suspens et s'enivra avec son collègue et d'autres connaissances le reste de la soirée. Après tout, l'alcool avait ça de bon qu'il permettait d'oublier tout le reste pour se concentrer sur l'instant de jouissance présent.
Mountbatten pensait de plus en plus que le destin l'avait mené jusqu'à cette île aux confins du Nouveau Monde. Après tout, il n'avait pas vraiment choisi sa destination. Darren Livingstone, un lieutenant de Ravrak, l'avait fait pour lui. Pour ainsi dire, il l'avait envoyé en mission sur Terra. Le Marijoan n'avait pas eu le luxe de discuter les termes du contrat. C'était soit ça, soit la mort. Et puis, quoi de mieux pour refaire sa vie que d'aller loin, dans une contrée qui n'avait aucune idée de sa vie antérieure. C'était une nouvelle aventure, une nouvelle vie qu'il avait lancé ici.
L'arrivée de la délégation diplomatique du Gouvernement Mondial à Alpha il y a un peu moins d'un mois avait changé les choses. Lui qui comptait affronter ses démons le plus tard possible s'était retrouvé face à l'institution qui l'avait trahi. En effet, avant d'être commandeur dans les armées de Terra, il avait été officier dans la Marine d'élite. Deux ans de bons et loyaux services. Une période courte mais intense, où il avait pu gravir les échelons. Parmi ses états de service, on retrouvait la grande bataille de Kanokuni, sur West Blue, une infiltration dans les milieux esclavagistes de Rhétalia, où il rencontra un certain Raphaël Andersen, maintenant pirate ; puis il avait été muté au G9 de Grand Line. Dès ses premiers jours, il avait subi l'attaque d'un pirate nommé Clotho, puis la guerre de Vindex se déclara quelques semaines plus tard. Et il avait été envoyé, avec toute sa division, sur l'île pour mener une campagne qui avait duré sept mois. Sept longs mois.
Il balaya cette pensée d'un revers de la main. Parfois, il fallait du temps pour regarder à nouveau son passé en face.
Pour oublier ces tragédies, il demanda un autre verre de whisky-martini auprès du barman, d'un revers de la main. Après sa journée à l'usine, il était venu prendre un peu de bon temps dans un bar chic de la ville ouvrière. La clientèle était composée des directeurs et autres cols blancs qui pouvaient se permettre de dépenser un peu plus que les autres dans des boissons alcoolisées. Il était venu avec Hobart, son fidèle superviseur qui faisait la gestion quotidienne l'entreprise. Les deux hommes s'entendaient bien, même très bien. Ils avaient tous deux un sens de l'organisation similaire et appréciait donc la manière de travailler de l'autre. Sur le plan des valeurs, ils plaçaient beaucoup d'importance dans la loyauté, le respect et l'ordre. "Qui se ressemble, s'assemble", comme dit l'adage. À leur table, d'autres cadres s'étaient joints, dans l'esprit festif qui caractérise les apéros de sortie de travail. Les discussions allaient bon train : d'abord portées sur le business, elles s'étaient vite diversifiées. Ils parlaient politique, actualité, et puis chacun donnait son avis et partageait ses expériences personnelles. Quelques blagues de bas étage avaient été échangé, notamment sur les femmes, sans que cela ne prédomine la conversation.
Ce bar, le Lounge Royale, était remarquable pour le bon goût de son propriétaire. Grâce à un jeu de lampes, la luminosité était parfaitement agréable, surtout pour une fin de soirée. Les tables étaient en bois exotique et de nombreuses plantes ornaient l'endroit. Le tout donnait une atmosphère particulière qui le différenciait des autres bars de la ville. La hauteur des salles était correcte, de sorte qu'on ne s'y sentait pas à l'étroit. Et puis c'était principalement pour la qualité des verres servis que la bourgeoisie dorée de la ville s'y rendait. Les boissons étaient excellentes, servies par des barmans dont la dextérité et la maîtrise impressionnait toujours les clients. Ceux-ci les regardaient faire avec admiration. Mount commençait à être un habitué, et venait même parfois seul et retrouvait des connaissances avec qui il avait discuté quelques jours auparavant autour d'un énième verre.
Progressivement, Mount était devenu un notable local. Un chef d'entreprise parmi d'autres et un officier subalterne sans grande envergure. Il rentrait malgré lui dans un moule qui l'aurait rebuté auparavant. Après tout, il avait grandi et avait évolué dans une mentalité de soldat, de guerrier. Il se ramollissait, en somme. Certes, il enseignait à l'École militaire de Terra, mais ce n'est que ponctuellement qu'il enfilait l'uniforme, et il n'avait aucun commandement. À vrai dire, il ne voyait jamais le terrain. À quand remontait la dernière fois où il s'était entraîné ? Ou même battu ? Plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Depuis qu'il était venu sur l'île, il n'avait pas croisé le fer une seule fois. Il vivait à présent une existence paisible. Était-ce une bonne chose ? Lui-même ne le savait pas. Affronter le danger, repousser ses limites, et toutes ces choses qu'il avait appris quand il servait dans la Marine… Il commençait à les remettre en doute. Après tout, nombreux étaient sur ce monde à vivre une vie tranquille, sereine. Peut-être aspirait-il à cela.
Il contemplait, pensif, le verre whisky-martini qu'on lui avait servi. Le Fantôme se remettait en question plus que jamais. Fallait-il accepter cette vie de plaisirs faciles ? Ou bien chercher à réveiller son esprit guerrier ? Le Mountbatten qui sirotait son verre semblait si différent de celui qui avait sévi sur Vindex. Peut-être était-ce un écran de fumée ? Peut-être qu'au fond, ce qui avait changé n'était pas tant son caractère que son environnement. Il laissait cette réflexion en suspens et s'enivra avec son collègue et d'autres connaissances le reste de la soirée. Après tout, l'alcool avait ça de bon qu'il permettait d'oublier tout le reste pour se concentrer sur l'instant de jouissance présent.