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La fin d'une époque

Robina : Bleu

Le peuple sous-terrain :

Tevall, Chef du village homme-poisson : Bleu foncé
Homme-poisson généralement : Bleu plus clair
Jeune Homme-poisson : Bleu clair
Homme-poisson guerrier : Bleu
Homme-poisson artisan : Bleu CP

Zigg, le médecin autochtone : Vert


Les cannibales :

Vorzoth : Rouge foncé
Chef pisteur des Tikishes : Rouge profond
Cannibale suiveur : Rouge plus clair
Cannibale général : Rouge
Chaman : Violet
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Vous êtes encore là ? Il semblerait donc que les aventures trépidantes et malchanceuses de Robina vous soient devenues presque indispensables. Malheureusement, je dois vous annoncer une bien triste nouvelle, c’est le dernier chapitre de cette longue histoire sur l’Îlot Flottant. Non, ne pleurez pas, il est difficile pour moi aussi de vous l’annoncer, cependant, je peux vous dire autre chose. De plus grandes aventures, vous attendent dans le volume deux qui commencera quelque temps après la fin de cette épopée. Mais continuons donc, plutôt que de tergiverser.

Là où aurait dû atterrir le duo :

Les pisteurs envoyés pour récupérer le corps de la Sanderrienne, avaient regagné le bas de la mangrove. Ils avaient slalomé à travers les plateformes naturelles des racines et ils étaient descendus jusqu’au fond du précipice. Une fois arrivés, ils se mirent à chercher la dépouille parmi les récifs et les racines plongeantes, sans rien réussir à trouver. Pas la moindre trace des deux corps, pas un seul filet de sang, voilà qui était étrange.

Ils échangèrent des regards interdits, puis se remirent à fouiller le bas de la paroi végétal sur toute ses environs, absolument rien. Aucun d’eux n’avaient d’explication, ils devaient se trouver là, cependant ils tombèrent d’accord, il fallait prévenir Vorzoth le plus rapidement possible. Ils s’engagèrent sur une piste remontant à la surface, traversait les racines vers l’ouest, ils n’avaient aucune raison de se méfier.

Quelques minutes, plus tard, une pluie de lances s’abattait sur eux, ne laissant que des cadavres. Les guerriers homme-poissons s’étaient aventurés plus loin qu’ils n’auraient dû le faire, cherchant de nouveaux points d’entrée à la surface. Trouver des cannibales les rassurait, cela voulait dire qu’ils trouveraient le but de leur excursion d’ici peu de temps.

Pendant ce temps, non loin de là :

Zigg venait de pénétrer sur une plateforme naturelle de racines entremêlées, les bruits des oiseaux lui parvenaient étouffés tout autour de lui. Il semblait avancer avec énormément de peine, le poids de la chasseuse de primes qu’il portait en travers de son dos. Ses côtes cassées n’aidaient pas pour réussir à traîner sa coéquipière, néanmoins, il devait s’éloigner le plus possible du point d’impact présumé de leurs chutes. D’avoir porté la jeune femme aussi longtemps à travers le labyrinthe avait aggravé ses blessures.

Il déposa doucement la fille aux cheveux bleus sur le sol. Puis il tomba sur les genoux.

Moi être fatiguer.

Il était au bord du gouffre, lui aussi allait perdre connaissance dans peu de temps. Pourtant, son esprit ne voulait pas lâcher prise, il devait encore vérifier qu’elle allait bien. Il passa sa main sur son cou, vérifiant le pou encore faible, mais régulier de sa patiente. Il avait accompli sa mission, il avait sauvé sa vie, il pouvait maintenant se reposer. Il s’allongea sur le dos et ferma les yeux, il n’avait plus le courage de continuer pour le moment.

La chair de Robina était brûlante, ses contusions la faisaient horriblement souffrir. Elle avait tout donné lors de son combat contre le Téphrop. Elle n’avait même plus la force pour garder les yeux ouverts, la tête posée sur un nœud du bois, elle resta là, immobile, son cœur battait si faiblement. Elle voulait tellement dormir, oublier la douleur, elle respirait à peine tandis que Zigg se trouvait à ses côtés. Elle agonisait, elle sentait son esprit glisser peu à peu dans un autre monde.

Dans un sursaut mental, son cœur se mit à battre plus fort, il retrouva de la puissance. Son guide, le petit autochtone lui avait sauvé la vie, se mettant en danger pour elle, elle ne devait pas l’abandonner. Ses battements s’affirmèrent, le muscle combattit la fatigue, la douleur ainsi que la perte mentale en contre-attaquant. Pulsation par pulsation, seconde par seconde, la pompe refit circuler plus vigoureusement l’énergie dans le corps de la Sanderrienne.

De tout cela, l’herboriste ne vit rien, cependant, la respiration de cette dernière se fit plus franche, plus puissante, elle reprendrait le pas sur la vie qui avait failli la quitter. La douleur était toujours présente en elle, mais jugulée, ainsi contrôlée, elle commença à perdre du terrain peu à peu. Ce nouvel état équivalait à une renaissance, elle s’éveilla là où l’avait laissé Zigg.

Courbaturée, encore bien trop faible à son goût, elle sourit tout de même, elle se sentait renaître. Elle put voir le torse de son compagnon se soulever, montrant qu’il était encore lui aussi, en vie. Ils avaient survécu, elle ne pouvait être plus heureuse. Elle voulut appeler son ami qui leur avait sauvé la vie à tous les deux, mais elle n’en avait pas la force. C’est alors qu’elle vit un peu plus loin, une patrouille d’hommes-poissons, le plus vieux les avait vus au loin. Il plissait les yeux quand il reconnut le Pygmée ainsi que la cuisinière qui gisait à ses côtés. En quelques dizaines de minutes, ils fabriquèrent des brancards pour transporter les blessés et les ramener au village.

