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[Mission] Le désastre de la Malvorange


Pnj Accompagnateur Présent:

Kutcham
Azerios


Quelques jours auparavant

La petite virée sur East Blue avait bien vite tourné court. Azerios s'y était rendu, comme convenu avec Kaito, pour l'y retrouver et planifier leur voyage vers Grand Line. Il était accompagné de Kuro, nouvelle recrue fraichement rencontrée à Hinu Town et Kutcham un sabreur Mink également recruté là-bas. Mais aucune trace du capitaine des Intrépides Libres au point de rendez-vous, et ce, même après plusieurs jours de recherches.

Cependant, chose intéressante, il se murmurait dans les bas fonds de Logue Town, que le Malvoulant en personne avait recruté des petites mains pour réaliser une certaine mission. Et parmi les jeunes recrues, il y avait semble-t-il un rookie aux cheveux cendrés. Ni une, ni deux et n'ayant pas d'autre piste, le charpentier et ses acolytes se débrouillèrent pour être mis au parfum bien décider à faire partit du coup. Azerios n'avait pour ainsi dire aucun quelconque respect pour le Malvoulant et aucune envie de traiter avec lui, mais il se devait de vérifier si Kaito était bel et bien sur cette affaire. De plus une coquette somme était offerte en cas de succès. C'est ainsi que le trio reprit la mer pour Orange.

Au large de l'île, ils rencontrèrent le groupe constitué de rookies issus de différents horizons et parmi eux, les intrépides libres. La mission était "simple", planter des graines de Malvorange en toute discrétion afin de rendre cette île stérile. Chose qui n’enchantait pas spécialement le jeune homme, mais comme on dit, rien de personnel, juste les affaires, il finit par mettre ses hésitations de côté.
Après avoir établi le plan tous ensemble, le groupe de pirates se scinda en deux. Le premier groupe aurait pour mission de rester à terre pour planter les graines en toute discrétion, pendant que le second groupe ferait diversion. Ainsi les Intrépides Libres choisirent la partie diversion pendant que ceux qui se faisaient appeler "L'Ouroboros" se chargeraient des Malvoranges.


---

Aujourd'hui

Les Intrépides Libres avaient posé pieds à terre et se dirigeaient innocemment vers la ville. Le soleil était aux abonnés absents il faisait bien sombre sur la baie et rapidement, Azerios se détacha en compagnie de Kutcham silencieux comme à son habitude, et Kuro qui fredonnait une chanson. Le trio quitta les quais, se fondant dans la masse des quelques groupes civils proches. Avalant un petit escalier, ils accédèrent à une petite placette en hauteur qui permettait d'accéder au centre ville. De ce point, ils avaient une vue d'ensemble du port et des possibilités qui s'offraient à eux pour produire la diversion requise. Plusieurs quais étaient visibles, pleins de multiples caisses de marchandises. Quelques navires civils mais aussi quelques navires de la marine étaient amarrés il allait falloir la jouer fine histoire de ne pas se faire attraper avant le début des festivités.


On commence par quoi ?

Je dirais qu'attaquer de front un bateau de la marine pour s'emparer de ses canons n'est pas la plus sage des idées.

J'ai repéré quelques barils de poudre en cours de chargement, on pourrait commencer par ça ?

Tu connais mon penchant pour les feux d'artifice Kut', ça me parait pas déconnant pour commencer.



Le trio redescendit calmement, s'engageant sur l'un des quais, deux navires étaient amarrés. Des matelot s'affairaient à décharger leur marchandise sur l'un d’eux. De grandes caisses au contenu mystérieux, mais il y avait aussi quelques barils de poudres en attente de chargement. Le navire s'appelait L'Espingole et semblait sous bonne garde, en effet deux hommes armés supervisaient le chargement aux côtés d'un contremaître. Laissant la pistolero en retrait, le jeune homme hocha la tête en direction du mink qui se faufila parmi les amas de caisses de bois et disparu. Le jeune homme s'approcha de l'homme qui semblait en charge ici et lui sourit, l'homme, curieux, s'approcha tandis que ses hommes portèrent leur main à la poignée de leur sabre.


Désolé mais vous n'avez rien a faire sur l'aire de chargement mon bon monsieur.

Je m'excuse, je cherche un certain Oswald Kornac... On m'a dit qu'il officiait sur L'Espingole.

Je crois que tu fais erreur misérable. Alors maintenant casse toi...

Hé bien écoutez... Je suis pourtant sur de ce que j'avance.


Le rookie posa sa main sur l'une des caisses et la retira précipitamment lorsque l'un des hommes de main dégaina son sabre.

Olà ! Inutile d'être menaçant les gars. Je m'en vais...


Azerios tourna les talons et parcourut le quai pour rejoindre Kuro en espérant qu'il aurait suffisamment capté l'attention du contremaître pour permettre à Kutcham de grimper à bord. Tendant un paquet de friandises à Kuro, il s'assit sur un petit banc mais n'eut pas à attendre bien longtemps. Un cloche tinta à bord du navire et en levant les yeux vers ce dernier un petit nuage de fumée était visible. Quelques instants plus tard à peine, ils entendirent des marins crier au feu, et Kutcham remonta par le quai suivant en toute discrétion avant de les rejoindre.


Faut toujours que je finisse à la flotte moi... Brrr

Oh t'en fais pas, va pas tarder à faire bien chaud par ici, t'auras tout le temps de sécher...



Alors que l'attention de tous était dirigé vers le navire en train de prendre feu tout doucement, le charpentier regarda autour de lui, aucune trace du moindre soldat pour le moment. Il dégaina l'un de ses révolvers et le pointa vers l'un des barils de poudre à proximité du contremaître, trop occupé à gueuler sur ses hommes pour remarquer quoique ce soit d'autre. Pressant la détente, il tira un unique coup.

Le contenant explosa, faisant sauter les autres barils de poudre proches dans une réaction en chaîne, des flammes jaillirent tout autour, faisant disparaître le contremaître et ses hommes, et enflammant de plus belle le navire marchand. Voilà qui devrait attirer l'attention, rangeant son revolver, Azerios prit la tête du trio, et se mit à l'écart, un œil sur le navire de la marine non loin, qui serait la prochaine étape. Des soldats apparurent, quittant leur poste pour s'affairer à sécuriser le navire en feu dans un premier temps pour ensuite éteindre les flammes.


