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[Mission] Le désastre de la Malvorange

La liberté a un prix, Kaito le sait pertinemment.
Et tel qu'il est aujourd'hui, c'est un prix qui vaut plus que sa propre vie.
Alors il doit faire des choix. Pour ses amis, son équipage.
Pour lui.

Lorsque cette émissaire du célèbre Mannfred D. Teach fut venu l'aborder à la sortie d'un bar, le sourire carnassier et la gueule ravagée par l'alcool, la vieillesse et un poil de folie, le capitaine pirate avait aussitôt compris que dans ce monde, il y a des choix qui ne lui sont pas laissés, et celui-ci en faisait parti. Il savait cette décision controversé parmi ses amis, un mélange de fierté, de peur et d'incompréhension s'en suivrait, mais lorsque cet homme s'était présenté à lui, sans un mot, sans un regard, et au travers de ce tatouage rappelant sans nulle doute le jolly roger de l'empereur des mers diabolique, sa décision avait été prise.

La discussion avait été brève mais intéressante, et Kaito n'avait pas manqué de comprendre que quelque chose d'énorme se jouait en cet instant. Il ne serait très certainement pas le seul dans ce cas, il s'en doutait bien, n'empêche que réaliser ça le fit frissonner. D'effroi mais aussi de curiosité. Les pièces d'un échiquier dont lui et son équipage n'étaient guère que des pions se mettait en place ces derniers mois, et les pièces se mouvaient petit à petit, annonçant comme l'apocalypse.

Finalement, l'accord fut tacitement passé.
Les Intrépides Libres feraient voile vers Orange.
Dirigé par ce cruel destin en marche.

Les gars, on décolle. On a un nouvel objectif.
... Et Azerios ? On l'attendait pas ?

Tout le petit groupe avait râlé. Pas Sarah. Au contraire, c'était comme si elle avait senti le vent tourner, la mauvaise augure se produire à quelques pas d'elle. L'instinct féminin peut-être ? Kaito ne saurait le dire.

Il nous trouvera.

[...]

Un voyage étonnamment rapide plus tard et les premières côtes de l'archipel d'Argeo étaient en vu. Et avec elle, l'île où siégeait la ville d'Orange, la raison de cette venue en ce coin pourtant tranquille d'East Blue. Kaito n'était guère serein à l'idée de troubler l'ordre sur place, mais son contrat l'y obligeait nécessairement. Il soupira longuement tandis que l'équipage approcha de l'autre groupe dépêché sur place dont lui avait fait mention l'émissaire. Les Ouroboros. Le kanokunien avait manqué de peu de les croiser par le passé, lorsqu'il avait tenté de sauver Buster Finn puis Mallory. Comme quoi, le destin les avaient forcé à se croiser un jour.

Cette rencontre sur le bateau d'Edward Minaro se passa étrangement vite, chacun sachant par avance pourquoi il était là et ce qu'il avait à faire. La discussion se résuma ainsi simplement à vérifier que tout le monde était bien accord sur ce point puis les Intrépides Libres, du moins Lise, Azerios qui, comme le sabreur l'avait espéré en laissant d'évidentes traces de son départ de Logue Town, l'avait retrouvé, amenant avec lui de nouveaux amis, un mink à l'air renfrogné mais à l’œil combatif, et une demoiselle plutôt étrange intriguant beaucoup le capitaine mais dont il garderait la curiosité pour plus tard.

Tous étaient désormais investis de leur mission, et les Intrépides Libres accompliraient la leur.
Pour leur survie. Pour la récompense. Pour leur liberté.

[...]

Merci pour le transport Peter. Ramènes-nous l'Aventurier en sécurité désormais, et toi avec évidemment.
Sans soucis, Kaito. Et … Bonne chance à vous.

Kaito répondit à son inquiétude évidente mais réservée par un large sourire et un pouce en l'air avant d'indiquer à Sarah, Oliver – motivé à l'idée d'être dans l'action –, Lise, Azerios, Kuro et le dénommé Kutcham de le suivre plus loin sur les quais tranquille de l'île. À eux six, ils constituaient la force de frappe dont le but était simple : faire du bruit. Beaucoup de bruit. Attirer l'attention, pour ainsi dire. Le capitaine pirate savait qu'il pouvait compter sur la force de ses compagnons pour y parvenir sans faute.

Le plan fut bien vite établie, et le groupe se scinda en deux, Azerios et ses deux proches collègues partant pour agir plus discrètement que lui, ses deux amis et Lise. Et dans un long silence, un dernier regard fut lancé et les Intrépides Libres se mirent en branle, se dirigeant vers les deux bateaux les plus proches à quai.

On ne fait pas dans la dentelle. L'idée est de récupérer ce petit navire au plus vite pour sonner le début des hostilités. Je vous laisse toute décision quant aux personnes qui chercheront à nous bloquer dans notre objectif, mais retenez avant tout que nous venons ici prendre notre liberté. Donnez le meilleur de vous-mêmes, mais ne vous mettez pas en danger, c'est tout ce que je vous demande. Pour le reste …

Tandis qu'ils approchaient de ce qui devait être une caravelle, le kanokunien parla avec aplomb, avant de s'arrêter, prenant un dernier temps pour humer l'air empli d'embrun agréable. Puis ses yeux jusqu'alors calme se parurent d'une détermination puissante et soudaine.

... Montrons-leur qui nous sommes.

Dégainant son katana, Kaito s'élança sans attendre ses compagnon, profitant de la surprise des rares travailleurs qui leur barraient le chemin pour les éviter et grimper rapidement sur le pont, se retrouvant face à face avec quelques marins en plein nettoyage de fond, de ce fait des cibles faciles, prenant au dépourvu le capitaine pirate qui s'attendait à plus de danger en montant à bord. Mais cela l'arrangeait.

Mes amis et moi, nous réquisitionnons ce bateau !
Et si on refuse ?

Un téméraire. Il en fallait bien un

C'est votre choix. Malheureusement pas le nôtre, donc soit vous restez pour éviter qu'il ne rejoigne Davy Jones, soit vous nous aidez à le manœuvrer et on promet de le ramener à bon port.

L'homme, un peu grincheux de prime abord, se ravisa finalement. Le sabreur n'avait pas forcément parlé avec autorité ou en cherchant à se montrer menaçant, mais dans son regard, il n'était pas difficile de deviner qu'il était tout à fait sérieux dans ses paroles. Et qu'il n'aurait que peu d'hésitation à se montrer plus … persuasif.

Ceci étant fait, Oliver, Sarah, à vous de jouer ~
Compris.
Sans soucis.

Les deux Intrépides Libres s'exécutèrent donc, donnant des ordres à ces pauvres marins qui, s'ils rechignaient à la tâche – logique – s'activaient malgré tout, préparant le lancement de l'embarcation sur les flots. Kaito regarda un court instant ce balais d'inconnu être guidés par la voix douce de sa seconde ainsi que le sérieux de son charpentier qui prenait ici le rôle de timonier à la place de Peter, avant de se tourner vers Lise, un peu mise de côté pour le moment.

Tirer au canon, ça te donne envie ?

La question est lancée tranquillement, laissant l'éventuelle plaisir à la jeune femme d'être à l'origine du lancement de ce qui deviendrait bientôt un chaos. Bientôt dans le village, le silence reposant laisserait place aux cris de peur et aux ordres de la marine venant se perdre dans les crépitements de flammes provenant des restes d'habitations pulvérisés. Le capitaine pirate soupira. Avait-il vraiment fait le bon choix ? Aurait-il mieux valu pour lui ne pas s'infliger cela quitte à risquer d'être mal vu du Malvoulant histoire qu'il les laisse ses amis et lui-même tranquille pour un temps ? Il se dit simplement qu'avec ou sans eux, tout ceci serait malgré tout arriver. Pour les habitants d'Orange, c'était peut-être mieux au final qu'il s'agisse des Intrépides Libres qui interviennent …

BOUM !

Plus le temps de philosopher malheureusement, car voilà que le tir de canon symbolique fut tiré, venant se briser contre les minces murs d'un des petits entrepôts du port qui s'effondra sous l'impact avec le boulet de métal. Une destruction en bonne et dû forme, qui n'aura laissé que peu de chances à ceux qui se trouvaient désormais sous les débris. Au moins, cela avait eu le mérite d'être bruyant. Et donc remarquable. Comme il l'espérait.

Bientôt, une odeur de brûlée chatouilla les narines de Kaito, et son regard bifurqua sur l'autre navire prenant rapidement feu tandis que le regard du jeune homme aux cheveux cendrés repéraient au loin les visages de ses compagnons. Pour eux aussi, l'opération semblait bien commencer. C'était bon à savoir.

En quelques instants, les flammes prirent beaucoup d'ampleur et il fallut accélérer le rythme pour mettre le bateau en action et s'éloigner de ce danger imminent. Heureusement, Sarah et Oliver se montrèrent suffisamment efficace et le capitaine put ainsi découper la corde d'attache, laissant le vent faire le reste. La caravelle s'éloigna rapidement du quai, dérivant le long de la côte sur la demande de Kaito qui avait une idée bien précise en tête : viser la tête.

