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[Quête] Tempête de Sable

Une Sècheresse inouïe
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Il faisait une chaleur assommante. Pas une seule trace de terre, pas d’oiseau, pas d’autre bruit que celui des vagues se fracassant contre la coque du petit navire, seulement de l’eau, encore et toujours de l’eau. Cela faisait quelques jours qu’Azerios avait pris la fuite par la mer, empruntant ce petit navire marchand avec l’aide de deux inconnus. Les réserves d’eau potable s’amenuisaient, et le jeune pirate regrettait amèrement de ne pas avoir été plus attentif lors des cours et explications concernant la navigation durant ses années de service dans la marine. Les trois hommes étaient mal en point, était-ce ainsi que ça allait finir ? Impossible… Il ne perdait pas espoir, malgré la sècheresse, il ne sombrerait pas dans la folie.

Il devenait difficile de dire depuis combien de jour ils dérivaient, et lorsque le jeune rookie ouvrit les yeux à l’aube de ce qui serait probablement de ses derniers jours en vie s’ils ne trouvaient pas rapidement une terre avec des vivres, il aperçut des mouettes voleter autour d’eux. Et qui dit oiseau, dit terre ! Il se releva tant bien que mal pour observer l’horizon et vit alors une vaste île au loin. On pouvait distinguer un port, s’ouvrant sur une immense citée. Il n’en croyait pas ses yeux, était-ce la soif et la chaleur qui lui offraient ce fabuleux mirage ? Ce serait vraiment cruel… Bien décidé à en avoir le cœur net, il réveilla ses deux compères, eux aussi très affaiblis par ce voyage, et tous trois s’affairèrent pour diriger le navire dans cette direction.

Après quelques minutes de manœuvres éprouvantes, ils arrivèrent enfin dans le port.



[Quête] Tempête de Sable Lieux110


Cette ville semblait fourmilier de vie, le navire se frayait un chemin entre les immenses navires marchands et les petits navires de pêche. Au loin on pouvait distinguer d’immenses bâtiments dans un style oriental qui n’était pas sans rappeler ceux d’Alabasta. Le jeune homme y avait fait une halte dans sa jeunesse lorsqu’il était parti sur Grand Line avec son père. Mais ce n’était certainement pas Alabasta, impossible d’avoir fait autant de route en si peu de temps, d’autant que si le bateau était passé par Calm Belt, ils s’en seraient certainement vite rendu compte. Ils accostèrent rapidement aux quais, et descendirent tous trois de l’embarcation. Enfin la terre ferme… Un homme enturbanné s’approcha alors.


Bienvenue à Attalia voyageurs. Laissez-moi vous indiquer les points d’intérêt que vous pourrez visiter.


Il parlait avec un accent qu’Azerios n’avait encore jamais entendu. Surement un guide touristique local. Les deux hommes lui emboitèrent alors le pas sans poser de questions, mais pas le jeune rookie, qui restait planté sur les quais à observer cette ville. Elle était réellement splendide. Bordant les quais, un immense marché à ciel ouvert parsemé de tantes et de chapiteaux colorés s’offrait à lui. Le jeune homme traversa lentement ledit marché, regardant ce que proposaient les marchands ici et là. Des étoffes de toutes les couleurs, des marchands proposant toute sorte de marchandise, de magnifiques poissons, des étals remplis de fruits et de légumes exotiques, des épices… Il fut rapidement envouté par les odeurs d’épices, tout était si coloré, les parfums si fruités, il en oubliait presque la chaleur insoutenable et fut rapidement ramené à la réalité, il mourrait littéralement de faim. Le jeune homme s’arrêta devant un stand qui proposait des plats typique à base de blé et de volaille et s’empressa d’acheter une portion ainsi qu’une flasque d’eau, S’asseyant sur les marches d’un escalier à l’écart, il but d’une traite sa flasque, chaque gorgée lui rendant la vitalité qu’il avait peu à peu perdu les jours précédents lorsqu’il dérivait sur les flots. Et que dire du plat ? Difficile de dire si c’était parce qu’il était affamé, mais les premières bouchées déclenchèrent immédiatement une explosion de saveurs c’était tout simplement divin.


*Wow bordel… C’est délicieux…*


Terminant son plat, il contemplait le style architectural des lieux, même s’il n’avait pas toujours été le meilleur élève en navigation, il connaissait le nom des principales îles des quatre blues. Attalia était une ville portuaire de Hinu Town, il se trouvait donc en West Blue, manifestement la première vraie étape de son périple. Une fois son repas terminé, il se leva pour partir à la découverte de cette nouvelle île, s’enfonçant dans la chaleur d’Attalia. C’était une ville pleine de vie, des enfants jouaient gaiement dans la rue, des hommes et des femmes s’affairaient tout autour de lui, beaucoup de marchands itinérants vantaient leur marchandise alors étalée tantôt au sol sur de belles étoffes, tantôt sur de beaux étals en bois. Azerios marchait, son attention fut brièvement retenue par le rythme endiablé d’une mélodie, un joueur de flute faisait danser un épais serpent noircis, un spectacle que le jeune homme n’avait encore jamais vu. Le climat était vraiment aride, une sècheresse inouïe devait régner au-delà des murs de la ville. Il remarqua un bâtiment qui ressemblait à une grande auberge au détour d’une ruelle et décida de s’y diriger, une bonne chope de la bière locale ne serait pas de refus, il fallait bien décrasser son gosier de tout ce sable et cette poussière. C’était un grand bâtiment, des dromadaires étaient attaché devant et c’était la première fois qu’il voyait de tels animaux. Il se dirigea vers la porte, donnant une caresse a l’un d’eux en passant, et entra.

La salle commune était spacieuse, la lumière tamisée laissait deviner des clients attablés, savourant un thé brulant ou tout simplement un alcool rafraichissant. Il devait facilement y avoir une trentaine de personnes, certains jouaient aux cartes, d’autres conversaient tout en fumant au narguilé. Dans l’air planait un doux parfum, l’arôme de menthe avait l’ascendant sur celui du tabac. Passant entre les tables, Azerios se dirigeait vers le comptoir, quand il remarqua plusieurs personnes dans le fond de la pièce qui parlaient en messes basses tout en le regardant. Il arriva au comptoir, les personnes dans son dos. Son intuition lui disait qu’il n’allait pas tarder à y avoir de l’animation dans le coin. Il sourit et commanda un verre de l’alcool local. Le tavernier lui servit la spécialité d’Hinu Town, un liquide translucide verdâtre, dans un petit verre de shot. Des bruits de pas approchaient derrière lui, il prit le verre, le porta à la bouche tout en écoutant les bruits de pas approcher. Un. Non deux individus n’étaient plus qu’à quelques mètres de lui. Peut-être devenait il complètement parano, peut être allait on l’attaquer. Il but son verre cul sec, cette spécialité locale ressemblait à s’y méprendre à de la tequila, avec un délicat arrière-gout de citron vert. Il réfléchit rapidement au meilleur moyen de s’en sortir en cas d’attaque. Saisir un tabouret pour frapper et se dégager le temps de dégainer son arme semblait être une option. C’était un plan comme un autre, il fallait faire avec les moyens du bord… Un homme enturbanné s’assit alors soudainement à côté de lui et le regarda avec un sourire.


Un autre pour mon ami. C’est pour moi.


Le tavernier s’exécuta, prit son verre et le remplit à nouveau avant de lui laisser. L’inconnu hocha alors la tête et le tavernier s’éloigna, comme pour leur laisser un peu d’intimité. Dans le reflet de la vitrine qui se trouvait alors face à lui, le jeune pirate pouvait apercevoir le second homme, se tenant debout à quelques mètres derrière lui, un grand gaillard bien costaud. Il tourna alors le regard vers le nouvel arrivant qui venait de lui payer un coup et bu cul sec son second verre le reposant une fois vidé. Encore ce délicat arrière-gout de citron vert. L’homme était d’un âge avancé, il avait les yeux marrons foncés, une barbe grise et affichait un sourire bienveillant.


Quelle hospitalité… Merci pour le verre. Que me vaut cette sympathique attention ?


Ce n’est pas tous les jours que l’on voit un étranger dans notre modeste taverne. Marchand ? Mercenaire ?


De toute évidence, le pirate avait frappé à la bonne porte, ce soudain intérêt et cet accueil lui laissait penser qu’il ne tarderait pas à dégoter quelque chose s’il se débrouillait bien. Mentir ne servirait à rien, ce n’était de toute façon pas le genre de la maison. Il comptait bien jouer carte sur table comme à son habitude. Qui sait, peut-être que l’honnêteté paierait ici aussi.


Azerios. Je pense que je suis plus proche du mercenaire que du marchand.


Je m’en doutais, Attalia est relativement sûre pour les marchands, ils n’ont pas besoin de se balader armé. Qu’est ce qui peut bien motiver un mercenaire à fouler nos arides contrées ?


Hé bien je suppose que comme tout le monde, j’aspire à gagner convenablement ma vie ?


C’était la vérité, il était arrivé ici sans but précis, son seul objectif était de rassembler les ressources nécessaires pour gagner Grand Line. L’inconnu se mit alors à rire, visiblement amusé par la réponse donnée, il avait un accent d’ici qu’on pouvait même percevoir dans son rire. Il fit signe au tavernier, qui s’approcha pour remplir de nouveau le verre. Il en remplit un second qu’il tendit au client enturbanné, avant de retourner à ses occupations un peu plus loin. Les deux hommes trinquèrent alors avant de boire leur verre respectif.