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Robina se réveilla sur une paillasse dans le village des hommes-poissons, l’infirmière qu’elle avait vu la première fois qu’elle s’était éveillée dans ce même bâtiment lui passait un linge sur le visage alors qu’elle ouvrait les yeux. Son œil droit, gonflé ne voulut pas s’ouvrir complètement, cependant elle put croiser son regard et la remercier d’un petit mouvement de la tête. La triton sourit et passa de nouveau une serviette-éponge sur la peau enflée de la cuisinière.

Vous devriez vous reposer. Ne vous inquiétez pas, vous êtes en sécurité au village. Vous avez tout le temps pour reprendre des forces. Vous pourrez tout expliquer à Tevall quand vous irez mieux. Elle appuya ses mots avec un regard qui se fit ferme. Sa patiente ne devait pas s’agiter.

Finissant sa toilette et voyant que la petite, dont elle s’occupait, coopérait cependant elle ne s’assoupissait pas pour autant. Elle prit quelques sachets d’herbes et de racines et prépara un mélange qu’elle versa dans une petite gourde qu’elle porta aux lèvres de l’alitée. Il ne fallut que quelques instants pour que le sommeil emporte la fille aux cheveux bleus. Elle la recouvrit délicatement d’une couverture de fibres végétales et sortit sans faire un bruit. Seule la respiration de la chasseuse de primes interrompant occasionnellement ce silence.

Près de vingt-quatre heures se déroulèrent de ce traitement avant que la petite naufragée ne puisse ouvrir les yeux normalement. La douleur était toujours présente, mais chaque instant elle diminuait, c’est ainsi qu’elle put se lever, en ayant l’impression de s’être faire traîner par un traîneau sur des kilomètres, et pas sur de la neige. Elle mima ses premiers instants dans la maison creusée dans la racine de la mangrove et prit appui sur les murs pour se déplacer, à son rythme, celui d’un escargot asthmatique.

Pourquoi avait-elle sauté dans le vide ? Elle se le demandait, au plus profond d’elle-même, elle ne voulait pas mourir, cependant, elle se savait condamner. Elle avait choisi sa façon de mourir au moins, néanmoins Zigg en avait choisi autrement et lui avait sauvé la vie. Elle ne pourrait jamais lui rendre ce qu’il lui avait offert. Elle fondit en larmes, elle pensait ne plus jamais ouvrir les yeux, elle était soulagée de ne pas se retrouver dans l’au-delà. Il lui restait encore tellement de choses à vivre, à expérimenter, à goûter. Elle ne voulait pas abandonner maintenant, pas après tout ses efforts.

En repensant à ses derniers instants, elle vit ce qui la hantait maintenant, le sourire moqueur de son adversaire et elle eut un frisson. Elle le présentait, si elle voulait partir de l’Îlot Flottant, elle devrait de nouveau lui faire face. Cependant, elle pouvait aussi le sentir, elle n’avait pas perdu à cause de sa puissance plus grande que Robina, mais plutôt que la jeune femme n’avait plus l’habitude de se battre avec ses poings. Ses couteaux de cuisine étaient devenus une part d’elle. Sa revanche, elle la prendrait armée d’eux, même si elle ne savait pas encore comment exactement, elle allait en récupérer.

Mais tout d’abord, elle devait sortir de son alitement et mettre un pied dehors pour parler avec Tevall. Elle pourrait mettre un plan en place et préparer son départ. Elle prit le balai qui passait par là et le passa sous son bras pour s’en servir de béquille, cela lui fit mal, elle fit donc faire un cent quatre-vingts degrés à l’instrument, utilisant le côté brosse pour le poser sous son épaule et se servir du manche comme un appui supplémentaire.

Elle poussa la porte et elle eut l’impression d’être une pirate avec une jambe de bois en marchant. Elle se dirigeait lentement vers son but, plusieurs habitants lui proposèrent bien de l’aider, cependant, elle refusa gentiment, pas par ingratitude, plutôt pour se prouver à elle-même qu’elle pouvait y arriver. Mètre par mètre, elle avança et s’écroula sur la chaise qui faisait face au chef du village, elle lui fit un geste de la tête avant d’essuyer la sueur sur son front.

Eh bien ! Je ne vous attendais pas avant au moins demain. Vu l’état dans lequel vous étiez hier, je m’attendais presque à vous voir passer l’arme à gauche. Cependant, le médecin et les infirmières m’ont vite dit que vous aviez déjà dépassée le stade critique. On peut dire que vous avez de la hargne pour vous être accrochée autant. Et maintenant, que me vaut votre visite ?

Zigg, comment va-t-il ?

Il va bien, ne vous inquiétez pas. Il était en meilleure forme que vous, je ne sais pas si vous le savez, mais vous ressembliez plus à un sac de frappe qu’à un être humain à ce moment. Le vieil homme-poisson ne disait pas cela pour blesser, simplement comme une observation de ce qu'il avait pu constater il y a de cela vingt-quatre heures.

Elle ne le savait pas, elle n’avait pas osé se regarder dans un miroir, de peur de voir son visage déformé par les coups, les blessures et ecchymoses. Néanmoins, elle pouvait se rendre compte tout simplement qu’elle arrivait de nouveau à ouvrir les deux yeux et c’était une petite victoire. Elle eut un petit sourire qui la fit grimacer avec toutes les douleurs qui la percluaient de partout. D’autant plus qu’elle était loin d’avoir une forme des grands jours, elle allait prendre son temps pour reprendre des forces et se préparer pour sa revanche avec Vorzoth, elle lui ferait payer ce qu’il lui avait fait.

