[Mission] La Meute part en chasse [ft la Meute]

Tandis que l'équipage de la meute arpentait la mer houleuse et glaciale du Nord, l'escargophone retentit et transcenda l'équipage entier.

> Allô soldats je suis l'Amiral Kindachi Tetsuda, si je vous contact c'est parce que j'ai entendu dire que vous étiez un équipage prometteur de la Marine, débuta une voix ferme et reconnaissable entre mille. Il s'agissait de celle d'un Amiral, elle portait en elle un charisme qui fit taire toutes les messes basses. Vous ferez donc partie d'une opération , votre objectif est simple : Qing Kong, le général de l'armée impériale, ennemi du Gouvernement Mondial. Vous le localisez, le neutralisez et repartez aussitôt. La discrétion est de mise et seul un cadavre sera acceptable ! Tonna l'homme fort de la Marine. Je tenais à vous contacter moi-même, faites honneur à la Marine et vous en serez récompensé, conclu-t-il.
> Entendu Amiral, ici le Commandant Joukov, la Meute accepte et remplira cette mission à la perfection !
> C'est le moins que je puisse attendre de vous, sinon vous je vous enverrez récurer les murs du QG de North Blue ! Terminé.

Une seconde de battement se fit sentir, laissant chaque individu d'accuser le coup. Un Amiral en personne, cet honneur ne se présentait qu'à de trop rares occasions dans une carrière, ils se devaient de le faire.
L'équipage changea de cap sur ordres de Shoga et ils mirent les voiles vers West Blue.

Les jours passèrent plutôt rapidement. Les marins étaient occupés comme il le fallait à conduire Croc Blanc jusqu'à leur destination, tandis que les gradés s'entretenaient sans cesse. Réunions après réunions, ils mirent au point un plan d'attaque. Récoltant au fur et à mesure quelques informations importantes concernant la cible ainsi que l'île de Kanokuni qu'ils ne connaissaient que de nom. Les rapports de la Marine ainsi que certains dossiers ouverts du Cipher Pol leur parvinrent par voie aérienne. Ainsi, ils purent étudier, avec la plus grande assiduité, les différentes variables de cette mission. Le bureau de Vassili était couvert de paperasse, de cartes et de crayons disséminés un peu partout. Dans ce désordre sans nom se définissait l'ardeur de ce travail de fond. Après tout, une mission commando couronnée de succès caché des nuits entières de travail acharné pour la préparer. C'était la dur réalité du terrain.

Le croiseur de la Marine parvint aux mers de l'Ouest avant de fondre, tel une flèche inébranlable, vers le QG de cette mer. Infiltrer un pays hostile au Gouvernement Mondial pour aller y éliminer l'un des hommes les plus importants ne pouvait se faire à bord d'un navire de la Marine, ils auraient été fou d'agir si bêtement. Alors, après de maigres négociations avec l'Etat-Major en charge de cette Blue, la Meute obtint l'emprunt d'un navire marchand. Tous montèrent à bord, troquant leurs uniformes pour des tenues plus conventionnelles, correspondants à celles de vrais marchands. La moitié de l'équipage resta à quai, voyant alors l'autre moitié s'évanouir dans l'horizon.

Le matin du début de la mission, l'équipage de la Meute voguait sur un mer d'huile. Le temps était au beau fixe et chaque marin pouvait admirer la fameuse mer de Jade dans laquelle baignait Kanokuni. D'une couleur verdoyante, sûrement à cause de la prolifération d'une espèce d'algue particulière, l'eau était sublime. Ils étaient subjugué, oubliant l'espace d'un instant le danger qui guettait. Car après tout, en terres ennemies, chaque faux pas pouvait mener à une mort certaine. Une mort qui, à leur grand damne, sonnerait telle une victoire éclatante pour ce royaume dissident ainsi que la Révolution qui le grangrenait.

Sur la proue, Vassili regardait l'île. Vêtu d'une marinière blanche rayée de bleu, d'un pantalon de toile ainsi que de bottes solidement attachées, il dissimulait son épée dans une sacoche qui contenait une guitare, réquisitionnée elle aussi au QG de West Blue. Leur arrivée était imminente et le branle-bas était sonné. Tous les hommes étaient réunis sur le pont, tous se trouvaient face à Vassili qui prit la parole.

> Notre mission débute dès à présent, je ne vais pas épiloguer, vous connaissez les ordres mais je récapitule simplement les points important du plan. Le Commandant Shoga, la matelot Kagutsuchi et moi-même seront débarqués à Fort Levant, notre point d'entrée. Nous prendrons de l'avance pour approcher la cible. Vous mouillerez dans la baie de Jing, vacant à de fausses occupations. Ne vous faites pas prendre. D'ici quatre jours nous éliminerons l'ennemi. Votre objectif sera de créer une diversion, sous la supervision des Lieutenants, à onze heure pétantes, puis vous mettrez les voiles vers Fort Levant où vous nous récupérerez, est-ce compris ? Fit-il assuré. La réponse fut un grand "oui Commandant" général.

Quelques minutes plus tard, les soldats se saluèrent. Les sentiments n'étaient pas engagés, c'était une règle implicite, mais l'atmosphère était plutôt lourde. D'un côté les trois membres de ce commando étaient déterminé, cela se lisait sur leur visage. De l'autre, le reste de l'équipage était partagé entre fierté et inquiétude. Lâcher les leurs en terres hostiles ne leur plaisait pas, mais l'ordre de mission venait d'un Amiral, nul ne pouvait aller à l'encontre de ces ordres. Les trois désignés descendirent à quai, lançant un ultime regard derrière eux avant de s'engager dans une mission de plusieurs jours.

