Le Mark-twain n’était pas un navire de luxe. Son objectif premier n’était pas le transport de passager, mais celui de marchandise. Son propriétaire avait cependant décidé que vaguement aménager une partie de la calle afin de permettre à des passagers ne pouvant se permettre de monter sur les beaux bateaux de ligne mais capable de tout de même payer un prix appréciable serait plus rentable que de remplir le bateaux à ras bord de marchandises de qualité discutable.
La frégate était un lourd bâtiment à deux ponts et deux mâts, généralement si chargé que la première ligne de canon était presque à portée des vagues. Ces canons ne risquait cependant guère d’avoir plus de soucis de fonctionnement qu’ils n’en avaient déjà : si un curieux se décidait à les regarder de trop près, il se serait vite rendus compte que la fonte des pièces d’artilleries avait été remplacé par du bois flotté, nettement plus légers, tout aussi intimidant de loin, mais nettement moins efficace en situation de combat. Les voiles étaient usés par des années d’utilisation et la coque montrait plusieurs traces de réparation. Quant à l’équipage, il semblait avoir autant vécu que le navire.
Le bâtiment, pourtant, était tel un vieux soldat : couturé, abîmé par la vie, plus aussi rapide que dans sa jeunesse, mais plus déterminé que jamais à vivre et d’autant plus dangereux si le besoin se faisait sentir.
Parmis la vingtaine de passager qui prenait place dans les cabines exiguës de l’embarcation, on pouvait compter deux pirates sans bateaux en fuite, un noble sous déguisement, un poète maudit et une voleuse souhaitant découvrir le monde. Un chargement inhabituellement banal, donc.
Le personnage principal de cette histoire se trouve être la voleuse. Sur les quais devant le navire elle fait une découverte lumineuse : les bateaux consistaient en un assemblage de planches d’une taille pas si épaisse au-dessus de beaucoup d’eau. Elle le savait depuis longtemps, bien sûr, pour avoir trainé un temps assez considérable sur les quais, mais elle ne venait de le réaliser que maintenant. La chose était somme toute assez courante, en particulier chez ceux qui s’apprêtaient à monter à bord du Mark-Twain.
Ewen, car tel était son nom, pris une profonde inspiration puis posa un pied prudents sur la passerelle. Une de ses mains s’avança pour se saisir de la rambarde tandis que l’autre se crispait autour du mince bagage qui contenait sa vie. Les jointures de ses doigts étaient blanches.
Elle bascula son poids, libérant sa jambe arrière et fit un pas. Un petit pas, un pas prudent mais un pas. Sous elle ne se trouvait plus que l’eau placide et clapotante du port, à l’abri derrière les digues. Blanche comme un linge, elle se força à relever la tête. Son deuxième pas fut moins timide que le premier. Le troisième fut ferme et le quatrième l’amena sur le pont du bateau. Alors elle relâcha son souffle et alla voir un membre d’équipage pour lui demander où se situait sa cabine.
Les chambres étaient minuscules. La couchette, à peine assez longue pour permettre à un homme de taille moyenne de rentrer, ne permettait au dormeur de se retourner qu’avec un luxe de précautions. A l’exception de l’espace nécessaire pour ouvrir la porte, toute la longueur de la cabine était occupée par une longue étagère à hauteur d’épaule. Il restait suffisamment d’espace en dessous pour que l’occupant des lieux puisse utiliser les lieux, tant qu’il restait assis. Contre la cloison du fond, sous un hublot surprenament grand au vu des dimensions de la pièce, se trouvait un petit bureau, à peine plus large que la chaise qui l’accompagnait, pour les passagers qui souhaiteraient occuper leur temps à bords avec des travaux de lettres. La jeune femme ne l’utiliserais pas, non par cause d’illettrisme, elle était capable de lire la plupart des textes, bien que lentement et en utilisant son doigt pour s’aider, mais par désintérêt général pour ce médium.
Après s’être félicité de ne pas compter la claustrophobie au nombre de ses défauts, elle s’assit sur la couchette et entama de ranger ses affaires, lesquelles se résumaient principalement à des habits et à un assemblage de rossignols. Elle était surprise du décalage entre l’impression initiale de l’endroit et la qualité de l’ameublement : le bois de l’étagère était poli avec soin, donnant presque l’impression d’être verni, tandis que le matelas, loin de la planche à laquelle elle s’était attendu, lui donnait à craindre qu’elle ne soit trop moelleuse à son gout. Il y avait même des sortes de lanières de cuir dont elle ne put déterminer l’intérêt.
