Posté Dim 21 Mar 2021 - 0:04 par Robina Erwolf
Alors que notre cuisinière entreprenait la montée. Des yeux se posaient sur elle. Les natifs de l’île s’étaient bien entendu rendus compte du naufrage qui venaient d’avoir lieu sur leurs côtes. Ils n’avaient pas souvent de la visite et qui disait de nouvelles personnes, voulait dire, un repas et une fête qui suivait. Cette destination n’était pas vraiment recommandée dans les guides touristes de North Blue, loin de là.
Enfin, le soleil était haut dans le ciel, la chaleur de ses rayons accablant la pauvre fille venant d’un pays froid. Il restait planté là dans un ciel d’un bleu azur exempt de tout nuage. Un plateau de racines, de lianes et d’herbes s’étalait sous ses pieds. La jeune fille était épuisée, son épaule droite la faisait encore souffrir, pas horriblement, mais c’était une gêne dont elle se serait bien passée. Bientôt un mois qu’elle s’était battu contre Abou Dhabi et la blessure la lançait encore un peu.
Derrière elle se trouvait la mer, les vagues s’écrasant sur les racines de la mangrove. Des rochers s’étaient amoncelés à leurs pieds, donnant presque l’impression d’une véritable île. Sur les côtés, l’océan, elle se retrouvait entièrement entourer par l’étendue marine. Le seul chemin, qui s’ouvrait devant elle, était une pente douce qui descendait pour donner sur une immense forêt. Un linceul de brume épais et l’on ne pouvait dire ce qui se cachait entre les branchages.
Le cri d’un oiseau exotique que ne connaissait pas notre chasseuse de primes retentit tout autour d’elle, le bruit des vagues s’écrasant lui répondit. Elle ne connaissait rien, elle commençait à avoir faim, un peu soif aussi, et elle ne savait pas par où aller. Cela lui rappelait étrangement la situation qui lui était arrivée, il y a de cela peu de temps en quittant son île natale. Elle avait survécu en mangeant des insectes. Heureusement, pas de traces d’insectes pour l’instant, mais des bruits d’oiseaux, et qui disait volatiles disait viande !
En réalisant cela, une énergie nouvelle coula dans les veines de notre Sanderrienne qui descendit la légère pente. Le départ était lancé. La végétation, qui entourait la non-native, était dense avec des teintes criardes. Au terme de sa descente, elle avait découvert que la forêt qui lui faisait face était en fait une jungle à l’humidité marquée, hostile et étouffante. Elle progressait lentement, les racines, les lianes, des ronces, branches et autres végétaux lui barraient le chemin et la ralentissaient.
Des volatiles en tout genre, perchés sous les frondaisons, agitaient le feuillage, inondant les oreilles de Robina de leurs piaillements, des hautes herbes poussaient un peu partout, la flore éclatante de couleur vives cachait de nombreuses vies cachés. Rien, cependant, ne semblait la menacer jusqu’ici. Maintenant plusieurs minutes qu’elle avançait à l’aveugle et rien ne l’avait alarmé. Elle trouva un sentier entouré d’une végétation dense aux teintes criardes. Le sol se composait de terre jaunâtre avec un sable brun presque noir recouvrant la mangrove.
Un humus au parfum puissant entourait notre cuisinière, des fougères aux couleurs étranges l’entouraient, enfin pas naturel selon elle. D’autres arbres exotiques l’entouraient se pâmant des mêmes couleurs que les capillaires. Elle ne connaissait pas les noms de ce qui l’entourait, mais en tant que narrateur, je me suis renseigné et je peux vous le dire, des palmiers, des micouliers, nalbris, vougets bleus… L’humidité régnante faisait coller les vêtements de la demoiselle.
Elle s’attendait au pire à chaque instant. La menace constante, qu’une créature sauvage pouvait lui bondir dessus ou qu’elle se fasse mordre par une créature venimeuse, était difficile pour ses nerfs. Elle essayait de garder le sourire, mais c’était peine perdue. Elle était obligée de suivre le sentier, elle ne se voyait pas couper à travers la canopée. Un peu plus loin, une bête féroce, d’après ce que pouvait voir Robina, c’était un félin, celui-ci resta à une distance prudente avant de sentir une piste et de se désintéresser de sa proie potentielle.
