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[Mission] Le désastre de la Malvorange

Il y a quelques jours

Dans un bar côtoyant les tréfonds de Logue Town, les discussions allaient bon train. Des marins causaient aux commerçants locaux, le verbe haut à cause de l'alcool qui coulait à flots. L'endroit était crasseux, le sol collait à chaque pas. Un rat se cachait dans un coin, mangeant frénétiquement le revêtement d'un siège tandis que l'odeur de pisse embaumait les lieux. Le bar était rafistolé de tous les côtés. De précédentes échauffourées sûrement. Le tavernier, ayant l'air plus vieux que son âge, équipé de son chiffon lavait quelques verres lorsque ce n'était pas les tripes d'un soulard qui avait bu le verre de trop. Bien qu'il n'avait l'air que d'un lieu de déperdition humain, ce bar était bien plus que ça. Les informations fusaient, les rumeurs, les ragots. Si bien qu'à un moment, tous se turent. Un mot, semblait-il interdit, venait d'être prononcé. Ce n'était que trois syllabes qui pourtant en fit trembler plus d'un : Malvoulant.
Cet homme était une terreur, l'un des quatre Empereurs pirates. Le plus maléfique et dangereux qui soit. Rien qu'à entendre son nom, les esprits s'échauffaient. Il était le mal de ce monde. Il avait ce pouvoir là.

> Quoi ? Qu'es-tu dis ?! Grogna un homme à la pilosité rouquine qui en tenait un autre par le col, lui soulevant les pieds du sol.
> C'est l'Malvoul.. l'Malvoulant... arghhh tu m'étrangles... il a lancé une mission, il veut qu'des pirates foutent le bordel sur Orange... y'a un... un type... putain tu m'étrangles... sur l'port à l'extrémité Ouest qui fait office d'émissaire... arghh

Les yeux de cette homme à la carrure imposante s'illuminèrent. L'homme en qui il voyait ce miroir de cruauté avait lancé un appel. Il ne pouvait rester les bras croiser, il ne pouvait faire la sourde oreille. Empoignant toujours l'informateur de son immense main droite, il l'abaissa subitement vers le bas, lui enfonçant la tête dans la cuvette des toilettes dans lesquels ils se trouvaient. Maintenant le visage du malheureux sous l'eau, le bloqua ainsi de nombreuses secondes durant, maintenant son étreinte malgré ses gesticulations désordonnées. L'homme criait mais l'eau pleine d'urine en couvrait les moindres bribes. Puis, soudainement, il s'arrêta. L'eau avait noyée ses poumons, il avait succombé. Alors, le tortionnaire le lâcha lui assenant un coup de pied derrière le crâne au cas où il s'agissait d'une ruse désespéré. Visiblement ce n'était pas le cas, alors il baissa son pantalon, vida sa vessie d'une traite puis se rhabilla. Machinalement il tira la chasse d'eau qui remua la tête du malheureux informateur puis s'en alla. Lorsqu'il passa dans le bar, il pris le temps de s'adresser au propriétaire des lieux.

> Vous d'vriez r'garder la plomb'rie des chiottes, ça s'écoule mal !

Puis, s'en alla l'air de rien, prenant la direction indiqué par le défunt.

De nos jours


Orange était une douce île de villégiature. Terre tranquille où il faisait bon vivre. Les villageois semblaient heureux ici. La garnison était bien encadrée et les affres commis par Mahach et les siens étaient bien loin derrière eux. Pourtant, ce jour allait marquer un tournant pour eux. Sur le port, trois hommes discutaient. Il s'agissait de l'émissaire du Malvoulant, homme à l'allure débraillée qui tenait un sabre à la ceinture, de Barbe Rousse et d'un troisième Rowan Deleau. L'envoyé de l'Empereur pirate leur donna une poignée de graines, semblant être tout à fait anodine mais ne l'étant pas le moins du monde.

> Qu'est-ce qu'on fait d'ça ?! Demande Barbe Rousse légèrement surpris d'avoir ça pour arme.
> Vous verrez bien assez vite, une chose : ça s'arrose avec la cendre et des débris de maison broyé, compris ?!
> Qu'est-ce que tu m'racontes, fit-il en choppant l'homme par le col, t'fous pas d'ma gueule !
> C'est pourtant la strict vérité, vous verrez, le Malvoulant saura se montrer généreux ! Répondit calmement l'émissaire.
> Pff.. m'casse les couilles chui pas un jardinier moi, Roan ? Row.. Rowan ? Bref je m'en fou, tu tiens les graines tu plantes d'accord ? Continu Barbe Rousse en donnant les graines au troisième homme. Moi j'm'occupe du terreau !

Barbe Rousse lâcha l'Hérault puis tourna les talons. Il s'en alla, sa démarche nonchalante habituelle l'accompagnant. De sous sa veste il sorti sa flasque de rhum et en bu deux gorgées goulues. Un filet du liquide s'écoulait jusque dans son cou. S'essuyant grossièrement avec sa manche, il cherchait des yeux quelque chose. Il ne passait pas inaperçu, chaque villageois qui le croisais s'en écartait le plus possible. Son odeur corporelle les débectait, ses dents pourries les horrifiaient et ses armes les dissuadaient d'approcher. Le pirate lança alors un rapide coup d'œil à sa droite où se tenait Rowan.

> On s'trouve un endroit pour planter l'bordel ?!
    Après leur formation son régiment de nouveau matelots de la marine avait reçu pour ordre de s'entraîner en attendant de recevoir leur première affectation sur le terrain. C'était une période plutôt ennuyante, Eïna ne se retrouvait pas trop dans la vie tranquille d'homme de caserne, elle s'attendait surtout à plus de voyage en mer. Et puis, étant plus jeune que toutes les autres recrues, c'est un peu difficile de faire ami-ami alors que les groupes ont déjà été formés. Quelques jours après, leur lieutenant leur signale qu'ils ont été affectés à une mission pour venir en soutien à la garnison de l'île d'Orange, des rumeurs prétendent qu'un certain Malvoulant voulait...Du mal aux habitants de la ville.

    Eïna ne connaissait pas du tout ce monsieur au nom fort charmant, mais elle a vite compris que ce n'était pas une bonne nouvelle en regardant les réactions des autres soldats. Certains disent que c'est une connerie et que l'un des empereurs n'a aucune raison de venir s'intéresser à une petite île d'East Blue, d'autres disent que de toute façon si c'est le cas ils sont déjà morts. Eïna quant à elle se dit surtout que c'est une bonne occasion de sortir de leur base et découvrir une nouvelle île, et pour le coup elle n'a pas été déçue!

    Déjà, c'est la première fois qu'Eïna quitte sa terre natale de West Blue pour venir visiter une autre mer. Et en plus, l'île est vraiment très charmante, et les gens ne lui hurlent pas trop dessus quand elle fait du bruit à 7 heure du matin! Elle fait de son mieux pour être envoyée le plus souvent possible en patrouille en ville, à chaque fois elle en profite pour faire connaissance avec les villageois. Au début, les gens ne lui parlaient pas trop. Mais au bout d'une dizaine de jours elle a attirée l'attention de plusieurs habitants qui ont commencé à la saluer et à l'appeler par son prénom quand elle passait en ville. Une fois, une dame lui a même offert des pancakes par pure gentillesse. En lui demandant tout de même de passer par une autre rue la prochaine fois! Eïna avait rarement vu autant de générosité. Somme toute, la jeune fille gardera un bon souvenir de son affectation ici. À ce moment-là, la menace pirate semblait bien distante.

    Aujourd'hui, Eïna est en train de faire sa patrouille comme tous les jours; elle est accompagnée par son sergent et une dizaine d'autres matelots. La jeune fille fait définitivement tâches au milieu de ses hommes en uniformes bien nourris et entraînés, elle a juste l'air d'une gueuse qui a volé un uniforme et qui l'a mal lavée. Soudainement, elle voit un vieux monsieur courir dans leur direction. Eïna est la seule du groupe à le connaître. c'est Barry, un charpentier qui aime bien discuter avec elle quand elle passe par le port. Barry avait dépassé la cinquantaine depuis un bon moment déjà, mais son travail l'a obligé à continuer de se maintenir en forme. Du point de vue d'Eïna, c'est un grand-père strict mais qui est surtout du genre à s'inquiéter facilement et qui se sent obligé de faire quelque chose, même quand c'est normal ou qu'il n'y a pas grand chose à faire. Elle fait un signe à son sergent qui réfléchit un instant avant de hocher la tête, la jeune fille interpelle donc gentiment le civile.

    "Bonjour monsieur Barry, vous allez bien? Vos petits enfants ont pas trop fait de bruit la nuit?"

    La jeune fille voit bien que le monsieur avait l'air inquiet, donc elle s'est dit que commencer par une conversation normale est une bonne manière de le rassurer.

    "Ah! Eïna." Barry réponds sans réfléchir. "Ces petits chenapans ont continué à pleurer toute la nuit, je vous jure moi quand j'étais à la place de mon fils je leur aurais appris à se taire et...Mais non c'est pas le sujet!" Malheureusement pour Eïna, ça avait failli fonctionner. "J'avais entendu dire que la ville était menacée, c'est pour ça qu'il y a plus de marines ces derniers temps. Est-ce que c'est vrai ça ma petite?"

    Eïna fronce les sourcils, elle n'a pas trop d'informations mais elle sait qu'on leur a demandé d'éviter de causer un mouvement de panique et de ne surtout pas mentionner le nom du Malvoulant. Mais ça allait complètement à l'encontre de la philosophie de la jeune fille, à la place du chef de garnison elle aurait donné toute les informations directement sans se soucier de la réaction des civiles. Donc elle commence progressivement à baisser la voix.

    "C'est pas bien ça m'sieur Barry. C'est encore des petits enfants, je crois pas que les corriger ça amènera grand chose. " Elle s'approche un peu du monsieur. "Faudra pas répéter ça, mais il parait qu'il y a un risque que des pirates se ramènent ici. Mais comme vous l'avez dit, on est nombreux donc on fera de notre mieux."

    Bizarrement, ce qu'Eïna dit ne semble pas rassurer Barry qui enchaîne directement, oubliant le premier sujet de conversation.

    "Alors ils sont là j'en suis sûr." Face au regards sceptique d'Eïna, Barry s'explique plus en détail. "J'ai vu un tas de graisse ambulant, un homme avec une gigantesque barbe, des dents jaunes et un air mauvais. En plus de ça, il pue tellement que j'ai commencé à sentir son odeur à l'autre bout de la rue! C'est un pirate j'en suis sûr. Il est juste à deux rues d’ici, en direction du port. Je connais tout le monde dans le coin et ce gars n’a définitivement rien à faire là."

    Pour le coup, Eïna reste perplexe, elle n'est pas du genre à juger les gens sur leur physique. Mais c'est sûr que la description que le monsieur en fait n'évoque pas un bon samaritain. Mais peut être que Barry exagère un petit peu, du coup elle demande quand même :

    "Vous êtes sûr de vous m'sieur? On peut pas juste l'arrêter parce qu'il est moche quand même."

    Imperturbable, Barry répond simplement.

    "Eïna, ma petite, je suis sûr de ce que j'ai vu. Et si ce gars est un honnête citoyen alors je veux bien qu'on me coupe un bras."

    Wow, c'est qu'il a l'air sérieux le grand père. Eïna fronce les sourcils une nouvelle fois avant de se gratter les cheveux d'un air perplexe. Elle finit par conclure.

    "Bon j'imagine que ça coûte rien d'aller voir, je vais le dire à mon sergent."

    Barry remercie Eïna avant de se diriger vers sa maison, la jeune fille quant à elle s'approche de son sergent et se met au garde à vous.

    "Sergent! Individu suspect aperçu deux rues plus loin. Gros, grand, barbe rousse, mauvaise odeur. Apparemment il a un air de pirate. "

    La description fait légèrement rire les autres matelots, personne ne prenait ça vraiment au sérieux parce que ça a plus l'air d’avoir le profil d'un vagabond plutôt que d'un soldat d'un des empereurs. Mais le sergent prend l’information beaucoup plus au sérieux.

    "Nous ne sommes pas loin. Soldats! On va interpeller cet individu, au moins le temps de poser quelques questions. Si il est bien suspect on le gardera à l'œil, c'est bien claire?"

    Eïna ainsi que les autres matelots saluent leur sergent sans rien ajouter de plus, ils se dirigent lentement vers le lieu indiqué sans savoir ce qui les attend. Leur patrouille n'est pas bien impressionnante, c'est surtout de nouvelles recrues de la marine. Mais ils ont tous l'armement et l'uniforme de base de la marine avec un fusil au cas où pour tirer sur les méchants!
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    La "mission" vient de Mannfred D. Teach en personne... c'est une drôle de sensation qui fait à Rowan Deleau le coeur bien lourd, l'esprit bien troublé. Orange n'a jamais rien demandé à personne, c'est une île -et un village- sans éclat, d'un banal absolu. Pour ainsi dire, contrairement à d'autres îles bien plus connus... que ce soit là ou pas, ça ne changerait pas grand-chose pour pas grand monde. Pourtant, par la volontée de l'un des quatre empereurs des mers... cette île va vivre un enfer ! Le ciel est beau, le ciel est bleu, les nuages sont blancs... la mer est calme... et l'univers tout entier semble décidé que l'île d'Orange vivrait paisiblement. Sinon qu'un Empereur, on ne sait trop pourquoi, a décidé que l'île allait brûler... et comme sur la décision d'un dieu capricieux, ce petit bout de terre innocent va se faire foudroyé. Tout ça pour quoi ? Pour rien. Tout ça pour qui ? Pour un Empereur dont la volontée est divine, inaltérable. 


