- Papa, Papa tu m’as toujours pas raconté l’histoire …
- Quelle histoire exactement ? Que je répond à la petite fille aux cheveux blonds et aux yeux d’azur, comme ceux de sa maman.
- Celle de cette photo, dit ma jeune demoiselle Jefferson, pointant du doigt une image prise quelques années plus tôt, devant un manoir du Royaume de Bliss. Je veux savoir qui sont toutes ses petites filles ! Pourquoi je ne suis pas dedans ? Et pourquoi j’ai l’impression que tu n’es pas content d’être là ? Fit ma jeune fille, en dévoilant toutes ses dents d’un large sourire coquin, comme toute la famille sait le faire.
Tu sais, fille, il y’a des histoires qui ne méritent pas d’être racontées, mais je vais faire une exception pour ton jolie minois, et te raconter exactement comment tout cela s’est passé, et dans les moindres détails. Ton papa, il n’a pas toujours été sage mais cette fois là il n’avait rien fait pour mériter ça. Cette bande de fille me file encore la frousse et des sueurs froides la nuit. Comme quoi il en faut peu pour me battre à plat de couture, et que mes ennemis sont moins dangereux que des gamines de dix à douze ans. Hahaha. Cette année là, nous étions en 1627 pour être exact, les ressources de l’île s’appauvrissaient à cause d’un climat rude et montagnard, venu des montagnes de Drum selon les spécialistes de la météorologie. Les cultures étaient au point mort, les paysan craignait la disette, et le gouvernement faisait la sourde oreille à toutes les demandes de réduction des taxes que l’on payait pour appartenir au système du Gouvernement Mondial. C’était pas jojo, la situation était tendu, les gens bien plus encore. On était à la limite de voir des émeutes se déclencher dans les rues de notre petite île bien tranquille.
Ton papa, bon samaritain dans l’âmeencore à cette époque là, avait les cheveux court et une barbe bien entretenue. Il voulait faire de grandes choses pour le monde, et pour l’île que tu habites. J’avais presque des ambitions politiques en janvier 1627, et je faisais tout mon possible pour améliorer les choses. Comme tu le sais, papa a parfois travailler avec des criminels, parfois avec des justiciers, et encore d’autre fois, c’était au service de la marine.
- Parce qu’il y’a une différence entre la Justice et la Marine ? Fit ma petite fille avec les yeux hagards, écarquillées d’une surprise toute enfantine.
- Bien sûr, la Justice est un concept, que beaucoup d’hommes ont du mal à suivre, tellement il est vaste et vague !Alors que le justicier poursuit un idéal, un homme lui, travaille pour lui en tout premier lieu, est-ce que tu comprends la différence ? Elle hocha de la tête, d’une façon terriblement mignonne.
Je continue mon histoire… Ton papa ne s’embarrassait pas des idéaux des gens, il essayait avant tout de les plier à sa volonté, de les déformer suffisamment pour les faire entrer dans son propre moule. J’ai donc souvent eu affaire à des mondes radicalement différents, se touchant sans jamais se comprendre. A la manière d’un vase communiquant, quand l’un se vidait, l’autre se remplissait. Et il en était ainsi depuis des millénaires, et sans doute pour des milliers à venir encore. Pour sauver notre île de la faillite, et de la banqueroute, j’avais contacté de nombreux autres pays. Mais il n’y en avait un qui répondit tout de suite : Le Royaume de Bliss et sa petite noblesse plus particulièrement. Un courrier fut envoyé directement chez nous, et je le recevais tandis qu’on changeait encore tes couches. On me conviait à une rencontre avec les nobles de Bliss, et je devais me dépêcher pour être à la date et l’heure précise, au port du royaume. Envoyant ma réponse, je me dirigeais vers les quais et débarquait le navire appartenant à la société d’amarrage de ton papy.
L’aventure commençait alors pour moi, sans que je ne le sache vraiment … Une aventure qui me mènerait au seuil de ma patience et de mon endurance, et qui me donnerait un aperçu de ma vie future, avec une petite fille comme toi. Je pris le navire direction Bliss, et je fut porté par des vents favorables et chanceux, qui me firent voler sur les flots pareil à un goéland. La goélette par ailleurs, était maniée par des hommes de la compagnie du père de ta mère. Ils étaient tous avenant, tout mielleux, et surtout fervent croyant en mes capacités à rétablir l’île à sa situation passée. Compétents, ils me menèrent à bon port tandis que je préparais ma tenue, et affutait mes arguments comme ma hache de bucheron.
Nous étions donc en janvier 1627, à midi pile, quand j’arrivais sur place. Un comité d’accueil vint pour m’escorter devant la famille principale de l’île. Les Grantz était assurément plus fortuné qu’une île entière à eux seul, et s’assurer de leur soutiens me permettrait de gagner du temps, un temps précieux pour faire souffler l’île, et lui permettre d’agri comme une soupape. La réparation des gens, c’est pas une science exacte, ma fille, alors la réparation d’un groupe de gens demande encore plus d’effort, tu peux me croire !
J’étais engoncé dans ma tenue, passant l’énorme pont qui donnait sur le port et plus loin, s’étendait le grand chantier naval de Bliss, fleuron du royaume de South Blue. Impressionné par tant d’innovation et d’avancée dans le domaine nautique, j’avais clairement l’air d’un touriste. On me fit annoncer dans le cabinet d’un membre de la famille de Grantz.
-Ah oui, c’est vous, et bien il était temps ! Fit la femme qui faisait les cent pas dans le bureau et semblait fulminer contre un retardataire … Les enfants vous attendaient !Il est important de manger et bouger, vous savez, à cet âge la … Qu’elle fit en se rongeant le sang, carrément. Interdit, je ne savais que dire et ne pipait mot, pour une fois. Moi et ma grande bouche, on était un peu impressionné par les dorures au plafond, et l’argenterie qui s’étendait sur une longue table à nappe de soie sauvage.
J’allais rétorquer quelque chose, tout aspiré dans ma contemplation des effets du ménage, je n’avais pas biffé la moitié de ce qu’elle avait dit. Bon, et bien je vous laisse vous présenter aux enfants ! Qu’elle fit en sortant de la pièce … Et surtout, bon courage ! Qu’elle lâcha de loin, alors que j’allais me laisser aller au scandale outrée de l’invitée de marque contrarié.
C’est la qu’une foule d’enfant entra en criant, courant avec leur petit petons vers moi, et étrangement rapides, s’accrochèrent à mes jambes en riant. OUAAAAAAAAAAAAAAAIIIIIIIII ! LA NOUNOU EST UN NOUNOU AUJOURD’HUI ! Que ça faisait à droite, et je te dis pas ce qui se disait à gauche … Vaincu par la supériorité numérique et par le taux de tête blonde présente sur place, je soufflais et perçu un bruit de porte derrière moi… C’était ma chance, je n’avais qu’à sauter sur cet individu qui entrait, et lui faire regretter de m’avoir prit pour un vulgaire garde chiourmes.
Ce que je ne savais pas, c’était que l’intéressé était dans la même panade que moi ….
Savoir-vivre et laisser mûrir [Ft Vassili]
Les chantiers de Bliss, gigantesques et majestueux. Leur architecture était déjà à elle seule une véritable œuvre d’art. Un complexe titanesque fonctionnant à la perfection depuis des siècles. Une véritable fourmilière, qui grouillait de vie. Le Royaume, dirigé par l’illustre famille Grantz avait ses rouages bien huilés. Une révolte ouvrière avait été évitée et le calme s’était alors emparé de l’île, pour un temps seulement, mais au moins du répit était donné aux âmes qui la peuplaient. Au sein de la Marine, une lettre fit l’effet d’une bombe. Une demande urgente émanant de la famille royale elle-même. Lorsqu’elle fut réceptionnée par le Colonel Godric Orbea, une minuscule goutte de sueur se forma dans sa nuque, traçant sa route en glissant jusqu’au bas de son dos. Il n’en croyait pas ses yeux qui trahissaient, d’ailleurs, l’ampleur de cette annonce. Il se ressaisit rapidement, commençant alors à réfléchir. Il se devait de trouver l’élément adéquat, celui qui remplirait cette mission à la perfection. Seulement, comment savoir ? Comment déterminer le plus apte à jouer un tel rôle ? Qui plus est, il en allait de sa réputation. Il était bien stipulé que si nul soldat ne se présentait avant demain au cabinet dudit membre de la famille Grantz, la 19ème serait alors contactée et ce serait elle qui remplirait la mission. Impensable, la fierté de Godric était mise en jeu et la rivalité avec l’autre Division de Bliss bien trop forte pour qu’il ne plie.
