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A la croisée des couleurs [feat Fuerza et Azerios]

Confortablement installé sur son siège, Vassili parcourait des yeux tout un tas de paperasse avec lassitude. Nombreux étaient les officiers qui délaissaient totalement le côté administratif de cette fonction, mais le blondinet n'était pas de ceux-là. Faisant le dos rond, il s'acquittait de la moindre tâche qui lui était affectée sans broncher. Classant ceux qui méritaient d'être revu et jetant quelques feuilles après les avoir chiffonnées, ce tri était nécessaire malgré tout. Toujours vêtu de son immuable tenue blanche, épée étincelante à la ceinture, il semblait déjà lassé de cette île. Son affectation qu'il ne vivait pas de la meilleure manière le tracassait. Récemment humilié par son supérieur, il devait adopter une nouvelle stratégie pour renverser la situation.
Soupirant légèrement, un papier retint son intention. Il s'agissait d'un rapport concernant l'état des différentes religions officiellement présentes sur Inari. Avec 3 000 religieux de tous horizons, de potentiels conflits pouvaient éclater à tous moments. Pourtant, l'île était réputée tranquille et rare étaient les coups d'éclats. Curieux, Vassili se pencha alors sur les descriptions qui étaient faites et scruta chaque détail. Quelques éléments particuliers des croyances étant notés, il s'attarda alors à identifier les zones de conflits probables. Une tâche qui finalement absorba toute l'attention du jeune officier qui s'y colla pendant plusieurs heures. S'y bien qu'il en oublia presque la notion du temps et, lorsqu'il leva le nez, il était déjà l'heure pour lui de rentrer dans ses quartiers. En effet, après avoir effectué plusieurs longs services il lui avait été accordé une journée réduite cette fois-ci. Soulagé, il rangea rapidement ce dossier dans son bureau avant de se lever. Etirant son bassin, endoloris d'être resté immobile trop longtemps, avec quelques mouvements, il se mit enfin en marche. Poussant la porte de son bureau, il fut surpris par l'un de ses hommes qui s'apprêtait à toquer pour entrer.

> Tss... que voulez-vous soldat ?
> Veuillez m'excusez Lieutenant, une prise de parole en publique à lieu actuellement en centre-ville et le Colonel a ordonné que l'on s'occupe de la sécurité pour éviter les débordements. Votre présence est donc requise, annonça le jeune homme de rang.
> Bien, allons-y alors soldat ! L'un des Adjudants est-il présent ? questionna Vassili avec entrain.
> Non, malheureusement ils sont indisponibles tous les deux..
> Hum d'accord, et bien c'est parfait !
> Mais du coup, comment allons-nous faire si des affrontements éclatent ? s'inquiéta le soldat auprès de son supérieur.
> Comment ça ?
> Bah... comment dire.. c'est que vous n'avez pas fait une très grosse impression aux hommes la dernière fois, du coup on se demandait si vous saviez vous battre..
> Tsss.., vous serez de corvée des toilettes de la base pendant 10 jours soldat, je vous l'assure ! Non mais... s'emporta Vassili. Savez-vous combien de duel j'ai gagné ? Argua-t-il, sachant très bien qu'il n'en avait jamais gagné un seul de sa vie.

Tous deux marchèrent de longues minutes et furent rejoint par une quinzaine de soldats de l'unité du blondinet. Rapidement ils bouclèrent la place sur laquelle avait lieu le discours public d'un religieux. Grand prêtre d'une secte vouée au rétablissement  céréalien, ils prônaient l'adjonction des céréales après le versement préalable du lait dans le bol. Une hérésie qui avait fait parlé d'elle ces derniers temps. De nombreux détracteurs considéraient ces hommes de foi comme des fanatiques du démon et c'était pour cela que l'on avait ordonné à Vassili de superviser les yeux.

Au cœur d'une petite place donnant sur trois ruelles, une estrade de bois avait été montée. Dessus un homme s'époumonait dans une plaidoirie enflammée devant une cinquante de spectateurs. A ses côtés, cinq religieux revêtant des soutanes marrons soutenaient leur porte-parole. Après avoir placé des soldats à chaque entrée de la place, Vassili avait ordonné que 3 d'entre-eux s'immiscent dans la foule pour prévenir les incidents.
L'officier subalterne, lui, était quelque peu en retrait. Entouré de 6 soldats, il observait la situation afin de pouvoir réagir au moindre mouvement anormal.
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À ce moment, aux alentours de midi, passèrent dans un ciel tacheté de confortable et épaisse chantilly blanche, une nuée de passereaux. Passant au dessus de cette petite place dont le coeur n'en était pas moins constitué de plus de soixante coeurs vivants, ils pouvaient, vu du ciel, distinguer plusieurs choses concernant l'organisation qui avait été mise en place. Ils comptaient de là-haut : cinquante-trois spectateurs, six personnes sur une estrade de bois, trois ruelles respectivement gardées par quatres soldats puis un homme calme et charismatique entouré de six gardes du corps.
Les ruelles numéro deux et trois étaient reliées en formant un détroit, séparées par un grand immeuble rénové en forme de croissant de lune tourné vers l'ouest.

> [...] et ceux qui ! Oui, parlons-en ! Ils le font ! Ceux qui mangent leur céréales à l'eau ! Des hérétiques je vous dis !


Le Chef passereau, leader de la nuée, voyait bien que ses troupes se déconcentraient à mesure qu'elles passaient au dessus de la place. L'heure de la pause de vol arrivant, il décida de profiter de l'occasion en modifiant leur trajectoire pour aller se poser, tous ensemble, sur le toit de l'immeuble à cinq étages. Cet immeuble habité qui, vu du ciel, pourrait s'appeler "le détroit quiche-lorraine" car les deux rues qu'il sépare, formant un grand Y, sont les rues "Quiche" et "L'or reine". Toutes deux desservent sur le coeur de la place animée. Un H.L.M sur lequel Fuerza, allongée et endormie sur le toit, était en train de prendre un bain de soleil comme un lézard, au calme.


•••



Pendant ce temps, dans un bar du coin.

> BAM ! COULEUR À LA RIVER ! Gueula le premier des trois joueurs.

Le second se contenta de jeter, lestement et nonchalamment, un carré d'As sur le tapis dont le pot vallait un peu plus de cent mille berries.

> Bravo, applaudit le dernier, vous avez gagné.

Cela faisait plus d'une heure qu'ils jouaient, et cette partie était la dernière de la dernière de la dernière car le bon coeur du prestidigitateur tatoué le voulait. Ayant passé la majorité de l'heure à gagner, accoudé sur la table en se tenant la tête, il avait décidé que là c'était la dernière.

> Quinte flush. Maintenant j'emporte le pot et je sens que je vais me trouver un délicieux restaurant chinois.

Emporter le pot, à sa manière, quel tour de magie ! Le tapis de jeu devint volant ! Emportant avec lui la rondelette somme constituée de liasses qui volait en le suivant pas à pas, semant au passage quelques jetons.

Les deux joueurs furent stupéfaits, silencieux, enfin si l'on oubliait les cinq escargophones qui se mouvaient sous le tapis, en coeur, en constituant un faible mais efficace moteur.