On prend le large les gars.


Tous trois se dirigèrent alors sur le quai, l’idée était de trouver un navire suffisamment petit pour être manœuvrable en petit comité, mais aussi suffisamment rapide pour créer une diversion et éloigner les forces de l’ordre d’Orange. Balayant les différentes embarcations amarrées du regard, le jeune rookie aperçu un Sloop d’une vingtaine de mètres sur le quai suivant, un deux mâts en bois sombre, le plan idéal pour eux.

Un coup de canon fut tiré, provenant d’un bâtiment ayant prit la mer, ce dernier accentua le climat chaotique. Hochant la tête en direction du sloop, le trio s’y dirigea, passant parmi la multitudes de civils et soldats courants en tous sens pour éteindre le feu.

Ni vu ni connu, le trio grimpa à bord. Sur le pont se trouvaient cinq hommes en pleine conversation, qui se turent un instant, fixant les nouveaux venus avec un air interrogateur. Un peu tôt pour l’apéro se dit le rookie en apercevant une bouteille de rhum posée sur un tonneau au centre. Trois d’entre deux dégainèrent alors leur sabre d’abordage et se fondirent sur les indésirables, mais le Mink n’eut pas de mal à les neutraliser. Peut être étaient ils saouls, peut être n’étaient ils tout simplement pas des combattants, Kutcham les désarma l’un après l’autre a l’aide de ses deux lames, et les fit passer par dessus bord dans une valse tumultueuse.


Salut la compagnie. On part en balade ?

Kutcham s’exécuta, tranchant les amarres pendant qu’Azerios s’affairait à tourner le cabestan pour remonter l’ancre. Et bon dieu ce qu’elle était lourde cette ancre. Se tournant vers les deux autres hommes qui restaient là à regarder la scène l’air béa, il dégaina son sabre et le pointa vers eux avec un regard de dément.

Du nerfs matelots ! Si vous ne vous bougez pas on va tous y passer !


Les deux hommes échangèrent un regard craintifs et passée une brève hésitation ils se précipitèrent au cabestan. Le pirate rengaina sa lame et s’affaira alors à déployer la voilure avec l’aide de Kutcham, sous le regard amusé de Kuro. Le navire prêt à prendre la tangente, c’est le gouvernail en main qu’il s’éloigna peu à peu des docs. Ce n’était de toute évidence pas un bâtiment prévu pour la guerre, mais il y avait quand même deux canons à chaque bord ce qui risquait fort d’être utile.


Faites parler les canons, on a rencard avec le destin les gars !

Oui mon capitaine !



Sourire sadique aux lèvres, le Mink s’exécuta, contraignant les deux matelots à armer l’un des canons de bâbord et à le pointer vers le navire de la marine à quai non loin de l’incendie.

BOOOM

Le tir ayant fait mouche, Azerios et son homme de main galvanisés laissèrent échapper un cri de victoire.
Parfum de poudre dans les narines et vents favorables, le navire quittant déjà le port à vive allure. On pouvait apercevoir un peu plus loin la caravelle qui avait précédemment tiré sur Orange, se dirigeant tout droit sur la base de la marine, sans doute était-ce Kaito.

Les festivités venaient de commencer.


Dernière édition par Azerios le Mer 23 Juin 2021, 07:08, édité 2 fois


    Il était plaisant de retourner sur les mers bleues. Clairement, le danger y était moins important que sur Grand Line et on pouvait enfin respirer un peu. Ces nombreuses cavalcades m’avaient épuisées. Eärendil semblait davantage tenir le coup, mais de mon côté ce n’était pas la vie à laquelle j’aspirais. Non. Moi, ce qu’il me fallait, c’était une vie peinarde à faire de la bonne charpenterie, m’ouvrir davantage de portes en me spécialisant dans l’ingénierie et obtenir un bon carnet rempli de clients. Pour ça, il fallait que mon nom circule un peu partout dans le monde, à commencer par le chantier naval de Bliss où je poserai mes valises quelques temps.

    Pour l’heure, avant de m’y mettre sérieusement, j’avais besoin de souffler un coup et peaufiner un peu les préparatifs. Rien de mieux qu’une petite escale sur Orange, une petite ville sans histoire. Absolument tout ce qu’il me fallait. Accoudé au bastingage, j’observai paisiblement notre arrivée au port. J’imaginai la première pinte que j’avalerai à grandes gorgées en profitant de ce soleil éblouissant. J’imaginai aussi des choses un peu moins catholiques, mais tout aussi plaisantes pour autant. C’était vraiment. Je reniflai la paisibilité qui s’émanait de cette île. Pour la première fois depuis longtemps, je pouvais enfin baisser ma garde. J’en avais tellement envie.

    Le navire entrait au port et les marins l’amarrait. On ne pouvait dire que la blonde et moi-même étions chargés en bagage. Je n’appréciais pas être chargé, alors ça m’arrangeait bien. Un sac à dos suffisait amplement. Nous descendîmes et posâmes pieds à terre. Enfin. Nous allâmes ensuite vers une des auberges qui donnait vue sur la mer. La suite, sans nul doute le besoin de vous la raconter, puisqu’il ne s’agissait que d'oisiveté.


    ***


    Le lendemain, après une bonne journée, le crépuscule se montrait. Unepetite orange pressée sur une des terrasses en face du port. L’activité commerciale était déjà bien active. J’étais bien là au milieu de tout cette agitation maitrisée et naturelle. Il était agréable de voir les gens bosser. Moi, excepté retaper ou construire des navires, je n’aimais pas grand-chose. Quoi que l’argent, ça me branchait bien aussi. Et l’argent, je me dirigerai vers lui aussitôt requinqué. C’était pour cette raison que je me trouvais sur Orange. Absolument rien ne pouvait gâcher ce moment de repos et contemplation.

    BOOM !