> Shoga, fit Vassili s'efforçant de ne plus parler de manière aussi conventionnelle qu'en temps normal, désormais nous disparaissons, nous sommes de simples civils, des tendances révolutionnaires en cas de besoin, d'accord ? Hootsuki, ça vaut pour vous aussi. Souvenez-vous du plan, nous devons passer Fort Levant, puis nous rendre au Temple Xiao. Nous y sèmerons des indices, faisant croire à une troupe de chasseurs de primes, ce fameux Qing Kong s'occupe de les éliminer. Lorsque les religieux feront appel à l'armée, nous n'aurons plus qu'à les éliminer jusqu'à appâter le gros poisson. Vous me suivez ?

Les trois soldats grimpèrent l'immense rue en terre battue, bordée de boutiques en tous genre et menant à l'imposant Fort Levant. Cet édifice emblématique de l'illégalité à Kanokuni. Seul point de passage permettant d'éviter de se confronter directement à l'armée impériale. Les constructions traditionnelles aux toits dont les extrémités se courbaient vers le ciel fascinaient beaucoup de visiteur. Vassili, lui, n'y prêtait pas grande attention. Il n'avait en tête qu'une seule chose, le visage de sa cible. L'honneur qui lui avait été fait était une promesse de promotion rapide, il devait satisfaire les attentes de l'Amiral si, un jour, il souhaitait occuper ce poste. Prêt à tout pour y arriver, il se lançait alors corps et âme dans cette mission. Cependant, comme n'importe quel joueur d'échec, il ne s'était pas lancé dans la partie sans avoir de nombreux plans de secours dans sa manche. Désormais, ils n'étaient plus que trois, trois face à une mission périlleuse mais ô combien importante. Il ne lui venait que trois mots : Force et Honneur.

Le trio de la marine était arrivé en ville, ils marchaient en direction de Fort-levant pour éviter les contrôles d'identité. Shoga était vêtu d'une chemise blanche, d'un jean bleu, pas de chaussures. Évidemment, il portait son Meitou à la ceinture. Take était un Meitou pouvait passer pour une œuvre d'art, un objet précieux, et non pour une arme. Le trio marchait dans les rues de la ville, les personnes qui croisaient le chemin de nos trois comparses, était un peu surpris de voir un Mink en jean...Surtout qu'il y avait un trou dans le jean pour que la queue du renard soit libre. Ils marchèrent pas mal de temps, les marins arrivèrent à la fin de la ville, ils continuèrent leur chemin vers Fort-levant.

Ils restaient silencieux durant le trajet, Shoga se préparait pour le combat, il voulait rester concentré. Après quelques heures de marche, et après avoir traversé de nombreux chemins rocheux, ils arrivèrent devant Fort-levant.

- Rentrons.

- Ça sent la fripouille...

Les trois rentrèrent dans Fort-levant, plus précisément dans une salle où se trouver pas mal de bandit qui buvait un coup, ces types faisaient de la contrebande dans le royaume ainsi qu'à l'extérieur. La marine se posa quelques minutes pour se reposer de ce long voyage, Shoga remarqua la présence de certaines personnes recherché dans la région, mais ils ne pouvaient pas agir sans que leur identité soit révélée.

- Nous devons faire profil bas, même si ces hommes méritent de finir en prison...

- Restons discret.

Shoga prit sur lui, après quelques minutes de repos bien mérité, la marine partit en direction du temple de Xiao. Ils marchaient encore, encore, et, encore... Bref, ils avaient mal aux pieds, mais ils pouvaient aussi regarder le magnifique paysage. La nuit tomba, ils se trouvèrent une grotte, puis les marins firent un feu de camp, ils s'endormirent très vite. Le lendemain, la meute mangea un oiseau que Shoga avait attrapé, puis ils reprirent la route. Après quelques heures de marche dans les montagnes, la meute arriva finalement au temple de Xiao.

- Bon, vous vous souvenez du plan ?

- On doit se faire passer pour des chasseurs de prime, comme ça, Qing Kong rappliquera pour nous éliminer.

Le renard et ses amis entrèrent à l'intérieur du temple, ils y trouvèrent plusieurs moines qui étaient en méditation, l'un d'eux s'approcha de nos trois amis.

- Bonjour, voyageur. Que puis-je pour vous ?

Le Mink prit la parole.

- Nous ne sommes pas des voyageurs, mais des combattants. D'ailleurs, nous cherchons une certaine personne.

- Une personne ?

- Nous savons qu'une personne recherchée est venue séjourner dans votre temple, nous voulons juste savoir où elle partit.

- Et, pourquoi cherchez-vous cette personne ?

Le renard posa sa main sur le pommeau de son sabre, puis il afficha un air sadique.

- Pour le travail, rien que pour le travail...

Le moine avait reçu pas mal de type recherché sur d'autres îles dans son temple, il le savait, car il avait déjà discuté avec eux. Le moine comprit que les visiteurs n'étaient que de vulgaire chasseur de primes, alors, il décida de prévenir le chef de l'armée qui avait pour responsabilité de s'occuper de ce genre de fouineur. Le moine partit discrètement, après avoir invité nos amis à prendre un thé. Pour ce qui était de Shoga, le Mink avait bluffé, il savait que sur Kanokuni vivait pas mal de criminels recherché par le gouvernement mondial, alors, il s'était dit qu'au moins l'un d'entre eux avait déjà résidé au temple. Et, il avait fait mouche.