La marine allait bientôt devoir dire adieu à une base de plus sur les Blues …





  • Kaito parle en coral
  • Sarah parle en cornflowerblue
  • Oliver parle en burlywood
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Si je m'attendais à recevoir un ordre de mission comme celui-ci, un pirate d'une renommée mondiale s'est décidé à faire appel à des pirates débutants pour exécuter ses ordres et semer le désordre sur les Blues. Dans ma tête j'ai un moment étudié les possibilités que nous aurions en nous montrant aux côtés des idéaux d'un homme tel que Teach, le Malvoulant. Le capitaine des Intrépides Libres prit sa décision et décida d'y participer. Azerios y serait également, je ne me suis pas opposée à cette décision, se faire bien voir par un empereur pour profiter de sa renommée, c'est une chose qui n'arrive pas tous les quatre matins.

C'est donc à LogueTown que les Intrépides Libres ont prit la décision de participer à cette bataille. C'est là que nous nous sommes également retrouvés tous les trois après des aventures chacun de notre côté. Et l'on dirait bien que vu comment les choses s'organisent, nous allons frapper fort cette fois. Le convoi nous a permit de gagner une petite popularité mais là, c'est bien plus intéressant. C'est donc remorqué par l'embarcation de Kaito que je me rends sur l'île d'Orange pour y accomplir nos méfaits.

Une belle organisation se fait entre les équipages présents. Azerios décide de partir de son côté, je lui lance un petit bon courage en lui rappelant que je ne serais pas là pour lui apporter de l'oxygène cette fois s'il vient à retenter l'expérience sous-marine. Puis je rejoins Kaito et compagnie pour prendre d'assaut d'un navire de marins sur ce port qui est mignon comme tout mais qui va malheureusement devoir disparaître. J'espère qu'il n'y a aucun enfant dans le secteur, je n'aime pas vraiment l'idée d'agir ainsi, mais les habitants d'Orange peuvent se montrer reconnaissants de tomber sur notre équipage plutôt qu'un autre.


« C'est quand vous voulez capitaine. Prête Sarah ? »

Dis-je en adressant un sourire à la jeune femme avec qui je me suis alliée lors du convoi. Les batailles ça rapproche, et comme elle accompagne Kaito on a maintenant pu apprendre à se connaître un peu. M'enfin ! Je suis notre capitaine sur ce bateau de marins en attachant tranquillement mes cheveux en queue de cheval avant de dégainer mon Climat-tact foudroyant. Je m'éloigne du groupe principal pour me rapprocher d'un groupe d'hommes bien plus musclés que moi qui hésitent entre s'imposer pour que je recule, et reculer eux-même. Ils préfèrent finalement opter pour la deuxième option en voyant des bulles électriques sortir de mon arme.

« Bonjour messieurs. Navrée de vous déranger, mais serait-il possible d'armer ce canon en direction du port s'il vous plaît ? »

« T'es pas bien ma p'tite dame ? »

Je m'attendais à ce genre de réponse, il en fallait un après tout. Je range mon climat-tact foudroyant pour finalement sortir mon bâton du froid et du chaud, je les replient l'un sur l'autre pour les lancer à bout portant sur le manant qui a osé me répondre. La rencontre entre le chaud et le froid sur l'arme tournoyante provoque un courant d'air violent qui le repousse violemment en arrière, le faisant voler par dessus bord. Je recule d'un pas en levant mon bras pour récupérer mon arme boomerang que je replace au niveau de ma ceinture avant de reprendre mon climat-tact foudroyant. Je pointe alors mon arme vers l'homme le plus proche de moi, Kaito s'adresse alors à moi. Je tourne d'un quart de degrés ma tête en lui souriant.

« Je suis bien trop raffinée pour armer ça, mais j'ai comme l'impression que cet homme a affreusement envie de le faire lui. Armez moi ce canon. »

Seule, je ferais vraiment moins la maligne, mais mes arrières sont couverts par mes alliés, je pense pouvoir leur faire assez confiance pour ne pas me laisser tomber. Toujours mon arme braqué vers lui, le marin arme le canon et le pointe vers un entrepôt du port. C'est pile la bonne trajectoire, il m'indique la mèche et s'apprête à l'allumer. Je repousse son briquet d'un revers de la main avant de changer habilement d'arme, intervertissant mon climat-tact foudroyant avec celui de la chaleur. Je créé alors une bulle chaude que je met en contact de la mèche. Il faut bien cinq secondes avant que cette dernière s'allume, mais ça fait son effet. Et là, c'est le bombardement !

« Merci. À présent nous allons prendre le large, libre à vous de rejoindre le port ou de nous accompagner. »

Deux ou trois marins se font la malle pour rejoindre les survivants du premier bombardement contre cet entrepôt qui continue de s'effondrer petit peu par petit peu, tandis que d'autres, préfèrent jouer les fortes têtes et me lancent tout un tas de questions dont je ne souhaite absolument pas répondre. Je me tourne finalement vers mon capitaine en passant un revers de main dans ma queue de cheval tout en rangeant mon climat-tact.

« J'ai des hommes prêts à bombarder tout ce qui pourrait nous gêner. Enfin comme ça ils n'ont pas l'air chauds, mais je saurais les persuader. Que souhaitez-vous viser ? »
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La mémoire du convoi de prisonniers où Helena avait pour la première fois croisé la route de vrais pirates avait laissé des traces bien indélébiles dans sa tête. La dure réalité de la piraterie lui avait été révélée : les flibustiers, pour une raison qui ne saurait se résumer à une simple défiance envers la Marine et le Gouvernement Mondial, jouissaient d’une aura de popularité telle que le commun des mortels les tenaient en haute estime. Tellement haute que peu de gens semblaient remarquer que pour tous leur baratin à parler de rêves, de liberté et d’exploration, une immense majorité d’entre eux étaient des raclures de la pire espèce qui ne se gênaient pas pour commettre tous les crimes possibles et existants. Comment personne ne voyait que leur vision du monde était juste la loi du plus fort avec un joli emballage et surtout, comment faisaient-ils pour vivre en étant autant dans le déni ou l’hypocrisie quant à leur vraie nature échappait complètement à De Ruyter. Une chose lui avait été cependant révélée.

Pourquoi respecter les règles face à un adversaire qui s’en contrefiche? Il n’y a plus beaucoup de raisons de s’encombrer de standards ou de scrupules quand on est le méchant désigné de l’histoire, même si l’opposition vous regarde de haut uniquement parce qu’elle a un piédestal fait de butin et de corps, non?

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Sur le port d’Orange, en ce beau crépuscule, Helena admirait le bal des navires de transport entrer et quitter le port tandis qu’une foule de dockers chargeaient et déchargeaient bateaux et entrepôts, La 473ème division, la garnison locale, semblait craindre pour la sécurité de l’île et avait quémandé des renforts sur les autres Blues. Comme toujours pour la 444ème de Boréa, il n’y avait qu’une seule personne que l’île aux culs gelés avait daigné dispatcher, mais une personne qui à elle seule valait une grosse centaine de leurs bidasses normaux, à en croire son dossier. Si cela était discutable d’un point de vue quantité vu que, aux dernières nouvelles, elle n’avait pas le fruit du don d’ubiquité, en termes de qualité, rien à redire.

Alors qu’elle marchait le long du port, craquant une allumette pour allumer sa cigarette, Helena vit quelque chose sur un navire qui la fit se geler sur place. Il y avait de l’agitation, presque imperceptible à moins de la remarquer par accident ou de vraiment être focalisé dessus, sur le pont d’une caravelle. Le quidam moyen penserait que c’était une simple dispute entre membres d’équipage, mais l’un d’eux était gravé dans la tête de De Ruyter. Cette tignasse blanche n’aidait pas, mais c’était bien le lascar qui avait contribué au chaos du convoi de North Blue il y a peu! Et comme lui n’avait pas payé le quartier de bœuf ou le pinard, il n’aurait pas de seconde chance. Il lui fallait trouver un moyen de stopper ces voleurs de bateau, et peu importe lequel. Alors qu’elle balayait du regard toute la zone, une solution radicale se présenta sous la forme de dockers transportant dans un entrepôt de lourdes caisses frappées de crânes surmontés du mot « DYNAMITE ». Voilà qui faisait son affaire, aussi Helena s’approcha d’eux.



- Bonsoir Messieurs, désolée par avance, mais je vais avoir besoin de vous emprunter votre cargaison, s’il vous plaît. Son contenu, plutôt.
- Et puis quoi encore? Vous avez pas assez d’explosifs dans vos bases? Dégagez, ou j’appelle le contremaître!



Les dockers avaient lâché leurs tâches et formèrent un demi-cercle, l’air menaçant. Il était donc temps d’utiliser de meilleurs arguments. Retenant un soupir frustré, Helena saisit à deux mains le bas de son haut d’uniforme.


- Est-ce un non définitif ou… ♥ Pouvons- nous en discuter ♥ ?


Le t-shirt de Marine se souleva centimètre par centimètre. Quelque part, un solo de basse sensuelle démarrait en fond de la conversation et, pour une raison énigmatique mais narrativement valide, une légère teinte rose emplissait l’air. Miss Février du calendrier des navigateurs entrait en action. Les dockers passèrent presque instantanément de l’indifférence à l’attention la plus absolue, rougissant à vue d’œil et le sang perlant de leur nez pour certains.