    Hum ? Qu’était-ce ? Une explosion ? Bonté divine. Une attaque ? Ici ? Pourquoi le malheur me poursuivait-il ? Eärendil, qui se maquillait paisiblement jusqu’à ce brouhaha, arriva en trombe me rejoindre. L’esprit vif et les sens aiguisés, elle était prête à en découdre, contrairement à moi. Elle me rappela tout de même que nos vacances seraient foutues et que les dépenses réalisées seraient caduques. Pour le coup, ça me faisait cogiter un peu. D’une part, parce que j’avais encore envie de profiter ; d’autre part, parce que je tenais à mes roupilles.

    Je laissai à contrecœur quelques piécettes sur la table pour payer ce modeste encas, puis nous courûmes jusqu’au lieu de l’explosion, non loin de nous. Effectivement, un navire marchand était en flamme. Cela pouvait être accidentel, mais un second navire semblait en poursuivre un autre qui, a priori, ne pouvait être que le coupable. Je sortis une longue-vue de ma veste pour y voir d’un peu plus près. Un homme passait par-dessus bord, deux autres neutralisés, désarmés et bottés par un chat. Ces types avaient l’air sympa. Mais pourquoi faire sauter un navire pour repartir aussitôt ? Un quelque chose ne collait pas dans cette affaire.  

    - Tu comptes les observer longtemps et laisser revenir gâcher nos vacances, demanda Eärendil avec impatience.  

    C’était bien mieux quand elle pionçait. Il n’y avait d’ailleurs qu’à cet instant de la journée que je la trouvais mignonne. Cela dit, les objectifs ces jeunes gens m’échappaient et j’avais envie d’en savoir un peu plus. Sauf que ça ne rigolait pas. Bien moins équipé, le navire marchand en possession des pirates possédait des canons qu’ils utilisaient déjà. Pour l’instant, les tirs faisaient mouches. D’une bonne impulsion, je sautai en direction du navire de la marine. Pas d’un seul coup, évidemment, quelques bonds à l’aide de mes ventilo-dials étaient nécessaires pour parvenir au pont du navire.

    - Qui es-tu, étranger ? Qu’est-ce que ce foutu couvre-chef ? Dit l’un des soldats sur le pont en me tenant en joue.  

    Parfois, je me demandais pourquoi est-ce que je n’étais pas encore passé de l’autre côté. Le côté de ceux qui tuaient selon leurs humeurs ou brulaient des navires jugés disgracieux.  

    - Que vous soyez stupides ou sans goût pour ne pas reconnaître les belles choses, je l’accepte. Cependant, je vous prierai de baisser vos armes et de me laisser vous aider. Je ne suis qu’un modeste charpentier venu effectuer son rôle de citoyen modèle. Je vous en prie, poursuivez. Faites comme si je n’étais pas là.  

    Ne me jugeant pas dangereux et préoccupés par l’actions, ils me laissèrent tranquille, pour ma plus grande satisfaction. Les vaisseaux de la marine étaient sans l’ombre d’un doute les plus rapides, mais aussi les plus armés. Honnêtement, ils représentaient les navires les plus redoutables jamais vus à ce jour. Je n’avais pas connaissance d’un navire commerçant ou pirate capable de rivaliser avec les meilleurs vaisseaux de guerre de la marine. Aucun. Alors nous rattrapâmes les fuyards au fur et mesure. Plus nous avancions et plus nous prenions de la vitesse. J’utilisai une nouvelle fois ma longue-vue pour observer les fauteurs de trouble.

    - Un chat, une gamine et probablement le chef de la meute, marmonnai-je dans ma fine barbe. Ils n’ont absolument pas l’air inquiété par la situation. Tout leur semble être sous contrôle.  

    - Que dites-vous ? Demanda celui qui ressemblait au capitaine de ce navire.

    Je le scrutai quelques instants. Un type sévère, pas spécialement calme non plus, mais qui semblait avoir du sang-froid.

    - De nombreuses choses m’échappent. Mais je disais que ceux que nous poursuivons ne sont pas à leur coup d’essai et risquent de nous causer des soucis. Les poursuivre n’était pas une mauvaise idée, puisqu’ils seraient certainement revenus finir ce qu’ils ont commencé. À moins que...

    Je m’arrêtai là. Inutile d’inquiéter davantage ce brave monsieur. S’il y avait un danger sur l’île, ma jolie blonde m’aurait déjà appelé pour me demander de la secourir.  

    - Terminez, bon sang, s’impatienta le marine.

    - Rien. Poursuivez, capitaine. Vous avez toute ma confiance.  

    Pour l’instant, je restai en retrait. Je bougeai mes doigts en direction des cieux. Le soleil qui brillait au-dessus des soldats de la marine commençait peu à peu à être masqué par de sombres nuages. La pluie commençait à tomber et le vent à souffler. Ce changement climatique n’avait pas encore atteint le trio mais il se rapprocha au fur et à mesure que le vaisseau de la marine les rattrapait.  

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    Note : Kuro Kurote en royalblue.

    Depuis quatre jours, Kuro était en pleine réflexion. Plusieurs questions lui taraudaient l'esprit et nécessitaient de ce fait tout la concentration que la mini-pirate était capable de fournir.

    Première question, est-ce que les oranges sont appelées oranges à cause de la couleur orange de l'orange? Ou alors est ce que la couleur orange est appelée orange à cause de la couleur orange de l'orange? N'ayant à l'esprit aucun précédent fruitier ou coloré auquel se référer, elle se résolut à admettre que c'était comme ça et puis c'est tout! Et ce, malgré le fait que le kaki ne soit pas du tout kaki. Alors que les bleuets sont bleus et les rougets rouges. Eux! Ce qui était nettement plus conforme à la Kurotorité, vous en conviendrez.

    La seconde question était rudement plus technique. Est ce que la Malvorange est une plante? Pour Kuro la définition d'une plante était la suivante : "Truc qui pousse dans la terre. Fait des feuilles. Certaines font en plus des fruits. D'autres font en plus des légumes. Jamais les deux en même temps. Peuvent faire des fleurs, mais pas toujours. La fleur n'est pas incompatible avec le fruit ou le légume. Ont besoin d'eau pour pousser. Mais pas de l'eau de mer. Les plantes sont gentilles et nourrissent les gens. Kuro aime les plantes." De ce fait, la Malvorange n'était pas un végétal pour la simple et bonne raison qu'une plante à besoin d'eau et nourrit les gens. Le fait que cette dernière détruise toute autre vie végétale autour d'elle la faisait irrémédiablement rentrer dans la catégorie des "méchantes". De plus, elle ne boit pas de l'eau, mais du sang.