Il fit alors convoquer ses plus fidèles conseillers pour prendre cette décision stratégique de premier ordre. Toute la hiérarchie de la 54ème était regroupé dans le petit bureau, sobrement décoré de quelques cadres éparses, du Colonel. Ils discutèrent longtemps, retournèrent la situation dans tous les sens sans pour autant parvenir à une solution claire et évidente. La frustration montait chez les officiers, ils ne parvenaient pas à trouver de réponse, un véritable nœud gordien. Soudain, le Lieutenant Maurmoy Lneuh connu l’illumination. Un léger sourire se dessina sur son visage.
> J’ai une idée ! S’exclama-t-il.
> On t’écoute, rétorqua Godric qui était plutôt familier avec les siens.
> Il faut qu’on organise une sélection, un grand concours ! Fit-il devant l’interrogation générale. J’vous explique, au réfectoire de la caserne on organise une batterie de test afin de déterminer l’homme qu’il nous faut, aussitôt sélectionné on l’envoi au palais et le tour est joué, annonça fièrement le Lieutenant.
> C’est bon ça, prépares-toi à une promotion, c’est sûrement pour bientôt, le félicita le Colonel satisfaction au visage.
Ainsi, ils se concertèrent encore quelques dizaines de minutes afin de mettre au point leurs épreuves. Une fois fait, ils réunirent les deux milles soldats entre le réfectoire et la cour intérieure de la caserne. Les soldats se disputèrent alors le beau rôle sur une panoplie de tests plus étranges les uns que les autres. Supervisés par des gradés attentifs, ils s’enchainèrent sur les épreuves. D’abord ils devaient parvenir à rattraper des sacs de sable d’environ une dizaine de kilos, tombant de promontoires. L’objectif, les empêcher de toucher le sol dans leur chute. Ensuite, un matelot était entouré de figurants, tous regroupés dans un cercle tracé au sol. L’homme jugé à cet instant devait réussir à rattraper une urgence quelques mètres plus loin tout en revenant assez vite dans le cercle pour que les figurants n’aient pas le temps de partir trop loin. Par la suite, ce sont des tests concernant la bienséance qui furent menés. Les soldats étaient jugés sur le niveau de leur langage, leur capacité à se comporter correctement vis-à-vis de la noblesse ou encore à être pédagogue. Cette supercherie ne fit pas rire grand monde longtemps. Les soldats pensèrent rapidement que l’on se moquaient d’eux et commencèrent à rouspéter, à s’insurger avant que le Colonel n’intervienne en personne. Il calma les ardeurs des plus réfractaires en tapant du poing sur la table, son autorité naturelle fonctionnait parfaitement et il venait de le montrer une nouvelle fois. Enfin, l’ultime épreuve était un test de patience. Des officiers criaient, braillaient, hurlaient dans des mégaphones tout en bousculant le soldat jugé. Il devait parvenir à conserver son sang-froid, malgré les assauts répétés de ses supérieurs. Sûrement l’un des tests les plus difficiles de tous.
A chaque épreuve, le soldat qui ne remplissait pas les critères voulus par la hiérarchie était éliminé, mis de côté et obligé d’observer les autres. Rapidement ils s’entassèrent contre un mur, éconduits à tour de bras pour leur inaptitude. Cette séance infernale dura toute la journée jusqu’au soir où, enfin, il n’en restait plus qu’un. Un jeune soldat, bien habillé à la chevelure semblable à une cascade dorée. Ses yeux d’un bleu perçant, il avait des traits presque androgyne, une musculature proche du néant. Grand et fin, il portait une épée à la ceinture. Inconnu au bataillon, l’on expliqua à Godric qu’il s’agissait d’une nouvelle recrue, fraîchement arrivée de Marineford où il avait grandi. Son sang-froid et ses capacités à s’adapter aux règles de la noblesse étaient remarquables. Sous le regard presque malsain des Officiers, il s’avança.
> Colonel Orbea, je me présente, Vassili Joukov, fit-il en gardant le salue militaire bien haut.
> Joukov…. Cela me dit quelque chose… hum… enfin bref, vous avez été sélectionné et je vous en félicite. Vous rejoindrez mon bureau demain matin à la première, compris ?
> Oui Colonel, répondit aussitôt le jeune soldat honoré.
Ainsi, le lendemain matin ils se retrouvèrent seul à seul dans le bureau du Colonel.
> Et bien entrez donc ! Fit Godric.
> Oui Colonel, merci beaucoup, répondit Vassili docile.
> Votre nom me disait quelque chose, vous ne seriez pas apparenté à l’ex Contre-Amiral Alexeï Joukov par hasard ? Un neveu, un…
> Son fils monsieur, dit fièrement le blondinet.
> Oh… mes condoléances, j’ai été terriblement attristé lorsque l’on m’a appris la nouvelle…
> Je ne l’ai pas connu monsieur..
> Je vois… bon… bafouilla Godric mal à l’aise. Revenons-en à nos moutons, votre mission est donc de vous rendre au palais royal des Grantz, vous serez chargé de la surveillance et de la protection des héritiers de multiples grandes familles nobles. Il s’agit d’une mission d’une importance capitale, nous avons confiance en vos capacités, faites honneur à la 54ème soldat !
> Entendu Colonel, je ferais de mon mieux !
> Non, vous ferez les choses à la perfection ! Insista-t-il.
> Oui Colonel !
> Rompez soldat, deux Officiers s’occuperont de vous y conduire !
Il était à peine plus de midi lorsqu’enfin, Vassili atteignit le palais royal. Un édifice colossal aux richesses incommensurables. Rien qu’en le voyant, l’on pouvait mesurer le pouvoir et l’importance de la famille régnante. Ce fut encore plus frappant une fois à l’intérieur. Les moulures et les dorures étaient d’une finesse incroyable, la décoration reflétait l’histoire plurimillénaire de l’héritage de cette dynastie. Le jeune soldat n’avait pas le temps de correctement savourer la démesure qui régnait ici. On le conduisait à toute vitesse jusqu’au cabinet d’un membre de la famille Grantz. Alors, face à une énorme porte en bois massif, il se figea.
> C’est ici, nous vous laissons ! Firent les accompagnants de Vassili en lui ouvrant la porte.
Il traversa l’espace qui lui était dédié avant que le lourd panneau de bois ne se referme. Surpris par le bruit du mécanisme de la serrure il se retourna subitement. Puis, faisant face à nouveau il se retrouva face à un homme à la carrure imposante, pris d’assaut par toute une ribambelle d’enfants. Tels des charognards voyant une nouvelle proie affaiblie, nombre d’entre eux foncèrent vers le soldat. Pléthores de fillettes qui arrivaient à toute vitesse.
> Mais c’est quoi ça ?! Fit-il presque effrayé, comprenant que la mission d’une importance capitale que représentait la surveillance et la protection d’héritiers n’était en fait qu’une activité de nounou. L’art du maniement mots venait de frapper Vassili de plein fouet.
Les gamins s’accrochaient à ses jambes, d’autres lui tiraient les bras en l’harcelant de questions plus futiles les unes que les autres.
> Pourquoi t’es blanc ?
> T’es une madame ou un monsieur ?
> Tu joues avec moi ?
Et d’autres cris de joies interminable et strident qui mirent déjà à rude épreuve sa patience. Tentant de trouver un tant soi peu de réconfort, il chercha à croiser le regard de son homologue, condamné au même sort que lui. D’une moue il fit comprendre qu’il n’était au courant de rien et qu’ils étaient désormais deux dans cet enfer.
> Aiie, fit-il avec retenu tandis qu’il se faisait tirer les cheveux.
Il fit alors convoquer ses plus fidèles conseillers pour prendre cette décision stratégique de premier ordre. Toute la hiérarchie de la 54ème était regroupé dans le petit bureau, sobrement décoré de quelques cadres éparses, du Colonel. Ils discutèrent longtemps, retournèrent la situation dans tous les sens sans pour autant parvenir à une solution claire et évidente. La frustration montait chez les officiers, ils ne parvenaient pas à trouver de réponse, un véritable nœud gordien. Soudain, le Lieutenant Maurmoy Lneuh connu l’illumination. Un léger sourire se dessina sur son visage.
> J’ai une idée ! S’exclama-t-il.
> On t’écoute, rétorqua Godric qui était plutôt familier avec les siens.
> Il faut qu’on organise une sélection, un grand concours ! Fit-il devant l’interrogation générale. J’vous explique, au réfectoire de la caserne on organise une batterie de test afin de déterminer l’homme qu’il nous faut, aussitôt sélectionné on l’envoi au palais et le tour est joué, annonça fièrement le Lieutenant.