Je suis Maharios. Cette taverne appartient à ma famille depuis des générations. Sois le bienvenu à Attalia Azerios. Dis m’en plus à ton sujet ?


Merci pour cet accueil Maharios. Il n’y a pas grand-chose à savoir à mon sujet. Je suis originaire de South Blue, je ne suis qu’un modeste voyageur, charpentier à mes heures perdues, j’ai récemment dérivé jusqu’ici… J’aime voyager… Et surtout tirer profit de mes voyages…


Je vois. Le profit se trouve toujours sur la route de ceux qui le méritent Azerios et tu tombes peut être à point nommé, j’aurais éventuellement besoin de tes services.


Besoin de ses services ? Allait-il lui proposer un job ? Encore une fois, pour atteindre Grand Line et commencer son voyage vers le nouveau monde, il allait avoir besoin d’argent. Cet argent lui permettrait d’obtenir tout ce qu’il lui faudrait, et surtout de recruter un navigateur élément primordial de tout voyage en mer. Il était hors de question de revivre une situation aussi désespérée que celle qu’il avait vécu au cours des derniers jours. Il jeta à nouveau un œil au reflet de la vitrine, l’homme de main de Maharios se tenait toujours droit debout derrière lui. Le propriétaire des lieux n’y allait pas par quatre chemins, mais se montrait tout de même méfiant envers lui, ce qui n’était guère étonnant.


Je vous écoute Maharios. Que puis-je faire pour vous ?


Maharios afficha alors un sourire satisfait, s’apprêtant à lui expliquer en quoi consisterait le plan, il fit un signe au tavernier, qui revint vers eux et posa une bouteille pleine de cet alcool aux arômes de citron vert sur le comptoir, avant de s’éloigner une dernière fois.


Dernière édition par Azerios le Mar 6 Avr 2021 - 21:25, édité 1 fois
    L’essaim
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    [Quête] Tempête de Sable Lieux210


    Deux heures s’étaient écoules, et l’auberge s’était peu à peu vidée. Il ne restait désormais que le tavernier qui s’affairait à nettoyer des verres dans le fond de la pièce, et quelques hommes attablés avec Maharios. Il s’agissait essentiellement de mercenaires venus de différents horizons, tout comme Azerios. Lui aussi était assis à leur côté, la consommation de ce maudit alcool combiné à la fatigue accumulée ces derniers jours, l’avaient momentanément placé dans un état second. Mais il ne tarda pas à reprendre pleinement ses esprits lorsqu’un groupe d’individu entra dans l’auberge. Un homme se leva alors, et se dirigea à l’entrée pour verrouiller l’issue, il allait enfin savoir de quoi il s’agissait. Les nouveaux arrivants prirent place à la même table, il y avait cinq hommes et deux femmes, ils étaient tous enturbannés, on distinguait à peine leur visage, surement venaient ils du désert. On apporta un plateau de thé à la tablée, chacun prit un verre. L’une des femmes prit alors la parole, elle semblait jeune, un foulard blanc était enroulé autour de sa tête, seuls ses yeux étaient visibles, deux yeux dorés.


    Les préparatifs sont prêts Maharios. Je vois que tu as plus ou moins ce que nous sommes venus chercher.


    Bien entendu Airtafaeat, de solides gaillards prêts à servir votre cause en échange de rétribution. D’ailleurs en parlant de rétribution…


    Tu auras ta part lorsque le boulot sera terminé comme prévu. Ce n’est pas moi qui décide alors inutile de chercher à marchander.


    La jeune femme disait ne pas être aux commandes, mais c’est elle qui semblait mener la danse ici. Ses compères masqués n’avaient pas prononcé un seul mot, Maharios n’avait rien ajouté et s’était contenté d’acquiescer. Il avait donc réuni des mercenaires pour le compte de cette mystérieuse femme dont l’hypothétique prénom ou surnom était imprononçable. Mais dans quel but ? En analysant ses compères fraichement recrutés, on devinait clairement qu’il ne s’agirait pas d’un picnic, la plupart semblaient forgés pour le combat en cage. Le jeune rookie faisait presque tache au milieu de ce bel assortiment de muscles saillants, mais par chance il n’était pas le seul à avoir un physique disons… Plus standard. C’est un homme enturbanné qui prit alors la parole, bien bâtit, et dans son cas aussi, seuls ses yeux étaient visibles, deux yeux vert. Il avait un regard dur, et semblait plus âgé au timbre de sa voix.


    Si vous êtes ici aujourd’hui c’est que vous connaissez les risques de votre métier et les acceptez. Je ne vais pas m’étendre en fioritures inutiles on est pas là pour ça. De manière synthétique, nos employeurs se sont vu dérober quelque chose. Cette cargaison fait actuellement route dans le désert, en direction d’Attalia afin d’être envoyée hors du pays. Votre rôle est simple, intercepter et détourner le convoi là ou nos employeurs le souhaitent.


    Faut-il s’attendre à une opposition importante ?


    L’un des mercenaires de Maharios avait pris la parole, un homme musclé, d’une quarantaine d’année, rasé de près à l’apparence endurcie. Il fixait l’homme enturbanné d’un air interrogateur, sa question était légitime. D’accord ils avaient une cargaison à récupérer, mais à défaut de savoir de quoi il s’agirait, ils étaient en droit de savoir contre quoi ils devraient potentiellement combattre. La réponse ne tarda pas à venir, l’homme prit une gorgée de thé et poursuivit.


    Le convoi sera très certainement lourdement gardé. Il faut s’attendre à prendre des coups. Mais le plan est bien ficelé, si vous vous en tenez aux instructions sans jouer aux héros, tout devrait bien se goupiller. Nos employeurs vous paieront rubis sur l’ongle soyez en sûr.


    L’homme semblait bien sûr de lui, gardant le silence, Azerios observait les personnes assises autour de cette table, les analysant une à une. Ils étaient plutôt bien armés et semblaient rompus à l’exercice. Le simple fait de faire appel à des mercenaires non locaux suggérait qu’effectivement, l’opposition serait importante. Intéressant. Maharios n’avait pas ouvert la bouche de tout l’entretien, se contentant d’acquiescer chaque parole des nouveaux arrivants. Il se faisait dessus, c’était clair et net. Lui qui paraissait fier comme un paon, si sûr de lui, avait perdu toute contenance à l’arrivée de ces types. Mais qui diable étaient-ils ? Sans doute leur employeur était quelqu’un d’important à Hinu Town, le rookie n’avait pas pris le temps de se renseigner sur les hautes instances de l’île et ne savait pas vraiment qui dirigeait officiellement comme officieusement. Dans tous les cas, ces gars-là n’étaient pas là pour enfiler des perles. Après un silence sourd qui dura quelques instants, l’homme enturbanné ses compagnons firent de même, et il reprit.


    Si vous n’avez pas d’autre question, nous allons prendre congés. Profitez d’une bonne nuit de sommeil… Demain dix heures au Bousier Azur, j’enverrai quelqu’un, soyez à l’heure.


    Et sans rien ajouter de plus, ils quittèrent la table, pour sortir de l’auberge en silence. Certains mercenaires firent de même, il restait alors Maharios, deux de ses hommes et deux mercenaires. Mais qui étaient-ils ? La curiosité mal placée d’Azerios le poussait à vouloir en savoir plus. Il attendit que les deux mercenaires terminent leur boisson et partent pour interroger son hôte qui semblait perdu dans ses pensées, coincé dans son silence depuis quelques minutes et l’interpella.


    Dis-moi Maharios. Je peux savoir qui sont ces types ?


    Ils appartiennent à un groupe qui se fait appeler L’Essaim… Ils sont très craints dans le secteur, principalement connus pour le pillage de caravane, ils ne laissent que rarement des témoins. Ils sont en lien avec plusieurs groupes, notamment le Cartel Capital ou encore P.Y.R.A.M.I.D…


    Je vois. Je suppose donc qu’il n’y aura rien de légal dans la cargaison qu’on va devoir… Rediriger ?


    Je l’ignore, je ne suis qu’un intermédiaire dans tout ça. Tu devrais dormir un peu, tu peux rester ici cette nuit si tu le souhaites, Madhïn va te montrer ou tu peux dormir


    Il se leva et fit signe à un de ses hommes d’approcher, encore un grand gaillard à l’aspect patibulaire. Le rookie de South Blue l’imita et se leva, il fut enchanté par tant d’hospitalité, mais pensif quant à ce qui allait se passer le lendemain. Maharios tentait de ne rien laisser paraître, gardant un sourire amical, mais ça se voyait : il était terrorisé. L’homme de main indiqua au juste pirate de le suivre, saluant son hôte ce dernier s’exécuta et a peine eut il fait quelques mètres qu’il fut rappelé par le maître des lieux.


