Du temps s’était écoulé depuis les dernières péripéties d’Alday. Plusieurs semaines depuis la mort de son mentor durant lesquels le recherché n’avait pas fait parler de lui. Il n’avait pas perdu son envi de se rendre sur Grandline mais pour cela il avait besoin d’un navire et de mains d’oeuvre.
Le soleil battait son plein sur les étendues bleues de South Blue comme souvent sur cette mer. L’une de ses îles bénéficiait pleinement de ce beau temps, Endaur l’ile forestière. Pas très grande mais pas forcément petite, l'île était assimilée à un énorme champignon vert à cause d'une végétation prédominante et des gigantesques arbres que les marins prenaient pour le chapeau du champignon. En plus des forêts et des plantes, la seule chose que vous pourriez croiser sont les bûcherons d'Endaur. Tous les habitants, hommes comme femmes, pratiquent ce métier de dur labeur. La coupe du bois n'était pas qu'une simple profession mais une philosophie de vie. En même temps, il s'agissait de la seule activité de l'île. De ce fait, tout était mis en place de manière à faciliter le transport du bois, de sa coupe jusqu'à sa vente sur les îles voisines.
Endaur constituait donc un maillon important dans la chaîne de construction navale sur South Blue. Presque toute la production était réservée aux chantiers navals du Royaume de Bliss. C'était sûrement pour cela que peu d'audacieux criminels s'attaquaient aux bûcherons par peur de s'attirer les foudres de l'île du bonheur. De plus, les transports maritimes étaient généralement effectuées par des navires spéciaux pouvant naviguer sur Calm Belt tous les deux à trois mois. Ainsi l'île à la forêt la plus performante subsistait grâce à sa relative discrétion et ses grosses ressources naturelles d'origine végétale.
Au cœur de la forêt, l’ambiance verdoyante était dicté au rythme des haches coupant le bois. Un groupe de bûcherons s’attelaient à la dernière zone de la journée. De fiers gaillards dont la rigueur et la coupe du bois n’avaient peu d’égale à travers les quatre mers. Cela fait plusieurs semaines que de nouvelles recrues avaient intégré le groupe d’ouvriers. Ces derniers avaient du mal à tenir la cadence ce qui justifiait le retard rencontré ces derniers jours pour remplir les quotas. Cela dit, un parmi eux parvenait à suivre les vétérans. Il justifiait d’une stupéfiante endurance et son adaptation dans cette tâche ardue témoignait d’une expérience similaire par le passé. La chaleur et la fatigue se ressentaient, l’odeur du tissu humide dû à la sueur repoussait les insectes les plus timides, les nouveaux embauchés, pas tous accommodés avec ces conditions de travail, atteignaient leur limite.
- Combien de temps on va couper du bois ? Ça me les brise !!
- La ferme Rako ! Contente-toi de bosser.
- Ta gueule, j'ai envi de me plaindre. Cette mission aurait dû être terminée depuis longtemps déjà !
- Ceux sont les ordres, donc ferme-la, et fais ce qu'on te demande.
- Ce qu'on me demande ?! Mais j'en ai rien à foutre de vous, c'est pour le pognon que jsuis là !
- Comme nous tous, alors suis les ordres.
- Les ordres de ce gosse ! Et pourquoi c'est lui qui donne les ordres ?!!
- Tu vas la fermer putin !! Tu sais très bien que c'est le boss qui l'a désigné chef pour cette mission.
- Ce que je dis, moi, c'est qu'on aurait besoin de plus d'informations, ronchonna le briscard.
- Il n'a pas tord, rajouta l'un de ses comparses.
- Tu t'y met aussi Leon ? Alalala, tu entends ça ? interrogea l'individu le plus sage du groupe. Les gars s'impatientent !
Il s'adressait au dernier membre de leur quatuor qui n'avait pas encore pris la parole. Il s'apprêtait à couper un arbre d'un coup net, sans imperfection dans son mouvement. Sa cible à terre il en profita pour respirer un bon coup, lever le menton et s'abreuver des rayons du soleil précédemment obstrués par le géant de bois qu'il venait d’abattre.
- Oï, oï, Alday tu m'entends !
Alday s'était donc fait embaucher sur Endaur accompagné de trois autres bandits. Cette mission avait été attribuée par une guilde clandestine qui avait désigné le Réthalien comme chef de ce petit groupe. Malgré son avis de recherche, le voleur avait pu intégrer les bûcherons grâce à une barbe prédominante et une touffe de cheveux très volumineuse, lui l'éternel imberbe préoccupé par sa tignasse.
Le soir tombait sur Endaur et une bonne nuit de repos s'imposait pour l'ensemble des farouches travailleurs. Une douche, une soupe et une partie de carte pour se changer les idées. Dans leur cabane bien aménagée, l'animation était au rendez-vous malgré l'heure tardive. Alday enchaînait les victoires et cela ne manquait pas d'agacer son entourage.
- Comment tu fais ?!
- Je triche, répondît aussi simplement l'escroc en herbe.
- ......... Que-quoi ?! s'insurgea Rako en attrapant l'ancien esclave par le col de sa chemise à carreaux.
- Bah je t'ai vu cacher une carte dans ta manche à la première partie. J'ai supposé que la triche était autorisé, rétorqua avec nonchalance le concerné.
- Ça va lâche-le, Rako.
- Mais ce ptit con nous a extorqué dix milles berrys.
- Et alors ? On vient de toucher notre paie.
- À t'entendre parler, on dirait que tu comptes t'éterniser ici.
- Bah quoi, c'est cool de travailler sur cette île, nan ? s'exclama Alday le sourire aux lèvres mais toujours sous le joug du poing de Rako.
Le nerveux briscard céda à la provocation et envoya valser son vis à vis d'une bonne droite.
- Calme-toi Rako, tu vas réveiller ces glandus de bûcherons.
- Waouh ! Quel punch ! Je savais que tu ne te donner pas à fond dans la forêt, félicita le voleur en se frottant la joue.
- C'est bon j'en ai ras-le-bol d'être avec cet enfoiré. J'me tire.
- C'est dommage .... moi qui avais prévu que l'on passe à l'action demain.
L'ensemble des individus ne s'attendaient pas à ce genre de remarque, à une date aussi soudaine pour lancer le début de leur opération. Il fallait avouer qu'Alday n'en avait parlé à personne. Il comptait l'annoncer en début de soirée mais il ne souhaitait pas interrompre la partie de carte. Le plan était simple : son équipe avait la tâche de charger le bois sur un navire marchand. Une fois, la cargaison à bord, il n'aurait qu'à neutraliser le personnel puis à prendre le large. Simple comme bonjour mais le Réthalien s'arrêta sur un point très important pour le déroulement de son plan. Il connaissait la manière d’agir de ces trois bandits qui avaient pour habitude de recourir aux armes. C’est pourquoi il prohiba leur utilisation durant cette mission.
Dernière édition par Alday le Jeu 20 Mai - 17:24, édité 3 fois