Quelques jours passèrent lentement, la douleur se fit de plus en plus lointaine pour disparaître en arrière-plan. Aucun mouvement de la part du chaman en chef, pourtant avec la disparition de la patrouille devant ramener le cadavre du sujet de la prophétie, ainsi que l’absence de nouvelles, il devait mijoter quelque chose pourtant le calme régnait à la surface.

Seulement la Sanderrienne ainsi que Tevall n’avait pas perdu leurs temps non plus. Discutant de l’embarcation cachée sous le temple et dans les racines ainsi que d’une solution pour s’échapper. Ils en étaient venus à un accord. Quelques guerriers et charpentiers du village la suivraient pour remettre le navire en état, le minimum pour atteindre le Royaume-Archipel de Sanderr.

Mais face à si peu d’activité de la part de leur adversaire, les deux personnes commencèrent à devenir paranoïaque, le Téphrop était loin d’être stupide, ils l’avaient bien compris tous les deux. C’est ainsi que le jour du grand départ, quinze hommes travaillant le bois et les racines ainsi que quarante soldats partirent dans la direction du temple, prenant le réseau de racines sous-terrain pour se déplacer sans attirer l’attention.
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Pas une seule trace de Tikishes autour d’eux alors qu’ils émergeaient à l’air libre. Le groupe avançait en file sous le soleil de plomb. Au loin, plein nord, ils pouvaient apercevoir le temple qui s’était fissuré avec le temps, les intempéries ainsi que les végétaux. Ils quittaient la jungle pour progresser dans la clairière. D’immenses arbres les entouraient délivrant leurs zones d’ombres éclipsant le soleil. Un vent chaud soufflait lentement sur l’éclaircie.

Un bruissement se fit entendre tout autour de la procession alors qu’ils montaient plusieurs marches du temple. Il semblait être un mélange de gloussements railleurs ainsi que des soupirs vicieux. Brutalement, les oiseaux aux alentours prirent leurs envols des branches dans une cacophonie de piaillements et frémissements d’ailes. Un cor d’os explosa dans les airs, puis un autre. Une vague d’hommes hurlants remplaça les gloussements et les soupirs.

Nous sommes attaqués, tous au temple ! On se dépêche !

La cohorte pressa l’allure, passant de la marche à la course, Robina ouvrant la voie. Plusieurs dizaines de guerriers surgirent des buissons, tenant avec une énorme laisse de cuir des panthères, chargés d’une menace vorace. Les bêtes faisaient deux mètres au garrot, le poil dur, brun avec le schéma typique de taches de la race. De grandes oreilles pointues, la langue rose, et en dehors de leur statue, la puissance musculaire évidente, leurs crocs ainsi que leurs griffes en faisaient des visions de cauchemar.

Le guerrier de tête décocha une de ses lances de jet en pleine gueule de la créature de tête, ils réfléchiraient avant de s’approcher plus. De ce fait, le chef émit un claquement, ordonnant aux monstres tachetés de rester hors de portée. Profitant de ce bref répit, les aventuriers coururent à perdre haleine, traversant la clairière aussi vite que possible. Il fallait courir toujours, talonnés par des feulements plaintifs. Seuls la menace des javelots du guerrier tenait les bêtes à distance, sans lui, les panthères les auraient déjà submergés.

Un des charpentiers trébucha sur une racine qui ressortait du sol, mais la chasseuse de primes s’empressa de l’aider à reprendre le rythme et à retrouver l’équilibre. La colonne reprit la fuite avec pour objectif d’atteindre le haut du temple. La distance fut avalée en quelques secondes, la cuisinière suivit la même séquence de manipulation que ce que lui avait appris Zigg lors de leurs échanges au village.

Les défenseurs se glissèrent derrière des blocs de roches ou des racines plongeant dans la structure pour se mettre à couvert. Certains en profitèrent pour répliquer en lançant plusieurs lances qui retombèrent en pluie sur les poursuivants. Un animal tomba en poussant des gémissements tandis qu’un autre se faisait blesser. Sans même une once de regret, le maître de ce dernier lui explosa le crâne d’un coup de hachette. Ce fut la dernière vision qu’eut la naufragée avant de s’engouffrer avec les autres corps de métiers. Plutôt que d’utiliser une pâte luminescente, on enflamma des torches qui avaient été ramenées pour l’occasion.

Arrivée au plus bas, le galion n’avait pas bougé, il restait un monolithe qui prenait l’eau. Néanmoins, avec l’attaque des cannibales, la fille aux cheveux bleus n’avait pas pu chercher la mallette en cuir à la surface. Ne l’ayant pas trouvée sous l’eau et dans le réseau labyrinthique de racines, elle avait supposé la voir au sol, tout simplement. Le destin en avait décidé autrement, et elle devait s’aventurer dans ce qui serait bientôt son futur navire.

Les niveaux inférieurs donnèrent une idée de l’étendue des dégâts. De la coque, il ne restait presque rien, l’ossature principale, la plupart des planches étaient pourries, mangés par l’eau, le sel et le temps. Il ne restait que le pont supérieur, la cabine du capitaine, ce qui semblait être l’armurerie ainsi que les quartiers du second et du quartier-maître.

Elle ne voulait pas rentrer dans les quartiers de feu le commandant. Si elle pouvait l’éviter, cela lui allait. Le navire ressemblait à un bateau fantôme, ceux que les personnes décrivent comme remplies de cadavre et le spectre hantant les hommes sur toute la planète. Pour couronner le tout, elle avait le pressentiment qu’elle n’apprécierait pas totalement ce qu’elle y trouverait si elle ouvrait la porte. Le futur lui montrerait qu’elle n’avait pas raison, bien assez vite.