L'effectif réduit de la Meute avançait péniblement au travers des montagnes. Alors qu'Hoot avançait plutôt bien et que Shoga menait la marche d'une patte assurée et tenace, Vassili trainait un peu à l'arrière. La nuit avait été courte, après avoir passé Fort-Levant ils avaient déjà marché de longue heure avant de dormir à même le sol. Le dos courbaturé, la nuque un peu bloquée, le blondinet n'était pas au mieux de sa forme. Alors qu'en temps normal il était loin d'être un athlète accompli, cette fois-ci il était encore de deçà de ses maigres capacités. Les chemins étaient escarpés, ils foulaient la terre, les rochers et à plusieurs reprises il manqua de glisser. Par fierté et un peu d'orgueil il se refusa de demander à ce que l'on ralentisse le pas. Après tout, il était censé être l'exemple, il ne pouvait donc s'abaisser à faire cela. Serrant les dents, Vassili poursuivait son dur labeur, portant toujours sa fausse guitare dans le dos. L'eau commençait à lui manquer, sa gorge s'asséchait à mesure que le soleil montait dans le ciel. Cela ne faisait que raviver l'atroce goût d'oiseau faisandé qu'avait chassé Shoga au petit matin. Bien qu'il avait cette saveur en horreur, il n'avait pas fait fine bouche lorsqu'il avait fallu s'en repaitre. Après tout, dans une mission telle que celle-ci la discrétion allait de pair avec adaptation. Alors il s'était contenté de ce repas peu ragoutant, sachant qu'il y trouverait au moins les forces nécessaires pour mener à bien sa mission. Le chemin était bordé d'arbres peu feuillus, parfaitement adapté à un temps sec de montagne. Les racines, parfois, étaient apparentes et Vassili, épuisé, tomba après en avoir percuté une du pied. Aussitôt, ses deux comparses s'étaient retournés, inquiets pour le Commandant mais il leur fit signe que tout allait bien. Il était vert de honte mais faisait comme si rien ne s'était passé. Il haïssait cette faiblesse qui le pénalisait. Il haïssait le destin qui l'avait enchaîné d'une maladie réduisant ses capacités physiques. Il était tout petit lorsque le médecin à Marineford lui avait diagnostiqué cette constitution fragile. Si bien que depuis ce rendez-vous fatidique il n'avait quasiment plus pratiqué d'activité physique. Il avait donc grandit, s'était légèrement renforcé, mais finalement était bien loin de ce que les autres étaient capable de faire ou d'endurer comme effort.

Alors qu'il pestait intérieurement contre la chaleur qui le faisait suer à grosses gouttes, contre le sol glissant et rocailleux, contre ses cuisses qui refusaient de se soulever à cause de l'effort et contre le vent qui ne soufflait pas assez pour le rafraîchir, Vassili vit enfin le bout du tunnel. L'édifice religieux, le fameux temple Xiao se dressait devant eux. Soulagé, il eu comme un second souffle, lui permettant d'avaler la distance qui le séparait de ce bâtiment qui, cette-fois ci, lui fit écarquiller les yeux. La construction fusionnait avec la roche de la montagne, épousant ses courbes anguleuses et ses aspérités. Bien qu'il n'était pas un grand amoureux d'art ni d'architecture, il louait le travail effectué ici. Qui plus est, au vu des conditions météorologiques de ce type d'endroit, ce devait être un travail de forcené qui avait sûrement duré de nombreuses années. Enfin, voilà ce qu'il s'imaginait.

Lorsqu'il passèrent l'immense porte rouge revêtant l'insigne ésotérique du Zenhilisme, la religion locale, ils découvrirent un fourmillement de moines en toges. Ils priaient, méditaient et s'occupaient d'entretenir leur temple. Un instant, Vassili cru être retourné à Inari. Cette île où il avait reçu sa première affectation en tant qu'Officier était la référence mondiale en termes de foi. Cependant cette idée s'estompa rapidement, replongeant le Commandant dans le présent. Le souffle encore un peu court, il laissa Shoga répondre lorsqu'un ascète vint à leur rencontre. Comme prévu et assez abruptement comme le minks avait l'habitude de parlé, les choses furent assez claires dès le départ. L'autre Commandant de la Meute était quelqu'un de franc et qui ne passait, généralement, pas par quatre chemin pour dire les choses. Alors, il n'y alla pas avec le dos du sabre, comme il était coutume de le dire à Marineford, et dévoila rapidement de vils intentions. A ces mots, Hootsuki et Vassili froncèrent les yeux, la sabreuse démontrant elle aussi qu'elle était armée. A eux trois ils paraissaient être des chasseurs de primes déterminés, sur les traces d'un primé fuyard. Comme Vassili s'y attendait, le moine ne prit aucune part et malgré quelques questions ne laissa rien paraître. Il les invita à entrer et à s'arrêter pour boire un peu. Un second zenhiliste les accosta alors, leur donnant à chacun un verre de terre cuite rempli d'une eau limpide. Le maigrelet ne se fit pas prier et soulagea le feu de son corps de ce liquide, qu'il trouvait alors, divin.

Rapidement ils perçurent la méfiance des ascètes et, bien qu'ils ne furent pas expulsés, comprirent que la l'armée avait été contacté. Alors, ils attendirent, faisant l'air de prendre un peu de repos comme s'ils n'étaient au courant de rien. Enfin, Shoga et Hootsuki, car Vassili, lui, se reposait réellement et il en avait besoin au vu des affrontements à venir.

Un peu plus tard dans la journée, une escouade de l'armée fit son apparition après un le vacarme de hennissements, de bruits de sabots et du voile de poussière qu'ils avaient soulevés en arrivant. Ils étaient une petite dizaine, armés de guandao, de grandes hallebardes traditionnelles, et d'un air patibulaire. Ils entrèrent, à pieds dans le temple et apostrophèrent les trois faux chasseurs de primes.