- C’EST TOUT DISCUTÉ, MY LADY!!!


Le dessous de ses sous-vêtements était visible d’un demi-millimètre qu’un des dockers, armé d’un pied de biche, faisait sauter le couvercle de la caisse de dynamite. Comme quoi, ça n’avait pas que des désavantages d’avoir un pare-chocs avant hors normes et de dépenser 15000 Berrys par mois chez le coiffeur et l’esthéticienne.


- ♥ Si vous voulez bien me rendre une seconde faveur, pourriez-vous prévenir l’officier de Marine le plus proche qu’un bateau a été volé ♥ ?
- AU PAS DE COURSE !!!



Les dockers, excités tels des internautes quand une streameuse les remercie de lui avoir donné 1000 euros, partirent en courant dans toutes les directions. Remplissant autant que possible son sac de cuir étanche de la précieuse cargaison explosive, Helena courut aussi vite que possible le long du quai. Un bateau était, quand on y réfléchit, un simple assemblage de bois, de clous, de cordes et de goudron. Et comme tous les assemblages, il suffisait qu’une seule pièce soit retirée ou fasse défaut pour que ça casse ou que plus rien ne fonctionne. Helena ouvrit son sac et en tira un bâton de dynamite. Monter à bord et s’attaquer à tout le monde, c’était du suicide à elle seule, mais le plan de De Ruyter n’était pas un assaut frontal. Helena alluma la mèche d’une allumette et, après un rapide comptage, lança l’explosif vers la poupe du navire volé avant de se jeter au sol juste au moment de la détonation.

Le coup de canon ayant pulvérisé un entrepôt l’avaait évidemment surprise, mais peu importe; cela ne changeait rien à ses plans. L’explosion avait donné l’alerte plus haut à n’en pas douter, mais se relevant, Helena sourit à pleines dents en voyant les résultats du sabotage : une bonne partie du gouvernail avait été pulvérisée! S’il y avait une voie d’eau à bord, c’était loin d’être assez pour faire sombrer le navire et elle serait vite colmatée, mais avec leur gouvernail pété, le bateau ne pourrait guère aller qu’en ligne droite s’ils comptaient filer avec. Mais ce n’était pas assez. Ces voleurs de navire allaient rentrer chez eux à la nage ou en équivalent onepiecien d’un Uber!

Sortant un second bâton, Helena avisa où le lancer pour éventuellement faire un trou dans le bateau. Balancer pêle-mêle des explosifs sur le navire jusqu’à ce que la coque ou la quille finissent par céder et que le navire commence à sombrer était une stratégie douteuse, mais si c’est stupide et que ça marche, ce n’est en fait pas stupide. Et si elle se retrouvait à court et que la caravelle était encore debout, il serait temps de considérer une approche plus directe.
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Alors que Lise s'en revenait vers Kaito en attente de ses futurs instructions, le regard du capitaine se pencha un instant sur les quais et ses yeux ne manquèrent nullement de repérer ce physique hors-norme qu'il avait déjà eu l'occasion de croiser pas plus tard qu'il y a quelques semaines. Et il lui aurait volontiers souri tandis que le bateau s'éloignait s'il n'avait pas aperçu à cet instant la mèche volante qu'elle venait de balancer sans hésitation sur le safran, hurlant alors à chacun de s'accrocher à ce qu'ils pouvaient – pour sa part le bastingage.

KABOUM !!!

L'embarcation fut violemment secoué par la secousse de l'explosion et Kaito dut y mettre un peu plus de force que prévu pour ne pas voltiger dans l'eau à l'instar de deux-trois marins peu réactifs. Très vite, le bateau reprit sa stabilité, permettant au groupe de reprendre ses esprits, mais Oliver, aux commandes, fit rapidement part de la situation : le gouvernail ne répondait plus. Mince. C'est qu'elle visait bien, la demoiselle. Le kanokunien soupira à cette nouvelle et se tourna un instant vers l'avant de la caravelle, constatant qu'ils avaient tourné suffisamment pour assurer un petit trajet sur l'eau avant d'aller rejoindre les petites dunes de sable de l'île.

Sarah, Oliver, je vous confie ce bateau ! Continuez la mission, prenez soin de viser les bâtiments qui vous semblent vide et surtout la marine, ok ?
Et toi ? Et Lise ?

La seconde s'était avancé, inquiète de ce que pouvait bien penser son capitaine. Celui-ci lui répondit d'un large sourire calme et confiant.

On va s'occuper de ce groupe de marines et récupérer un autre bateau pour venir vous chercher. On ira pas très loin avec celui-là, de toute façon.

La jeune femme voulut répondre, mais elle se ravisa. Le regard du jeune homme était clair, il ne reviendrait pas sur sa décision. Tout ce qu'elle pouvait faire à présent, c'était de faire en sorte d'assurer ses arrières. Et d'accomplir cette mission qui lui était confié.

Revenez-nous entiers, d'accord ?
Évidemment !

Le sabreur se tourna alors l'équipage improvisé.

Je vous laisse à la charge de ma seconde, ne vous avisez pas de lui faire mal – pas plus qu'à mon timonier là-haut – ou je vous le ferais regretter. Bien compris ?

Sa voix se voulut menaçante, mais elle apparaissait plus comme un simple rappel à l'ordre qu'autre chose. Il n'avait aucun doute quant aux capacités de ses amis, mais il était le capitaine, et ils risquaient de vouloir se rebeller s'il n'était plus aux commandes. Au moins, avec cela, Sarah pourrait normalement agir sans soucis.

Maintenant, pourriez-vous diriger rapidement le canon dans la direction des marines et viser le bâtiment derrière ? Il nous faudrait une diversion pour stopper cette terroriste en bas.

Cette fois cependant, il se montra plus incisif, ordonnant clairement aux marins de faire le boulot demandé. Une fois qu'il eut confirmation que les quelques hommes encore présents se mettaient en branle pour arme le canon, il vérifia rapidement sa lame et commença à monter sur le pont supérieur.

Allez, on y va. Lise, tu viens ?

La sorcière au climat-tact semblait tout à fait disposée à s'occuper de la blonde allumeuse, mais Kaito tenait à lui laisser le choix. Il n'attendit ainsi aucune réponse, s'élançant après un dernier regard vers Oliver qui partait rejoindre Sarah pour se trouver une nouvelle occupation, le kanokunien sauta pour atterrir lourdement mais efficacement sur le ponton en bois du quai, faisant désormais face à ses adversaires.

Dans ses yeux, on pouvait facilement lire que la fureur qui montait tranquillement mais sûrement en lui. Son visage restait tout à fait calme, mais elle venait clairement de faire capoter son plan de base, et il n'allait pas lui permettre de s'en tirer à si bon compte. Il sortit alors son katana, prêt à en découdre, tandis que Lise paraissait à ses côtés, visiblement bien remontée.

BOUM !!!

Pile à cet instant, alors que la jeune femme explosive allait pour engager l'affrontement, un boulet de canon fut tiré, venant se briser contre un entrepôt proche des hommes en uniforme, en projetant certains à plusieurs mètres, sinon dans l'eau, mais provoquant surtout un souffle qui servit de diversion suffisante pour permettre aux deux pirates d'agir.

Allez, on fonce. Si tu as moyen de détruire le stock de dynamites de madame, ça sera parfait, Lise. Mais notre priorité absolue, c'est de trouver un autre bateau. Pas de confrontation directe, sauf si c'est nécessaire, ok ?

Encore une fois, il n'attendit pas de réponse particulière, simplement qu'elle sache ce qu'ils devaient faire. Kaito avait déjà repéré une nouvelle embarcation encore intact qu'il pourrait récupérer, mais encore fallait-il faire fi de ces marines encombrants. Et surtout de celle qu'il considérait comme la plus grande menace pour leur plan sur ce port – pour l'instant.

Voilà donc que le sabreur s'élança, lame prête à frapper et réduisit la distance en un instant, frappant le premier soldat qui se présenta à lui, lui assénant une balafre le long du torse qui l'élimina d'office, ouvrant la voie vers la demoiselle qui sembla à cet instant lui lancer une dynamite à la gueule.

Quelle saloperie.

Le capitaine pirate réagit rapidement, tranchant le bâton avec force. Il n'était malheureusement pas encore assez précis pour trancher directement la mèche mais il laissa suffisamment peu de poudre pour que l'explosion produite soit oubliable, le forçant surtout à prendre un long appui pour ne pas basculer.

Quand ce fut passé, il profita de cet appui pour reprendre sa progression rapidement, se projetant avec force sur sa cible, prêt à lui laisser à son tour une belle balafre au buste. Mais c'est finalement une lame qu'il rencontra, lui permettant ainsi d'observer les yeux de cette marine qui risquait bien de lui poser de sacrés problèmes.

Ainsi on se retrouve.

Le kanokunien ne manqua pas de reculer dans la seconde qui suivit, esquivant un coup de sabre à temps.

Maintenant que j'y pense, je ne sais même pas comment vous vous appelez. Cependant, vous vous opposez à nous, alors je ne me ferai pas prier pour m'occuper de vous. En garde !

