D'abord il n'y a qu'une voile à l'horizon. Rien d'anormal en mer même en dehors des voies de navigation traditionnelles. Après tout, nous sommes sur Grand Line ou les conditions capricieuses amènent souvent à se perdre à des lieux des couloirs les plus fréquentés.
Et puis une seconde voile apparait dans le sillage de la première. Et une autre un peu plus loin. Et encore une autre. Des voiles et des navires qu'un marin chevronné lorgnant l'Océan de sa longue vue pourrait trouver étrange de trouver en haute mer. Trop petits, trop frêles. Il reconnaitrait les silhouettes de navire de pèche, de cabotage. Il consulterait peut être ses notes de navigation ou les cartes achetés à prix d'or qui lui confirmerait que non. Ici il n'y a que la haute mer, pas de terre connue. Et pourtant...
Et pourtant il verrait aussi ces oiseaux que tout naufragés vétéran a appris a reconnaitre, ces mouettes annonciatrices de terre, d'eau et de nourriture...
Mais ce n'est pas la terre non...
C'est l'Armada !
Juché sur le gaillard arrière je respire l'air du large pendant que les voiles se rapprochent de nous. Armada est encore loin. Je la sens confusément la bas, à quelques lieux derrière la ligne d'horizon. Et je souris en regardant les signes qui indiquent déjà sa présence. Les navires de surveillance qui sont ses yeux et ses oreilles, petits requins avides qui sillonnent la mer autour d'elle comme des poissons pilotes autour d'un grand blanc, attentif à tout ce qui traine sur la mer, prêt à arraisonner tous navires qui croiseraient leur route et qui ne serait pas un frère de la cote ou un habitué des lieux.
Manque de bol je n'ai pas de pavillon sous la main. Pas de squelette rouge à faire claquer au vent pour signaler que le patron rentre à la maison. Heureusement que je dispose d'un autre moyen d’annoncer mon retour du royaume des morts. Dans ma main une boule noire se forme, et d'une pichenette je la projette vers le ciel ou elle enfle rapidement en prenant de l'altitude, devenant une monstrueuse sphère noire qui semble soudain faire baisser même la lumière crue du soleil.
Black Sun.
Et alors que le navire chargé de notre inspection nous croise d'assez prêt pour que nous puissions voir jusqu’à la fumée qui s'échappe lentement des boutes feu que tiennent les canonniers, je salue de la main les pirates qui me regardent bouche bée en me prenant probablement pour un putain de fantôme. Et qui, sous le choc, nous laissent continuer notre route avant de virer de bord pour nous suivre pendant que le capitaine doit se ruer sur son den den.
Armada.
Après les yeux nous croisons ses mains, une horde de navires de pèches qui sillonnent la mer filets en remorques. Pillant sans relâches la grande bleue pour nourrir le ventre et les milliers de bouches insatiables de la ville qui vient derrière eux.
Et puis l'horizon s'orne soudain d'une forêt de mats et de drapeaux si serrées les uns contre les autres qu'on dirait un mur flottant qui avance. C'est comme si cent flottes s'étaient soudain mises à naviguer de concert en se mélangeant et en serrant dans le plus complet désordre.
Armada. Cité des pirates.
Mon navire.
A coté de nous l'homme de barre regarde le tableau de l'air du type qui ne sait pas s'il doit pisser de trouilles ou s'extasier devant ce qu'il voit. Ses mains tremblent sur la barre. Je prends la main. De toute façon il n'y a qu'a attendre. L'accostage sur Armada n'est pas aisée, on ne l'approche pas de face et il faut la contourner pour s'y amarrer par l’arrière ou les flancs et ne pas se fracasser dessus en la percutant de plein fouet. Et les accidents fréquents ont conduit a la création d'une guilde de pilotes, qui s'occupent de rallier tous les navires étrangers pour les guider dans leurs dernières manœuvres. Mais le Soleil Noir qui plane au dessus de nous les dissuade de s'approcher pendant que d'une main unique mais sure, je met le cap sur le chenal portant mon nom qui mène directement au cœur de la cité pirate.