> Messieurs dames, veuillez-nous suivre ! Lança un homme à la barbe fournies et à l'œil droit fermé d'une cicatrice nette.
> Co.. comment ça ? Vous nous avez vendu ! Pesta Vassili en lançant un regard acerbe aux religieux.
> Vous êtes en état d'arrestation, nous avons quelques questions à vous poser, n'opposez aucune résistance. Reprit l'homme tandis que ses hommes commencèrent à encerclés les trois compères.

Le blondinet leva alors les deux mains, et ses acolytes le suivirent. Tous ressortirent du temple sans esclandre. Les soldats prirent les sabres des deux épéistes et, après avoir fouillés la sacoche de Vassili, lui confisquèrent également son arme. Ils obtempérèrent, se laissant nouer un simple lien autour des poings. Ils étaient là, tous les trois attachés à une solide corde tenu par le soldat le plus épais du groupe. Ils marchaient alors, derrière les militaires qui, eux, se payaient le luxe d'être à cheval.

> Qu'est-ce qu'on a fait ? Tenta Vassili.
> Vous êtes soupçonnés d'être des chasseurs de primes et, au vu de vos armes, ça risque d'être difficile pour vous de prouver l'contraire, se moqua un autre soldat aux sourcils épais. On aime pas les fouineurs comme vous ici.
> Puis, t'es quoi toi ? Fit un troisième, dévisageant Shoga comme une bête de foire. T'aboies ? Fit-il hilare en tapant l'épaule de l'un de ses amis pour lui communiquer son rire.
> Assez, vous n'êtes que des minables, fit Vassili qui serrait la mâchoire. Vas-y montre leur, dit-il à Shoga alors que les soldats s'arrêtèrent net.

D'un violent mouvement vers l'arrière, le minks tira la corde si fort que celui qui était chargé de les tenir en tomba à la renverse. Il se fracassa le crâne au sol, légèrement sonné et ne pu rien faire d'autre que subir le coup de talon donné par Hootsuki. Réactif, les soldats tentèrent de réprimer la rébellion mais furent surpris de leur niveau. La corde dénouée, Shoga s'élança contre l'homme qui c'était moqué de lui. La jeune femme, elle, aida le blondinet qui attaqua l'homme qui gardait leurs armes. Vassili sauta sur le flanc de l'animal, s'agrippant comme il le pouvait aux habits du soldat pour le déstabiliser. Alors, quand ce dernier tenta de lui asséner un coup de son arme, la jeune femme sauta avec élégance et le désarma avec une rapidité et une efficacité qui laissa le Commandant pantois. Il n'en revenait pas qu'elle soit simplement matelot. Un tel potentiel ne devait plus être ainsi gâché. A nouveau armés, ils ne mirent pas longtemps avant de détruire les effectifs de cette troupe. Les deux comparses rendirent Take à Shoga qui était alors soulagé. Il n'en restait plus qu'un, un ultime survivant que Vassili épargna.

> Tu vas retourner à ta base et tu vas demander à ce que le chef de votre armé vienne en personne, à moins qu'il ne préfère se planquer derrière son bureau, faisait-il en menaçant le jeune soldat de la pointe de son épée. Qu'il nous rejoigne ici demain, compris ? Lui confia-t-il plus effrayant encore. Ah oui, et dis lui que nous sommes fort et que tous les cloportes qu'il nous enverra finiront la tête sur des piques, fit-il avant de commettre l'irréparable. D'un geste sec il enfonça son épée dans le bras gauche du malheureux qui hurla sa douleur. Le sang s'écoulait de la plaie et il souffrait le martyr. Devant la cruauté de l'homme qui lui faisait face, il ne pouvait que se voir mourir. Pourtant, il était laissé vif. Bon, rentre vite avant de t'effondrer, lui ordonna Vassili.

L'homme remonta difficilement sur son étalon puis, a grands coups de talons le fit galoper dans la direction des Tumulus. Le cheval semblait voler au dessus du sol tant il allait vite. Un blanc s'installa, Vassili ne savait pas ce que pensait ses hommes de ces pratiques, mais il n'en regrettait rien. Il fallait qu'il démontre à ce Général Qing Kong à quel point ils étaient dangereux et déterminés. Il s'était alors donné les moyens de le faire.

Les trois marins étaient près d'un feu de camp, à quelques mètres du temple, histoire d'être sûr que le général ne les rates pas. L'équipe mangeait leurs dernières rations, le renard proposa un plan pour demain, il fallait être préparé, car le général ne leur fera pas de cadeaux.

- Voilà, je propose qu'on adapte chacun une position particulière... Je serais en charge du corps-à-corps, si un seul d'entre nous parvient à lui tenir tête, les deux autres pourrons aisément prévoir une attaque. Commandant Vassilli, je propose que vous soyez derrière moi, si je flanche, j'espère que vous pourrez freiner l'avancé du général. Mais, vous ne seriez pas seul, car j'ai dans l'idée que Hootsuki nous couvrent en attaquant notre adversaire en dernier recours... Qu'en dites-vous ? Ce plan est un peu risqué, mais il a des chances de fonctionner.

Les deux autres marins étaient d'accord, ce plan était un plan de fortune, mais bon, face à un adversaire imprévisible, il fallait jouer la sécurité.

- Nous formerons une ligne infranchissable !

