Le soleil se levait à peine sur Bienvenue-les-Danseuses, dardant de faibles rayons roses à travers le ciel. Tenko passait en revue les hommes qui allaient commencer les patrouilles au sein de la ville. Un subtil équilibre avait été trouvé dans les proportions de locaux et d'étrangers qui composaient chaque escouade. Trois Absurdiens pour deux Requins. Ce mélange qui donnait la majorité aux insulaires avait permis d'établir l'exercice sur l'île après les récents évènements. Le commodore avait mis un coup de pied dans la fourmilière après avoir eu un accrochage avec la Milice Malicieuse. Et il ne comptait vraiment pas s'arrêter là. La piste d'Ed Duke, l'homme qui s'était infiltré au cœur de la base, restait aussi ténue qu'elle l'avait toujours été. Mais les éléments qu'il avait révélé à l'officier supérieur, concernant la possible présence de forces révolutionnaires sur l'île, ça c'était beaucoup plus facilement sondable. C'était là que le jeune homme avait développé ce stratagème. Sous couvert d'un exercice militaire, il avait réussi à calquer les zones de patrouilles de la Milice Malicieuse et à y faire passer ses propres hommes quelques minutes seulement avant les bouffons. Alphazoulou s'était montré réticent de prime abord, mais il avait finalement cédé sur la garantie d'avoir une majorité de ses hommes dans chaque groupement. Il pensait alors qu'aucun incident ne pourrait survenir de la sorte. Les soldats attendaient, au garde à vous. Trois cinquièmes d'entre eux affichaient un air las et apathique. Les deux cinquième qui restaient avaient reçu un briefing concis, dans lequel les informations importantes s'étaient diluées en descendant la chaîne de commandement. Ces soldats-là savaient qu'ils devaient reporter à leurs chefs de section, habillés en touristes et placé à égale distance de plusieurs rondes et d'un relais d'information, la moindre activité suspicieuse, qu'elle proviennent d'une source civile ou de forces paramilitaires.
"Messieurs, j'attends de vous le plus grand sérieux au cours de cet exercice. Votre garnison n'a jamais eu à interférer avec le maintien de l'ordre sur cette île, et de ce fait vos compétences dans l'exercice de ce type de missions n'ont pu être développées. Chaque chef d'escouade connaît sa ronde. Vous patrouillez pour une durée de quatre heures. Vous rejoignez votre point de départ et l'équipe suivante prends la relève. Prenez ce travail au sérieux, je compte sur votre conscience professionnelle. "
Les marins se mirent en marche, passant le portail et disparaissant chacun d'un côté du chemin. Tenko n'attendit pas longtemps avant de rejoindre un autre groupes de soldats, quatre hommes qui attendaient plus loin. Ils avaient tous enlevé de leur bras le foulard qui les distinguaient de leurs homologues locaux. Quatre sous-officiers qui suivaient le commodore depuis un bon moment déjà. Le jeune homme jeta son manteau dans la réserve à laquelle ils s'étaient tous accoudés, ne gardant sur lui que l'uniforme du rang. Aucun signe distinctif qui put le trahir une fois sorti de l'enceinte de la base.
"On y va."
Ils se dirigèrent vers la capitale à leur tour. Pendant plusieurs jours, Tenko s'évertua à patrouiller avec ces hommes de confiance, prenant le soin d'imiter les autres groupes de marins, tout en cherchant un individu en particulier. Il n'avait pas renoncé à retrouver Ed Duke, bien qu'il comptait à présent sur un coup du destin pour croiser le chemin de l'intrus. Mais il ne se montra pas. L'officier supérieur se doutait bien qu'il ne serait pas si facile de mettre la main sur lui si facilement. Il avait dû repérer les patrouilles assez facilement et avait probablement analysé leur chemin aussi. Ou il avait tout simplement quitté l'île. Mais ça, le commodore n'y croyait pas vraiment. Quand il rentrait à la base, il prenait constamment la température auprès de Karnak. Les soldats semblaient avoir un impact légèrement positif sur les tensions au sein de la ville. La Milice se montrait beaucoup moins véhémente et les citoyens avaient droit à un certain répit en présence des patrouilles. Mais rien ne semblait réellement sortir de l'ordinaire. A part peut-être la présence envahissante d'Alphazoulou et de ses gradés. Ils devinrent très rapidement suspicieux et ne tardèrent pas à remarquer l'absence presque quotidienne du commodore. Tenko se résigna donc à rester à la base.
"Quelle bande d'emmerdeurs."
"Tu parles, Janna, on vient foutre nos gros sabots dans leur business."
Karnak et Janna étaient assis l'un en face de l'autre, battant des cartes sur la table qui les séparait. La médecin chef haussa les épaules en levant les yeux au ciel. Elle aussi avait eu son lot de travail à former les escouades médicales de la base. Les deux officiers n'avaient le plaisir de partager sa compagnie que depuis quelques jours. Tenko, assis dans un siège peu confortable, avait rabattu sa casquette sur son visage et avait posé ses pieds sur son bureau. Il détestait rester inactif mais il n'avait pas vraiment le choix.
"Voulez faire une partie, commodore?"