-Alors Jeska, qu'est ce que t'en dis ?
Bons baisers où tu sais
Je suis accroupie devant lui. Mon petit Sakazuki. Le petit pout d'homme joue avec des figurines. C'est la nouvelle mode chez les gamins. Des petites statuettes à l'effigie des grands Marines et des criminels. Tout ce qui a une prime au dessus de cent millions a donc droit à un jouet à son effigie. C'est même une petite fierté parmi les membres de la flibuste dont certains font des pieds et des mains pour avoir leur propre avatar. Malheureusement, on ne peut pas acheter la figurine qu'on veut, afin de profiter au maximum de la collectionnite des gamins, les jouets sont vendus par trois dans des boites cachetées. Impossible de savoir à l'avance quel pirate, ou quel marin on va avoir. Enfin bref, mon garçon joue avec sa figurine favorite, une miniature d'Izya Tahgel en forme hybride. Et moi, j'ai entre les doigts la réplique de feu le vice-amiral Vasco. Bien évidemment, c'est la pirate qui gagne et mon petit bout de chou est ravi. Son rire d'enfant rempli mon cœur de joie.
Alors quand on arrive en vue d'Armada, il y a un garçon qui n'en peut plus. Il me décrit littéralement tout ce qui lui passe devant les yeux. A grand renforts de cris enthousiastes ou de voyelles à rallonge. Moi, c'est pas que je suis blasée, mais, ça ne m'émeut guère. Cependant, afin de ne pas gâcher le moment magique que vit la chair de ma chair, je feins l'émerveillement. Alors quand Red me demande mon avis, je reste dans le ton.
"C'est effectivement un spectacle à ne pas rater!"
Je ne vais pas froisser mon hôte et brise les rêves de mon enfant en disant que certes la structure est immense, mais que, pour moi, c'est juste comme le Cimetière d'Epaves, en mieux ordonné.
Soudain, mon petit homme se lève, se précipite vers Red (à son âge, il ne fait rien en marchant), et se plante droit devant lui.
"Dis, Redheu, tu crois qu'Izya s'ra là? Hein?"
J'ai un petit sourire aux lèvre, décidément, il est vraiment fan de la femme-dragon! Je range ses jouets dans une petite besace, puis je me lève rejoindre le maître des lieux.
"Alors ça fait quoi d'être de retour chez soi?"
-Chez moi hein ? C'est pas faux comme formulation mais je crois que j'ai un peu mal avec le concept. Après tout, chez moi j'y étais tellement bien que je m'en suis tiré...
C'est dans ce genre de moments que tu t'aperçois que l'Amerzone te colle à la peau de façon aussi inextricable que l'odeur de la barbaque aux types des abattoirs. On a beau se laver ça ne part jamais complétement, et même à l'autre bout du monde a l'entrée d'une ile pirate que j'ai quasiment bâti de mes mains, j'ai du mal à me dire que je rentre chez moi.
Mais bon, plutôt me tirer une balle tout de suite que de retourner me terrer la bas pour jouer les terriens. Mais ça pousse un peu à se demander si tout ça n'est pas une façon pas très originale de fuir le plus loin possible droit devant moi.
-Ça me donne un peu l'impression d’être coincé dans une boucle temporelle. Tu vois, c'est la quatrième fois que je débarque à Armada pour y remettre de l'ordre. Et à chaque fois j'ai l'impression de rejouer la même pièce. A tous les coups il va y avoir encore des gens persuadés que cette fois ci c'est la bonne et qu'ils sont assez balaises pour me disputer la place, et je vais devoir encore leur prouver le contraire. Bon, dans le fond ça fait partie du jeu, et je suppose que ça doit leur aller aussi, mais qu'est ce qu'on perd comme temps en formalités à chaque fois...
Cela dit, y'a quelques têtes que je serais content de revoir quand même.