> Bon, l'ami, on fait quoi maintenant ? Puis, au fait, tu t'appelles comment ?
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Le discours religieux s'étalait en longueur, partant dans des méandres conspirationnistes qui n'enchantèrent pas réellement le Lieutenant. Après tout, il n'en avait que faire de cette croyance. Observant toujours avec attention l'assemblée, il scrutait les alentours afin de prévenir la moindre anomalie. Seulement, l'ennui le guettait et, pour être sur de ne pas perdre en vigilance, il décida de se lever afin de se dégourdir les jambes. Toujours accompagné de ses hommes en formation serrée, il arpentait alors la place de manière circulaire. Faisant le tour, il découvrit soudainement quelque chose d'inhabituel. Tiltant immédiatement à la vue de cette chose non-identifiée, il se stoppa net. Son unité en fit de même et, surpris, demandèrent à Vassili pourquoi un arrêt si soudain.

> Il y a quelque chose la haut soldat ! indiqua-t-il en pointant du doigt ce qu'il avait vu.
> Hein, ou ça ?
> Là soldat ! Concentrez-vous un peu s'il vous plaît ! réprimanda aussitôt l'officier.
> Ahhh... on dirait qu'il y a quelqu'un !
> Sûr ?!
> Oui Lieutenant !

Prenant un temps de pause, Vassili fit rapidement un inventaire des raisons pour laquelle quelqu'un pouvait se trouvait sur les toits. La situation induisant la réponse, il en conclu que cette personne devait être un fanatique. Une personne ayant des raisons profondes pour nuire à cette représentation publique. Voilà pourquoi il n'aimait pas vraiment Inari. Les religieux, pour lui, n'étaient rien d'autre qu'une source de problème. Main tenant son menton, il réfléchit rapidement pour établir un plan d'action.

> Soldats, il va falloir agir immédiatement ! Annonça-t-il de manière à ne pas alerter les civils. Vous trois, fit-il en désignant les soldats concernés, vous monterez dans l'immeuble à votre gauche. Votre mission est simple, vous me descendez cette personne qui est sur les toits.
> Oui Lieutenant Joukov, firent-ils en allant amorcer leur opération.
> Attendez, tonna l'officier sèchement. Je ne tolèrerais pas le moindre débordement. Il y a des civils ici alors agissez discrètement. Vous avez vos armes, cette personne semble seule, alors ne les utilisez qu'en cas d'ultime urgence !
> Entendu !

Aussitôt, les trois soldats prirent la direction de l'immeuble puis s'y enfoncèrent. De son côté, le blondinet se plaça de manière à voir la scène sur les toits, accompagné de ses trois derniers soldats.
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Tous à l'hospice
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Une belle journée s'annonçait, le soleil était très haut sur l'île d'Inari. Azerios y avait accosté par erreur, il fallait vraiment qu'il se décide à trouver un navigateur ou à joindre un équipage en partance pour Grand Line. Mais rien de vraiment urgent, cette étourderie lui permettait de voyager sur les blues en visitant chaque mer l'une après l'autre. Inari n'avait rien d'extraordinaire à première vue, mais elle était connue pour le Boru Bodur et ça par contre ce n'était pas quelque chose de banal. Le jeune pirate n'avait encore jamais eu l'occasion de voir une île flottante dans le ciel. Il avait entendu parler de rumeur à propos d'îles célestes lors de ses années passées à Whiskey Peak mais n'en avait jamais vu non plus de ses propres yeux. Arrivé en ville, rien de bien particulier, si ce n'est une espèce de grande estrade en bois, une foule bien fournie s'attroupait autour.


*Voyons un peu...*


Il se décida à prendre de la hauteur, analysant les bâtiments qui l’entouraient. Plusieurs bâtiments pourraient faire l'affaire, il grimpa alors rapidement à l'un d'eux à l'aide d'une large et solide gouttière, les gens présents dans les rues n'avaient de toute façon que d'yeux pour ce qui allait se produire sur cette estrade. En quelques minutes le rookie de Sout Blue se retrouva sur le toit, parmi les étendoirs à linge, repérant rapidement les éventuelles issues autre que cette gouttière. La marine était présente sur les lieux, sans doute pour veiller à ce lieux de pèlerinage et même si ils ne le connaitraient surement pas sur North Blue il fallait rester prudent. Outre la gouttière qui lui avait permis de monter, il y avait une porte qui menait à l'intérieur du bâtiment, le jeune homme mit rapidement la main sur la poignée, cette dernière n'était pas verrouillée. Il fit rapidement le tour du toit, et trouva une seconde grosse gouttière à l'arrière du bâtiment. Parfait.


Hé bah ça... Ou est passé le caillou ?


Au loin il ne distinguait aucun îlot flottant. Le célèbre Boru Bodur avait semble-t-il prit la poudre d’escampette et c'était bien dommage. Tant pis, il aurait surement bien d'autres occasions de voir des îles célestes. Baissant les yeux vers la place, il aperçu l'estrade de bois, un homme s'y tenait debout, probablement un religieux, et s'apprêtait à faire un discours. Balayant les lieux du regard, il ne put s'empêcher de remarquer quelques hommes de la marine en bas, sans doute présents pour la sécurité de ce meeting. En regardant les toit des bâtiments alentours, il remarqua qu'il y avait pas mal de gens regroupés sur les toits. Peut être des touristes qui souhaitaient observer la divine magnificence de Boru Bodur et qui comme lui seraient déçus de son absence ? Il s'assit et sortit de son sac une petite flasque, qu'il avait rempli de whisky dans un débit de boisson à son arrivée sur l'île, un petit repos bien mérité après la traversée maritime mouvementé qu'il venait d'avoir depuis Hinu Town.


Dernière édition par Azerios le Lun 5 Avr 2021 - 22:28, édité 2 fois


    > [...] et il paraîtrait même que certains alcooliques mangent leur céréales au whisky !

    Hérésie !

    Je vous le dis !

    HÉ-RÉ-SIE !


    Le con, il m'a réveillée en gueulant. L'espèce de prophète a choisi un allié de taille avec lui et c'est l'écho que génère cette petite place entourée de bâtiments. Je suis sûre que cet ahuri a fait exprès de choisir cet endroit pour faire davantage résonner la parole du Dieu Céréalier afin d'obtenir une portée maximale ! De cette manière, en beuglant, il peut insérer ses déblatérations dans un maximum de cerveaux : spectateurs, habitants et touristes.

    Réveillée, et peu intéressée par les céréales, je me fabrique un cerf-volant coloré à l'aide d'habits et de cordes à linge. Ainsi, je lézarde à nouveau au soleil, le regard fixé vers le ciel.
    Je me plaît à penser qu'au moins les nuages, eux, sont gentils vu qu'ils ne sont pas dotés de parole.

    Soudain j'entend des bruits en direction de l'escalier qui mène à ce même toit et constate, avec un curieux étonnement, qu'il s'agit de quelques soldats très propres sur eux. Mais. Mais que font-ils ici ? Ils n'ont pas pour mission d'encadrer et de sécuriser le discours du religieux ?

    Je décide alors de prendre l'initiative de la parole, cordialement, pour me présenter afin de leur prouver, au mieux, que je ne suis pas une religieuse ennemie.

    > Euh... Bonjour ! Moi c'est Fuerza !

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    Les trois soldats envoyés spécialement par Vassili pour inspecter le toit d'un bâtiment en particulier parvinrent à atteindre l'ultime étage après quelques minutes de course éreintante dans les escaliers. Ils reprirent leur souffle avant d'ouvrir la porte donnant sur la cime de l'immeuble et la poussèrent d'un coup. Armes à portées de mains, ils ne dégainèrent pas pour autant, respectant avec assiduité les ordres de leur supérieur. Ils tombèrent nez-à-nez avec une gamine à la chevelure argentée et aux oreilles de chat. Une particularité physique assez inédite mais sur laquelle ils ne s'attardèrent pas. Lorsque celle-ci se présenta sous le nom de Fuerza, avec un brin d'hésitation dans la voix, ils furent aussitôt attendri. Cette jeune fille semblait fragile et avait un côté mignonne qui donnait envie de lui offrir un bonbon. Bien que sur le coup ils hésitèrent à respecter la demande du Lieutenant Joukov, ils se raisonnèrent. Après tout, il n'avait pas dit que la personne serait arrêtée. L'objectif de Vassili n'étant que d'écarter toute menace, il voudrait surement entendre la jeune fille.