Les trois marins étaient motivés, Shoga proposa un tour de garde, histoire qu'ils puissent tous se reposer un minimum. Le renard débuta son tour, les deux autres dormirent quelques heures, après, ce fut au tour de Hootsuki, puis à celui de Vassilli. Les premières lueurs du soleil réveillèrent nos amis, le blond était déjà en place, il avait terminé son tour de garde. Shoga renifla l'odeur d'une personne s'approchant du temple, les moines étaient cachés dans leur monastère, ils voulaient assister au futur combat.

Des bruits de sabot de cheval s'approchaient du monastère, au fur et à mesure qu'ils s'approchaient du groupe, les bruits de sabot diminuèrent. Un homme assis sur un cheval noir arriva devant le groupe, ce type descendit du canasson. Il était vêtu d'une armure en acier, à sa ceinture se trouvait un sabre, mais pas n'importe lequel, il s'agissait d'un Meitou nommé Transcendance. Le général était là, et il avait envie d'en découdre. Il retira son casque qui protégeait son couvre-chef, puis Qing Kong regarda les trois hurluberlus qui avaient osé le défier.

- C'est vous les suicidaires, les inconscients, les chasseurs de primes ?!

Shoga avait une patte sur le pommeau de Take.

- C'est donc toi, le fameux général Qing Kong.

La meute adopta la position stratégique qu'elle avait validée, Shoga se trouvait en face de son adversaire, Vassilli était à quelques mètres derrière prêts à en découdre, Hootsuki quant à elle, elle était à l'arrière de la chenille, cette femme était protégée par les commandants.

- Bande d'inconscient, vous allez périr de la main du meilleur guerrier du monde !

Il dégaina Transcendance, puis il fonça sur le renard qui était à sa portée, mais ce fourbe de Mink bloqua son coup latéral avec la lame de Take. Le général déchaîna une pluie de coups d'épée sur le commandant, mais il réussit tout de même à bloquer chaque attaque, le renard avait du mal à contenir l'extraordinaire puissance de son opposant. Si Take n'avait pas été une lame exceptionnelle, elle serait déjà en morceau, tout comme Transcendance, étant donné la puissance titanesque dont faisait preuve le général, peu de lame aurait tenue le coup. Shoga regarda brièvement son ami, ce dernier compris qu'il lui faillait attaquer, le blond s'élança vers l'adversaire pour le pourfendre d'un coup de sabre.

- Baisse-toi !

Shoga fléchi le genou droit et, il bloqua le dernier coup de sabre de son ennemie. Vassilli envoya un coup d'estoc dans le bras du général, mais ce dernier se décala légèrement pour que la lame percute l'armure en acier, au niveau du torse. Qing Kong prit la mouche, il avait été surpris par cette attaque sournoise, mais ce n'était pas encore terminé. Hootsuki surgit de l'ombre, elle dépassa Shoga, Vassilli, et elle frappa avec toutes ses forces les épaules du militaire, histoire de l'empêcher de pratiquer son style d'épéiste.

- Oh, non !

Le général se mouva légèrement du côté droit, Hootsuki blessa son épaule gauche, ce gars était droitier. Il avait délibérément sacrifié son épaule gauche pour préserver la droite, ce type était une personne fourbe et courageuse. Mais, le renard aperçu une ouverture dans sa défense, cet idiot était en mouvement, donc il n'était pas stable, de plus, le poids de son épée devait l'alourdir. Le Mink tenta de lui ouvrir le ventre avec un seul et unique coup de sabre, il frappa violemment l'armure du chef militaire.

*Tsing

Le renard n'avait pas réussi à trancher l'acier, il avait mis presque toutes ses forces dans ce coup, dommage. Qing Kong recula de quelques mètres, il se mit en position de défense, le général était impressionné par le travail d'équipe des marins.

- Vous n'êtes rien, sans votre coopération jamais vous n'auriez pu m'atteindre ! Seul, vous êtes faibles ! Et la faiblesse, c'est le crime le plus méprisable de tous !

L'équipe reprit sa formation en ligne droite. Tout d'un coup, le civil se jeta sur le renard, puis il donna un coup de sabre à la verticale. Shoga bloqua sans difficulté, mais Transcendance se mit à vibrer, le commandant fit projeter si violemment qu'il fut un roulé boulé sur quelques mètres.

- Ah, c'est quoi ce truc !

- Mon Hassoken est invincible !

Vassilli se retrouvait face à ce monstre, que pouvait-il faire ? Le commandant avait-il une attaque assez puissante pour contrer le Hassoken ? Hootsuki était-elle en sécurité ?

Ils se tenaient enfin face à leur cible, le Général Qing Kong, guerrier de son Etat. Il était fièrement posté sur son destrier, armes à la main. D'aucun auraient tremblés devant la prestance de cet homme, les soldats, eux, ne frémirent pas. Ils s'étaient préparés à cet affrontement. Ils savaient de quoi il allait en retourner. D'ailleurs, rien n'avait été laissé au hasard. Vassili avait fait appel à toutes les ressources de la Marine pour prévoir cette expédition punitive. Là où n'importe quel autre guerrier aurait envoyé ses troupes pour annihiler trois malheureux chasseurs de primes, lui n'était pas de cette trempe. Loin d'être le plus noble des guerriers, ce qu'il souhaitait avant tout c'était de pouvoir se mesurer et combattre. Son orgueil était tel qu'avant toute chose, il souhaitait tâter l'ennemi de sa lame. Un de ces hommes à l'apparence héroïque referment, finalement, un vice sombre et cruel teinté de sang. Avec ces informations, Vassili conclu donc que se faire passer pour un groupe de chasseurs de primes, sachant que l'Empereur et l'Impératrice étaient primés, était de loin le meilleur moyen pour l'affronter à huit-clos.