> C’est bon ça, prépares-toi à une promotion, c’est sûrement pour bientôt, le félicita le Colonel satisfaction au visage.
Ainsi, ils se concertèrent encore quelques dizaines de minutes afin de mettre au point leurs épreuves. Une fois fait, ils réunirent les deux milles soldats entre le réfectoire et la cour intérieure de la caserne. Les soldats se disputèrent alors le beau rôle sur une panoplie de tests plus étranges les uns que les autres. Supervisés par des gradés attentifs, ils s’enchainèrent sur les épreuves. D’abord ils devaient parvenir à rattraper des sacs de sable d’environ une dizaine de kilos, tombant de promontoires. L’objectif, les empêcher de toucher le sol dans leur chute. Ensuite, un matelot était entouré de figurants, tous regroupés dans un cercle tracé au sol. L’homme jugé à cet instant devait réussir à rattraper une urgence quelques mètres plus loin tout en revenant assez vite dans le cercle pour que les figurants n’aient pas le temps de partir trop loin. Par la suite, ce sont des tests concernant la bienséance qui furent menés. Les soldats étaient jugés sur le niveau de leur langage, leur capacité à se comporter correctement vis-à-vis de la noblesse ou encore à être pédagogue. Cette supercherie ne fit pas rire grand monde longtemps. Les soldats pensèrent rapidement que l’on se moquaient d’eux et commencèrent à rouspéter, à s’insurger avant que le Colonel n’intervienne en personne. Il calma les ardeurs des plus réfractaires en tapant du poing sur la table, son autorité naturelle fonctionnait parfaitement et il venait de le montrer une nouvelle fois. Enfin, l’ultime épreuve était un test de patience. Des officiers criaient, braillaient, hurlaient dans des mégaphones tout en bousculant le soldat jugé. Il devait parvenir à conserver son sang-froid, malgré les assauts répétés de ses supérieurs. Sûrement l’un des tests les plus difficiles de tous.
A chaque épreuve, le soldat qui ne remplissait pas les critères voulus par la hiérarchie était éliminé, mis de côté et obligé d’observer les autres. Rapidement ils s’entassèrent contre un mur, éconduits à tour de bras pour leur inaptitude. Cette séance infernale dura toute la journée jusqu’au soir où, enfin, il n’en restait plus qu’un. Un jeune soldat, bien habillé à la chevelure semblable à une cascade dorée. Ses yeux d’un bleu perçant, il avait des traits presque androgyne, une musculature proche du néant. Grand et fin, il portait une épée à la ceinture. Inconnu au bataillon, l’on expliqua à Godric qu’il s’agissait d’une nouvelle recrue, fraîchement arrivée de Marineford où il avait grandi. Son sang-froid et ses capacités à s’adapter aux règles de la noblesse étaient remarquables. Sous le regard presque malsain des Officiers, il s’avança.
> Colonel Orbea, je me présente, Vassili Joukov, fit-il en gardant le salue militaire bien haut.
> Joukov…. Cela me dit quelque chose… hum… enfin bref, vous avez été sélectionné et je vous en félicite. Vous rejoindrez mon bureau demain matin à la première, compris ?
> Oui Colonel, répondit aussitôt le jeune soldat honoré.
Ainsi, le lendemain matin ils se retrouvèrent seul à seul dans le bureau du Colonel.
> Et bien entrez donc ! Fit Godric.
> Oui Colonel, merci beaucoup, répondit Vassili docile.
> Votre nom me disait quelque chose, vous ne seriez pas apparenté à l’ex Contre-Amiral Alexeï Joukov par hasard ? Un neveu, un…
> Son fils monsieur, dit fièrement le blondinet.
> Oh… mes condoléances, j’ai été terriblement attristé lorsque l’on m’a appris la nouvelle…
> Je ne l’ai pas connu monsieur..
> Je vois… bon… bafouilla Godric mal à l’aise. Revenons-en à nos moutons, votre mission est donc de vous rendre au palais royal des Grantz, vous serez chargé de la surveillance et de la protection des héritiers de multiples grandes familles nobles. Il s’agit d’une mission d’une importance capitale, nous avons confiance en vos capacités, faites honneur à la 54ème soldat !
> Entendu Colonel, je ferais de mon mieux !
> Non, vous ferez les choses à la perfection ! Insista-t-il.
> Oui Colonel !
> Rompez soldat, deux Officiers s’occuperont de vous y conduire !
Il était à peine plus de midi lorsqu’enfin, Vassili atteignit le palais royal. Un édifice colossal aux richesses incommensurables. Rien qu’en le voyant, l’on pouvait mesurer le pouvoir et l’importance de la famille régnante. Ce fut encore plus frappant une fois à l’intérieur. Les moulures et les dorures étaient d’une finesse incroyable, la décoration reflétait l’histoire plurimillénaire de l’héritage de cette dynastie. Le jeune soldat n’avait pas le temps de correctement savourer la démesure qui régnait ici. On le conduisait à toute vitesse jusqu’au cabinet d’un membre de la famille Grantz. Alors, face à une énorme porte en bois massif, il se figea.
> C’est ici, nous vous laissons ! Firent les accompagnants de Vassili en lui ouvrant la porte.
Il traversa l’espace qui lui était dédié avant que le lourd panneau de bois ne se referme. Surpris par le bruit du mécanisme de la serrure il se retourna subitement. Puis, faisant face à nouveau il se retrouva face à un homme à la carrure imposante, pris d’assaut par toute une ribambelle d’enfants. Tels des charognards voyant une nouvelle proie affaiblie, nombre d’entre eux foncèrent vers le soldat. Pléthores de fillettes qui arrivaient à toute vitesse.
> Mais c’est quoi ça ?! Fit-il presque effrayé, comprenant que la mission d’une importance capitale que représentait la surveillance et la protection d’héritiers n’était en fait qu’une activité de nounou. L’art du maniement mots venait de frapper Vassili de plein fouet.
Les gamins s’accrochaient à ses jambes, d’autres lui tiraient les bras en l’harcelant de questions plus futiles les unes que les autres.
> Pourquoi t’es blanc ?
> T’es une madame ou un monsieur ?
> Tu joues avec moi ?
Et d’autres cris de joies interminable et strident qui mirent déjà à rude épreuve sa patience. Tentant de trouver un tant soi peu de réconfort, il chercha à croiser le regard de son homologue, condamné au même sort que lui. D’une moue il fit comprendre qu’il n’était au courant de rien et qu’ils étaient désormais deux dans cet enfer.
> Aiie, fit-il avec retenu tandis qu’il se faisait tirer les cheveux.
Si je m’attendais à voir l’ignoble mégère qui m’avait collé dans ses petits sales draps, mes espoirs furent cruellement déçus. En lieu et place de la gouvernante des Grantz –j’apprendrais ce détail plus tard, ce fut un soldat de la marine, véritable blanc bec à la longue chevelure blonde, qui entra par la porte des artistes et des employés de maison. Un sourcil s’arqua sur mon visage, tandis que l’autre malheureux ne se fasse assaillir par les petites filles, et bientôt débordé par l’ennemis, ne capitula en faisant les gros yeux et en exprimant toute sa douleur. C’était bien parti comme journée, j’allais être en retard pour mon rendez-vous officiel, et en plus de cela je n’avais qu’un maudit bleu bite pour camarade infortune pour, de ce que j’en avais compris, m’aider dans la tâche ingrate que l’on m’avait collé sur le dos. J’restais philosophe, et je respirais un bon coup pour calmer mes nerfs qui montaient en flèche, filant droit vers la colère la plus totale. De rose, je devins blanc, puis cramoisie quand on me pinça très fort les joues en s’écriant : « EST-CE QUE C’EST VRAIMENT TON VISAGE MONSIEUR !? ». Je me retournais pour attraper le chiard qui avait osé escalade mon arrière train puis mon dos, pour se retrouver dans une position particulièrement cocasse, perché à presque deux mètres.
- Maintenant ça suffit les filles ! SI VOUS CONTINUEZ ON NE FERA PAS DE JEU ! Et vous serez privé de dessert, j’en ferai la demande officielle à votre gouvernante …. Foutu pour foutu, dépassé par l’ennemis qui venait en surnombre, je n’avais pas d’autres choix que de céder, et changer mes priorités du moment ….