    Avec un penchant pour le relativisme moral, Rowan Deleau se dit que... si ce n'est pas lui qui s'en charge... ca sera un autre, de toute façon. Alors, quitte à ce que ce soit quelqu'un, ca sera lui. Peu motivé au départ, l'émissaire a mentionné d'entrer dans les bonnes grâces de Mannfred... mais, très honnêtement, qui aurait envie qu'un tel psychopathe vous ait à l'oeil ?! Certainement pas ce navigateur en tout cas.
    Puis, l'émissaire a parlé de trente millions de berrys ! Rowan vient de Kage Berg et... les gens ne gagnent même pas ça en toute une vie... 


    ...puis, l'émissaire a parlé d'un trésor de bien plus grande valeure ! Sceptique, et plus particulièrement lorsque l'émissaire a refusé de lui en dire plus, la curiosité a pris le pas sur la raison. Le jeune... pirate, on pouvait le dire vu ce qu'il s'apprêtait à faire... voulait absoluement savoir ce qu'était ce trésor de plus grande valeure que trente putain d'millions de Berrys. 


    Rowan Deleau soupire... il est trop tard pour reculer...  probablement ? Alors, bien sagement, il suit Barbe Rousse en ayant rapidement dissimulé le sac de graines dans sa poche. D'un air peu joyeux mais calme, le navigateur inspecte les environs, sabre d'abordage à la ceinture et pistolet à silex caché dans sa chemise blanche ; avec une bouteille de rhum à la main aussi, cadeau de l'émissaire Mannfred. Ou de Barbe Rousse. Cadeau involontaire quoiqu'il en soit. 
    Ca parait évident que son comparse n'a... rien écouté à la mission et à l'objectif... disons qu'il a retenu la partie qui concerne le fait de planter des graines ? Et il a probablement retenu la partie où il fallait faire un carnage, vu son profil. 


    " Béééééééééééhhh ! " 


    " Hum ? " Les pupilles attirés en direction du bruit, Rowan aperçoit du coin de l'oeil un troupeau de chèvre en ville... guidé par des types en toges qui, mains jointes et têtes basses, ont des airs de moines. Simplement que, vu d'ici avec les cordes qui leur servent de ceinture, difficile de dire s'ils se servent des chèvres pour faire du fromage ou des sacrifices sataniques. 


    Barbe Rousse, laisse tomber les graines, je m'en charge... " Dit-il, à voix plutôt basse bien que Barbe Rousse soit grillé comme le soleil en pleine nuit. ...mais on a besoin de débris de maisons broyées et de cendres pour faire pousser tout ça. "

    Des marines ! Rowan les remarque soudain à l'autre bout du boulevard au loin ! Sans même attendre la réponse du comparse, sans même guetter sa réaction, Rowan file sans demander son reste jusque dans la rue d'à côté. Et après fuit le boulevard par une petite ruelle, il arrive sur un autre pour, de manière malencontreuse, marcher sur un chevreau ! La pauvre petite bête toute mignonne couine de douleur, lâche un horrible petit bruit aigu ! Bien sûr que le navigateur a mal au coeur mais... un peu brusqué par l'idée de faire face à un peloton de marine, il est aux aguets, regarde de touts les côtés pour repérer l'origine du bruit !
    Et c'est, très gêné, qu'il se rend compte après plusieurs secondes que l'horrible supplique du petit chevreau vient tout de sous son pied. 


    Les... espèces d'illuminés barbues en toges ne disent rien, ne regardent même pas Rowan mais se tiennent soudain immobiles comme des statues... de manière flippante. Les chèvres par contre, de manière effroyablement simultanés, se sont toutes arrêtées, ont toutes tournés la tête en direction de l'homme odieux qui écrase le petit. 
    Sauf que... un peu stupéfait par la scène, Rowan est encore en train de réfléchir à tout ça... à tel point qu'il continue d'écraser le chevreau, ne pense juste pas à arrêter.


    Les passants, eux aussi, restent prostrés par la scène... 


    BEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEHHHHHHH " 


    Les chèvres hurlent de rages, leurs yeux ensanglantés par des larmes de fureurs ! Le cri du troupeau frappe la petite ville d'Orange comme le tonnerre dans la brume ! Pas le choix, Rowan s'enfuit encore ! Et il court depuis l'endroit où il vient, trop effrayé par les chèvres folles pour se rappeller d'avoir peur de la marine ! Et le troupeau, qui s'entasse pour passer dans la ruelle, se disperse dans le boulevard où Barbe Rousse et les marines se tiennent ! Pris de vitesse, de manière particulièrement douloureuse, le navigateur se prend un coup de tête d'une chèvre dans le dérrière. La bête, forte de sa colère et de son élan, le soulève carrément jusqu'à lui faire faire un tour entier en l'air !
    Pourtant vif et habile à la manoeuvre, d'instinct plus qu'autre chose, Rowan se laisse porter par le court des évènements. Littéralement !


    Une bouteille de rhum dans une main, il tient une oreille de la chèvre de l'autre comme en plein rodéo et plus furieuse encore, la chèvre fait tout pour le désarçonner ! Puisqu'il vient de Kage Berg, le rodéo a dos de vache n'a aucun secret pour lui... mais en panique, le reste du troupeau s'agite ! Et les habitants s'en mêlent, tout cela pendant que les... moines, appelons-les comme ça... font de grandes gestes très calme mais sans un bruit, qui ne marchent pas du tout.
    Arrêt sur image car ainsi commence le chaos :


    Un habitant saisit un moine par le col et le secoue en lui hurlant de tenir ses chèvres ! Un autre mutique encapuchonné s'emmêle et frappe au bâton ! Dans la tumulte, le bouchon en liège de la bouteille que tient Rowan saute et lui fait déverser du breuvage sur son passage ! Ailleurs, des chèvres en panique renverse tout ce qui n'est pas fermement cloué au sol, dont les tonneaux fraichement livré d'une taverne qui n'a pas eu le temps de charger !
    Et, encore poursuivi, Rowan se tient désormais à deux mains -tire l'animal par les deux oreilles- en tentant bien que mal de diriger l'animal, file hors du boulevard pour semer un peu plus la panique dans les rues !


    On entend jusqu'au premier coups de feux qui partent ! Tirs de sommations ou combat qui débute ?! 
      Les deux pirates se suivaient au travers des rues pavées d'Orange. La douceur de vivre qui se dégageait de ces lieux débectait presque Barbe Rousse. Lui qui n'avais plus foi qu'en la destruction, l'anéantissement et aux plaisirs du désespoir qu'il provoquait, se trouvait sur une île qui le démangeait. Il n'avait qu'à dégainer son sabre et occire deux ou trois passants pour détruire des familles. Pourtant, l'émissaire avait été clair "discrétion" avait-il rabâché à plusieurs reprises. Alors, pendant qu'il marchait, foulant du cuir de ses bottes cette île bien trop sage, une chèvre béguetait d'une air idiot, le regard dans le vide. Elle se tenait à quelques mètres d'eux, encadré par un moine en toge. Un homme de conviction, un homme de foi. Barbe Rousse porta sa main à l'intérieur de sa veste, prêt à sortir son pistolet pour coller une balle à l'ascète. Quoi de plus enivrant que de parvenir à faire douter jusqu'à l'existence même d'un quelconque Dieu à ce type de personne. Seulement, le mantra précédemment cité repasse en boucle dans son esprit. Le pirate malodorant soupire, puis se râcle la gorge avant de cracher un amas de glaires pestilentielles. Une femme qui passait mis sa main sur sa bouche, émis un léger "hiiii" avant de partir en courant dégoûté par les manières immondes du flibustier.
      Suite à l'échange furtif avec Rowan, les deux compagnons de mission entendent des bruits de pas. Des cliquetis métalliques. Des soldats. Lorsque le barbu se retourne il voit quelques Marines se dresser face à lui. D'un rapide coup d'œil vers son acolyte il allait lui dire de planter ces foutus graines mais le gamin n'était déjà plus là.

      > Pff... mange-merde ! pesta le forban.

      Le petit détachement de soldat approche, ils sont cinq. Pas un que se différencie des autres, à la rigueur le teint peut-être. Le deux portent le fusil en bandoulière dans le dos, les trois autres le sabre à la ceinture.

      > Hé ! Vous monsieur arrêtez-vous contrôle d'identité ! Interpella le premier homme qui se rendit compte que la description que lui avait communiqué sa collègue était plutôt réaliste. Vous êtes du coin ?! Demanda-t-il pour la forme. Après tout, vu son physique ce type ne pouvait être un homme lambda.
      > J'suis Barbe Rousse, pirate mon p'tit gars, t'as b'soin d'un truc ? Ils était sidérés, cet homme étant donc un huluberlu, un de plus.
      > Non pas contre vous allez me suiv... Fit-il avant de se faire couper par un pistolet, pointé sur son front.
      > J't'ais d'mandé si tu voulais un truc, t'as dis non donc c'est bon maint'nant j'me tire, ok ?


      Les deux soldats possédant des armes à feu les pointèrent vers le  couvre-chef du flibustier. Les deux autres étaient déjà prêt à dégainer leurs sabres.

      > On peut se calmer ? Tenta le premier matelot qui étaient en pleine ligne de mire du pistolet de Barbe Rousse.
      > Y'a moyen ouais, d'jà tu viens avec moi ! Affirma l'homme puant en s'empressant de tenir le soldat par le bras. D'un coup sec il  l'emmena à lui. Le soldat pouvait sentir ces effluves presque toxique qui émanait des aisselles du rouquin. Son souffle nauséabond. Maint'nant vous m'laissez !  Fit Barbe Rousse qui recula, pas à pas, son otage bien enserré par ses bras puissants.

      Ses collègues ne purent rien faire, ayant bien trop peur de mettre sa vie en danger. Ainsi, ils ne purent qu'observer le flibustier reculer et prendre la fuite. Au détour d'une ruelle perpendiculaire il s'engouffra, disparaissant de la vue des autres soldats qui n'attendaient qu'une seule chose, la libération de leur ami. Ils étaient tendus. La tension était palpable et ils lâchèrent un soupire de soulagement lorsqu'à le matelot fut éjecté, tel un fétu de paille, au beau milieu de la ruelle. Ils allaient s'approcher quand, d'un seul coup la mort sonna.

      Le gond vint du pistolet à silex qui déversa la haine de Barbe Rousse avec fureur et intransigeance. Le corps du soldat tressauta. Un léger nuage de fumée blanche se forma. Un cri de douleur retentit, prenant la succession de l'écho du tir. Puis, les bruits de pas s'enchainèrent. Ils accourèrent armes à la main prêt à descendre ce monstre.  Les deux premiers arrivés prirent la ruelle mais le pirate n'était des plus là. Les trois autres tentèrent de sauver leur compagnon qui, malheureusement, avait déjà rendu l'âme.

      Dans sa cavale, Barbe Rousse poussa un porte d'entrée du pied, fracassant le verrou qui la maintenant fermée. Une simple maison de village, encore habitée qui était loin d'être vide. La femme et le mari se précipitèrent lorsqu'ils entendirent le bruit provenant de l'entrée. Seulement, ils tombèrent sur un homme à la tenue équivoque. Il était là, plus que bien portant. L'homme tenta d'aller chercher quelque chose  pour défendre les siens.

      > Restez là, j'vais rien vous faire... j'suis r'cherché si vous m'aidez promis j'vous fait rien, dit-il pour amadouer ses hôtes.
      > Oh mon Dieu Jean y'a un p... un pirate chez nous...
      > J'ai vu Delphine... merde... ok, alors restez-là on ne dira rien, fit le père qui souhaitait avant tout préserver les siens.
      > J... Je... Jean qu'est-ce que j'fais ? Implorait la femme qui pleurait à chaude larmes sans pouvoir  se contenir.
      > Reste calme chérie
      > Jean... un pirat... tenta-t-elle d'articuler lorsqu'elle se trouva embrocher par un sabre d'abordage.
      > Ella me les brises, pas toi ?! Tonna Barbe Rousse moqueur.

      L'homme était en pleur, tentait de maintenir sa femme éveillée mais se fut peine perdue. Lorsque le pirate retira sa lame de son corps frêle, elle s'écroula sur place. Le sang couvrait déjà le parquet et l'effroi était visible dans les yeux du fameux Jean.

      > Maint'nant tu fermes ta gueule et vous vous enfermez dans la cuisine, d'accord ? Glissa le flibustier au mari anéanti qui chialait sur le corps de son épouse. Prend tes mioches et allez-y, reprit Barbe Rousse qui avait entendu un cri aigu d'enfant.