    Une dernière chose Azerios… Un conseil amical, évite de poser trop de questions…


    Il tenta tant bien que mal de cacher son expression craintive, salua le jeune homme avec un large sourire et tourna les talons. Le pirate suivit alors ce Madhïn à l’étage jusqu’à une petite porte, remercia ce dernier et entra. C’était une charmante petite chambre d’environ quinze mètres carrés. Un grand lit aux draps parfumés, une petite table basse bordées d’une multitude de coussins colorés et une armoire massive taillée dans un bois sombre. Au fond de la pièce une petite porte menant sans doute aux sanitaires, et une baie vitrée qui donnait sur un petit balcon. Le jeune homme sortit prendre l’air, il ne devait pas être plus de sept heures, le soleil était encore bien haut dans le ciel mais chaleur était légèrement moins oppressante. Il resta debout quelques instants à contempler l’immensité d’Atallia et son architecture particulière. Quelle ville magnifique, Azerios avait grand hâte de poursuivre son périple et de découvrir tout ce que le monde avait à offrir. Il ne savait pas vraiment quoi penser au sujet des évènements à venir et de ce groupuscule mystérieux, mais peu importe pourvu qu’il s’en mette plein les poches. Il profita alors de l’équipement de sa chambre, et d’une bonne nuit de sommeil.

    Le calme avant la tempête.
      Une Caravane dans les dunes
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      Il était bientôt dix heures du matin, et la chaleur était déjà insoutenable. Azerios avait rejoint le groupe dans une petite boutique d’étoffes et de breloques appelée le Bousier Azur. Il en avait profité pour acheter de quoi se prémunir contre les affres du désert et se protéger du soleil brulant, sur les conseils de la vendeuse. Il était désormais pourvu d’un poncho marron clair, son foulard bleu foncé noué au front lui servirait de masque en cas de tempête de sable. Il avait également acheté des vivres en prévision de l’excursion à venir. Quelques hommes étaient présents sur les lieux, quinze hommes pour être précis, il reconnut certains d’entre eux pour les avoir vu la veille à l’auberge de Maharios. Aucun d’entre eux n’était natif d’Hinu Town, une bande de mercenaires de différentes origines et de différents horizons. Lorsque sonnèrent les cloches au loin, annonçant dix heures, une femme enturbannée apparut dans la boutique. Elle était vêtue d’un pantalon ample et d’un débardeur tous deux de couleur noire, il s’agissait de la jeune femme qui avait pris la parole lors de la réunion la veille, elle scruta alors un à un chaque homme présent avant de briser le silence nerveux qui régnait dans la pièce.

      [Quête] Tempête de Sable Yoyo10


      Dix heures. Ramassez vos affaires, on décolle.


      Elle fit signe de la suivre et sortit alors, les mercenaires lui emboitant le pas. Une fois à l’extérieur de la boutique, à quelques mètres, une dizaine de dromadaires étaient tous attachés à une corde. Un homme enturbanné, surement membre de l’Essaim tenait l’ensemble des cordes, c’était un homme à la carrure imposante, vêtu de vêtements amples noir lui aussi, il avait un long cimeterre à la ceinture. Il hocha la tête en voyant le groupe approcher et tira sur le tressage de corde pour faire avancer les montures. La jeune femme se hissa d’un bond sur l’un des dromadaires et les mercenaires l’imitèrent rapidement. Il n’avait eu que très peu l’occasion de monter un cheval dans sa vie, mais c’était bien la première fois qu’Azerios montait sur le dos d’un dromadaire. Il s’agrippa à ce qui ressemblait le plus à une bride et n’eut guère le temps de faire plus que la caravane se mit en marche. Pas de temps à perdre, le groupe se mit alors en file indienne, et après quelques minutes ils étaient hors de la ville. Un spectacle grandiose s’offrait alors au jeune rookie.

      [Quête] Tempête de Sable Lieux410

      Tout semblait soudain comme hors du temps. D’immenses dunes de sable clair s’étendaient à perte de vue, le soleil frappait et l’atmosphère était bien plus sec que dans l’enceinte de la cité. Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour qu’Atallia ne soit plus qu’un lointain reflet derrière eux, tel un mirage.


      Deux heures d’une chevauchée ininterrompue plus tard, la caravane fit une halte aux abords d’une petite oasis afin de se reposer brièvement et de s’abreuver. C’était un bassin arrondi d’une vingtaine de mètre de diamètre entouré de végétation. Après une pause rafraichissante d’une dizaine de minutes, et après avoir ravitaillé leurs réserves d’eau respectives, ils reprirent leur route en silence. Le temps semblait s’être arrêté, le soleil était très haut dans ce ciel totalement dégagé. La chaleur devenait réellement oppressante, et les quelques courants d’air brulaient les quelques parcelle de peau découvertes. Azerios comprenait là l’intérêt des turbans et foulards, il enroula son bandeau autour du visage afin de rendre les choses moins pénibles. C’était tout simplement interminable, ils chevauchèrent pendant des heures, dans un silence de plomb, seuls les sons des dromadaires et des rares animaux croisés étaient perceptible. A chaque fois qu’ils arrivaient en haut d’une dune, ils découvraient ce qui se trouvait derrière, encore et toujours du sable… Le jeune homme commençait à se demander combien de temps encore il faudrait chevaucher avant d’arriver à destination. D’ailleurs en y repensant, il ne savait même pas ou ils se rendaient.

      L’après-midi devait toucher à sa fin quand ils finirent par arriver aux abords d’une série de crevasses rocailleuses. Telle d’immenses fissures brisant la monotonie du désert. Le jeune homme avait perdu toute notion du temps et ne comprenait désormais que trop bien la nécessité d’avoir un guide dans de si vastes étendues. Ils s’arrêtèrent sur une position élevée, à l’ombre d’un énorme rocher et y retrouvèrent plusieurs hommes postés, armés de fusils sans doute appartenant à l’Essaim. Les montures attachées, tout le monde se réunit dans un renfoncement à l’abris de ce satané soleil meurtrier et c’est l’homme enturbanné qui prit la parole cette fois-ci.


      Nous y sommes. C’est ici que nous intercepterons la marchandise. Mangez et reposez-vous. Je veux sept hommes ici, le reste vous irez avec Ayala.


      L’homme désigna du doigt un amas rocailleux sur la crête en face à quelques dizaines de mètres et rapidement sept mercenaires s’y dirigèrent en compagnie de la femme enturbannée. Le rookie, lui était resté avec le premier groupe. Alors c’était ça le plan ? Prendre le convoi en tenaille ? Il s’assit sur un petit rocher, sortit sa gourde d’eau pour en voler deux précieuses gorgées. Le plan n’était pas idiot, il remarqua qu’un large sentier plus ou moins plat qui passait en bas, entre ces deux dunes, et si le convoi de marchandise était volumineux il y a de fortes chances pour qu’il passe par ici. Peut-être était-ce le tracé d’une route commerciale ? Il rangea sa gourde et sortit le petit encas qu’il avait acheté le matin même, il avait une faim de loup. C’était un ensemble de volaille et de légumes locaux, en sandwich dans une galette de pain. Délicieux, la cuisine locale serait décidément prétexte à le faire revenir à Hinu Town un jour.

      ---

      Le temps passait, et le soleil descendait peu à peu dans le ciel. Les hommes étaient tous aux aguets, certains vérifiaient leurs armes, aiguisaient leurs lames, tout le monde était nerveux. Tout le monde sauf le meneur d’homme, qui était adossé à la roche, bras croisés, le regard dans le vague. Le jeune pirate se leva pour se dégourdir les jambes, il fit quelques pas et aperçu le reste du groupe au loin de l’autre côté de la route. Il finit par retourner s’asseoir, l’attente était interminable et il commençait à douter que le convoi ne passe un jour par ici.


      Un bruit raisonna alors, un cheval galopait dans leur direction. Passant la tête au-dessus du morceau de rocher qui lui servait d’abris, le rookie pu apercevoir le nouvel arrivant, qui s’arrêta à leur niveau. C’était un allié, un homme vêtu de noir avec un sac à dos, monté sur un cheval gris pâle, il mit pied à terre et salua son compagnon empoignant son bras d’un geste fraternel.


      Balhak, ils seront là d’ici deux bonnes heures, comme prévu.


      Parfait. On s’en tient au plan.


      Les deux hommes se dirigèrent alors à l’ombre du rocher, pour y ramasser plusieurs longs piquets de bois et sans attendre dévalèrent la pente. Se positionnant de part et d’autre de la route, ils enfoncèrent équitablement les piquets de chaque côté jusqu’à ce que seulement une quarantaine de centimètres dépasse du sol. Le nouvel arrivant sortit alors de son sac à dos une ficelle qui semblait composé de morceaux métallique et s’empressa de la nouer parmi les morceaux de bois. Ils étaient en train de tendre un piège, plutôt grossier, mais qui pourrait certainement freiner le convoi. Une fois leurs préparatifs en place, les deux hommes se hâtèrent de remonter sous les yeux des mercenaires et membres de L’Essaim. Celui qui s’était plus tôt fait appelé Balhak s’adressa alors aux quatre mercenaires qui attendaient toujours les instructions.


      Ecoutez-moi étrangers. Votre rôle est simple, le convoi ne va pas tarder. Lorsqu’il arrivera, vous dévalerez les dunes pour vous emparer des chariots. L’objectif est de les récupérer et les détourner de la route. Nous vous intercepterons par la suite pour récupérer la cargaison. Ne perdez pas votre temps avec les défenses, c’est notre affaire. Votre priorité, ce sont les chariots. Compris ?