    > Bonjour Fuerza, pourrais-tu me suivre s'il-te-plaît, demande l'un des soldats avec un sourire rassurant.

    Honteux, les soldats se disaient que déranger une jeune fille de cette manière était ridicule, mais les ordres étant les ordres ils se devaient bien de s'exécuter.
    - En bas, au cœur de la place -

    Tandis que la longue tirade religieuse du prêcheur allait venir à son termes, une agitation survint dans la foule. Quelques hommes et femmes crièrent, ils réfutaient avec véhémence les dires de l'homme de foi. Les fidèles de l'homme répondirent et rapidement les esprits s'échauffèrent. Les idées religieuses, d'abord, se confrontaient avant que le débat ne prenne une tournure plus abstraite. Des jurons fusèrent de part et d'autre et rapidement de petites bousculades en doigts d'honneurs, les échanges devinrent plus musclés. Pris dans cet élan tumultueux les soldats postés par Vassili tentèrent de rejoindre le cœur du problème mais se trouvaient bloqué par la foule turbulente. Se faufilant tant bien que mal, ils tentaient d'atteindre l'estrade qui leur auraient permis, peut-être, d'assainir les conflits. Voyant alors un peu d'action, Vassili grommela quelques mots sur la stupidité de ces citoyens d'Inari avant de se redresser. Il fit signe à ses hommes, postés aux différents points d'entrés de la place, de conserver leurs positions. Puis, il ordonna rapidement à sa cinq des hommes qui l'entouraient d'intervenir. L'objectif était simple, investir l'estrade pour calmer les esprits, puis atteindre le cœur de la foule pour séparer les plus teigneux. Un mot d'ordre : diplomatie. Le Lieutenant mettait un point d'honneur contre l'utilisation de la violence dans un tel endroit. Il y avait trop de civil et il n'y avait, dans ce cas là, aucun intérêt à sacrifier la vie de qui que ce soit.

    De son regard de glace, le blondinet supervisait la scène. Accompagné d'un soldat lui servant de protection, il veillait sur la suite des événements. N'ayant, à priori pas fait grand chose, il dispensait en faite ses ordres et tentait de parvenir à une résolution sereine.
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    Le jeune homme prit une gorgée de whisky, gorgée qui lui laissa en bouche un léger arrière goût s'apparentant au sirop d'érable. Pas mauvaise du tout la gnôle d'ici. Les esprits commençaient à s'échauffer en bas, il se pencha alors pour regarder de plus près. Difficile de percevoir ce qui se disait, quelques insultes fusaient et résonnait, le son se réverbérant parfois sur les façades des bâtiments alentours, au grès des quelques courants d'air. Tel un spectateur, il s'attendait à ce qu'une rixe éclate, mais ce ne fut pas le cas. Il remarqua alors que la marine commençait à se déployer, sans doute pour calmer les tensions. Il y avait parmi eux un gradé a l'uniforme tout neuf, les cheveux longs, sans doute était il en charge des hommes qui se déployait au niveau de l'estrade.


    Pile quand ça allait devenir marrant... Dommage.


    Il balaya du regard les autres toits. L'un d'entre eux retint particulièrement son attention. Sur ce toit se trouvait à priori une gamine accompagné de soldats de la marine. Il espérait a présent que des soldats n'allaient pas débouler derrière lui aussi, car même si personne ne pourrait prédire qu'il s'agissait d'un pire sur le moment, traîner sur un toit restait relativement louche. Il reprit une gorgée de whisky et tourna la tête en direction de l'estrade, un détail le gênait, il y avait plusieurs hommes sur le toit d'un bâtiment juste derrière l'estrade. Des hommes qui manifestement se cachaient, voyant ponctuellement leur tête dépasser du rebord, comme si ils regardaient régulièrement l'estrade. Quelque chose se tramait peut être en face. S'appuyant sur le rebord, il resta spectateur, continuant d'observer la situation.


    *Cette île est d'un ennui... Rien de spécial à voir, ni à faire...*


    Poussant un profond soupir, gagné par l’ennui, il décida de descendre après quelques minutes d'observation. La taverne la plus proche serait une destination de choix, peut être y trouverait il un petit job, histoire de se mettre toujours plus de berrys dans les poches. Il saisit la gouttière par laquelle il était montée, celle qui serait la plus discrète, et descendit sans trop de difficulté. Arrivé en bas, il se mit en marche vers le port. Il avait vu une joyeuse taverne qui respirait la vie en arrivant. Passant non loin de la place, il marqua un petit arrêt pour écouter, tout en prenant le soin de se tenir à l'écart de la marine au cas ou. La curiosité le poussait a vouloir savoir ce que ce religieux prônait.
      Ce sont bel et bien des soldats, pensais-je pendant qu'ils m'escortent probablement vers leur supérieur. J'étais sincèrement rassurée par le sourire et le ton de voix pacifique du soldat qui m'a gentiment demandé de les suivre. Vraiment, je me sens soulagée qu'en me voyant ils n'aient pas eu le réflexe de poser leur mains sur les armes. Ces choses-là, ça peut t'oter la vie d'une munition, ou pire, te paraliser à vie et tu finis par te demander pourquoi la vie vaut la peine d'être vécue. Moi je crois que le secret est dans un bocal à poissons. Secouant la tête contre mes divagations, je me redis que je suis ravie de ne pas avoir l'allure vestimentaire d'une criminelle, et ça, les soldats l'ont vite comprit.

      Au fond, en repensant à mon ami volant, je suis déçue de ne pas avoir pu jouer plus longtemps avec lui car la météo le permettait, et je suis sûre qu'en bas, entourés de bâtiments, je devrai trouver une autre source d'amusement vu qu'il n'y aura pas de vent.

      Nous commençâmes à descendre ces centaines de marches, ces étages, reliés par cet escalier où quelques signes religieux avaient été exprimés sous forme de graffitis, comme si la guerre des religions se jouait même artistiquement.  On descendait, dans un calme absolu. J'aurai volontiers aimé discuter avec eux, au moins pour savoir pourquoi moi, mais ils étaient concentrés, presque sous tension. C'est limite si je percevais une larme de sueur leur couler sur les tempes. Je crois qu'au fond ils savaient, ils savaient que je n'étais pas la menace, donc forcément, la menace était ailleurs.

      Au bout d'un couple de minutes, on arriva devant l'entrée du bâtiment et je me rendis compte que l'état extérieur contredisait l'état des murs intérieurs. Puis, effectivement,  je sentis sur mon visage une légère brise de vent, trop légère, et je fus déçue de devoir dire au-revoir à mon ami coloré.

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      Stoïque, Vassili attendait patiemment lorsqu'il vit ses hommes qui étaient montés sur les toits. Ceux-ci revenaient enfin, accompagné d'une jeune fille. Sur le coup, le Lieutenant fut quelque peu décontenancé, il ne s'attendait pas réellement à cela et, perturbé, il dû revoir ses a priori. Lorsque ses hommes arrivèrent à sa hauteur, il les remercia succinctement pour se focaliser sur celle qui venait d'être escortée.