Les mots étaient posés, il ne ferait pas de quartier. Enfin, l'important était de les mettre hors d'état de nuire, pour le reste, il verrait bien. En attendant, la caravelle menée par Sarah et Oliver s'était désormais bien élancé sur sa ligne droite et comme l'espérait Kaito, on ne tarda pas à entendre un nouveau coup de canon venant détruire un bâtiment quelconque du village.

La diversion était belle et bien lancée.
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J'ai connu des personnes entêtés durant ma vie, mais à ce point, ça en deviendrait limite du harcèlement. Alors que je venais de rejoindre Kaito, ce dernier observa quelque chose de louche au niveau des quais, il me fallut une demi-seconde pour apercevoir la chevelure blonde de celle qui n'allait décidément pas devenir l'une de nos meilleures amies. Elle. Ici ? Qui se met à lancer des explosifs en plus de cela ? Sans réfléchir j'ai rangé mon climat-tact et me suis agrippée à une corde accrochée à un canon pour éviter de passer par dessus bord à cause de l'explosion.

Des hurlements de matelots me firent reprendre conscience de tout ce qui m'entourait, très rapidement. N'écoutant à présent ni Sarah ni Kaito, j'avançais vers le pont supérieur du bateau, avec pour objectif de lui faire regretter de s'être attaquée à nous cette fois. Cette grande perche écervelée, c'est la même qui nous a fait faux bond lors du convoi. Enfin, elle fait partie de la Marine alors nous pouvions nous attendre à tout, mais il faut bien dire qu'elle sait jouer la girouette, tantôt alliée à Minos, puis la seconde d'après à se prendre pour une sirène avec un pirate Homme-poisson avec un passé fort douteux. Je retiens tout, je n'oublie rien, et le coup qu'elle vient de nous faire, je vais la faire payer au centuple.


« Bien évidemment, je vous suis capitaine. Hé les marins ! Vous avez intérêts à écouter nos compagnons, ou je vous promets que vous serez les prochains après Blondie. »

Terminais-je par dire d'une voix sévère aux marins maintenus à bord de notre bateau voué à couler. L'offensive est lancée à nouveau par l'un de nos canons, nous allons pouvoir profiter de cela pour attaquer, et fort. Alors que Kaito venait de rejoindre les quais, je suis restée volontairement sur le bateau encore quelques secondes pour me laisser le temps de former un nuage assez épais au dessus de notre future zone de combat, je prépare le terrain. Suite à cela, j'ai rejoint les quais d'un bond élégant. Maintenant sur terre, Climat-tact à sa place, je prends quelques secondes pour resserrer ma queue de cheval avant de dégainer mon arme complète. Des matelots de la garnison de Blondie se mettent alors à nous attaquer. Des coups sont échangés, un coup d'épée manque de tailler l'une de mes mèches, geste que je fais payer d'un revers de mon bâton climatique, suivit d'une nuée de Thunder Ball. Je détache mon bâton foudroyant pour le faire tournoyer devant moi, libérant une multitudes de bulles, forçant mes adversaires à reculer pour préparer ma véritable offensive.

« Capitaine ! Je vais vous demander de ne pas rester proche de notre adversaire ! »

Je prends quelques secondes pour établir un schéma mental de mon attaque avant de lancer mon bâton du froid replié sur celui du chaud, en direction de la caisse de dynamite de nos ennemis. Le vent créé par mon arme repoussa Kaito en arrière pour qu'il ne subisse pas la suite de l'offensive. Me remettant droite et claquant mon talon au sol, et dans un geste maitrisé, je lance alors une Thunder Ball dans mon nuage précédemment formé.

« Cyclone Tempo !! Attention à l'avis de tempête, je serais vous je ne resterais pas dehors par un temps pareil. Hmm, ça risque de souffler ! »

Le cyclone tempo vint frapper la caisse, faisant s'envoler tous les bâtons de dynamite. Une demi-seconde après, un éclair fusa depuis mon nuage et frappa seulement un bâton d'explosif, ce qui produisit une belle réaction en chaîne. Qui eut pour effet de tous nous repousser en arrière, le souffle des explosions fut si violente qu'elle souffla toutes les vitres des entrepôts alentours. Mon bâton frappa violemment le sol à côté de moi, titubant en arrière pour ne pas perdre l'équilibre et tentant de recouvrer la vue à travers ce nuage épais que les explosions venaient de soulever.

« Capitaine ? Tout va bien pour vous ? »

Dis-je en remettant tant bien que mal mes deux bâtons à leur place et en gardant celui de la foudre dans ma main droite pour me préparer à toute offensive d'un matelot déterminé qui aurait le courage de s'en prendre à ma personne.
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HRP:

Le navire volé continuait à avancer, mais en étant condamné à changer de direction seulement au gré du courant, il ne serait pas d’une grande utilité à ses occupants illégitimes. Pas le temps cependant de continuer de jouer les Megumin du dimanche, car les pirates réagirent plus vite que prévu et firent savoir leur mécontentement à l’aide d’un second coup de canon, assez proche celui-ci pour affecter Helena. Volant dans les caisses posées sur les docks à cause de l’onde de choc, De Ruyter était sonnée, mais pas assez pour que ses narines détectent une odeur de… Fromage fondu? Tournant la tête, elle vit qu’entre les caisses pas détruites, une demi-meule de fromage chauffait au dessus de braises encore rouges, coulant dans une assiette; autour, un saladier contenant des patates bouillies et de la charcuterie reposaient sur des assiettes. Visiblement, les dockers s’étaient organisés une soirée raclette. Voilà qui n’aiderait pas vraiment à régler la situation…

L’homme aux cheveux blancs était descendu du navire avec l’air fort agacé en voyant que bien mal acquis ne profite jamais (au moins pour cette fois-ci), flanqué de celle qui était arrivée à la dernière minute sur le Pascal O’Billot et avait visiblement obtenu un CDI en tant que Raclure de pirate. Celle-ci elle pourrait se vanter d’en avoir sué dés sa période d’essai. Alors qu’elle s’extrayait de sa caisse en bois, Miss Climat Tact détruisit une seconde caisse de dynamite qui se trouvait dans le coin, causant moult réactions en chaîne et renvoyant Helena dans les caisses. Dans le chaos ambiant, personne n’entendait les coups de sifflet qui fusaient dans les entrepôts… Puis le tonnerre des pas se fit entendre. La Marine arrivait, et avec elle toute une masse de dockers. Armés de pieds-de-biche, harpons, perches à crochets et cordages, les travailleurs du port semblaient bien décidés à défendre leur lieu de travail contre les pirates. Est-ce qu’ils avaient une chance face à un équipage de forbans, rien n’était moins sûr, mais on ne pouvait pas leur reprocher de tenter leur chance! Après tout, si même les « sauvages » de Torino arrivaient à se faire respecter des pirates avec juste des lances, des frondes et des piafs géants, tout le monde pouvait.

Mais le meilleur était à venir. Un « Plouf » attira l’attention de tout le monde. Un baril de poudre à canon remontait à la surface, flottant mollement avant de s’enfoncer dans l’eau; sur le pont, des exclamations se faisaient entendre!



- Nos ancêtres ont chassé les pirates avec l’aide du Chapeau de Paille il y a un siècle! De simples voleurs comme vous ne gagneront-AH!


Le cri fut suivi par un second « Plouf » quand l’homme d’équipage qui l’avait poussé tomba à l’eau, teintant les flots de rouge à peine visible dans le crépuscule. Mais le mal était fait; les marins à bord du navire se rebellaient, faisant tout leur possible pour désarmer leur navire en jetant la poudre à l’eau. Les pirates faisaient de leur mieux pour les stopper, mais les tonneaux passaient quand même irrégulièrement par-dessus bord.

L’homme aux cheveux blancs ne fit qu’une bouchée du dernier bâton d’Helena, son sac ayant volé au loin avec sa précieuse cargaison explosive… Mais s,il stoppa le coup de sabre de De Ruyter, il venait de commettre une erreur qui, si Helena avait été plus forte, aurait pu lui être fatale.



- Une minute!


« Quand on se bat, on raconte pas sa vie. » , a dit un jour un Verseau célèbre. Sortir son laius, au demeurant quand même cool, avait laissé une belle ouverture pour Helena. Une ouverture vite exploitée en frappant du pied l’appareil à raclette dans sa direction! Si le pirate n’avait jamais entendu cette phrase au préalable, se prendre une assiette de fromage fondu à peine refroidi dans la figure allait la lui apprendre. Restait à espérer qu’il ne lui enverrait pas la facture du coiffeur, ça doit coûter cher une décoloration aussi intensive. Helena n’avait gagné que trois ou quatre secondes grand maximum, mais c’était assez. Plongeant au sol pour éviter une éventuelle contre-attaque de l’homme enfromagé, De Ruyter arracha son fusil de son dos d’une main, cassant la bandoulière au passage, et tira en direction de la nouvelle recrue des pirates. Un simple escrimeur comme il s’en trouvait tant d’autres, peu importe son talent, on savait à quoi s’attendre de sa part. Une utilisatrice de Climat tact, par contre, c’était un danger bien plus versatile et imprévisible.