      Les hommes acquiescèrent alors sans un mot, et chacun se mit à son poste. Les hommes de l’Essaim se mirent en position aux abords des rochers. Alors c’était ça le plan ? Se ruer dans la mêlée à dos de dromadaire pour voler des chariots de marchandise. Difficile de deviner comment ces chariots seraient défendus, mais le plan semblait complètement fou. Le jeune homme scruta les environs, leurs forces comptaient, lui compris, quatre mercenaires, et une petite quinzaine de tireurs, tournant la tête en direction des rocheuses en face, il devait y avoir peu ou prou le même effectif. Balhak semblait être à la tête de la troupe et de ce fait devait surement être rompu au combat. Il ne restait donc plus qu’à attendre l’arrivée du convoi. S’approchant de son dromadaire, le rookie était nerveux, il avait horreur de se jeter dans une mêlée sans savoir ce qui l’attendait. Dans quel guêpier s’était-il encore fourré ?
        Une Course Folle
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        Un bruit sourd et continue se rapprochait peu à peu, pas de doute le convoi était en approche. La tension était palpable, et un silence digne du plus oublié des tombeaux régnait parmi les embusqués. L’attention de chacun était dirigée vers l’origine des bruits qui se répercutaient sur les parois rocheuses. De sa position, Azerios ne pouvait pas distinguer la route, il était posté en retrait avec les autres mercenaires, cachés dans une petite crevasse, et attendaient le signal pour fondre sur l’objectif. Les membres de l’Essaim se contenteraient sans doute de tirs de barrage pour leur permettre de voler les chariots. Le recours à des mercenaires qui n’était pas d’ici était sans doute dû au fait que Balhak ne semblait pas vouloir que l’on sache que l’Essaim serait à l’origine de l’attaque, mais c’était surtout de la main d’œuvre jetable qui ne pourrait pas les compromettre en cas de capture. Le suspens était à son comble, les mercenaires se regardaient tous respectivement, nerveux, prêts à passer à l’action au moment voulu. Et le signal ne tarda pas à arriver, une succession de détonation et de cris se réverbérèrent soudain sur les parois de la crevasse, l’Essaim était passé à l’attaque.


        *Que les festivités commencent…*


        [Quête] Tempête de Sable Lieux511


        Les mercenaires chargèrent alors à dos de dromadaire, sortant de la crevasse, pour grimper sur la dune. Une fois arrivé à son point culminant, ils découvrirent alors l’objectif. Azerios eut un pincement au cœur, il y avait quatre longs chariots, chacun tirés par deux chevaux, sur lesquels étaient chargés d’énormes caisses en bois. Mais ce qui était véritablement inquiétant, c’était la garde : ce convoi était aux mains de la Marine. Une trentaine d’hommes de la marine, certains à dos de cheval, d’autres en position sur les chariots étaient en train de répliquer violemment aux tirs des embusqués. L’adrénaline montait en flèche, et les mercenaires dévalaient la pente de chaque côté deux convoi, arme en main. Le pirate dégaina alors son Shunkashuto et continua à galoper en espérant ne pas finir sa course prématurément avec une balle dans la tête. Les cavaliers atteignirent le convoi, chargeant les soldats à grand coups de sabre et d’épée et Azerios sauta de sa monture pour grimper sur le chariot qui se trouvait en tête. Un premier soldat de la marine, épée en main tenta de le stopper, mais il le prit de vitesse, l’empoigna et le projeta avec force dans le sable. Le second soldat présent sur le chariot pointa alors son fusil vers lui et tira, mais par chance la balle passa au-dessus de son épaule droite. Il attrapa le fusil, lui arracha et le frappa au visage avec la crosse, le faisant tomber inconscient dans le sable brulant.


        *Allez les enfants on se sort de là et en vitesse.*


        Les balles sifflaient tout autour de lui, les mercenaires se battaient férocement contre les soldats. Il attrapa la bride rapidement, tira d’un coup sec et les chevaux se remirent en route. Tout se passait comme prévu pour le moment. Il contourna soigneusement le piège de cordage métallique posé plus tôt, et s’élança à toute allure sans regarder derrière. Il s’était sorti de l’embuscade, son nouvel objectif était simple, partir dans le désert, mais surtout semer les hommes de la marine qui s’étaient lancé à sa poursuite. Jetant un œil au-dessus de son épaule, il vit quatre cavaliers de la marine qui le suivaient de près, lui tirant dessus au revolver. Par chance l’instabilité du sol sableux ne leur permettait surement pas de viser avec précision. Mais il fallait tout de même se débarrasser d’eux et vite.


        Heyaaaa plus vite !


        Il ne pouvait pas aller plus vite, les chevaux faisaient de leur mieux, la cargaison était bien trop lourde. Bientôt les soldats de la marine le rattraperaient, ce n’était pas bon du tout. Tenant fermement la bride de sa main droite pour diriger le chariot, il se tourna et tenta d’ouvrir la caisse pour voir s’il pouvait trouver quelque chose d’utile à l’intérieur, mais en vain. L’un des soldats bondit alors sur le convoi, et sortit son sabre bien décidé à stopper la course folle du rookie. Ce dernier lâcha momentanément la bride, se leva d’un bond et esquiva le premier coup de sabre avec habileté. Il contre attaqua aussitôt assenant un coup de sa propre lame dans la cuisse de son assaillant. Sa cuisse entaillée, il perdit légèrement l’équilibre et baissa sa garde. Cette ouverture était suffisante pour Azerios qui s’empressa de donner un coup du plat de son pied directement dans le torse du soldat, le rejetant violemment du chariot. Il aperçut alors d’autres cavaliers qui apparaissaient dans son sillage, marines, mercenaires où membres de l’Essaim. Difficile à dire, le chariot lancé à toute allure à travers les dunes générait un énorme nuage de sable et de poussière. Deux autres soldats bondirent alors sur la caisse, le rookie assena alors un coup rapide au plus proche, entaillant le haut de son torse, il tomba du chariot mais le second se jeta sur lui et tous deux se retrouvèrent plaqué sur la grosse caisse chacun luttant pour éjecter l’autre. Le soldat avait le dessus, et tentait de l’étrangler, il lui donna alors deux coups de poing énergiques au niveau des côtes, le déstabilisant. Il en profita pour se dégager, et repérant d’un coup d’œil son wakizashi qui était tombé non loin sur la caisse, rampa le plus vite possible pour le saisir. Mais c’était sans compter sur le soldat qui se jeta de nouveau sur lui, le plaquant à plat ventre. Il sentit le bras du soldat passer autour de son cou et exercer une forte pression, son adversaire était en train de l’étrangler.


        Merde… Mais lâche moi…


        Soudainement, les choses ne se présentaient plus aussi bien, Azerios se débattait tant bien que mal pour se dégager et tentait d’attraper son Shunkashuto qui n’était qu’à quelques centimètres de sa main, mais en vain. Ce n’était pas bon du tout, il commençait à manquer d’air, cette situation n’était pas sans lui rappeler le récent raid sur la Gold Coast ou on avait aussi tenté de le tuer par strangulation. La tête penchée sur le côté, son teint virait à l’écarlate quand il vit une aiguille d’une quinzaine de centimètres transpercer violemment la gorge de son assaillant. Ce dernier relâcha la pression, il n’en fallut pas plus pour que le rookie se dégage, attrape son sabre et scelle le sort du soldat en un coup d’estoc bien placé dans la poitrine.

        Cherchant du regard son bienfaiteur, il aperçut alors juste à côté du chariot une silhouette féminine montée sur un cheval de la marine qui hocha la tête en le fixant, c’était la dénommée Ayala. Reprenant rapidement ses esprits, il constata la situation, il y avait encore trois soldats à ses trousses. Trois ? Non deux. Ayala venait de lancer une autre de ses aiguilles dans le torse d’un de ces soldats qui tomba brusquement dans un nuage de poussière. Ramassant un le pistolet du cadavre encore chaud de celui qui avait tenté de l’étrangler, il tira pour abattre l’un des poursuivants qui tentait alors de grimper sur le chariot. Plus qu’un. Ayala sauta alors sur le chariot pour reprendre la bride, dirigeant les chevaux dans une toute autre direction. La même direction qu’un épais nuage de sable qui semblait s’approcher. Elle tendit alors un revolver a son complice sans tout en gardant les yeux rivés droit devant eux.


        Couvre-moi !


        Attrapant l’arme à la volée, Azerios fit volte-face et pointa le revolver dans la direction du dernier poursuivant, il n’était qu’à quelques mètres mais l’instabilité du sol rendait la tâche difficile. Le jeune homme visa, ferma l’œil gauche, retint sa respiration et tira. Manqué. Le soldat tira à son tour, la balle perdue toucha le bras d’Ayala qui poussa un cri de douleur, lâcha la bride un instant avant de la rattraper à la volée avec son bras indemne.


        Qu’est-ce que tu attends… Débarrasse nous de ce gêneur !


        C’est ce que j’essaie de faire !


        Le jeune rookie de South Blue détestait par-dessus tout qu’on lui dise quoi faire. C’était d’ailleurs une des raisons qui l’avaient poussé à quitter la marine. Visant de nouveau le soldat, il retint sa respiration une seconde fois et tira. Touché. Le poursuivant tomba alors brutalement de sa monture. Scrutant leur sillage, le jeune homme ne voyait plus de dangers immédiat. Mais l’accalmie fut de courte durée, a peine eut il le temps de souffler et d’essuyer sa lame pour la rengainer que d’autres cavaliers de la marine apparurent. Ils n’allaient jamais pouvoir s’en sortir, il se prépara alors à user de nouveau du revolver quand Ayala lui hurla de s’accrocher. Tourna la tête en direction de leur trajectoire, il vit avec effroi que l’énorme nuage de fumée était en réalité une tempête de sable. Une très grosse tempête de sable. Pas de doute, cette femme était cinglée. Il revient à l’avant à ses côtés, s’accrochant au mieux et enroula son bandeau autour de sa bouche.