    Et la dernière question, la plus difficile, car il s'agissait d'un problème éthique : Faut-il planter la graine de Malvorange? Pour ce faire, Kuro dut réunir dans sa tête le haut conseil de la Kurotorité afin de vérifier la constitutionalité de la chose. Et après moult délibérations, le verdict tomba.

    "Non, ça ne va pas le faire."

    Phrase à double sens. Car la situation tournait franchement au vinaigre. Le sloop sur lequel elle voguait avec Gros Chat et Naze-érios (notez comment Kuro détache les deux parties du sobriquet de son compagnon) se faisait rattraper par le navire de la Marine. Plus rapide et mieux armé, la situation devint franchement critique quant un barrage de boulet de canons leur coupa la route et par la même occasion toute opportunité de fuite.

    "Il faut que Kuro fasse quelque chose."

    Encore une fois, les propos de la musicienne correspondaient à la situation par le plus grand des hasards. Et bien que personne n'était maudit des flots, se faire envoyer par le fond à grand coup de boulets de canon n'était dans le plan de carrière de personne. Alors, sans dire mot, tous comprirent qu'il valait mieux lâcher l'affaire. Se faire capturer c'était mieux que de nourrir les poissons. Quelques minutes plus tard, voilà donc la bande mise en joue par des fusils et des pièces d'artillerie.

    "Vous êtes tous en état d'arrestation!" rugit le capitaine du navire. "Mais, franchement, quelle mouche vous a piqué?"

    Le gradé n'avait pas encore réalisé qu'il était en train de discuter avec des criminels recherchés. Cependant, Kuro répondit en toute franchise.

    "On est des pirates venus pour faire diversion!"

    Stupéfaction totale! Tant chez les marines que pour l'équipage du sloop. Avouer ça maintenant, c'était se condamner à un destin funeste. Pourtant, Kuro ne se laissa pas démonter.

    "Y'a un type zarbi qui travaille pour une pointure, le Malodorant...non. Le Malvoyant? Non plus! Le Mâledomniant! C'est le Malvoulant!"

    Encore une fois, les marins sont comme pétrifiés. Parce que, si cela s'avérait exact, c'est du lourd que balançait Kuro.

    "Bon, arrête de distraire Kuro! Le plus important, c'est que le Mal... enfin, ce type, il a fait venir ici des graines zarbi et va payer très cher des vilains pirates pour les planter. Et si jamais les plantes poussent, c'est toutes les plantes de l'île qui vont murir! C'est terrible!"

    "Je ne vois pas en quoi ça nous concerne! A moins que ce que tu voulais dire était mourir ?" tempêta le commandant bourru.

    Le chef se demanda alors ce qu'il devait faire. Si c'était un mensonge, pourquoi choisir un truc aussi improbable? En plus, un lieutenant venait de l'informer de l'identité des malfrats. Un coup de filet facile qui lui assurerait une promotion. Pourtant, il hésitait. Et si c'était vrai? Il pourrait passer du type qui a choppé deux crapules au héros qui a sauvé une île entière!

    "Allez, on amarre leur navire au notre et on les ramène au port. Là vous allez tout nous expliquer!"

    Toujours tenus en joue, les pirates profitèrent du voyage retour offert par la Marine. Kuro en profita pour se justifier.

    "Naze-érios, tu as dit que tu voulais qu'on rejoigne un type, Yakaléo, c'est ça?" Il ne releva même pas l'erreur de la sniper. "Et son équipage s'appelle les Intrépide Libres, non?" Cette fois, il fut surpris qu'elle ne se trompe pas sur le nom de l'équipage. "Comment on peut être intrépide en fuyant comme des oiseaux? Comment on peut être libre en suivant les ordres d'un type qui n'est même pas avec nous pour faire le job? Et en plus cette attitude est non-conforme avec la Kurotorité, c'est le haut conseil qui le dit!"
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    Le temps se gâta rapidement et une salve de boulets leur bloqua le chemin. Il ne fallut pas longtemps avant que la marine ne les rattrape et la course poursuite fut rapidement étouffée dans l’œuf. L'officier de bord les interrogea brièvement, Kuro se mit à tout balancer et quelle importance ? Se laisser ramener à terre signerait probablement leur arrêt de mort. Le Sloop attaché, et le trio poings liés à l'aide de cordages dégotés sur leur rafiot, le navire de la Marine se redirigea vers Orange les pirates toujours en joue. La pistolera eut un discours plus que censé quand au bien fondé de leur présence ici et même si le jeune rookie était globalement d'accord avec tout ça, il n'était pas pour autant d'accord avec l'idée de gagner gentiment les geôles de la marine.


    Tout ceci ne m'enchante pas spécialement Kuro, les affaires sont les affaires.

    Le jeune homme marcha tranquillement, sans geste brusque, sous les yeux de deux soldats qui le tenaient en joue. Se dire qu'il n'y avait rien de personnel envers qui que ce soit et qu'il faisait ça uniquement pour l'argent ne suffisait pas, lui non plus ne comprenait pas pourquoi Kaito avait décidé de se lancer dans une croisade pour le compte d'un Yonko tel que le Malvoulant. Les mains liées dans le dos, il réussit peu à peu à desserrer ses liens, il ne comprenait pas non plus pourquoi ils les avait attaché avec les moyens du bord mais ce n'était pas plus mal. Il se devait de faire son maximum pour aider le pirate aux cheveux cendrés dans son entreprise, après tout il était le leader des Intrépides Libres.

    Ça va Kut' ?

    T'as qu'un mot à dire.

    Oh j'imagine qu'on a remplit notre part du contrat, ces messieurs vont gentiment nous ramener au sec.