      > Bonjour mademoiselle, je me présente, Lieutenant Joukov. Comment vous appelez-vous ?
      > Heu, Fuerza monsieur.. répondit-elle avec la même hésitation que précédemment.
      > Dites-moi, que faisiez-vous là-haut ? Je suis chargé de surveiller les lieux et, comment dire, votre présence m'a interpellée ! Commença-t-il par demander afin d'écarter tous doutes sur les intentions de la jeune Fuerza. Auriez-vous vu quelque chose de suspect depuis votre perchoir ? Continua-t-il afin de glaner, si possible, la moindre information utile qu'il pouvait tirer de cet échange.

      Soudain, l'assemblée s'enflamma à côté d'eux. Un premier coup de poing partit, puis un second et une mêlée générale se forma rapidement. Les convictions religieuses étaient fortes et l'aversion pour le culte de l'autre plus encore. Les soldats tentaient ce qu'ils pouvaient pour séparer les civils mais la cohue les empêchait de faire leur travail correctement. Il y avait trop de monde et leur volonté de ne blesser personne semblait les desservir. Bousculés, ils en vinrent même à espérer que le prêcheur fasse tonner sa voix pour calmer la foule mais il ne dit rien. Alors, voyant la situation qui allait prendre une tournure surement incontrôlable, Vassili pris les choses en main.

      > Veuillez m'excuser mademoiselle, dit-il à Fuerza en lui tournant le dos. Prêtez-moi votre arme, fit-il ensuite au soldat qui lui servait de garde du corps et qui s'exécuta aussitôt.

      Une fois armé, il pris la direction de l'estrade sous couvert du soldat qui, désarmé, craignait de ne pouvoir assurer la protection de son supérieur correctement. Vassili parvint à ne pas se faire aspirer par la foule turbulente et atteignit la plateforme de bois qui surplombait la place. Avec beaucoup d'assurance il pointa le fusil vers le ciel, le tenant un peu maladroitement et appuya sur la détente. La détonation retentit, rebondissant sur les murs et résonnant dans un grand fracas. Aussitôt, les combats s'arrêtèrent. Quelques visages bardés de sang étaient hagard, d'autres poings armés s'étaient stoppé net avant de frapper.

      > Citoyen d'Inari, veuillez-vous calmer ! C'est un ordre à effet immédiat ! Lâcha-t-il avec un air plutôt hostile.
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      Et soudain, les tensions dégénèrent. Les premières effusions de sang, les premiers nez cassés. Azerios prolongea son temps d’arrêt, observant le tumulte de la bastonnade. L’escalade de violence battait son plein quand un soldat de la marine apparu sur l’estrade, il s’agissait du gradé que le jeune pirate avait aperçu plus tôt, il tenait en main une arme.


      *Allé mon grand. Montre nous que t’en as dans le pantalon, montre leur ton autorité...*


      L’officier de la marine ne tarda pas à satisfaire les attentes du jeune homme. Il leva le fusil vers le ciel, ne semblait pas forcément sûr de ce qu’il était en train de faire, et tira. Le bruit sourd se répercuta sur les murs de tous les bâtiments voisins à cette estrade, et la foule se figea net. Il somma les citoyens de stopper leur combat de rue et de revenir au calme. Et ces derniers ne semblaient pas disposés à tenir tête à la Marine. Dommage, Azerios affectionnait les situations chaotique, se délectant des situations où les forces de l’ordre peinaient à maintenir le calme. Ces gens, quelque soient leurs revendications avaient pourtant le droit de s’exprimer, certes la méthode n’était pas « convenable » mais tout de même. Il se décida à tenter de mettre un peu d’huile sur le feu.


      La marine qui étouffe le peuple comme d’habitude... Si ces braves gens veulent se foutre sur la gueule, et surtout exprimer leur opinion, je ne vois pas au nom de quoi devrait-on les brider...


      Le rookie avait choisi judicieusement son auditoire, il avait parlé d’une voix calme et douce à proximité de deux hommes qui précédemment hurlaient leur contestation vis à vis de l’orateur se tenant sur l’estrade. Suffisamment fort pour que seuls ces deux hommes puissent l’entendre. Deux hommes belligérants qui n’avaient pas participé à la mêlée uniquement parce qu’ils étaient trop à l’écart, mais qui pourraient potentiellement relancer une situation chaotique. De là où il se trouvait, ni les soldats de la marine, ni leur gradé n’aurait entendu ses paroles, et les deux hommes réagirent exactement comme il le voulait.


      La marine d’Inari n’a que faire de notre avis ! Ils soutiennent n’importe quel culte tous plus farfelus les uns que les autres, pourvu qu’on se taise et courbe l’échine ! Honte à vous !


      L’homme s’était avancé dans la foule en direction de l’estrade, et avait hurlé en pointant du doigt le gradé de la marine. Les paroles d’Azerios avaient eu l’effet escomptait, et il s’adossa a un arbre, les bras croisés, regardant les deux belligérants s’avancer dans la foule en exprimant leur mécontentement. Vivaient à Inari des gens, qui visiblement, ne supportaient plus tout le crédit donné à de stupides cultes, et la prise de partie de la Marine.
        Vassili a écrit:Les convictions étaient fortes et l'aversion pour le culte de l'autre plus encore.

        L'homme mystérieux répéta une seconde fois:

        La marine d'Inari n'a que faire de notre avis ! Ils soutiennent n'importe quel culte tous plus farfelus les uns que les autres, pourvu qu'on se taise et courbe l'échine ! Honte à vous !

        Il y a les hommes qui se fondent dans la masse pour rester discrets et il y a ceux qui se font remarquer au sein d'une foule  pour se faire écarter et se faire passer pour innocent. Et il y a les hommes qui, comme ce mystérieux en train d'exprimer son mécontentement envers le Lieutenant Joukov, qui font les deux.

        C'est pourquoi, pendant le chaos général au sein de la cinquantaine de spectateurs, il en a profité pour jeter un bocal de termites sur le perchoir en bois des religieux. Malheureusement, à l'heure présente, un soldat est monté sur l'estrade.

        *Tant pis, dommage collatéral*
        pensa-t-il

        Profitant du calme rétabli suite à la détonation du fusil, tout le monde l'écoutait, c'est pour cela qu'il brandit le poing en l'air et de l'autre main libre il incitait ses voisins à se rebeller. Ensemble, il leur dit répéter en canon les phrases qu'il a précédemment dites deux fois, dans un ton de voix puissant et confiant :

        La marine d'Inari n'a que faire de notre avis !
        LA MARINE D'INARI N'A QUE FAIRE DE NOTRE AVIS !
        Ils soutiennent n'importe quel culte !
        ILS SOUTIENNENT N'IMPORTE QUEL CULTE !
        Tous plus farfelus les uns que les autres !
        FARFELUS !
        On doit se taire et courber l'échine !
        COURBER L'ÉCHINE !
        Honte à vous !
        OUI ! HONTE À VOUS !

        De mon côté mon ventre gargouillait, il s'exprimait, alors que j'aurai volontiers préféré qu'il se taise et reste aussi statique qu'une gargouille car la tournure de la situation me plaisait. Plus précisément, mon esprit exultait face à la manière de gérer du Lieutenant Joukov qui était sur l'estrade. Combien de coups à l'avance il avait prévu pour calmer d'un tir tout ce rassemblement ? Étais-ce en faisant jouer ses relations que justement une estrade a été construite ? Sur cette place ?

        Peu importe, mon ventre me gronde, je dois aller me rassasier. De plus midi approche et je me sentirai personnellement en sécurité dans un bar du coin en train de siroter un bon milkshake. Aussi je préfère partir car je ne suis pas sûre que si ça dégénère à nouveau la diplomatie suffise à calmer la situation.