Elle passa dans l’armurerie, des boulets de canon, de la poudre tellement humide qu’elle pouvait servir d’encre plutôt que d’explosif, des mousquets, et un mélange hétéroclite d’armes en tout genre. Une dague n’était pas trop rongée par le sel et l’humidité. Elle ne partirait pas en morceaux, dès le premier choc et c’était bien la seule qui valait quelque chose dans ce chaos antédiluvien.

Les quartiers du second ainsi que du quartier-maître se trouvaient sur les planches du pont au second étage. Elle ouvrit la porte pour voir rien de moins que deux hamacs avec une table au milieu, quelques bouteilles d’alcool, sûrement du rhum, et quelques instruments de navigation. Il ne lui restait que la cabine du capitaine. Robina avait une appréhension en ce qui concernait la pièce du skipper.

Elle poussa lentement le double battant, se trouvant au niveau du pont supérieur, les marches s’enfonçaient légèrement avant de donner sur une large pièce. Des tentures, que l’on pouvait imaginer superbe de leur temps tapissaient les murs de bois. Ici, le temps avait fait son œuvre, comme partout sur ce bâtiment. Une large table montrant une carte du monde entier s’ouvrait devant les yeux de la cuisinière qui la contempla rapidement. La mappemonde était devenue illisible avec les affres des années.

Néanmoins, ce qu’elle redoutait, se trouvait là, devant elle, un squelette. Et il n’était pas du genre à faire des blagues en faisant « Ka ka ka ka ka ka, bonjour Lennon ». Ici, l’homme, d’après l’instinct de la chasseuse de primes, tenait une plume dans sa main. Il devait noter quelque chose avant de passer de vie à trépas. Un objet poussiéreux attira malgré cela le regard de notre aventurière. Un sabre d’abordage, il ne semblait pas avoir été touché par le passage du temps, mis à part le dépôt de saleté.

Elle s’approcha lentement, vérifiant que la main squelettique ne se mette pas à bouger comme par enchantement et prenne l’arme dans sa pogne. Pourtant, rien, elle posa ses doigts sur le sabre, toujours aucun signe de mouvement. Elle fit un geste rapide pour ramener l’arme à ses côtés et ferma les yeux, s’attendant à voir des fléchettes sortir des murs pour faire d’elle un porc-épic ou un rocher géant qui lui roulerait dessus, seulement absolument rien.

Elle sortit et alors qu’elle allait se retourner pour fermer derrière elle et partir avec son butin, un vent glacé venant de l’intérieur fit un appel d’air et fit claquer les portes devant le nez de Robina. La cuisinière ne se fit pas prier pour s’enfuir en courant, elle était maintenant armée d’une dague et d’un sabre d’abordage. Elle pouvait se rendre utile en défendant le temple du siège.
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Robina remonta à la surface, suivant les torches pour trouver son chemin dans l’obscurité. Une dizaine de personnes composés de tritons ainsi qu’hommes-poissons se trouvait au sommet de la pyramide, pour surplomber le combat et tirer sur leurs ennemis. Néanmoins, ils constituaient des cibles parfaites pour les hachettes ennemies, ils se retrouvaient ainsi handicaper. Les cannibales semblaient être restés à distance, énervants la meute de leurs éructations haineuses.

Sur la pente du temple, chaque guerrier s’attendait à recevoir la charge de leurs ennemis. Tous étaient armés, une lance, une épée, un bouclier, voire même ponctuellement une hache de bataille. La cuisinière se joignit à eux, bien que peu à sa place, elle ne l’était pas non plus en bas, à regarder les artisans travailler. Sur le chemin, le capitaine avait cédé en lui disant qu’elle pourrait rester avec eux s’il y avait conflit. Elle se positionna légèrement en arrière, derrière un bloc trois fois plus large qu’elle, prête à bondir si on avait besoin d’aide de sa part.

Elle attacha le fourreau de Libertalia, le sabre d’abordage derrière elle, pour le dégainer rapidement de sa main gauche en prise inversée. La dague trouva sa place sur son côté droit quand une panthère plongea sur une homme-anguille, cependant celle-ci rebondit sur l’énorme pavois de bois que l’un des seins érigea devant l’assiégé. Ce dernier répliqua de son épée longue qu’il fit tournoyer avant de l’abattre, tranchant l’épaule du fauve. Il releva sa lame en un arc de cercle qui s’abattit pour trancher la tête de la bête.

De tous côtés, les bêtes plongeaient sur les défenseurs, les yeux étincelants. Sur la droite de la chasseuse de primes, un triton remonta son bouclier rond au dernier moment. La mâchoire de la panthère se brisa dessus. Tout autour d’elle ses congénères gémissaient d’impatience, se bousculaient, attendant fébrilement l’opportunité pour combattre. Le triton repoussa la créature d’un coup de botte, sa lance fusa pour exploser le crâne et son contenu. Son voisin intercepta un coup de griffes en tout hâte, frappant de sa hache. Son arme partit dans une taille horizontale, mais le fauve bondit en arrière, avant de relancer son assaut d’un sursaut agressif.

Un des archers, au-dessus, couvrit son compagnon en tirant un trait juste avant le contact. La panthère feula de dépit en se faisant repoussée dans la pente. Constatant que la bataille se passait bien sur deux fronts, l’ancienne seconde en profita pour se décaler sur la gauche, pour voir ce qu’il s’y passait. Elle repéra deux autochtones et quelques félins profitant du chaos ambiant pour se faufiler, légèrement à l’arrière. Elle les suivit du regard un instant, si ceux-ci parvenaient au sommet, le groupe d’hommes de l’océan se ferait submerger.