      L'homme s'exécuta dans un mutisme qui témoignait d'un cœur et d'une vie déjà réduits en cendres. Les yeux emplis de larme, il alla trouver ses deux enfants puis les emmena dans la cuisine. Ils étaient là, tremblotant tels des feuilles prostré sur de minces branches lors d'une tempête. Les marmots reniflaient entre deux sanglots. D'une main peu assuré, leur père les caressait sur le sommet du crâne à tour de rôle, comme pour les apaiser.
      Barbe Rousse fit irruption, ils retinrent leur souffle. Le père cachait un couteau de cuisine dans son dos. Il avait la suite des choses clairement en tête. La plante, pour pousser, avait besoin de cendres et de débris, il allait lui en fournir.

      > Bon t'as d'l'huile ? Demande le flibustier dont le regard évoquait les pires cauchemars des enfants.
      > Heu... c'est que...
      > T'habites ici ou pas ?! Reprit-il alors qu'il était devenu le pire  cauchemar du père également.
      > Dans ce placard, fit-il en pointant ladite porte d'un doigt tremblotant.
      > Et donc ? T'crois quand même pas qu'j'vais m'baisser non ? P'tain d'merde grouille ! Hurla-t-il, activant aussitôt l'homme de la maison qui sortie une immense jarre pleine du liquide gras.  T'as du feu ? Reprit Barbe Rousse, un sourire démoniaque aux lèvres.

      Quelques secondes plus tard, la maison prenait feu de l'intérieur. Un brasier qui prenait plutôt bien et qui allait rapidement se propager aux maisons adjacentes. Un brasier incandescent qui s'attaquait déjà à la charpente de cette habitation. Les voisins hurlaient, imploraient l'aide de la Marine ou d'un quelconque Dieu salvateur. Malheureusement pour eux il n'allait pas répondre à leur appel, par contre, le démon en personne venait de leur rendre visite. Ce feu qui allait ravager ce quartier en quelques dizaines de minutes avait été conçu avec le plus grand soin. Beaucoup d'huile, du bois et une belle allumette. Seulement la clé n'était pas là, non, ce qui en faisait un brasier si beau et ravageur c'était le petit plus qui lui avait été ajouté. Du mioche, ça prenait si bien feu. Une légère odeur de porcin mais alors, mieux que du petit bois. Tout ça devant les yeux d'un géniteur qui ne pouvait rien faire, embroché à son tour. Il fut laissé en vie, exprès, afin de pouvoir assister au spectacle. L'œuvre macabre d'un homme qui se disait être de la trempe du Malvoulant. Surfait, peut-être, ou peut-être pas. Il observait son œuvre, planqué à quelques pas de là dans un cul-de-sac. La fumée noire s'échappait bien haut, il espérant que son acolyte comprenne ce signe.
        Quand Eïna arrive dans la ruelle indiquée avec le reste de son escouade. Elle tombe déjà sur une scène de pure chaos. Des chèvres étaient déchaînées dans la ruelles et forçaient les habitants à s'éloigner de leur chemin, un soldat de la marine en train de se vider de son sang sous le regard médusé de trois autres matelots. Et pire que tout, alors qu'Eïna digérait la scène, une explosion retentit au loin :

        BOUM !

        Eïna essaye de chercher la provenance de l’explosion. Elle pense que c'est dans la direction de leur base, mais c'est plus proche. Les entrepôts alors? Avant qu'elle n'ai le temps de plus y réfléchir, une deuxième explosion beaucoup plus proche retentit

        BOOOM

        Cette fois c'est une maison au bord de la mer qui s'est pris un boulet de canon en pleine façade. Eïna voit un navire s'éloigner du port, c'est peut-être celui-ci qui a attaqué? En tout cas, Eïna et son escouade n'ont besoin que de s'échanger un seul regard pour en être sûr. Le Malvoulant est ici et la guerre a commencé. Un matelot demande:

        "Sergent? Vos ordres?!"

        Le sergent hoche la tête.

        "On va chercher l'individu suspect avant d'aller au port pour voir ce qu'il se passe avec les navires. Ordonnez aux civils d'évacuer! Et si vous croisez un pirate, vous tirez à vue."

        Il n'en fallait pas beaucoup plus pour qu'Eïna se mette à hurler partout ou elle passe :

        "L'ÎLE EST ATTAQUÉE ! ÉVACUER VERS LES CHAMPS AU PLUS VITE."

        Dans la panique, avec les explosions et tout le bordel qui se passe. C'est n'est que maintenant qu'Eïna se rappelle des chèvres qui chargent vers-eux accompagnés d'un cavalier au visage familier. Elle bondit sur le côté, tête en avant et finit sa chute avec une roulade pour se relever immédiatement, secouée mais pas écrasée.

        "ROWAN?! Pas le temps de discuter. Aide les gens à évacuer!"

        Eïna ne laisse pas le temps à Rowan de répondre. Elle charge littéralement vers son sergent qui était en train d'hurler sur les trois matelots qui regardait le cadavre au sol comme des poteaux. L'attaque des chèvres a quand même fait des dégâts, deux des marines qui étaient venu avec Eïna n'ont pas été aussi rapide qu'elle ou le sergent, et se sont donc fait renverser par les chèvres.

        "C'est pas le moment de pleurer! La bataille a commencé. On va attraper celui qui a fait ça et ensuite on se dirigera vers le port." Le sergent voit Eïna foncer vers lui et lui donne un ordre. "Matelot Nesterii! Notre individu suspect est un meurtrier, trouvez le et prévenez-nous. Ne l'engagez pas seule! "

        Le sergent avait une idée de ce qu'Eïna savait faire, donc la jeune fille hoche la tête et court vers la maison la plus proche. Elle commence par mettre son fusil sur son dos, puis de sauter sur l'épaule d'un passant qui essayait de fuir et bondir dans les airs pour attraper le rebords de la fenêtre au deuxième étage. À partir de là, elle grimpe en s'aidant des petits défauts entre les briques de la maison jusqu'à arriver à la toiture.

        De là haut elle voit tout de suite une maison en train de prendre feu juste en face, et à l'entrée un homme qui hurlait à la mort tout en implorant pitié, elle doute que l'homme survivra bien longtemps. Plusieurs civiles courent vers lui pour l'aider. Mais il y a un risque avec la maison qui prend feu, Eïna voit rapidement que l'incendie se propage vite. Elle ne sais pas si il y a grand chose à faire mais elle dira quand même :

        "SERGENT ! On a un incendie sur les bras aussi. On a besoin de renforts!"

        Le sergent, toujours dans la ruelle pas loin de Rowan, répondra à Eïna :

        "Il y a au moins une autre attaque dans le port. Il ne faudra pas s'attendre à beaucoup d'aide! "

        Eïna se retient de dire un gros mot, d'habitude elle est pas vulgaire mais ça fait quand même quelques mois qu'elle traîne avec la marine.

        "Je vais voir ce que je peux faire alors! "

        Et sans plus attendre, Eïna se met à sauter de toits en toits pour chercher le meurtrier. Sur son passage, elle en profite pour hurler aux civiles d'évacuer. Pendant plusieurs années, c'était elle qui s'occupait de faire la pub pour son cirque en faisant le tour des villes et villages. De toute façon, elle est juste généralement très bruyante comme fille. Elle a donc une voix qui porte.

        Même si Eïna a l'habitude de courir et de grimper partout, c'est la première fois qu'elle le fait avec autant de précipitation. Elle a failli tomber au sol à plusieurs reprises, mais à chaque fois ses anciens réflexes d'acrobate l'ont sauvés en lui permettant de se rattraper juste à temps. Même si elle a laissé cette vie derrière elle, son corps est loin d'avoir oublié. Au bout d'à peine quelques minutes, elle voit une silhouette gigantesque dans la rue. Un homme sale, barbu et qui a l'air très méchants. Aucun doute, c'est lui. Et les ordres de son sergent sont clairs : On tire à vue. Sans plus attendre elle fait pivoter son fusil pour le sortir de son dos et tire sur le monsieur. Elle est pas très bonne pour viser surtout à cette distance, et de toute façon avec tout le bruit qu'elle fait ça serait très surprenant que Barbe Rousse ne l'ai pas entendu. Dans tous les cas, elle hurlera tout de suite après.

        "HEY ! Le gros-qui-pue! Tu ressembles à un phoque qu'on nourrit exclusivement d'excréments de baleine! T'es même pas capable de m'attraper! BOUUUUUUUUUUUUUUUUUU!"

        Elle sait qu'en combat qu'elle fera pas grand chose, donc elle s'essaye à de la provocation. Elle espère qu'en faisant le plus de bruits possible, non seulement les villageois vont décider de s'éloigner, mais en plus les autres marines vont pas trop tarder à venir l'aider. Parce qu'elle voit bien que ce qu'il y a en dessous d'elle, cette créature visqueuse, n'a plus grand chose d'humain.
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        Des coups, des tirs, des explosions et bientôt des flammes ! Les chèvres hystériques, désormais, galopent parfois en feux ! Et l'incendie soudain, un peu plus loin, ne fait que se propager à grands pas. Rowan n'est pas... tout à fait maitre de lui-même... ne fait pas preuve d'un grand sang-froid, il faut l'avouer. Lui est là, à pleine vitesse sur sa chèvre ridiculement petite en comparaison de son cavalier, déjà autre part tant la bête file à toute vitesse. Furieuse sur ses petites pattes malgré le poids d'un pirate en panique sur son dos frêle... les autres bêtes allaient encore bien plus vite... et les plus rapides furent encore celles en feux. Et ainsi, elles répandent l'incendie bien plus vite qu'elle ne le ferait normalement. 
        Des flammes parsèment le village... et des cris de rages ou de peurs s'élèvent en dansant avec les fumées noirâtres... pour illustrer la rage divine d'un Empereur Pirate, le ciel prend peu à peu des couleurs de guerres. 

        Rowan tire de toutes ses forces sur les oreilles de sa chèvre, la faisant hurler de douleur afin de négocier son virage ! De peu, le cavalier improvisé peut tourner avant qu'un homme furieux ne frappe de son bâton ! Et de suite, le navigateur se penche en avant à la façon d'un jockey, brusquement ; pas pour gagner de la vitesse mais pour éviter un tir qui part, bien qu'il en gagne durant un instant. La petite ville d'Orange n'a pas l'habitude d'un tel chaos et cède à la panique, ça devient vite un semblant d'émeute.
        Ce qui arrange bien le navigateur ! Le feu de l'action, et des flammes concrètes, provoquent finalement un vacarme assourdissant.

        Suffisement pour ne pas entendre son coeur... ce qu'il fait ici n'est pas... très bien, avouons-le. 

        Et il hurle soudain, tire à nouveau de toutes ses forces sur les oreilles de la chèvre ! Cette fois en arrière pour tenter de la freiner ! Et tire sur les extrémités de l'animal si fort qu'il... entame une drôle de roulade en arrière avec la chèvre à ses côtés.
        Puis se relève, sans y penser plus que ça, sa fidèle chèvre sous le bras qui hurle à la mort. 

        Eïna... tout à l'heure, c'est passé un peu trop vite pour qu'il ne s'en rende vraiment compte ! Là, pourtant, il l'a vu de manière claire sans pouvoir nier... et l'a tout autant entendu provoquer Barbe Rousse. Peu courageux, avec sa chèvre sous le bras, Rowan ne peut pourtant pas rester sans rien faire ! La gamine ne se rend pas compte que le rouquin est... et bien... c'est un pirate, un vrai, contrairement à lui-même. Un psychopathe dégénéré, un tueur sans pitié, un fou furieux, un... un de ceux qui n'hésiteront pas à la tuer dans d'atroces souffrances et peut-être pire encore !
        Et qu'est-ce qu'elle fout là d'abords ?! Ni une ni deux, le navigateur se met en position et... hésite, un grand dilemme ce pose à lui... qui vise-t-il ?! 

        Un dilemme de même pas une fraction de seconde : il vise Barbe Rousse ! 

        Pour des raisons obscurs ! Le coeur a ses raisons que seul la raison ignore ! Parce qu'il aime bien Eïna, qu'elle est mignonne et qu'il lui en doit une pour ne pas l'avoir fait jeté en prison. Malgré ses airs nunuches par moment, la petite savait très bien que Rowan était un pirate à ce moment-là. Dans l'espoir de lui rendre la pareille, le navigateur se met en position à la façon d'un quaterback... les jambes fléchis, il tient fièrement sa chèvre qui s'agite de manière erratique autant qu'elle peut entre ses mains.
        Et un oeil fermé, la lèvre mordue, Rowan jette finalement la chèvre de toutes ses forces sur Barbe Rousse ! 

