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Une évasion, une rencontre, un destin [PV Rafaelo]

Combien de temps cela faisait-il ? Quelques semaines ? Quelques mois ? Seule la date sur le journal du garde lui permettait de savoir depuis quand il vivait dans ce trou à rats. Un an et trois mois. Il perdait la notion du temps, les journées se ressemblaient toutes.

Qu’avait-il fait pour en arriver là ? Passer d’honnête chasseur de primes au train de vie commun à prisonnier d’une cellule de 5 mètres carré pour deux. Quelle injustice. Qu’avait-il réellement fait de mal ? Avoir été en contact il y a dix ans de cela avec Tim ? Qui aurait soi-disant fomenté une rébellion contre le gouvernement de Goa ? Ce petit si chétif, toujours peureux et qui ne faisait que suivre le groupe d’amis qu’ils avaient à l’époque pour ne pas se retrouver seul à Grey Terminal ? Il n’y croyait pas, et de toute manière qui pourrait croire aveuglément les paroles d’un Dragon Céleste, ceux pour qui le monde entier est un gigantesque terrain de jeu ? Ces êtres répugnants aux pouvoirs infinis, se permettant de faire tout ce qui leur plaît comme se permettre de réduire en esclavage quiconque un peu curieux à leurs yeux, de manger les mets les plus rares de ce monde tandis que d’autres triment pour simplement avoir un crouton de pain pour subsister ? Et tout ça en utilisant la Marine comme leur armée privée qui doit répondre à chacun de leur besoin ? Une vaste blague pour Shin. Il avait en horreur ces personnalités qui avaient tout sans rien faire.

Les bruits de pas de son co-détenu, Akira, le sortit de sa réflexion. Il observa une fois encore leur cellule, comme si quelque chose avait pu changer depuis qu’il s’était perdu dans ses pensées. De simples couchettes superposées avec comme sommier une planche de bois irrégulière et de la paille pour se réchauffer. Une planche de bois suspendue servait de banc, un lavabo des plus simples pour entretenir un semblant d’hygiène et des toilettes. Le sol en pierres n’apportait aucune chaleur, et de larges barreaux en acier constituaient la porte de la cellule. D’autres étaient disposés à la fenêtre qui ressemblait d’ailleurs plus à une sorte de meurtrière laissant passer un filet de lumière pâle dans l’obscurité de la cellule. Shin leva les yeux vers celle-ci et entraperçu des nuages gris ainsi une fine pluie tandis que le vent vint frapper de manière cinglante son avant-bras.

Un garde était assis au milieu de la longue allée menant aux nombreuses cellules des détenus de moyenne envergure, il sifflotait en lisant le journal quotidien. Shin décida de l’interpeller :

"- Eh toi là, le garde ! J’aimerai parler à Sohalia Niveren. Je la connais, elle saura que je n’ai rien à faire ici !

- Je t’ai déjà dit que la Sergent d’élite Niveren n’est pas là et que de toute manière, c’est moi qui suis en charge ici. Maintenant retourne gentiment croupir dans ta cellule et arrête de m’emmerder, détenu numéro 1784." répondit le garde, accompagnant ses paroles d’un rire gras

Le Raïma s’assit sur le banc, le son de ses menottes en acier ainsi que le boulet d’une trentaine de kilos attaché à sa cheville gauche résonna contre les murs de pierres. L’heure du repas approchait et un nouveau garde prit la place du marin d’élite qui avait répondu à l’ancien chasseur de primes. Le bruit des plateaux repas sur le sol humide attira l’attention de Shin. Il attrapa un morceau de pain dur et croqua dedans à pleines dents. Une fois leur repas léger ingéré, ils furent appelés pour les travaux d’intérêts généraux qui rythmaient les journées du jeune homme depuis maintenant plus d’un an.

Lui et Akira furent emmenés hors de leur cellule, sous bonne garde. Trois marins d’élite les accompagnaient à travers le dédale constituant la prison de la 102ème brigade d’élite. Ils traversèrent d’abord le long couloir précédemment cité, passant devant les geôles des autres prisonniers pour arriver dans la grande cour. Celle-ci était entourée de hauts murs de pierres avec des miradors à chaque coin où des soldats étaient postés. D’autres patrouillaient en haut des murailles, fusil chargé à l’épaule et sabre à la ceinture. L’albe repéra deux gardes à chaque mirador et dix autres en patrouille sur les hauts édifices de roche.