Relâchant son souffle, la cuisinière passa son avant-bras sur son front. L’humidité et la chaleur, qu’elle ne supportait que difficilement, n’aidait pas à rester hydrater et elle n’avait toujours trouver de point d’eau pour boire. Elle tendait l’oreille depuis un petit moment, une créature ou quelqu’un la suivait d’après elle dès qu’elle s’était enfoncée dans la forêt. Cependant, rien ne se montrait. Pas de traces de quelqu’un ou d’une créature la poursuivait, elle avait cherché pendant un moment.
Après environ une heure de recherche d’un point d’eau, elle n’eut d’autre choix que de s’abriter sous les feuilles de palme. Une pluie tropicale, torrentielle s’abattit en quelques secondes, sans avertissement. Si elle était restée en dessous, elle aurait été trempée, mais aussi, elle n’aurait pas pu voir à plus de trois mètres devant elle, de quoi se perdre dans la jungle. Une eau potable d’après ce qu’elle pouvait goûter, pas terrible, mais au moins, elle ne mourrait pas de déshydratation.
Cette première journée d’exploration se déroula sans problèmes. Si ça n’était pas cette sensation distante de se faire épier. Néanmoins, elle commençait à avoir sommeil, avec la lumière autour d’elle, elle ne pouvait pas savoir quelle heure, il était exactement, mais la fatigue s’emparait d’elle après avoir passé son temps à marcher, grimper, se prendre les pieds dans les racines… Elle allait bivouaquer et dormir quelques heures avant de repartir.
Elle partit chercher des petits arbres, ou au moins des branches pour se faire une sorte de mur pour s’abriter en partie du vent. Elle aurait voulu trouver du bois sec pour faire du feu et se sécher, mais il semblerait que ça soit un luxe dont elle devrait se passer. Quelques feuilles de palmes pour se faire un toit et elle pourrait se permettre de fermer les yeux un instant. Elle allait devoir trouver de quoi chasser si elle ne voulait pas se retrouver à mourir de faim.
Elle se fit un lit de branchage, elle avait lu qu’il fallait faire comme ça dans les livres d’aventure qu’elle lisait quand elle était plus petite. Mais la présence se fit plus proche, cependant aucun bruit, pas de bruissements, de craquements. La forêt pendant un court instant s’était tue. Alors que Robina allait s’allonger, un aborigène fit irruption, prêt de son campement.
Ut en sias emêm sap eriaf nu tnemepmac elbatpecca. Sius iom ! Ej enèmme’t à erton fehc, ùo li arruop rerovéd not ruœc.
Le ton avait été froid, presque acide, la cuisinière ne comprenait pas ce qu’il venait de lui dire, mais elle ne lui faisait pas confiance. C’était sûr qu’il l’avait suivie toute la journée, pourquoi et dans quel but ? Qu’est-ce qu’il avait attendu pour venir l’aider aussi tard ? Elle se leva lentement, le regard plein de méfiance. Il était cependant une lueur d’espoir, elle ne connaissait rien, mais de la façon dont il se déplaçait dans les fourrés et la végétation, il avait l’habitude de chasser.
Pourquoi vous n’êtes pas venus me voir plus tôt ? Je sais que vous étiez là à m’épier, pour quelle raison vous venez maintenant me voir ?
Une pause, il semble que l’homme s’attende à se faire écouter sans condition. Mais la petite résistance de la chasseuse de primes l’agace. Néanmoins, il n’avait pas le droit de le montrer, c'étaient les ordres du chef. La chair est plus tendre quand la nourriture ne s’attend pas à mourir. Et s’il fait comme l’a demandé le prophète, il aura le droit de manger le foie. Une pièce de choix, réservé à celui qui ramène le repas sans lui faire de mal. Il se calme et se dit qu’il ne perd rien à prendre un peu de temps à échanger quelques mots avec son prochain repas.
Ut siod em ervius. Is ut en em sius sap, ej en siarruop sap rerovéd not eiof. Ut siod rinev ceva iom, li’s et tialp en em sdner sap la noitautis sulp eliciffid euq eriassecén.
Convaincue, en partie, par le ton serein de celui qui voulait la dévorer. Elle commença à le suivre. Elle n’avait après tout rien à perdre, n’est-ce-pas ?
Dernière édition par Robina Erwolf le Mar 30 Mar 2021 - 19:24, édité 1 fois