Le calme avait regagné le bureau de la maîtresse de maison, enfin l’officieuse car tout le monde sait que les gouvernantes sont le cœur de nos manoirs et de nos château. Enfin non, pas tout le monde, juste ceux qui ont côtoyé l’extrême richesse de la pègre de North Blue, comme moi. Je me mis en position pour réceptionner une dernière récalcitrante, la plus jeune, les jambes bien arqué comme un joueur de foot ne voulant pas laisser passer son adversaire pour qu’il accède au sacro saint «Touch Down ». Je pris la jeune demoiselle dans mes bras, la fit tourner un instant en l’air pour l’amuser –un père ne se refait pas en tout cas pas à mon âge, je la pris dans mes bras pour qu’elle resta calme.
Je me retournais vers mon compagnon d’infortune, et lui fit un petit sourire désuet, porteur de tout l’espoir dont j’étais capable. J’ouvris la bouche pour former ses mots : Et bien, ne restez pas planté là, et prenez en avec vous, je pense qu’ils seront plus facile à canaliser en extérieur qu’à domicile ! Que je lui fis, en pointant mon index dans une direction, et le bougent précipitamment. J’avais toujours la petite dans les bras, et je me retrouvais donc fort encombré, en plus d’avoir la tête remplie d’idées contradictoires et de moyens de me débarrasser de mon –notre- fardeau. Je caressais distraitement la tête de ma petite protégé tout en cherchant un moyen d’atténuer le chaos qui se réinstallait dans la pièce en moins de deux. Le problème des enfants, c’est qu’ils sont dispersés, la moindre distraction leur fait oublier tout ce que l’on pu leur dire quelques instants plus tôt. J’élevais la voix une deuxième fois, et les incitèrent au calme. Péremptoire, direct et autoritaire, j’avais la fibre paternel après tout, rien d’étonnant que je me fasse respecter de quelques gamines.
- BON, on me suit sans faire d’histoire, on se tient la main deux par deux et on va dehors … DANS LE CALME BORDEL ! Que je fais en m’époumonant sur la petite bande de vautours qui me sert d’enfant de substruction. Comme si je n’avais pas déjà suffisamment fort à faire avec la mienne, à la maison ! Que je pensais alors en regardant la ribambelle d’enfant me suivre à la queue leu leu. Ca chantait, ça braillait, c’était insupportable et je voyais déjà l’avenir se dessiner pour moi dans mon propre foyer ; L’on disait que les filles étaient plus calme, mais pas en bande organisée, ni avec le phénomène que j’appellerais plus tard l’effet « Troupeau ». Toujours avec la gamine dans les bras, je me dirigeais vers la sortie, furetant à droite et à gauche pour essayer de repérer les lieux. J’étais venu avec un objectif en tête, je n’allais pas m’arrêter en si bon chemin. Il me suffisait de réussir à m’esquiver de la petite sauterie organisée pour les filles, et j’aurais alors tout loisir de vaquer à mes occupations.
A part l’organisation du renouvellement des tours de garde, je n’appris rien. Quelques miliciens faisaient le pied de grue, et attendait que les heures passent devant certaines pièces de l’immense manoir des Grantz. J’apostrophais mon comparse, et lui fit signe de venir vers moi, pour lui glisser le plus silencieusement possible : Qu’est-ce que tu as fais pour mériter ça toi ? Que je lui dis en catimini … Ne me dis pas, je ne veux pas savoir. D’expérience, pour avoir eu un pas mal de cousins à la maison, je sais qu’il faut les canaliser et les fatiguer le plus possible ? Ca te dit si on leur fait faire une petite partie de balle au prisonnier ? Ou si tu as des idées plus lumineuse, n’hésite pas ! Que je lâche avec un sourire mauvais, même si aucun signe ne trahissait une quelconque opposition de la part du soldat.
- Enfaite, tu peux m’appeler Judas.
Vassili tentait de sauver au mieux sa tenue, encore immaculée, mais peinait à y arriver à cause de cette horde de petites démones. Heureusement pour lui, son homologue usa de son autorité pour faire obéir ces enfants bien trop turbulents. Car même s'il avait des réflexes, qu'il était organisé et savait fondre dans les mœurs de la noblesse, n'en demeurait-il pas moins qu'il était fils unique. Il n'avait donc jamais connu cette émulation collective qui poussait ces gamines à être si vives et épuisantes. La prise de position ferme et appuyé du compatriote fit son effet. Elles s'arrêtèrent toutes, marquant une pause qui fit le plus grand bien au blondinet. Il pu tirer sur sa tenue afin de la recintrer puis regarda autour de lui. De magnifiques rideaux aux armoiries de la famille Grantz, des tableaux de maîtres, des lustres de cristaux. Ici tout était dans le détail, la pierre précieuse placée pile au bon endroit pour maximiser la splendeur d'une sculpture, les poignées des portes en métaux précieux et autres aisances.
Une question vint frapper le jeune soldat, un tel lieu était sûrement emplis de gouvernantes, pourquoi faire appel à deux étrangers. N'était-ce pas dangereux ? D'autant plus pour un lieu dédié à l'éducation tel que l'était Santa Maria. Enfin, des questions qui allaient demeurer sans réponses pour l'instant car Vassili n'avait personne à qui les poser. Enfin, personne ne pouvant lui fournir de véritables réponses. Après tout, cet homme semblait presque tout autant embourbé dans cette situation.
La compassion qui s'installait entre les deux hommes s'interrompit par les mots du premier. Il dispensait ses ordres à Vassili sans vergogne. Autant ce dernier n'avais pas le moindre problème avec l'autorité, autant un homme qui ne portait pas l'uniforme n'avait en aucun cas le droit de lui dicter ce qu'il devait faire. Enfin, c'est ce qu'il pu se dire quelques secondes, touché dans son égo, avant de se rendre compte de la pertinence de ces mots. Il avait raison, ces petits monstres n'était pas canalisable en ces lieux. Il leur fallait une activité. Les enfants redoublèrent d'agitation, comme si l'on avait levé un sort les entravant. Les piaillements reprirent de plus belle et le brouhaha se fit de nouveau assourdissant. Une fillette s'agrippa de ses quatre membres à la jambe gauche de Vassili qui failli tomber à la renverse. Ne pouvant s'en défaire, il souffla, résigné à devoir se trimballer un boulet vivant. On tentait d'accaparer son attention avec un flot incessants de paroles plus abracadabrantesques les unes que les autres. Souhaitant faire parler son autorité, le jeune soldat tenta de prendre l'ascendant sur l'assemblée immature mais fut devancé par son compagnon d'infortune qui annonça la marche à suivre. Affublé d'une petite tête blonde dans les bras, Judas pris la tête de la marche. Ces fillettes se tenaient la main deux par deux, sautillants souvent comme des biches ou chantonnant des airs de la Reine des Neiges, célèbre chanteuse pour enfants sur South Blue. Des airs entêtants, des voix criardes le cocktail parfait pour mener à des dérapages. Ils traversèrent de longs couloirs de Santa Maria, de longues minutes durant. Puis les deux hommes s'accostèrent, décidant enfin de faire front commun.
> Enchanté Judas, moi c'est Vassili Joukov, Sergent de la 54ème, fit le blondinet. Je pense également que c'est la meilleure solution, les dépenser nous fera gagner un peu de tranquillité, soupira-t-il. Qu'ais-je fais pour mériter ça ? Honnêtement rien, enfin si... l'ordre a du venir du roi ou quelque chose du genre et j'ai "gagné" la sélection organisé au sein de la caserne. J'étais le plus qualifié disaient-ils, fit-il en laissant planer un léger silence qui en disait long. Toi, t'es père non ? Tu as l'air d'avoir le truc avec les enfants, conclu-t-il en désignant la gamine encore dans les bras de Judas d'un mouvement de tête.
Bien qu'il avait clairement compris que l'on s'était moqué de lui, Vassili n'en demeurait pas moins un homme droit. Un véritable soldat au service de la Marine. Son Colonel lui avait dit de remplir cette mission, alors il se devait de le faire. Observant par les immenses fenêtres hautes comme quatre hommes, le blondinet vit le graal. Des terrains de sport, de la pelouse taillée à la perfection. La délivrance était là. Le groupe rencontra deux femmes d'âges mûr qui discutaient. Elles s'interrompirent, regardant, l'œil coquin, dans la direction de Judas. Vassili ne manqua pas de le noter, esquissant un sourire en coin.
> Tu sembles faire ton effet ! Chuchota-t-il à son comparse, un brin moqueur.