         
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        Ferme dans sa prise de parole, Vassili pensait avoir été parfait dans l'exécution de son intervention. Lui qui avait mûrement réfléchi à comment calmer les ardeurs de cette foule était assez fier de lui. Malheureusement, tout ne se passa pas comme il l'aurait souhaité. Quelques messes-basses s'éparpillèrent telles une traînée de poudre et désormais tous scandaient des phrases anti-Marine. Les conflits inter-religieux terminés, toute la colère était donc tournée vers le Lieutenant. Surpris et décontenancé par ce revirement de situation, le blondinet était hagard. Ses idées fusèrent mais explorer toutes les possibilités n'était pas chose aisée. Finalement, il n'avait pas d'autre choix que de prendre la parole.

        > Calmez-vous, calmez-vous s'il vous plaît, demanda Vassili d'une voix moins hostile qu'auparavant.
        > Honte à vous ! Scanda une femme, revigoré par cette élan anti-Marine
        > Ecoutez, nous ne soutenons pas le moindre culte ! Nous respectons simplement vos liberté en laissant libre court à vos convictions, poursuit-il en tentant d'être le plus persuasif possible.
        > Incapables ! Tous ce que vous voulez c'est que l'on obéisse gentiment ! Hurla l'un des deux hommes qui avait initié cette révolte.
        > Monsieur, ai-je l'air de vouloir faire de vous un peuple asservit ?
        > Vous nous réduisez au silence, c'est la preuve de votre volonté, rétorqua un homme un peu plus à droite dans la foule. Puis, toute la foule s'enflamma en scandant "Honte à vous" à répétition.
        > Attende... tenta de placer le Lieutenant dont la voix se perdit dans le brouhaha de la foule. Laissez-moi parler... réessaya-t-il en réitérant son échec. Tsss... Taisez-vous ! Hurla-t-il, excédé. Son excès de colère stoppa net la foule qui, surprise, voyait alors ses revendications confirmées.
        > Vous voyez, il nous met sous silen..
        > Assez ! S'emporta Vassili. Vous voyez ces hommes en uniforme autour de vous, fit-il en pointant du doigt les différents soldats au cœur et aux alentours de la foule vindicative. Ils sont là pour votre sécurité, nous avons été affecté ici dans un seul et unique but : vous protéger de tous débordements. Que vous ne soyez pas d'accord, honnêtement je n'en ai que faire ! Par contre, qu'il y ai le moindre risque pour la santé de l'un des habitants d'Inari, ça je ne le tolère pas. Et pourquoi ? Parce que je suis soldat de la Marine. Une institution qui, avant toute chose, souhaite protéger les citoyens du monde ! C'est ma mission, ma seule et unique mission ici. Pourquoi suis-je venu sur cette estrade ? Parce que votre conflit s'est enflammé, alors je ne tolère pas que vous critiquiez notre intervention ! Si vous ne souhaitez pas nous voir interférer dans vos débats, alors qu'ils se passent dans la sécurité et le sérénité.
        > C'est un menteur...
        > Donc je vous propose quelque chose, sois vous vous séparez pour reprendre un débat respectable, sois nous poursuivons notre intervention et nous ferons tout notre possible pour garantir la sécurité de tous ! Reprit Vassili sans faire attention à cette intervention isolée dans le public.

        Soudain, une détonation retentit. Un cri de terreur s'empara de la foule et la zizanie fut semée. Le prêcheur tomba raide, touché par un projectile mortel. Les soldats cherchèrent un tireur dans la foule mais Vassili, lui, avait compris que le tir venait d'en haut. Soudain, il vit une tête dépassée du muret de l'un des toits.

        > Soldats, regroupez tout le monde et protégez-les au péril de votre vie, ordonna le Lieutenant, prenant ainsi l'opportunité de donner une belle image de ses hommes aux civils.
        > Hérétique, c'est d'abord les céréales et après le lait ! Cria l'un des fanatiques qui avait accompagné le tireur.
        > Soldats, que 3 hommes protègent la foule ! Que l'un d'entre vous s'occupe de monsieur le prêcheur, les autres avec moi, lança Vassili pour réorganiser ses troupes. Ils vont certainement fuir dans cette direction, fit-il en pointant du doigt le point de fuite certain des terroristes. Lancez-vous à leur poursuite ! Séparez-vous en deux groupes, chacun d'un coté !

        Partant avec eux, le Lieutenant avait à cœur de donner une belle image de la Marine aux citoyens d'Inari. Pour cela, une seule option : la réussite de cette capture. Sur le chemin, le groupe du blondinet tomba sur un homme accoutré d'une cape sombre et, Vassili le remarqua aussitôt, portant un sabre à la ceinture. Le groupe se stoppa sur ordre de l'Officier qui défia l'homme mystérieux du regard.

        > Bonjour, veuillez décliner votre identité monsieur ! Commença-t-il en accueillant la réponse de son interlocuteur d'un simple hochement de tête. Messieurs, veuillez procéder à la fouille ! Ordonna-t-il, suspicieux et souhaitant, avant tout, savoir s'il avait le moindre lien avec l'attaque surprise qui venait d'avoir lieu sur la place.
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        La foule était en ébullition, une situation qui amusait particulièrement le pirate, qui resta là, accoudé contre l’arbre. Tous scandaient désormais que l’unique objectif de la Marine était de les museler, ce qui n’était pas pour déplaire au jeune homme. Le gradé perdit soudain ses moyens et finit par faire taire la foule tenant un discours, cherchant à être au plus rassurant. Il n’avait pas l’air d’avoir un mauvais fond, et semblait croire dur comme fer en son discours. Azerios éprouvait presque des remords à son égard.


        *Encore un officier tout neuf qui sort de son emballage, plein d’espoir et de volonté de faire son devoir...*


        Les mutins en herbe semblaient avoir été touchée par son discours, les tensions s’étaient calmés. Pas de doute cet officier savait conquérir un auditoire. Certaines personnes quittaient la place, la foule se dispersait un peu et le gradé leur imposa alors un choix à ressemblant à s’y méprendre à une menace déguisée : se disperser ou être dispersé par les soldats. Le choix était vite vu pour ces civils, ils ne voudraient certainement pas finir en cellule pour une stupide rixe. Azerios en avait assez vu, s’apprêtant à partir, une détonation retentit, on venait de durer sur le prêcheur, qui tomba, à priori raide mort sur l’estrade. Ni une ni deux, le jeune homme jeta un œil sur les toits, le tir venait probablement de la haut, seuls les toit offraient une vue totalement dégagée sur l’estrade.

        Les garants de l’ordre réagirent alors avec rapidité se déployant pour protéger les civils qui commençaient à se disperser sous l’effet de la panique. Un fanatique hurla quelque chose sur l’un des toits, et l’officier donna ses ordres, se lançant dans une course pour arrêter le ou les terroriste(s). Ils s’arrêtèrent alors à proximité du rookie, lui demandant de décliner son identité, comme si ils le suspectaient d’être de connivence avec le tireur. Il mit alors ses mains bien en évidence, gardant son calme pour répondre.



        Bonjour... Je ne suis qu’un modeste charpentier de passage à Inari.


        L’officier hocha alors la tête, et demanda à ses hommes de le fouiller. Le rookie n’avait rien à cacher mais ce semblant d’attentat n’était pour lui pas une raison valable pour qu’un soldat mette les mains dans ses poches. A l’approche du soldat qui s’exécuta pour le fouiller.


        Toi tu ne me touche pas. dit il au soldat d’un ton sec avant de passer la bretelle de son sac pour l’enlever.


