Juste lavé, l'eau qui ruisselait encore sur ses muscles quasi atrophiés, l'officier Joukov se regardait dans la glace. Il s'observait, non pas par excès d'égo mais avec une simple satisfaction. Il se dévisageait, détaillant chaque parcelle de son corps rachitique. Sa longue chevelure qui dévalait ses épaules, ses bras longs et fins. Ses pectoraux, pas saillants pour un sous. L'heure n'était pas à la remise en question mais plutôt à la mise au point. Hier, dans une journée qu'il avait trouvé radieuse malgré un temps à la tempête. Son flanc gauche était encore rougie par le sang qui avait coulé. Un bleu noircit gigantesque entourait le point d'entré de la balle traîtresse qui l'avait atteint. Heureusement pour lui, les médecins l'avaient pris en charge de la meilleure des manières. Alors que sa main droite fendit cette cascade capillaire dorée qui le caractérisait, il fut pris d'un immense sentiment de fierté. Cela ne devait pas faire un an qu'il s'était engagé, contre l'avis maternel, dans les rangs de la Marine. Le voilà aujourd'hui, fraîchement promu au rang de Commandant avec les honneurs qui allaient avec. Il était heureux, un léger sourire trahissait ses émotions alors qu'il tourna les talons, sortant de sa salle de bain pour rejoindre l'armoire, l'un des rares meubles de sa chambre. Il l'ouvrit et s'habilla. Enfilant son pantalon blanc immaculé, puis s'enserra de sa ceinture. Il enfila ensuite une chemise puis sa veste, parfaitement cintrée, qu'il rentra dans son pantalon. S'il avait été un homme plus excentrique il aurait fredonné l'air d'une chanson légère, mais Vassili n'était pas comme cela. Vint le moment où, reprenant sa place face au miroir, il accrocha ses médailles. En effet, il avait gravit un échelon dans les rangs de la Marine et cela s'était accompagné du décernement de médailles reluisantes. La première, Alakys, était une formalité, un incontournable chez les hommes à la mouette. Mais la seconde, celle du bouclier, était pour lui un vrai symbole. Elle était offerte à ceux qui avaient protégé un centaine de civils lors d'un incident et le sort de tous les otages du capitaine Jason Woodman avait été favorable grâce aux négociations du blondinet ainsi qu'à ses stratagèmes. Lorsqu'il sortit de la salle de bain, cette fois définitivement, il était parfaitement vêtu. Les médailles trônaient par-dessus son cœur, témoignant de son engagement sans faille, et il pris la porte. Arpentant les couloirs de la Base d'Inari, il savait parfaitement où se rendre. Se chemin il le faisait des dizaines de fois par jour, tous les jours. Son bureau, son espace, son petit monde.
Il pris place sur son fauteuil, admirant la surface lisse de ce bureau en bois massif. Aucun document, pas le moindre papier en retard. Enfin, il savait que cela ne durerait pas longtemps car il en attendait un de la plus haute importance.
Quelques minutes passèrent avant qu'il entendit toquer à la porte de son bureau. Il invita alors le visiteur à entrer et vit un homme lui aussi vêtu de blanc. Des petits lunettes rondes sur le nez, une paire de gant et une mèche plaquée, laissant l'autre moitié de son crâne dépourvu de cheveux.
> Bonjour Lieut... Commandant ! Fit-il un peu maladroitement.
> Adjudant Wuthmann, bien le bonjour, comment allez-vous depuis votre combat ? S'inquiéta Vassili.
> Je m'en suis remis, les plaies sont déjà quasiment toutes refermées, votre flanc va mieux ?
> Bien entendu !
> J'ai déjà envoyé les premières patrouilles en ville, commença-t-il. Je tenais à vous remercier en personne.
> Parfait soldat, répondit Vassili dans un premier temps. Oh.. je vous en prie allez-y.
> Il est vrai que lors de votre arrivée sur Inari nous nous sommes méfié de vous. Or, au fil des jours j'ai vu un homme qui a défendu mon honneur, puis un homme qui s'est donné corps et âme pour protéger les habitants de cette île, vous avez tout mon respect Commandant et permettez-moi de vous offrir toute ma loyauté, continua Otto en ponctuant son monologue d'une révérence.
> Cela me touche soldat ! Pour ne rien vous cacher je n'étais pas emballé par cette affectation mais sachez une chose : je ne place rien au dessus de mon devoir. J'ai confiance en vous, je sais que votre parole n'est pas celle d'un traître.
> Ce n'est pas pour rien que l'on me dit silencieux, fit Otto amusé. Sachez simplement que ma lame est et restera toujours vôtre, se confia l'Adjudant.
> Tsss, c'est vrai, gloussa discrètement Vassili. Je vous en remercie, vous êtes un vrai soldat comme il en faudrait plus dans nos rangs !