        " Béééééééééééééééééééééééééééééééééhhhhhhhhhh !!!! "

        Sans attendre de voir le résultat de son magnifique lancé, le lanceur de chèvre s'enfuit et tourne dans la première ruelle qui s'offre à lui. Sa fuite est bien vite stoppé lorsqu'il percute un de ces illuminés... à genoux, les bras en l'air sans parler mais en... faisant un bruit chelou d'admiration façon sectaire. Bien que cette vision l'eut normalement secoué, ni une ni deux, Rowan attrape sa toge par la capuche et la tire en reprenant sa course ! Il traine le moine sur un mètre ou deux avant qu'enfin, la toge ne s'enlève et qu'il puisse l'enfiler à la va-vite. 
        Et, courant partout en panique comme le font la plupart des gens ici... Rowan se dit qu'il s'agirait quand même de planter ses graines un jour.


        Que tout ça n'ait pas non plus servit à rien... 
          Barbe Rousse se tenait là, admiratif du chaos qui s'emparait de la ville. Les flammes dévoraient charpentes et intérieur, s'engouffraient dans chaque recoin. Dépossédant les locaux de tous leurs biens, de leurs vies aussi parfois. Un panache sombre s'en échappait, défiant alors les cieux. Puis, des bêlements se joignirent aux hurlements de terreurs. Les caprins courraient frénétiquement, parfois embrasés, semant les graines de l'incendie partout où elles passaient. Satisfait, le pirate aimait cette ambiance. Lui, dont l'esprit brisé, ne voyait plus que par la destruction était en extase. Il avait réussi son œuvre, seulement la mission n'était pas terminée, l'autre devait encore planter les graines. Se raclant la gorge d'une toux grasse, il se délectait. Qu'aurait fait le Malvoulant, pensa-t-il. Aurait-il poursuivi les civils pour les occire de sa propre lame ? Sûrement.
          Décidé, il entreprit de rejoindre les citoyens fuyard que la Marine se dépêchait d'évacuer. Un petit massacre de plus lui vaudrait sûrement d'être remarqué par l'Empereur malfaisant. Cependant, alors qu'il avait engagé sa jambe droite pour s'en aller, il fut interrompu par des cris, enfin des insultes alambiquées plutôt. Cherchant des yeux au sol il ne vit rien, puis, il regarda vers les toits et vit une gamine. Le teint hâlé, une longue tignasse brune. Il en aurait rien eu à faire si elle ne revêtait pas un uniforme bleu et blanc. Il n'avait rien contre la Marine, il trouvait d'ailleurs qu'ils ferraient un bon terreau pour les graines du Malvoulant. Sans qu'il n'eut le temps de répondre, une balle vint se ficher dans le mur auquel il tournait le dos. Une seconde. La gamine tirait mais, visiblement, n'était pas à l'aise avec la distance. Ceci ne manqua pas de faire rire le forban qui se moqua allègrement.

          > T'as du mal, t'veux qu'j'te montre comment on fait ? Se moqua-t-il d'elle.

          Lui, bien que n'étant pas un as de la gâchette, savait qu'il ne la manquerait pas deux fois de suite. Il mit la main dans sa veste, agrippant le manche de son pistolet. Il ne l'avait encore sortie lorsqu'un énième bruit de chèvre attira son attention. C'était Rowan, chevauchant un caprin furax. Parfait, il allait pouvoir lui dire de planter les graines de Malvorange. Cependant, le gamin saisit sa chèvre et dirigea sa course folle sur Barbe Rousse aurait pu éviter l'animal, ou bien se la prendre de plein fer comme n'importe qui.

          Seulement Barbe Rousse n'était pas n'importe qui.

          Il se prépara à l'impact, puis décida de prendre les devants. Un pas, un second puis il avança de plus en plus vite vers l'animal. Alors qu'ils allaient se rentrer dedans, le caprin pris appui et s'élança dans les airs. Toujours furax, la chèvre fonça tête en avant pour l'encorner. Le pirate sans peur se décala d'un pas de côté, puis de son puissant bras gauche exécuta un lariat qui vint faucher la bête. Lui fracassant le crâne et l'envoyant valser plusieurs mètres en arrière, complètement sonné. Elle émis un léger bêlement, faible, à peine audible. Le flibustier s'épousseta en grognant des insultes obscures. Il n'avait alors qu'une chose en tête, prendre la tête de Rowan et la foutre sur une pique mais il s'était déjà échappé. Un pleutre qui ne payait rien pour attendre. La soldate, elle, ne se laissa pas décontenancée et tira encore. Une balle vint même frôler le visage de l'admirateur du Malvoulant, le coupant légèrement par la même occasion. Elle n'avait rien loupé de la scène.

          > M'casse les noix ces deux là !Pesta Barbe Rousse, mâchoire serré, en décidant de prendre la tireuse pour cible. Vient là ma mignonne, on va voir c'que t'as dans l'ventre, littéralement bfoahahah !

          Dégainant son pistolet, il tira une première balle qui manqua de peu sa cible. La matelot vacilla mais de ses cabrioles habiles parvint à esquiver la seconde ainsi que celle qui suivit. Malheureusement pour elle, la quatrième toucha une tuile qui se brisa sous son pied gauche, la déstabilisant et la forçant à descendre de son perchoir pour ne pas tomber. Lorsqu'en elle foula le même sol que le malveillant forban, un sourire carnassier se figea.

          > Enfin gamine !

          Il s'élança alors sur elle, sans une vitesse folle mais plutôt avec une puissance effrayante. D'un coup en diagonal il manqua de peu de la trancher. D'un coup vertical descendant il failli même lui pourfendre le crâne. Seulement elle était maline, insaisissable. Elle passa même entre ses jambes, se glissant alors dans son dos. Elle dégaina son fusil, étant sûr de ne pas louper sa cible cette fois-ci. Cependant, elle ne vit pas le second bras du forban qui vint la faucher par la droite. Elle se protégea bien limitant alors la casse, mais fut projeté deux mètres plus loin, se roulant sur le sol. Elle avait la rapidité et l'habilité, lui avait la force et l'expérience. Tous deux se faisaient face tandis que l'île entière étaient en proie à l'infame volonté du Malvoulant. Volonté que Barbe Rousse se plaisait à appliquer.
            Tête baissé, encapuchonné et dissimulé dans son ample toge, Rowan passe à pas préssé... croisent des marines sans que ceux-ci ne le remarquent ; ils cherchent Barbe Rousse entre deux civils à évacuer d'un bâtiment en flammes ou à raisonner tant la panique ronge l'esprit. Les fumées noirs charbons, porteuses de chaleurs luisent comme de la braise et s'élèvent jusqu'à se mêler à un orage naissant. De gestes rapides, le navigateur jette quelques graines au passage sur des bâtisses dont les poutres rougeoyantes s'effondrent et d'un sursaut maitrisé, s'écartent du passage d'une chèvre en feu sans sourciller.
            Puis il s'engouffre dans une ruelle, retrouve le premier bâtiment à avoir enflé... par hasard, sans s'en rendre compte, pour y jeter à nouveau des graines.

            Non loin, la voix de Barbe Rousse résonne... et un mot, qui ne plait pas au navigateur, sort de sa bouche : gamine ! Et de laquelle il peut bien parler, hein ? Rowan ne se le demande pas, le sait très bien et... au final, il aime bien la petite, elle reste celle qui lui a évité la prison. Barbe Rousse, à côté... qu'est-ce qu'il peut bien en avoir à faire au fait ? Il ne le connait pas et pour le peu qu'il l'a fréquenté, n'a pas vraiment eu d'atomes crochus avec lui.
            Eïna sait se débrouiller, après tout ? Pas sûr face à tel pirate... des marines arriveront de toute façon pour l'aider, non ? S'ils arrivent à temps ; s'ils arrivent seulement un jour avec tout ce qu'ils ont à faire en ville.

            Soudain, particulièrement froid, le pirate se met à courir en arrachant sa toge mais la conservant en main, se ruant en direction du combat. Son regard s'est noirci à la vue de la gamine au sol qui se relève douloureusement... et à la vue de la petite qui essuie un sale coup, loin de ralentir, Rowan accélère. Dans son dos, le bruit de sa course couvert par le vacarme de la ville en flamme, le navigateur arrive par dérrière ! Et recouvre le visage de Barbe Rousse à l'aide de sa toge, la lui enroule vite fait autour de sa tête puis file sans demander son reste auprès d'Eïna.

            Celle-ci lui hurle de s'enfuir mais... franchement... il s'en fout ! De une. Et de deux, c'est son plan depuis le début, enfin... depuis que les graines sont plantés dans quelques décombres.

            " Tu vois bien que t'aurais dû prendre le bouclier magique ! " Râle-t-il, cynique dans l'intention mais trop préoccupé pour que ça sorte comme autre chose qu'une réprimande. 

            Pas très lourde et peut-être un peu sonné, il a vite fait de l'embarquer sur son épaule façon sac à patate pour partir en courant. D'une main, il porte la mioche et de l'autre, il tient son sabre, court en jetant des regards par-dessus son épaule. Finalement, bien trop vive et habile à la manœuvre, la petite mère s'échappe de son emprise. Dans un soupir excédé, l'oeil soucieux, Rowan dégaine le pistolet de sous sa chemise dans sa main disponible et se poste pour faire face à Barbe Rousse.

            " Le jardinage est fait... " Souffle-t-il entre ses dents, déjà en train de tirer à la volée en direction de Barbe Rousse, pour mieux s'approcher à pas lent son sabre en main. " ... mais touche pas à la gamine ! " Ajoute Rowan, toujours en train de vider balle après balle.

            La plupart des tirs sont esquivés ou déviés... peut-être même que le pirate en a encaissé mais si c'est le cas, visiblement, ça ne lui a pas fait grand-chose. Peu importe, la seule chose qui importe à Rowan, c'est de faire diversion le temps qu'Eïna fasse... ce qu'elle prévoit de faire ? La petite ne risquait pas de fuir... et pourquoi avoir dit à Barbe Rousse pour le Jardinage ?
            Pour éviter que lui-même en parle, probablement... ou par simple éthique... bref, il le lui a dit. 

            A court de munitions, Rowan jette son arme à feux sur Barbe Rousse et resserre son étreinte sur la garde de son sabre d'abordage, tenant désormais la lame à deux mains.
              La première fois, quand Rowan s'est approché pour jeter sa chèvre, Eïna l'a vue venir et a criée avec un air incrédule :

              "Mais...Mais...ROWAN QU'EST-CE TU FAIS?!"

              C'était peut être quelque chose d'anodin. Mais alors qu'Eïna visait le gros-qui-pue avec son fusil depuis le haut de son toit, il y a une chose qui l'a choqué tout de suite : Le barbu aurait très bien pu jeter la chèvre que Rowan a lancé au loin. Sauf que non, il a spécifiquement pris le temps, en s'exposant à ses tirs, de tuer la chèvre de la manière la plus violente possible. Ce n'était pas juste de la cupidité ou de l'égoïsme qui motivait cet homme, il est prêt à prendre une option moins avantageuse juste pour faire preuve de plus de cruauté. Elle aurait vraiment bien voulu l'abattre, mais elle a encore raté son tir.

              C'est à ce moment-là que le gros-qui-pue a commencé à contre-attaquer. Eïna n’a plus le choix, elle reste en mouvement le plus possible. Profitant de son agilité pour faire des déplacements inattendus. Elle fait un salto sur le côté avant de se réceptionner avec son bras droit et d'enchainer sur une roulade qu'elle finit fusil à la main pour recharger plus rapidement. Sauf qu'il y a un problème, la toiture est plus glissante que ce qu'elle voudrait. Quand elle fait ce genre de cabriole avec son cirque, le sol est soigneusement choisi pour être adapté à ses mouvements. Ce qui n'est pas possible en situation réelle. Petit à petit, alors qu'elle évite les bals et rate ses tirs, elle s'approche de plus en plus du bord. Et au bout d'un moment elle se réceptionne un peu trop fort sur une tuile abîmée, qui se brise sous son poids et l'envoie s'écraser au sol.

              "AAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHH"

              Eïna s'écrase d'abord le dos sur la devanture d'un magasin avant de tomber lourdement au sol. Pour une fille de son âge, la douleur est inimaginable et il y a déjà quelques larmes qui tombent de ses yeux, elle a envie d'hurler et d'appeler à l'aide. Surtout quand elle sent plus qu'elle ne voit le gros-qui-pue s'approcher d'elle. Sauf que c'est elle l'aide dans cette situation, et si elle crie les seuls personnes qui viendront risquent de mourir avec elle. Donc elle ignore les avertissement que lui donne son dos et le goût de sang sur sa langue et attrape un gros morceau de boue et de terre qu'elle jette en direction du monstre avant de faire une roulade pour éviter sa future attaque. Au deuxième coup, elle s'agenouille pendant quelque secondes le temps de préparer un bond semblable à celui d'une grenouille et éviter la mort. Ayant un peu de temps pour respirer, elle en profite pour tenter un peu plus de provocations :

              "Tu vas mourir! On sait que le Malvoulant veut ce village! Quand le reste de mon régiment va arriver, tu seras coincé ici et tu mourras avec moi." C'était bien sûr un petit coup de bluff. Mais la gamin est convaincante, surtout quand elle sourit en regardant le monstre qui semble faire deux fois sa taille droit dans les yeux.