Et Izya est évidemment de celles la. Je me demande lequel de ses deux prétendants a survécu à la bataille contre Teach. Reyson j’espère, il a un humour que je trouve un peu trop souvent douteux mais je n'aimais vraiment pas l'autre.
Baissant les yeux vers le môme au nom d'amiral, je bloque la barre du genou le temps de l'attraper pour le poser en hauteur et lui montrer la haute structure colorée qui dépasse de la périphérie centrale d'Armada.
-Ça gamin, c'est l’atterrissage du dragon. Si elle est quelque part, c'est peut être la bas.
Nous nous glissons sans encombre dans un canal assez large pour laisser passer des cuirassés, filant vers les cœur d'Armada jusqu’à que je fasse baisser les voiles, nous laissant aller sur notre erre jusqu'au bassin central, essentiellement occupés par une paire de vieux cuirassés Sengoku peints en rouge entre lesquels je viens accoster.
-Et maintenant, plus qu'a voir si on vient nous accueillir en tirant la gueule ou en nous tirant dessus...
"Je ne sais pas trop, je ne sens pas une grande liesse populaire pour ton retour. Et quitte à choisir, je préférerai qu'on me fasse la tête plutôt que la peau..."
Mais ça, ce serait trop beau. Il y a une espèce de type qui vient d'atterrir sur notre navire. Le monsieur est si massif que son arrivée fait grincer les planches du pont et tanguer le bateau.
"Oh, c'est Sergio l'enclume Gonzales! J'ai sa figurine!" s'exclame mon petit garçon.
Ce qui signifie donc que le gars à une prime de plus de cent millions sur sa tête. D'ailleurs, le gars ne se pose pas de questions et se dirige d'un pas lourd et résolu vers Red. Immédiatement, je m'interpose.
"Minute papillon, tu nous fait quoi là?"
"J'vais m'faire Red!" répond-t-il aussi sec en s'apprêtant à m'écarter d'un bras.
"Je ne suis pas sûre que Red soit de l'autre bord..." me sens-je obligée de préciser.
"J'parlais pas lit'ral'ment! Nomdidiou!" dit-il, la colère empourprant la voix.
"Bah, pour ça, il faudra me passer sur le corps!" siffle-je.
"Bah, ça, s'ra après!"
"Je ne parlais pas littéralement, nom d'une biscotte!" peste-je.
"T'inquiètes, m'occuperais d'toi après!" lance-t-il, avec une voix gluante.
"Oh, toi, je fais te faire fondre…"
"C'est d'jà, l'cas, p'pée!" minaude-t-il en passant sa main sur mon visage.
"Oh, par contre, cette fois, je parlais littéralement."
Il ne se rend compte que trop tard qu'il a du poison dissolvant sur la main et que cette dernière est littéralement en train de fondre. Il hurle comme une gamine et file plonger dans l'eau en espérant y diluer le poison. Grand bien lui en a pris, ça lui a sauvé sa main, mais il ne pourra pas s'en servir avant longtemps. Je me tourne alors vers Red mais c'est mon garçon qui me coupe.
"Waaaaah maman, comme t'es trooooop forte!"
J'ai du mal à dissimuler un sourire gêné. Je me gratte l'arrière de la tête avec la main droite.
"C'est le super pouvoir des mamans!" lance-je en pliant mon bras gauche pour gonfler mon biceps. "Bon, Red, je crains que tu n'y couperas pas, il va falloir que tu réclames encore ton dû. Et je vais t'aider!"
-Alors ? Quelqu'un d'autre veut se mesurer à la demoiselle ?
-Vous êtes vraiment le capitaine Red ?
-Vous avez pas son chapeau !
-Forcément ! Il est enterré sur la main Rouge !
-Red ?
-Non, le chapeau.
-Pas super bien enterré à mon avis...
Un torrent de Ténèbres jaillit de mon corps pour se répandre sur les quais autour de nous comme une nappe de brumes descendant des montagnes, en quelques secondes plus personne ne voit ses pieds, tous perdus dans l'épais brouillard noir, et les conversations se font soudain plus discrètes, et les questions qui doutent, nettement moins virulente.
