Pas dégueu c’machin, comment tu dis qu’ça s’appelle l’ami ?
C-C’est un assortiment d’algues locales Monsieur. P-Par ici on les appelle Sora no Hana.
Les fleurs du ciel hein ? Eh ben c’est rud’ment bon, mes félicitations.
M-Merci Monsieur ! E-Est-ce que ça veut dire que vous allez nous laisser la vie sauve ?
Hein ? Ah oui, la menace à l’entrée dans l’restau… Non mais c’tait pour le style ça, rassure-toi mon vieux. Voilà, tout doux, arrête de trembler. Regarde, j’ai même pas la main sur l’bout d’mon sabre. Là. Est-ce que j’ai vraiment l’air d’un gars capable de buter les gens comme ça moi ? Oui ? Attention à c’que tu dis quand même, jsuis d’bonne humeur et assez peu à jeun pour être sociable mais y a des limites. Bon, sinon c’est pas l’tout, ça, comme j’ai dit ça m’a bien flatté les papilles comme y faut ton truc, mais maintenant faut que j’décarre, j’ai à faire en ville tu vois. Des emplettes, oui, voilà. A la r’voyure et dis bonjour à toute ta p’tite famille pour moi, hein ?
Euh… M-Mon… Monsieur ?
Mh ?
Euh… N-Non rien. B-Bonne journée Monsieur, au.. au plaisir ! Et bonne journée surtout !
Hinhin, ça marche toujours ce cocktail. Un volume de grincheux qu’on réveille, un volume de psychopathe qui menace, un volume de "J’ai oublié quelque chose ?" sincère, deux volumes de charisme naturel, mélangez – au shaker pas à la cuillère – et vous obtenez l’regard qu’y faut pour obtenir un r’pas gratis chez un mec qui préfère la survie d’son établissement et d’sa femme et d’ses filles à encaisser mille pauvres Berrys qu’y pourra d’toute façon récupérer en gonflant l’ardoise d’un grassouillet qu’y r’gardera pas à la dépense (et là y t’parle d’expérience le Tahar, oublie pas qu’il a été garçon d’café chic dans une aut’ vie et qu’à c’t’époque y avait pas qu’la couture de son futal qui s’élargissait anormalement d’façon régulière en charmante compagnie : un beau gamin d’dix-sept ans, ça obtient les pourboires que ça veut auprès des marquises qui veulent une deuxième jeunesse)… Qu’est-ce tu dis ? Las Camp, c’pas un genre de ville où y a des masses de grassouillets qui paient sans r’garder l’addition ? Ah, possible. Ben c’pas d’pot dans c’cas, écoute. Mais j’t’ai pas buté quand même, vieux, profite.
Bon, on a dit : les empl-
Woaw. Jdis pas ça à beaucoup d’gonzes mais t’sais qu’t’es pas moche toi ?
Quoi, qu’est-ce tu r’gardes le gros ? Ca t’choque que j’admire mon r’flet ? Toi qu’es laid d’puis qu’t’es né, c’est vrai qu’tu peux pas comprendre c’qu’un gars comme moi éprouve quand y s’revoit aussi flamboyant qu’il était plus jeune après des années d’bas-fonds misérables comme ceux dans lesquels j’pourrissais d’puis... d’puis qu’l’amirale Jenv Œankhôr a canné putain. Tu sais qui c’était cette fille, gradub’ ? T’as entendu son blase déjà ? Nan hein ? Bien sûr que l’bon peuple et l’Histoire t’ont déjà oubliée ma belle. Putain c’que l’temps est assassin… … Mais bref, si ça tu peux pas l’bitter, tu dois quand même bien t’rendre compte que jsuis overclassieux, là, comme ça, les tifs propres, la barbe propre, la gueule propre, le manteau graissé, les bottes neu-dis tu m’écoutes quand j’te parle ? Oh !
Un mann’quin. Tahar Tahgel, chef, tu parles avec un con d’mann’quin d’vant une boutique de fringues depuis deux plombes. Dur-dur la désintox hein… Ouais c’est ça, marre-toi derrière ta vitrine vieille peau. Fais gaffe où j’te décapite ça va pas tard-Non. Les emplettes. Keep cool jusqu’aux emplettes, Tahar, y a besoin d’matos sur ta barque… Oh, Tahar, youhou, tu m’écoutes ? Ah ben non, l’a encore grillé un fusible. Groumpf.
