Les cerisiers en fleur, les pétales volant au gré du vent. Une île paradisiaque, ou presque... chacun ses goûts. J'étais ici en repérage, je regardais un peu ce qui était proposé. Visites touristiques, SPA, salons de massage et pour les plus braves, séances de chiropraxie. Braves au masculin, car plus de la moitié des services ne s'adressaient qu'aux hommes. J'en étais verte, mais de toute façon je n'étais pas là pour le plaisir.
Quelques fois, des navires de croisière abordaient le port principal de l'île pour y déposer leur chargement, le temps de quelques jours. Certaines personnes refusaient de descendre, malgré la somptuosité de l'île et tous ses avantages. Elles, ou plutôt ils, restaient à bord et se claquemuraient dans leur chambre. Il fallait dire que les « femmes » de Kamabaka n'y allaient pas par quatre chemins. Quand d'autres se rendaient compte de leur erreur, ils avaient le choix : fuir indéfiniment ou accepter leur destin.
J'étais pratiquement invisible pour la population de l'île, c'était idéal ; je pouvais opérer sous la plus efficace des couvertures. Évidemment, je n'avais pas autant de laissez-passer qu'un homme, à condition qu'il passe par certains supplice comme endurer les incontournables mains aux fesses ou les regards inquisiteurs. Ha ! Les rôles étaient inversés ici, finalement cette île me plaisait bien.
J'avais appris qu'on m'avait collé une recrue dans les pattes cependant, elle devait débarquer avec le prochain paquebot. Je n'avais pas plus d'informations à son sujet ; j'espérais juste que ce n'était pas un homme ou qu'il avait les nerfs solides.
Ma pina colada dans la main, je savourais la chaleur intense du soleil qui brillait haut dans le ciel, quand une sirène retentit à l'horizon, au milieu de la mer d'émeraude. J'étais légèrement vêtue, dans un maillot de bain saillant car, je n'avais pas peur des indiscrétions et pouvais tout autant profiter de la bronzette. Par miracle, ma peau artificielle prenait le soleil, pourquoi m'en priver, donc ?
Je revêtis un large poncho, cependant, pour aller au contact de l'agent qui devrait bientôt mettre pied à terre. Le navire mouillait dans le port, comme je m'avançais sur les quais, en première ligne. Je remarquais des paires d'yeux courant sur moi du haut du pont : ils seraient bientôt effarés en voyant ce qui me succédait, à mon avis. Les autochtones avaient bien compris, depuis le temps, qu'elles avaient plus de chances de recevoir des touristes en me laissant aller avant elles. Je faisais une belle vitrine, apparemment. Je les entendais pester de jalousie dans mon dos.
Ils furent un beau paquet à se précipiter dans ma direction, croyant que j'étais l'accueil exotique du coin. Puis une rangée de rugbymen apparut d'on ne sait où : des hommes travestis, grossièrement maquillés, épilés ou non, ne camouflant même pas leur barbe et exhibant des muscles de taureau. C'était ça, les femmes, ici.
Comme d'habitude, j'entendis des cris horrifiés et j'en vis prendre leurs jambes à leur cou, direction le paquebot. Mais pour beaucoup, il était trop tard et la mêlée avait déjà commencé. Bon, je supposais que mon contact parviendrait à s'en tirer, si c'était un homme : cela ferait un bon exercice pour mesurer ses compétences. Je fis passer le bout de ma cigarette à ma commissure droite, la tenant du bout des lèvres tout en affichant une mine renfrognée. Il s'agissait d'avoir l'air d'un Directeur du CP9 quand même.
Il ou elle saurait comment me trouver et puis nous aviserions. Sous cette étrange couverture d'île romantique pour les travestis, il y avait un vent révolutionnaire qui soufflait et que nul n'avait jamais eu le courage d'entraver.
Quelques fois, des navires de croisière abordaient le port principal de l'île pour y déposer leur chargement, le temps de quelques jours. Certaines personnes refusaient de descendre, malgré la somptuosité de l'île et tous ses avantages. Elles, ou plutôt ils, restaient à bord et se claquemuraient dans leur chambre. Il fallait dire que les « femmes » de Kamabaka n'y allaient pas par quatre chemins. Quand d'autres se rendaient compte de leur erreur, ils avaient le choix : fuir indéfiniment ou accepter leur destin.
J'étais pratiquement invisible pour la population de l'île, c'était idéal ; je pouvais opérer sous la plus efficace des couvertures. Évidemment, je n'avais pas autant de laissez-passer qu'un homme, à condition qu'il passe par certains supplice comme endurer les incontournables mains aux fesses ou les regards inquisiteurs. Ha ! Les rôles étaient inversés ici, finalement cette île me plaisait bien.
J'avais appris qu'on m'avait collé une recrue dans les pattes cependant, elle devait débarquer avec le prochain paquebot. Je n'avais pas plus d'informations à son sujet ; j'espérais juste que ce n'était pas un homme ou qu'il avait les nerfs solides.
Ma pina colada dans la main, je savourais la chaleur intense du soleil qui brillait haut dans le ciel, quand une sirène retentit à l'horizon, au milieu de la mer d'émeraude. J'étais légèrement vêtue, dans un maillot de bain saillant car, je n'avais pas peur des indiscrétions et pouvais tout autant profiter de la bronzette. Par miracle, ma peau artificielle prenait le soleil, pourquoi m'en priver, donc ?
Je revêtis un large poncho, cependant, pour aller au contact de l'agent qui devrait bientôt mettre pied à terre. Le navire mouillait dans le port, comme je m'avançais sur les quais, en première ligne. Je remarquais des paires d'yeux courant sur moi du haut du pont : ils seraient bientôt effarés en voyant ce qui me succédait, à mon avis. Les autochtones avaient bien compris, depuis le temps, qu'elles avaient plus de chances de recevoir des touristes en me laissant aller avant elles. Je faisais une belle vitrine, apparemment. Je les entendais pester de jalousie dans mon dos.
Ils furent un beau paquet à se précipiter dans ma direction, croyant que j'étais l'accueil exotique du coin. Puis une rangée de rugbymen apparut d'on ne sait où : des hommes travestis, grossièrement maquillés, épilés ou non, ne camouflant même pas leur barbe et exhibant des muscles de taureau. C'était ça, les femmes, ici.
Comme d'habitude, j'entendis des cris horrifiés et j'en vis prendre leurs jambes à leur cou, direction le paquebot. Mais pour beaucoup, il était trop tard et la mêlée avait déjà commencé. Bon, je supposais que mon contact parviendrait à s'en tirer, si c'était un homme : cela ferait un bon exercice pour mesurer ses compétences. Je fis passer le bout de ma cigarette à ma commissure droite, la tenant du bout des lèvres tout en affichant une mine renfrognée. Il s'agissait d'avoir l'air d'un Directeur du CP9 quand même.
Il ou elle saurait comment me trouver et puis nous aviserions. Sous cette étrange couverture d'île romantique pour les travestis, il y avait un vent révolutionnaire qui soufflait et que nul n'avait jamais eu le courage d'entraver.