    Après un sourire amical lancé à son homme de main, le charpentier jeta un œil en direction de Kaito, lui aussi semblait rencontrer des difficultés, puis il s'approcha du bastingage toujours d'une démarche nonchalante, regardant orange approcher peu à peu. A bord du navire marchand se trouvaient quatre soldats, fusils à l'épaule en compagnie de l'officier. Il n'avait aucune intention de poser un pied à terre, il fallait donc trouver une solution pour se sortir de cette mauvaise passe, et cet officier visiblement plongé dans le doute serait probablement leur ticket de sortie. Lui qui semblait un tantinet sous pression, sûrement pourrait il sortir de ses gonds avec un peu de provocation.


    Joli coup de filet en tous cas... Vous allez faire parler de vous officier... ?

    Commandant Mengski. Ce que votre amie à dit tout a l'heure, dites m'en plus.

    Je ne sais pas trop, on nous a juste payé pour tirer quelques coups de canon et voler un navire. Ce qui se passe sur terre, cette histoire de plantes, je ne sais rien à ce sujet.

    Vous aurez tout le loisir de faire appel à votre mémoire en cellule jeune homme.

    Azerios s'assit alors sur une petite caisse de bois en souriant à l'homme qui était en charge de ce détachement de soldats.

    Vous êtes visiblement l'homme de la situation. On pourrait peut être rendre cette croisière moins morose...

    Je vous trouve bien détendu pour le gibier de potence que vous êtes.

    Résigné. C'est le mot adéquat. Vous avez gagné, nous sommes vos prisonniers.

    Le pirate se leva, les mains toujours nouées dans le dos et fit quelques pas en direction de Kuro.

    Je ne suis pas sur que le haut conseil soit d'accord avec la tournure que prennent les choses... Pense juste à la montagne de friandise que tu auras quand on aura quitté cette île...

    L'officier, qui n'avait surement pas entendu la messe basse dégaina alors son sabre d'abordage et se dirigea vers le duo de pirate s'arrêtant à quelques mètres. Le rookie de South Blue se tue et jaugea ce dernier avec un sourire narquois. L'homme semblait agacé, il pointa sa lame en direction de la jeune femme d'un air menaçant.

    Résigné hein ? Qu'est ce qui se murmure ici ?

    Naze-érios il a dit que Kuro aurait une montagne de friandise.

    Un... Une quoi ? Vous pensez que c'est un jeu ?

    Ce pauvre fou... Il menace Kuro... Il ne respecte absolument pas la Kurotorité...

    Ça suffit ! Tu parles beaucoup, je vais te faire passer l'envie de causer.

    Comment ça il crache sur la Kurotorité ? faut respecter la Kurot...

    Mengski interrompit la jeune femme en lui donnant un violent coup de pied au visage, ce qui la fit trébucher sur le bois. Ne lui laissant pas le loisir de se relever, il la traita de vermine avant de lui assener un nouveau coup de pied dans le ventre. Le charpentier ne s'attendait pas du tout à cette réaction, il pensait qu'en poussant le soldat à bout, ce dernier se défoulerait sur lui, il sentit la colère monter. Après tout, si la pistolera était ici dans cette position délicate, c'était entièrement sa faute.

    Tsss là Kuroquoi ? Qu'est ce que tu me baragouine... Tu seras pendue toi aussi gamine. Soldats, gardez-les en joue ! On dirait que celui-là veut servir d'exemple.


    L'officier, à bout de patience, s'approcha du pirate toujours les mains dans le dos et leva sa lame pour porter un coup qui se voudrait probablement mortel. Mais au moment ou il abattit sa lame, le rookie se libéra de ses liens et attrapa son bras avec force. Le faisant basculer pour se retrouver dans son dos, il en profita pour saisit le pistolet à silex du commandant Mengski, passa son bras autour de son cou et s'en servant comme bouclier humain, il pointa l'arme sur sa tempe.

    L'officier poussa un juron, il lâcha son sabre et Kutcham saisit l'occasion pour le ramasser et se libérer. Il aida alors Kuro à se relever et la détacha à son tour. Les fusils des quatre soldats étaient désormais tous pointés sur le rookie et son otage. Au moindre geste brusque ils n’éditeraient certainement pas à faire feu, le pirate misa sur le fait qu’ils n’oseraient pas tirer sur leur supérieur.


    Lâchez-vos armes, tout en douceur. Foutu pour foutu, je vous garantie que je n’hésiterai pas à repeindre le pont avec la cervelle de cet abruti.

    F.. Faites-ce qu'il dit bon sang...

    Tu vas rappeler tes gars, je veux tout le monde à bord. Grouille.


    Interrompant la course du "convoi", la quasi totalité des hommes de Mengski furent appelés à jeter leurs armes à l'eau et à se regrouper sur le pont du navire marchand ce qu’ils firent non sans rechigner. Pendant ce temps, Kutcham s'affaira à saboter la barre en y mettant le feu à l’aide de bouteilles de rhum, puis se dirigea vers le cabestan pour jeter l'ancre avant de trancher les quatre poignées qui permettaient de le tourner. Les possibilités de poursuite sabordées, le Mink accompagné par la jeune tireuse sélectionna quelques mousses afin d'aider à la manœuvre et tous se hissèrent à bord du bâtiment de la marine.

    Azerios, le pistolet toujours pointé contre la tempe de son otage, leur emboita le pas et grimpa sur le navire avant de donner l'ordre de détacher l'embarcation sabotée. Les mousses contraints par Kutcham de se mettre au travail, le navire s'éloigna doucement pour reprendre sa course, à bâbord toute. Repartant vers le large, le rookie nargua les marins abandonnés à leur sort d'un signe de main puis lâcha Mengski son propre pistolet toujours pointé vers lui.

    Et maintenant ? La base va envoyer des renforts à votre poursuite, il nous rattraperont.

    "Nous" ? Tu as cogné sur Kuro. Tu ne fais pas parti du voyage.

    Outre le fait qu’il en sache trop, frapper la jeune femme alors qu’elle était attachée et désarmée n’avait pas plu du tout. Sans rien ajouter, et avant même que l'homme puisse réagir à ses paroles, Azerios tira, et abattit sa cible d'une balle dans la tête. Alors que le navire s'éloignait au large, son corps inanimé tomba a l'eau et le jeune rookie se dirigea vers la barre pour prendre les commandes de son nouveau navire dans un silence à glacer le sang.