Ils zigzaguèrent encore quelques minutes, descendirent de longs et larges escaliers jusqu'au hall. Enfin ils purent sortirent. L'air frais vint frapper le visage de Vassili qui pris une grande bouffée. Les bavardages n'avaient pas cessé une seule seconde, lui donnant un mal de tête qui n'était pas prêt de s'arrêter. Ces petits être étaient de vrais moulins à paroles, impossible à faire taire. Même le doigt sur la bouche, elles ne pouvaient s'empêcher de rire, de faire des grimaces ou de se faire des croche-pieds.
Enfin dehors, Vassili interpela très cordialement une institutrice à l'air austère. Il lui demanda la direction à suivre pour rejoindre les installations sportives et le chemin lui fut indiqué. La troupe marcha encore quelques instants jusqu'à se retrouver face aux différents terrains. Certains de terres et de poussières tandis que d'autres revêtaient une pelouse parfaite.
> Hum hum... les filles, séparez-vous en deux équipes et placez-vous sur le terrain en terre. Il y a des marquages au sol, nous ferons une balle aux prisonniers, mots qu'elles reprirent toutes en chœur dans une sorte d'hystérie collective.
Le blondinet trouva un ballon par terre, s'en saisit d'une main grâce à ses longs doigts et l'envoya à Judas avec une passe en cloche.
> Elles seront peut-être plus tranquille comme ça ! Fit Vassili, espérant que son vœu soit exaucé.
Ainsi, chacun des hommes se plaça dans une équipe, s'opposant alors dans un face à face sportif. Disséminés sur leur moitié de terrain, l'équipe du soldat de la Marine attendait de recevoir le ballon. Les fillettes courraient dans tous les sens, croyant ainsi être intouchable grâce à une supervitesse fantasmée.
Une question vint frapper le jeune soldat, un tel lieu était sûrement emplis de gouvernantes, pourquoi faire appel à deux étrangers. N'était-ce pas dangereux ? D'autant plus pour un lieu dédié à l'éducation tel que l'était Santa Maria. Enfin, des questions qui allaient demeurer sans réponses pour l'instant car Vassili n'avait personne à qui les poser. Enfin, personne ne pouvant lui fournir de véritables réponses. Après tout, cet homme semblait presque tout autant embourbé dans cette situation.
La compassion qui s'installait entre les deux hommes s'interrompit par les mots du premier. Il dispensait ses ordres à Vassili sans vergogne. Autant ce dernier n'avais pas le moindre problème avec l'autorité, autant un homme qui ne portait pas l'uniforme n'avait en aucun cas le droit de lui dicter ce qu'il devait faire. Enfin, c'est ce qu'il pu se dire quelques secondes, touché dans son égo, avant de se rendre compte de la pertinence de ces mots. Il avait raison, ces petits monstres n'était pas canalisable en ces lieux. Il leur fallait une activité. Les enfants redoublèrent d'agitation, comme si l'on avait levé un sort les entravant. Les piaillements reprirent de plus belle et le brouhaha se fit de nouveau assourdissant. Une fillette s'agrippa de ses quatre membres à la jambe gauche de Vassili qui failli tomber à la renverse. Ne pouvant s'en défaire, il souffla, résigné à devoir se trimballer un boulet vivant. On tentait d'accaparer son attention avec un flot incessants de paroles plus abracadabrantesques les unes que les autres. Souhaitant faire parler son autorité, le jeune soldat tenta de prendre l'ascendant sur l'assemblée immature mais fut devancé par son compagnon d'infortune qui annonça la marche à suivre. Affublé d'une petite tête blonde dans les bras, Judas pris la tête de la marche. Ces fillettes se tenaient la main deux par deux, sautillants souvent comme des biches ou chantonnant des airs de la Reine des Neiges, célèbre chanteuse pour enfants sur South Blue. Des airs entêtants, des voix criardes le cocktail parfait pour mener à des dérapages. Ils traversèrent de longs couloirs de Santa Maria, de longues minutes durant. Puis les deux hommes s'accostèrent, décidant enfin de faire front commun.
> Enchanté Judas, moi c'est Vassili Joukov, Sergent de la 54ème, fit le blondinet. Je pense également que c'est la meilleure solution, les dépenser nous fera gagner un peu de tranquillité, soupira-t-il. Qu'ais-je fais pour mériter ça ? Honnêtement rien, enfin si... l'ordre a du venir du roi ou quelque chose du genre et j'ai "gagné" la sélection organisé au sein de la caserne. J'étais le plus qualifié disaient-ils, fit-il en laissant planer un léger silence qui en disait long. Toi, t'es père non ? Tu as l'air d'avoir le truc avec les enfants, conclu-t-il en désignant la gamine encore dans les bras de Judas d'un mouvement de tête.
Bien qu'il avait clairement compris que l'on s'était moqué de lui, Vassili n'en demeurait pas moins un homme droit. Un véritable soldat au service de la Marine. Son Colonel lui avait dit de remplir cette mission, alors il se devait de le faire. Observant par les immenses fenêtres hautes comme quatre hommes, le blondinet vit le graal. Des terrains de sport, de la pelouse taillée à la perfection. La délivrance était là. Le groupe rencontra deux femmes d'âges mûr qui discutaient. Elles s'interrompirent, regardant, l'œil coquin, dans la direction de Judas. Vassili ne manqua pas de le noter, esquissant un sourire en coin.
> Tu sembles faire ton effet ! Chuchota-t-il à son comparse, un brin moqueur.
Ils zigzaguèrent encore quelques minutes, descendirent de longs et larges escaliers jusqu'au hall. Enfin ils purent sortirent. L'air frais vint frapper le visage de Vassili qui pris une grande bouffée. Les bavardages n'avaient pas cessé une seule seconde, lui donnant un mal de tête qui n'était pas prêt de s'arrêter. Ces petits être étaient de vrais moulins à paroles, impossible à faire taire. Même le doigt sur la bouche, elles ne pouvaient s'empêcher de rire, de faire des grimaces ou de se faire des croche-pieds.
Enfin dehors, Vassili interpela très cordialement une institutrice à l'air austère. Il lui demanda la direction à suivre pour rejoindre les installations sportives et le chemin lui fut indiqué. La troupe marcha encore quelques instants jusqu'à se retrouver face aux différents terrains. Certains de terres et de poussières tandis que d'autres revêtaient une pelouse parfaite.
> Hum hum... les filles, séparez-vous en deux équipes et placez-vous sur le terrain en terre. Il y a des marquages au sol, nous ferons une balle aux prisonniers, mots qu'elles reprirent toutes en chœur dans une sorte d'hystérie collective.
Le blondinet trouva un ballon par terre, s'en saisit d'une main grâce à ses longs doigts et l'envoya à Judas avec une passe en cloche.
> Elles seront peut-être plus tranquille comme ça ! Fit Vassili, espérant que son vœu soit exaucé.
Ainsi, chacun des hommes se plaça dans une équipe, s'opposant alors dans un face à face sportif. Disséminés sur leur moitié de terrain, l'équipe du soldat de la Marine attendait de recevoir le ballon. Les fillettes courraient dans tous les sens, croyant ainsi être intouchable grâce à une supervitesse fantasmée.
Vassili Joukov, ce nom n'arrêtait pas de revenir en boucle dans ma tête. Joukov... Un nom apparenté à la marine mondiale, un nom illustre synonyme de fierté et de bravoure pour certains. Pour moi il était surtout synonyme de suicide ! Je me souvenais alors pourquoi le blondinet qui m'accompagnait me disait quelque chose, il était le portrait craché d'un homme qui avait eu le courage, ou bien la stupidité, de s'attaquer à un Yonkou. J'me souvenais alors que cette affaire avait fait grand bruit, que la propagande du GM était allé bon trains ... "Un père de famille de la marine sauvagement assassiné" avait affiché un gros titre du journal officiel. On ne détaillait pas plus l'opération, ni ses tenants, ni ses aboutissants, mais j'étais sûr d'une chose, c'était qu'on m'avait collé dans les pattes l'un de ses parangon au service de la marine. Un roquet qui savait surtout aboyer, mais pas vraiment mordre. Il n'allait pas tenir plus d'une heure avec les petites nobles de l'instituts, véritable manipulatrice sans peur ni pitié, capable de vous trouver les pires insanités pour vous faire obéir.