Salut la vieille, c’est à propos d’moi qu’tu t’fendais la poire là ? J’ai pas rêvé, hein, c’est bien ça ? C’pas comme si y avait quelqu’un d’autre dans ta boutique de. De quoi d’ailleurs ? De couture ? Ah ouais, d’où l’mannequin dans la rue. Bon, en tout cas, t’es fermée maintenant, on a des ptites choses à voir toi et moi. Un genre de compensation tu vois. Nan nan, te mets pas à crier, si jdescends tes stores, c’est pas pour te violer. T’aurais bien envie ? Eh, oh, calme tes ardeurs hein. Ah mais. S’tu voulais t’faire dépuc’ler, fallait t’y prendre plus tôt, genre y a trente ans. Nan mais reste tranquille jte dis, qu’est-ce tu fous, là ? Tu crois vraiment qu’jveux t’voir te désaper ? Arrête jte dis, ou jréponds plus de rien… …
… … Félicitations vieille bique, t’as gagné l’titre de première vierge laissée intègre par Tahar Tahgel. Faut dire, c’tait d’la légitime défense de ma part m’sieur l’juge. Ptain, s’faire violer par une quinqua à presque quarante piges, ça aurait fait tache sur le CV n’empêche. Si j’ose dire. Là c’plutôt sur c’te tenture chelou qu’ça a fait tache. Quoique, ça va bien avec le rose le carmin-sang en fait. A retenir. Kessessé d’ailleurs ce truc ? Un géant en armure avec un casque à cornes sur un bourrin à sa m’sure ? Hm, curieuse perspective, y en a qu’ont d’l’imagination. Et y en a une qu’avait d’l’espoir, à vouloir vendre ça dans un bled comme ici. Bon, j’oublie un truc là.
Ah ouais. Le matos, se barrer. Personne pour m’voir sortir de c’te vitrine ?
C-C’est un assortiment d’algues locales Monsieur. P-Par ici on les appelle Sora no Hana.
Les fleurs du ciel hein ? Eh ben c’est rud’ment bon, mes félicitations.
M-Merci Monsieur ! E-Est-ce que ça veut dire que vous allez nous laisser la vie sauve ?
Hein ? Ah oui, la menace à l’entrée dans l’restau… Non mais c’tait pour le style ça, rassure-toi mon vieux. Voilà, tout doux, arrête de trembler. Regarde, j’ai même pas la main sur l’bout d’mon sabre. Là. Est-ce que j’ai vraiment l’air d’un gars capable de buter les gens comme ça moi ? Oui ? Attention à c’que tu dis quand même, jsuis d’bonne humeur et assez peu à jeun pour être sociable mais y a des limites. Bon, sinon c’est pas l’tout, ça, comme j’ai dit ça m’a bien flatté les papilles comme y faut ton truc, mais maintenant faut que j’décarre, j’ai à faire en ville tu vois. Des emplettes, oui, voilà. A la r’voyure et dis bonjour à toute ta p’tite famille pour moi, hein ?
Euh… M-Mon… Monsieur ?
Mh ?
Euh… N-Non rien. B-Bonne journée Monsieur, au.. au plaisir ! Et bonne journée surtout !
Hinhin, ça marche toujours ce cocktail. Un volume de grincheux qu’on réveille, un volume de psychopathe qui menace, un volume de "J’ai oublié quelque chose ?" sincère, deux volumes de charisme naturel, mélangez – au shaker pas à la cuillère – et vous obtenez l’regard qu’y faut pour obtenir un r’pas gratis chez un mec qui préfère la survie d’son établissement et d’sa femme et d’ses filles à encaisser mille pauvres Berrys qu’y pourra d’toute façon récupérer en gonflant l’ardoise d’un grassouillet qu’y r’gardera pas à la dépense (et là y t’parle d’expérience le Tahar, oublie pas qu’il a été garçon d’café chic dans une aut’ vie et qu’à c’t’époque y avait pas qu’la couture de son futal qui s’élargissait anormalement d’façon régulière en charmante compagnie : un beau gamin d’dix-sept ans, ça obtient les pourboires que ça veut auprès des marquises qui veulent une deuxième jeunesse)… Qu’est-ce tu dis ? Las Camp, c’pas un genre de ville où y a des masses de grassouillets qui paient sans r’garder l’addition ? Ah, possible. Ben c’pas d’pot dans c’cas, écoute. Mais j’t’ai pas buté quand même, vieux, profite.
