Juste des gosses.

poc. poc. poc.

Sur la table, l'éternel Ami de Kelthur, Hugo, fait rebondir la balle et la rattrape en lui lançant de son regard vairon un air de défi.

- Balle de trois ?
- Vas-y.

Tac. poc. Tac. poc. Tac. poc. Tac. poc. TAC.

- Eh ! POC. Tac. On s'échauffe !
- Ok. poc. Tac.

poc. Tac. poc. TAC. poc. TAC. POC. TAC. POC-TAK. POC-TAK. POK-TAK-POK. TAKPOC-TAC'POKTAKPOK'TAOKPOAKTATATATTTTTTTT[...]

SOUDAIN:

- Ah bah bravo Kouillon !


La balle venait de s'exploser contre la raquette de Kelthur et Hugo observa les éclats ancrés dessus, puis il regarda l'heure et vit dessus le faible reflet de son visage : un souvenir lui revint.



Les éléments se déchaînaient ! Dans les arbres du parc ils sectionnaient soigneusement une multitude de fragiles feuilles aux couleurs automnales. Les rayons du soleil s'amusaient, eux, à éblouir les fourmis avec la rosée matinale. Oui, c'est clair, sur ce joli paysage ils se déchaînaient.

Une balle brisée, comme ce jour-là.

Ils batifolaient dans le parc, jouèrent, puis un ange est mort.

- Vas-y tu triches !
- Ben quoi Kouillon ?
- Je sais pas, mais arrêtes de faire que gagner !

SOUDAIN:

SOUDAIN:

SOUDAIN:

- AAAALBATARRR !
- T'inquiètes, mon père a du scotch solide à la maison.
- Il a TUÉ l'ange !
- C'est vrai qu'il volait bien...

Le mental. Pas l'emmental. Fini de déconner lorsque l'on doit évoquer cette arme psychique qui ressemblerait de premier abord à un bouclier. Un bouclier se brise, une arme s'aiguise.

Couché au sol, Hugo était en pièces. Pour la première fois de sa vie, il était en train de comprendre que les gens qui se vantaient d'avoir des armures blindées, des forteresses imprenables ou des boucliers de diamants, tout ça c'était de la camelote. Hugo était seul, au milieu d'un parc, sans amis.

De passage dans le parc de l'île, les deux enfants se rencontrèrent à nouveau.

- Eh toi ! Je reconnais tes yeux, on a déjà joué ensemble !
- . . .

Kelthur fit seulement un combo de deux petits gestes, il s'agenouilla et tendis la main. Hugo l'empoigna et les deux se relevèrent et marquèrent le début de leur amitié par leurs francs et forts poignets.

- Eh ! Il se passe quoi ?
- Mon... ' ... est... ' ...de la clope.

L'accolade qui s'ensuivit fut fraternelle, sincèrement fraternelle, cela suffisait. Pourtant Kelthur brisa le silence.

- Si tu as peur de la douleur que la vie t'apporte, respire, je suis enchanté de te rencontrer.



- Kouillon ?
- Oui ?
- Sur la vie, quel est le point de vue d'un homme-poisson ?
- D'un quoi ?