Il dévisageait les soldats, son armure reluisante avait été soigneusement astiquée. Prêt à en découdre, il était excité. Excité de pouvoir combattre, de trancher, de frapper et de faire souffrir l'autre. Sadiquement, il espérait que le Minks qui se tenait face à lui soit un bon adversaire. Lorsqu'il vit le jeune homme blond, il manqua de pouffer de rire. Il lui était inconcevable qu'un homme d'une telle consistance puisse oser s'avancer devant lui. Les échanges furent furtifs, simplement de quoi identifier l'autre. Shoga se tenait au premier rang, prêt à accueillir l'assaut adverse. L'affrontement débuta si vite que Vassili en fut presque surpris. A quelques mètres derrière, il essayait d'analyser la posture du Général de Kanokuni. Tentant, il l'espérait, de trouver la faille qui leur permettrait d'obtenir la victoire.

Qing Kong dégaina une lame particulière, bien qu'il ne fut pas un grand spécialiste du genre, Vassili remarqua qu'il s'agissait d'un meito. Après tout, il fallait s'y attendre pour un homme de cette trempe. Pour qu'un Amiral missionne un équipage pour l'éliminer, il ne fallait pas douter de sa dangerosité. Alors que les lames s'entrechoquèrent, des gerbes d'étincelles anormalement abondantes jaillirent. Un élément qui ne trompa pas le Commandant. Cette lame était donc bien spéciale. Seulement, ce n'était pas tout. Le minks reculait, il perdait du terrain sous les assauts du Général.

Essayant d'observer le moindre détaille, Vassili se rendit compte d'un schéma. Kong débutait souvent ses offensives par un violant coup circulaire avant d'enchaîner avec une diagonale descendante venant de la gauche. Terriblement efficace. Les deux compères tentèrent un enchaînement mais il se solda pas un échec. L'humeur de Kong changea. Il semblait jusqu'alors curieux et enjoué d'un combat. Désormais, il était furieux et fermé. Ses pulsions grandissantes le dévoraient de l'intérieur. Il envoya valser Shoga d'une frappe surpuissante, utilisant par la même occasion l'art martial local : le hasshoken. Le blondinet ne savait, en réalité, pas grand chose de ce style de combat, mais son efficacité n'était pas à prendre à la légère.

Le Commandant se tenait donc fièrement face à Kong qui, pourtant, le dépassait de deux bonnes têtes. Devant le charisme incroyable de cet homme en armure il aurait pu fuir. Il aurait dû fuir.

> Tu vas me forcer à me mettre à fond... c'est malheureux ! lâcha-t-il pour décontenancer son ennemi, mais aussi pour se donner le courage nécessaire.
> Alors montre-moi ! lui hurla Kong en retour tandis qu'il fit un saut vers l'avant.

L'épée du Général passa presque dans son dos tant il chargea la puissance de son coup. Ne laissant presque aucune marge de manœuvre à Vassili, ce dernier dû se transcender pour en ressortir vivant. Prêt à accueillir l'assaut, il recula son pied gauche se baissa sur ses appuis. L'épée fendit l'air juste au dessus de son crâne. Il vit aussitôt quelques mèches blondes toucher le sol, lui rappelant ainsi qu'il n'était pas passé loin d'une décapitation pure et simple. Puis, un coup en diagonal allait le trancher en deux alors qu'il parvint à opposer  son épée au meito ennemi. La frappe était lourde et si nerveuse. Jamais il n'en avait ressenti d'une telle puissance. Devant l'écrasante force de Kong, Vassili fut propulsé quelques mètres en arrières, glissant sur le dos. Son bras gauche lui faisait mal, endolori par une douleur qu'il n'avait jamais connu.

> Tu aimes mon hasshoken, chasseur de prime ?! se moqua Qing Kong.

Vassili compris alors que cette technique consistait à émettre des vibrations, faisant alors fi des protections ou des barrières entre le Général et ses cibles.

> Tsss.. pesta le Commandant avant se relever, Shoga.

Devant la domination de l'homme en armure, le blondinet faisait pâle figure. Pourtant, il ne pouvait décevoir l'Amiral Kindachi Tetsuda. Il s'époumona alors hurlant de rage en attaquant Kong. Il arrivait par la droite, son épée prête à trancher d'un coup sec par ce même côté. Kong attendait fermement l'impact. Prêt à user de son art martial pour, une fois de plus, infliger des dégâts à son opposant.

Alors qu'il arrivait à distance raisonnable, un pas avant que Kong n'ait pu le trancher grâce à sa portée, il pivota vers la gauche. D'un geste explosif et décontenançant il surpris assez le Général pour que sa défense ne soit pas à sa hauteur. Transcendance se mis en opposition mais ne pu que bloquer partiellement l'attaque. Le reste, ce fut l'armure qui s'en chargea. Vassili n'était pourtant pas déçu. Shoga vint par la gauche lui aussi et, de son épée trancha leur cible sur tout le torse. Le Général manqua de tomber à la renverse. Il glissa un peu en arrière mais se rattrapa in extremis. Son armure était endommagée, mais aucune lame n'avait su percer l'acier.

> Ne me dites pas que vous n'êtes pas capable de trancher mon armure, vermines !
> Et pourtant... se lamenta Vassili doucement. Shoga, la double-faux compris ? Lança-t-il à son acolyte avant qu'ils ne repartent, tel un seul homme, à l'assaut.

Ils enchainèrent les passes-d'armes qui firent naître d'immenses gerbes étincelantes, à plusieurs reprisent ils se firent éjecter à cause de l'écrasante force brute de Kong. Pourtant, ils donnaient leur tripes dans ce combat. Ils n'économisaient pas la moindre once d'énergie. Ils virevoltaient, échangeaient leurs places, tapaient et combinaient mais rien n'y faisait. Kong était bien trop aguerri pour se laisser avoir. La rage au ventre, Vassili vit l'instant où ils allaient devoir fuir.