              Elle a beau être plus rapide et agile, le monstre est définitivement insistant. Elle fait de son mieux pour esquiver malgré son manque d’entrainement; elle est déjà très chanceuse d'éviter la mort. Quand le monsieur s'avance un peu trop, elle fait une glissade entre ses jambes en se disant qu'elle peut maintenant lui entailler les hanches. Sauf que dans la confusion, Eïna ne s'est pas rendue compte qu'elle a toujours son fusil en main et non pas ses petites dagues.  Sa glissade n'a fait que la mettre en danger. Elle essaye de jeter rapidement son fusil au sol pour récupérer les dagues de sa poche mais avant qu'elle n'ai le temps de contre-attaquer. Le gros-qui-pue lui donne un gigantesque coup de poings en plein visage qui la propulse au loin, tout en la faisant rouler au sol. Elle est maintenant couverte de boue et de terre, elle a également un sacré bleu sur le visage. Elle sent que sa mâchoire a bien failli se briser. Mais alors qu'elle sent sa fin arriver, elle entend des bruits de pas et elle aperçoit Rowan qui vient à son aide! Elle crache le sang qui s'accumulait dans sa bouche avant de crier :

              "NON ROWAN! Fuis ! C'est trop dangereux." Enfin, c'est ce qu'elle essaye de dire en tout cas. Avec le coup qu'elle s'est prit elle a du mal à articuler proprement.

              Même si le combat est encore plus dangereux pour Eïna, elle fait confiance à sa capacité à fuir. Mais elle doute que Rowan puisse escalader avec autant d’aise. Quand il lui parle du vieux bouclier qu'il a essayé de lui refiler, elle éclate littéralement de rire. Malgré le sang, la douleur et le monstre qui la regarde.  Elle essaye de se relever rapidement et de faire un commentaire sauf qu'elle se fait littéralement embarquer par Rowan, autant c'est marrant de voir le monde d'en haut, autant là c'est pas le moment. Elle se débat donc en hurlant :

              "Je peux pas partir Rowan! Il va tuer les gens! Il a déjà brûlé toute une famille."

              Et du coup elle finit par se libérer et sauter au sol. Cette fois en pointant le monstre avec ses dagues. Elle entend bien Rowan parler de jardinage mais dans la confusion ça lui passe complètement par dessus la tête. Pas trop le temps de réfléchir à ça alors qu'il y a un troupeau de vaches suffisamment lourdes pour faire saliver un habitant de Kage Berg qui danse la salsa dans sa boîte crânienne. Elle prend encore quelques instants avant de se remettre du coup de poing, mais quand elle se rends compte que pendant ce temps-là, Rowan était seule à seul face au monstre, elle hurle :

              "HEY LE GROS-QUI-PUE! ATTRAPE CA!"

              Et elle lance l'un de ses couteaux en visant le torse du monstre. Mais ce n'était qu'une feinte, pendant que la bête était occupée à éviter la dague, elle charge vers lui en faisant une nouvelle glissade au sol pour se mettre à la hauteur des hanches du monstre. Tout en déployant le peu de force qu'elle a, elle essaye d'enfoncer sa dague profondément dans la hanche de la bête. Après, elle s'éloigne à une distance respectable pour éviter un autre coup de poings.

              À ce moment-là, une troupe d'une quinzaine de Marines constituée principalement de l'escouade d'Eïna arrivent dans la rue. Ils courent pour se joindre au combat. La plupart échangent leurs fusils pour leurs sabres : Sinon ils risqueraient de toucher Eïna et l'inconnu qui a l'air de les aider.
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              Il se trouvait désormais seul, seul dans sa mission face aux deux gamins qui l'irritaient. Rowan, son récent acolyte se dressait désormais face à lui, sabre à la main, prêt à en découdre. Il s'impatientait. Seulement, alors qu'il allait engager l'assaut contre le couard, la soldate revint à la charge. Elle lui lança un couteau avec une précision parfaite. Loin de ces ratés avec l'arme à feu, elle maîtrisait bien plus les armes blanches. Le flibustier dévia le projectile d'un coup de sabre, net et sans fioriture. Puis, il vit la gamine qui lui fonçait dessus. Il était déjà en retard en termes de réaction, il le savait. Il son avant-bras gauche pour ne pas se faire lacérer la hanche trop sévèrement. Son sang coulait, tâchant les pavés comme celui des civils innocents auparavant. Cela ne lui faisait pas plaisir, mais ne le dérangeait pas non plus. Il restait fier, droit comme s'il était l'un de ces rocs que la mer n'arrivait pas à ronger. Seulement, il ne riait plus. D'autant plus que lorsqu'il tenta de foncer sur la gamine, Rowan s'interposa. Leurs sabres s'entrechoquèrent dans un fracas métallique retentissant. Quelques étincelles jaillirent. Le traître serrait les dents sous la force écrasante de Barbe Rousse, pourtant, il ne pliait pas. Le malfaisant, lui, fut interpellé par l'arrivé d'une troupe de soldat de la Marine. Ces derniers tronquèrent leurs fusils pour les lames, ce qui profitait grandement au pirate. Il marqua un léger appui supplémentaire sur sa lame ce qui encouragea Rowan à dévier l'attaque vers la droite. Pendant ce temps, le sale forban pu lui asséner un coup de botte puissant. Il recula sous l'impact.

              Barbe Rousse sorti à nouveau son arme à feu, tirant à vue sur les soldats. L'un d'eux, fut touché. Il tomba tragiquement dans un gémissement de souffrance. Acculé, le flibustier sentait l'étau se resserrer. Désormais il était seul contre dix-sept.  

              > Rowan, mon ami, tue la fille, hurla-t-il tel un ordre qu'il confierait à l'un de ses hommes de confiance.
              > Occupez-vous de lui, cria l'un des soldats en retour qui pointait le fuyard du doigt.

              Oeil pour oeil, dent pour dent.

              Détournant ainsi une partie de l'attention de sa personne, l'adorateur du Malvoulant fonça sur la dizaine de soldats qui n'avaient pas changé leur trajectoire. Là, il commis un bain de sang. Dans une danse macabre totalement désordonné il tranchait, pourfendait, découpait et ôtait la vie. Les soldats ne faisaient pas le poids, même s'ils arrêtaient le premier coup, un deuxième brisait leur défense.

              Les cinq matelots qui avaient entreprit d'intervenir contre Rowan comprirent rapidement qu'il n'était pas vraiment une menace. Après tout, Eïna le leur disait de manière on ne peut plus clair. Bien qu'ils fussent dubitatif, ils respectèrent la volonté de leur collègue et se retournèrent pour combattre le rouquin. Autour de lui, une dizaine de cadavre. Lui seul tenait encore debout. Il était zébré d'estafilades, légèrement essoufflé. Après tout, son embonpoint faisait qu'il n'avait pas la même endurance que les autres. Lui préférait les combats expéditifs.

              > Rahhh pt'ain d'merde ! pesta-t-il alors que les premiers assauts de la Marine s'enchainèrent.

              Il déviait les sabres, tranchait, se battait comme un diable. Il parvint à se frayer un chemin lorsqu'il se trouva à nouveau face à la gamine brune. Il tenta de la fendre en deux, telle une bûche mais Rowan intervint une énième fois. Il n'en pouvait plus de ce type. Il tenta une nouvelle frappe circulaire mais l'autre pirate missionné par l'Empereur fut plus prompt à réagir. Il le trancha en diagonal sur le torse, ouvrant sa chemise par la même occasion avant qu'elle ne se teinte de rouge.

              > 'Culé...

              Il fit mine d'avancer du pied droite pour frapper de son sabre ce qui fit mettre Rowan en garde immédiatement. A contrepied, il lui mis un direct du gauche en pleine figure. L'autre pirate recula et Barbe Rousse tenta de le transpercer. Malheureusement, une explosion survint, soufflant tous les protagonistes. L'épicentre, une maison adjacente s'écroula sur elle-même, le mur porteur rongé par les flammes. Dans l'expulsion de poussières, de cendres et de feu ils tombèrent tous. Leur tête devint lourde, ils étaient sonné. L'un des premiers à se redresser était l'affreux pirate. D'une solide consistance, il fut sûrement l'un des moins ébranlés de tous. Il aurait pu en tuer un ou deux de plus. Il aurait pu mais si c'était pour se faire à nouveau submerger comme tout à l'heure. De toute manière, si ce n'était pas eux ce seraient d'autre qu'il tuerait. Alors, il pris la fuite dans une rue qui menait tout droit au port. Il ne courrait pas vraiment, mais bien armé, son instinct de destructeur le commandait. Il anéantirait quiconque s'opposerait à son échappatoire. Il filait alors son chemin, le dos de sa lame reposant sur son épaule, son pistolet dans l'autre main.
                Lorsque les marines arrivèrent sur place, le premier à prendre la parole fut le sergent d'Eïna qui fronça les sourcils en regardant le visage de la fillette.

                "Bon sang matelot! Je vous avais ordonné de ne pas engager l'ennemi."

                Oh c'est vrai, Eïna était un peu censée éviter le combat et juste rapporter la position adverse. Mais elle a eu quelques imprévus.

                "Désolé! J'ai glissé chef!"

                C'est techniquement vrai mais le sergent lève les yeux au ciel en entendant ça, il ne croyait visiblement pas à cette histoire. Pas le temps de s'engueuler parce que le sergent a été le premier à essayer d'attaquer le gros-qui-pue. Ce dernier part le sabre du marine sans problème. Les marines essayent de se coordonner autant que possible pour encercler le monstre. Mais ce n'est pas aussi simple que ça. D'un côté la bête a trop de force pour eux, et d'un autre leur nombre les empêche d'attaquer tous en même temps. Ils sont obligés de tourner autour et d'attendre le bon moment pour donner un coup.

                Pendant ce temps-là, Eïna fait de son mieux pour essayer de donner un coup mais ce n'est pas si simple que ça. Déjà parce qu'il faudrait qu'elle se faufile entre les jambes des autres marines. Mais en plus parce qu'elle commence à avoir des vertiges, elle n'a pas perdu tant de sang que ça, mais le coup a la tête l'a littéralement sonné. Plus le temps passe, plus son champ de vision s'assombrit. Alors qu'elle essayait de se remettre dans l'action, un coup de feu retentit et c'est un matelot qui a fait partie de son escouade depuis le début de sa formation qui s'écroule. Elle court pour essayer de le rejoindre et voir ses blessures mais avant qu'elle n'y arrive c'est son sergent qui se fait littéralement couper en deux par le monstre. Eïna n'a pas vraiment eu la meilleure relation avec son supérieur direct mais le fait de le voir ainsi massacré par un monstre sanguinaire la laisse sous le choc pendant un moment.

                C'était difficile pour son cerveau d'assimiler ce qui se passait sur le moment. Alors qu'elle ne pouvait pas participer au combat, son escouade se fait littéralement massacrer sous ses yeux. À deux reprises elle a failli se faire attaquer par le monstre. Mais à chaque fois, Rowan intervient pour lui éviter le pire. Elle sent la nausée lui monter à la gorge, bientôt accompagnée par un sentiment de colère qu'elle n'avait pas connu depuis 4 ans. le jour où elle a perdu sa famille. Eïna fait toujours de son mieux pour comprendre les autres, pour se dire que mêmes les pires monstres ont leurs raisons. Mais pour le moment, elle ne voit pas d'explication possible à ce massacre. C'était juste...Tuer par plaisir de tuer.

                Du coup, ça lui donne un dernier coup de fouet pour agir. Au lieu de regarder Rowan se faire tuer elle attrape le fusil de son sergent et attend que la bête soit concentrée sur son duel face à son ami. Après ça, elle saute le plus rapidement possible pour arriver derrière le gros-qui-pue et faire un dernier tire. Même avec sa précision naze, elle peut difficilement rater un tir à bout portant. Du coup, Barbe Rousse repartira avec quelques dizaines de grammes de plomb dans le dos.

                Lorsque la maison en feu s'écroule littéralement devant eux, Eïna était dans une position idéale pour s'en prendre plein la gueule. Des morceaux de bois incandescent viennent finir de la mettre inconsciente.

                Après un lapse de temps inconnu, Eïna se réveille avec des brûlures à plusieurs endroits, une douleur terrible dans la tête, et des restes calcinés de planches qui l'écrasent. Elle hurle, mais avec le peu de force qu'elle a, son cri ressemble plus à des lamentations. Elle cherche autour d'elle, et elle aperçoit Rowan pas loin. Mais pas de gros-qui-pue, l’absence d'odeur putride étant une preuve suffisante que la bête en a profité pour s'éloigner. Elle ne sait pas qu'elle est la situation actuelle. mais elle constate avec désarroi que son escouade a été quasiment décimée. Cette informations va encore mettre un peu de temps pour être entièrement assimilée par son cerveau. Autour d'eux, l'incendie c'est partiellement calmé, notamment parce qu'il a brûlé ce qu'il y avait à brûler. Mais si ils veulent l'arrêter avant que la moitié de la ville partent en fumet...Alors ils ont intérêt à organiser les civiles au plus vite.
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                " L'enfoiré... " 

                Rowan grince des dents malgré les grands airs de seigneur victorieux qu'il voudrait bien se donner. La douleur à son torse est vivace, sa plaie pique et l'air chaud qui s'y insinue, venu du village en feu, suffit à le brûler. Incapable de nier sa douleur, pas plus que sa défaite puis qu'il faut bien l'avouer : ce salopard de barbe rousse sait se battre. Plus que ça, il sait danser avec le chaos... d'avoir inculper Rowan ? Dans le feu de l'action... littéralement alors que le village est encore en proie aux flammes... il fallait y penser, c'était bien joué.
                Disons que réussir à s'en sortir face à autant de monde, c'est pas mal.