        La course folle se dirigeait désormais de manière inexorable au cœur de la tempête.
          La Rose des Sables
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          Le nuage de sable s’épaississait et il devenait très difficile de garder les yeux ouverts. Un bruit strident couvrait tous les autres sons, et des branchages volaient surement arrachés par la tempête sur son passage. Le chariot continuait de s’enfoncer, toujours poursuivi par la Marine. Le contenu de la cargaison devrait vraiment être important pour qu’ils s’accroche de manière si obstinée, ce qui ne manqua pas de toucher d’avantage la curiosité d’Azerios. Il jetait régulièrement un œil derrière eux, ils commençaient à mettre un peu de distance. Ayala semblait concentrée, fixant un point dans leur trajectoire, sa détermination semblait inébranlable.  Difficile de dire ce qui était le plus pénible, chevaucher des heures sous un soleil brulant, ou chevaucher au cœur d’une tempête de sable infernale. La journée n’avait pas commencé dans des conditions optimales et le jeune homme ne s’attendait de toute façon pas à ce que ça s’améliore. Il rangea le revolver dans son sac, il n’en aurait surement pas besoin tout de suite, et fixa la même direction que son complice. Il arrivait à distinguer une forme au loin, qui ressemblait à un amas de roche, peut être souhaitait elle se mettre à l’abri en attendant que la tempête s’estompe ? C’était en tous cas le souhait du rookie qui se mit à crier, seule façon de se faire entendre dans cette cacophonie.


          Et maintenant ?


          Tu vois cette forme droit devant ? La Rose des Sables, c’est une planque. Il faut qu’on arrive jusque-là…


          [Quête] Tempête de Sable Tempet11

          Dans le mile, cette forme au loin était surement une espèce de roche ou ils pourraient s’abriter en attendant que les choses se calment. Il jeta à nouveau un œil par-dessus son épaule, plus aucune trace des poursuivants. Peut-être avaient-ils finit par les semer, peut être avaient ils abandonné. La solution la plus plausible était tout autre, peut être que la quantité de sable s’insinuant dans les yeux du jeune homme l’empêchait d’y voir clair… Peu importe, il regarda de nouveau devant lui, le vent était devenu particulièrement violent, une brindille entailla légèrement sa joue tant les courants d’air étaient forts. Ils n’étaient plus très loin, du moins en apparence, quand une puissante bourrasque frappa le chariot, projetant le jeune rookie en arrière. Il s’agrippa tant bien que mal a la caisse de marchandise, pour se hisser et revenir à l'avant. D’épaisses branches surgirent de la poussière, la plupart rebondirent avec fracas sur la cargaison. Ayala se retourna alors, tendant la main a son équipier pour l'aider, mais l’une des branches lui frappa violemment la tempe, l’assommant sur le coup et elle lâcha naturellement la bride. Azerios la rattrapa de justesse quand elle commença à basculer au risque de tomber du chariot, puis saisit la bride pour remettre les chevaux dans le droit chemin. C’était moins une, comment aurait-il pu se justifier s’il l’avait perdu dans la tempête, sans doute que cette planque appartenait à l’Essaim et qu'ils allaient y retrouver des complices.


          Au terme de quelques minutes d’une course acharnée, les yeux plein de sable, ils arrivèrent à la planque. C’était un immense amas de rochers qui n’évoquait à priori en rien une rose, une crevasse à sa base. A l’approche de cette crevasse, un homme enturbanné sorti et aida le rookie à manœuvrer le chariot à l’intérieur. Ils avaient réussi. Une fois à l’intérieur, le bruit ambiant de la tempête était plus léger et donnait une drôle d’impression, comme s’il venait de recouvrer l’ouïe. Il descendit du chariot, portant tant bien que mal Ayala par l’épaule. L'homme qui venait de l'aider semblait être d'un age avancé, il s'approcha alors de la jeune femme.


          Arhad… Le convoi…


          Tout va bien... Que s’est-il passé ?


          Je n’en sais rien. Il faut s’occuper d’elle, elle est un peu sonnée, rien de grave mais elle a été touchée au bras un peu plus tôt.


          L’homme qui semblait s’appeler Arhad la prit en charge, il ausculta rapidement la blessure au bras, puis s'éloigna, l’emmenant un peu plus loin dans la galerie. Deux autres hommes étaient en train de s’afférer à décharger le chariot pour transporter la marchandise. Ils étaient dans une sorte de grande grotte, un peu sombre, le jeune homme marcha dans la direction qu’avait emprunté l’homme quelques instants plus tôt. Il avait du sable plein les yeux, c’était insupportable, il arriva devant un petit embranchement, avec un chemin qui descendait. Sans trop faire attention, en se frottant nerveusement les yeux, il prit cet embranchement, et marcha encore un peu pour arriver dans une grande cavité lumineuse, il se stoppa net quand il remarqua de la végétation à ses pieds. De la végétation dans une grotte au milieu du désert ?! Relevant la tête pour observer la cavité il n’en croyait pas ses yeux. Le monde était vraiment plein de surprises.

          [Quête] Tempête de Sable Rose_d10

          Cet endroit était immense, et lumineux dans la mesure ou le plafond, très haut, était troué par endroit et permettait au soleil d’entrer. Devant lui se trouvait un plan d’eau gigantesque, approvisionné par plusieurs sources d'eau ruisselante le long des parois rocailleuses. Le plan d'eau était bordé par une végétation luxuriante. Une sorte d’oasis souterrain. Il s’avança jusqu’à l’eau, et tombant à genoux d’épuisement, plongea ses mains dans l’eau. Elle était si fraîche, il plongea alors son visage entier dans l’eau. Un intense frisson parcouru son corps qui avait alors subit les assaut d'une chaleur intense tout au long de la journée. C’était le pied. Il resta assis là dans l’herbe fraiche, les pieds dans l’eau pendant une bonne heure, contemplant l’immensité de cette grotte. Qui aurait pu croire qu’au milieu de ce désert inhospitalier se trouverait un tel havre de paix.

          Il finit par se relever, apercevant Ayala qui marchait d’un pas décidé dans sa direction. Un bandage était enroulé autour de sa tempe, mais elle était bien consciente. Le jeune homme plongea alors sa main dans son sac pour y récupérer le revolver, et lui tendit quand elle fut à son niveau. La jeune femme regarda le revolver, puis le prit en riant.


          Il semble qu’on soit arrivé en un seul morceau malgré tes aptitudes au tir. Arhad était médecin dans l'armée... Il m'a remis sur pied en un rien de temps... Il s'est toujours comporté comme un grand frère avec moi.


          On s’en est pas trop mal sorti je dirais. Ou sont les autres ? Que s’est-il passé ?


          Morts où en déroute. Balhak s’est fait avoir… Je ne sais pas si les autres chariots ont pu être récupéré. On a fait notre part… Plus qu’à attendre qu’ils viennent chercher leur cargaison.


          Je vois… Et je peux savoir qui sont ces fameux "ils" ?


          Malgré la mise en garde de Maharios, cette question lui avait échappé, et aussitôt les mots hors de sa bouche, Azerios ne put s’empêcher d’avoir un regret. La jeune femme ne comptait visiblement pas lui répondre, elle se contenta de le regarder droit dans les yeux et de sourire. Puis elle tourna la tête rangeant son revolver, elle s’éloigna un peu pour se rendre au bord de l’eau en silence. Le jeune homme gêné fit de même, et s’arrêta à sa hauteur, contemplant le bassin. Il fallait changer de sujet, et sans surprise c’est elle qui brisa le silence, orientant la conversation dans une toute autre direction.


          C’est quoi ton nom déjà ?


          Azerios… Juste Azerios.


          Et d’où viens-tu "Juste Azerios" ? Parle moi un peu de toi.


          Je suis originaire de South Blue, je suis arrivé à Hinu Town par pur hasard, mon navire dérivait. Faut dire que je ne suis pas le mieux placé pour occuper un poste de navigation. Mon rôle sur un navire serait plutôt de veiller au bon état de la charpente…


          Un voyageur sans attache hein ? Je vois. Tu en as de la chance. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir voyager. Du moins librement…


          La jeune femme avait la voie chargée d’amertume, elle continuait de fixer l’étendue d’eau comme si elle réfléchissait. Elle se tourna et s’éloigna doucement du cours d’eau. Azerios la suivit, il remarqua alors que son bras était bandé, sans doute que la blessure par balle était superficielle. Elle lui avait sauvé la vie et à ce titre, il s’en serait voulu si la balle avait touché un point vital et l’avait emporté dans la mort. Il la suivit jusqu’à un empilement de caisse, et s’assit en sa compagnie. N’importe qui pouvait voyager, il suffisait de s’en donner les moyens. C’était d’ailleurs pour ça que le jeune homme cherchait à réunir des berrys, sur les mers tout de paie, et sans ça il ne pourrait pas aller bien loin. Ayala remarqua alors qu'il fixait le bandage.