Se faufilant de racines en rocher, elle prit son élan, courant perpendiculairement à ses futurs adversaires. Ces derniers ne l’avaient pas encore repéré. Elle posa sa main sur la poignée du sabre et elle plongea dans le champ de bataille. Elle sauta dans le vide, droit sur ses ennemis. Elle retomba sur le dos d’un fauve qu’elle égorgea dans l’instant avec Libertalia, l’acier du sabre aussi tranchant qu’au premier jour.

Elle fit un pas de côté, se redressant à côté d’une panthère blessée, se baissa pour esquive un revers de griffes, empoigna sa dague et la plongea dans le cou de la bête, qui s’écroula morte. Le temps semblait se dérouler au ralenti tout autour d’elle, le groupe d’ennemis se retourna en voyant apparaître la nouvelle combattante. Elle roula sur la pierre, passa la main derrière son dos et la détendit pour frapper. Le tranchant de sa main toucha le guerrier qui se retrouva projeter trop proche des défenseurs, qui eux, n’eurent aucune pitié pour l’abattre.

Une panthère bondit sur elle, par l’arrière. Alertée par son rugissement, la jeune fille aux cheveux bleus se laissa tomber au sol par instinct. Le carnassier retomba sur le sol abattu d’une flèche entre les deux omoplates. Pourtant, Robina se relevait déjà, en mouvement, contrée sur un nouvel adversaire. La cuisinière se sentait gagnée en force, en puissance, le sabre d’abordage dans ses mains fusionnant avec elle.

Elle n’avait jamais vécu cela avec un couteau de cuisine, était-ce, ce qu’on appelle trouver chaussure à son pied ? Il ne lui restait qu’un Tikishe ainsi que deux panthères à affronter. Ses mouvements se firent plus fins, plus gracieux. Pour la première fois de sa vie, elle se laissa porter par le chant de la guerre qui fusait tout autour d’elle. D’un unique mouvement, elle fit tomber au sol les deux bêtes qui lui faisaient face, leur corps découpée, tranchée par la dague et Libertalia.

Voyant ce petit exploit, le dernier des assaillants voulu faire demi-tour. Cependant, la défense avait repris sa place et il fut vite encerclé par les hommes du village de Tevall. Un seul cri avant que sa vie ne se finisse. La Sanderrienne reprit contact avec la réalité, avisant ce qu’elle venait de réaliser. Elle était incapable de se remémorer comment elle avait accompli cet exploit. Elle en avait bien une petite idée, pourtant, elle secoua la tête avant de retrouver sa place dans la défense.

Les hommes-poissons avaient besoin d’elle. Cependant, ils tenaient toujours bon. D’énormes porteurs de pavois se déplaçaient pour stopper l’avancée de la vague cannibale. Ils étaient conscients d’être le barrage qui stoppait ce flot incessant d’ennemis. La moindre erreur de leur part pouvait entraîner la mort de l’un d’eux voire la fin de cette expédition.

Les artilleurs cherchaient toujours à placer leurs flèches, sans grand succès. Un espace trop exigu et des risques trop élevés de toucher un allié. Un TIkishe profita de l’ardeur des combats pour ramper du côté des archers, se faufilant lentement à travers les débris de racines et de blocs de roche. Il sauta sur un homme-requin, et le frappa d’un revers du plat de sa hachette au coin du crâne. L’archer s’effondra, en faisant tomber son arme. Le cannibale leva sa hachette, sa lame visant le cou offert de l’homme des profondeurs.

Lancée à pleine vitesse, la chasseuse de primes le percuta dans les côtes. Ils chutèrent tous les deux, sans daigner se relever, le guerrier du Téphrop se détendit et frappa d’un revers de sa hachette. Allongée elle aussi, la naufragée roula sur elle-même pour éviter le coup. Elle regroupa ses jambes qu’elle joignit avant de les balancer dans la bouche de son adversaire. Prenant appui sur ses mains, elle se redressa à genoux et plongea sur l’homme armé, d’une bourrade, elle l’envoya rouler pour redescendre la pente.

Un deuxième allogène avait suivi le même chemin détourné que son comparse. Il sauta sur une femme-poulpe avec une arbalète, occupée à mettre en joue une panthère. La snipeuse malmenée cria, faisant tourner les regards vers elle et laissant un trou dans la défense déjà ouverte. Deux bêtes se ruèrent dans le passage dégagé pour tomber sur un homme-baleine qui les accueillit d’un revers en vertical remontant.

Les panthères bondirent en même temps sur leur adversaire. L’un d’elles finit avec la tête qui vola tandis que la cuisse du requin finit ouverte. La seconde des deux se retourna pour finir le travail, mais un trait d’une des sentinelles la faucha en plein vol. Aux prises avec le guerrier, la femme-poulpe reçut un coup au visage. Elle répliqua d’un coup de genou dans l’entrejambe. Robina surgit derrière le cannibale et lui trancha les tendons à l’arrière des genoux, rendu incapable de se tenir debout, elle le balança de là où il venait.

L’arbalète tira au moment où son utilisatrice se releva. Une panthère qui pesait de tout son poids sur un de ses compagnons, allait lui déchirer la gorge. Le carreau finit sa course dans l’œil, mettant fin aux jours de la créature. Un porteur de bouclier avait repris la défense de la section, cependant, ils n’avaient pas assez de membres avec trop de terrain, il était temps de se replier à l’intérieur du temple.