Les marins d’élite désignèrent des piles de caisses contenant sûrement de la nourriture ou de l’alcool pour la brigade entière. Les deux co-détenus se mirent à la tâche, transportant celles-ci jusqu’aux cuisines, toujours sous l’étroite surveillance de leurs indésirables accompagnateurs. De plus, les soldats sur les murs les observaient aussi du coin de l’œil. La pluie mouillait l’uniforme à bandes larges de couleur noire et blanche du Raïma et rendait ses mains glissantes. Les caisses en bois semblaient pouvoir lui glisser des mains à tout moment, mais il les agrippa bien pour ne pas être roué de coups si par malheur l’une d’elle lui échappait.

Ce qu’il aurait donné pour ne plus avoir ces menottes et pouvoir s’échapper de ce quotidien infernal. Il n’était clairement pas sûr d’être en capacité de pouvoir ressortir d’ici vivant : une brigade d’élite entière y résidait, mais il n’en pouvait plus d’être enchaîné, en cage. Il pourrait au moins mourir en essayant.
Transporter les caisses pour les soldats, ça ne l’enchantait pas. En plus d’être un animal en cage, il devait rendre service à ses geôliers. Et ce, tous les jours. Pendant un moment d’inattention des gardes, son co-détenu Akira vint lui donner un petit coup de coude.

"- T’inquiète, je te dis que la Révolution va bientôt venir nous chercher, j’en suis sûr. Je les ai contactés et ils ne laisseraient jamais des partisans de la cause croupir en prison. Je te le dis, ils vont venir et bientôt. Sois patient ! " chuchota le Révolutionnaire, un grand sourire se dessinant sur ses lèvres.


*Si tu le dis … Mais ça fait des mois que tu me répètes la même chose et toujours rien en vue …* se dit Shin pour lui-même, presque désespéré à l’idée de finir ses jours entre ces murs.

A la fin de la journée, une fois le travail effectué ils furent rapatriés dans leur cellule. Le repas fut vite expédié, et au lieu de s’ennuyer il valait mieux dormir. Le temps passe plus vite lorsque l’on dort.
Il ne fallut pas longtemps à Shin pour sombrer dans le sommeil et au réveil, il sentit que quelque chose serait différent aujourd’hui. Comme une intuition … Peut-être qu’Akira avait raison ? L’armée révolutionnaire allait venir les chercher ?

Telles furent les questions qui lui traversèrent l’esprit quand il ouvrit les yeux. Il devait être environ six heures du matin à en juger par le faible rayonnement du soleil à travers les nuages sombres et la pluie, toujours présente.
    FB ~ Early 1627


    Un signe de la tête. Des formes noires attachées à des cordes le long d’un mur lisse. Masqués, emmitouflés dans leurs sombres tenues. Plus haut, un autre, sur le toit. Il releva les volets de la lanterne. Trois fois. Le signal était donné. Bien. Ils avaient trois minutes. Agiles, les silhouettes grimpèrent et enjambèrent le parapet pour se retrouver aux côtés d’un corps inconscient. Une bouteille à la fin, de la bière versée sur le torse. Peu de chance qu’il se réveille avant quelques dizaines de minutes. La lanterne avait été posée, encore allumée, à côté de lui. Le sang qui avait coulé de sa blessure à la tête avait été nettoyé mais de l’agent censé leur ouvrir la voie : nulle trace.

    Les trois révolutionnaires s’accroupirent à l’ombre d’un créneau, dardèrent un regard dans la cour intérieure. Ils étaient entre chiens et loups, l’heure à laquelle les équipes tournaient. Il ne faudrait pas longtemps avant que le jour ne s’impose et rende leur action compliquée, mais déjà l’équipe de diversion devait s’occuper de … Une grande explosion retentit dans les entrepôts d’armes jouxtant la prison. Une fumée noire et âcre s’en éleva, puis le tocsin résonna. La fourmilière se mit en branle et alors que les matons dirigeaient leur attention vers l’acte terroriste, les soldats en garnison s’armèrent et se préparèrent à vider les lieux. Pas de quoi vider l’endroit, mais de quoi attirer l’attention. Un vrai tour de magie, mais il y avait de fortes chances que le sang coule quand même.