    Mais avant d'arriver à la barre, tenue par Kutcham, il passa devant un homme qu'il n'avait pas remarqué jusqu'alors. Un homme sans uniforme, qui portait un drôle de bob et qui le regardait fixement. Sûrement n’était il pas militaire, mais qu’est ce qu’un civil pouvait bien faire ici ?


      J’avais tout vu. Tout analysé. Dès l’approche du navire de la marine, jusqu’à l’arrestation et mort – bien trop facile – de ce pauvre commandant, j’observais avec attention les trois pirates. Le premier, certainement le chef de groupe et le plus redoutable, un homme au regard sombre, doté d’une certaine malice pour se sortir de situations délicates. Le chat, lui, obéissait aux ordres du chef. Et la dernière, la gamine, j’avais vraiment du mal à la cerner. Néanmoins, c’était celle qui m’intéressait le plus et qui semblait la plus juste dans le lot. Certains diraient qu’elle était naïve, moi je pensais simplement qu’elle savait faire preuve d’empathie.

      N’étant pas vêtu d’une tenue de soldat, parce que je n’en étais pas un, ils m’avaient bizarrement oublié. Finalement, j’étais encore à bord du navire de la marine, sans marine et avec les criminels. Pourquoi ma vie était-elle aussi compliquée ? Le dénommé Azerios passa devant moi en se rendant à la barre, s’apercevant que quelque chose clochait. J’avais aussi réfléchi à la réaction à avoir dans ce cas de figure. En temps normal, j’aurais certainement agi en passant à l’offensive, mais j’étais désavantagé au corps à corps. D’autant plus que le chat agirait immédiatement si je devenais un danger pour son maître. Puis j’avais un assassin en face de moi.

      - Pourriez-vous me ramener sur la terre ferme ? Non pas que votre compagnie me dérange, mais ma femme m’attend.

      Je sentais dans son regard une question qui le taraudait : ”mais qu’est-ce que tu fous là ?”

      - Ne te pose pas de questions inutiles, camarade. J’ai voulu taper dans leur stock de rhum, le navire a commencé à quitter le port. J’ai presque envie de vous remercier, car vous m’avez en quelque sorte libéré de mes chaînes.

      Mon regard se tourna ensuite vers la jeune demoiselle.

      - Et toi, grande détentrice de la Kurorité, tu aimes les bonbons ? Figure-toi que dans mes projets futurs, j’ai pour ambition de créer la plus grande entreprise de bonbon. Et pour les vendre, il me faut une vitrine. Veux-tu être l’ambassadrice de de ma société ? Naturellement, tu pourras manger autant de bonbon que ton estomac acceptera.

      Eh oui, même en danger de mort, les affaires restaient importantes. Cependant, mon regard se fronça.

      - D’ailleurs, je ne comprends pas ce qu’une fille pleine de bon sens fabrique avec des malfrats pareils... Je conçois que les marins sont parfois un peu rustres et que le commandant méritait une correction pour la branlée qu’il t’a mise, mais... Le tuer ? Sérieusement ? C’était nécessaire ?

      Je me retourne de nouveau vers le présumé chef.

      - J’espère que vous ne me réservez pas le même sort, hein. C’est cher payé pour un type qui voulait simplement passer du bon temps. Et... Est-ce que la Kurotorité accepterait une telle chose ?

      Je n’éprouvai aucune peur. Bien que je ne comprenais pas réellement le motif de cet assassinat, cet Aze-machin ne semblait pas être un assoiffé de sang. Tenterait-il de me tuer à mon tour ? Possiblement. J’espérais aussi que la gamine me prenne au sérieux, j’avais vraiment l’intention de réaliser ce projet de confiserie. Je m’amusais à tournoyer ma canne de la main droite, tandis que la gauche se trouvait encore dans ma poche. Le temps continuait de se gâter de plus en plus. Moi, le bob tenant difficilement et les cheveux battants, j’affichais un léger sourire. Je m’en plaignais tous les jours mais, l’aventure, j’aimais ça plus que tout.

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      Kuro aimait les bonbons. Elle les adorait même. Alors oui, quand Azerios lui fit miroiter une quantité substantielle de sucreries, le petit brin de femme se laissa tenter. Il fallait se sortir de là, trop facile! La pistolera a toujours une solution. Et même si c'est un truc complètement débile, ça finit toujours par décanter les choses en sa faveur. C'est son super-pouvoir, en quelque sorte. Sauf que cette fois, ce fut un échec critique. Et après quelques coups, Kuro se retrouva sur le dos, a regarder les nuages. Dont un en particulier qui avait la forme d'un bateau. Et avec le bleu du ciel, on aurait facilement pu croire que l'embarcation voguait paisiblement.

      Et alors que son collègue se rendait maitre du navire, Kuro regardait le ciel, les nuages et… où sont les oiseaux? On aurait pu croire que l'absence de l'ennemi mortel de la mini-pirate l'aurait soulagée, mais, c'était tout le contraire. D'habitude, aussi près des terres, il y a toujours des oiseaux qui volent en cercle au dessus des navires. Mais là, rien. C'était très étrange. Cependant, le temps que Kuro statue du coté positif ou négatif de la situation, elle avait relevée, détachée et embarquée à bord du navire de la Marine. Et enfin, l'officier brutal avait été descendu par Azerios, dommage Kuro aurait bien aimé le faire elle-même!

      Et c'est alors qu'un type se mit à causer à la plus jolie femme à avoir tenu un revolver. Et il essaya de l'amadouer. Choix judicieux s'il en est car la loyauté de Kuro était à géométrie variable. Enfin, elle allait vers celui qui donnait le plus de bonbons. Donc oui. Mais ce fut autre chose qui fit réagir la pistolera.

      "Hé, mais non! Vous n'avez pas le droit! Vous ne pouvez pas utiliser la Kurotorité! La Kurotorité est à Kuro! C'est une marque déposée! !C'est pas la Naze-itude, ni la Bob-itude, et encore moins la Chattitude! Namého! Hein?! Voilà! Là Kuro à l'impression que vous essayez de manigancer Kuro!"


      "On dit manipuler!" lanca un soldat.