Bon, on a dit : les empl-
Woaw. Jdis pas ça à beaucoup d’gonzes mais t’sais qu’t’es pas moche toi ?
Quoi, qu’est-ce tu r’gardes le gros ? Ca t’choque que j’admire mon r’flet ? Toi qu’es laid d’puis qu’t’es né, c’est vrai qu’tu peux pas comprendre c’qu’un gars comme moi éprouve quand y s’revoit aussi flamboyant qu’il était plus jeune après des années d’bas-fonds misérables comme ceux dans lesquels j’pourrissais d’puis... d’puis qu’l’amirale Jenv Œankhôr a canné putain. Tu sais qui c’était cette fille, gradub’ ? T’as entendu son blase déjà ? Nan hein ? Bien sûr que l’bon peuple et l’Histoire t’ont déjà oubliée ma belle. Putain c’que l’temps est assassin… … Mais bref, si ça tu peux pas l’bitter, tu dois quand même bien t’rendre compte que jsuis overclassieux, là, comme ça, les tifs propres, la barbe propre, la gueule propre, le manteau graissé, les bottes neu-dis tu m’écoutes quand j’te parle ? Oh !
Un mann’quin. Tahar Tahgel, chef, tu parles avec un con d’mann’quin d’vant une boutique de fringues depuis deux plombes. Dur-dur la désintox hein… Ouais c’est ça, marre-toi derrière ta vitrine vieille peau. Fais gaffe où j’te décapite ça va pas tard-Non. Les emplettes. Keep cool jusqu’aux emplettes, Tahar, y a besoin d’matos sur ta barque… Oh, Tahar, youhou, tu m’écoutes ? Ah ben non, l’a encore grillé un fusible. Groumpf.
Salut la vieille, c’est à propos d’moi qu’tu t’fendais la poire là ? J’ai pas rêvé, hein, c’est bien ça ? C’pas comme si y avait quelqu’un d’autre dans ta boutique de. De quoi d’ailleurs ? De couture ? Ah ouais, d’où l’mannequin dans la rue. Bon, en tout cas, t’es fermée maintenant, on a des ptites choses à voir toi et moi. Un genre de compensation tu vois. Nan nan, te mets pas à crier, si jdescends tes stores, c’est pas pour te violer. T’aurais bien envie ? Eh, oh, calme tes ardeurs hein. Ah mais. S’tu voulais t’faire dépuc’ler, fallait t’y prendre plus tôt, genre y a trente ans. Nan mais reste tranquille jte dis, qu’est-ce tu fous, là ? Tu crois vraiment qu’jveux t’voir te désaper ? Arrête jte dis, ou jréponds plus de rien… …
… … Félicitations vieille bique, t’as gagné l’titre de première vierge laissée intègre par Tahar Tahgel. Faut dire, c’tait d’la légitime défense de ma part m’sieur l’juge. Ptain, s’faire violer par une quinqua à presque quarante piges, ça aurait fait tache sur le CV n’empêche. Si j’ose dire. Là c’plutôt sur c’te tenture chelou qu’ça a fait tache. Quoique, ça va bien avec le rose le carmin-sang en fait. A retenir. Kessessé d’ailleurs ce truc ? Un géant en armure avec un casque à cornes sur un bourrin à sa m’sure ? Hm, curieuse perspective, y en a qu’ont d’l’imagination. Et y en a une qu’avait d’l’espoir, à vouloir vendre ça dans un bled comme ici. Bon, j’oublie un truc là.
Ah ouais. Le matos, se barrer. Personne pour m’voir sortir de c’te vitrine ?
Dernière édition par Tahar Tahgel le Mar 6 Sep 2011 - 18:08, édité 4 fois