          Après, ne tient qu’à toi de prendre la mer…


          Oh j’ai déjà pris la mer maintes et maintes fois. Seulement j'ai encore des choses à régler ici… Mais qu’est-ce qu’ils foutent ces deux là…


          Sa réflexion avait été interrompue, on pouvait distinguer plus loin les deux hommes de l’entrée qui remontait la caisse de marchandise. Elle se leva alors se dirigeant vers eux et les interpella, mais aucun des deux ne répondit. Le jeune homme lui emboita le pas, et tous deux se hâtèrent de remonter pour voir pourquoi la cargaison était remontée. Arrivés en haut, ils tombèrent sur un groupe de soldats de la marine. Près de quinze hommes, avec à leur tête un gradé qui était en train de discuter avec Arhad l’homme qui avait soigné les blessures d’Ayala quelques heures plus tôt. Ce dernier regarda alors ses complices.


          Je suis désolé Airtafaeat… Je n’avais pas le choix…


          Elle n’eut pas le temps d’exprimer autre chose que son incompréhension, en un instant les soldats alors bien trop nombreux se ruèrent sur eux, pour les maitriser. Azerios et Ayala furent désarmés et menottés pour être chargé sur le chariot, ils n'avaient opposé aucune résistance, pas de combat inutile. Ils avaient été trahis, la cargaison était retombée dans les mains de la marine, et ils seraient certainement emprisonnés ou exécutés.

          La situation n’aurait certainement pas pu être plus critique.
            Résignation
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            [Quête] Tempête de Sable Lieux310

            Le convoi avait repris sa route vers Attalia, et la nuit était tombée sur le désert. La tempête de sable s’était estompée, et le ciel totalement dégagé permettait à la lune d’éclairer les environs. L’atmosphère s’était d’ailleurs grandement refroidit, il fallait admettre que c’était plutôt agréable. Trois chariots sur quatre avaient visiblement été récupéré par les forces de la Marine. Azerios ne savait toujours pas ce qu’il y avait dans les caisses, mais ce devait vraiment être important pour que la marine déploie autant d’énergie. Il était dans de beaux draps, allongé sur l’une des caisses, menotté dos à dos a Ayala. L’option de la fuite était hors de portée, autour d’eux une vingtaine de soldats en arme chevauchaient ils ne feraient que quelques mètres avant d’être abattu. La jeune femme n’avait pas dit un seul mot depuis leur arrestation. Ils n’avaient même pas tenté de se défendre tant leur chance de succès était faible. Arhad chevauchait aux côtés du gradé de la marine. C’était un lieutenant, à l’allure fière, un tricorne trônait sur sa tête. Les deux hommes discutaient de la suite de l’opération, le pirate tendit l’oreille dans l’espoir d’entendre quelque chose d’utile sans trop de conviction.


            Le quatrième est toujours manquant, mais ce n’est surement plus qu’une question de temps… L’Essaim a été anéanti, quand j’y pense on pourrait me surnommer Ritza L’exterminateur ahahah


            Nous n’avons rien à voir avec les révolutionnaires vous savez ? C’était pas la peine d’aller jusque-là…


            Oh je le sais… Je sais bien qui est derrière tout ça. Mais je ne m’inquiète pas bientôt ces armes seront envoyées précisément où il faut. Tu as pris la bonne décision Arhad.


            C’était donc ça, une cargaison d’armes ? C’est tout ? Tout ça pour des caisses de fusil ? Le jeune homme n’en croyait pas ses oreilles. Ils n’avaient pas fait tout ça juste pour de banals fusils, ces armes devaient être plus dangereuses que ça. Surtout quand on repensait au dispositif que la marine avait mis en place. Il ne pouvait se résoudre à le croire, mais n’avait malheureusement eu aucune information sur le contenu exact de ces caisses. Et que dire de cet officier, encore un pourrit trafiquant avec la racaille… Il sentit alors qu’Ayala essayait de dégager discrètement ses mains des menottes. Toute tentative était vaine, elle risquait simplement de se blesser. Lors de son service dans la marine, il avait déjà essayé de se défaire de ce genre de menottes pour un stupide pari, c’était tout simplement impossible. Il attrapa alors les mains de la jeune fille pour l’empêcher de continuer. Il fallait rester calme, attendre patiemment, la situation leur serait peut-être favorable par la suite.

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            Ils arrivèrent à Attalya au milieu de la nuit et continuèrent leur route jusqu’aux quais, la Azerios aperçu un grand cuirassier de la marine c’était surement ce navire qui les acheminerai vers une prison… Les chariots ne furent cependant pas chargés directement sur le navire, ils furent emmenés dans un grand bâtiment non loin, sans doute sous étroite surveillance. La marine emmena les deux prisonniers sur le cuirassier, leur retirèrent les menottes avant de les jeter dans une cellule. Ils ne pouvaient pas imaginer pire situation. La mission était un véritable échec, la cargaison était arrivée au port dans les mains de la marine, du moins dans sa quasi-totalité, et voilà que les deux complices se retrouvaient sous les verrous.

            Scrutant la cellule, le jeune pirate n’était pas résigné pour autant, il cherchait la faille, le moyen pour éventuellement s’évader mais en vain, les barreaux étaient épais, tout était bien fixé. Impossible de s’arrêter là, son objectif était de parcourir le monde, il ne pouvait pas imaginer un seul instant finir sa vie au fond d’une cellule miteuse sur les blues, il restait tellement de destinations à visiter, tellement de richesses incroyables. Il se tourna alors, pour chercher du soutien auprès d’Ayala, mais cette dernière était assise, le regard vide. Elle n’avait pas prononcé un seul mot depuis maintenant plusieurs heures, se pourrait-il qu’elle se soit faite à l’idée. Non, il ne fallait pas abandonner, la situation était certes bien merdique, mais il fallait continuer d’y croire, le jeune homme retourna alors s’asseoir à ses côtés.


            Il faut qu’on se sorte d’ici. Me dis pas qu’il y a pas un truc la dehors qui saurait te donner envie de sortir...


            Sortir d’ici et après ? Tu les as bien entendu non ? L’Essaim est tombé. Si Arhad est un vendu et que nos employeurs le savent, j’ose à peine imaginer ce qui est arrivé aux autres…


            Vos employeurs ? Raison de plus pour sortir de là, tu ne voudrais pas aller prêter main forte aux rescapés de ton Essaim ?


            Tu ne comprends pas… Sans parler de la marine, si celui qui nous emploi apprend qu’on a un traitre parmi nous, alors tout le monde vas y passer… Ce n’était pas censé tourner comme ça…


            Des mystères, encore et toujours des mystères, décidément Azerios avait bien du mal à cerner cette jeune femme. Elle était manifestement terrorisée elle aussi par son employeur, ce devait être une entité importante pour ficher une trouille bleue à tout le monde comme ça, sans doute la fameuse organisation qui se faisait appeler P.Y.R.A.M.I.D. Le rookie ne savait pas grand-chose à ce sujet, mise à part le fait que ce soit une organisation criminelle à l’échelle mondiale qui trempait dans la contrebande. Il avait pu étudier un grand nombre d’organisations et de pègres lors de ses années de service dans la marine. Il décida de ne pas chercher à creuser d’avantage, plus urgent que ça, il leur fallait une solution rapide pour sortir d’ici. Mais il avait beau réfléchir à la question, rien ne lui venait à l’esprit, ils étaient coincés.

            Il se releva et observa les quais à travers les barreaux de la petite fenêtre de sa cellule. Il faisait nuit noire et tout semblait relativement calme. Il se demandait bien ce qui se passait, pourquoi n’avaient-ils pas embarqué les armes ? Attendaient-ils le quatrième chariot ? C’était bien possible, mais pourquoi ne pas mettre les armes en lieu sûr à l’intérieur du cuirassier. Inutile de se triturer l’esprit, le jeune homme se surpris même à désespérer ce qui n’était pas du tout son genre. Ils étaient dans l’impasse.


            ---

            Une heure s’écoula sans que rien ne se produise, les deux prisonniers, toujours livrés à eux même dans leur cellule tournaient en rond quand Azerios entendit un bruit sourd derrière la porte. Cette dernière s’ouvrit alors et un homme maigrichon, enturbanné entra dans la pièce, un trousseau de clé en main. Il venait d’assommer le garde posté en faction et avait bien l’intention de les libérer. Quelle surprise, c’était une aide inespérée. Le jeune homme le regarda en restant silencieux, tandis qu’Ayala se leva d’un bond.


            Khasshïn ! Bon sang tu es vivant ! Fais-nous sortir de là vite !


            Ce Khasshïn s’empressa d’essayer chaque clé tour à tour dans la serrure jusqu’à trouver la bonne, la tourna et ouvrir la porte. Les prisonniers sortirent alors rapidement de leur cellule, pendant que le nouvel arrivant trainait le corps inconscient du garde pour lui faire prendre leur place. Ayala saisit le sabre de ce dernier et s’avança vers la porte pour jeter un coup d’œil au couloir avant de se retourner vers son confrère de l’Essaim.