- Ce n'est pas tant un mérite, plutôt qu'une épreuve pour toi. Moi, j'ai vraiment pas que ça à faire que de rester planter là avec des gamines de douze ans, pendant que mon île risque de connaître une guerre civile ... Que je lâchais à mon compagnon de galère. Je me grattais l'arrière du crâne tandis que la plus petite groupe dormait à poings fermés dans mes bras aussi gros que sa tête enfantine. Une partie de moi voulait fuir à toute vitesse, direction le palais, la destination visiblement la plus pratique pour honorer le rendez vous que l'on m'avait donné. Je me demandais encore pourquoi l'on m'avait conduit dans un pensionnat pour jeune fille, plutôt que devant les têtes pensantes du Royaume de Bliss. Peut être que tout ceci était une blague, une vaste et méchante blague de mauvais goût, que je devais subir pour passer à l'étape supérieur… Oui, c'était ça sûrement. On me testait moi aussi. On testait ma patience et mes limites, deux choses dont je ne disposais que très peu.
Je laissais la question de Vassili en suspens, ne ressentant pas le besoin de m'étendre sur ma situation personnelle. Déjà que j'faisais la moitié de son boulot à sa place, je devais rapidement trouver une solution pour m'éclipser de ce guêpier... Quitte à le laisser seul dans la panade. Après tout, c'était un soldat de carrière, un guerrier de métier, il était tout indiqué pour survivre dans des milieux hostiles, avec une flore dangereuse.
Le milieu était urbain, la flore était enfantine.
Laissant faire la conversation à notre ami institutrice par le sergent, je me tenais à assez bonne distance de cette engeance du démon -les professeurs l'avait toujours eu mauvaise contre moi étant petit, et me concentrait sur nos chères petites diablotines. Y'a pas à chier, l'éducation et l'environnement décidais de ce que l'on devenait, et ce dès le plus jeunes âges ; Déjà certaines ne voulaient pas accompagner le groupe, mais nous laissèrent-elles tranquille jusqu'à l'arrivé dans le gymnase. La dispersion des effectifs fut radicale.
Tandis que la petite fille dans mes bras s'éveillait, toute cotonneuse, les autres envahirent les modules et les tapis qui constellaient le sol en terre battue, comme mues par une habitude tenace. En règle générale j'ai rien contre ceux qui ne respectent pas l'autorité. Mais là, la seule autorité que je constatais, c'était la mienne. Le sergent Joukov pouvait bien se targuer d'avoir trouver les installations pour pratiquer un sport, il se retrouva vite débordé par un nouvel effet troupeau qui s'attroupait devant lui en tendant des index accusateurs vers sa chevelure blonde de star de la mode, comme si c'était de sa faute si le ballon s'était troué quand il avait frappé dessus un peu trop violement.
- Je vais tout dire à mon père, m'sieur ! Vous êtes pas gentils ! Que fit une des gamines en s'écriant très fort.
J'aurais vraiment du faire un exemple avec l'une d'entre elle. Peut être la fessée cul nu aurait pu refroidir quelques ardeurs. Seulement, c'était pas mes gosses, et je me devais de rester courtois et diplomate comme on me l'avait conseillé avant de partir. Les nobles des pays développés ont se problème, c'est qu'ils se croient tout permis, sous prétexte d'avoir des droits du sang sur la succession, et beaucoup d'argent à plus savoir qu'en foutre.
Tandis que l'on courrait toujours plus vite que le mur du son chez les joueuses de Vassili, les miennes faisaient la tronche et bien comme il faut. Alors elles firent ce qu'on leur avait apprit, elle commencèrent a vouloir tout contrôler, tout diriger, comme si elles étaient des adultes. Bon, pas de balle au prisonnier les filles ! Que je fis avec ma grosse voix de stentor, capable d'attirer autant l'attention des jeunes filles, que celle des gardes qui circulaient dans les allées tout autours de nous. On commençait à nous regarder bizarre ... Surtout que les gamines criaient, et criaient, menaçant de nous faire virer à la première occasion du domaine scolaire appartenant aux Grantz. Ce que j'avais pris pour un manoir était simplement un pensionnat pour jeune fille. Pas malin, Judas.
Et maintenant, que faire pour occuper la jeunesse noble de Bliss ? J'avais bien une idée d'activité en regardant plus loin derrière Vassili. Le roi du silence aurait été par-fait. Malheureusement pas sûr qu'elle connaisse la définition de ce mot, au vue du brouhaha que faisait la douzaine. Tiens monsieur le sergent, à toi de jouer que je fis en lui désignant deux soldats qui venaient vers notre position, grimé de vert et de gris, aux couleurs des armoiries des Grantz.
Sans doute avaient-ils été intrigué par le boucan qui, s'il n'était pas inhabituel, était accompagné d'un grand escogriffe de deux mètres avec un air farouche sur le visage. J'avais pas le profil du garde chiourme, mais plutôt du terroriste qui essayait de s'en prendre aux petites. Pourtant, les enfants étaient bien la seule limite que l'on pouvait me connaître en matière de violence. Après tout, j'étais un papa avant tout.
Judas exprima son agacement et quelques mots firent tiquer Vassili. Sauver son île, alors cet homme qui jouait les nounous avait un véritable enjeu. Il n'était, finalement, pas là par hasard. Une guerre civile, voici qui interpellait le soldat. De quelle île pouvait-il parler ? Sans forcément répondre à son interlocuteur, le blondinet ne manqua cependant pas d'imprimer cette information dans son esprit.
Vassili était donc accusé d'être le fautif et rapidement les railleries fusèrent. Après quelques menaces, le soldat compris que ces jeunes filles n'allaient pas être facile à calmer. Dans le sens où héritières qu'elles étaient, elles allaient se comporte telles les pires pestes de ce monde. Habitué à donner des ordres et à ce qu'on leur obéisse, elles n'allaient pas changer d'un cheveu pour le plaisir de ces deux hommes. La partie de balle au prisonnier se scinda en deux. De l'autre côté de la ligne blanche dessinée au sol, les boudeuses de Judas débutèrent une lutte de pouvoir indescriptible. Elles se parlaient comme à des esclaves, se hurlait les ordres dessus.
> Donne moi la balle, fit une petite rousse à sa comparse.
> Non à moi !
> Donne la moi sale moche, en fit une autre.
> Passe la moi la roturière, insulta la petite rousse.
Inévitablement, les chamailleries s'envenimèrent. Quelques tirages de cheveux plus tard, les gamines du camp de Vassili s'en mêlèrent, dents de lait et ongles dehors. Une guerre venait d'éclater et les combats étaient trop nombreux. Le brouhaha était plus fort que jamais, si bien que même la voix de Judas ne pu les faire taire. Il lança un regard au soldat, qui ne fut pas soutenu longtemps. Deux gardes de Santa Maria marchaient déjà vers eux. La situation était donc devenu si incontrôlable que cela ?
> Assez ! Tonna sèchement Vassili.
Il avait si peu parlé et c'était si peu imposé jusqu'à présent qu'à ces mots, les gamines s'arrêtèrent et se mirent à observer le soldat.
> N'êtes vous donc pas des princesses ? Questionna-t-il sur le même ton. Arrêtez donc, asseyez-vous, fit-il juste avant que les gardes n'arrivent.
> Mais heu... tenta l'une des gamines.
> Attends monsie...
> Asseyez-vous j'ai dis, repris Vassili plus autoritaire que jamais.
> Soldat que faites-vous ? Demanda le plus petit des deux gardes en arrivant dans le dos du blondinet. Vassili se tourna alors, afin de faire volte-face.
> Bonjour messieurs, nous sommes chargés de garder ces enfants, ordre émanent du cabinet royal, annonça sobrement le soldat.
> Comment puis-je en être sûr ? Le mec derrière vous m'a pas l'air d'avoir la tête de l'emploi !
> Je ne l'ai pas non plus et pourtant nous voilà ici à les gérer. J'ai une lettre portant le sceau royal, ça vous suffit, fit-il en montrant ladite lettre qu'avait reçu le Colonel de la 54ème la veille.
> D'accord très bien, acquiesça le plus grand des gardes.
> Juste, savez-vous pourquoi nous nous retrouvons à faire le travail des gouvernantes ? Tenta Vassili.
> J'crois qu'il y a un banquet ou une réunion je ne sais plus, certaines étaient conviées, peut-être que c'est ça.
> Bon, merci quand même...
> Bon courage, fit le plus petit des gardes en apportant son soutien psychologique à ces deux hommes qui vivaient l'enfer.
