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Où Jack joue avec une paire de tenailles


C’est … c’est quoi cette odeur ?

Bon sang, mais j’ai les doigts poisseux ou quoi ? Ah, la sagesse de ces soirées hm … décorées. Mes clopes sont … hm, trempées. Oh, ça bouge à côté de moi. T’as pas perdu le jeu, mon beau Jack. Hé hé, comme quoi, y’a jamais de retraite pour les braves. Mais quand même … vachement poilu en bas là … Et cette odeur … erk … Et puis ça fait un drôle de bruit quand je me retourne. Mais c’est un nid tout douillet, avec un peu de paille et …

Paille ?

Grouik.

-Oh non, pas encore …

Le purin, c’était ça l’odeur. J’vous jure : qui commence son histoire comme ça ? Hé, vous avez pas envie de savoir comment j’suis arrivé ici ? Allez … Vraiment pas ? Allez, j’vous le dit quand même.

C’était un soir d’été, comme on en faisait peu à Goa, bercé par les odeurs de la fange et de la pourriture qui traînait au-loin dans le Grey Terminal. Une mission des plus banales, dans un coin des plus bancals. L’endroit avait connu une purge, autrefois, mais on m’avait envoyé rectifier les choses, rassembler quelques évidences sous les yeux bienveillants de la milice locale, elle-même sous tutelle de mon cher employeur. Incognito, j’étais v’nu gérer la populace, chercher les bribes de révolution pour les étouffer. Et puis j’avais pris une sacré cuite.

Ben oui, quoi d’autre ? Pourquoi fallait-il toujours une raison glorieuse pour dépenser son solde en rhum des îles ? On avait trouvé un sacré truc derrière le comptoir, vidé quelques fûts, et terminé par … hem, ça c’est un peu plus flou par contre. Ah, si, j’me souviens de ce que j’étais venu faire ici. Trouver Bô, roi des ordures. Ah non, non non. Il était mort lui. ‘ttendez, j’ai pas perdu mon denden aussi ? Oh merde. Comme d’hab, je devrais mettre une chaîne à cette bestiole. Toujours occupée à vadrouiller, marre de gérer cette chose, ils avaient pas capacité de nous filer des trucs technologiques maintenant ?

- Te voilà, fils de chien !

Plaît-il ? Une ombre cachait le soleil de mes yeux, assez haut d’ailleurs ce soleil. Mais c’était plutôt agréable de ne pas l’avoir enfoncé dans mes orbites, à me rappeler à quel point j’aurai dû boire un verre d’eau entre chacun d’mes verres de gnôle. Le gus était un amas d’ombre, en même temps il était à contre-jour et je tanguais. J’lui fis signe d’attendre, le temps de m’allumer une clope. J’en trouvais une pas trop molle, et cherchais mon briquet. Oh non, non non non non … tout mais pas ça … non non non …

- Tu as tué mon frère, tu vas mourir !

- Hein ? Mais ta gueule, tu vois pas que je suis occupé ? Et puis tu parles trop fort …
- Tu as tué mon frère, tu vas mourir !
- Ouais ouais, et moi j’ai perdu mon briquet. On perd tous quelque chose dans la vie, sauf que moi c’est plus grave. Aide-moi à me relever.

Main tendue, regard incrédule. C’est fou l’incivilité des gens aujourd’hui. Au lieu de me tendre la main, cet imberbe me pointa de son mousquet. Quel toupet ! Ne savait-il pas qui j’étais ? Ahem, probable que si en fait.

- Ecoute, Jenclauduss, je suis sûr qu’on peut s’arranger ?
- Je m’appelle pas comm…
- Oui, oui. Allez, tire-toi d’ici avant que tu te fasses mal.
- Tu vas mourir ! Dans d'atroces souffrances après des nuit de torture !

La peste soit des simples d’esprit. Ainsi que des clichés éculés. L’importun leva son arme et s’apprêta à me frapper sur le front. Hé, mais à qui pensait-il avoir affaire ? L’agent secret le plus célèbre du monde c’était quand même moi ! Les pièces du puzzle se reformaient dans mon esprit, alors que sa silhouette avançait dans la lumière et me permit de déceler la nature de cet individu désagréable. Démarche chaloupée, faiblesse dans ses articulations. Une main qui tremblait. Hé hé, pensait-il vraiment pouvoir me prendre de vitesse et m'av...