Un colosse était aux prises avec un fauve, roulant sur le sol, jurant, son sang coulant. Il croisait les mains devant lui pour empêcher la bête de l’égorger. Pourtant, les griffes faisaient des ravages sur son corps pendant ce temps. Prenant son élan, le titan asséna un formidable coup de tête à son assaillant. Sonnée, la panthère desserra son étreinte. L’homme en profita pour rouler de côté, puis s’asseoir sur son dos. Ses grosses mains tournèrent l’avant et l’arrière du crâne de toutes leurs forces. La nuque de la panthère se brisa comme une brindille, dans un craquement sourd. Il se releva en chancelant, relevant la tête vers le ciel, il poussa un rugissement sauvage libérateur.

Une femme-poisson globe perdit son arme par un coup de griffe. Elle bloqua la charge de son adversaire en redressant son petit bouclier rond et attrapa une dague à sa ceinture. Lâchant un rire malicieux, la guerrière esquiva une nouvelle attaque en sautant de côté. Elle abattit sa dague dans la foulée, d’un revers en diagonale basse. La bête feula de souffrance tandis que la lame tranchait dans son museau. La guerrière reprit son épée bâtarde en se baissant rapidement, pivota sur elle-même pour gagner en puissance et asséna une frappe formidable de son arme.

Un autre fauve jaillit d’entre les racines, cependant les archers commençaient à avoir assez de champs, ils l’abattirent d’une volée de traits successifs au poitrail. Robina n’eut pas le temps de souffler. À peine avait-elle sauvé la femme-poulpe que le plus massif des Tikishes se ruait sur elle, sa hachette s’abattant en direction de son crâne. La cuisinière intercepta de ses deux mains le poignet armé du chef des pisteurs. Elle en profita pour lui asséner dans la foulée un coup de coude dans le ventre. Puis elle pivota sur elle-même, tout en exerçant une traction circulaire sur le bras.

Le guerrier autochtone fit un soleil avant de retomber lourdement sur le dos. Le souffle coupé, la chasseuse de primes lui arracha son arme de la main et lui brisa le bras d’un mouvement sec avant de lui assener un coup de sa botte. Assommé, on le renvoya au bas des marches, c’était le dernier de la première vague des assaillants. La tension redescendait et certains se permirent de se laisser tomber au sol.

Les blessés furent emmenés au sommet, où on leur administrerait les premiers soins. Plus loin, à la lisière des arbres, le sourire sardonique de Vorzoth s’affichait sur son visage alors qu’il fixait le petit groupe défendant le temple sacré. Son regard tomba sur la naufragée, elle était donc bien vivante comme il l’avait soupçonné.

Robina croisa alors son regard et elle sut, il était l’heure de sceller leur destin à tous les deux.
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En croisant le regard de Vorzoth, Robina sut ce qu’elle devait faire. Pour elle, pour sauver les hommes-poissons, qui étaient déjà dans un sale état. Elle descendit une marche, tel l’appel de son destin la poussant à ce match retour, pourtant, il n’y avait pas que cela, la vengeance, l’envie de prendre sa revanche. Pourrait-elle se regarder de nouveau dans une glace alors qu’elle fuyait ses démons ? De plus, sa fuite serait-elle couronnée de succès avec le Téphrop à ses trousses, vivre dans la peur n’était pas une façon de vivre pour la Sanderrienne qui se reprit et continua son chemin vers la clairière.

Arrêtez-la !

Quelques guerriers se mirent alors sur le chemin de la cuisinière. Elle se retrouvait encercler, pour son propre bien. Le capitaine ne la laisserait pas mourir en vain, ils vendraient chèrement leur peau. Il avait pu constater le courage et la force de la petite avec la patrouille, il avait bon espoir de voir le navire être réparé et de s’enfuir au nez et à la barbe des cannibales. A cette réaction des alliés du messie de sa prophétie, le chef barbare leva les mains au ciel.

Zenev à iom, euq sel semmoh ed naéco’l tnennerppa sruel secalp !
Venez à moi, que les hommes de l’océan apprennent leurs places !


À cet appel à la guerre, une nouvelle vague, plus grande encore que celle qui venait de déferler sur le temple sortit de la jungle alentour. Des centaines de Tikishes encerclèrent ce dernier. Ponctuellement des chars, créer en utilisant les loutres à huit pattes des marais, acheminaient plusieurs cannibales sur leur dos grâce à une plateforme de planches. Des panthères et surtout une foule beaucoup trop oppressante pour faire garder son sang-froid à n’importe qui.

Le chef de l’expédition blanchit à la vue de cette petite armée. Seulement quarante hommes contre l’îlot entier, c’était perdu d’avance. Il fit signe à ses hommes de laisser la native de Sanderr aller à la rencontre du chef cannibale. Si elle voulait mourir de la main de Vorzoth plutôt que dans la bataille, il n’allait pas lui en tenir rigueur.

Ut se enu evarb erèirreug, ej en xuep euq erttemda’l.
Tu es une brave guerrière, je ne peux que l’admettre.


Le tueur se pencha, une main en direction du manche d’une de ses armes, mais ce n’était qu’une feinte. Il arracha son armure de cuir pectorale qu’il jeta au visage de la chasseuse de primes. Profitant de son geste de défense pour la déséquilibrer d’un fouetté du talon dans la cuisse. Il passa derrière elle et dans le même mouvement lui crocheta le cou, puis se mit à serrer.

La fille aux cheveux bleus se débattit. En dépit de ses efforts, elle ne parvenait pas à saisir le visage de son adversaire pour le tordre et se libérer. Alors elle frappa le chef de tribu d’un coup de tête en arrière, trop faible. L’homme aux joues tatouées secoua la tête sans relâcher son étreinte. Un deuxième essai, plus appuyé. Le Tikishe jura, mais tient bon. Quand il y en a pour deux, il y en a pour trois. Ce dernier, beaucoup plus puissant, brisa le nez du chef. L’homme desserra enfin son emprise.