            Je vous ai suivi depuis la Rose des Sables Airtafaeat… Il y a eu pas mal de complications… Nous avons livré un chariot à bon port. Mais il a cru à une trahison… On a rien pu faire… L’Essaim a d’ailleurs été balayé en grande partie par la Marine dans le même temps… Voyant que les autres chariots n’arrivaient pas, il a dit qu’il allait prendre les choses en main…


            Bon sang… Ce n’est pas bon du tout. Il faut qu’on sorte d’ici…


            La jeune femme avait l’air terrorisé, mais qui diable était ce "il" encore ? Encore un mystère qu’il n’éluciderait probablement jamais. Quitter ce cuirassier était une excellente idée, mais le rookie voulait d’abord récupérer son Shunkashuto, il ne partirait certainement pas sans. Il ramassa alors un pistolet à silex surement appartenant au gardé qui était dans les vapes. Les deux membres de l’Essaim scrutaient la cale afin de chercher le moindre truc utile. Par chance, il connaissait par cœur chaque recoin, chaque centimètre d’un tel navire, pour avoir travaillé pendant des années dans la marine et avoir longtemps occupé le rôle de charpentier sur un cuirassier de ce type.


            Je connais la configuration de ce genre de navire, j'ai déjà bossé dessus… Suivez-moi en silence on devrait pouvoir sortir sans encombre.

            Les deux compères se regardèrent l'air interrogateur, puis n'ayant que peu d'autres options emboitèrent le pas au rookie.

            On te suit…


            Les trois complices sortir donc en silence de la pièce et se retrouvèrent dans un long et étroit couloir. Les objets et armes confisquées étaient en temps normal stockés dans une cabine de scellés, et par chance elle n’était pas très loin. Ils traversèrent le couloir et empruntèrent un petit escalier pour arriver dans un nouveau couloir, et tombèrent nez à nez avec un soldat de la marine qui effectuait une ronde. En tête de groupe, Azerios réagit trop vite pour qu’il puisse sonner l’alerte, se jetant sur lui en l’assommant d’un geste avec la crosse du pistolet à silex. Il ne fallait surtout pas se faire repérer, sinon ce serait un retour rapide à la case prison dans le meilleur des cas. Ils arrivèrent devant la porte des scellés et entrèrent sans tarder. Une multitude de caisses se trouvaient dans la pièce, et par chance ils ne tardèrent pas à récupérer leurs effets personnels. Ni une ni deux, ils sortirent et filèrent en toute discrétion sur le pont. Il y avait une multitude de gardes, pas le choix, il faudrait passer par la voie maritime. Les évadés s’agrippèrent alors au cordage et descendirent sans un bruit le long de la coque, pour se jeter dans les profondeurs sombres et rafraichissante de la baie.
              Une entrée fracassante
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              Après quelques minutes d’une nage lente et silencieuse dans la baie, les trois acolytes étaient enfin hors de danger. Ils remontèrent sur les quais un peu plus loin, complètement trempés, et se cachèrent derrière un amas de tonneaux. Ils avaient réussi à se soustraire à la Marine, du moins pour l’instant, car ils ne tarderaient certainement pas à s’en rendre compte et à sonner l’alerte. Azerios était d’ailleurs surpris que ce ne soit pas déjà le cas, mais c’était à leur avantage. Et maintenant ? Quelle allait être la suite ? Un part du jeune homme lui disait d’arrêter les frais ici et maintenant, de retourner au bateau et de mettre les voiles loin d’Hinu Town, laissant derrière lui tout ce merdier. Mais d’un autre côté, il n’avait pas envie d’abandonner ses acolytes qui allaient surement essayer de remplir leur mission, de voler le reste de la cargaison à la barbe des autorités. Il se contenta de rester silencieux, regardant en direction du bâtiment dans lequel avait été stocké le convoi quand Ayala posa sa main sur son épaule.


              Tu as fait ta part Azerios. Tu seras récompensé… Maintenant tu devrais quitter les lieux, ça risque de devenir vraiment compliqué sous peu…


              Ce n’est pas encore terminé, on parlera de la récompense quand la cargaison sera récupérée.


              Il lui avait répondu d’un ton déterminé, il ne comptait en aucun cas les abandonner. Pas le temps d’échafauder un plan, que les trois fuyards étaient déjà aux abords du bâtiment, cachés pour analyser la situation. Il y avait six hommes de la marine devant l’entrée, armés de fusil. Ils ne pourraient certainement pas entrer par la grande porte, il fallait trouver un autre moyen. Ce bâtiment était très haut, au moins deux étages d’après les différentes fenêtres, a priori aucune autre entrée que les deux grandes portes fermées actuellement sous bonne garde. Une ruelle passait cependant en parallèle, et s’il n’y avait pas non plus de porte sur ce côté du bâtiment, on pouvait distinguer une échelle de service. C’est par là qu’ils pourraient entrer, Ayala leur fit signe de la suivre et tous trois se faufilèrent sans un bruit dans la ruelle en prenant soin de ne pas se faire repérer. L’échelle était à au moins trois mètres de hauteur, impossible de la saisir simplement pour la descendre. C’est alors que l’homme appelé Khasshïn sortit de son sac un petit cordage et un grappin, le lança pour attraper l’échelle, et tira d’un coup sec pour la descendre. S’infiltrer sur un navire de la marine n’était pas chose aisée, et au vu de son équipement, ce n’était pas un amateur. Jetant un coup d’œil derrière pour s’assurer que personne ne les avait vu, Azerios grimpa derrière ses deux acolytes et rapidement ils se retrouvèrent sur le toit de l’entrepôt. De grandes vitres leur permettait de distinguer une partie de l’intérieur mais pas de trace des chariots. Ils se dirigèrent alors vers une porte qui menait certainement à l’intérieur. Verrouillée, sans surprise. Là encore Khasshïn sortit de petits outils et s’affaire à crocheter la serrure.


              Ça risque de prendre quelques minutes…


              Azerios s’approcha alors du bord, accroupi pour observer l’entrée de l’entrepôt en dessous de lui. Les six gardes étaient toujours postés en faction, c’était d’ailleurs surprenant qu’ils n’aient posté personne sur le toit. De son perchoir il pouvait voir le cuirassier juste en face, un grand nombre de soldat étaient sur le pont, il fallait rester discret ou les choses ne tarderaient pas à se gâter sérieusement. Khasshïn finit par ouvrir la porte, regarda par l’ouverture et fit signe de le suivre, la voie était libre. Un escalier menait vers une autre porte, non verrouillée, menant elle-même dans un vaste bureau plongé dans le noir. Seule la lune fournissait un éclairage, c’était suffisant. Il y avait plusieurs grandes bibliothèques, et plusieurs bureaux. Sans attendre ils sortirent du bureau pour se retrouver sur une passerelle en hauteur donnant sur l’entrepôt. Bingo. Les chariots étaient juste là. Gardés par une bonne quinzaine de soldats de la marine en arme, aucune chance de s’en emparer en descendant ici et maintenant, il fallait la jouer fine. Ayala et Khasshïn étaient accroupis et observait la pièce en bas à la recherche d’éléments qui pourraient leur permettre de mener à bien la mission. Il y avait encore une multitude de caisses entreposées là en bas, ils pourraient peut-être descendre et isoler les soldats pour les éliminer un par un. Les chances de succès de ce plan étaient bien minces, la majorité des hommes étaient attroupés au chariot. Une diversion ? Mais comment ? Fallait-il mettre le feu pour la énième fois ? Non. Il y avait eu assez d’incendies jusqu’ici.

              Quelque chose de surprenant se produit alors, un bruit sourd d’explosion se fit entendre, le bâtiment trembla, un certain nombre de caisses volèrent depuis l’entrée.


              Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel encore…


              Tous tournèrent alors la tête en direction de l’entrée, quelque chose avait explosé, réduisant les portes et tout ce qui se trouvait jusqu’à dix mètres d’elles en miette. Azerios retourna alors rapidement dans le bureau derrière eux, monta les escaliers pour atteindre le toit et se précipita au bord. Ce son, c’était bien ce qu’il croyait avoir entendu, le cuirassier de la marine avait fait feu sur l’entrepôt avec ses 3 canons à la proue. Il fut alors parcouru par un mélange de surprise et d’incompréhension, pourquoi la Marine avait-elle tiré sur l’entrepôt ? Non, ce n’était surement pas la marine. En regardant de plus près, il constata que les hommes sur le pont du navire étaient aux prises avec de mystérieux adversaires capuchonnés. Sans doute l’un d’entre eux avait détourné l’armement du navire. Etaient-ce des hommes de l’Essaim ? Ayala arriva subitement pour voir à son tour ce qui s’était passé, et manifestement, elle reconnut les assaillants, les regardant avec la même expression horrifiée qu’elle avait affichée plus tôt.


              Des amis à toi ?


              Pas vraiment… Notre employeur vient de passer à l’action.


              Elle repartit alors en courant pour descendre dans le bâtiment, le jeune pirate lui emboita le pas. En quelques secondes ils étaient de retour aux côtés de Khasshïn, et en bas c’était déjà la panique, les soldats s’étaient regroupés autour des chariots, fusil à l’épaule, prêt à protéger la précieuse cargaison au prix de leur vie. Des hommes firent rapidement irruption dans l’entrepôt, tirant à vue, et nos trois fuyards profitèrent du chaos ambiant pour descendre se joindre à la fête par un escalier en colimaçon. Arrivés en bas, deux soldats dégainèrent leur sabre et s’élancèrent vers eux, mais le rookie dégaina son wakizashi et exécuta deux coups d’estoc rapide, les neutralisant sur le coup. Ils eurent tout juste le temps de sauter derrière un amas de caisse qu’une pluie de balle s’abattit dans leur direction. De nombreux soldats s’étaient déployés pour protéger les chariots, ça n’allait certainement pas être une partie de plaisir.