    Le son de clefs tintant sur le sol fit sursauter les trois révolutionnaires. Leur allié se tenait là, devant eux. Droit comme un i, cintré dans une tenue noire, ornée de symboles métalliques. Une capuche stylisée cachait son identité et de nombreuses petites armes étaient disposées à sa ceinture. Une longue rapière pendait à son côté, de simple facture. L’une de ses mains était gantée, l’autre recouverte d’une sorte de gantelet métallique qui s’enfonçait sous la demi-cape qu’il portait.

    « Comment t’as … » chuchota l’un d’eux.

    L’autre le coup d’un geste. Leur allié partait déjà devant eux, aussi silencieux qu’un loup. Sa ceinture revêtait un signe bien particulier. Une sorte de compas, ou une lettre stylisée. Mais, surtout, c’était l’écusson accroché sur son épaule qui l’avait arrêté. C’était un assassin révolutionnaire, un membre de la Négociation. Il était rare qu’ils soient dépêchés sur ce type de mission, mais il paraissait que pour libérer Akira, la cellule locale avait fait mander de l’aide. Ils ne l’avaient pas vu avant le début de l’opération mais on leur avait répété d’avoir confiance. Ce qu’ils avaient fait jusqu’à présent. Ils étaient réputés pour être de véritables fou furieux fanatiques, prêt à donner leur vie pour la Cause, ayant pour la plupart beaucoup de sang sur leurs mains. Le côté le moins reluisant de leur combat. Ils s’enfoncèrent dans les méandres de la prison, devant presque courir pour suivre la trace de l’assassin. Çà et là, des corps étaient dissimulés. Ils avaient l’air assommés, et pas tués. Et c’était ce qu’ils espéraient. Il était dérangeant d’avoir de tels meurtriers dans leurs rangs, et certains avaient une bien sombre réputation. La Main Gauche du Seigneur Ombre, par exemple … Le boucher de Goa, si on en croyait le Gouvernement.

    Ils peinaient à suivre le rythme, mais l’individu savait exactement où aller. Ils finirent par arriver devant une porte de prison close. L’assassin les attendait là. Il soupira. Heu … elle soupira. Une voix fluette, légère. Elle fit signe à l’un des trois d’ouvrir la porte. Dehors, des cris se faisaient entendre. La traque des terroristes continuait. Ils ne tarderaient pas à voir que quelque chose clochait au sein des geôles. La clef crissa, la porte grinça. Deux hommes.

    « Lequel de vous deux vient de Goa ? » fit la jeune femme, d’un ton bien trop sérieux pour son timbre cristallin.


    Dernière édition par Rafaelo le Lun 07 Juin 2021, 22:55, édité 1 fois
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    Shin ouvrit les yeux. La lumière faiblarde recouverte de lourds nuages gris arrivait difficilement jusqu’à son visage. Une légère brise et une pluie lancinante étaient présentes en ce début de journée. Il s’assit sur son lit en hauteur … Comment pouvait-on dormir convenablement avec un boulet en métal ainsi que des menottes épaisses de plusieurs centimètres … Le RaÏma réussissait à garder un capital sommeil correct même si les conditions d’enfermement ne lui permettaient pas d’être dans une forme olympienne. Ses jambes pendouillaient dans le vide, les fesses au bord de sa couchette de fortune. Il observait le ciel comme si ce petit quelque chose du quotidien était l’un de ses désirs les plus ardents : pouvoir de nouveau marcher sous le ciel en toute liberté.

    Il sauta avec l’agilité d’un félin pour réatterrir sur le sol dur et froid de la cellule. Il eut un petit haussement de lèvre lié au contact avec la pierre fraîche et humide … Sensation désagréable il faut le dire. Il s’approcha du petit évier qui leur servait, à lui et à Akira, à faire une toilette sommaire. Il tourna le robinet vers la droite et de l’eau tiède en sortit doucement. Le bruit de l’eau était apaisant, l’un des seuls moments qu’il appréciait : il était le seul éveillé, le bruit de l’eau coulant et la voix des oiseaux avec un faible halo de lumière. Un moment de tranquillité rare dans cette prison. Il s’aspergea allégrement le visage avec l’eau claire du robinet pour se rafraîchir et se réveiller doucement quand soudain … Un énorme bruit retentit … Une explosion ? La prison se faisait attaquer ? Il n’aurait aucune réponse à ses questions mais préféra réveiller son compagnon de cellule.