La naufragée pivota sur la gauche, asséna un coup de coude dans l’abdomen de son adversaire qui le lâcha pour de bons. Faisant demi-tour, elle planta son autre coude en pleine mâchoire. Elle se retourna, et dans la fluidité, détendit sa jambe gauche. Cette manche-là, elle n’était pas le sac de frappe. Il chuta quelques mètres en arrière, Robina le suivit du regard alors que l’autre se relevait, le regard fulminant. La revanche semblait être partie pour être un combat de pugilat, sauf que les armes des deux adversaires étaient toutes à portée de main pour les deux parties.

L’ancienne seconde de cuisine leva la main devant elle, paume vers le ciel et replia doucement les doigts, à trois reprises. Le geste était loin d’être mystérieux, elle le provoquait. Une lueur s’était mise à danser dans les yeux bleus de la Sanderienne. Elle avait fait le vide, inconsciemment, en elle de tout sentiment. Elle ne doutait pas, elle ne pensait à rien d’autre que ce combat. Plus d’hommes-poissons, de fuite, plus de bataille ainsi que d’armée. Il n’y avait plus que Vorzoth, sa présence, ses mouvements, ses défenses. Et elle l’affronterait d’égal à égal, à mains nues, comme la première fois.

Les traits convulsés de rage, le Téphrop feinta une attaque au visage et se baissa. Porté par ses genoux dans un angle bizarre, il partit sur une attaque, pour briser la mâchoire de la femme, la main tendue, rigide. Elle réagit encore plus vivement que le Tikishe, elle se cambra, laissant passer le chef de tribu devant elle, se redressa sur son passage et le frappa. Elle aurait pu frapper du poing, d’une manchette ou du coude, néanmoins, elle porta une gifle en pleine figure. Le coup renvoya la tête de l’assaillant sur le côté, la joue marbrée des doigts de la chasseuse de primes.

Cette baffe fit beaucoup plus mal à l’orgueil du cannibale qu’à son visage. Ce vice qui le faisait se mouvoir, source de sa force ainsi que de sa faiblesse. Elle passa sous la garde du tatoué qu’elle frappa d’une manchette en plein visage. Elle n’avait même pas eu besoin de feinter, une attaque directe. Jamais elle ne s’était vu bouger aussi rapidement avant. Étaient-ce ses aventures sur les Blues qui lui avaient fait gagner autant de force et de vitesse ?

Le cannibale n’avait fait qu’entrapercevoir le mouvement de la naufragée, rien d’autre. De se voir traiter comme il traitait ses adversaires, et pour en rajouter une couche, par celle qu’il avait facilement vaincu devant ses hommes. À cette pensée, il fut hors de lui. Il se lança en avant, il voulait faire le plus mal possible et tout de suite, sans réfléchir à la suite. Il perdit le rythme du combat, ses gestes se firent moins précis, tout en gardant leurs puissances.

La jeune native de Sanderr esquiva ses trois attaques successives et frappa du coude à la tempe. L’incertitude fit son apparition dans le regard de Vorzoth. L’hésitation, l’inquiétude, soudaine et nouvelle. Il était surclassé pour la première fois de son existence et perdait le rythme du combat qu’il imposait habituellement. Il ne pouvait pas le concevoir, un rictus mauvais déforma son visage marqué d’ecchymoses, sa bouche se tordit dans toute sa longueur.

Il attrapa une des hachettes à sa ceinture et se dégagea d’un revers. Les bras du Téphrop se gonflèrent, son visage se tendit. D’un mouvement flou de vitesse et de force, l’arme disparut des mains du lanceur pour s’envoler vers le cœur de sa cible. Ce moment, elle l’avait attendu tout au long du combat. Sortir ses nouvelles armes pour montrer qu’elle était meilleure armée qu’à mains nues. La fille aux cheveux bleus se décala vers la droite et releva sa main dirigeante vers le haut, armée de Libertalia en prise inversée.

L’arme de jet tomba sur le sol, la tête se plantant dans les racines à ses pieds. L’annulation de son attaque surprise étourdit le chef de tribu. Robina en profita aussitôt, elle enchaîna d’un coup à l’épaule avec sa dague, cependant une deuxième hachette vola, comme magnétiser, dans les mains du tatoué qui bloqua. Elle enchaîna d’un coup de coude au sternum de son bras droit pour couper le souffle.

Elle lui releva la tête d’un coup de genou dans le menton et lui trancha les tendons de son coude gauche d’un arc de cercle de Libertalia. Balloté par les coups, le prophète cannibale perdre pied, il avait perdu une de ses armes, un bras était impossible à bouger. Vorzoth rassembla ses forces dans un dernier sursaut. La chasseuse de primes se servait de ses mains, de ses coudes, de sa tête, de ses armes. Elle frappa pour se libérer de ce cauchemar qu’était l’homme face à elle, pour venger les hommes d’équipage qu’elle avait laissé derrière elle, le premier soir sur l’île, pour la course-poursuite dans la jungle et tout le reste.

Pour la première fois de sa vie, la petite demoiselle se battait pour se venger de ce qu’on lui avait fait subir pendant ces derniers jours. Elle affermit sa prise sur Libertalia, l’arme était devenue le point focal de l’univers et du combat qui occupait nos deux protagonistes. Pour finir, son travail de neutralisation, plongea vers l’épaule droite du Téphrop, malheureusement ce dernier voulut éviter l’attaque au dernier moment en interposant le manche de sa hachette.

