La réputation du Baratie n’était plus à faire; le navire-restaurant était connu sur toutes les Blues aussi bien de par la qualité de sa cuisine que par les employés capables de vous servir un grand cru d’une main et jeter un pirate un peu trop entreprenant par la fenêtre de l’autre. Une Helena profitant d’une permission bien méritée, sans Carole qui avait décider de rester a Boréa, passait justement devant quand une affiche attira son attention. Le restaurant cherchait en urgence des cuisiniers pour faire l’intérim avec des promesses de bon salaire. « Bon salaire »? Voilà qui était intéressant. La vie de Marine permettait de faire bouillir la marmite tous les jours, mais pas vraiment de se payer des extras. Avoir quelques Berrys de coté en cas de coup dur ou juste pour pouvoir se faire plaisir n’était jamais une mauvaise chose. Entrant dans le Baratie, Helena partit s’adresser au serveur à l’accueil.
- Bonjour Madame, vous avez réservé?
- Non, mais j’ai vu votre affiche dehors pour un travail temporaire et ça m’intéresse.
- Ah, très bien. Pouvez-vous commencer maintenant?
- Comment ça, maint-HÉ NON MAIS LÂCHEZ MOI ON VA OÙ LÀ???
Le temps de comprendre ce qui se passait, Helena s’était fait presque catapulter en cuisine, remplacer sa casquette par un filet et jeter un tablier sur les épaules. Sur son plan de travail trônaient des planches à découper et une vingtaine de couteaux différents étaient accrochés au mur devant elle. Même si peu de monde était en salle, la cuisine était en effervescence; les chefs, coiffés de leurs toques, préparaient à toute vitesse entrées, plats et desserts tandis que des garçons de cuisine couraient partout, amenant les ingrédients aux chefs. Sitôt arrivée, un chef l’invectiva.
- Hé, la blondinette qui vient d’arriver! Envoie-moi 500 grammes de carottes en rondelles, et applique toi! Je veux du croquant et de l’amour dans la découpe!
- Euh, oui, chef!
La cuisine n’était pas une des forces absolues d’Helena; d’une part parce que vivre dans la Marine signifiait que la majorité des repas étaient pris au mess de la base, d’autre part parce qu’il ne fallait pas connaître un million de recettes et techniques pour satisfaire l’estomac d’un enfant de 4 ans. Mais a force de pratique et de multitâches, De Ruyter pouvait au moins faire un volcan en spaghettis d’un tournemain ou découper un sandwich à la confiture en forme de bonhomme ou d’étoile sans même regarder. Sans compter les corvées de patates gratuites pour avoir supposément tiré au flanc pendant un exercice ou filé une poussée de jalousie à une officière pas aussi « tridimensionnelle » qu’elle. En clair, elle pourrait se débrouiller un minimum. Puis se faire gueuler dessus en guise d’ordres, c’était un peu le quotidien de tous les troufions en bas de la grille salariale.
Tandis qu’un apprenti épluchait a une vitesse quasi-surnaturelle les carottes fraîchement lavées, Helena tailladait les légumes oranges aussi vite et bien que possible (et surtout sans y laisser un doigt!), qui furent emportées par le chef les ayant réclamées aussitôt la découpe finie.
- C’est un chouia grossier et loin d’être parfait, mais je m’attendais à bien pire, la nouvelle! On te laissera pas toucher un fourneau tout de suite, mais au moins tu tiens un couteau un minimum correctement! Pas comme ton prédécesseur qui a tenu 10 minutes...
- Parle pas de malheur, Sirill, avec le banquet qui arrive, on risque d’avoir besoin d’aide! Ce serait bien qu’on aie un deuxième gars pour aider Blondinette!
- Blondinette! Un kilo de patates en cubes, en 5-5!
- Oui, chef!
Cette permission allait être tout sauf reposante...
- Bonjour Madame, vous avez réservé?
- Non, mais j’ai vu votre affiche dehors pour un travail temporaire et ça m’intéresse.
- Ah, très bien. Pouvez-vous commencer maintenant?
- Comment ça, maint-HÉ NON MAIS LÂCHEZ MOI ON VA OÙ LÀ???
Le temps de comprendre ce qui se passait, Helena s’était fait presque catapulter en cuisine, remplacer sa casquette par un filet et jeter un tablier sur les épaules. Sur son plan de travail trônaient des planches à découper et une vingtaine de couteaux différents étaient accrochés au mur devant elle. Même si peu de monde était en salle, la cuisine était en effervescence; les chefs, coiffés de leurs toques, préparaient à toute vitesse entrées, plats et desserts tandis que des garçons de cuisine couraient partout, amenant les ingrédients aux chefs. Sitôt arrivée, un chef l’invectiva.
- Hé, la blondinette qui vient d’arriver! Envoie-moi 500 grammes de carottes en rondelles, et applique toi! Je veux du croquant et de l’amour dans la découpe!
- Euh, oui, chef!
La cuisine n’était pas une des forces absolues d’Helena; d’une part parce que vivre dans la Marine signifiait que la majorité des repas étaient pris au mess de la base, d’autre part parce qu’il ne fallait pas connaître un million de recettes et techniques pour satisfaire l’estomac d’un enfant de 4 ans. Mais a force de pratique et de multitâches, De Ruyter pouvait au moins faire un volcan en spaghettis d’un tournemain ou découper un sandwich à la confiture en forme de bonhomme ou d’étoile sans même regarder. Sans compter les corvées de patates gratuites pour avoir supposément tiré au flanc pendant un exercice ou filé une poussée de jalousie à une officière pas aussi « tridimensionnelle » qu’elle. En clair, elle pourrait se débrouiller un minimum. Puis se faire gueuler dessus en guise d’ordres, c’était un peu le quotidien de tous les troufions en bas de la grille salariale.
Tandis qu’un apprenti épluchait a une vitesse quasi-surnaturelle les carottes fraîchement lavées, Helena tailladait les légumes oranges aussi vite et bien que possible (et surtout sans y laisser un doigt!), qui furent emportées par le chef les ayant réclamées aussitôt la découpe finie.
- C’est un chouia grossier et loin d’être parfait, mais je m’attendais à bien pire, la nouvelle! On te laissera pas toucher un fourneau tout de suite, mais au moins tu tiens un couteau un minimum correctement! Pas comme ton prédécesseur qui a tenu 10 minutes...
- Parle pas de malheur, Sirill, avec le banquet qui arrive, on risque d’avoir besoin d’aide! Ce serait bien qu’on aie un deuxième gars pour aider Blondinette!
- Blondinette! Un kilo de patates en cubes, en 5-5!
- Oui, chef!
Cette permission allait être tout sauf reposante...