Dans un monde parfait, elle se serait pris la balle au cœur ou entre les deux yeux et on en parlerait plus. Mais l’existence des pirates prouvait que ce monde n’était pas parfait, aussi elle se contenterait de la blesser, lui faire tomber son bâton dans l’eau, lui infliger assez de dégâts pour déchirer ses vêtements et la rendre trop honteuse pour se battre ou peu importe du moment que ça mettait l’ennemi en difficulté. Et il n’y avait pas le temps pour un second tir, car le capitaine, encore plus agacé visiblement, revenait à la charge, sa lame rencontrant celle d’Helena, ayant eu la bonne idée de ne pas lâcher son sabre. Il était peut-être plus fondue ou plancha, ça expliquerait sa colère ?

L’écart de force entre les pirates et la Marine était tant en la faveur des premiers que seuls des risques calculés allait donner la victoire au gang des Mouettes. Est-ce que Helena était nulle en maths ou pas, les lecteurs n’allaient pas tarder à le savoir.
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Sarah soupira. Longuement.

Depuis que Kaito lui avait laissé la charge de ces marins, l'ambiance était devenue bien plus oppressante. Elle n'arrivait pas à déterminer exactement si cela venait du fait qu'elle était une femme ou bien qu'elle agissait en tant que seconde des Intrépides Libres, mais elle sentit que son autorité était facilement bafoué par les nombreux regards mauvais dans sa direction et celle d'Oliver. À croire que maintenant que le capitaine n'était plus là, ils pouvaient tout se permettre.

Si cela n'avait tenu qu'à elle, elle se serait montré plus que féroce envers ces gens, mais elle n'était pas bête au point de ne pas jouer la carte de la pirate sympathique. S'il y avait moyen que tout se passe pour le mieux entre eux, alors il n'y avait aucune raison de se montrer mauvais envers eux. D'ailleurs, dans les faits, la plupart des membres de l'équipage de fortune se montrait coopérant, dirigeant le canon comme demandé par le timonier-charpentier sur des zones qu'ils supposaient vides. Globalement, l'opération se poursuivait sans trop de soucis et les cris que l'on pouvait entendre de la ville ne faisaient pas suite aux explosions de leurs tirs.

Pourtant, la navigatrice sentit bien que quelques téméraires se tenaient prêts à se rebeller et à emporter leurs camarades dans la foulée. Après tout, ils n'étaient que deux pirates à bord, à eux tous ils pourraient se montrer plus forts que jamais. Et malheureusement, cela ne manqua pas, car voilà qu'un bruit de plongeon se fit entendre, la demoiselle à la rapière observant alors l'un des tonneaux de poudre servant à l'unique canon chuter dans l'eau. Et à son origine un des membres d'équipage dont les yeux trahissait sa colère envers Sarah.

Dommage, cela aurait pu se passer en de meilleures conditions.

La pirate s'élança en un instant sur cet individu récalcitrant et lui infligea une estafilade au torse, le déstabilisant et laissant la possibilité à la jeune femme de l'envoyer rejoindre son tonneau dans l'eau. Elle se fichait bien de son état, l'important était que l'homme ne nuise plus à leurs plans. Cependant, elle constata bien vite que c'était trop tard, car voilà que deux autres hommes se tentèrent à la même action, l'un prenant aussitôt une balle dans l'épaule par Oliver tandis que le second parvenait à jeter sa cargaison avant d'aller rejoindre son collègue sur un nouvel assaut. Sarah fulminait à présent, et son calme fut chassé par un agacement palpable qu'elle présenta aux marins restants, notamment les deux nouveaux téméraires attrapant tout juste un nouveau tonneau chacun.

Je ne voulais pas en venir là, mais vous m'y obligez : maintenant vous allez arrêter de faire les malins où on vous envoie par le fond dans l'instant qui suit. Et si vous n'êtes pas contents, quittez ce navire tout de suite qu'on en parle plus.
Et tu crois qu'on va t'écouter ? s'insurgea l'un des deux marins chargés en poudre.

La pirate soupira une nouvelle fois avant de sauter sur l'homme, lui infligeant sans hésitation une coupure au poignet, l'obligeant à lâcher sa prise tout en le déstabilisant, laissant l'occasion de le balancer à son tour par-dessus le bastingage. Son camarade, voyant toute la scène, resta hésitant un court instant avant de finalement lâcher sa prise et d'aller rejoindre les poissons de lui-même. Bientôt, quelques autres en firent de même lorsque Sarah se tourna vers eux, ne laissant plus qu'un quatuor de marins, dont celui qui devait être le capitaine. Celui-ci observait un air étrangement bienveillant envers les deux Intrépides Libres.

Hmpf, je crois bien qu'il va falloir que j'éduque un peu plus mes gars. Excusez donc leur témérité de ma part. Je crois bien que nos précédentes rencontres avec des pirates leur sont montés à la tête, mais c'est bien la première fois, pour ma part, que j'en rencontre qui n'ont encore tué aucun d'entre nous ne serait-ce que pour l'exemple. Rien que pour cela, je veux bien accepter que l'on continue de suivre vos ordres. Tant que vous promettez qu'il n'y aura pas de pertes.
... Ce n'est pas notre objectif, de toute manière. Continuez donc de viser les zones vides, ça sera bien suffisant.

Le capitaine marin sourit avant d'indiquer à ses trois hommes encore présents de s'activer pour manœuvrer efficacement le canon et tirer au mieux pour assurer ce travail dont ils ne connaissaient nullement le résultat, mais à en croire le vieil homme, il semblait avoir bonne confiance en Sarah et plus généralement en les Intrépides Libres. De toute façon, ils ne manqueraient pas de s'échouer dans les prochaines minutes, alors dans tous les cas …

[...]

Les lames de la poupée gonflable vivante et de Kaito s'entrechoquèrent une nouvelle fois tandis que le bateau s'éloignait tranquillement – malgré quelques pertes de barils – et accomplissait encore son travail de distraction. Le kanokunien pouvait observer quelques soldats se demandant s'il était judicieux de rester aux côtés de celle qui leur servait de chef de groupe, en quelque sorte, ou s'il valait mieux aller cueillir ce bateau. Réflexion difficile pour eux, laissant l'occasion au pirate, en esquivant un coup d'estoc, de les prendre par surprise et d'en envoyer quelques-uns par le fond avant de revenir en arrière, empêchant une contre-attaque à son encontre.

C'est à ce moment-là que Lise intervint, faisant exploser ce fichu tas de dynamites un peu trop dangereux pour eux, provoquant un souffle qui repoussa quelques marines supplémentaires mais força Kaito à planter son sabre dans le ponton pour ne pas se retrouver au sol. Ce qu'il en ressortit ? Une zone bien éclaircie où se tenait encore quelques soldats suffoquant avec la poussière mais toujours debout, toujours la banane. Son adversaire principal restait présente elle aussi, mais désormais bien démunie de ses explosifs.

C'était parfait, Lise ! Pour ma part cela va pas trop mal, mais on ferait mieux de se bouger avant que cela ne devienne un cercle sans fin pour nous. répondit le capitaine à la magicienne lorsqu'elle s'enquit de son état.

En effet, voilà que nombre de dockers et d'habitants des lieux vinrent se joindre aux quelques renforts marines alertés par les coups de canon. Très vite, la foule se massa près du ponton, bloquant de nouveau la voie vers leur nouvel objectif : le bateau amarré au fond du quai. Le kanokunien fit la moue : il aurait aimé évité de s'en prendre à ces innocents, simplement pouvoir choper ce bateau, faire exploser quelques bâtiments et navires de la marine, puis prendre la poudre d'escampette avec ses compagnons une fois le travail fait. Mais maintenant, ils avaient rendu son objectif plus compliquée, et surtout bien plus lourd de conséquence.

Il partait alors pour réfléchir à une solution qui limiterait les dégâts, mais voilà que son adversaire lui lança un bâton de dynamite, visiblement le dernier qu'elle avait à sa disposition, et l'obligea à agir rapidement, dégageant le bâton volant du plat de sa lame pour que la mèche vienne s'éteindre au contact de l'eau et vint une nouvelle fois rencontrer le fer avec la demoiselle, lui lançant un regard de déception trahissant non pas son mépris mais la tristesse de devoir agir comme il le faisait alors que tout aurait pu être différent.

Malheureusement, elle semblait avoir d'autres pensées en tête car voilà qu'elle lâcha un stop soudain, prenant au dépourvu un simple instant le sabreur qui laissa ainsi l'ouverture pour recevoir en plein visage un tas de fromage fondu que la chaleur de l'incendie provoquée par l'explosion de l'entrepôt juste avant avait réchauffé – bien que le souffle de l'explosion de Lise l'avait visiblement refroidi quelque peu –, le forçant à reculer pour chasser cette masse fromagère un peu trop chaude pour être ignorée.