                Un oeil jeté à Eïna le fait sourire... vaguement... ses blessures le fatiguent soudain l'espace d'un instant, il y voit un peu flou et se perd dans sa contemplation. Difficile de comprendre pourquoi il a fait ça... enfin, pas si difficile que ça : il en avait envie. Rowan aime bien la petite marine. Pas besoin de plus que ça pour convaincre le navigateur de trahir son équipier du jour et se risquer à l'assaut. 
                Puis, quelque chose le secoue, la douleur se rapelle à lui bien vivace et il se jette à genou, au chevet d'Eïna !

                Elle respire, c'est tout ce qui compte pour l'instant... et, l'air si peu concerné, Rowan jette un oeil placide aux marines étendues tout autour. Si certains sont encore en vie, ça... ne se voit pas... personne ne bouge, ça se baigne dans son sang. Rien à foutre, en vrai, ça ne lui fait juste rien. Et à cette révélation, soudain, Rowan se concentre : s'agirait d'être sûr que les graines germent, n'est-ce pas ? Avant ça, il lui faut mettre la gamine à l'abri. Rowan va alors jusqu'à un duo de marine étalé là... se saisit de deux pistolets et tire des salves en l'air ! 
                Puis réitère, machinale et froid, avec touts les flingues à portée. C'est censé attirer l'attention des marines ou... de n'importe qui se sent suffisement concerné pour s'occuper de la gamine.

                Lorsque le pas de course des marines retentit, reconnaissable à leurs cadences d'un rythme millitaire, Rowan attends un peu en enfilant la robe de moine qui a été laisser à terre non loin. Puis s'en va, tranquillement, tourne au prochain virage et accélère un peu le pas pour se mêler à la foule aux abois. L'envie de retourner en découdre avec Barbe Rousse le tiraille... mais tout le temps qu'il passe à se battre là-bas, il ne le passe pas à s'assurer que les graines prennent. 
                Un pistolet à la main, dissimulé dans les amples manches qui noient ses mains jointes, il erre... et tire, vite, pour faire hurler un type. 

                La vue d'un enfant, malgré le choc que ça peut faire, suffit à le convaincre de trouver une autre cible... et une dame qui courrait sans regarder chute à cause d'un croche-patte. Lorsqu'un marine se précipite à son chevet, il se fait tirer une balle dans le dos ! Et très vite, Rowan jette le pistolet sur un homme prêt à braver les flammes armé de son sceau d'eau ! Hélas, son sceau lui échappe à cause du choc, plus de peur que de mal... face à sa maison en feu... ?
                La prioritée, c'est de laisser le feu s'éteindre. 

                 " RATTRAPEZ MOI CE FUMIER ! " Hurle un marine en courant, suivit par quelques autres... et Rowan, en bon citoyen dans une bien belle toge qui pue, s'écarte mains en l'air pour les laisser passer ! Ils sont armés, décidés à en découdre et probablement à la recherche de Barbe Rousse.
                Eïna n'est pas en vue... est-ce qu'ils l'ont amenés se faire soigner ? Ou est-ce qu'elle est trop petite pour être vue parmis ses grands comparses ? Ou alors elle a pris un autre chemin ?

                Ca laisse Rowan soucieux, qui se demande s'il ne va pas partir s'assurer qu'elle ne fasse pas l'idiote comme elle a prouvé savoir si bien le faire. Ce qui ne l'empêche pas, en se le demandant, de donner un coup de pied à une chèvre qu'il a trouvé bien trop calme par rapport au chaos qu'il voudrait générer.
                  Eïna a du mal à distinguer ce qu'il se passe autour. Elle voit Rowan à côté pendant un instant...Et ensuite elle sent le poids sur son dos se retirer. Elle comprend que Rowan l'a porté pour la déposer ailleurs. Après ça elle perd connaissance, elle se fait réveiller brièvement par des bruits d'explosions. Cannons? Arme à feu? Maison qui s'écroule? Elle n'en a aucune idée. Quand elle regarde autour, elle ne voit les restes sanglants du carnage du monstre. Elle tombe une nouvelle fois dans l'inconscient.

                  Finalement, lorsqu'elle se réveille, des marines sont agenouillés autour d'elle. Un medic est en train de s'occuper des brûlures sur son corps. Un homme prend la parole :

                  "Matelot? Tenez le coup!"

                  Elle fronce les sourcils pendant un instant, elle reconnaît ce visage. C'est l'homme qui avait menacé Rowan lorsqu'Eïna l'avait sortie du navire pirate. C'est également l'un de ses supérieurs hiérarchiques. Il lui faut un long moment de réflexion pour se rappeler de lui.

                  "...Lieutenant?"

                  Le lieutenant est un homme strict qui avait peu de patience pour l'humour et les blagues d'Eïna. Elle n'avait jamais vraiment apprécié d'être sous ses ordres. Mais il a l'air préoccupé par autre chose dans cette situation.

                  "Content de voir que vous êtes en vie matelot! Qu'est-ce qui c'est passé ici?"

                  Eïna réfléchit, sa mémoire est encore flou. Petit à petit des images reviennent. Le début de l'attaque, l'échange de tirs, le combat, le sang puis ... L'explosion? Elle a soudainement très envie de vomir, mais il faut qu'elle réponde à la question déjà.

                  "Le combat...C'était un monstre. On a réussi à le blesser...Mais il s'est échappé."

                  Le lieutenant devient soudainement plus inquiet.

                  "C'est un seul homme qui a fait ça? C'était un pirate du malvoulant? À quoi ressemble-t-il?"

                  Petit à petit, Eïna commence à reprendre ses esprits. Ses blessures sont graves mais rien qui soit suffisant pour la mettre complètement hors combat. Surtout maintenant qu'elle a eu le temps de se remettre un minimum du choc de l'explosion. Face à la question du lieutenant, elle ne fait que hausser les épaules.

                  "Je sais pas...Gros et grand...Moche, puant, grosse barbe rousse, un air de pirate."

                  Le lieutenant sort son sabre.

                  "Alors on va le retrouver et lui faire payer."

                  Il allait partir, mais Eïna lui attrape la jambe.

                  "Non...Lieutenant...C'est trop dangereux. Et y a le feu, faut arrêter le feu...Sinon y aura plus de villes à défendre."

                  Le lieutenant retire gentiment la main d'Eïna de sa jambe, il n'a pas l'intention de lui obéir. Pour lui ce qu'il y a plus urgent actuellement c'est de capturer ce dangereux pirate qui a causé la mort d'au moins une douzaine de ses hommes et un nombre inconnu de civiles. Juste avant d'arriver ici il est tombé sur les précédents actes de barbaries de barbe rousse. Il est donc motivé à l'exécuter ce soir même.

                  "Soldats. Avec moi! Attrapons ce fumier."

                  Suite à ça, le lieutenant guide ses troupes à la recherche du gros-qui-pue. Le medic reste derrière pour aider Eïna et essayer de l'emmener en arrière, mais la gamine ne lui laisse pas le temps de réagir. Quand elle regarde autour d'elle et qu'elle voit que l'incendie est toujours en train de faire des dégâts, elle se relève brutalement sans faire attention aux points noirs qui apparaissent dans son champ de vision. Le medic essaye bien sûr de l'attraper mais elle est bien plus rapide que lui. En à peine deux minutes elle arrive à rattraper l'incendie et elle fait face à plusieurs adultes qui essayent d'arrêter le feu. Elle connaît certains d'entre eux de vue. Ils sont motivés, mais c'est la panique et ils ont du mal à s'organiser. Eïna utilise sa voix et le peu d'autorité que lui confère son uniforme pour essayer de donner des ordres :

                  "NON! Arrêtez d'agir seuls! Arken, Vincent, Dalan!" Les trois hommes sursautent en entendant leur nom et regardent Eïna avec un air incrédule. Ils reconnaissent à peine la gentille matelot de la marine dans l'espèce de guerrière ensanglantée qui leur fait face. "Vous allez ramener tous les sceaux que vous trouverez! Vous cinq!" Ceux-là, Eïna ne connaissait pas leur nom. "Vous allez sécuriser les deux pompes à eau autour d'ici. Préparez vous à pomper le plus d'eau possible." Elle ne leur laisse pas le temps de réagir. "Les autres viennent avec moi! On va aller chercher plus d'aide."

                  Derrière elle, elle entend des gens se plaindre ou lui poser des questions, mais elle leur jette un regard froid avant de courir chercher plus d’aide. La jeune fille traverse rapidement une large partie de la ville à la recherche de survivants cachés. Ici, elle sort un homme des décombres. Là-bas, elle rassure un petit groupe d'enfants qui se sont cachés au début de la bataille. Petit à petit, elle a commencé à réunir un gros groupe d'habitants qu'elle envoie à chaque fois lutter contre le feu. D'autres marines viennent la rejoindre dans sa tâche mais pas beaucoup, la plupart sont en train de se battre ou ont rejoint le lieutenant pour poursuivre le gros-qui-pue. Eïna avait presque envie d'insulter le lieutenant. Elle a beau haïr le monstre, sauver la ville passe avant tout pour elle.

                  Au bout d'une vingtaine de minutes, Eïna revient vers son point de départ. Entre temps le feu a avancé un peu plus et elle voit une famille en larme devant ce qu'il reste de leur maison. Mais elle a réussi à ramener une bonne centaine de civiles qui ont commencé à ramener de l'eau. Elle observe la situation en essayant de calmer sa panique et de lutter pour éviter de tomber une nouvelle fois dans les pommes.

                  "Tenez bon! Le feu est en train de se calmer !" Elle pointe les autres matelots de la marines. "Ne prenez pas de sceaux! Il faut plus d'eau! Sécurisez une troisième pompe." Ensuite elle se place sur des décombres en cendres. "Habitants d'Orange! Ne vous inquiétez pas, on vous protégera si d'autres pirates arrivent. On a besoin de votre aide pour lutter contre le feu. Sauvez vos maisons, on sauvera vos vies. Il nous faut plus de bras pour faire marcher les pompes! Les plus jeunes, ramenez nous plus de sceaux! Concentrez-vous sur le fait d'empêcher le feu d'avancer, peu importe s'il faut abandonner deux ou trois maisons! Si une maison est à moitié brûlée c'est déjà trop tard pour la sauvée." Elle essaye de sourire. "On aidera ceux qui ont perdu leur maison dans le feu, la ville ne laissera personne dehors et la base de la marine est ouverte à tous!"

                  Bon en vrai ça elle sait rien mais elle essaye juste de garder le moral. Les autres Marines ont également donné des discours de leur côté pour motiver les civiles, mais Eïna ne les a pas écoutés. Tout le monde essaye d'aider à sa manière. Pour l'instant le rôle qu'Eïna et les autres Marines jouent c'est de rassurer les civiles. Ils leur montrent que l'ordre est toujours en place et qu'ils peuvent se concentrer sur les flammes.
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                  Barbe Rousse marchait, prenait son temps. Il profitait encore un peu du chaos ambiant. Non sans mal pour autant. Son dos le tiraillait, il souffrait en silence. Dans la mêlée il avait senti une balle le traverser. Elle semblait n'avoir rien touché d'important, enfin à priori. Seulement, son bras gauche était endolori, son épaule lui faisait souffrir le martyr. Un muscle avait sûrement été touché. Enfin, rien d'important pour le pirate. Rien qui l'empêcherait de s'échapper d'Orange. Rien, pour l'instant...

                  Dans les décombres incandescents, au creux des flammes dévorantes et des cendres brûlantes quelque chose se tramait. La terre tremblait légèrement, puis vibrait de plus en plus fortement. Le sol alentour bougeait frénétiquement. Puis il se craquela, la terre s'ouvrit par endroit. Eructant légèrement, une pointe végétale émergea. Non pas d'un vert habituel mais d'un teinte noirâtre, malveillante, semblable aux tréfonds des ténèbres. La plante mesurait une dizaine de centimètres, puis grandit progressivement sans trop attirer l'attention. Seulement, il lui fallait plus de décombres, plus de sang, plus de terreau. Barbe Rousse n'avait pas vraiment la main verte, mais il savait détruire. Sur son chemin, bien qu'il commençait maintenant à boiter, le contrecoup de ses combats se faisant sentir, il entreprit d'accélérer un peu l'emprise du chaos sur la ville. Il allait entrer fracasser une énième porte du pied, s'apprêtant à s'engouffrer dans l'habitation pour réitérer son mode opératoire.

                  > Arrêtez-vous ! Hurla un homme que suivirent de nombreux bruits de pas cadencés. Tirez, reprit-il d'un ton autoritaire.