"Je veux foutre mon nez dans leur linge sale"
Karnak ne put s'empêcher de ricaner en tirant une latte sur son cigare. Janna se mit à sourire elle aussi. C'était là ses deux bras droits et ils faisaient partie des rares personnes que le jeune homme pouvait considérer comme des amis. La jeune femme ne put s'empêcher de rebondir sur sa réponse.
"Il va se transformer en ménagère à force, Bill. Va falloir faire quelque chose."
Alors que Karnak commençait à esquisser un sourire, l'escargophone personnel du commodore commença à sonner. Ils s'interrompirent alors que Tenko se jetait sur l'appareil pour décrocher. Les deux autres posèrent leurs cartes et regardèrent, interrogatif, leur supérieur. Ce dernier resta attentif pendant les quelques secondes que dura l'appel avant de donner ses ordres.
"Bouclez le périmètre et contactez les autres patrouilles. La Milice ne mets pas un pied dans cet entrepôt avant que je l'ai décidé. Je me dépêche."
"De l'agitation?"
"Enfin!"
"Messieurs, j'attends de vous le plus grand sérieux au cours de cet exercice. Votre garnison n'a jamais eu à interférer avec le maintien de l'ordre sur cette île, et de ce fait vos compétences dans l'exercice de ce type de missions n'ont pu être développées. Chaque chef d'escouade connaît sa ronde. Vous patrouillez pour une durée de quatre heures. Vous rejoignez votre point de départ et l'équipe suivante prends la relève. Prenez ce travail au sérieux, je compte sur votre conscience professionnelle. "
Les marins se mirent en marche, passant le portail et disparaissant chacun d'un côté du chemin. Tenko n'attendit pas longtemps avant de rejoindre un autre groupes de soldats, quatre hommes qui attendaient plus loin. Ils avaient tous enlevé de leur bras le foulard qui les distinguaient de leurs homologues locaux. Quatre sous-officiers qui suivaient le commodore depuis un bon moment déjà. Le jeune homme jeta son manteau dans la réserve à laquelle ils s'étaient tous accoudés, ne gardant sur lui que l'uniforme du rang. Aucun signe distinctif qui put le trahir une fois sorti de l'enceinte de la base.
"On y va."
Ils se dirigèrent vers la capitale à leur tour. Pendant plusieurs jours, Tenko s'évertua à patrouiller avec ces hommes de confiance, prenant le soin d'imiter les autres groupes de marins, tout en cherchant un individu en particulier. Il n'avait pas renoncé à retrouver Ed Duke, bien qu'il comptait à présent sur un coup du destin pour croiser le chemin de l'intrus. Mais il ne se montra pas. L'officier supérieur se doutait bien qu'il ne serait pas si facile de mettre la main sur lui si facilement. Il avait dû repérer les patrouilles assez facilement et avait probablement analysé leur chemin aussi. Ou il avait tout simplement quitté l'île. Mais ça, le commodore n'y croyait pas vraiment. Quand il rentrait à la base, il prenait constamment la température auprès de Karnak. Les soldats semblaient avoir un impact légèrement positif sur les tensions au sein de la ville. La Milice se montrait beaucoup moins véhémente et les citoyens avaient droit à un certain répit en présence des patrouilles. Mais rien ne semblait réellement sortir de l'ordinaire. A part peut-être la présence envahissante d'Alphazoulou et de ses gradés. Ils devinrent très rapidement suspicieux et ne tardèrent pas à remarquer l'absence presque quotidienne du commodore. Tenko se résigna donc à rester à la base.
"Quelle bande d'emmerdeurs."
"Tu parles, Janna, on vient foutre nos gros sabots dans leur business."
Karnak et Janna étaient assis l'un en face de l'autre, battant des cartes sur la table qui les séparait. La médecin chef haussa les épaules en levant les yeux au ciel. Elle aussi avait eu son lot de travail à former les escouades médicales de la base. Les deux officiers n'avaient le plaisir de partager sa compagnie que depuis quelques jours. Tenko, assis dans un siège peu confortable, avait rabattu sa casquette sur son visage et avait posé ses pieds sur son bureau. Il détestait rester inactif mais il n'avait pas vraiment le choix.
"Voulez faire une partie, commodore?"
"Je veux foutre mon nez dans leur linge sale"
Karnak ne put s'empêcher de ricaner en tirant une latte sur son cigare. Janna se mit à sourire elle aussi. C'était là ses deux bras droits et ils faisaient partie des rares personnes que le jeune homme pouvait considérer comme des amis. La jeune femme ne put s'empêcher de rebondir sur sa réponse.
"Il va se transformer en ménagère à force, Bill. Va falloir faire quelque chose."
Alors que Karnak commençait à esquisser un sourire, l'escargophone personnel du commodore commença à sonner. Ils s'interrompirent alors que Tenko se jetait sur l'appareil pour décrocher. Les deux autres posèrent leurs cartes et regardèrent, interrogatif, leur supérieur. Ce dernier resta attentif pendant les quelques secondes que dura l'appel avant de donner ses ordres.
"Bouclez le périmètre et contactez les autres patrouilles. La Milice ne mets pas un pied dans cet entrepôt avant que je l'ai décidé. Je me dépêche."
"De l'agitation?"
"Enfin!"