Pictoblague
Flashback
Une vaste fumisterie.
Voilà ce qu’était cette dernière affectation à Inu Town. Belphégor tirait le regard des mauvais jours, celui qui épousait parfaitement la forme d’un loup en colère. Des rides nauséabondes s’étaient formées sur son visage juvénile, et ses yeux, fixes et colériques, dévisageaient tous les imbéciles qui daignaient l’observer. Le prince Belphégor Harrington était d’une humeur massacrante, qui marquait la différence avec son attitude profondément positive. Et ce n’était pas les rues pavées qui arrangeaient la situation. La légère pluie venait juste de s’abattre sur les quelques milliers d’habitants que comptaient cette ville pittoresque où il ne se passait jamais rien. L’eau venait de faire ressortir la boue des pavés, et les bottes de Belphégor avaient désormais changé de couleur. Le noir était devenu un vulgaire marron boueux sans aucun style. Le manteau immaculé noué sur sa tête pour se protéger de la colère des nuages, Belphégor remontait la grande rue de la cité à vive allure. Chaque pas intensifié à la boue sur ses chaussures.
De son regard, Belphégor le percevait facilement : il y avait quelque chose d’impressionnant dans cette cité. Chaque habitant avait une mine renfrognée. Leurs visages étaient comme fermés, sans le moindre sourire. La pluie, probablement, y était pour beaucoup. Les fines gouttes s’imprégnaient avec facilité le tissu de la modeste chemise en satin noir que le prince avait revêtu, et pour dire vrai, il commençait à ressentir l’humidité qui avait élu domicile dans le tissu. Seule sa cravate pourpre semblait virevolter à travers la légère brise pour éviter les gouttelettes.
Et dans sa randonnée contre la pluie, Belphégor commençait à apercevoir la ligne d’arrivée. Devant lui, comme épargnée par la pluie et par le temps, il y avait un vieux magasin. Le bois décrépit composait sa devanture, sans panonceau pour marquer l’enseigne. Et cela était d’une évidence. Ici travaillait le noble Jaquemart. Le vieil homme n’avait pas besoin d’intronisation. Nul moine du temple bleu n’avait entendu les histoires légendaires de Jacquemart, le formidable poseur de rune. Bel’ avait grandit avec ses histoires. Mieux, il avait vu les plus beaux katanas marqués par les symboles mystérieux de l’artisan. Et avec le temps, Belphégor avait appris à respecter grandement le pouvoir mystique de ces runes. Elles étaient le simple témoignage de la grande dévotion des moines pour leurs divinités, et une promesse gravée dans l’acier pour leurs champions. Désormais, c’était à Belphégor de découvrir le secret.
S’arrêtant net devant la boutique, victime de la pluie qui devenait de plus en plus dense, Belphégor savait qu’il avait désormais rendez-vous avec son destin. La Déesse, Dame Destinée, était silencieuse. Elle ne susurrait aucun mot, ne soufflait aucune consigne. Voilà un ordre bien donné : poursuivre. Avancer. Pénétrer.
C’est avec motivation que Belphégor s’engouffra sur le porche, pénétrant la boutique avec vitalité. L’intérieur était chaleureux, Bel’ le perçu immédiatement ; et malgré cet accueil vivifiant, le prince ne sentit aucun regard. Il arracha alors subitement la veste qu’il avait noué autour de sa tête pour se protéger, laissant ses cheveux blonds respirer. La veste tomba lourdement au sol sur le paillasson, à l’entrée. Belphégor fit un pas en avant, abandonnant alors la veste derrière lui, seul élément l’identifiant comme membre de son organisation, la Marine.
« Maître Jacquemart ! » cria-t-il, espérant trouver le fameux maître qu’il n’avait jamais vu. Mais la seule chose qu’il vit fut des cheveux argentés, et devant le silence morose de la déesse, Belphégor avançant vers ces cheveux. « Maître, laissez-moi requérir votre aide, je vous prie ! » Belphégor ploya la tête. Il n’avait aucune idée de comment demande de l’aide. Il ne l’avait jamais fait. Pire, sa fierté le privait souvent de l’aide des autres. Mais pour une fois, Belphégor avait besoin de la précieuse expertise du maître Jacquemart. Alors, il arracha de son étui le boken, ce sabre en bois où était gravés des runes. Ce sabre, il lui avait été confié par les moines du Temple bleu ; alors c’était forcément le célèbre artisan qui avait gravé le message qu’il refermait. Il était donc le seul espoir de Belphégor. Il n’hésita pas, fierté enfermée bien loin, à agiter respectueusement le sabre, pour requérir l’aide du plus célèbre des graveurs. « Vous devez m’aider à comprendre le message de la déesse Destinée ! »
Voilà ce qu’était cette dernière affectation à Inu Town. Belphégor tirait le regard des mauvais jours, celui qui épousait parfaitement la forme d’un loup en colère. Des rides nauséabondes s’étaient formées sur son visage juvénile, et ses yeux, fixes et colériques, dévisageaient tous les imbéciles qui daignaient l’observer. Le prince Belphégor Harrington était d’une humeur massacrante, qui marquait la différence avec son attitude profondément positive. Et ce n’était pas les rues pavées qui arrangeaient la situation. La légère pluie venait juste de s’abattre sur les quelques milliers d’habitants que comptaient cette ville pittoresque où il ne se passait jamais rien. L’eau venait de faire ressortir la boue des pavés, et les bottes de Belphégor avaient désormais changé de couleur. Le noir était devenu un vulgaire marron boueux sans aucun style. Le manteau immaculé noué sur sa tête pour se protéger de la colère des nuages, Belphégor remontait la grande rue de la cité à vive allure. Chaque pas intensifié à la boue sur ses chaussures.