    « Akira ! Akira ! Réveille toi putain ! Y’a eu une énorme explosion ! » cria-t-il en secouant sans aucune once de douceur l’homme d’âge moyen aux cheveux et à la barbe poivre et seul qui se trouvait encore dans les bras de Morphée.

    Le dénommé Akira ouvrit un œil, dévisagea le jeune homme. Il ne fallut pas longtemps pour qu’un grand sourire se dessine sur ses lèvres gercées.

    « Je te l’avais dit, ils sont venus ! Ils viennent nous chercher ! Je leur dirai que tu es un allié de la cause maintenant, et ils te feront sortir ! Je te l’avais dit ! » s’écria-t-il comme un dément, sautillant partout dans la cellule faisant retentir le grincement de son boulet sur la pierre.

    *Réellement ? Ca devait être simplement un exercice pour les soldats, ou une mauvaise manipulation lors de la préparation du petit déjeuner … Rien qui ne vaille le coup de se remplir de joie …* pensa l’homme à la crinière blanche.

    Tous les prisonniers commençaient à se réveiller à la suite de cette grosse détonation. Certains étaient même déjà bien éveillés puisqu’ils criaient à la mutinerie, faisant trembler les barreaux pour créer un vacarme assourdissant. La prison se transforma en vraie fourmilière, tous les gardes grouillaient tels des insectes en panique. Certains matons essayaient de calmer les prisonniers sans grand succès, d’autres courraient avec des seaux d’eau et certains essayaient de trouver ce qui avait bien pu se passer. On pouvait régulièrement entendre des gardes vociférer.

    « Trouvez ces putains de terroristes ! Ils ne doivent pas s’en sortir vivant ! Tirez à vue ! »

    Des gardes par dizaines se ruaient dans les diverses pièces de la prison, faisaient des allers retours armés de leur fusil et de leur sabre à la ceinture.

    *Il y aurait vraiment un attentat ? Akira avait donc raison ? L’armée révolutionnaire avait finalement décidé d’agir pour les chercher ?*

    Soudain une ombre apparut devant leur porte de cellule. Une personne relativement petite, fine à en croire ce que laissait transparaître sa sombre tenue composée d’un pantalon moulant, d’une chemise cintrée et d’une capuche recouvrant l’entièreté du visage. Une petite cape descendant jusqu'à la taille recouvrait les bras et les armes autour de la ceinture de cet individu inconnu tandis que quelques ornements métalliques scintillaient ainsi qu’une longue rapière. Trois autres hommes déboulèrent derrière et s’empressèrent d’ouvrir la cellule de Shin et d’Akira dans un grincement de barreaux métalliques caractéristiques des portes carcérales.

    La personne encapuchonnée avança dans la pièce. Akira tout excité ne s’arrêtait pas de sautiller de joie, sûrement avait-il reconnu quelques signes distinctifs des membres de l’armée Révolutionnaire mais une voix s’éleva, impériale. Une petite voix fluette mais autoritaire et digne.

    « Lequel de vous deux vient de Goa ? »

    Shin essaya de dévisager la personne. Il ne put distinguer que quelques traits du visage de la jeune femme… Il était difficile de distinguer quelque chose à cause de la pénombre qu’offrait la capuche noire. Il décida tout de même de répondre.

    « Je viens de Goa. Je suis Shin Raïma et ma mère, Roxy la Grande Faucheuse, tua pour Goa dans Grey Terminal afin d’obtenir la citoyenneté de la République. Voici Akira, mon compagnon de cellule. Et vous, qui êtes-vous ? Êtes-vous de l’armée Révolutionnaire ? » s’enquit-il, avec assurance même si dans son for intérieur il n’avait pas une once de sérénité.
      L’assassin secoua la tête. Ce n’était pas ce qu’il avait espéré trouver. Un contre poids contre le Gouvernement à Goa, un moyen de renverser les choses et de corriger ce que Fenyang lui avait pris. Il soupira de dépit puis fit basculer sa capuche en arrière, révélant son visage poupon dont un des yeux était barré par une cicatrice. Il fit glisser le foulard qui lui masquait le bas du visage pour révéler des lèvres pulpeuses. Ses yeux étaient de couleur différente, l’un gris sous la cicatrice et l’autre bleu océan. L’œil gris était étrange, comme si une brume constante tournait derrière l’iris de ce dernier. Les trois autres révolutionnaires passèrent devant lui et s’enfoncèrent dans la pièce. Ils commencèrent à essayer différentes clefs pour les libérer de leurs chaînes.