Dernière édition par Jack Sinister le Lun 7 Juin 2021 - 11:09, édité 1 fois
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*couic couic*

Hm. Qu’est-ce qui faisait ce bruit ? Oh, mon crâne … j’étais où ? Hm, en charmante compagnie ? Vu les liens sur mes chevilles et mes poignets, la soirée avait dû être épicée, hé hé. En plus j’étais nu, le rêve. Par contre, la douleur sur l’occiput, oh, et des côtes bien amochées. Une lèvre fendue, ah, et cet œil-là devait plus trop se fermer. Sacré soirée, même si j’avais un vague souvenir de compagnie poilue. Ah, et le grand imbécile avec son flingue là. Mais ça n’expliquait pas le bruit. Je gigotais un peu sur ma chaise, tirait sur mes liens et un petit clac se fit entendre à l’instant où mon ami de fortune revenait sur scène.

L’escogriffe s’avança dans la lumière d’une ampoule vacillante, illuminant ma chaise située au centre d’une pièce où des traînées de mon propre sang maculaient le sol. Pas la première fois que je m’endormais, j’avais l’impression. Quant au bruit, je dois avouer que même là, je dus ravaler ma salive. Oh, peut-être une dent déchaussée aussi.

- Tu fais moins le malin, hein, face à une paire de tenailles ?
- Disons que j’y tiens à … heu … ma paire ?
- Tu vas voir, tu vas bien vite arrêter de faire le con ! qu’il me fit, en s’approchant avec sa tenaille rouillée.

Non pas que je puisse avoir peur – j’étais pas n’importe qui, tout de même – mais je n’étais pas vacciné contre le tétanos, ce qui expliqua le petit bruit qui échappa de ma gorge. Et cette soudaine envie de négocier qui me poussa presque à supplier – presque, j’étais pas fou quand même.

- Je t’avais dit que tu allais souffrir, pour avoir tué mon frère. Tu as pris sa vie, je vais m’assurer que tu regrettes tous les instants qui t’ont mené à moi !
- Je t’ai déjà dit que je connaissais pas ton frère ….
- C’est ce qui te rend encore pire !
- Non mais tu dois te tromper, je t’assure … oh, et la prochaine fois, évite de frapper les gens à la mâchoire quand tu veux qu’ils parlent …
- Mais je veux pas que tu …
- Si tu veux, je peux te montrer comment faire mal sans incapaciter ? Suffit que tu me détaches et…
- …
- Oh, pas d’humour, j’ai peut-être tué ton frère après tout, s’il était aussi casse-bur … ouais, mauvais choix de mot, j’en conviens… Surtout dans ma position, ha ha. Ouah, mais t’as vraiment aucun …
- MAIS TU VA LA FERMER OUI ?!!!!

Lourd silence. Un véritable expert dans le contre-interrogatoire. Ou, comme j’avais plaisir à l’appeler, l’art de faire péter un plomb.

- J’vais te couper chacun de tes doigts, et les donner à bouffer à Maggie, t’vas voir ! Et même ta langue en premier ! Puis je te laisserai saigner et je te …

- Maggie, c’est la truie c’est ça ?
- Putain, j’te jure que …

Oh, il virait rouge le p’tit mec. Hé hé, cuit à point. Il s’approcha avec la tenaille et la posa sur ma cuisse. J’lâchais un petit grouik malgré moi. C’est que c’était froid cette saloperie.

- Je vais savourer chaque instant de ta souffrance, sale enfoiré, je vais te tailler, et tu vas regretter avoir touché à ma famille.
- Mais puisque je te dis que … oh ?! Ah ! Ton frère, c’était pas le gars dans le bar hier ?

Soudain éclair de génie, comme souvent, mais fort opportun. Un petit souvenir qui émergeait de nouveau, dans un océan de gnôle. A en voir le facies encore plus carmin de mon kidnappeur, c’était ça, pour sûr ! Hé hé, mais bien sûr, comment avais-je pu oublier ? Le coup sur la tête, jamais une bonne idée : ça embrouillait les idées.

- Et je lui ai enfoncé le coin d’une table dans le nez. C’est ça ? Après l’avoir traîné dans la rue et cassé les genoux ? Oui, oui, je m’en souviens maintenant ! Ah ah, c’est fou tu sais, j’ai failli oublier !

Bon, visiblement ça ne le faisait pas rire …

- Je me souviens pas l’avoir tué par contre, tu sais, j’ai pas le droit de tuer tout le monde. Bon, après, peut-être qu’il lui est arrivé autre chose.