      "C'est exactement ce que Kuro a dit! Là aussi, faut arrêter d'interrompre Kuro, c'est super-malpoli! Vous devriez avoir honte!"
      Elle marqua une pause, reprenant pat là même le fil de ses pensées.
      "Et surtout, où sont passés les zozios! Hein? Y'en a plus dans le ciel et, ça, c'est super chelou! Faut investiguer!"


      "Hé c'est un mot qui existe cette fois!"

      "Ben vi Kuro sait parler! Namého! Kuro n'est pas un âne alpha bête! Mais c'est pas le plus important, il faut rentrer! Vite! Sinon, les oiseaux et les autres pirates vont planter les mauvaises graines!"
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      L’homme au bob semblait plutôt détendu, c’était d’ailleurs habile de sa part de tenter de parler à Kuro en la prenant par les sentiments. Mais la jeune femme ne semblait pas apprécier que l’on parle de la Kurotorité, il en avait fait un peu trop malheureusement. Il est vrai que descendre ce commandant n’était pas obligatoire et le jeune rookie éprouva de légers remords. Au delà du fait qu’il en savait beaucoup trop, le voir s’en prendre à la pistolera avait mit le jeune charpentier dans une colère noire. Mais sur ce coup-la, peut être avait il agit de manière impulsive et excessive. Il haussa les épaules en regardant l’inconnu.


      Te tuer ? Pourquoi le ferais-je ? Le sang a suffisamment coulé…


      Les deux hommes se fixaient en silence, il ne semblait y avoir aucune intention hostile entre eux. Sans doute l’homme avait il compris que les pirates n’auraient aucun intérêt à l’éliminer. Ou peut être était il suffisamment puissant pour tous les liquider si les choses venaient à tourner mal pour lui. Sa femme l’attendait à terre ? Difficile de dire si il disait vrai, quand bien même ce serait le cas, il était absolument exclu de retourner à Orange. Le rookie s’assît alors non loin de l’inconnu, laissant Kutcham à la barre. Il sortit de son petit sac sa flasque de whisky et en prit une gorgée.


      On ne peut pas retourner à Orange… Mais si tu veux regagner la terre ferme, tu n’es pas prisonnier… Je te suggère toutefois de patienter un petit peu.


      Il prit un petit paquet de friandises embarquées lors de son départ d’Hinu Town et le tendit à Kuro. La petite, ravie, se jeta sur le paquet, il fallait absolument qu’il en achète d’autres lorsqu’il serait à Boréa après cette maudite mission. Difficile de comprendre ce que les Intrépides Libres auraient d’ailleurs à gagner dans une telle entreprise, a part une jolie somme en Berrys. Malheureusement pour leurs affaires futures il leur faudrait certainement accumuler du cash. L’étranger, toujours silencieux continuait d’observer les différents pirates, Azerios lui tendit alors la flasque.


      Whisky ? Il vient de West Blue, l’un des meilleurs que j’ai goûté jusqu’ici. Après ça reste différent du rhum qu’ils stockent en fond de cale…


      Souhaitant dissiper tout malentendu éventuel, le rookie se montra poli et amical, il n’avait réellement aucune mauvaise intention concernant les matelots à la manœuvre ou encore ce type. D’ailleurs sa présence sur ce rafiot restait intrigante, Azerios n’était pas dupe, il n’était pas aisé de s’infiltrer sur un navire de la marine, d’autant que leur rhum n’était pas terrible du tout, sans doute n’était il pas là uniquement pour ça.


      Moi c’est Aze, et toi tu es ?


      Souhaitant engager la conversation, il attendait de voir si son interlocuteur acceptait la flasque ou si il préfèrerait décliner pour de nouveau demander à ce qu’on le ramène à terre. Si sa femme se trouvait effectivement là bas, alors cette volonté de rentrer était plus que légitime surtout qu’on pouvait distinguer d’ici qu’il y avait eu du grabuge. Si tel était le cas, alors ils laisseraient volontiers une des chaloupes de secours à disposition.


        C’était évidemment l’une des issues possibles, que la gamine ne se fasse pas berner. Mon projet de bonbon tomba à l’eau. La gamine était trop instable pour tenter quoi que ce soit de concret. Fallait du court terme. Vraiment du très court terme. Le dénommé Azerios semblait être plus social, même si j’avais eu un aperçu de ses coups de sang. A priori, me tuer n’était pas dans ses projets, dieu m’en était témoin. Il me fit bien comprendre qu’il n’était néanmoins pas prévu de retourner à Orange. Il ne me retenait pas, mais me suggérait d’attendre un peu.

        Je saisis tout de même la flasque proposée et bus une bonne gorgée. West Blue, hein ? Pas si mal. Le whisky apportait ce jeu olfactif exceptionnel. Il s’agissait probablement de l’alcool qui proposait la palette aromatique la plus large. Celui-ci était sec, tranchant, linéaire. Pourtant, ne me demandez pas pourquoi, je préférais un bon vieux rhum. Les effets procurés n’étaient pas les mêmes, l’agressivité présente dans chacune des gorgées me plaisait. Évidemment, j’épargnai cette triste analyse de comptoir et mon interlocuteur qui n’en avait certainement cure.  

        - L’alcool en dit long sur celui qui le boit. Tu sembles être une personne de goût, raffinée. Je ne sais pas ce que tu fais dans la vie, au-delà d’être larbin de je ne sais quel pirate de renom, mais j’imagine que ton travail est méticuleux et très joli à contempler. Je te remercie pour ce partage.  

        Je ne comprenais toujours pas comment des gens aussi charmants, pouvaient faire de telles choses.

        - En ce qui me concerne, je m’appelle Alma.  

        Je n’arrivais vraiment pas à comprendre l’intérêt qu’ils trouvaient à cela. Ils n’étaient pas désagréables. La petite Kuro était sympathique. Azerios, charmant, éloquent, avec du goût, et un semblant d’amour pour ses proches. Je pensai même qu’il avait tué le commandant par excès de rage. Il appréciait certainement la gamine et son animal de compagnie. Néanmoins, Eärendil l’attendait réellement, et maintenant qu’il savait ce qu’il se tramait sur Orange, il ne pouvait pas perdre davantage de temps. Le ciel se mit à gronder un peu plus fort. La mer s’agita davantage.