        Il l’ouvrit d’un geste lent pour éviter une énième bavure de la marine et d’un éventuel nerveux de la gâchette, dévoilant son contenu. Une lime de charpentier et un petit couteau à bois, ainsi qu’une flasque de whisky et quelques Berrys. Rien ne pouvait indiquer un quelconque lien avec l’attaque, pas d’explosif, pas d’arme à feu, rien de tout ça. Le jeune homme resta totalement calme, ces soldats n’avaient aucun moyen de savoir qui il était ni la raison de sa présence à Inari. Il tourna alors la tête en direction du toit d’où provenait le tir, ce même toit où il avait pu apercevoir plus tôt des individus discuter et hocha la tête.



        Je ne suis pas dans le coup. Sur le toit de ce bâtiment, j’ai aperçu quatre individus louches... Vous devriez vous hâter.


        Il était clair que ce gradé souhaitait faire son maximum pour protéger les citoyens d’Inari, en ayant la volonté de redorer l’image de la Marine à leurs yeux. Aucune mauvaise volonté, il devait s’agir d’un homme avec un sens du devoir. Alors pourquoi ne pas l’aider en lui donnant une indication qui pourrait potentiellement mener à la capture du tireur et de ses complices ? Ce conflit de religion ne regardait en rien Azerios, et il n’en avait strictement rien à faire. Il se content de fixer l’homme droit dans les yeux, l’air neutre, attendant de voir sa réaction.
          Malgré le refus assez sec du charpentier, il fut assez intelligent pour dévoiler lui-même le contenu de ses affaires. Vassili, satisfait, acquiesça alors en remerciant cet étranger. Toujours de son air froid, le Lieutenant allait avancer lorsque l'individu les arrêta pour leur dévoiler une information de toute première importance. En effet, le nombre de suspects était un élément clé pour la suite des événements. Entouré de quelques hommes, le blondinet savait qu'il pourrait compter sur leurs armes en cas d'affrontement. Seulement, étaient-ils assez pour faire face ? Cette question tournait en boucle dans l'esprit de l'officier subalterne. Après tout, il était loin d'être un combattant. Incapable de compter sur lui-même pour renverser le cours d'un combat, il devait exclusivement s'en remettre à ses hommes et à ses stratégies. Cet handicap le pesait grandement, mais il n'y pouvait rien. La Nature l'avait écartée des champs de batailles. Frustré et soucieux, il tenta quand même de garder la face. Droit et fier, il faisait comme si de rien n'était. Montrant qu'il gérait complètement une situation qui, malheureusement pour lui, avait déjà abattue tous ses plans. Son intuition avait été la bonne, les toits étaient un lieu privilégiés et la nature religieuse un prétexte parfait pour passer à l'action. Cependant, le Lieutenant s'était trompé d'immeuble et avait fait arrêté une jeune fille innocente qui fut rapidement relâchée.

          > Merci monsieur pour cette information. Veuillez prendre la direction d'un abri s'il-vous-plaît ! Un appartement, un magasin, enfin un lieu où vous serez en sécurité. Dès que les fanatiques auront été appréhendés nous viendrons pour vous permettre de sortir en toute sécurité, termina Vassili qui se voulait être le plus rassurant possible.

          Le regard neutre mais soutenu de cet homme ne plaisait pas forcément à l'officier. Une sorte d'intuition qui lui hurlait que cet homme ne disait pas tout. Avançant d'un pas, il allait partir lorsque cette sensation lui saisit les entrailles.

          > Monsieur, fit-il pour interpeller l'homme qui s'en allait tranquillement. Puis-je vous solliciter pour cette intervention ? Vos connaissances en charpenterie pourraient nous être utile si ces criminels se murent dans une quelconque planque, reprit-il en tentant d'être au plus convaincant possible. Bien sûr il savait que cette excuse n'était pas de premier choix, mais il n'avait rien d'autre pour le retenir. Alors, acceptez-vous ?

          Pendant ce temps, les soldats parvinrent, non sans mal, à regrouper les civils dans les locaux d'un restaurant de la place. Postés devant, fusils pointant vers tous les lieux clés d'où pourrait être mené une attaque. Puis, les hommes en soutanes, accompagné d'un soldat là encore, s'occupaient du prêcheur blessé. Un point de compression fait, ils tentaient d'endiguer l'hémorragie causée par cette balle lui ayant touché l'abdomen. Une équipe médicale avait été contacté et ils les attendait, tentant de garder le religieux conscient le plus longtemps possible. De leur côté, les malfrats étaient partis à l'opposé de leur position. Sautant de toits en toits, ils tentaient ainsi de s'échapper de la ville le plus rapidement possible. Ainsi, ils visaient la périphérie forestière. Ils le savaient, s'ils parvenaient à rejoindre les bois ils deviendraient rapidement introuvables. Sous tensions, ils couraient sans relâche.
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          L’officier le remercia pour ses indications et lui demanda d’aller se mettre à l’abri jusqu’à nouvel ordre . Il faudrait faire vite, les hommes devaient être en train de passer de toit en toit et ne tarderaient pas à gagner l’orée des bois. Une fois dans les bois, ils ne seraient probablement pas retrouvés. Azerios acquiesça et tourna les talons, tout s’était déroulé sans accrocs et il allait pouvoir repartir tranquillement sans avoir affaire à la marine. Il n’eut le temps de faire que trois pas que le gradé l’interpella. Il n’en croyait pas ses oreilles, ce dernier lui demanda son aide, prétextant que ses connaissances de charpentier pourraient leur être utile. Ça ne sentait pas bon du tout, mais il ne pouvait décemment pas refuser, il était clair que cet officier de la Marine avait flairé quelque chose, décliner la proposition éveillerait sûrement les soupçons car tout bon citoyen se devait d’aider les forces de l’ordre dans leur mission. Il ferma les yeux quelques secondes, puis les rouvrant fit volte-face pour replonger son regard dans les yeux du gradé.


          Ma spécialité ce sont les navires... Je ne suis pas certain de pouvoir vous être utile...


          Il ne pouvait pas refuser cette requête, et il se dit qu’il pourrait peut être tirer profit de la situation. Faisant mine de réfléchir, il tourna la tête vers les bâtiments. Son métier de charpentier ne l’avais encore jamais vraiment mené à toucher autre chose que des navires. Il fit appel à sa mémoire, lorsqu’il se trouvait sur les toits, il avait pu compter approximativement quatre bâtiments à la suite de celui d’où provenait le tir. Sa mémoire photographique allait lui être utile, en analysant l’architecture des bâtiments il en déduit rapidement que tous les toits ou presque devraient être plats, ce qui avantageait les fuyards leur permettant de se mouvoir rapidement. Si il aidait à la capture de ces vauriens alors toute suspicion serait levée. Il tourna à nouveau la tête, lentement pour regarder l’officier.


          ... Mais je peux toutefois essayer bien sûr... L’architecture est peu ou prou la même, sur les bâtiments alentours : des toits plats. Les terroristes peuvent progresser rapidement...


          Il fit mine de réfléchir regardant les différents toits aux alentours avant de poursuivre son raisonnement.


          Mais nous serrons sans doute plus rapide à pied en bas pour leur couper la route. Vous avez cependant bien fait d’envoyer des hommes sur les toits, ils pourront couvrir ces derniers... Officier ..... ?


          Il était primordial de savoir à qui il avait affaire, et surtout de connaître son grade, ce qui lui permettrait de jauger sa valeur au cas où les choses tourneraient mal. Envoyer des hommes sur les toits permettrait de couper une éventuel fuite si les fuyards revenaient sur leurs pas, mais ça permettait aussi de diviser les forces, moins de soldats, moins de problèmes. Le jeune homme attendait donc la réponse de l’officier, en espérant lui avoir été utile.

