Salut cher toi, c'est moi, je suis de retour. Judas. La lion de North Blue, le Pater Pugilat ; Le mec accro au spectaculaire qui détache autant de mâchoires qu'il arrache de portes. Si tu veux tout savoir, je suis revenu dans le bizness pour une raison particulière : J'ai plus un sous en poche. La société de mon beau père, dont j'suis le genre de gendre horripilant à qui il faut donner du travail en plus, a coulé. Ses bateaux avec lui, dans une attaque rapide d'huissiers aux dents plus longues et plus pointues que celles de Pirates sanguinaires. a peine avait-il eu un flanc à découvert, que ses ennemis naturels, comme des prédateurs bien rôdés à ce manège, n'entrèrent en scène et ne finirent par dévorer les rester.
Finit le boulot tranquille, la femme et ma fille comme carcans pour mes plus sombres pulsions, j'suis de retour dans le grand bain. Là ou on fait couler du sang, et de la sueur par hectolitre, comme des hommes.
Je suis pas venu pour enfiler des perles, alors j'ai décidé de faire un métier qui rapporte beaucoup, en très peu de temps. Quitte à tremper mes pattes dans de sale draps, autant le faire vraiment, pas à moitié. J'ai toujours été un grand optimiste, j'ai toujours plutôt vu le litron, plutôt que le verre à moitié plein. Niveau lingerie, j'ai choisis le costume de Chasseur de Primer pour revenir. Un métier tout en finesse et en délicatesse, fin limier qui suit discrètement sa proie, et l'alpague toujours avec finesse et délicatesse. Enfin, c'est ce que dis le petit guide que je feuillette au bureau de tabac, tandis que j'attends ma commande de cigare.
Ah, ça faisait longtemps que j'avais pas dégusté un aussi bon cru, ma femme déteste l'odeur du tabac, et me fait une guerre pas possible à la maison dès que j'ai le malheur d'en crapoter un.
La lumière de mon briquet fend la nuit qui se me à poindre sur Kikai no Shima. C'est pas anodin pour moi d'être là aujourd'hui. Pour tout t'avouer j'suis présent depuis près de deux semaine sur l'île. En repérage. J'fais pas la fashionista, mais plutôt le fin limier, comme dirait les magasines bon marché. Et pour se faire, j'fais ce que je fais de mieux : Mettre des mandales, et caracoler en tête d'affiche d'uns scène de gladiateur pour public en manque de sensation.
En même pas une semaine, j'ai dézingué tout les favoris, les champions installés là par la mafia locale. Un vrai phénomène tout droit venu de North Blue, qu'il annonce au micro ce soir là. Ce soir, c'est le grand soir, c'est le dernier soir avant l'opération de recrutement de la BNA. Autant dire que des frissons me parcourent rien qu'à l'idée que la chasse arrive à son terme. J'en tremble presque, et le mec qui est en face prend ça pour de la frousse, me regardant avec un sourire carnassier.
Moi j'entends déjà plus rien. Plus la foule, plus le présentateur et son den-den micro, plus les provocations de mon adversaire non plus. J'entends plus que mon cœur qui frappe contre ma poitrine, comme un tambour au rythme régulier. Lent. Puis de plus en plus rapide, sourd, fort. Ma vision se teinte d'un halo rougeâtre, comme un filtre que l'on aurait mit sur des lunettes. Mais j'ne porte qu'un short couleur argent, et un débardeur blanc. Des sandales de l'école du sabre d'argent, à Shimotsuki, aussi. Pratique et légère, laissant le pied aéré, encore mieux que si vous chaussures respirent, elles sont comme absente.
Par contre, j'entends bien le gong qui retentit d'un seul coup dans la salle, et l'explosion sourde dans les muscles que je sollicite pour foncer bille en tête, tout droit, sur ma cible. Qui m'accueille les bras grand ouvert, comme si j'étais à la maison en son centre. C'est mal connaître Judas, il ne laissera pas passer une occasion pareille, c'est certains.
Clac ! Font mes paumes en rencontrant le crâne de mon adversaire, qui perd soudainement l'équilibre et se retrouve par terre en braillant. J'ai explosé ses tympans avec une vieille technique que j'ai apprise d'un marin qui passait à North Blue, et qui se revendiquait de l'école du Tigre Matinal, une école d'art martiaux d'un pays chelou. En tout les cas, sa technique est rudement efficace.
Par soucis d'honneur, et pour faire monter le public en tension -j'vous rappel que je suis payer pour faire le spectacle pas que pour frimer mais aussi pour frayer avec mes supposés limites.
- Allez mon p'tit, on abandonne pas en si bon chemin, tu t'en sors bien ! Que j'lâche au milieu d'une foule qui hurle son mécontentement à l'égard de "Brutus, l'enclume de Kikai". Ultime provocation qu'il n'entends pas mais qu'il ressent en me regardant, amer et plein de rage de vaincre. Ce n'est pas finit, j'le sens mais je ne le redoute pas.
Il se remet difficilement sur ses deux pieds, et titube jusqu'à moi en exultant de fureur, tout rouge et larmoyant de connaître un goût de défaite, avant d'en savourer tout les bouquets et parfums subtils. Moi je me prélasse dans ma violence et mon envie que sa dure. J'suis un prédateur qui n'a attendu qu'une seule chose toute sa vie, le moment de lui dévorer sa combattivité et son courage, et de humer le parfum de la peur dans l'air.
Pourtant c'est une toute autre chanson que nous fait le p'tit Brutus. Loin d'être flippette, il se remet d'aplomb et tente de m'agripper au corps à corps. Une sale erreur que de croire que vouloir m'emmener au sol, c'est pouvoir m'emmener au sol. Intraitable je reste sur mes appuis et carre mes épaules.
J'attrape son bras et le tire vers moi, et le secoue comme un pommier de droite à gauche, avant de la projeter contre le mur de l'arène qui est la plus proche. Du sang gicle, et ma proie gigote en se tordant de douleur. Peut être est-ce là le dernier acte de ce combat grotesque ? Je devais rencontrer plus fort que moi, c'était la promesse.
Vraiment ?
Déçu.
Dernière édition par Judas le Jeu 27 Mai 2021, 13:08, édité 1 fois