Pour l'Amour du maillot
Flashback - 1626
Une fine bruine avait finalement cessé de perturber la vie du petit village de Tanuki qui échappait encore à Belphégor. Voici quelques jours que le garnement avait officiellement quitté son île de Garamond. Et le navire estampillé du logo blanc du gouvernement mondial avait décidé de mouiller à proximité de l’île de Tanuki, paradis du mouton et des bergers. Le brave Belphégor avait donc rapidement connu le calme de cette île étrange. Ici, il n’y avait aucune odeur nauséabonde souffre au petit-déj, aucun bruit assourdissant de canon pour le repas et aucune complainte funéraire désagréable pour le diner. Ici, tout était calme. Si calme que le Prince en fût tout retourné. Il n’avait guère l’habitude. Pour lui, Tanuki était un lieu de villégiature idéal, une destination de vacance parfaite. Et comme tout club de vacance, les habitants s’apprêtaient à se lancer dans la plus belle festivité de l’année : la fête du mouton.
Cela faisait presque quinze minutes que Belphégor écoutait les histoires du mouton. Son interlocuteur, passionné par le sujet, parlait de laines avec tant de vigueur qu’il aurait rendu les moines de Temple Bleu jaloux. Bel’ s’était rapidement perdu entre les divers bergers et éleveurs qui racontaient leurs histoires. C’était le dernier jour, aujourd’hui, de la foire au Mouton ; et un événement sportif d’envergure était organisé pour clore la fête. Les bergers en parlaient avec tant de passion que le jeune prince maudissait le Colonel d’avoir débarqué autant en retard. Et dans la tête du jeune homme, non, les vents n’étaient pas un argument recevable. Désormais, quelques étoiles dans les yeux, Belphégor attendait avec intérêt le début de ce sport national.
Le colonel, qui avait disparu quelques heures, venait de réapparaitre. Belphégor l’observa quelques secondes, nageant dans son manteau de la marine. Il avait, au contraire, adopté une tenue civile plus sympathique. Avec une veste de satin rougeâtre, sur un ton carmin foncé, Belphégor trouvait qu’il avait du style.« Vous allez louper le début Colonel ! »cria Belphégor lorsqu’il vit son futur supérieur. Elle le toisa du regard, soufflant désespérément. « Je t’ai inscrit. » dit-elle, sur un ton ennuyé. Elle se gratta doucement le menton. « Comment dire.. Faut qu’on participe, pour les relations locales... Et j’ai trop de respect pour mes hommes pour les fouttre là-dedans… » Le colonel regardait ailleurs. « Non, mais sérieusement ; regarde-les avec leurs jupes. »
Belphégor serra les poings. Ce colonel était une vraie plaie. En observant les divers participants, Belphégor nota bien évidemment les jupes colorées des divers participants. Il avait envie de se moquer, mais c’était sans compter les jambes velues qui donnaient un ton ridicule à l’ensemble. Pour un jeune homme avec le sens de la mode comme Belphégor, la vision ressemblait à un enfer.
« Dépêche-toi ! » s’écria le Colonel, poussant violemment Belphégor des tribunes. Quelques mètres plus bas, la tête dans la terre boueuse, Bel’ pleurait intérieurement. Maudit Colonel. La trace de ses talons était douloureuse, en place. Elle l’avait poussé au mauvais moment, et le prince était certain que les bottes de la militaire s’étaient imprimées dans son postérieur.
« Et voilà le candidat de la Marine ! Applaudissez-le ! Applaudissez … » Le présentateur autodésigné, pitre d'un jour, marqua une pause, le temps de lire le carton d’invitation. « Applaudissez Avorton ! Quel prénom original ! » Que le Colonel soit immédiatement pourfendu par la Déesse ! Belphégor se releva difficilement. « Mais que vois-je ? Notre ami Avorton n’a pas la tenue traditionnelle ! » Il agita alors un kilt, très coloré. Trop coloré. Belphégor fixa le vêtement, puis le présentateur; une larme s’écoulant sur son visage angélique. Non. Aidez-moi pensa-t-il. Et nuls doutes qu’au sommet des gradins, les officiers étaient aux premières loges d’un concert de rire. Soyez tous maudits !
Cela faisait presque quinze minutes que Belphégor écoutait les histoires du mouton. Son interlocuteur, passionné par le sujet, parlait de laines avec tant de vigueur qu’il aurait rendu les moines de Temple Bleu jaloux. Bel’ s’était rapidement perdu entre les divers bergers et éleveurs qui racontaient leurs histoires. C’était le dernier jour, aujourd’hui, de la foire au Mouton ; et un événement sportif d’envergure était organisé pour clore la fête. Les bergers en parlaient avec tant de passion que le jeune prince maudissait le Colonel d’avoir débarqué autant en retard. Et dans la tête du jeune homme, non, les vents n’étaient pas un argument recevable. Désormais, quelques étoiles dans les yeux, Belphégor attendait avec intérêt le début de ce sport national.
Le colonel, qui avait disparu quelques heures, venait de réapparaitre. Belphégor l’observa quelques secondes, nageant dans son manteau de la marine. Il avait, au contraire, adopté une tenue civile plus sympathique. Avec une veste de satin rougeâtre, sur un ton carmin foncé, Belphégor trouvait qu’il avait du style.« Vous allez louper le début Colonel ! »cria Belphégor lorsqu’il vit son futur supérieur. Elle le toisa du regard, soufflant désespérément. « Je t’ai inscrit. » dit-elle, sur un ton ennuyé. Elle se gratta doucement le menton. « Comment dire.. Faut qu’on participe, pour les relations locales... Et j’ai trop de respect pour mes hommes pour les fouttre là-dedans… » Le colonel regardait ailleurs. « Non, mais sérieusement ; regarde-les avec leurs jupes. »
Belphégor serra les poings. Ce colonel était une vraie plaie. En observant les divers participants, Belphégor nota bien évidemment les jupes colorées des divers participants. Il avait envie de se moquer, mais c’était sans compter les jambes velues qui donnaient un ton ridicule à l’ensemble. Pour un jeune homme avec le sens de la mode comme Belphégor, la vision ressemblait à un enfer.
« Dépêche-toi ! » s’écria le Colonel, poussant violemment Belphégor des tribunes. Quelques mètres plus bas, la tête dans la terre boueuse, Bel’ pleurait intérieurement. Maudit Colonel. La trace de ses talons était douloureuse, en place. Elle l’avait poussé au mauvais moment, et le prince était certain que les bottes de la militaire s’étaient imprimées dans son postérieur.
« Et voilà le candidat de la Marine ! Applaudissez-le ! Applaudissez … » Le présentateur autodésigné, pitre d'un jour, marqua une pause, le temps de lire le carton d’invitation. « Applaudissez Avorton ! Quel prénom original ! » Que le Colonel soit immédiatement pourfendu par la Déesse ! Belphégor se releva difficilement. « Mais que vois-je ? Notre ami Avorton n’a pas la tenue traditionnelle ! » Il agita alors un kilt, très coloré. Trop coloré. Belphégor fixa le vêtement, puis le présentateur; une larme s’écoulant sur son visage angélique. Non. Aidez-moi pensa-t-il. Et nuls doutes qu’au sommet des gradins, les officiers étaient aux premières loges d’un concert de rire. Soyez tous maudits !
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