> Attendez ! Et si je vous dis que je peux vous permettre d'obtenir une promotion, ça vous tentes ? Balança le blondinet alors que les gardes portant les armoiries Grantz s'en allaient déjà. Déposez vos armes et asseyez-vous avec nous, je vais vous expliquer. Les filles, écoutez voici nos deux nouveaux amis, formez une ronde assise s'il-vous-plaît voici un nouveau jeu. Les gamines s'exécutèrent et les soldats, hésitants en firent de même après en avoir été invité par Judas. Tous le monde ferme les yeux. L'une d'entre vous que je vais choisir va se lever sans faire de bruit et passer derrière les autres. Je chanterais et lorsque je m'arrêterais elle déposera... heu... voilà ma monte, fit Vassili en désignant sa montre à gousset, derrière celle qu'elle souhaite. Alors, vous ouvrirez toutes les yeux et celle qui trouvera la montre posée dans son dos devra se lever et, en tournant autour de la ronde, rattraper celle qui l'a déposée. Vous avez compris ?
> J'ai pas compris...
> Heu...
> T'expliques mal !
> Bon on va tester alors, renchérit Vassili. Fermez les yeux, ordonna-t-il.
Il tapota sur l'épaule d'une fillette qui, se mettant les mains devant la bouche pour ne pas laisser échapper de bruit à cause de son excitation, ouvrit ses yeux. Le soldat lui confia alors sa montre et sans un bruit lui fit signe de se lever.
> La mouette factrice n'est pas passée, elle ne passera jamais, entonnait-il d'un air enjoué. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, DI-MANCHE, annonça-t-il en laissant un blanc. Toutes ouvrirent les yeux, se retournèrent et espéraient voir l'objet qui annonçait le début d'une folle course poursuite.
Le jeu était alors lancé.
Vassili était donc accusé d'être le fautif et rapidement les railleries fusèrent. Après quelques menaces, le soldat compris que ces jeunes filles n'allaient pas être facile à calmer. Dans le sens où héritières qu'elles étaient, elles allaient se comporte telles les pires pestes de ce monde. Habitué à donner des ordres et à ce qu'on leur obéisse, elles n'allaient pas changer d'un cheveu pour le plaisir de ces deux hommes. La partie de balle au prisonnier se scinda en deux. De l'autre côté de la ligne blanche dessinée au sol, les boudeuses de Judas débutèrent une lutte de pouvoir indescriptible. Elles se parlaient comme à des esclaves, se hurlait les ordres dessus.
> Donne moi la balle, fit une petite rousse à sa comparse.
> Non à moi !
> Donne la moi sale moche, en fit une autre.
> Passe la moi la roturière, insulta la petite rousse.
Inévitablement, les chamailleries s'envenimèrent. Quelques tirages de cheveux plus tard, les gamines du camp de Vassili s'en mêlèrent, dents de lait et ongles dehors. Une guerre venait d'éclater et les combats étaient trop nombreux. Le brouhaha était plus fort que jamais, si bien que même la voix de Judas ne pu les faire taire. Il lança un regard au soldat, qui ne fut pas soutenu longtemps. Deux gardes de Santa Maria marchaient déjà vers eux. La situation était donc devenu si incontrôlable que cela ?
> Assez ! Tonna sèchement Vassili.
Il avait si peu parlé et c'était si peu imposé jusqu'à présent qu'à ces mots, les gamines s'arrêtèrent et se mirent à observer le soldat.
> N'êtes vous donc pas des princesses ? Questionna-t-il sur le même ton. Arrêtez donc, asseyez-vous, fit-il juste avant que les gardes n'arrivent.
> Mais heu... tenta l'une des gamines.
> Attends monsie...
> Asseyez-vous j'ai dis, repris Vassili plus autoritaire que jamais.
> Soldat que faites-vous ? Demanda le plus petit des deux gardes en arrivant dans le dos du blondinet. Vassili se tourna alors, afin de faire volte-face.
> Bonjour messieurs, nous sommes chargés de garder ces enfants, ordre émanent du cabinet royal, annonça sobrement le soldat.
> Comment puis-je en être sûr ? Le mec derrière vous m'a pas l'air d'avoir la tête de l'emploi !
> Je ne l'ai pas non plus et pourtant nous voilà ici à les gérer. J'ai une lettre portant le sceau royal, ça vous suffit, fit-il en montrant ladite lettre qu'avait reçu le Colonel de la 54ème la veille.
> D'accord très bien, acquiesça le plus grand des gardes.
> Juste, savez-vous pourquoi nous nous retrouvons à faire le travail des gouvernantes ? Tenta Vassili.
> J'crois qu'il y a un banquet ou une réunion je ne sais plus, certaines étaient conviées, peut-être que c'est ça.
> Bon, merci quand même...
> Bon courage, fit le plus petit des gardes en apportant son soutien psychologique à ces deux hommes qui vivaient l'enfer.
> Attendez ! Et si je vous dis que je peux vous permettre d'obtenir une promotion, ça vous tentes ? Balança le blondinet alors que les gardes portant les armoiries Grantz s'en allaient déjà. Déposez vos armes et asseyez-vous avec nous, je vais vous expliquer. Les filles, écoutez voici nos deux nouveaux amis, formez une ronde assise s'il-vous-plaît voici un nouveau jeu. Les gamines s'exécutèrent et les soldats, hésitants en firent de même après en avoir été invité par Judas. Tous le monde ferme les yeux. L'une d'entre vous que je vais choisir va se lever sans faire de bruit et passer derrière les autres. Je chanterais et lorsque je m'arrêterais elle déposera... heu... voilà ma monte, fit Vassili en désignant sa montre à gousset, derrière celle qu'elle souhaite. Alors, vous ouvrirez toutes les yeux et celle qui trouvera la montre posée dans son dos devra se lever et, en tournant autour de la ronde, rattraper celle qui l'a déposée. Vous avez compris ?
> J'ai pas compris...
> Heu...
> T'expliques mal !
> Bon on va tester alors, renchérit Vassili. Fermez les yeux, ordonna-t-il.
Il tapota sur l'épaule d'une fillette qui, se mettant les mains devant la bouche pour ne pas laisser échapper de bruit à cause de son excitation, ouvrit ses yeux. Le soldat lui confia alors sa montre et sans un bruit lui fit signe de se lever.
> La mouette factrice n'est pas passée, elle ne passera jamais, entonnait-il d'un air enjoué. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, DI-MANCHE, annonça-t-il en laissant un blanc. Toutes ouvrirent les yeux, se retournèrent et espéraient voir l'objet qui annonçait le début d'une folle course poursuite.
Le jeu était alors lancé.
Vraiment, qu'est-ce que je foutais là ? J'étais accroupis dans l'herbe, en tailleur, entrain de fermer les yeux, attendant de voir quelles crasses allaient encore m'tomber sur la gueule. Voilà ce que je foutais là ? Depuis le début de cette journée, rien n'allait. Rien du tout. J'suis venu pour trouver du financement, j'me retrouve nanny pour gamine mal élevée, nantie née avec une cuillère en argent dans la bouche. Franchement, j'ai connu des jours meilleurs, et de meilleures dénouements à mes histoires. Pendant que trois gamines triches, le gros des troupes jouait le jeux. Au moins on aura réussit un truc, c'est à canaliser l'énergie débordante de nos chères têtes blondes. Et ça, c'était franchement pas gagné. On a aussi réussit à faire jouer à un jeu de gamin deux gardes à l'aspect patibulaire et aux armes engoncées dans leur gangue de cuir et de métal. Et ça, ça n'avait pas de prix.
J'commençais à en avoir marre, sauf que je pouvais pas exploser, sinon j'risquais de me mettre tout un royaume à dos, et ça en serait finis de notre île adorée. Finalement j'rongeais mon frein, ne pipant mot pendant que le jeu suivait son cours.
La mouette factrice était encore passée, encore un vendredi -comme si la fin de semaine était annonciatrice d'une forme de libération, et pourquoi pas jouer au taureau-practeur pendant qu'on y était ? Un jeu autrement plus musclé que j'avais appris sur mon île natale ? J'décidais que faire un jeu ou l'essentielle était de casser les dents de son petit camarade pour attraper le foulard à son bras, était certes ludique mais pas très pédagogique. La fin de journée pointait gentiment le bout de son nez, et le troupeau de gouvernante avec elle. Il était temps de m'éclipser, et de réussir à trouver un responsable qui m'indiquerait comment obtenir mon financement.
J'avais néanmoins l'droit à ma photo souvenir avec les gamines, le sergent, et la gouvernante principale de la pension, que tu peux voir là, juste derrière mon bras droit. A dire vrais je crois qu'elle pinçait pour moi, mais l'dit pas à maman, elle risquerait de piquer une colère, et d'vouloir la retrouver pour lui faire manger les pissenlits par la racine.
Bon allez, trêve d'histoire et de plaisanterie, c'est l'heure d'aller te coucher. Tu t'es bien lavée les dents ? J'espère parce que l'hygiène buccodentaire, c'est le plus important.