                  Les détonations ne se firent pas prier. Dans une cacophonie retentissantes les tirs s'enchainèrent. Un panache blanc couvrit la zone de tir. Le flibustier avait réussit à entrer dans la maison juste avant de se faire percer de toutes parts par les plombs ennemis. Dans l'encadrement de la porte, dos au mur il lui fallait réagir. Le pistolet dans la main gauche, il s'apprêta à sortir de sa cache pour les canarder. La douleur causée par la balle fiché dans son dos le paralysa. Il lâcha son arme qui tomba au sol. Une sensation de froid, de mécanisme bloqué l'avait coupé dans son élan. Il pivota à nouveau lorsque les soldats reprirent leurs salves vengeresses, lâchant un "merde" révélateur de sa situation.

                  Le Lieutenant n'allait rien lâcher. Trop de ses hommes avaient périt de la main de Barbe Rousse. Il ne pouvait se résoudre à annoncer ces décès à leurs familles, sans pouvoir leur dire que le meurtrier était hors d'état de nuire. Ils étaient nombreux, le forban était seul. Ils étaient muent d'une volonté acerbe, lui d'un simple état d'esprit : la destruction.

                  > Choppez-le moi, vociféra le gradé armé de son sabre.
                  > V'nez les mouch'rons, rétorqua le flibustier provocateur avant qu'il ne rentre dans la maison et ne monte à l'étage par l'escalier qui faisait face à la porte d'entrée.

                  Les soldats partirent au front. Ils s'engouffrèrent dans la maison, les uns après les autres. Ils étaient dans le halle, se répartissant les différentes possibilités. Il y avait trois portes en bas et l'escalier montant. Une fois réparties, deux montèrent à l'étage. Le premier était armé d'un sabre, derrière son collègue engageait le canon de son fusil. Ils poussèrent la porte, à pas de velours, les entrailles serrées. Ils tremblaient. Barbe Rousse avait fait son effet, ses élans naturels causaient déjà la terreur chez ses adversaires. Ils déglutirent alors que la porte basculait en grinçant. D'un pas peu assuré il premier avança, la pièce était sombre. Il ne voyait rien. Son sang pulsait dans ses tempes. Son souffle était saccadé. Soudain, il entendit un souffle. Une respiration puissante, profonde et inquiétante. Il cherchait à droite, à gauche, tâtonnait mais ne voyait rien. Son collègue au fusil entra également, ne trouvant rien non plus. Le bruit caverneux continuait, leur faisant monter la pression. Puis plus rien. D'un coup net tout s'était arrêté. Plus que jamais ils tremblaient. Du bout des pieds ils poussaient les meubles, fouillaient ce qui pouvait l'être. L'un d'eux se pissa même dessus, mais trop effrayé ne le senti même pas.
                  Soudain, tel un démon sortant des entrailles des enfers, Barbe Rousse surgit de l'armoire. Sabre fermement empoigné il se débarrassa d'eux dans des cris d'horreur qui terrifièrent tous les autres soldats. Alertés, ils savaient désormais où chercher. Tous se rendirent dans l'escalier, montant chacun que leur tour.

                  Il n'avait plus le temps, le flibustier sorti de la pièce puis fracassa le premier des soldats d'un coup pied. Ce dernier dévala les marches, emportant ses collègues avec lui. Sonnés, il émergeait tentant de reprendre leurs esprits alors que le vil pirate fit son chemin. Marchant sur les soldats aux sol, les foulant de ses bottes dégoûtantes, les écrasants de tout son poids. Les os jonglaient sous ses pas, tel un seigneur il marchait sur son tapis de bleu et de blanc. Une fois qu'il fut descendu, il sorti de l'habitation et tomba nez-à-nez avec le Lieutenant. Une bataille de regard s'engagea. Les lames allaient danser lorsque Barbe Roussa cracha un amas de glaires verdâtre immonde à la figure du gradé. Décontenancé, il bloqua difficilement l'assaut du pirate, valdinguant au sol à plusieurs mètres.

                  Barbe Rousse était affaibli, souffrait d'un manque d'endurance mais son image continuait d'instiller la terreurs chez les Marines.
                    " Elle va bien... " Rowan soupire de soulagement, une seconde fois, au mépris d'une ville à feux et à sangs. Puis, immédiatement, Rowan se permet une moue ennuyée dans l'ombre de sa toge encapuchonnée.


                    Les morts, les blessés... et les tragédies à venir, finalement, le touche assez peu. D'ailleurs, pour être franc, ça le laisse froid de voir sombrer des gens qu'il ne connait tout simplement pas. De la même façon que de s'attaquer à son allié n'aurait pas pu moins l'émouvoir. Ce qui l'a d'abords enchanté, c'est de voir Eïna sur ses deux pieds et... suffisement en forme pour tenter de ramener le calme dans le coin. Ce deuxième point l'emmerde un peu plus ; autour de lui, les civils se prennent en mains, quelques marines suivent même ses instructions et jusqu'aux chèvres parviennent à se calmer.
                    C'est pas bon. Pas bon du tout. Probablement ?


                    Le souci, c'est que le navigateur n'a pas... la moindre idée de ce dont les graines ont besoin pour germer. Enfin, il le sait : des cendres, des ruines et du sang, soit. Combien au juste ? A cause de ça, pas sûr que les graines germent ce qui, encore, l'importe assez peu... mais surtout, pas sûr de toucher sa récompense à cause de ça. Le forban déguisé en moine s'en va alors d'un pas préssé, suivi par quelques chèvres... à cause de la toge, sans doute.
                    Pour retourner au lieu de l'affrontement entre lui, quelques forces de l'ordre et Barbe Rousse.


                    Sans attendre, il enlève sa toge sous les airs choqués des chèvres dont une, particulièrement révoltée, semble se rappeller de Rowan tant le regard qu'elle lui assène est d'une furie sans nom. Indifférent, il jette un bref regard agacé à la chèvre qui lui grogne dessus... peut-être pas un grognement, se dit-il avec un air pensif pour conclure, le sourcil arqué, que ca reste un nom aggressif. Bref... le navigateur enlève sa chemise... douloureusement, forcé d'arracher du tissu à sa plaie où le sang commence à coaguler. Et à la place, s'offre le haut d'un uniforme de marine, sans oublier la fameuse casquette. 


                    Au pas de course ! Poursuivi par les chèvres, Rowan retourne au niveau d'Eïna... et ne fait que passer, hurlant ceci au passage à pleins poumons. 


                    " BARBE ROUSSE VA TOUS NOUS TUER ! EVACUEZ TOUT DE SUITE ! " 


                    Et soit, quelqu'un d'observateur verra ses chaussures comme son pantalon qui n'ont rien de la marine... mais il en a suffit d'un. Un seul qui ne détaille pas le marine qui court en hurlant, qui fuit même. Il en a suffit d'un qui pète un plomb et panique pour que, de nouveau, cette même panique se répande dans la foule qui commençait enfin à retrouver son calme. Tout de suite, ça part en cacahuète, ça crie, ça hurle, ça court, ça se bouscule et dans la tumulte, l'épuisement... la peur... ça va jusqu'à se taper dessus pour passer devant. 
                    Très vite, Rowan enchaine les virages en course pour continuer de hurler à l'évacuation en promettant une mort prochaine ! 


                    Il en suffit d'un... mais dans un ciel pareil ? Teinté de noir charbon et du même orange que le métal en fusion ? Lorsque les cendres virevoltent et que les fumées forment peu à peu du brouillard ? Lorsque des chèvres courent en hurlant, particulièrement agressives ? Au point que, pourchassant Rowan, elles se perdent et se jettent sur des quelconques marines ? Lorsqu'au loin, on peut entendre tonner les canons comme la foudre ?
                    L'orage est là, un orage que le ciel subit sans en être l'acteur principal... car ce sont des hommes et des femmes qui, sur un caprice de Teach, ont créer un orage infernal de toutes pièces.


                    Pas peu fier de ses petites manigances, le vilain forban se permet un sourire en coin satisfait et, potentiellement, un peu cruel au vu de la situation ainsi que des conséquences. Rowan doit pourtant faire une pause, le temps de tousser... l'air commence à se saturer de cendre... difficile de se diriger dans la ville en l'état, il est vrai... et lui-même s'étonne enfin de voir les fumées qui forment une si sinistre brume. 
                    Après avoir caché ses poumons, le forban entend... 


                    " Béééééééééhhh... "


                    Une partie des chèvres s'est, en effet, dispersé durant la course-poursuite mais... certaines, les plus vives et déterminés, n'ont pas perdu de vue leurs cible. Et leurs cible, c'est Rowan en personne ! Probablement que Barbe Rousse ne doit pas leur plaire non plus et, rendu à ce point, les chèvres s'en prennent aussi aux marines. Mais là... une dizaine de chèvres, les yeux furieux, lâchent des " Béééééééééhhh... " menaçant tout autour de Rowan.
                    Elles le lâchent de manière... lancinante et sinistre... spectrale, même... 


                    Pâle et inquiet, le navigateur s'empresse d'enlever la casquette et le haut de marine, torse nue avec une plaie béante, pour fuir ! Dans un éclair de génie, il rentre dans la première maison sans plus y réfléchir que ça : simplement désireux de mettre du bois entre lui et les bestiaux.


                    En trombe ! Rowan ouvre la porte d'une charge de l'épaule et la referme dérrière lui... tout ça pour apercevoir... un marine qui se relève à peine, en piteux états... un gradé ? D'un bref regard, le navigateur pense le croire mais très vite, ce qu'il remarque, c'est Barbe Rousse. 


                    " Pardon, mauvaise maison, je file ! "


                    Avant qu'il n'en ait le temps, une dizaine de chèvre déploient d'un bond commun une charge majestueuse qui dégonde aisément la porte de la maison ! En panique après avoir échappé à la projection de la menuiserie, Rowan tâte sa taille et affiche de manière franche un air franchement confus ; puis il panique, cet idiot a perdu son sabre !
                    Il attrape le premier truc à sa portée dans sa fuite, au cas où le combat serait inévitable... et sort ainsi de la maison, à reculons, tenant une chèvre par la patte arrière.


                    Prêt à en découdre ! Tout aussi prêt à fuir. Prêt à en découdre pour réussir fuir ?! Ou prêt à fuir pour frapper par surprise ?! Prêt à tout pour survivre.
                      " BARBE ROUSSE VA TOUS NOUS TUER ! EVACUEZ TOUT DE SUITE ! "

                      Alors qu'Eïna était en train d'aider les habitants à transporter les seaux, une voix vient arrêter leur travail et causer un mouvement de panique chez les habitants. Pour le coup, elle n'a pas reconnu la voix et elle n'a pas regardé dans cette direction. Autour d'elle, les civiles ont commencé à reculer puis à se regarder entre eux. Il n'a fallu que d'une seule personne qui crie pour faire fuir tout le monde. Eïna et les autres marines font de leur mieux pour limiter la casse

                      "FAUT ARRÊTER LE FEU! RESTEZ-LÀ ON VA S'OCCUPER DES PIRATES."

                      Elle hurle et essaye d'arrêter quelques personnes, et au moins ils ont réussi à limiter la casse. Mais dans la panique leur groupe de pompiers improvisé est devenu plus petit. Elle se tourne vers les autres marines avant de dire :

                      "Je vais aller retarder le pirate, s'il vous plaît ramenez les autres."

                      Un autre matelot la regarde avec un air incrédule.

                      "ça va pas? C'est trop dangereux! Et ça a surtout l’air d’être un piège."

                      Sauf qu’Eïna ne leur laisse pas le temps de discuter, elle est déjà en train de courir pour chercher le monstre. Les marines hurlent derrière elle pour essayer de l'arrêter, mais ils se rendent vite compte que c'est peine perdu. Ils ont une conversation entre eux, ils se doutent que c'est suspect le gars qui crie qu'il y a des pirates alors qu'ils ne voient personne. Donc au bout d'une longue discussion ils décident de continuer à aider les habitants à arrêter le feu, avec leurs informations actuelles c'est ce qu'il semble être le plus urgent.

                      Eïna s'éloigne des débris laissés par le feu et se dirige vers une partie de la ville qui n'a pas encore été touchée. Elle s'arrête, elle a beau regarder autour, la petite ne voit pas de méchant pirate qui sent mauvais. Elle sort son couteau et commence à courir un peu partout. Rien, toujours rien. Les rues de la ville sont désertes ce qui n'est pas très rassurant. Avec ces blessures, elle n'a pas très à l'aise avec le fait de courir sur les toits. Au bout d'un moment, elle finit par entendre des bruits de chèvres pas loin, elle aurait cru que les chèvres seraient les premières à fuir les combats mais ça n'a pas l'air d'être le cas. Du coup elle décide de courir pour voir ce que les petites bêtes ont trouvé.

                      Alors qu'elles s'approchaient de là où elle entendait le bruit des chèvres, elle tourne vers une autre ruelle à une vitesse ahurissante et elle n'arrive pas à s'arrêter quand Rowan recule soudainement, poursuivi par...Des chèvres? Du coup elle lui rentre littéralement dedans, le propulsant avec elle dans une chute magistrale.