          Aider la Marine, en voilà une drôle de situation...
            Attentif à l'attitude de son interlocuteur, Vassili tentait de déceler quelque chose. Quoi, il ne le savait pas vraiment. Une simple histoire d'intuition. Ecoutant les quelques paroles du charpentier, le Lieutenant se dit qu'éventuellement tout cela n'était que le fruit de son imagination. Après tout, qu'est-ce qui pouvait objectivement joindre cet attentat religieux à un simple passant comme lui. Décidant alors de se focaliser sur les éléments importants qu'il venait d'entendre, le blondinet tentait d'être le plus perspicace possible. Effectivement des toits plats n'étaient pas la meilleure des nouvelles, mais forcément ces fanatiques perdraient du temps pour descendre. C'était donc à cet instant précis que Vassili voulait frapper. Son objectif était simple : attendre que les tireurs parviennent jusqu'au dernier toit pour les attraper.
            Dans la rue parallèle à le sienne, le second groupe de soldat courait en poursuivant les fuyards. Sûr que cette équipe parviendrait à les cueillir au dernier bâtiment, il devait alors prendre les siens pour grimper sur cet ultime toit et ainsi prendre ces fugitifs en tenaille. Une stratégie plutôt simple en soi.

            > Lieutenant Joukov. Merci pour ces quelques précisions, on sent que vous avez le sens du détail monsieur. Cela ne vous dérangerait-il pas de nous suivre ? N'ayez crainte, nous assurons votre sécurité quoi qu'il arrive, tenta de le rassurer Vassili.

            Pour l'heure, le Lieutenant était dubitatif concernant ce charpentier. Il n'avait pas encore assez d'éléments le concernant, mais déjà sa coopération était un bon signe.

            > Soldats, nous allons suivre les fugitifs avec un peu de recul. Lorsqu'ils auront atteint le quatrième et dernier toit alors nous monterons à notre tour pour les prendre de revers ! N'oubliez pas d'assurer la sécurité de notre cher charpentier, après tout il nous a été d'une très grande aide
            , annonça l'officier d'un ton solennel.

            Puis, le petit groupe entama sa course-poursuite. Ils couraient bien moins vite que les fuyards mais cela était fait exprès. Ils économisaient ainsi leurs forces tout en conservant une vue d'ensemble sur leur progression. Ils avaient d'ores et déjà atteint le troisième bâtiment. Aussitôt, Vassili demanda à ce que l'on accélère afin de ne pas prendre de retard. Cet intervention nécessitait un certain timing et il ne pouvait se permettre de louper le coche. Tous s'exécutèrent jusqu'à finalement atteindre la porte du dernier bâtiment qui leur permettrait d'atteindre les toits. Avant de l'ouvrir, ils laissèrent l'un des soldats en retrait qui avait pour mission d'observer la course des fugitifs. Cet homme était donc le garant de la réussite de la mission. Concentré, lorsqu'il vit le dernier de la bande de fanatique sauter et atteindre le dernier toit son bras qui était à la vertical s'abaissa. Le signal était donné, les soldats accompagnés du charpentier, qui se voyait embarqué dans une affaire qui n'était pas la sienne, entrèrent en trombe puis avalèrent les marches trois par trois. Ils montaient les marches à toute allure pour arriver au bon moment. Ainsi, lorsque le premier de l'équipe de Vassili défonça la porte menant aux toits d'un grand coup de pieds, ils apparurent dans le dos des fuyards qui, hésitants, ne pouvaient plus atteindre le sol sans se faire accueillir par les sabres et fusils des soldats au sol. Coincé, lorsqu'ils virent le Lieutenant derrière eux quelques jurons furent lâchés. Armes à la main, ils n'avaient plus le choix. Une attaque suicide ?
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            Il avait réagit de façon judicieuse et l’officier le remercia, en profitant pour se présenter. Ce Joukov, était donc un jeune lieutenant. Sans surprise, ce dernier proposa à Azerios de les suivre sur l’intervention, lui indiquant qu’ils veilleraient sur sa sécurité. Était-ce un prétexte pour le garder a l’œil ? Le pirate avait été on ne peut plus réglo avec eux, aucune raison de suspecter quoique ce soit. Il accepta alors de les suivre, se précipitant avec eux pour stopper les terroristes.

            Ni une ni deux ils arrivèrent aux abords du dernier bâtiment, un soldat fut laissé dehors pour suivre la progression de leurs ennemis sur les toits, et le reste du groupe entra. Montant les escaliers à toute jambes, ils ne tardèrent pas à rejoindre le toit, un des hommes du lieutenant défonça la porte et ils découvrirent les quatre hommes, pris au piège. Des jurons fusèrent à leur encontre. Les hommes n’étaient qu’à quelques mètres, armes en main, l’air indécis. La marine avait l’avantage du nombre, mais allaient ils se lancer quand même dans un assaut ?



            *Faites pas les cons...*


            Le jeune rookie s’était retrouvé embarqué dans tout ça malgré lui, il était temps d’en finir et si possible de manière pacifique. Il n’y avait aucune raison que quiconque sur ce toit ne se fasse tuer bêtement, le prêcheur était en vie, et Azerios espérait sincèrement que ces types se rendraient, ainsi il pourrait reprendre la route et surtout se mettre hors de portée de la Marine. Pas lieux de s’inquiéter, car ces hommes ne sauraient probablement pas qu’il était impliqué dans divers méfaits et potentiellement recherché pour ça. Il analysa alors les lieux, c’était un toit sans autre issue apparente que la porte qui se trouvait dans leur dos, ils étaient faits comme des rats. Il y avait quelques étendages et quelques cages en bois contenant des poules, sans doute appartenant à un habitant de l’immeuble.

            L’un des terroristes, le plus proche, armé d’un sabre d’abordage se mit alors en tête d’engager les hostilités. Il frappa violemment du pied une des cages de bois. Cette dernière vola, s’ouvrant au passage et les trois poules qu’elle contenait se mirent à voleter totalement affolées dans un gerbe de plumes. L’homme profita alors de la surprise pour porter une attaque en direction du lieutenant. Tout se passa alors très vite et dans un mouvement de réflexe, Azerios dégaina son wakizashi, s’élança au niveau du gradé et para l’attaque d’un coup rapide.



            *Hé bien Lieutenant Joukov, on dirait bien que vous m’en devez une...*


            Le terroriste, surpris par cette parade soudaine, fit quelques pas en arrière, et le pirate en profita pour contre attaquer, donnant un violent coup de pied dans le bas ventre de l’assaillant pour le repousser et le déséquilibrer. Le lieutenant n’avait pas l’apparence d’un combattant, mais il allait peut être devoir retrousser ses manches. En effet l’attaque de leur confrère sembla donner la motivation suffisante aux trois autres fuyards, qui passèrent alors aussitôt à l’attaque.

            Tant pis pour la solution diplomatique.