> Impossible, jusqu'à la mort s'il le faut !

Alors, sachant qu'aucune de ses tactiques n'avait fonctionné il pris l'initiative de prendre la gauche à la place de Shoga à qui il laissa le flanc droit. Il fonça sur Kong, pommeau de son épée serrée contre son pectoral droit. La lame tel un éperon, il était déterminé. Seulement, cette posture comportait tellement de failles. Le Général cru d'abord à une blague puis, d'un pas assuré se positionna pour recevoir le blondinet. Il voyait toutes les ouvertures se dessiner devant lui. Tant de possibilités. S'en était presque absurde. Presque mais pas tout à fait. Pour un instinctif tel que Qing Kong, le combat n'est qu'une danse improvisée. Un enchevêtrement d'actions que son corps et son esprit traitent en même temps. C'était ce qui donnait à cet homme une confiance et telle dangerosité. Alors qu'au contraire, Vassili, lui, était un stratège. Il planifiait ses coups, jouait avec le jeu en entier. Seulement, dans un combat, même en deux contre un, il était désavantagé. Pour faire tomber cet force de la nature, il décida de l'emmener sur son terrain. Le forcer à réfléchir était le meilleur moyen pour le décontenancer. Kong fut donc déstabilisé, car, pour la première fois, il avait analysé son opposant et cherchait qu'elle ouverture il allait frapper.

> Crève ! Hurla le Général dans un mouvement descendant.

Alors qu'il espérait scinder le Commandant en deux purement et simplement, le blondinet fit un léger pas de côté en sautant vers l'avant. La lame passa juste à côté de son visage, manquant de lui sectionner le profil gauche. Puis, l'épée de Vassili pénétra la chair. S'enfonçant dans les entrailles du Général qui, les yeux ébahit, n'émettait plus le moindre son. Une gerbe de sang gicla lorsque la pointe de l'épée jaillit du dos de Kong. Non pas que Vassili avait su transpercer le métal, mais il avait été suffisamment précis pour pourfendre dans l'espace souple entre deux plaques d'acier de l'armure. Le Général était encore debout, l'arme le traversant, mais ne tombait pas. Vassili, lui, hurla d'une douleur atroce. Comme si des milliers de couteaux lui découpaient le flanc gauche. Le sang se répandait à grandes floppées, teintant le sol poussiéreux d'un rouge sombre reconnaissable. Le Commandant était affublé d'une souffrance saisissante telle puissante qu'il lâcha son épée, toujours figé dans le torse de Kong, et s'effondra. Sa vision se troublait, ses sensations étaient éparses. Il avait bouillonnait puis frissonnait.

> Tue-le, achève-le Shoga, ordonna-t-il alors qu'il en oubliait de vouvoyer son second.

Kong, lui, était encore sous le choc. Les organes vitaux touchés, son effondrement n'était plus qu'une question de secondes. Pourtant, un léger sourire se dessina sur son visage. Un petit ricanement, même, vint agresser les oreilles du blondinet qui se tordait de douleur. Il le voyait, cet avorton qui l'avait eu, qui était dans une situation presque semblable à la sienne. Lui venait d'être transpercé, le Commandant venait d'être séparé d'un membre. A deux pas de Vassili, son bras gauche gisait au sol. Inerte, couvert d'hémoglobine. Il avait été sectionné comme on l'aurait fait à une volaille pour s'en repaitre. Tranché à l'épaule, celui qu'il prenait pour un chasseur de prime se vidait tel un porcin. Il l'avait eu. Encore un duel remporté pensa-t-il. Toujours debout, il repris ses esprits puis, fit face à Shoga. Le minks s'élançait dans un ultime assaut lorsqu'il fit vibrer Transcendance une dernière fois. Prêt à ôter la vie de cet homme-renard, il allait frapper d'une puissance titanesque lors que sa jambe droite plia. Son genou tomba à terre, le laissant à la merci de son ennemi. Il toussa, crachant de grandes gerbes de sang et vit son destin s'accomplir. Armes à la main.

Vassili tentait de rester éveillé. Il se retenait à ses ambitions pour ne pas sombrer. Il pensait à ceux qu'il avait croisé. Il pensait à son père. A l'incroyable homme qu'il était. Mais aussi à son parcours depuis qu'il s'était engagé. Il avait gravit quelques échelons, rencontré l'homme fort de la 102ème d'Elite. Rencontré un pirate qu'il souhaitait capturer plus que tout, Azerios. Mais il avait aussi été placé à la tête d'un équipage. Rencontré Shoga, le premier minks qu'il avait vu. Rencontré un jeune matelot, Belphegor qu'il avait tenté de motiver pour acquérir ce sens du devoir qui le caractérisait. Il ne pouvait mourir ici. Il ne pouvait mourir avant de devenir Amiral.

Il tenta se relever, usant de toutes ses forces mais tomba alors qu'il espérait s'appuyer sur son bras gauche. Le douleur n'en fut que plus vive. Alors, il regarda en arrière et le vit.

> Mon bras.... merde.... putain mon bras... s'égosillait-il.

Les larmes lui montaient, il flanchait pas parvenait toujours à se reprendre. Son heure n'était pas venue.

> Sh... Shoga... aides-moi.. supplia-t-il, espérant que ce dernier l'aiderait à se redresser.

Ils devaient partir, l'armée ne devait pas être loin. Les vertiges s'enchaînaient, il était entrain de défaillir.  Ses paupières étaient lourdes, il tenait bon mais pour combien de temps.