-RED ??!
Ah, voila enfin la réaction de quelqu'un qui me connait, ça ça fait plaisir, même si la silhouette barbue, chapeautée et plus décorée de bijoux et de signes ostentatoires de richesse qu'adore Malatesta n'est pas celle que j'avais le plus envie de revoir. Au moins la panique et l'incrédulité dans sa voix sont authentique, et rien que pour ça, je suis content de le voir.
-Mais vous êtes mort !
-J'étais, mais je vais mieux. T'imagine ? J'ai tellement changé que je suis presque content de te voir.
En quelques pas a travers la foule qui s'écarte précipitamment de mon chemin, je rejoins rapidement l'usurier pour lui coller un claque fraternelle sur l'épaule pendant qu'il s'efforce de se composer un visage souriant et avenant alors qu'il a plutôt l'air du type qui vient de mordre dans la punaise trouvée dans sa salade.
-Jeska, je te présente Don Edouardo Malatesta, Numéro Un des Usuriers,
-Oh numéro deux... Toujours après vous monsieur Red.
-Un type capable de retourner sa veste si vite qu'il peut tenir une conversation avec deux personnes en même temps en faisant croire à chacun qu'il est un allié fidèle... Bon, ou sont Izya et Reyson ?
-La dragonne est partie pour les Allods et le pirate l'a suivie.
-T'as du faire la gueule quand elle est revenue hein ? Faut que t’arrêtes de croire que tu peux devenir numéro un Malatesta, tu te fais du mal.
-Vous étiez mort !
-Si tu savais comme je déteste te décevoir... Bon Baker et Marvin sont la ?
-Ils sont revenus aussi oui. Ils doivent être sur les navires... Je suppose...
-Parfait. Alors va les chercher et envoie les à l’atterrissage, ça fait un mois que je rêve d'un sauna et je suis pas le seul. Ensuite tu diras à tout le monde que je suis revenu et tu reviens me voir, je vais avoir besoin d'un point détaillé sur ce que j'ai loupé. Et passe le mot pour Jeska et le môme aussi, ils sont dans l'équipage.
-On va a atterrissage du dragon ?!
-Ouais gamin, on y va.
Heureusement pour nous un type important vient de reconnaitre Red. ça calme directement la foule. Tant mieux! Car, même si j'en ai l'air, je ne suis pas impatiente de creuser un sillon sanglant dans la population d'Armada. Mais je sais bien que, dans cette fosse aux requins, c'est manger ou être mangé. D'autant plus que je connais bien mon tempérament de petit poisson de flaque d'eau. Le même caractère qui fait que je ne proteste même pas quand Red nous intègre, Sakazuki et moi dans son équipage. Je me contente de suivre le boss dans son domaine, en prenant bien soin de ne pas trop m'éloigner de lui. Voilà donc notre groupe de prisonniers parissiens, habillés comme des pouilleux, qui traverse l'île artificielle jusqu'à l'atterrissage du dragon. Hormis Red, qui fait comme s'il était chez lui, ce qui est le cas d'ailleurs, on avance tous lentement, un peu penauds. Comme si soudain, on passait de clochard à millionnaire en un claquement de doigts.
C'est alors que Malatesta nous propose un brin de toilette. Proposition immédiatement acceptée par Red. Après plusieurs semaines de voyage sans savon, une bonne douche nous fera du bien! Des nouveaux habits aussi! Ainsi, une bonne heure plus tard, me voilà propre et pimpante. Avec mon petit bout d'homme, j'attends le retour de mes compagnons. Qui a dit que c'étaient les femmes qui passaient le plus de temps dans la salle de bains? Bref, des tenues mises à ma disposition, j'ai choisi une robe courte et près du corps, des grandes bottes, des gants qui remontent jusqu'au dessus du coude. Et je troque mon bandeau contre une paire de lunettes de sommeil. Dieu que ça fait du bien de se sentir fraîche dans des habits confortables!