            Dernière édition par Azerios le Jeu 1 Avr 2021 - 13:02, édité 1 fois
              Acculés, les fanatiques n'avaient plus que deux choix qui s'offraient à eux : se rendre ou se battre. Le doute s'installa quelques secondes, pesant lourdement sur l'atmosphère avant que l'un d'eux n'ait fait son choix. Serrant son sabre au creux de sa main, il détourna l'attention puis s'élança telle une bête affamée pour trancher le Lieutenant. Piètre combattant et même s'il possédait une épée, Vassili n'eut pas le moindre reflexe défensif. Il n'aurait pu bloquer se coup, reculant simplement d'un pas par instinct. La mort en face, il regretta alors d'être l'incapable qu'il était. Heureusement pour lui, une lame vint bloquer le sabre. Dans un bruit métallique cinglant l'officier sût qu'il était sortit d'affaire. Seulement, ce n'était pas l'un de ses hommes qui avait réagit. Etonné, il vit le charpentier qui venait de le sauver d'une entaille peut-être mortelle et qui repoussa l'assaillant habilement d'un coup de pied. Décontenancé, le blondinet voulu répondre mais n'eut pas le temps de le faire. Cette attaque sauvage avait redonnée confiance aux terroristes qui, armes à la main, s'élancèrent contre les soldats de la Marine. Vassili déglutis, il avait horreur de se retrouver au cœur des combats. Son esprit en ébullition à cause de l'adrénaline qui avait supplanté la sidération, il fit quelques pas en arrière avant d'adresser ses ordres.

              > En ligne, tirez ! Cria-t-il comme s'il lançait lui même une attaque. Bien entendu ses hommes s'exécutèrent et se mirent en ligne. Deux d'entre eux avaient un fusil, les trois autres portant le sabre. Deux coups fusèrent et un ennemi s'écroula, blessé à la jambe droite. Découpez-les, enchaîna Vassili en indiquant à ses sabreurs d'aller au contact.

              Rapidement la mêlée devint confuse et même le Lieutenant ne pu commander correctement ses hommes. Ceux-ci se battaient du mieux qu'ils le pouvaient mais n'écoutaient plus rien. Si bien que dans le dos d'un soldat, le leader fanatique se dressa. Abattement son sabre tel une guillotine il fendit le cou de jeune père de famille. Celle-ci roula au sol tandis que son corps s'écroula. Cet homme était le plus fort, Vassili le savait. Seulement, à deux allaient-ils parvenir à le vaincre ?

              > Charpentier, vous m'avez l'air plus habile qu'un simple artisan ! Prêtez-moi votre maîtrise du sabre et nous descendrons de ce bâtiment vivant, demanda Vassili sans vraiment laisser le choix à son interlocuteur.

              Son épée toujours rangée dans son fourreau, il ne l'avait même pas tâtée alors que le combat était clairement lancé. Aveu de faiblesse ou justement grande assurance, il aimait laisser planer le doute.


              Dernière édition par Vassili Joukov le Jeu 1 Avr 2021 - 13:41, édité 1 fois
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              Le rookie s’étant surpris à protéger le lieutenant de la marine, ne comprenait pas pourquoi il ne dégainait pas, il portait pourtant un sabre à la ceinture, mais n’avait pas ne serait-ce qu’effleuré sa poignée. En quelques instants, ce fut le chaos, le gradé donna ses ordres, et rapidement l’un des terroristes tomba de douleur, abattu par un tir bien placé dans la cuisse. Le jeune homme para alors un extremis une nouvelle attaque au sabre d’un assaillant et saisit une cage de bois, pour l’abattre avec force sur ce dernier. Les soldats luttaient avec acharnement dans la mêlée, quand un terroriste, celui qui semblait le plus costaud, trancha net la tête d’un des hommes de la marine. La tête roula au sol, et le lieutenant Joukov lui dit qu’avec sa maîtrise au sabre, ils sortiraient du bâtiment vivant. Mais pourquoi diable ne dégainait il pas son sabre ? Le jeune homme avait du mal à le cerner.[/i]


              Oh j’ai bien l’intention de quitter ce bâtiment vivant.


              Celui qui semblait commander au groupe des terroristes mesurait plus de deux mètres, il était armé d’un long sabre et s’avait définitivement s’en servir... Il prit pour cible le jeune rookie et donna un large coup que ce dernier peina à esquiver, effectuant une roulade sur le coté. Le coup fendit l’une des cages de bois explosant purement et simplement son contenu dans une sorte de bouillie sanglante.


              Hurf... D’habitude j’adore le poulet mais là...


              Ce gros balourd était fort, mais plutôt lent, Azerios se dit alors qu’il pourrait peut être tenter quelque chose. Il se redressa d’un bond, s’élançant dans sa direction, puis exécuta son Nobara, technique qui consiste à infliger deux estocades directes, très rapide. Mais cette attaque n’eut pas l’effet escompté, il réussit à blesser son adversaire, mais pas mortellement, ce dernier lui donna aussitôt un large coup de pied sur le flanc. Il était anormalement souple, et le rookie dérapa sur le coté. Attaquer de front n’était peut être pas la solution la plus judicieuse. Il se redressa rapidement, jetant un coup d’œil au lieutenant, ce dernier n’avait toujours pas dégainé. Qu’attendait-il ?
                D'une fausse réponse du charpentier, Vassili en déduit qu'il pouvait alors se servir de son talent pour la maîtrise du sabre afin de vaincre. Toujours en retrait, le Lieutenant observait chaque fait et geste se déroulant sur le champs de bataille. La manière de frapper, la façon d'appréhender le combat. Bien qu'étant absolument désuet lors d'un affrontement direct, l'officier savait clairement où était sa force. Il fut d'ailleurs servit par l'ennemi qui revint à la charge pour attaquer le pirate. D'une esquive in extremis il parvint à sauver sa peau d'une attaque assez lourde. Le blondinet compris alors, sans pourtant tâter de sa lame, que les coups du terroriste étaient très lourd. Son physique imposant aidant, il mettait beaucoup d'élan. Ses coups étaient alors surpuissants mais comportaient de nombreuses failles. S'il avait su se servir correctement d'une lame, Vassili aurait surement pu vaincre cet homme en quelques secondes, malheureusement, c'était loin d'être le cas. Il fut agréablement surpris lorsqu'il s'aperçut qu'Azerios était capable de percer la défense du fanatique. N'en espérant pas autant pour un homme qui se présentait tel un simple artisan, il su alors qu'il pourrait faire bonne usage de ses capacités.
                Toujours droit comme un pique, à l'écart des combats, Vassili observait avec la plus grande attention. De son regard de glace il dévisageait les affrontements qui se déroulaient devant lui. Sa vision acérée décortiquait toujours chaque action lorsque l'un des ennemis parvint à venir à sa hauteur. Armé d'un sabre recourbé vers l'arrière, il avait pris de l'élan pour trancher le Lieutenant en arrivant par la droite.

                Alors que chaque soldat de la Marine, connaissant les effarantes faiblesses de leur supérieur, grincèrent des dents en priant pour un miracle, Vassili, lui, ne se défila pas. D'un regard semblable à celui d'un véritable démon, il porta sa main gauche au pommeau de son épée. Puis, dans un mouvement approximatif fit glisser quelques centimètres de sa lame hors de son fourreau. Aussitôt, le terroriste qui voyait un homme sûr de lui et qui semblait maîtriser la situation, se figea pour mieux contrer l'attaque qu'il allait subir. Attaque qui ne vint pas d'où il l'aurait cru. Visible depuis le bas de la ruelle, ce combat alerta le soldat qui y était resté. D'un simple coup de fusil il parvint à taper l'assaillant de Vassili d'une balle dans la tête. Mort sur le coup, il s'écroula dans la surprise générale. Rassuré, le Lieutenant qui ne laissait rien paraître était en sueur. Il avait vu sa vie défilée devant ses yeux à maintes reprises. S'assurant que l'ennemi soit mort d'un coup de pied discret, il porta son attention sur le combat du charpentier qui continuait.

                > Occupez-le encore un tout petit peu, monsieur le charpentier ! Demanda Vassili qui n'avait besoin que de quelques informations complémentaires pour échafauder une stratégie et ainsi, vaincre l'ennemi une bonne fois pour toute.
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