La raclette finit ainsi étalée sur le ponton de bois, une partie dans l'eau et le reste dans son estomac, et le kanokunien put ainsi observer – et surtout entendre – que Lise avait reçu une balle, visiblement touchée par la demoiselle à laquelle il se frottait. « Elle a bien mal choisi » se dit alors Kaito. Lui qui voyait jusqu'alors la jeune femme comme une menace simple, voilà maintenant qu'elle le mettait maintenant dans un état qu'il n'avait pas pour habitude d'avoir : la colère. Elle n'avait aucun respect à son encontre, et n'hésitait pas à jouer de coups bas pour l'avoir, d'autant qu'elle n'hésitait pas à s'attaquer à son équipière en omettant sa présence. Si Sarah ou Oliver avait été là à cet instant, ils auraient compris à cet instant ce qui allait survenir. Malheureusement, il n'y eut que la soldate pour constater le regard furieux du kanokunien qui apparut sur son visage.

Tu vas le regretter. Lise, on se taille !

Là où il cherchait à économiser ses forces, Kaito n'hésita pas à se jeter corps et âme dans le combat, croisant une énième fois le fer avec la jeune femme. Sauf que s'il avait joué réglo jusqu'à présent, cette fois ce fut différent, et avec violence, il lui infligea une balayette comme elle n'en avait certainement jamais reçu auparavant, l'envoyant au sol avec fracas. L'instant d'après, il vint frapper le haut du crâne, espérant l'envoyer dormir pendant quelques temps. Sans doute put-elle réagir, lui infliger quelque blessure au passage, mais dans son état, il n'en avait plus vraiment cure. Il s'élança rapidement vers ses hommes et femmes prêts à lui faire face, mais Kaito ne leur fit aucun cadeau. Traversant la foule, son katana rencontra nombre d'obstacles mais trancha net dans le tas, envoyant plusieurs personnes au tapis sans distinction des cibles.

Une balle, deux balles, trois balles furent tirés à son passage, l'une étant esquivé, la seconde la touchant au flanc et l'autre venant être paré par chance par sa lame, mais l'obligeant à renoncer à éliminer deux personnes de plus. Au final, il finit par créer un passage dans cette petite foule dans laquelle Lise pouvait aisément s'engouffrer pour le suivre jusqu'à ce fameux navire. Bientôt, ils passèrent les derniers soldats qui fermaient le groupe et purent ainsi trouver un chemin d'accès libre vers leur objectif. Kaito respirait durement, légèrement essoufflé et légèrement blessée à plusieurs endroits, notamment ce fameux tir qui lui faisait maintenant perdre lentement mais sûrement perdre une bonne petite quantité de sang.

Si … Tu as quelque chose pour bloquer nos poursuivants, Lise, n'hésite pas. On a plus de temps à perdre avec eux. lâcha difficilement le capitaine entre deux grosses foulées.

Bientôt, le ponton d'accès fut à portée, gardée par quelques soldats mais étrangement bien moins que ce que le pirate imaginait – sans doute quelques-uns de leurs poursuivants s'y trouvaient juste avant. Cette fois, rien ne les empêcherait de mener leur mission à bien. Normalement …
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Tout le désordre que nous étions en train de causer venait d'attirer du monde, des villageois comme des matelots, commençaient à se regrouper. Et nous allions devoir les repousser pour parvenir à notre objectif, moi qui pensait que ça allait être affaire de deux minutes pour se sortir de ce problème. Tout était en train de se compliquer, et jaugeant mon capitaine du regard je pu comprendre que la tournure des choses n'allait pas dans le sens que nous l'avions prévus. Il va falloir faire un grand ménage, quitte à y perdre un peu de son énergie. Mais je ne pensais pas être prise pour cible directement par cette écervelée munie de deux canons à obus. Cette dernière, n'appréciant apparemment pas notre charmante compagnie, tira sur nous et ne manqua pas sa cible. La balle qu'elle me tira dessus, vrilla jusqu'à m'entailler assez sévèrement le bras, envoyant une giclée de sang au sol et me faisant lâcher mon bâton du froid.

« Merde ... elle vise bien ... »

Posant un genou au sol, les paroles de Kaito me ramenèrent à la réalité, au même instant, un matelot donna un coup de pied dans mon bâton climatique pour tenter de l'éloigner. Dans un élan qui me coûta quelques efforts pour mon bras droit abîmée, je parvins à attraper mon couteau et m'en servit pour planter la jambe du matelot qui flancha sous le coup. Je me servis ensuite de son corps comme d'un bouclier, il venait de lâcher son arme, je le tenais fermement par le col, il hurlait de douleur, mais la mienne grandissait au fur et à mesure des secondes qui passaient durant lesquelles je tenais ce matelot fermement. Il prit quelques balles à ma place mais au moins je pu arriver à mon bâton climatique. Dans un dernier effort, je le repoussa vers ses alliés avant de courir vers Kaito pour le suivre, il était en train de me faire une percée dans les troupes ennemies pour que je puisse avancer sans risques. Quelques balles s'éclatèrent à mes pieds, mon instinct et surtout mon envie de survivre me forcèrent à serrer les dents pour mettre en place une stratégie colossale.

« Cool ... Ball. Heat ... Ball ! »

Dis-je vaillamment en courant, je dû puiser dans mes ressources d'adrénaline les plus profondes pour faire tournoyer mon bâton du bras où je venais d'être touché pour libérer mes bulles qui s'envolèrent vers le ciel, où un nuage commençait à se former. Certains matelots venaient de l'apercevoir et tentèrent de me tirer dessus pour arrêter mes tentatives de nuire à leur plan. Quelques balles percèrent ma cape, l'une vint me frôler la jugulaire, je dû me jeter en avant pour éviter la salve suivante, me rattrapant de justesse avec ma main gauche.

« Capitaine ! Courrez vers le bateau, je les anéantis, ils ne savent apparemment pas encore qui nous sommes ! »

Je doute que se soit le bon moment pour faire une déclaration de guerre contre la Marine, une simple pluie d'éclairs devrait suffire. Venant de finir de former un nuage gigantesque au dessus des troupes ennemies, je fis volte-face subitement en glissant sur le sol et en posant un genou au sol.

« Cyclone Tempo ! Grillez maintenant ! »

Ayant replié mon bâton du froid et mon bâton du chaud quelques secondes plus tôt, je pu les lancer sur les troupes s'approchant de moi pour créer une puissante bourrasque qui emporta hommes, femmes, barils et tout autre chose entrant dans le cercle de mon attaque aérienne. Profitant de cet interlude céleste, je pu envoyer une belle salve de Thunder Balls dans le nuage que je venais de former. Et cela me laissa même quelques secondes pour suivre Kaito avant qu'un grondement se fasse entendre.

« La bimbo blonde ! Je pense qu'on se reverra vite, et je te ferais payer la balle ! »

Hurlais-je à la matelote que nous venions de recroiser avec Kaito. Suite à cette annonce, une pluie d'éclairs se déversa sur les abords du port, des hurlements, des menaces mais également des insultes fusèrent dans notre direction. Nous ne devions pas nous arrêter là, un nouveau bateau s'offrait à nous, je déchira un bout de ma cape trouée pour entourer ma blessure et stopper le saignement. J'en fit de même en m'approchant de Kaito.

« Vous êtes blessé. À aucun moment je ne vais vous laisser continuer ainsi. Merci de vous être lancé dans cette horde pour m'ouvrir une voie d'accès et me permettre de mettre en place une offensive. Mais ménagez-vous, nous ne sommes que deux, et je ne vais pas vous laisser prendre autant de risques, seul. Je suis là aussi. »

Dis-je sur un ton calme et surtout, amical en direction de Kaito, malgré les perles de sueur qui venaient de se former sur mon front, la fatigue, la douleur et la peur étaient présents. C'est bien la première fois que je me retrouve dans une situation où ma vie est mise à rude épreuve, le bruit des balles frôlant mon moindre point vital, les éclats des épées, le sang qui coule à flot ... nous n'allions pas pouvoir nous sortir de là autrement qu'en nous jetant dans un nouvel affrontement. Je dû secouer ma tête avant de me recentrer sur notre objectif tout en vérifiant que personne ne viendrait nous déranger vers l'arrière.
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Si la balle avait bien touché sa cible, il fallait évidemment s’attendre à un retour de bâton. L’homme aux cheveux blancs, même s’il était difficile de dire s’il était plus énervé par le fait que De Ruyter lui avait mis un vent suivi d’un coup vache ou parce qu’elle avait blessé sa compagne, était furieux. Helena, en temps normal, se serait sentie honorée d’être le centre de l’attention, mais pas dans ces circonstances. Le pirate avait troqué son calme et ses discours contre une colère sourde et muette, se contentant d’aboyer un ordre de repli envers sa confrère blessée. Et avait également décider de ranger les concepts d’honneur et de combat à la loyale, optant pour le vicieux mais toujours efficace doublé fauchage-coup sur la tête. On pouvait peut-être l’accuser de jouer salement, mais pour sa défense, c’était la petite blonde qui a commencé. Pourquoi il ne s’était pas assuré qu’elle ne se relèverait pas, aucune idée, mais ça faisait l’affaire d’Helena; rester vivant, c’est rarement une mauvaise chose.