Néanmoins, le sabre d’abordage ne fut que légèrement dévié et le fil de la lame trancha non pas dans l’épaule, mais dans la gorge ouverte à sa merci. Le flot carmin de la vie jaillit sur le visage de Robina qui ne sut comment réagir, choquée, elle resta figée devant la mort de son adversaire. Machinalement, elle rengaina Libertalia qui se trouvait être immaculée, la cuisinière avait presque l’impression que le sang l’avait réveillé de son sommeil, comme vivante.

Elle se trouvait maintenant au beau milieu des cannibales et de leurs opposants. Ne sachant pas quoi faire, alors que le premier homme qu’elle avait assassiné s’éteignait. Elle regarda vers le temple pour trouver de l’aide dans le choc qu’elle vivait à cet instant.
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Nous y voilà, la fin de l’Îlot Flottant, après cela, vous pourrez partir et vaquer à vos occupations. En oubliant tout le souci qu’aura vécu notre pauvre héroïne sur cette île maudite. Pourtant, rassurez-vous, je n’ai pas encore fini de vous conter les histoires de la native de Sanderr. En effet, je me suis fait discret ces derniers temps, il faut parfois laisser que le lecteur s’imprègne de l’histoire et que le conteur ne prenne pas trop de place. Nous allons maintenant continuer cette épopée.

Robina se trouvait au beau milieu de la clairière, les mains tremblantes alors que le sang de Vorzoth coulait encore de sa plaie béante. Plus par mécanisme que par envie, elle rangea Libertalia dans son fourreau, aucunement besoin de nettoyer le fil, elle avait tranché dans la chair, comme une feuille de papier. La dague, elle, tomba au sol. Les esprits des cannibales s’échauffaient alors que le liquide carmin roulait sur les racines pour retomber plus bas dans l’océan.

Qu’ai-je fait ? Je viens de tuer quelqu’un. J’aurais… J’aurais dû viser plus bas, le coude peut-être ? Ou bien l’arrière des cuisses ?

Alors que la chasseuse de primes remettait en doute ses dernières actions, les cannibales commencèrent à avancer de façon menaçante vers la femme qui venait de vaincre en duel leur chef. Les dires de leur défunt maître étaient donc vrais. Cette femelle était bien assez puissante pour leur ouvrir les portes des terres au-delà de l’horizon. Néanmoins, ils devaient rester prudents, le Téphrop était l’homme le plus puissant de l’île avant l’arrivée de la naufragée, ce qui voulait dire qu’elle était maintenant la personne la plus forte.

La Sanderrienne regardait ses mains, encore rouge du sang de son adversaire qui venait de rendre son dernier. Elle ne voyait que la vie qu’elle avait fauchée. Aurait-elle dû lui laisser prendre le dessus ? Mais si elle avait fait, ça, c’est elle qui serait morte en ce moment, peut-être ne pas relever son défi ? S’enfuir de l’île, elle aurait dû s’enfuir pour ne pas avoir à se battre, ne pas se frotter à celui qui l’intimidait.

Elle venait de commettre un meurtre, elle ne valait pas mieux que ceux qui l’attaquaient en ce moment. Était-elle vraiment plus digne que celui qui venait de soupirer ? Le monde devint blanc autour, elle ne voyait plus que le corps devant elle ainsi que l’acte immoral qu’elle venait de réaliser. Une meurtrière, assassin, criminel, une tueuse, tous les synonymes lui vinrent à l’esprit, elle n’osait même plus bouger. Méritait-elle vraiment de vivre après ça ?

Elle avait été élevée dans le respect de la vie humaine, chacune d’elles méritait autant que l’autre, elle n’avait pas le droit d’en prendre une. C’était le discours idéaliste qu’elle avait entendu la plupart de sa vie de la part de ses parents, travaillant pour le gouvernement mondial ainsi que pour la famille royale de Sanderr. Elle se rendait compte, que la vie n’était pas aussi rose qu’elle le pensait en partant de son île natale.

Reprenant légèrement pied dans la réalité, elle réalisa qu’on la traînait sur le réseau de racines de la mangrove qui composait l’Îlot Flottant. Les guerriers embarquaient un par un sur le galion antique en traînant la chasseuse de primes derrière elle. N'ayant plus le cadavre devant elle, lui rappelant l’acte odieux qu’elle venait de perpétrer devant tant de témoins, elle put réfléchir un instant alors qu’on lui adressait la parole. Le capitaine de la garde était tombé lors de l’évacuation, un autre guerrier tentait tant bien que mal de reprendre les choses en main néanmoins, celle qui était la grande héroïne avait perdu pied en tuant le Téphrop.

Où allons-nous ? Où allons-nous ? Il se tourna vers un de ses hommes. Je crois qu’elle est complètement choquée, on n’en tirera rien, on lève les voiles, on avisera quand nous serons au large.

Sanderr… Je veux retourner à Sanderr.

Et ça se trouve où exactement ?

Dans le nord, il fait froid là-bas. C’est un archipel hivernal.

Bon, alors cap au Nord. On demandera notre chemin sur la route.

Et le village, notre famille, nos amis ?

On pourra revenir plus tard, pour l’instant, nous survivons.

On pourrait accoster près du village pour qu’elle reprenne pied avec la réalité, souffler, bref ne pas faire un voyage on ne sait où.

Les Tikishes nous repéreraient, un navire d’une telle taille, ça se remarque. On part alors pour Sanderr. Toutes voiles dehors !

C’est ainsi que les voiles déchirés et délavées, du futur navire de Robina, se gonflèrent vers son île natale.
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