        - Pardonnez-moi, camarades, mais je dois vous fausser compagnie. Par ailleurs, je ne peux vous laisser partir avec cette embarcation qui a été volée au détriment de plusieurs vies, si l’on compte ceux qui sont morts noyés par manque de pratique de la natation... Puissent les dieux nous permettre de nous revoir dans d’autres circonstances.  

        Mes ventilo-dials s’activèrent. Un puissant jet d'air aidé par des rafales de vent m’emportèrent assez haut dans le ciel. Ciel qui s’assombrit, puis gronda férocement. Quelques instants plus tard, alors que les vagues firent tanguer le navire, la foudre s’abattit violemment sur le navire, incendiant la voilure et le mât. Elle finit son chemin dans la coque du navire, perforant au passage le plancher du pont principal. À vue de nez, la navigation n’était pour l’heure plus envisageable avec cette embarcation. Mais je ne pouvais me permettre de m’éterniser davantage. Il me fallait prendre la fuite.  

        La mer se calma, les nuages disparurent et le ciel retrouva sa couleur initiale. Quand la visibilité redevint ce qu’elle était auparavant, je me trouvais déjà hors de portée des canons. Sur le navire volé, le feu continuait de se propager et l’eau s’infiltrait dans les cales à cause d’une légère fuite causée par la foudre. Cela ne me regardait plus à présent, seule la sécurité de ma blonde m’importait à présent. Nous avions des projets et il n’était pas question que des hommes de mains puissent imaginer nous mettre des bâtons dans les roues.



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        "Comment ça on ne peut pas retourner sur Orange?"

        Kuro, du haut de son petit mètre cinquante, s'était plantée devant Azerios. Jambes légèrement écartées, solide sur ses appuis, les poings sur les hanches et l'allure peu commode d'une cliente insatisfaite.

        "On a des gens qui peuvent manœuvrer le navire, non? Alors il faut y retourner! Vite!"

        Sauf que l'équipage n'obéissait pas à Kuro, mais bien au charpentier. Au grand dam de la mini-pirate qui n'eut même pas le loisir de saluer Alma qui venait de filer dans les airs et qui aurait sans doute reçu une balle dans le dos pour s'être envolé comme un oiseau devant la pistolera. Enfin bref, Azerios essaya de tempérer Kuro, de lui expliquer, mais c'était en pure perte. La musicienne ne voulait rien entendre. Elle continuait de rouspéter. Alors le rookie essaya d'amadouer la demoiselle en lui faisant miroiter la quantité de bonbons qu'elle pourrait manger avec l'argent qu'ils allaient gagner.

        "Tu sais, Naze-érios, des fois, il y a des choses plus importantes que les bonbons dans la vie!"

        C'st alors qu'un mini orage éclata, pulvérisant mat et voilure. Et mettant à mal le navire sur lequel Kuro était.

        "Comme rester en vie, par exemple! Il faut réparer le bateau! Maintenant!"

        Cet aléa climatique avait eu au moins comme bénéfice de chasser de l'esprit de la sniper cette lubie d'aller sauver l'île.
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        Alma s'envolant après avoir causé quelques dommages au navire, c'était assez culotté de leur reprocher les pertes qu'avait engrangé cette mission alors qu'il venait probablement à son tour de condamner une multitude de soldats si le navire venait à couler. Mais il y avait certainement plus urgent que de lui "courir après", d'autant qu'ils n'avaient absolument rien contre lui. Le rookie évalua la situation, la coque était percée, le mat fendu, il fallait agir vite si ils voulaient rester en vie. Il beugla aux hommes alors en panique de s'occuper du mat pendant que lui essaierait de mettre ses compétences de charpentier au service de leur salut à tous.


        Oui rester en vie c'est relativement important Kuro... Reste aux aguets pendant que je descends.

        Et moi je fais quoi ?!

        Tu restes à la barre, garde le cap ! Et vous autres, on s'active ! Redressez-moi ce mat et plus vite que ça ! Vous deux, avec moi !



        Ni une ni deux, le jeune homme dévala les différents escaliers en compagnie de deux matelots hagards, et tous trois se mirent à courir jusqu’à la cale. Par chance Azerios avait déjà travaillé sur ce genre de bâtiment pendant son service dans la marine, et de ce fait connaissait parfaitement l'architecture. Le niveau de l'eau montait rapidement, et le trou dans la coque fut rapidement repéré. Cherchant du regard une solution, il ordonna aux hommes de se saisir de seaux et d’écoper, plus vite encore que si la vie de leurs chiards en dépendait et ils s’exécutèrent sans rechigner.


        *Putain putain putain... Il fallait que ça tombe sur nous... Mais qu'est ce qu'on fout la.*


        Le rookie de South Blue se saisit alors d'une planche de bois prévue aux réparations de fortune, d'un marteau et de clous avant de plonger le visage dans l'eau salée qui continuait d'affluer. Il fit au mieux pour boucher le trou pendant que les deux matelots continuaient les allers retour pour vider la cale. Après quelques minutes, une dizaine de clous et quelques planches, la fuite semblait maîtrisée, mais c'était du provisoire, ils ne pourraient certainement pas parcourir le monde à bord de ce rafiot en disgrâce. Laissant les deux hommes continuer a vider l'eau, il remonta sur le pont, pour y découvrir un mat a moitié remonté. Il se joignit donc aux hommes pour les aider a l'aide des différentes poulies a remettre de l'ordre.


        Allé ! Du nerfs ! Tirez plus fort si vous ne voulez pas finir au fond de la baie !


        Le mat plus ou moins remit en place grâce à l'effort conjugué des soldats de la marine et des Intrépides Libres, le charpentier s'affaira alors avec l'aide de quelques matelots a fixer le mat du mieux possible en utilisant la encore une multitudes de planches et de clous. C'est ce qu'on appelle faire avec les moyens du bord dirons nous, tout le monde regagna son poste, Azerios hocha la tête en direction de Kutcham qui continuait de tenir la barre. Le navire continua donc sa course, péniblement, pour s'éloigner d'Orange leur mission étant accomplie.