Les parties endiablées de mouette-factrice s'enchainèrent sous la supervision de Vassili. Il se mordit la langue plus d'une fois lorsque l'une des filles, chapardeuse au possible, ouvrit un œil discret et plein de malice pour tricher. A ces instants, le sens du devoir inscrit dans son adn lui criait d'intervenir, de la dénoncer et de l'exclure du jeu. Cependant, la raison le tenait à carreau. Il ne pouvait se permettre d'avoir ce genre de réaction, sans quoi l'incident diplomatique serait immédiat. C'était alors avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête qu'il désignait, parties après parties, celles qui auraient le plus beau rôle. Marcher autour du cercle, déposer l'objet puis partir en courant pour ne pas se faire rattraper. Les règles étaient simples, ludiques et terriblement efficaces. Les rires allaient bon train et lors des courses-poursuites les encouragements et applaudissements se transformaient en un brouhaha incompréhensible ponctuée de cris stridents et fluets. Elles étaient ravies à en voir le bonheur sur leurs visages, les gardes un peu moins et Judas bien moins encore. Pourtant, nul ne broncha jusqu'à ce que le soleil n'entame la dernière phase de son déclin. Le ciel se teintait de nuances roses et orangées, nappant les quelques nuages de ces magnifiques couleurs. Tel le tableau d'un maître, les cieux étaient d'une beauté incommensurable. Finalement, ce furent les gouvernantes qui y mirent fin dans un mécontentement générales des fillettes. Une photo fut prise, les gamines prenants la pose au sol, tandis qu'elles furent encadrés par Vassili ainsi qu'une gouvernante d'un côté et de Judas avec l'autre à l'opposé.
L'une de ces dames d'un âge mûr les rassembla puis les remmena à l'intérieur du bâtiment de la Santa Maria, laissant alors les deux amuseurs avec l'autre responsable de cet établissement. Un sourire bienveillant, des yeux doux, ses rides ne l'enlaidissaient pas mais en faisaient une grand-mère à qui l'on souhaitait se confier. Une femme réconfortante à qui l'on pouvait parler de tout. Une aura incroyable, comme si elle avait été faites pour ce poste.
> Et bien messieurs, nous vous remercions d'avoir su divertir ses filles, seulement vous ne leur avez pas appris la pratique d'un sport, c'était pourtant ce qui était demandé... fit-elle interrogatrice mais bienveillante.
> Comment ça "demandé", s'étonna Vassili qui voyait du coin de l'œil les deux gardes s'éclipser discrètement. Rien ne m'a été demandé, d'ailleurs toi non plus... Judas ! Interpella le blondinet qui se rendit compte que l'homme s'en allait déjà. Bon, nous n'avons pas reçu la moindre instruction.. reprit-il.
> En êtes-vous sûr ? Cela m'étonne.
> Remettez-vous ma parole en doute ? Nous avons été lâché dans leur salle de jeu sans la moindre indication, insista Vassili.
> Et bien veuillez nous en excuser, le message n'a donc pas été transmis correctement... répondit-elle de bonne foi. Vous étiez donc censé leur apprendre la pratique d'un sport, demande éminente de la direction de notre établissement.
> Un sport... réfléchit le blondinet un instant. C'est pourtant ce que l'on a fait, affirma-t-il souhaitant absolument obtenir les félicitations de son Colonel.
> Quel sport ? Il s'agissait d'un jeu, plutôt, non ?
> C'est bien là que vous vous trompez ! Il s'agissait d'un sport, d'une pratique sportive pratiquée à Marineford, là où j'ai grandi afin d'initier les enfants au sport. Voyez, les enfants doivent se relever rapidement, travaillant et leur réactivité et les muscles de leurs cuisses. Ensuite, les filles entament une course-poursuite qui leur fait travailler la résistance à l'effort, le cardio ainsi que la mobilité des membres inférieurs. Le côté ludique de ce jeu n'est ici là que pour motiver les enfants, leur donner un but tangible : attraper leurs camarades, afin de garder leur attention captive tout du long.
> Heu... oui d'accord... disait-elle dubitative.
> Je vous l'assure, c'est une pratique courante et obligatoire à Marineford, c'est donc avec la volonté de transmettre et à des fins pédagogiques que je l'ai proposé à vos pensionnaires. Cela n'était-il pas correct ? Fit Vassili inquisiteur.
> Oh si si bien sûr, de ce que je comprends elles en redemandent c'est l'essentiel. Bon écoutez Sergent, rendez-vous au dernier étage du bâtiment, la Direction vous y attendra afin de vous récompenser pour le service rendu, merci beaucoup pour nos filles.
> Très bien, je vous en remercie. Si je puis me le permettre j'y vais de ce pas, il me reste également du travail au sein de la Base militaire. Au plaisir de vous revoir... Mme...
> Oui oui, allez-y monsieur, je suis Mireye Dark.
> Au plaisir madame Mieye Dark alors, reprit Vassili en saluant la vénérable dame avant de tourner les talons et de prendre la direction le menant au bureau de la Direction. La mission remplie, il espérait encore recroiser ce Judas qui était partie tel un courant d'air. Il avait quelques remerciement à lui adresser.
L'une de ces dames d'un âge mûr les rassembla puis les remmena à l'intérieur du bâtiment de la Santa Maria, laissant alors les deux amuseurs avec l'autre responsable de cet établissement. Un sourire bienveillant, des yeux doux, ses rides ne l'enlaidissaient pas mais en faisaient une grand-mère à qui l'on souhaitait se confier. Une femme réconfortante à qui l'on pouvait parler de tout. Une aura incroyable, comme si elle avait été faites pour ce poste.
> Et bien messieurs, nous vous remercions d'avoir su divertir ses filles, seulement vous ne leur avez pas appris la pratique d'un sport, c'était pourtant ce qui était demandé... fit-elle interrogatrice mais bienveillante.
> Comment ça "demandé", s'étonna Vassili qui voyait du coin de l'œil les deux gardes s'éclipser discrètement. Rien ne m'a été demandé, d'ailleurs toi non plus... Judas ! Interpella le blondinet qui se rendit compte que l'homme s'en allait déjà. Bon, nous n'avons pas reçu la moindre instruction.. reprit-il.
> En êtes-vous sûr ? Cela m'étonne.
> Remettez-vous ma parole en doute ? Nous avons été lâché dans leur salle de jeu sans la moindre indication, insista Vassili.
> Et bien veuillez nous en excuser, le message n'a donc pas été transmis correctement... répondit-elle de bonne foi. Vous étiez donc censé leur apprendre la pratique d'un sport, demande éminente de la direction de notre établissement.
> Un sport... réfléchit le blondinet un instant. C'est pourtant ce que l'on a fait, affirma-t-il souhaitant absolument obtenir les félicitations de son Colonel.
> Quel sport ? Il s'agissait d'un jeu, plutôt, non ?
> C'est bien là que vous vous trompez ! Il s'agissait d'un sport, d'une pratique sportive pratiquée à Marineford, là où j'ai grandi afin d'initier les enfants au sport. Voyez, les enfants doivent se relever rapidement, travaillant et leur réactivité et les muscles de leurs cuisses. Ensuite, les filles entament une course-poursuite qui leur fait travailler la résistance à l'effort, le cardio ainsi que la mobilité des membres inférieurs. Le côté ludique de ce jeu n'est ici là que pour motiver les enfants, leur donner un but tangible : attraper leurs camarades, afin de garder leur attention captive tout du long.
> Heu... oui d'accord... disait-elle dubitative.
> Je vous l'assure, c'est une pratique courante et obligatoire à Marineford, c'est donc avec la volonté de transmettre et à des fins pédagogiques que je l'ai proposé à vos pensionnaires. Cela n'était-il pas correct ? Fit Vassili inquisiteur.
> Oh si si bien sûr, de ce que je comprends elles en redemandent c'est l'essentiel. Bon écoutez Sergent, rendez-vous au dernier étage du bâtiment, la Direction vous y attendra afin de vous récompenser pour le service rendu, merci beaucoup pour nos filles.
> Très bien, je vous en remercie. Si je puis me le permettre j'y vais de ce pas, il me reste également du travail au sein de la Base militaire. Au plaisir de vous revoir... Mme...
> Oui oui, allez-y monsieur, je suis Mireye Dark.
> Au plaisir madame Mieye Dark alors, reprit Vassili en saluant la vénérable dame avant de tourner les talons et de prendre la direction le menant au bureau de la Direction. La mission remplie, il espérait encore recroiser ce Judas qui était partie tel un courant d'air. Il avait quelques remerciement à lui adresser.