      « Ouais, on est venu vous sortir de là. Je suis Tim, on est venu chercher Akira et un certain heu … Shin, c’est ça ? » répondit le premier d’entre eux, tout en essayant des clefs sans succès.

      Ils avaient apparemment ramassé ça sur le chemin. La jeune fille s’avança et les révolutionnaires la regardèrent d’un air interloqué. Peut-être ne s’attendaient-ils pas à ça, sous la tenue et la capuche. Quelque chose n’allait pas droit avec cette donzelle, ils pouvaient le sentir. A moins que ce fut autre chose.

      « Pas le temps pour les présentations. On parlera de ta mère plus tard. »
      fit-elle, puis elle s’avança et entreprit de manipuler la serrure des fers de Shin.

      La jeune femme posa ses mains dessus et sembla appliquer une légère pression. Le mécanisme cliqueta et d’un mouvement du poignet, elle ouvrit la serrure. Les fers tombèrent. Elle répéta l’opération sous l’œil étonné du dénommé Tim. Ces assassins révolutionnaires étaient plein de ressource, un peu trop même.

      « Je vous conseille de vous dépêcher, ils ne vont pas tarder à arriver. » commanda-t-elle à l’ensemble des révolutionnaires.

      Quelques secondes plus tard à peine, trois soldats firent leur apparition dans le couloir. Dans la panique générale, peut-être qu’un des gradés avait eu l’idée de génie de penser que tout ceci n’était qu’une diversion. La peste soit des gens futés. Mais trois soldats, c’était … bien peu. La jeune femme envoya une de ses nombreuses dagues à Shin et à Akira.

      « On fait vite, le plus efficace possible. Ne tuez que si c’est nécessaire. » ordonna-t-elle tandis que les soldats chargeaient.

      L’un d’entre eux fit demi-tour pour aller sonner l’alarme mais il fut projeté contre le mur par Rafaelo, qui comprima sa trachée de son avant-bras. Il était passé entre les deux autres qui chargeaient à une vitesse telle qu’il donnait l’impression de s’être téléporté. Une légère trace de son passage trônait derrière lui, pareil à de la fumée laissée là après une friction trop importante. Il appuya un peu plus fort et le marine tomba dans les pommes. Il se retourna pour voir où en étaient les autres. Pas de temps à perdre : l’effet de surprise ne durerait pas. Il n’en était pas à sa première évasion, et la dernière avait plutôt mal fini. A en voir l’état actuel du monde, il ne pouvait s’empêcher qu’il était un peu fautif de l’état des choses à présent. Un peu beaucoup, à vrai dire … Mais lorsqu’on partait en guerre, il fallait accepter de se salir les mains. Et la guerre … se menait sur de nombreux fronts. Une nouvelle explosion retentit dans la ville.

      Merde, c’était pas prévu ça …

      « Pourquoi deux explosions ? » fit-elle lorsque Tim arrivait à sa hauteur.

      « Je sais pas … ils ont dû se faire acculer et … »

      Il fut interrompu par une nouvelle explosion, qui fit trembler les murs cette fois-ci. Quelque chose n’allait pas, l’équipe de diversion semblait avoir quelques soucis. L’assassin soupira.

      « Vite, on se tire d’ici. »

      « Mais … et les autres ? »
      s’opposa Tim.

      Rafaelo soupira, regarda le reste de l’équipe. Les deux prisonniers qu’ils tenaient de libérer. Il serra les dents. Il fixa ses yeux dans ceux du chef de la petite unité révolutionnaire chargée de libérer Akira et Shin.

      « C’est toi le chef d’escouade, c’est à toi de voir ce que tu fais de ton escouade. J’ai été mandaté pour accomplir une mission, alors je l’accomplirai. » tonna la jeune femme d’un ton froid et sec.

      Libérer les deux prisonniers, certes … et le plus vite possible.
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