Malatesta, quant à lui, à profité de ce temps pour battre le rappel. Et les grands noms d'Armada commencent à affluer, mais… toujours pas de Red à l'horizon!
-Le look naufragé ça fait peut être encore recette chez les nostalgique de la piraterie a l'ancienne, mais ça fait du bien d'en aitre débarrassé hein ?
Comme moi Jeska a repris figure humaine, et nous ressemblons enfin à autre chose qu'a une campagne de dons pour disparus en mer. Ouais, ça fait fait un bien fou de pouvoir bouger sans se sentir confit dans une croute de sel et de pouvoir à nouveau sentir plus loin que sa propre puanteur.
Je crois qu'avec l'age je deviens un peu trop tendre pour faire un vrai loup de mer. La faute probablement, du choix des cuirassés à vapeur version luxe plutôt que des petites frégates légères et surchargés qu'on attribue le plus souvent au pirate classique.
-Désolé d'avoir tardé autant, j'ai du gérer le défilé des types qui venaient me pincer pour vérifier que j'étais pas mort, du coup ça a pris un certain temps. Mais pour résumer tout baigne. J'ai l'impression que rien n'a bougé ou presque pendant ma période au frigo. Les gens du coin ont réussis à ne pas s'écharper, Reyson et Izya ont joués les soupapes de sureté à merveille et su canaliser tout le monde, et il parait que j'ai eu droit à un super enterrement.
Enfin, mon chapeau y a eu droit en tout cas. Du coup ils sont en train de le déterrer pour me le rendre... Des types sympas.
Bref, je vais devoir passer quelques jours à faire le point sur la situation, resserrer quelques vieux serments, faire le tour des contacts. J'ai dans l'idée que le Malvoulant va pas trainer et je préférerais frapper en premier plutôt que d'attendre qu'il nous tombe dessus.
Si tu veux que je te présente à l'équipe c'est le moment. Si tu veux essayer de disparaitre pour lui échapper c'est probablement le moment aussi.
Tu n'as qu'a me dire.
Je souris. Même s'il sait que je n'ai pas vraiment le choix, Red à l'élégance de me laisser la porte ouverte. En effet, je pourrais fuir maintenant. Mais pour aller où? Et même si je trouve un trou où me terrer, combien de temps avant que le Malvoulant ne me retrouve? Ou la Marine? Ou Jack, le corsaire? Plus je vis, et plus ma la liste des gens qui rêvent de me voir morte s'allonge… c'est désespérant! Fuir maintenant, c'est me condamner à fuir tout le temps. Et franchement, j'aurais sans mal considéré l'option si je n'étais pas seule dans l'équation. Mais il y a mon petit bout d'homme. Et je pense que j'ai mieux à lui offrir qu'une vie de cavale et de peur.
Alors va pour Red et son plan de folie. A mes yeux d'aveugle c'est toujours mieux que l'autre solution. Et, comme souvent dans ma vie, je me trouve à devoir choisir par défaut entre le moins pire de deux maux. Alors, oui, je souris. Plus pour donner l'illusion que j'ai le contrôle de la situation que par réel contentement. Mais je ferais avec. Je m'approche de mon capitaine autoproclamé, puis soudainement, je me retourne. Je lui lance ensuite, par dessus mon épaule.
"Oh, tu sais, Red, avec tout ce qu'on a vécu. Toi et moi, on est unis pour le meilleur et pour le pire. Un peu comme un mariage, mais sans le plaisir de la bagatelle."
Oui, je l'allume un peu. Quoique, je serais bien embêtée d'aller jusqu'au bout s'il jamais il se laissait prendre au jeu. Sakazuki ne comprend pas trop ce que je viens de dire alors, il demande confirmation.
"Alors on reste?"
"Oui, mon ange, on reste."
"On verra Izya? Pour de vrai?"
J'acquiesce d'un signe de tête, et mon enfant me répond par un petit glapissement enjoué. D'une main, je la pose sur mon épaule droite, et j'emboite le pas de Red qui nous guide vers l'Atterrissage du Dragon. A la rencontre de grands noms de la flibuste.