                      "AIE..." Elle l'a sentie passée celui-là. Son corps qui essayait tant bien que mal de refermer les brûlures qu'elle s'est fait lui fait savoir qu'il n'aime pas que son travail soit réduit à néant avant même qu'il ne soit fini.

                      La fillette roule sur le côté et attrape sa tête. Elle regarde son ami qu'elle a malencontreusement étalé au sol avec un air incrédule. Les chèvres ont l'air d'essayer de le piétiner, elle l'aiderait bien à se débarrasser des bêtes, mais c'est trop marrant de le voir se faire défoncer comme ça.

                      "Wow...Rowan pourquoi tu es toujours au mauvais endroit au mauvais moment? Qu'est-ce que... tu as fait à ces pauvres chèvres? Et...je sais qu'il fait chaud mais t'es sûr que c'est le bon moment de courir torse nu? Tu ressembles...à un fou furieux."

                      Rowan lui répondra d'un air gêné :

                      "C'est... c'est pas ce que tu crois, il y a une explication tout à fait rationnel"

                      Au bout du compte, la fillette est toujours au sol et elle n'a pas fait gaffe à l'odeur pestilentielle qui lui arrive aux narines.
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                      Les échanges entre Barbe Rousse et le Lieutenant de la Marine avaient continué, sans relâche pendant quelques minutes les poussant à se battre dans la bâtisse. Le pirate affaibli n'avait plus la force pour écraser son adversaire d'un seul coup. Il devait donc user de roublardise pour l'éliminer. Seulement, alors qu'il allait entamer un énième assaut, ces satanées chèvres revinrent à la charge. Elles fracassèrent l'entrée en trombe et mirent tous le monde à terre. Même le forban était tombé sous la puissance de l'impact.  Il se releva vite et ses yeux s'écarquillèrent. Il était là, l'homme qu'il avait le plus envie d'abattre, l'homme qu'il détestait le plus sur cette île minable. Désarmé de surcroit, Rowan saisit un bâton, il n'avait rien d'autre à portée de main. Cette fois-ci, le flibustier au tricorne n'allait pas en rester là, il ferait souffrir son ex-partenaire, lui faisant même regretter d'être né. Regardant un peu autour de lui, il se rendit compte que la gamine soldate avait elle aussi traversée la charpente, elle recueillait la complainte d'un Rowan embarrassé de se trouver, encore, au milieu des mauvais plans. Le pleutre reculait lentement, une chèvre dans une main et son arme de fortune dans l'autre. Les regards des deux pirates ne se lâchaient plus. Ils se défiaient, la noirceur des yeux de Barbe Rousse en disait si long. Sûrement que son opposant y voyait déjà les supplices qu'il comptait lui faire subir. La haine du vil pirate grimpait, partant de ses entrailles puis envahissant tout son corps. Son sang bouillonnait, il passa ses doigts dans son épaisse barbe dégoûtante.

                      > C'est bon t'arrête de fuir maint'nant ?! Dit-il à l'homme qui avait joué le jardinier pour le Malvoulant. J'vais t'dépecer !

                      D'un seul coup il chargea droit sur le pirate qui lâcha sa chèvre qui se débattait avec vigueur. Sabre dans la main droite, il fit une taillade circulaire comme s'il voulait couper en deux son ennemi. Rowan, bloqua l'attaque avec son morceau de bois, la déviant comme il le pu avant de se faire envoyer valdinguer au sol. Puis, il trouva une épée, celle de l'un des soldats qui avait périt un peu plus tôt et s'en saisit. Désormais convenablement armé, il allait pouvoir se mesurer à Barbe Rousse correctement. Ils échangèrent encore de nombreuses passes d'armes, plus violentes les unes que les autres. Au bout de quelques minutes, essoufflés, ils se faisaient encore face. Ils saignaient de partout, les entailles zébraient leurs corps. Aucun des deux n'allait flancher, pas avant que l'autre d'expulse son dernier souffle.

                      Haletant, Barbe Rousse ne sentait plus son bras droit. Une pointe vive dans le dos lui arrachait, ci et là, une grimace. La balle qu'Eïna avait tirée l'handicapait désormais. Son embonpoint le pénalisait aussi, il souffrait plus du manque d'endurance que Rowan. Son souffle était plus saccadé, mais peut-être avait-il plus résisté à la douleur physique que son opposant. Il empoigna le manche de son sabre d'abordage avec force, puis il décala son pied droit, prêt à bondir. Il allait s'élancer une toute dernière fois lorsque des hurlements l'interrompirent.

                      > En joue, vociféra le Lieutenant qui était debout malgré la douleur. Les hommes sur lesquels Barbe Rousse avait marché tout à l'heure étaient également debout. Pointant leur fusils sur les deux pirates qui s'affrontaient.
                      > Tirez pas sur Rowan ! Il est avec nous il m'a sauvé la vie ! Fit-elle avec une force de conviction qui décida le Lieutenant.
                      > Barbe Rousse engagé, prêt... fit-il comme pour sceller le destin du flibustier.

                      Barbe Rousse ne bougeait plus, faisant volte-face à son destin. Destin qui l'avait déjà conduit à mourir deux fois. Seulement, il n'allait pas laisser la troisième arriver. La terre tremblait des coups de canon qui s'abattaient sur Orange. La fumée noire s'échappait de toute part, s'emparant de la ville comme un brouillard d'hiver. L'atmosphère était celui de la guerre, une guerre à sens unique. Un peuple qui se faisait massacrer par les hordes lâchées par l'être le plus détestable de ce monde. Le Malvoulant avait sonné le glas pour Orange.

                      Le Lieutenant avait l'ordre ultime au bout des lèvres lorsque ce qui pouvait s'apparenter à un temblement de terre, d'une violence inouïe, secoua l'île entière. Les soldats en furent déséquilibré et tous furent si surpris qu'il ne purent tirer. Barbe Rousse, éternel opportuniste, s'élança sur Rowan. Ils croisèrent le fer une ultime fois dans un tintement cinglant. Une énorme balafre se dessina sur le ventre de l'adorateur du Malvoulant. Elle se teinta de rouge et vit s'écouler rapidement beaucoup de sang. Rowan en récolta une semblable. Aucun d'eux ne se retourna. Leur combat prenait fin ici. Alors, le flibustier pris la fuite, échappant à la vue des soldats aussi vite que possible. Ses traces de sang traçaient une route menant à lui jusqu'à ce qu'il passe dans une ruelle bouchée par des décombres, Il s'infiltra dans une maison éventrée, puis passa d'habitation en habitation. Barbe Rousse n'avait pas pu dépecer Rowan et c'était ce qui lui pesait le plus. Seulement voilà, il était vivant et allait pouvoir continuer à commettre ses méfaits encore longtemps. Un mal pour un bien. Il s'éclipsa et plus personne ne le vit sur Orange.
                        " Eïna... " Rowan a... un peu de mal à parler, son souffle saccadée, par la douleur et les fumées... " Eïna... " Une paire marine, suffisement chanceuse pour avoir survécu à Barbe Rousse, se presse à porter le forban bras-dessus bras-dessous. Du regard, le navigateur la cherche, bien hagard et sonné par le tumulte de l'échange de coups duquel il ressort complètement secoué. Enfin, du coin de l'oeil, il la voit. " ...si j'avais gardé ma chèvre en main, je... je l'aurais défoncer... tu le sais hein ? "

                        Sa piètre tentative de sourire en coin dessine à peine un rictus sur sa face exténuée. Pourtant, la petite gamine lui apparait en vue... les habitants, pour la plupart, ont fuis Orange à grandes enjambés... ou sont en train de la fuir en ce moment même. Les chèvres aussi, ont finis par fuir la queue entre les jambes. Saletés de petits mammifères... et torse nue, ensanglantée, Rowan se fait escorter par deux marines pour des soins ? Jusqu'ici, Eïna les suit... dans un mélange d'intérêt personnel et d'altruisme, le forban s'enfonce encore un peu plus. Que ce soit dans le vice ou dans la sympathie qu'il a pour la petite gamine...
                        ...force est de constater qu'après l'avoir aidé à fuir la prison... elle l'a aidée à accomplir la volontée du Malvoulant. 

                        Mon dieu, si elle savait tout ce à quoi elle a servit aujourd'hui... et d'un dépit si profond, Rowan parvient à lui sourire. Un sourire triste qui se force à la joie, des larmes aux yeux... 

                        " Oublie Orange... la ville importe peu, elle est fichue... les bâtiments, ça se reconstruit, ce sont les habitants qu'il faut sauver... il faut évacuer au plus vite... "

                        Les deux marines qui portent Rowan sont bien d'accords et le font savoir, d'ailleurs. Si seulement elle savait... espérons que non... 

                        " Y a pas de bouclier magique Eïna... parce que... quand un type comme Barbe Rousse débarque pour le massacre... le bouclier magique, c'est toi... "
                          Dès que Barbe Rousse s'était manifestée, tout est devenu à nouveau flou pour Eïna. Elle s'était faite toute petite pour passer à côté du monstre et venir aider le lieutenant à se relever. Celui-ci ne tarda pas à leur ordonner de tirer, alors Eïna et les autres soldats se mirent en joue pour abattre la bête. Mais une explosion plus loin offrira suffisamment de distraction pour que le gros-qui-pue prenne la fuite. Eïna est un peu déçue, mais elle est trop crevée pour vraiment réfléchir à ça. Après tout l'effort qu'elle a déployé depuis le début de l'attaque, il y a genre...Une heure grand max? Elle n'a plus rien à donner. Elle a juste envie de s'écrouler maintenant que l'adrénaline est passée.

                          Pendant un instant elle allait se lever pour donner des ordres aux civiles et organiser l'effort de lutte contre le feu. Mais un regard du lieutenant lui fait clairement comprendre qui est-ce qui commande. Autant dans la confusion il a bien fallu qu'Eïna fasse quelque chose, autant maintenant c'est clairement le lieutenant le plus haut gradé dans les environs. Alors Eïna s'écroule au sol et laisse les médecins voir ses blessures, visiblement c'était pas joli à voir du tout. Sauf que comme toujours, difficile d'empêcher la petite de bouger pendant 5 minutes, donc rapidement elle résiste à ses captifs médecins pour venir suivre Rowan qui se fait emmener plus loin. Il a l'air perturbé mais Eïna ne sait pas pourquoi. Elle fait un grand sourire.

                          "Je suis sûr que le gros-qui-pue...aurait rien pu faire ton affinité avec les chèvres! T'inquiète...tu as quand même été super. Bizarre un peu, mais cool quand même."

                          La petite n'a bien sûr aucune idée de ce qu'il se passe dans sa tête, pour elle, elle la vie est sauvée et la plupart des habitants s'en sont sortit. C'est tout ce qui compte.

                          "Je crois que la bataille est pas finie en ville...Mais de notre côté y a que le feu qui est dangereux, on pourra peut être pas l'arrêter complètement, mais on peut limiter la casse, et c'est ce qu'on fera. n'est-ce pas?"

                          Eïna regarde les autres marines en fronçant les sourcils. Ils ne la prennent pas au sérieux mais si ils arrêtent d'aider les civiles à contrôler les flammes elle serait très déçue. La dernière réplique de Rowan laisse Eïna sous le choc, c'était à la fois marrant, bizarre et très touchant.

                          "Rowan..."
                          Quoi qu'en dise les deux autres marines, Eïna prendra Rowan dans ses bras pendant quelques instants. "Merci...On me dit pas souvent des trucs gentils comme ça. Et puis, tu m'as sauvé contre le monstre, je vais pas oublier ça."

                          C'était difficile pour elle d'exprimer exactement ce qu'elle ressent, elle a les larmes aux yeux et elle est touchée. Elle a vraiment l'impression de s'être fait un bon ami avec Rowan, il est un peu comme un grand frère un peu maladroit avec qui elle peut rigoler. Ils ont pas du tout choisi le même mode de vie, mais la petite à aucun problème avec ça. Après tout, elle comprend tout à fait le mode de vie que Rowan a choisi. Après ça, elle s'éloignera un peu pour laisser le garçon récupérer au moins.

                          Elle est encore fatiguée mais elle décide d'escalader les ruines d'un bâtiment pour avoir une vue globale sur la petite ville d'orange. Directement autour d'elle, un nuage de fumée barre la vision sur la partie centrale de la ville, ou la plupart des marines ont l'air d'être déployés. Elle entend encore des coups de feu au loin, la bataille n'est pas finie visiblement. Elle voit aussi qu'il y a de l'agitation en mer avec plusieurs navires. Mais tout ça, c'est bien loin de sa réalité à elle. Pour l'instant elle va respirer un peu, prendre le temps de récupérer de ses émotions. Et après elle repartira aider à lutter contre le feu. C'est une longue soirée qui l'attendra, moins dangereuse mais tout aussi fatigante que la petite bataille qu'elle a expérimentée. À la fin, elle ne prend même pas le temps de rentrer à la caserne, elle rentre juste dans une maison abandonnée pour s'endormir sur le premier canapé qu'elle trouve.


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