Les idées de De Ruyter se remettaient peu à peu en place tandis que sa conscience revenait. Même KO, elle s’était bien rendue compte que les pirates avaient décampé, sans doute pour essayer de trouver un autre bateau à voler; s’ils étaient venus avec ça en tête comme objectif, il n’y avait logiquement personne qui viendrait les chercher, donc partir en réquisitionnant un autre navire était leur échappatoire. Essuyant brutalement du dos de la main le filet de sang coulant de sa lèvre entaillée, De Ruyter partit aussi vite que le mal de crâne intense infligé par le coup reçu sur la tête le lui permettait. Les pirates étaient partis en faisant du dégât autour d’eux; des corps et des blessés parsemaient le chemin que remontait la petite blonde telle une version gore d’Hansel et Gretel. Des éclairs au loin indiquaient que l’utilisatrice de Climat Tact pouvait encore se défendre même blessée; un problème de plus à résoudre, mais un de plus ou un de moins dans de telles circonstances… Enfin, au loin, le tintamarre d’un bataille se faisait entendre. Chaque pas lançait la blessure au cuir chevelu de De Ruyter, blessure qu’elle faisait tout pour ignorer. C’était maintenant ou jamais, après tout; si de simples soldats réussissaient à ralentir ces forbans, c’est qu’eux-mêmes commençaient à ressentir la fatigue. Encore un petit effort et ils seraient stoppés!

La bataille s’était arrêtée, mais le pirate aux cheveux blancs était bien visible, et qui saignait en plus! Quiconque avait réussi à lui mettre un cachou méritait une promotion vu le calibre de ce type. Sa comparse maniant la météo était elle aussi amochée, mais seul un petit groupe les empêchait d’accéder à leur moyen de fuir. Les pirates commirent une nouvelle erreur : s’arrêter pour reprendre leur souffle avant la dernière ligne droite. Une occasion rêvée pour attaquer. Retenant un cri de douleur alors que son corps était clairement dans le rouge en termes d’énergie, Helena utilisa une caisse comme appui, bondissant tel un diable de sa boîte sur les deux malandrins. Si la fille au Climat Tact vit juste un truc informe blanc et blond traverser les cieux avec la grâce d’un parpaing, son capitaine eut la désagréable surprise de se prendre un genou et de 65 kilos de Marine pas contente dans le dos, l’écrasant au sol. Un prêté pour un rendu, hein. Helena se releva la première, écrasant sa botte dans le creux du dos du capitaine pour l’empêcher de trop bouger, mais non sans ressentir un vertige après s’être relevée trop vite… Chaque mouvement était plus dur que le précédent, et aplatir le pirate aux cheveux blancs avait été extrêmement dur. A ce rythme, difficile de dire qui allait plier le premier, mais les chances n’étaient plus trop en la faveur de la Marine, même si elle avait donné autant de chtards qu’elle en avait reçu.



- Vous ne… Partirez pas… Aussi facilement.
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Bonsoir/Bonjour,

Je vois que la mission a été commencée il y a de cela plus de un mois et que personne n'a posté depuis plus d'une semaine.

En manque d'inspiration ? Faites attention au cas où.
Je repasserais dans quelques jours pour cloturer le sujet si vous n'avez pas répondu.
    Vous savez, prendre un coup de genou bien placé dans le dos suivi d'un talon une fois au sol pour accentuer la douleur, ça n'a rien de très agréable. Kaito en sut quelque chose lorsque la petite teigneuse de marine qu'il pensait pourtant avoir envoyé faire de beaux rêves lui tomba soudainement dessus dans sa course, le stoppant net et lui arrachant un cri de douleur certain. En d'autres circonstances, sans doute aurait-il pu voir venir le coup, prendre le temps d'analyser ses poursuivants, s'assurer de son propre état, mais fatigué et blessé, il était devenu une cible facile pour tout adversaire un tant soit peu tenace et persistant, comme Helena justement.

    Il n'avait même pas eu le temps de répondre à Lise, qui s'était pourtant enquit de son état peut-être pas encore déplorable, mais pas loin. Elle avait raison en disant qu'il valait mieux compter sur lui pour leur fuite, et pour le moment, elle avait fait du bon travail en stoppant la progression des habitants et des quelques soldats parmi eux, même si le kanokunien n'avait guère eu l'occasion de réellement voir le résultat. Faut dire qu'avec la masse qui lui était littéralement tombé dessus par surprise, son esprit se trouvait ailleurs.

    Malgré tout … Tu ne nous … retiendras pas.

    Kaito, luttant contre la douleur du talon qui appuyait sur sa colonne vertébrale, répliqua difficilement mais fièrement à la jeune femme, commençant à se débattre pour chasser cette emprise sur lui. Ce fut finalement Lise qui le soutira de la marine, lui permettant de se relever à son tour, serrant les dents. Le capitaine pirate adressa alors un rapide regard vers cette adversaire désormais destinée à devenir l'une de ses némésis, le genre embêtant à force malheureusement.

    En d'autres circonstances … j'aurai pu t'apprécier. Malheureusement ... nous sommes destinés ... à être ennemis, alors, je te dis … Adieu. Je l'espère.

    Le sabreur parlait en lâchant régulièrement des légères quintes de toux pour chasser l'étouffement que le talon lui avait provoqué. Cherchant à économiser ses forces, il n'insista pas plus longtemps et reprit sa route sans tarder, voyant que le reste de leurs poursuivants commençait à se rapprocher, invitant Lise à en faire de même.

    Tout deux parvinrent ainsi face à cette grande caravelle de la marine, faisant ainsi face aux quelques marines restés en retrait, visiblement en train de préparer le navire pour partir à la poursuite du bateau que les Intrépides Libres avaient tenté d'utiliser auparavant. C'était parfait. Kaito puisa alors dans ses dernières forces et s'attaqua sans sommation vers ces hommes à casquette, ces derniers répliquant avec sabres et pistolets.

    Le kanokunien était dans un état de fatigue grandissant de façon exponentielle à cause de ses blessures, le poussant à frapper sans se soucier d'esquiver, de parer ou même de réfléchir à l'état de ses cibles. Pendant ces quelques instants d'affrontement où les hommes en bleu tentèrent en vain de stopper le jeune homme, celui-ci devint comme une sorte de bête, ne leur laissant aucune chance, tranchant net sans viser particulièrement.

    Deux balles vinrent se loger respectivement sur le flanc gauche de son buste et dans son avant-bras droit, lui arrachant de nouveaux cris de douleur, mais cela ne fit que le pousser à en terminer encore plus vite, puisant dans ses forces sans hésitation. Bientôt, les marines furent défait et lui comme Lise – à qui il avait laissé totale liberté dans ses actions – se trouvèrent sur le pont vide du bateau, Kaito achevant son combat en tranchant l'unique ponton d'accès en deux pour empêcher les habitants de les y rejoindre. Désormais libéré de cette charge de sortir de cette épineuse situation, il s'étala au sol, épuisé et les bras tremblant.

    ... J'aurai pensé que nous aurions … Moins de difficulté.

    Il prit quelques instants pour reprendre son souffle avant de se relever, demandant l'aide de Lise cette fois, et l'invita à aller mettre le bateau en marche, l'ancre étant déjà relevé et le capitaine pirate venant trancher les cordes d'amarrages sur lesquelles quelques malins crurent bons d'escalader – en vain. Le kanokunien partit ensuite à la barre, guidant ce gros bolide que sa membre d'équipage devait bien avoir du mal à gérer seule, surtout si elle n'y connaissait pas forcément grand-chose.

    Le fait est que l'embarcation finit par quitter le port, se laissant diriger par les vents apportant l'odeur de brûlé provenant de la ville et surtout par le gouvernail manipulé mollement mais sûrement par Kaito. Comme prévu, il les dirigea dans la direction où étaient partis ses deux amis, espérant rapidement les retrouver pour les embarquer sur son passage. La mission était pour eux terminée, même si leur importance dans tout ça s'était révélée moindre. Au moins, ils pourraient utiliser ce navire pour faire diversion et attirer quelques croiseurs qui passeraient par là pour les stopper …

    Pas sûr .. Qu'on recommence ce genre de bêtise de sitôt, haha. Après ça, on méritera bien un bon repas, tu ne crois pas Lise ?

    Le capitaine pirate profita que la jeune femme passait à portée pour lui faire part de son amusement. Malheureusement, il ne pourrait guère en profiter bien longtemps, la douleur finissant petit à petit par l'emporter sur sa résistance, et il s'effondra dans les bras de la demoiselle, à moitié conscient … Mais vivant.

    [...]

    Sarah était plutôt satisfaite. Malgré l'état du bateau, ils étaient parvenus à parcourir une bonne distance avant que la quille ne vienne s'enfoncer violemment dans le sable, arrêtant sa course inarrêtable et funeste en un sens. Oliver avait récupéré la gestion du canon et avait pu tirer quelques coups supplémentaires, pulvérisant quelques bâtiments diverses et des zones qu'il voyait vite depuis leur position. Le village était désormais devenue une scène de chaos, et nulle doute que les Ouroboros sur place ainsi que les autres gus qui s'étaient joints à l'aventure y étaient pour beaucoup également.

    Une fois le bateau inutilisable, la seconde des Intrépides Libres et le charpentier quittèrent l'embarcation sans tarder, laissant les quelques marins et leur patron récupérer leur bateau comme convenu. Une fois le pied à terre, le duo s'employa à mettre rapidement la main sur une petite barque afin de repartir sur les flots et rejoindre leur capitaine lorsqu'il arriverait comme il l'avait indiqué.