Qing était blessé, ce typé tait impuissant, les attaques des marins l'avait mis hors-jeu. Shoga s'approcha de lui, le Mink brandit son Meitou, le général était fatigué.

- Saleté... Chasseur à la con, vous me le payerez !

- Ma mission est de te tuer, je ne prends aucun plaisir à tuer, encore moins à désobéir aux ordres. Mais si je te laisse en vie, notre lutte n'aura servi à rien.

- Va te fai...

Take s'abattit sur le crâne du sabreur, ce dernier fut tranché en deux, il était mort sur le coup. Shoga ferma les yeux durant quelques secondes, il s'était préparé pour voir le corps de sa victime. Qing Kong était mort, il était tombé sous les coups de la marine, il gisait au sol. Shoga était blessé, il n'avait pas de blessure grave, mais il avait mal un peu partout à cause des dégâts du Hasshoken, en plus de ressentir une immense fatigue. Mais ce n'était pas le moment de se reposer, Vassilli était blessé plus sérieusement que l'homme-renard, et il lui fallait de l'aide. Shoga s'approcha de son ami, il regarda la gravité de ses blessures, puis il retira le haut de son kimono pour l'enrouler autour de l'amputation. La plaie du commandant ne saignez plus grâce à un garrot. Le canin souleva son ami avec un bras, et il le plaça sur son épaule droite.

- Bien joué, commandant.

Le renard était soulagé, le combat n'avait fait aucune victime, mise à part le bras du blondin. Le renard sourit à Hootsuki, puis il donna l'ordre de s'en aller le plus loin possible. Mais avant de partir, le commandant Mink ramassa la lame du défunt général Qing Kong, la fameuse Transcendance. Hootsuki ramassa le bras du commandant, mais ce dernier lui demanda de le jeter quand ils seront un peu plus loin, histoire de créer une fausse piste pour les futurs poursuivants, l'homme à la longue chevelure dorée avait pensé à tout.

- Il doit s'agir d'une lame de qualité supérieure, ou plus, car avec cette arme le général a pu bloquer mes coups, Take est pourtant une lame de qualité supérieure.

Le Mink prit la fuite en compagnie de ses amis, il faillait refaire le chemin en sens inverse, espérons que l'amputé survive. Pendant que les marins s'enfuyaient, les moines qui avaient dénoncé les faux chasseurs de primes à l'armée royale contactèrent une fois de plus la milice locale pour les prévenir du résultat du combat. Pour en revenir à nos soldats, ils faisaient le chemin à l'envers, Shoga veillait sur son ami, Hootsuki lui changeait parfois ses bandages de fortune. Après une journée de voyage complet sans s'arrêter, les marins arrivèrent finalement au port, là-bas, ils furent accueillis par leurs soldats qui attendaient patiemment leur retour. Vassilli fut pris en charge le plus vite possible, Shoga s'écroula dans la foulée à cause de la fatigue, Hootsuki était encore en état pour raconter le combat aux autres soldats, et faire son rapport à l'amiral Tetsuda. Les marins levèrent l'ancre, ils s'en allèrent en sachant que leur mission était accomplie.

Cela faisait déjà quatre jours, les marins n'en pouvaient plus d'attendre. Les deux commandants ainsi que la matelot Hootsuki avaient débarqué à Fort Levant. Quatre jour d'une mission qui mettait les nerfs de tous à rude épreuves. Déguisés en marchand, seuls certains avaient eu droit de poser le pieds à terre dans la baie de Jing. Shujin et Soma avaient trouvé une échoppe laissée à l'abandon. Puis, ils y avaient entreposés des barils de poudre selon les ordres de Kel Y, l'Adjudant à la prothèse gigantesque qui resta à bord.
Ils furent le plus discret possible, essayant de passer inaperçu. Cependant, le Lieutenant de Shoga remarqua quelques regards en coins. Après avoir identifié les hommes, il les décrivit à Otto Wuthmann, le second de Vassili qui, dans la plus grande des discrétion, s'occupa de les assassiner. Tous avaient collaboré avec une aisance qui marquait bien leur appartenance à une seule et même unité. Les liens au sein de la Meute se resserraient. La franche camaraderie marqua leurs soirées à bord. La même inquiétude envers leurs supérieurs troubla leurs nuits.

Vers dix heures vingt, le quatrième jour, Soma fut missionné de mettre le feu aux poudres. Il était le plus discret de tous, il était vif et habile, l'homme parfait pour cette mission. Une fois que l'explosion eut soufflé deux bâtiments entier et que la ville était en pleine effervescence, il retourna à bord du navire de prêt. Tous les locaux étaient secoué, l'armée intervint rapidement, tentant d'apaiser le brasier et de fouiller les décombres pour retrouver les ensevelis.

Le navire mis le cap sur Fort Levant et les navires de l'armée locale ne purent réagir assez vite. Leur bâtiment mouilla quelques instants à Fort Levant où il récupéra les courageux soldats qui venaient de porter un terrible coup de massue à Kanokuni. Shoga et Hootsuki étaient ébranlés, tuméfiés suite au combat avec Qing Kong, mais ils allaient bien. Vassili, lui, était dans un piteux état. Il avait sombré lors du périple retour des soldats. Il oscillait entre vie et mort, maintenu par la seule force de sa volonté. Les médecins le prirent aussitôt en charge, tentant de lui faire reprendre connaissance pour le stabiliser tandis qu'ils quittaient définitivement les eaux kanokunienne.

Disparaissant dans l'horizon vers le QG de West Blue afin de retrouver Croc Blanc.