> Puis-je retourner auprès des autres ? Demanda Otto, soulagé d'avoir pu livrer ce qu'il pensait de son supérieur.
> Bien entendu ! Clôtura le blondinet d'un coup sec.
Seulement, il ne fut pas seul longtemps. Moins d'une dizaine de minutes plus tard, un autre de ses hommes fit irruption dans son bureau, un tas de paperasse sous le bras. Après les lui avoir déposé, il s'éclipsa sur ordre du jeune Commandant. C'était donc enfin là. Coincé entre un sentiment de curiosité et celui d'une révolte profonde, Vassili ouvrit la pochette qui contenait les nombreux documents composant le dossier qui lui avait été remis. Dessus, une inscription en lettre capitale noire trônait : La Cabale.
La secte illégale locale, désavouée par tous les autres cultes d'Inari. Des quelques bruits de couloirs auxquels Vassili avait prêté l'oreille, il en avait conclu qu'il s'agissait d'une secte d'assassins. Plus meurtriers que religieux, les membres qui la composaient vendaient leurs compétences aux plus offrants. Une question avait alors tournée des heures durant dans la tête de l'officier : Pourquoi le Colonel permettait-il qu'un tel groupuscule existe sur Inari. Une question qui malgré de longues heures de réflexion ne trouva pas de réponse satisfaisante. Alors, il décida que si telle était la situation, c'était à lui de l'arranger. Son sens du devoir était fort mais pas suicidaire. Il ne pouvait se lancer dans une telle entreprise à l'aveugle. Il avait alors demandé à quelques-uns de ses hommes de recueillir toutes les informations connues sur ce sombre groupe. Voici qu'en résulta un dossier qu'il feuilletait avec la grande attention.
Un récapitulatif caractéristiques de leurs croyances faisaient office de préambule. Plus il lisait, plus Vassili était révolté. Une histoire de "grand dessin qui tue", des hommes qui voyaient dans les astres une liste de noms à prendre pour cible. N'en croyant pas ses yeux, il se demandait si ce n'était pas une blague. Autant de foutaises écrits les unes derrières les autres ce n'était pas possible. La tolérance était érigée comme l'un des principes de vie les plus importants sur cette petite île de North Blue, mais bon. C'était tout à fait intolérable qu'une telle secte n'ait pas encore été annihilée par les forces de la Marine.
Puis, une liste des membres connus avait été faite. Le premier nom fut une surprise Ernesto Astral, surnommé "Le Guide" était donc le leader de ce groupuscule. Malheureusement, aucune photo n'accompagnait sa fiche. Cet homme été le chef de la Cabale depuis quelques années et sa prise de pouvoir avait signé l'accroissement de nombre d'assassinat sur l'île. Cependant, encore aujourd'hui nul cliché n'avait été pris de lui. Tel un fantôme il avait su passer entre les mailles du filet et cela ne plaisait pas au Commandant. Le stratège n'aimait pas combattre sans savoir qui était en face.
Puis, de nombreux autres membres furent détaillés les uns après les autres, photos - ou pas - à l'appui. Finalement, il arpenta chaque ligne, cherchant le moindre indice utile et observant chaque visage scrupuleusement. Vassili étudia le dossier sous tous les angles, la journée durant. Il ne se rendit pas même compte que le soleil tirait sa révérence. N'ayant pas mangé, il ne s'était pas rendu compte que la journée était passée. Absorbé, il était entré dans une bulle imperméable au monde extérieur. Finalement, lorsqu'il s'aperçut que la nuit guettait l'horizon, il referma ce dossier, sera la sangle qui permettait aux feuilles de ne pas s'éparpiller et pris la direction de ses quartiers en le gardant sous le bras. Pour lui, la nuit allait être courte. Mais ce n'était pas le seul.
Il pris place sur son fauteuil, admirant la surface lisse de ce bureau en bois massif. Aucun document, pas le moindre papier en retard. Enfin, il savait que cela ne durerait pas longtemps car il en attendait un de la plus haute importance.
Quelques minutes passèrent avant qu'il entendit toquer à la porte de son bureau. Il invita alors le visiteur à entrer et vit un homme lui aussi vêtu de blanc. Des petits lunettes rondes sur le nez, une paire de gant et une mèche plaquée, laissant l'autre moitié de son crâne dépourvu de cheveux.
> Bonjour Lieut... Commandant ! Fit-il un peu maladroitement.
> Adjudant Wuthmann, bien le bonjour, comment allez-vous depuis votre combat ? S'inquiéta Vassili.
> Je m'en suis remis, les plaies sont déjà quasiment toutes refermées, votre flanc va mieux ?
> Bien entendu !
> J'ai déjà envoyé les premières patrouilles en ville, commença-t-il. Je tenais à vous remercier en personne.