De son regard, Belphégor le percevait facilement : il y avait quelque chose d’impressionnant dans cette cité. Chaque habitant avait une mine renfrognée. Leurs visages étaient comme fermés, sans le moindre sourire. La pluie, probablement, y était pour beaucoup. Les fines gouttes s’imprégnaient avec facilité le tissu de la modeste chemise en satin noir que le prince avait revêtu, et pour dire vrai, il commençait à ressentir l’humidité qui avait élu domicile dans le tissu. Seule sa cravate pourpre semblait virevolter à travers la légère brise pour éviter les gouttelettes.
Et dans sa randonnée contre la pluie, Belphégor commençait à apercevoir la ligne d’arrivée. Devant lui, comme épargnée par la pluie et par le temps, il y avait un vieux magasin. Le bois décrépit composait sa devanture, sans panonceau pour marquer l’enseigne. Et cela était d’une évidence. Ici travaillait le noble Jaquemart. Le vieil homme n’avait pas besoin d’intronisation. Nul moine du temple bleu n’avait entendu les histoires légendaires de Jacquemart, le formidable poseur de rune. Bel’ avait grandit avec ses histoires. Mieux, il avait vu les plus beaux katanas marqués par les symboles mystérieux de l’artisan. Et avec le temps, Belphégor avait appris à respecter grandement le pouvoir mystique de ces runes. Elles étaient le simple témoignage de la grande dévotion des moines pour leurs divinités, et une promesse gravée dans l’acier pour leurs champions. Désormais, c’était à Belphégor de découvrir le secret.
S’arrêtant net devant la boutique, victime de la pluie qui devenait de plus en plus dense, Belphégor savait qu’il avait désormais rendez-vous avec son destin. La Déesse, Dame Destinée, était silencieuse. Elle ne susurrait aucun mot, ne soufflait aucune consigne. Voilà un ordre bien donné : poursuivre. Avancer. Pénétrer.
C’est avec motivation que Belphégor s’engouffra sur le porche, pénétrant la boutique avec vitalité. L’intérieur était chaleureux, Bel’ le perçu immédiatement ; et malgré cet accueil vivifiant, le prince ne sentit aucun regard. Il arracha alors subitement la veste qu’il avait noué autour de sa tête pour se protéger, laissant ses cheveux blonds respirer. La veste tomba lourdement au sol sur le paillasson, à l’entrée. Belphégor fit un pas en avant, abandonnant alors la veste derrière lui, seul élément l’identifiant comme membre de son organisation, la Marine.
« Maître Jacquemart ! » cria-t-il, espérant trouver le fameux maître qu’il n’avait jamais vu. Mais la seule chose qu’il vit fut des cheveux argentés, et devant le silence morose de la déesse, Belphégor avançant vers ces cheveux. « Maître, laissez-moi requérir votre aide, je vous prie ! » Belphégor ploya la tête. Il n’avait aucune idée de comment demande de l’aide. Il ne l’avait jamais fait. Pire, sa fierté le privait souvent de l’aide des autres. Mais pour une fois, Belphégor avait besoin de la précieuse expertise du maître Jacquemart. Alors, il arracha de son étui le boken, ce sabre en bois où était gravés des runes. Ce sabre, il lui avait été confié par les moines du Temple bleu ; alors c’était forcément le célèbre artisan qui avait gravé le message qu’il refermait. Il était donc le seul espoir de Belphégor. Il n’hésita pas, fierté enfermée bien loin, à agiter respectueusement le sabre, pour requérir l’aide du plus célèbre des graveurs. « Vous devez m’aider à comprendre le message de la déesse Destinée ! »
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