Ok, ok, la lame contre la gorge ça pouvait me couper la chique quelques secondes, j’étais forcé de l’avouer. Mais vu la veine qui saillait sur la tempe de mon cher ami, ça en valait la peine. Un liquide chaud, non pas de la pisse, coula le long de mon torse. Aiguisée la tenaille rouillée, et merde : je serai bon pour une piqûre à mon retour …

- Ok, ok ! Je dis juste que je lui ai botté le cul, c’est possible, mais je l’ai pas buté ! En même temps, c’était de sa faute … il voulait pas me dire … que … enfin, tu sais quoi.
- Pas. te. dire. quoi. ? qu’il me fit en détachant bien chaque syllabe, luttant pour ne pas me saigner sur le champ.
- Ben … où t’étais.

Petit instant de lucidité, dans un océan d’incertitudes. Il fronça les sourcils, et ma main surgit des cordes pour le frapper à la tempe. Il s’effondra comme une masse, sa tête sur mes … heu … sa tête glissa par terre. L’art de faire péter les plombs, juste de quoi le faire s’approcher assez. Appuyant mon pouce sur ma cuisse, je me le remis en place, l’ayant déboîté avec sagesse pour me défaire de mes liens. Avec un petit clac, si si, souvenez-vous.

J’entrepris de me défaire des mes autres liens, écartais la tenaille d’un bout du pied. Bon, où étaient mes affaires ? Ah, pas loin, juste là. Important que la suite des événements se poursuive en bonne compagnie, et entre gens respectables. Ouf, ça puait le purin tout ça. Pas sûr qu’un passage chez la lavandière suffise à me récurer suffisamment les outils. Non, bande de pervers, pas ce type de lavandière.
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*couic couic*

- Lâ-… relâche moi !
- Tu fais moins le malin, hein, face à une paire de tenailles ?



- Bon, peut-être pas ma meilleure imitation.
Je lançais la paire un peu plus loin, elle se cassa en rebondissant. De la vraie camelote, mais qu’attendre de mieux de ce ramassis de tordus ?

- Maintenant qu’on peut parler dans une situation agréable. Enfin, pour moi, j’aimerai avoir deux-trois infos. Lui fis-je en m’accroupissant tendrement à sa hauteur.
- Non non, t’embête pas avec les liens, je sais faire des nœuds moi. Ça se voit que t’as jamais passé une nuit avec une amazone, hm ? Oh, ces diablesses aiment les nœuds … Bella, Donna, Suzie et Marie, tu vois ? De vrais perles ces donzelles … Ahem, où j’en étais ? Ah oui, j’étais à la recherche d’une rumeur, vois-tu ? Comme quoi, malgré toute la bonté de Fenyang ici, il resterait encore des révos dans le coin …
- N… non, tous les révos se sont tirés après la purge, ils nous ont abandonné !! Pit-pitié …

Oh, la lumière venait de se faire dans son cerveau ? Bizarrement, il n’était plus si pressé de me couper des bouts. Hé hé, ça dépendait toujours de qui tenait le manche. ‘fin, façon de parler.

- Bon, écoute-moi Jenclauduss, ton frère m’a piaillé deux trois choses sur vos activités et comment vous faisiez rentrer en douce de la poudre et des armes pour ‘réclamer ce qui vous était dû’. Alors de deux choses l’une, soit tu passes à table, et t’auras une belle histoire dans mon roman, soit tu continues de jouer les mijaurées et je salis ton nom sur huit générations.

Un peu de mal à comprendre cet argument dans sa caboche percée.

- Mais t’es malade … qu’il osa me dire.
- Non, bien au contraire. Mais vu que tu m’en laisses pas le choix …

Je me relevais, fouillais dans mes poches et … oh ! Ah ah ! Génial !

- Mon briquet ! Ah ! J’avais mal cherché, hé hé, tu le crois ça ? Il était dans mon autre poche ! Ah, enfin … une clope … T’as pas idée depuis combien de temps j’attends ça … Aïe, ma lèvre. T’as frappé sacrément fort quand même. Ouille, mes côtes. Heu, t’as d’autres chaises ? Au fond, par là ? Merci l’ami.