    Ils croisèrent bien quelques marines avec qui ils croisèrent le fer un court instant – des combats somme toute facile bien que ces hommes et femmes se montrèrent plus téméraires qu'ils ne l'auraient pensé – et finirent par trouver une petite chaloupe solitaire qu'ils purent mettre à flots rapidement et fort heureusement à temps pour voir débarquer cette énorme caravelle venant de la direction dont ils étaient précédemment venus.

    Devinant alors qu'il s'agissait bien de leur capitaine et de Lise, les deux s'attelèrent à rejoindre le navire, profitant du fait qu'il avançait finalement assez lentement et sans vraiment changer de direction, et purent monter à bord en abandonnant leur chaloupe de secours au passage.

    Vous voilà ! On a fait ce qu'on a pu de notre côté, je pense que …
    Oh merde, Kaito !

    Ils virent rapidement que leur capitaine et ami était actuellement posté auprès de Lise, les yeux tout juste ouverts et le souffle lourd, saignant certes peu en plusieurs endroits, mais de façon continu. La navigatrice fut la première à réagir, se jetant à son chevet en récupérant la charge du kanokunien en invitant Oliver et surtout Lise à s'occuper de rediriger le bateau vers leur point de rendez-vous. Pendant ce temps, la jeune femme prit le temps de s'assurer de l'état du sabreur, attristé de n'avoir rien à lui donner de concret pour le soulager. Elle ne put que l'aider à trouver une meilleure position pour que son dos ne lui arrache pas trop de nouveaux râles de douleur.

    Je vous avais dit de revenir entiers …

    Kaito voulut répondre avec amusement, mais son regard croisa celui de sa seconde, et il comprit en un instant – malgré le flou qui brouillait sa vue - qu'il aurait été malvenu d'agir ainsi. Il se contenta de sourire mollement.

    Elle était … Plus coriace que prévu.
    Cela te perdra un jour, c'est sûr.

    Mêlé à une quinte de toux, le kanokunien sourit de plus belle.

    Tant que l'un de vous est avec moi … Je ne perdrai pas.

    Il eut pour toute réponse une légère tape sur le front signifiant qu'elle le trouvait bête à répondre ainsi. Ce qu'il comprit sans difficulté, lui arrachant un petit rire étouffé.

    En tout cas … bien joué, j'ai cru voir que vous aviez fait … du bon travail pour la mission. Maintenant … on rejoint les autres.
    Et surtout ton lit.

    Kaito ne répondit pas cette fois, mais il en pensait tout autant. Il ferma alors cette fois complètement les yeux, se laissant emporter par un besoin nécessaire de se poser mentalement et physiquement avec une rapide sieste. Il ne sut que par l'intermédiaire de ses amis que par la suite, le trio s'était chargé de manœuvrer correctement le navire pour rejoindre le point de rendez-vous où les attendait Peter avec l'Aventurier, laissant ensuite la caravelle dériver pour faire office de diversion comme le kanokunien l'espérait. À la demande, il l'imagine après coup, de Sarah qui ne le connaissait que trop bien, et peut-être de Lise, sans pouvoir le confirmer. En tout cas, ils purent ainsi partir d'Orange sain et sauf et avec le sentiment d'avoir accompli leur mission … normalement.

    Pas sûr que les Intrépides Libres recommencent ça de sitôt, cependant …




    Pour le PNJ R : On conclut sur ce tour de posts du coup, si vous pouvez laisser encore ouvert s'il vous plaît, merci beaucoup o/
    • https://www.onepiece-requiem.net/t22486-ft-kaito-yamamoto#240803
    • https://www.onepiece-requiem.net/t22479-kaito-yamamoto#240789
    Moi qui pensait que nous allions nous en sortir rapidement, la bimbo blonde de la Marine en décida autrement. Et dans un élan sortit de nul part, elle se mit à bondir sur Kaito et lui asséna un violent coup. Surprise de cette offensive je me jette instinctivement sur la gauche pour éviter toute attaque qui me serait destinée, fort heureusement je ne suis pas la cible de cette déjantée. Cela me laisse le temps d'établir un moyen de la virer d'ici rapidement. Kaito se relève tant bien que mal, je les laisse à peine s'échanger quelques mots que ma colère prend le dessus. Je m'élance sur la matelote, en faisant tournoyer rapidement l'un de mes bâtons climatiques, ce dernier s'électrifiant en son extrémité.

    « Tu n'es pas invitée à la fête. Ne te mets plus jamais sur notre chemin. »

    D'une voix ferme je termine ma phrase en assénant une Thunder Ball à bout portant à la matelote qui, prise de spasmes, est repoussée en arrière et finit enfin par nous lâcher, là où elle vient de tomber, elle ne devrait plus pouvoir nous déranger. Je tourne rapidement la tête en aidant Kaito à se relever pour que nous puissions finalement embarquer à bord du navire de la Marine que nous prenons d'assaut. Mais qui dit prendre d'assaut, dit affrontements ! Et là, je n'allais plus faire dans la dentelle. La fatigue et la douleur commençaient à me rendre nerveuse et impatiente. Regroupant mon bâton du froid et du chaud, j'enchaînais les Cyclone Tempo pour repousser autant de matelots que possible par dessus bord. Je tenais à distance les épéistes avec une salve de Thunder Ball, certains se faisaient électriser, ce qui me laissait le temps de répéter mon attaque cyclone pour nous laisser un peu plus d'espace.

    « Je vous pensais plus coriaces que ça. »

    Un coup d'épée vint alors m'entailler l'épaule gauche, dans un élan soudain, je parvins à parer l'épée de mon opposant qu'il faisait filer vers ma gorge avec mon bâton du froid. D'un geste rapide, il se prit une Thunder Ball en pleine jugulaire. Le choc lui fit cracher de la fumée, il tituba en arrière en serrant les dents, un groupe s'attela à côté de lui. Titubant en arrière, j'affichais un grand sourire tout en faisant tournoyer deux de mes bâtons, alors qu'un nuage se créait dans le ciel au dessus de nos chers matelots.

    « C'est ça ... continuez à vous amasser ... »

    Dis-je, haletante avant de jeter une salve de Thunder Ball dans ce nuage qui vira rapidement à l'orage. Quelques secondes suffirent pour le charger complètement et pour foudroyer en même temps tout le groupe de matelot, ces derniers s'effondrèrent tous en crachant une épaisse fumée noire. Je n'aimerais pas être leurs poumons à cet instant. Kaito m'appela en renfort pour prendre le contrôle de ce bateau, sans réfléchir, l'adrénaline me porta jusqu'au gouvernail, que je tentais de guider du mieux que je pu avant d'être épaulé par mon capitaine que j'accueillit avec un grand sourire, mon souffle saccadé m'empêcha de parler avant une bonne minute.

    « Le repos oui ... mais tâchons d'arriver à rejoindre Oliver et ... Hé ! »

    Kaito tomba alors à la renverse dans mes bras. Oh la panique. Je pris son rythme cardiaque, bon déjà il est en vie, mais pesant bien son poids je dû l'allonger à côté de moi tout en m'assurant que le navire de la Marine voguait en direction de notre objectif. La fatigue commença à peser sur mes paupières, je dû lutter pour rester les yeux ouverts. Je ne pu malheureusement pas rester debout et dû m'accroupir aux côtés de Kaito. Posant ma main sur son épaule en souriant.

    « On a réussit ... Kaito. »

    Alors que la fatigue allait m'emporter, des bruits de pas et des voix me firent ouvrir les yeux. Il s'agissait de Sarah et Oliver qui se précipitaient vers nous, ils nous ont finalement retrouvés. Sarah prit la relève sur Kaito tandis qu'Oliver m'aida à me relever pour que nous puissions guider notre navire de fortune jusqu'au point de rendez-vous. Éreintée par tout ce que nous venions de traverser je dû cependant m'asseoir aux côtés du gouvernail en levant la tête pour respirer.

    « Je suis désolée Oliver, je ne peux pas rester debout. Mes blessures me font trop mal. Sarah, on a retrouvé notre amie la matelote du convoi. Comme ça fait du bien de la corriger une bonne fois pour toute. »

    Dis-je en riant à moitié avant d'être prise par une bonne quinte de toux.

    « Bon ... on ferait mieux de rejoindre l'Aventurier en effet. On a fait ce qu'on est venus faire ici. Je pense qu'on a tous ... besoin d'un peu de repos. »

    Terminais-je par proposer avant de tourner la tête vers Sarah qui appuya mes dires en suggérant à Kaito de rejoindre son lit, elle prit ensuite le commandement de notre groupe et nous mena à bon port. Ainsi nous allions pouvoir reprendre la mer sur notre bon vieux bateau et nous éloigner de cette île de malheur et surtout de cette abominable bimbo qui, je le craint, ne va pas nous laisser filer sur Grand Line aussi facilement. Aujourd'hui nous ne sommes pas passés inaperçus, c'était la première vraie aventure des Intrépides Libres et quelque chose me dit que nous allons la revoir rapidement notre chère rivale matelote.

    HRP : Bon, mon dernier post du coup ! Merci pour ce RP bien badass !
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