Cette tâche vite accomplis elle vérifia par acquis de conscience si le précédant occupant n’avait rien oublié d’intéressant sous la couchette. Elle n’y trouva qu’une vielle chaussette qu’elle eut tôt fait de faire passer par le hublot, une fois le système d’ouverture compris.
La frégate était un lourd bâtiment à deux ponts et deux mâts, généralement si chargé que la première ligne de canon était presque à portée des vagues. Ces canons ne risquait cependant guère d’avoir plus de soucis de fonctionnement qu’ils n’en avaient déjà : si un curieux se décidait à les regarder de trop près, il se serait vite rendus compte que la fonte des pièces d’artilleries avait été remplacé par du bois flotté, nettement plus légers, tout aussi intimidant de loin, mais nettement moins efficace en situation de combat. Les voiles étaient usés par des années d’utilisation et la coque montrait plusieurs traces de réparation. Quant à l’équipage, il semblait avoir autant vécu que le navire.
Le bâtiment, pourtant, était tel un vieux soldat : couturé, abîmé par la vie, plus aussi rapide que dans sa jeunesse, mais plus déterminé que jamais à vivre et d’autant plus dangereux si le besoin se faisait sentir.
Parmis la vingtaine de passager qui prenait place dans les cabines exiguës de l’embarcation, on pouvait compter deux pirates sans bateaux en fuite, un noble sous déguisement, un poète maudit et une voleuse souhaitant découvrir le monde. Un chargement inhabituellement banal, donc.
Le personnage principal de cette histoire se trouve être la voleuse. Sur les quais devant le navire elle fait une découverte lumineuse : les bateaux consistaient en un assemblage de planches d’une taille pas si épaisse au-dessus de beaucoup d’eau. Elle le savait depuis longtemps, bien sûr, pour avoir trainé un temps assez considérable sur les quais, mais elle ne venait de le réaliser que maintenant. La chose était somme toute assez courante, en particulier chez ceux qui s’apprêtaient à monter à bord du Mark-Twain.
Ewen, car tel était son nom, pris une profonde inspiration puis posa un pied prudents sur la passerelle. Une de ses mains s’avança pour se saisir de la rambarde tandis que l’autre se crispait autour du mince bagage qui contenait sa vie. Les jointures de ses doigts étaient blanches.
Elle bascula son poids, libérant sa jambe arrière et fit un pas. Un petit pas, un pas prudent mais un pas. Sous elle ne se trouvait plus que l’eau placide et clapotante du port, à l’abri derrière les digues. Blanche comme un linge, elle se força à relever la tête. Son deuxième pas fut moins timide que le premier. Le troisième fut ferme et le quatrième l’amena sur le pont du bateau. Alors elle relâcha son souffle et alla voir un membre d’équipage pour lui demander où se situait sa cabine.
Les chambres étaient minuscules. La couchette, à peine assez longue pour permettre à un homme de taille moyenne de rentrer, ne permettait au dormeur de se retourner qu’avec un luxe de précautions. A l’exception de l’espace nécessaire pour ouvrir la porte, toute la longueur de la cabine était occupée par une longue étagère à hauteur d’épaule. Il restait suffisamment d’espace en dessous pour que l’occupant des lieux puisse utiliser les lieux, tant qu’il restait assis. Contre la cloison du fond, sous un hublot surprenament grand au vu des dimensions de la pièce, se trouvait un petit bureau, à peine plus large que la chaise qui l’accompagnait, pour les passagers qui souhaiteraient occuper leur temps à bords avec des travaux de lettres. La jeune femme ne l’utiliserais pas, non par cause d’illettrisme, elle était capable de lire la plupart des textes, bien que lentement et en utilisant son doigt pour s’aider, mais par désintérêt général pour ce médium.
Après s’être félicité de ne pas compter la claustrophobie au nombre de ses défauts, elle s’assit sur la couchette et entama de ranger ses affaires, lesquelles se résumaient principalement à des habits et à un assemblage de rossignols. Elle était surprise du décalage entre l’impression initiale de l’endroit et la qualité de l’ameublement : le bois de l’étagère était poli avec soin, donnant presque l’impression d’être verni, tandis que le matelas, loin de la planche à laquelle elle s’était attendu, lui donnait à craindre qu’elle ne soit trop moelleuse à son gout. Il y avait même des sortes de lanières de cuir dont elle ne put déterminer l’intérêt.
Cette tâche vite accomplis elle vérifia par acquis de conscience si le précédant occupant n’avait rien oublié d’intéressant sous la couchette. Elle n’y trouva qu’une vielle chaussette qu’elle eut tôt fait de faire passer par le hublot, une fois le système d’ouverture compris.