              Bon bon bon… Et maintenant on fait quoi ??


              Faut se sortir de là et foncer aux chariots !


              Ils sont nombreux, on n’atteindra jamais les chariots sans finir en passoire.


              Ils étaient dans l’impasse, les balles sifflaient de toute part, faisant peu à peu voler en éclat les caisses de bois derrière lesquelles ils s’étaient réfugié. Azerios remarqua alors une poulie non loin, qui supportait un monte-charge sur lequel étaient posées plusieurs caisses, il pointa alors le pistolet a silex, ferma un œil, retint son souffle. Bang. Dans le mile. La poulie brisée, la charge qu’elle supportait tomba et les caisses s’écrasèrent avec fracas sur le sol, leur offrant une courte diversion, suffisante pour qu’ils puissent fuir, se faufilant parmi les caisses, disparaissant du champ de vision de leurs adversaires, d’innombrables caisses étaient empilées de partout.


              Il faut pas trainer, par ici !


              Tous trois s’élancèrent à travers un véritable labyrinthe de bois. Un soldat surgit alors au détour d’un embranchement, fusil en main et tira en direction d’Ayala. Mais c’est Khasshïn qui prit la balle de plein fouet, ce dernier s’écroula alors, mort sur le coup. Le soldat neutralisé, la jeune femme resta quelques secondes au chevet de son défunt compatriote, lui ferma les yeux et reprit la tête, continuant d’avancer. Ils arrivèrent de l’autre côté du hangar, derrière les chariots de marchandise. Bon nombre de soldats de la marine étaient toujours présents et continuaient de tirer pour repousser les assauts des encapuchonnés. Même si la marine ne semblait pas avoir remarqué leur présence, surgir et se diriger comme ça de front sur les chariots était le meilleur moyen de se prendre une balle perdue. Il fallait trouver un moyen de se débarrasser des soldats sans pour autant s’approcher. Azerios chercha alors une solution autour d’eux, il remarqua alors non loin deux soldats qui s’affairaient à installer un canon à vapeur. Le même genre de canon à répétition qu’il avait pu voir lors de sa petite virée sur la Gold Coast, une vraie merveille de la technologie Blissoise. Prendre le contrôle de cet engin leur permettrait de se débarrasser de la Marine sans prendre aucun risque. A l’inverse, si les deux soldats arrivaient à le mettre en marche à temps, alors ils seraient en mesure de sceller définitivement le sort de leurs assaillants en un claquement de doigt. Le jeune pirate saisit alors le bras d’Ayala et lui indiqua d’un geste le tête le canon. Cette dernière acquiesça et tous deux s’élancèrent alors en direction de ce qui semblait être leur meilleure option.


              Vous n’irez nulle part gibiers de potence !


              D’autres soldats de la marine, qui les avaient repérés, au nombre de quatre, ils se ruèrent alors sur les deux complices. Le pirate en élimina alors un premier rapidement, se penchant pour lui enfoncer avec énergie son Shunkashuto dans le bas ventre. Ayala effectua alors une roulade sur son dos, pour passer sur son flanc et lança deux de ses longues aiguilles métalliques sur deux autres soldats les stoppant immédiatement. Mais pas le temps de souffler, un autre soldat, sabre en main donna un large coup pour éliminer la jeune femme, coup qui fut instantanément paré par le rookie, contre attaquant violemment en tranchant le dernier de ces hommes. Ils échangèrent un bref regard, Ayala affichait un sourire malicieux, les deux complices venaient de faire preuve d’une excellente synergie au combat, leur offrant une efficacité implacable. Le visage de la jeune femme changea brusquement lorsqu'ils arrivèrent au niveau du canon, elle aperçu Arhad qui prenait la poudre d’escampette en profitant de la pagaille. Mais chaque chose en son temps, chacun élimina un soldat sans trop de difficulté, puis Azerios se saisit du canon.


              J’ai toujours voulu faire ça…


              Le fonctionnement semblait relativement simple, et quel bijou de technologie, par deux fois il avait vu ce genre d’armement à l’œuvre en Réthalia, c’était effroyable. Tournant l’arme destructrice en direction des soldats qui protégeaient les chariots, le pirate mit le doigt sur la gâchette. Dans une succession très rapide de bruits sourds, le canon se mit à faire feu, une pluie de balles s’abattit alors sur les soldats qui n’eurent pas le temps de riposter et une quinzaine d’hommes furent balayés en un instant.

                On prend la Tangente
                ---------------------


                Le métal du canon était brulant, affichant une couleur orangée. L’arme était momentanément inutilisable, probablement en surchauffe. Azerios s’empressa de la lâcher, constatant les derniers hommes de la marine tomber, abattus par les encapuchonnés. Ces derniers se déployèrent alors rapidement dans l’entrepôt, réduisant au silence les dernières poches de résistance. Ils se hâtèrent de récupérer les chariots, les faisant sortir du bâtiment. Vraisemblablement, la mission était un succès. Deux hommes encapuchonnés approchèrent d’Ayala, c’étaient deux hommes solides, leur visage était à peine visible dans la pénombre de cet entrepôt. L’un d’eux prit alors la parole.


                On prend les choses en main ici. Le raffut va attirer du monde et la marine ne tardera pas à envoyer des hommes. Il faut partir et vite.


                La jeune femme acquiesça alors, et les deux hommes tournèrent les talons. S’agissait-il de ses employeurs, les deux hommes n’avaient pas prêté la moindre attention au jeune rookie. Ce dernier resta alors silencieux, et regarda la jeune femme, attendant la suite.


                Ta mission ici est terminée Azerios. Pars, quitte Hinu Town avant que les renforts de la marine ne débarquent. Ne te préoccupe pas de ta récompense, elle se trouve déjà à bord du bouiboui avec lequel tu as accosté.


                Comment était-ce possible ? C’est à cet instant que le jeune homme réalisa que leur organisation savait probablement tout ce qui entrait et sortait du port. Surement que les guides proposant leur service aux voyageurs leur servaient d’yeux. C’était vraiment impressionnant.


                Ma récompense est déjà chargée sur mon bateau ? Et si j’étais mort ?



                Si tu étais mort alors on l’aurait tout simplement récupéré, ainsi que ton bateau.


                Astucieux… Je vois que vous aviez pensé à tout.


                Le jeune homme sourit alors amusé, beaucoup de mystères restaient encore sans réponse, mais il en avait fini avec Hinu Town. Ayala et lui-même sortirent alors rapidement de l’entrepôt, les encapuchonnées avaient disparu. Ils s’éloignèrent rapidement et discrètement de ce bâtiment qui avait été le théâtre quelques minutes plus tôt d'une véritable scène de guerre. Des curieux commençaient à s’attrouper non loin, il ne fallait pas traîner, la marine ne tarderait pas à dépêcher d'autres hommes. Les chariots avaient disparus, emmenés par les encapuchonnés. La mission était en fin de compte un franc succès. Azerios remontait les quais en compagnie d'Ayala, en direction de son navire. Son organisation en ruine, peut être serait elle disposée à l'accompagner, il se dit qu'il pourrait lui proposer, avoir une personne de son acabit à bord serait vraiment un plus.


                Dis moi Ayala, qu'as tu prévu pour la suite ?


                Je n'en sais rien... Je vais essayer de voir dans quel état est réellement l'Essaim...


                Hé bien écoute, si tu n'as plus d'attache ici, j'ai l'intention de partir sur Grand Line, tu n'auras qu'a me retrouver.


                La jeune femme ne s'attendait pas vraiment à cette proposition, Elle afficha un air surpris, qui laissa rapidement place à un sourire amusé.


                J'ai encore des choses à régler ici, mais j'y penserai...


                Le jeune pirate eut alors un sourire amical à l'égard de son interlocutrice et haussa les épaules. Dommage, mais peut être un jour leur chemin se re-croiserait.


                Très bien, ce n'est que partie remise j'imagine !


                Par quel moyen pourrait elle le retrouver ? Ça c'était une excellente question... Question a laquelle Azerios n'avait pas réfléchit. La jeune femme lui sourit alors, remis son foulard autour de son visage et acquiesça d'un signe de tête. Reprenant la marche, le rookie de South Blue fit quelques pas de plus en direction de son navire, et regardant au dessus de son épaule constata qu'Ayala avait disparu en silence. Il ne put s’empêcher de sourire de nouveau, puis s'avança jusqu’à son navire, qui par chance n'avait pas été volé et allait lui permettre de quitter Hinu Town. Il grimpa a l'intérieur, et posant ses affaires dans la cabine, découvrir un sac posé sur un tonneau. Il devait s'agir du paiement. Décidément cette première vraie excursion n'avait pas été de tout repos, et il avait grand hâte de repartir pour de nouvelles aventures. Remettant brièvement pied à terre pour acheter de quoi boire et se nourrir, il déploya alors les voiles et largua les amarres. Son bateau s'éloignait peu à peu du port d'Attalia, et Azerios aperçu un nouveau cuirassier de la marine, il était partit au bon moment. L'île disparaissait peu à peu, et il avait la sensation que ce ne serait pas la dernière fois qu'il foulerai ces dunes de sable infinies.

                Au revoir Hinu Town...