- Voilà, maintenant on peut causer. Est-ce que tu sais qui je suis, l’ami ?
Signe de négation de la tête.
- Merde, pas même une idée ? Quoi que, t’as pas l’air d’avoir une tête à lire toi. Alors, laisse-moi t’expliquer la chance que tu as de m’avoir rencontré : Jack Sinister, écrivain, agent et … séducteur.
- Ag … agent ?! Bordel ! Pitié je … je n’ai rien à voir avec …
- Mais merde, pourquoi les gens ne retiennent-ils que ça ?! Ecrivain, je te dis : ça te dit rien ? Non ? Marre des incultes, j’te jure. Bon, t’as rien à voir avec quoi ?
- Attends, tu … heu … sais pas ?
- A part les armes et la poudre, et vos revendications de liberté, tout le blabla, et que j’en ai assez pour te caser, tes copains et toi, au fond d’une geôle jusqu’à la fin des temps ? Bof, non.

Mi-figue, mi-raisin le cochon. Il avait pas l’air de savoir trop où il était ni dans quoi il mettait potentiellement les pieds. Dans sa tête, je le revoyais se faire tout le film en arrière, son frère blessé – mais pas tué, oh ! – et le fait qu’il m’avait retrouvé, attrapé et tabassé. Comme si j’avais tout manigancé depuis le début. Bien entendu que j’avais tout planifié, vous m’preniez pour qui hein ? Tout, même heu … Maggie et le purin. Et je m’étais totalement pas pris une cuite en pleine mission. Tout comme j’avais pas cassé du mobilier avant de me faire éjecter par la petite porte, aux côtés de Maggie. Mais au moins, j’avais toujours mon briquet !

- Bon, on en était où, avant mon monologue introspectif ? Ah oui, le moment où tu confessais être un révo, et tu me balançais le chef de ta petite cellule. Le genre de truc qui me permettra d’avoir enfin ma promotion. Parce que tu sais, ça coûte cher d’éditer ses propres bouquins ? Mais à part des tracts blindés de fautes, tu dois pas lire grand-chose toi …
- Si … si je fais ça, tu me laisses partir ?

Mais ils sont tous cons ou quoi ? Et c’est quoi cette tremblante là ? Il était prêt à me tuer parce que j’avais tabassé, mais pas tué, son frère, et là, à se vendre comme le premier cabochard venu ? Bon sang, que c’était bon de travailler pour des gens aussi efficaces. Parce que moi, quand je pensais révo, j’avais juste envie de rire. Surtout vu leurs dernières actions.

- Ouais ouais, bien sûr. Comme on dit, chez nous, un bon révo est un révo libre. Mais t’es con ou quoi ? J’ai qu’une personne à appeler et ta baraque sera descendue, tes potes arrêtés et ta vie détruite. Tu penses vraiment pouvoir négocier ?
- Mais … mais j’ai rien …
- Oh tu me saoules, allez, bonjour chez toi. Shigan.
- Aiiiiiiie …

Grosse trace rouge sur son front. Bon, pas encore ça le shigan. Mais ça viendrait. Autant le faire à l’ancienne, en dégainant une lame de l’intérieur de ma veste.

- Att … attends ! Je … je vais tout te dire … heu … comment tu vas avoir ta promotion si je te dis pas tout ?! Me … me tue pas !
- Tu sais, j’ai peut-être tué ton frère tout compte fait. Je … je crois que comme toi, je lui ai dit que j’étais un agent du Cipher Pol. Merde … j’oublie à chaque fois qu’il faut pas que je le dise …
Le con, le con. Ça m’arrivait un peu trop souvent en ce moment, mais c’était rare que les gens me croient. Pas de traces, pas de traces. Fait chier, ça salissait ça. Bon, le sang de révo ça tâchait moins il paraissait.
- Par contre, je crois que lui, le shigan ça a marché. Tu sais ce que c’est un shigan ? Ça fait deux ans que j’essaie, deux années putain. T’as pas idée à quel point c’est dur. Ce que c’est un shigan ? C’est ça, mais avec un seul doigt.

Schlac.
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*pulupulupulu*

- Ouais, Clifton ? C’est moi. Jack, dedieu. J’ai neutralisé la cible. Affiliation confirmée, cellule non isolée. Peut-être envoyer une équipe pour faire le ménage. Non, non, j’ai pas grillé ma couverture cette fois. Deux morts, je crois. Oui, je crois : y’a peut-être quelques uns qui ont glissé dans un escalier mais c’est pas ma faute. Heu … sous la main j’ai de la poudre, des armes, et quelques plans. Rien de fou, mais au moins on sait que la révo est toujours bien active ici.

Qu’il était barbant ce Clifton.

- Ouais. Du coup, c’est bon, j’ai ma promotion ?

*clac*


- Enfoiré …
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