> Parfait soldat, répondit Vassili dans un premier temps. Oh.. je vous en prie allez-y.
> Il est vrai que lors de votre arrivée sur Inari nous nous sommes méfié de vous. Or, au fil des jours j'ai vu un homme qui a défendu mon honneur, puis un homme qui s'est donné corps et âme pour protéger les habitants de cette île, vous avez tout mon respect Commandant et permettez-moi de vous offrir toute ma loyauté, continua Otto en ponctuant son monologue d'une révérence.
> Cela me touche soldat ! Pour ne rien vous cacher je n'étais pas emballé par cette affectation mais sachez une chose : je ne place rien au dessus de mon devoir. J'ai confiance en vous, je sais que votre parole n'est pas celle d'un traître.
> Ce n'est pas pour rien que l'on me dit silencieux, fit Otto amusé. Sachez simplement que ma lame est et restera toujours vôtre, se confia l'Adjudant.
> Tsss, c'est vrai, gloussa discrètement Vassili. Je vous en remercie, vous êtes un vrai soldat comme il en faudrait plus dans nos rangs !
> Puis-je retourner auprès des autres ? Demanda Otto, soulagé d'avoir pu livrer ce qu'il pensait de son supérieur.
> Bien entendu ! Clôtura le blondinet d'un coup sec.
Seulement, il ne fut pas seul longtemps. Moins d'une dizaine de minutes plus tard, un autre de ses hommes fit irruption dans son bureau, un tas de paperasse sous le bras. Après les lui avoir déposé, il s'éclipsa sur ordre du jeune Commandant. C'était donc enfin là. Coincé entre un sentiment de curiosité et celui d'une révolte profonde, Vassili ouvrit la pochette qui contenait les nombreux documents composant le dossier qui lui avait été remis. Dessus, une inscription en lettre capitale noire trônait : La Cabale.
La secte illégale locale, désavouée par tous les autres cultes d'Inari. Des quelques bruits de couloirs auxquels Vassili avait prêté l'oreille, il en avait conclu qu'il s'agissait d'une secte d'assassins. Plus meurtriers que religieux, les membres qui la composaient vendaient leurs compétences aux plus offrants. Une question avait alors tournée des heures durant dans la tête de l'officier : Pourquoi le Colonel permettait-il qu'un tel groupuscule existe sur Inari. Une question qui malgré de longues heures de réflexion ne trouva pas de réponse satisfaisante. Alors, il décida que si telle était la situation, c'était à lui de l'arranger. Son sens du devoir était fort mais pas suicidaire. Il ne pouvait se lancer dans une telle entreprise à l'aveugle. Il avait alors demandé à quelques-uns de ses hommes de recueillir toutes les informations connues sur ce sombre groupe. Voici qu'en résulta un dossier qu'il feuilletait avec la grande attention.
Un récapitulatif caractéristiques de leurs croyances faisaient office de préambule. Plus il lisait, plus Vassili était révolté. Une histoire de "grand dessin qui tue", des hommes qui voyaient dans les astres une liste de noms à prendre pour cible. N'en croyant pas ses yeux, il se demandait si ce n'était pas une blague. Autant de foutaises écrits les unes derrières les autres ce n'était pas possible. La tolérance était érigée comme l'un des principes de vie les plus importants sur cette petite île de North Blue, mais bon. C'était tout à fait intolérable qu'une telle secte n'ait pas encore été annihilée par les forces de la Marine.
Puis, une liste des membres connus avait été faite. Le premier nom fut une surprise Ernesto Astral, surnommé "Le Guide" était donc le leader de ce groupuscule. Malheureusement, aucune photo n'accompagnait sa fiche. Cet homme été le chef de la Cabale depuis quelques années et sa prise de pouvoir avait signé l'accroissement de nombre d'assassinat sur l'île. Cependant, encore aujourd'hui nul cliché n'avait été pris de lui. Tel un fantôme il avait su passer entre les mailles du filet et cela ne plaisait pas au Commandant. Le stratège n'aimait pas combattre sans savoir qui était en face.
Puis, de nombreux autres membres furent détaillés les uns après les autres, photos - ou pas - à l'appui. Finalement, il arpenta chaque ligne, cherchant le moindre indice utile et observant chaque visage scrupuleusement. Vassili étudia le dossier sous tous les angles, la journée durant. Il ne se rendit pas même compte que le soleil tirait sa révérence. N'ayant pas mangé, il ne s'était pas rendu compte que la journée était passée. Absorbé, il était entré dans une bulle imperméable au monde extérieur. Finalement, lorsqu'il s'aperçut que la nuit guettait l'horizon, il referma ce dossier, sera la sangle qui permettait aux feuilles de ne pas s'éparpiller et pris la direction de ses quartiers en le gardant sous le bras. Pour lui, la nuit allait être courte. Mais ce n'était pas le seul.